IMPERIALDREAMER
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Aliexpress : codes promo valables sur tout le site
Voir le deal

Le Véritable Visage de la Lumière

+34
Elemsis B. Lotguth
RevAn
Aruval
Sandra
der Träumer
EvaDevilleroy
domingo
Gavroche
malaulau
Devlen
Darwin
Seimëa
Nérouje
Lou
nico4g
Edwige
Morganne
petitebrise
kat
MrSonge
Elijah
Liven d'Eleissen
Hisha
azul
Kain
Elea
Cathie
Akira
Urzu
Laumie
B.
kirlim
Dmn
Pacô
38 participants

Page 16 sur 30 Précédent  1 ... 9 ... 15, 16, 17 ... 23 ... 30  Suivant

Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  MrSonge Sam 30 Jan 2010 - 9:56

J'espère que tu n'es pas senti visé par "auteurs payés au mot et qui parsemaient leurs écrits de sembler, paraitre qu'on retrouve aujourd'hui dans certains essais pour faire style...", Mr Songe, je ne pensais pas à toi.
Cependant, sais-tu comment étaient rémunérés les auteurs du XIXème ? A la ligne, comme le laisse à penser les dialogues et les descriptions (écrites par son nègre) qui parsèmaient les romans de Dumas ou par un % sur les ventes. Non, ça m'intéresse vraiment. J'avoue mon ignorance. J'ai voulu dire que Stendhal avec sa charmeuse de pâte, la plupart des auteurs romantiques ancrés dans la réalité sociale, Proust et ceux qui décrivent un bras de fauteuil sur une page me font dormir. Pourtant, j'ai écris une nouvelle en leur hommage (tiens, je vais la poster ^^).
Non je ne me suis pas senti visé, même s'il faut bien avouer que c'est un de mes défauts.
Sauf que non justement, tu mélanges tous les auteurs du XIXe siècle. Premier point : Proust a écrit sa Recherche au XXe siècle, il doit donc être considéré comme un auteur du XXème siècle. Passons donc sur cette petite erreur historique. Stendhal, quand à lui, était rémunéré de la même façon que Richard Millet à notre époque, c'est-à-dire de la façon la plus banale qui soit : par des droits d'auteurs. De même pour Hugo, évidemment, pour Flaubert et pour une grande partie des autres écrivains du XIXème. Sauf Dumas, Verne aussi peut-être, et bien sûr, ce pauvre Balzac. Ensuite, "auteurs romantiques ancrés dans la réalité sociale".... Non-sens. Il y a les romantiques (Hugo) et les réalistes (Flaubert) et les sous-Flaubert, les naturalistes (Zola, Maupassant etc...). Proust n'était pas romantique, pas plus que Stendhal qui détestait à peu près tous ces contemporains qui se réclamaient de ce mouvement.

Ah, tu connais pas le fameux "celui qui aime Stendhal ne peut pas aimer Proust", ben moi je dis que celui qui n'aime pas stendhal peut ne pas aimer Proust. Ah et j'aime Sartre et Camus. En conclusion, j'aime bien ton roman Pâco
Tiens, moi, je déteste Sartre, je ne sais pas pourquoi. Enfin si. Pour moi, c'est un auteur bourgeois. Je trouve que tout est bourgeois chez Sartre. Sa pensée, son style pataud, ses récits convenus. De plus, les romans de Sartre, c'est "l'art au service de MA philosophie". Un type qui, à mon sens, met l'art en esclavage ne peut que me rebuter. ^^
En revanche, Hugo, Poe, Lautréamont, Baudelaire, Nerval, Camus, évidemment, là, on est d'accord. Mention particulière pour ce pauvre Lautréamont qui est fait encore aujourd'hui figure d'illustre inconnu.


Dernière édition par MrSonge le Sam 30 Jan 2010 - 10:19, édité 1 fois
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 31
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Pacô Sam 30 Jan 2010 - 10:09

En fait en résumé, tu peux avoir tes goûts : tu peux ne pas aimer Stendhal (sacrilège ^^) comme tu peux adorer Sartre et Mr Songe non.

La seule chose à faire gaffe, c'est ne pas dire des choses fausses : les auteurs payés à la ligne n'étaient pas le cas de tous les auteurs, surtout pas de ceux dont tu parles qui n'étaient vraiment pas dans le besoin à leur époque respective.
Par contre je n'ai pas compris le "les romantiques ancrés dans la réalité sociale"... les romantiques étaient tout sauf ancrés dans la réalité sociale puisque, justement, on leur a reproché à la Grande Guerre d'avoir été ceux qui étaient aveugles en décriant tous les malheurs du monde et en poussant tout le monde dans l'angoisse, parce qu'ils étaient à côté de la plaque.
Mais ptètre que tu voulais dire autre chose Smile.

Enfin bon, sinon, on peut revenir à la correction de VVL et passer ce débat dans un autre sujet ? ^.^

PS : Je me doute que Napo' devait pas avoir une bonne presse par chez toi. Mais je n'admire pas forcément l'homme, car c'était en effet un beau salop, mais plutôt ses faits et sa stratégie.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  MrSonge Sam 30 Jan 2010 - 10:18

En fait en résumé, tu peux avoir tes goûts : tu peux ne pas aimer Stendhal (sacrilège ^^) comme tu peux adorer Sartre et Mr Songe non.
C'est ce que je voulais dire. Je ne tenais même pas à défendre Proust ou Stendhal puisque nico4g a été tout-à-fait correct et n'a pas dit "Proust c'est chiant", mais simplement qu'il n'appréciait ni l'un ni l'autre. C'est son droit le plus stricte, je ne partage pas son avis, mais Hugo, Baudelaire et Lautréamont rattrapent le coup, de toutes façons. Wink
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 31
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  B. Sam 30 Jan 2010 - 16:48

Ah si, je n'ai pas pris la majuscule non plus à "Russe".
Tu as bien fait de ne pas la prendre, me suis plantée là. J'ai du mal avec les majuscules : en mettre, ne pas en mettre, où et à quoi les mettre. Par contre, quand on parle de "la Bourse", il FAUT une majuscule.

Je ne suis pas d'accord avec plusieurs des explications que tu me donnes pour ne pas prendre telle ou telle correction. Mais je n'ai pas envie de reprendre tout ça point par point.
Juste un conseil : Google n'est pas une référence en matière de savoir, et les expressions ne sont pas justes parce qu'elles sont répandues. Ce n'est pas un argument ça ! Razz Cela voudrait dire que la moindre bêtise, si tout le monde la croit et la diffuse, deviendrait parole d'Evangile ? Non, non, il faut s'attacher à respecter certaines règles, et des enfants ne s'élèvent pas tous seuls entre eux, surtout s'ils l'ont été par leurs parents !
Mais là non plus, je n'ai pas envie de me lancer dans un débat, surtout si tu l'as déjà eu avec Azul. Je sais qu'il est difficile de te faire changer d'avis, mais ce n'est pas pour autant que tu as raison. Wink Et le fait qu'Azul t'en ait déjà parlé avant moi devrait te faire douter, non ?

Bon, je vais te donner la correction pour le 3e extrait de ton Episode 1. Very Happy
avatar
B.
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 4396
Votre talent : Écriture
Points : 4555
Date d'inscription : 23/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  B. Sam 30 Jan 2010 - 17:24

3e extrait
[...]
« Welcome to Paris »
Marc sursauta. Il se colla à la vitre de la bulle, résistant aux nausées engendrées par le tournis. La ville des Lumières n’avait pas été entièrement défigurée par les grands travaux de la République – le faisait-on croire ! Se dressaient pourtant çà et là de hautes cheminées qui brûlaient on ne savait quoi. La Seine était recouverte d’immenses chapes de béton ; elle était à présent souterraine, pour gagner de la place et favoriser les échanges entre les deux rives – quitte à perdre le surnom d’île de France. La piste pneumatique avait été tracée sur son lit. [...]
La piste pneumatique quitta le lit de la Seine et obliqua à gauche. Le train ralentit. Sur les deux derniers kilomètres, il grimpa sur une sorte de ponton aérien, passa au-dessus du quai d’Orsay, lui aussi emmitouflé dans sa camisole protectrice, et l’esplanade des Invalides. Les pneumatiques se dégonflèrent, la glace fondit et les décharges électrostatiques cessèrent. Le convoi amorça la descente du ponton, arrivé à la gare Montparnasse, mais fut freiné jusqu’à son arrêt total devant les quais bondés de familles soucieuses. Marc rassembla ses affaires, ouvrit sa cabine d'un doigt et tira son sac derrière lui. Mentalement, il composa le code numéroté de la puce de sa mère. Sa demande fut rejetée. Exaspéré, il énuméra à voix haute les chiffres, au nombre de dix. Les autres passagers le dévisagèrent d’une étrange façon dans le couloir, mais il tenta de les ignorer. Les portes transversales se séparèrent lentement en deux et le garçon fut l’un des premiers à sortir.
[...]
« Jeune homme ! l’interpella un homme vêtu d’un ample manteau gris, au moment où il croyait avoir échappé à un interrogatoire. Comment ressens-tu l’agression de l’Empire ?
– Il n’y a pas eu d’agression, démentit Marc en poussant la porte.
– Tiens donc ! s’exclama l’homme. Et comment appelles-tu l’incident qui s’est produit à Leipzig ? »
Marc mit un certain temps à répondre. Ce journaliste se croyait au-dessus de tout. Il l’agaçait dans son par-dessus trop propre, sa voix trop assurée et son allure trop sereine. La gare n’avait pourtant signalé qu’une légère turbulence et ces reporters considéraient l’évènement comme une véritable catastrophe diplomatique. [...]

Pas grand chose à reprocher à ce passage bien écrit. Je partage tes points de vue quant au fait que les journalistes transforment la réalité. Ta vision des choses est réaliste.

Pour en revenir aux bolides noirs, non, en effet ce n'était pas très clair. Tu devrais peut-être ajouter une phrase dans ton texte qui explique ce que tu m'as précisé ici. Wink
avatar
B.
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 4396
Votre talent : Écriture
Points : 4555
Date d'inscription : 23/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Pacô Sam 30 Jan 2010 - 18:59

Ah mais pour mon expression : s'être élevé ensemble", c'est plus que sur google, c'est même dans mon dico des expressions et locutions françaises.
(oui un larousse je sais Razz).

Et si azul avait plié à l'époque, c'est parce que justement la sainte guide de votre forum de correcteurs m'avait donné raison Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Drunken_smilie.

POur le B de Bourse, je suis tout à fait d'accord quand on parle de LA Bourse, en tant que celle mondiale, en tant que celle de Walt Street.
Par contre, pour qualifier les bourses, il n'y en a pas je pense Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Icon_scratch. Je vois pasp ourquoi la logique changerait par rapport à d'autres (comme Dieu et les dieux).

Pour le reste, je change dès que je retroune sur mon petit PC =).
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  B. Sam 30 Jan 2010 - 23:39

Pacô a écrit:
Et si azul avait plié à l'époque, c'est parce que justement la sainte guide de votre forum de correcteurs m'avait donné raison Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Drunken_smilie.
Dans ce cas, je n'ai d'autre choix que de m'incliner aussi. study

POur le B de Bourse, je suis tout à fait d'accord quand on parle de LA Bourse, en tant que celle mondiale, en tant que celle de Walt Street.
Par contre, pour qualifier les bourses, il n'y en a pas je pense Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Icon_scratch. Je vois pasp ourquoi la logique changerait par rapport à d'autres (comme Dieu et les dieux).
Oui, certes, au temps pour moi. (*Desfois, il argumente bien ce jeune, il devrait diriger une association...* Razz)

Pour le reste, je change dès que je retroune sur mon petit PC =).
Et quand tu auras fait un bon dodo aussi. chizz
avatar
B.
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 4396
Votre talent : Écriture
Points : 4555
Date d'inscription : 23/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  nico4g Dim 31 Jan 2010 - 14:27

Merci Mr Songe, il est amusant de voir les deux poids deux mesures qui existaient dans l'édition à cette époque.

C'est ce que je voulais dire. Je ne tenais même pas à défendre Proust ou Stendhal puisque nico4g a été tout-à-fait correct et n'a pas dit "Proust c'est chiant", mais simplement qu'il n'appréciait ni l'un ni l'autre.
Ma maman m'a toujours répété " on ne dit pas c'est nul mais je n'aime pas" Cool


C'est son droit le plus stricte, je ne partage pas son avis, mais Hugo, Baudelaire et Lautréamont rattrapent le coup, de toutes façons.
ouf, j'échappe à l'opprobre de l'intelligencia pale

Bon, après ces digressions, je vais reprendre ma lecture (mais, alors Pâco, j'avoue que toute tentative de philo ou socio dans ton roman, aura le droit à un oeil, et même deux Shocked , particulièrement critique. Quoi, rancunier ? non... je suis là pour rendre service Twisted Evil )
nico4g
nico4g
Talent Confirmé
Talent Confirmé

Masculin Nombre de messages : 469
Age : 46
Localisation : GUADELOUPE
Emploi/loisirs : COMMERCIAL
Votre talent : Écriture
Points : 562
Date d'inscription : 13/01/2010

http://www.atramenta.net/authors/merci-nemascope/3981

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  MrSonge Dim 31 Jan 2010 - 14:29

Ma maman m'a toujours répété " on ne dit pas c'est nul mais je n'aime pas"
Dans une certaine mesure en effet, même s'il y a, j'en suis persuadé, des choses universellement nulles. Razz

(mais, alors Pâco, j'avoue que toute tentative de philo ou socio dans ton roman, aura le droit à un oeil, et même deux , particulièrement critique. Quoi, rancunier ? non... je suis là pour rendre service )
Mouaha, le rancunier. J'aime chizz
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 31
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Pacô Dim 31 Jan 2010 - 22:55

Boah, jsuis pas allé jusqu'à chercher des auteurs (juste un ou deux).
J'ai surtout développé ma propre théorie sur mon propre monde (théorie valable que sur mon monde, puisque jamais encore il n'y a eu de République Mondiale de cette envergure).

Mais oui, j'attends vos critiques, bien que ma réflexion ne soit pas non plus très poussée ^.^.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  nico4g Mar 2 Fév 2010 - 17:29

Marc descendit du véhicule familial. Il chargea ses sacs sur l’épaule et s’avança vers la porte d’entrée en chêne, toute aussi fatiguée que les volets et les ornements des balcons. Le bois était effrité comme s’il avait lutté sans relâche contre les hardiessestiens, un mot en –esse ^^ du temps et qu’il avait conservé les cicatrices de ce combat ancestral. Les fines dentelles de métal noir qui formaient un sombre voile devant les yeux de la porte étaient brisées à leur extrémité et l’usure de la peinture bosselait leur pourtour aiguisé. Le garçon grimpa les trois marches, dont la pierre était grise après tant d’années de service. Sur le perron, il remarqua alors que la poignée en fer forgé était légèrement tournée vers le bas. Soupçonneux, il la saisit et la tira prudemment à lui. La porte n’était pas fermée à clef : sa mère n’avait pas l’habitude de commettre une telle étourderie. Les gongs grincèrent d’une sinistre façon puis se turent pour laisser place à un étrange calmecalme inquiétant. Marc déposa les bagages à ses pieds et pénétra dans le hall. L’obscurité régnait en maîtresse et le garçon distinguait avec peine les contours de la table basse entourée de modestes fauteuils qui accueillaient par habitudeà l’ordinaire les invités. Ce matin, ils étaient vides et semblaient peu enclins à satisfaire leur devoir de réception, comme s’ils refusaient catégoriquement toute tentative d’assise sur leurs confortables coussins. Cette idée saugrenue vint si naturellement à l’esprit de Marc qu’il craignit pendant d’infimes secondes avoir perdu la raison. Toutefois, plus cet étrange malaise imprégnait son esprit plus il était intimement convaincu que ces sièges conçus pour un salon du XIXème cherchaient à lui révéler la présence d’intrus dans la maisonnée. Était-ce dû à la poussière qui ternissait leurs accoudoirs de merisier – car les hôtes se faisaient rares ces temps-ci ! – ou à leur position peu avenante, révélant le peu de goût de Madame Pasceli pour l’agencement ? Quoi qu’il en fût, le jeune homme avait l’impression d’être observé ou pire encore, d’être espionné. La porte avait été forcée ; il en était persuadé. Il fit quelques pas supplémentaires et examina les recoins de sa propre demeure, songeant avec angoisse que si un individu peu scrupuleux venait à l’agresser, il n’aurait aucun moyen de défense mis à part ses bras nus. Son intuition se renforça lorsqu’il aperçut la bibliothèque qui longeait le couloir. Les Pasceli étaient de nature distraite ; aussi un roman emprunté sur les rayonnages ne retrouvait sa digne place que durant les périodes de grands ménages, un peu avant les fêtes de Noël. Or, les ouvrages étaient ici alignés comme prêts à la vente chez un libraire. De la même manière, le buffet à l’angle de l’escalier était débarrassé de tous prospectus inutiles et les piles de documents divers avaient été réorganisées. Le garçon s’attarda sur les détails : les fauteuils, la table basse, la bibliothèque et le buffet. Tous indiquaient que tout semblait normal et paisible. Le tic-tac régulier de l’horloge du salon augmentait ce sentiment de fausse sérénité. Marc s’apprêtait à rebrousser chemin et prévenir sa mère, partie garer la berline dans le garage, quand tout à coup un bruissement de vêtement le figea et lui proscrivit toute retraite. Pourtant, la table basse et les fauteuils lui intimaient de les rejoindre – du moins, l’imaginait-il. Les claudications des aiguilles parurent ralentir puis se fondre dans l’immense silence retenu par la maison. L’oreille aux aguets, Marc chercha en désespoir de cause le moindre bruit qui trahirait la présence non désirée de vagabonds – s’ils en étaient ! Un petit voyou aurait déjà ébranlé mille casseroles et se serait empêtré dans les grands tapis poussiéreux du parquet. Puis cette singulière impression de quiétude était trop parfaite pour que ce soit l’œuvre d’une malheureuse personne en manque de liquidités. Cette constatation fit frémir l’échine du garçon qui redoubla de prudence dans sa lente progression vers le salon. Une ombre furtive se mut sur le mur opposé à la baie vitrée s’ouvrantqui s’ouvrait sur le séjour. Elle s’effaça aussi vite qu’elle apparut. Mais ces quelques millièmes de secondesMais ce court instant suffit pour que … furent suffisants pour que la peur installât son empire chez le garçon. De la sueur, qui avait pris naissance au sommet de ses tempes, s’écoula en fines gouttelettes le long de sa joue empourprée par la panique. Les palpitations de son cœur devinrent si violentes que Marc doutait qu'il puisse leles tolérer longtemps. Le couloir qui joignait le hall au salon ressemblait sensiblement à un étrange tunnel entre la lumière du dehors et les ténèbres de la demeure, comme s’il reliait deux univers tout à fait différents par leur environnement et leurs mœurs. C’était incontestable : quelqu’un était entré par effraction chez lui et n’avait encore pu s’échapper. Mais qui était-ce ? Des voleurs, des assassins, des psychopathes ? Aurait-il à les affronter tous ensemble ? Il secoua la tête ; son esprit terrorisé le plongeait en plein délire. Le climax est vraiment bien rendu même si je trouve Marc bien émotif (terreur, panique, délire….). Un peu de sang froid, que diable ! S’armant de courage, il exécuta un nouveau pas en direction de l’escalier pour surprendre son visiteur malavisé. Qui qu’il c’est kiki ! Qui que ce fusse, il apprendrait que l’on entre pas impunément chez les Pascelifût, l’on ne pourrait dire qu’il était facile de rentrer chez les Pasceli sans rencontrer la moindre résistance. Toutefois, l’horloge se faisait toujours aussi muette ; l’aiderait-elle à attraper le personnage qui dérangeait son rythme quotidien en lui offrant l’atout du temps ou retenait-elle son souffle par peur d’être elle aussi remarquée ? oui, ça c’est le genre de phrase que j’apprécie car originale et sans emphase La réponse ne tarda pas à survenircelle-là par contre, j’éviterais. Tandis que le jeune homme approchait à pas de loup la rambarde de l’escalier, le mécanisme de la pendule s’anima tout à coup et le carillon de la neuvième heure du matinhum, il y a un carillon par heure ? sonna. L’angoissant silence vola en éclats. La maison se réveilla brusquement d’un étrange cauchemar. Deux robustes individus surgirent du séjour et bousculèrent le garçon qui tomba à la renverse au pied du buffet.
« Qu’est-ce qu’il foutait là lui ? dit une voix haut perchée, déformée par la panique. là encore, le terme panique est excessif pour moi
– T’occupe pas de ça, c’est le gosse. Grouille-toi ! »
Les deux silhouettes coururent jusqu’à l’entrée mais, dans la précipitation, l’une d’entre elles heurta un fauteuil et se plia sous une vive douleur au bas-ventre. L’autre lui empoigna l’épaule et le força à avancer. Le mobilier me prend en pitié, pensa le jeune homme étalé sur le sol. Ce contretemps lui permit de se redresser puis de se jeter sur l’un des intrus. Ils roulèrent jusque vers la table basse, comme deux félins en duel. Finalement, l’homme prit l’avantage sur Marc et lui assena un violent coup de poing sur la joue. Son complice l’aida à se relever. L’horloge hurlait toujours la neuvième heure ; elle appelait au secours. Étourdi, le garçon tenta vainement de les suivre ; une nausée lui monta à la gorge et sa vision se troubla. Son crâne avait lui aussi percuté le parquet et il le faisait à présent terriblement souffrir. Néanmoins, il eut un sursaut de bravoure et leur cria d’un air de défi :
« Qui êtes-vous ? »
Des larmes de douleur germaient sur ses cils : un mystérieux brouillard envahissait la pièce. Le jeune homme ne distinguait désormais que deux formes abstraites à la place de ses deux agresseurs. Cependant, l’un d’eux interrompit sa fuite vers l’huis tandis que l’autre le hâtait par des gestes saccadés. Avant de s’évanouir complètement, Marc entendit :
« Des gens qui veulent ton bien, mon petit. »
Mais il ne savait pas, en l’absence de lucidité, si l’homme plaisantait ou s’il parlait sérieusement. Une effroyable brûlure traversa son esprit et lui interdit toute réflexion sensée. Le garçon essaya à nouveau de se levervirgule mais un vertige le plaqua face contre terre. Les pas rapides rencontrèrent l’allée du jardin et s’éloignèrent tandis qu’il sombrait peu à peu dans un état léthargique, comme si les mains de Morphée l’agrippaient au sol et le forçaient à s’enfoncer dans une boue poisseuse. Sa dernière pensée avant de s’évanouir fut pour sa mère. Il pria, faute de mieux, pour que ces individus ne la croisent pas lorsqu’elle rejoindrait l’entrée. Mais il ignorait que ces hommes étaient peut-être ignorer et peut-être ne vont pas ensembleplus terrifiés que lui.

Le souffle.
Guidé par une raison qui nous méprise, il accomplit sa tâche dans le désintérêt de notre être. Animé de toute l’ardeur de son caractère, il impose sa loi aux inflexibles morales et balaie nos poussiéreuses croyances en un tourbillon d’idées nouvelles. Invisible et impalpable, il propage sa voix dans l’ensemble des interstices de notre âme et viole la plate sérénité de l’esprit. Source d’inspiration, il invoque la jouissance de nos vies et nourrit les flammes de nos passions. Ô combien d’intelligences pourtant avisées furent affolées puis perverties par l’éloquence de son ton et la persuasion de sa bise ! L’air ne fut-il pas lui-même admiratif de sa grâce au temps de l’anéantissement ?
Au service de la révolution, il déchira les lanières de l’asservissement et traça le noble chemin de la liberté. Tant de citadelles du Néant furent ébranlées par la puissance de sa conviction et tremblent encore aujourd’hui de la férocité de ses actes. Son habile légèreté n’a d’égale que la force titanesque qu’il déploie. En un murmure, il suggère une tempête et en un geste, il destitue la plus immuable des sociétés. Mais son engouement à déchaîner toute chose et toute vie ne précipita-t-elle pas l’insurrection des vices les plus cachés de l’univers ?

J’ai bien aimé ce passage. C’est fort bien décrit et la tension monte crescendo. Le lecteur vit l’angoisse puis s’interroge comme Marc. Bon, un peu trop d’emphase par moment, mais c’est une question de goût ^^.
nico4g
nico4g
Talent Confirmé
Talent Confirmé

Masculin Nombre de messages : 469
Age : 46
Localisation : GUADELOUPE
Emploi/loisirs : COMMERCIAL
Votre talent : Écriture
Points : 562
Date d'inscription : 13/01/2010

http://www.atramenta.net/authors/merci-nemascope/3981

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Pacô Mer 3 Fév 2010 - 20:35

nico4g a écrit:tiens, un mot en –esse ^^
Il m'arrive de sombrer dans le côté obscur Twisted Evil

[quote="nico4g"]calme inquiétant.
nico4g a écrit:e. Car pour l'instant, il est juste bizarre, pas nécessaire inquiétant Smile.

[quote="nico4g"] par habitudeà l’ordinaire les invités.
I agree.
I take it.

nico4g a écrit:Les palpitations de son cœur devinrent si violentes que Marc doutait qu'il puisse leles tolérer longtemps.
Yah !

nico4g a écrit:le carillon de la neuvième heure du matinhum, il y a un carillon par heure ? sonna.
Ouip'. Comme toutes les pendules qui ont un carillon d'ailleurs \o/.
Un fois y'a un coup qui sonne, puis après deux, puis après trois et ainsi de suite Smile.

Je taquine u_u".

nico4g a écrit:
« Qu’est-ce qu’il foutait là lui ? dit une voix haut perchée, déformée par la panique. là encore, le terme panique est excessif pour moi
En même temps, y'a de quoi paniquer... puisqu'ils n'étaient pas supposés se faire goler par le gosse et que là, ils ont pas prévu de surprendre le gosse.

nico4g a écrit: Mais il ignorait que ces hommes étaient peut-être ignorer et peut-être ne vont pas ensembleplus terrifiés que lui.

Ah bon pourquoi ? oO

Merci pour ta correction.
Sinon, ne t'emmerde pas avec les petits paragraphes avant chaque épisode, j'ai prévu de les virer donc... inutile de perdre ton temps ^^'.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  azul Ven 5 Fév 2010 - 21:06

J’ai déjà vu cet extrait, mais en relisant j’ai trouvé des petites choses. Dis-moi si c’est la peine que je continue, vu que Barbara doit tout revoir depuis le début (ce qui ne m’empêchera pas de lire).
Episode 4.
(extrait 1)

Une sombre étoffe de velours avait recouvert la mer des cieux. Maîtresses de la nuit, la lune et sa cour d’étoiles se retiraient à l’arrière de leur voile brumeux et fuyaient les démons des ténèbres. Pékin plongeait dans un sommeil lourd et bruyant. Animés d’une folie singulière, les cumulus se rassemblaient au-dessus des buildings éclairés de pâles lueurs et fouettaient parfois de leur souffle les antennes dressées sur les toits. La capitale asiatique, menacée par un violent orage, était de plus en plus enfouie sous une noirceur abyssale. L’été s’éternisait en Chine de l’Est et les moussons ne cesseraient que très peu de temps avant celles d’hiver. Bondées quelques instants plus tôt, les rues s’étaient vidées et les lumières, dans les hautes tours d’acier, (s’étaient) éteintes. Tous s’étaient réfugiés dans les bras de Morphée et patientaient avec plus ou moins d’anxiété que les bourrasques multipliées ébranlent d’autres immeubles. Au fil des ans, elles devenaient toujours plus agressives et puissantes, à tel point que la région avait requis de la République l’installation massive de systèmes d’alarmes à grande échelle, de protections coûteuses contre les vents et de refuges en cas de véritables cataclysmes ; ce qu’elle avait obtenue sans réelles difficultés grâce à son poids économique incontestable.

De sourds grondements firent trembler les vitres qui paraissaient à présent si fragiles qu’une pression de l’index aurait suffi à les briser. L’obscurité régnait sur la ville et les murmures des passants trop téméraires, qui défiaient les contraintes naturelles, étaient emportés et jetés à quelques kilomètres de là contre l’imposante muraille de Chine, restaurée et dissimulée sous d’énormes échafaudages. La (Cité) interdite étouffée par des coupoles protectrices considérait sa métropole qui sombrait dans un étrange chaos, pareil (pareille , C’est la Cité ?) à un empereur isolé qui embrasserait du regard ses troupes avant d’amorcer une bataille décisive. Les réverbères perdaient à leur tour l’éclat de leurs lampes autour de la place Tian’anmen (virgule) comme si l’espoir de voir la tempête contourner le palais sacré s’amenuisait tandis que les soupirs du vent croissaient.
Tout à coup, un éclair fissura le ciel. Fantômes d’immeubles, de places et de rues. La capitale illuminée et figée replongea aussitôt dans les ténèbres. Elle attendait, assiégée par les caprices du temps. Soudain, une assourdissante déflagration rompit le silence quasi mortuaire qui s’était abattu en quelques secondes sur la ville ; des roulements de tonnerre accompagnèrent ensuite sa triomphante intrusion. Une goutte (virgule ici ou tu vas séparer les sujets de leur verbe) puis deux, s’écrasèrent sur le bitume encore chaud. Finalement, ce fut une volée qui se déversa sans discontinuité sur la forêt de buildings. Les détonations successives envahirent le cœur de la capitale : Pékin était cerné par le cyclone.

Une forme sombre apparut dans les airs lorsqu’un second éclair déchira le ciel. Nullement perturbé par la force des vents, l’engin se dirigeait d’un vol assuré vers la plus imposante tour du quartier économique chinois. Malgré la pluie et le souffle, elle semblait être la seule qui ne ployait pas sous la violence de l’orage. Sereine, elle était équipée des meilleurs systèmes défensifs contre les attaques répétées des tempêtes et quelques bureaux dans les étages supérieurs étaient encore éclairés. Les bourrasques s’intensifièrent comme si elles alliaient leur puissance pour détruire cette machine effrontée qui les narguait par son indifférence. Au faîte de l’immeuble, des mats retenaient malhabilement leurs drapeaux qui claquaient le vide et menaçaient de s’enfuir dans la nuit. L’engin se posa tout de même sur le toit. Il resta longuement immobile, cinglé par les rafales toujours plus nombreuses. Soudain, un individu mit pied à terre. Courbé en deux, il se précipita vers la seule trappe qui accédait à l’établissement ; elle fut ouverte et ce drôle de personnage, insouciant du tonnerre, s’y engouffra.

(extrait 2)

Au 158ème étage, un homme terrifié dévalait en trombe les escaliers de la tour. Son pantalon était déchiré au niveau du genou et sa veste digne d’un grand couturier ballotait contre ses flancs, oubliant ainsi toute l’élégance de sa qualité. Arrivé à un palier, il poussa violemment une porte de sécurité et courut dans les couloirs déserts. La pénombre des lieux et le sifflement continuel de l’air dans les interstices des fenêtres créaient une ambiance des plus sordides. A (À) plusieurs reprises, l’homme jetait (jeta ? L’imparfait ne me semble pas approprié avec « à plusieurs reprises ») un coup d’œil derrière son épaule puis reprenait (reprit) sa course effrénée à travers les différentes pièces qu’il parcourait (franchissait ,). Un brusque claquement de porte lui fit faire volte face. Un individu marchait silencieusement sur la moquette et le rejoignait de la manière la plus tranquille qui soit. Paniqué, l’homme se réfugia dans un bureau qu’il ferma à double tour, bien qu’il sût pertinemment que cette maigre protection serait de courte durée. Peu impressionné par l’immense baie vitrée qui offrait un paysage plongeant sur la capitale bouleversée par l’orage, il se jeta sur les placards dont leurs contenus furent en quelques instants amassés au centre de la pièce : des dizaines de petites cartes électroniques et divers papiers enfermés dans des chemises cartonnées. Soudain, l’on frappa à la porte.
« Monsieur Hong ? »
L’homme glapit mais ne répondit pas à son nom. Il sortit un petit objet de sa poche, le dirigea en direction du petit tas (en direction du tas qu’il avait formé ?) et l’actionna. Une flamme embrasa les pièces à conviction ; une fumée âcre, à l’odeur fortement désagréable, s’en dégagea. L’on frappa une nouvelle fois à la porte.
« Monsieur Hong ?
– Foutez-moi la paix bordel ! » hurla l’intéressé en surpassant le cri suraigu du vent dans les fenêtres.
En une fraction de seconde, la serrure fut déverrouillée, avec un (petit – tu as l’air d’aimer cet adjectif) tintement qui aurait presque paru amusant en d’autres circonstances. L’individu entra. De taille moyenne, il était vêtu d’un élégant par-dessus (pardessus) noir sur lequel un petit (lol) insigne argenté – un pi de l’alphabet grec – était accroché au niveau de la poitrine. Impassible, son visage livide était à moitié dissimulé par une paire de lunettes de soleil d’une teinte égale à ses vêtements. Il s’arrêta devant le tas de cendres, tendit ses doigts recouverts d’un gant de cuir au milieu des braises et saisit les restes des cartes carbonisées, sans éprouver la moindre douleur.
« Vous avez détruit ce qui donnait une raison à votre existence. Maintenant que les rideaux sont repliés, il faut songer à tirer sa (sa ou votre ?) révérence. (pas de point) » (virgule) dit-il en se relevant.
Son interlocuteur secoua la tête de droite à gauche et fit un pas en arrière, en direction des tiroirs béants. Affolées, ses mains tâtonnèrent les étagères désordonnées (en désordre) et attrapèrent enfin une arme qu’il pointa avec dextérité sur l’individu (virgule) tandis que le tonnerre grondait à l’arrière de la baie vitrée.
« Je ne pensais pas avoir autant d’importance aux yeux de Sa Majesté pour être ainsi traité par vous, Agent M.
– Allons bon, pas de chinoiseries entre nous, (monsieur) Hong.(^^) Votre arme d’un autre siècle n’impressionnerait même pas la secrétaire de votre bureau. (pas de point, le guillemet fermant ne termine pas la phrase)» (virgule) répondit calmement l’étranger d’une voix dénuée de toute inquiétude.
Un large sourire s’esquissa sur ses lèvres, comme s’il appréciait lui-même sa double plaisanterie. Sous l’œil vigilant de celui qui le tenait en joue, il contourna le tas de cendres, déposa les pauvres restes dans une poche de son manteau et enfouit sa main à l’intérieur de celui-ci au niveau de la poitrine. Monsieur Hong tressaillit et conforta sa position de tir. L’agent dégagea doucement son bras et présenta à son interlocuteur terrifié une petite liasse de documents.
« Quel bien étrange nom que le vôtre, (monsieur) Hong. Ce n’est pourtant pas avec lui que vous avez signé ceci. » (ça veut dire quoi Hong ?)
Il tendit les feuillets à son interlocuteur, puis les rangea. Monsieur Hong ne fit pas un geste ; il savait déjà de quoi il en retournait (je dirais « de quoi il retournait ») et c’était justement lié à la présence de cet individu ici.
« Un nom bien mystérieux, je ne cesse de m’en faire la réflexion, (monsieur) Hong, répéta l’étranger. Est-ce avec celui-ci que vous souhaitez alors disparaître ?
– Je ne veux pas disparaître, répliqua immédiatement l’homme. J’aime vivre.
– Certes, acquiesça l’agent. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, comme dirait le vieux proverbe. Vous avez signé ; vous ne pouvez faire autrement. »
Il sortit d’une autre poche de son (pardessus) un objet qui comportait une fine aiguille brillante à son extrémité. L’autre homme tremblait et le canon de son revolver décrivait de petits soubresauts entre ses mains. Ses yeux suivaient nerveusement les gestes précautionneux de l’étranger qui chargeait l’arme.
« L’Empire vous tolérait il y a encore quelques années, (monsieur) Hong. Aujourd’hui, les conjonctures ont évolué et votre présence n’est plus requise pour l’épanouissement de la volonté impériale. J’en suis profondément désolé et je vous prie de croire en mes plus plates excuses pour le préjudice commis à votre égard. Toutefois, vous ne devez plus tenir votre rôle. »
L’homme au revolver pâlit.
« Ici, vous n’avez pas le droit, blêmit-il.
– Au contraire, (monsieur) Hong, sourit l’étranger. Ici nous avons tous les droits. »
L’agent retira l’embout de la seringue et se dirigea vers sa victime qui eut un mouvement de recul. Par un élan héroïque – ou tout simplement (par un élan) effrayé – l’homme tira sur l’agent, en pleine poitrine. Celui-ci se plia en deux sous l’impact. Une grimace fendit sa figure laiteuse, puis il se redressa en tenant au creux de sa paume gantée la balle écrasée. Elle n’avait même pas éraflé ses vêtements.
« Ne gagnez pas du temps, (monsieur )Hong, mais vivez plutôt avec. (pas de point, et je ne comprends pas bien cette phrase)» (virgule) dit-il simplement en époussetant son (pardessus) au niveau de son insigne.
Il saisit une autre arme accrochée à sa ceinture et l’orienta sur la baie vitrée. Lorsque la gâchette fut appuyée (lorsque le coup partit), l’énorme fenêtre vola en éclats, percutée par une onde mécanique lancée à une célérité inconcevable par la physique elle-même (ah oui ? !). Un éclair illumina la scène et la foudre, attirée par la déflagration, s’abattit sur l’immeuble. Le courant électrique dans la tour fut coupé. Le générateur de survie réagirait dans une trentaine de secondes ; le temps nécessaire avant le déclenchement des alarmes. Étourdi, (monsieur) Hong tomba à genoux sur la moquette, les mains collées sur les oreilles. Aussitôt, l’agent l’agrippa par le col et, sans aucune hésitation, lui enfonça la fine seringue dans la nuque. L’homme vacilla puis s’écroula dans les bras de l’étranger. La seringue retirée puis remise dans une poche, le corps fut délicatement reposé sur le sol. (c’est ennuyeux toutes ces formes passives) Les yeux ainsi fermés, Monsieur Hong ressemblait à un nourrisson qui venait de naître, si l’on faisait abstraction de sa taille.

Un éclair illumina à nouveau Pékin. Le vent s’engouffrait à cœur joie dans le bureau éventré. Le tonnerre grondait mais l’orage s’éloignait peu à peu de la capitale, prêt à répandre sa terreur sur d’autres cités. Des bruits de pas résonnaient dans la tour ; l’explosion de la baie vitrée n’était pas passée inaperçue. L’agent, accroupi, toisa le cadavre sous ses genoux et lui caressa le visage. Il se pencha alors un peu en avant et embrassa son front livide. Il se redressa ensuite, saisit la liasse de documents dans (l’intérieur) de son manteau et la jeta d’un geste las dans le vide.
« Monsieur Hong ? Où êtes-v… » (virgule) s’écria une voix dans son dos avant de s’étrangler dans le fond d’une gorge.
L’agent réajusta ses lunettes noires sur son nez et se tourna. Un petit homme avait poussé la porte et fixait, horrifié, l’étranger. Son teint était devenu blême, presque autant que celui du mort sur le sol. Il recula de trois pas et ne fit pas un geste lorsque l’homme sortit du bureau.
« Monsieur Hong a rejoint les siens. »
Et c’est ainsi que l’agent M s’en retourna sur le toit.
Simple et efficace l’agent M. On l’embaucherait presque pour régler ses petites affaires courantes : comment éliminer son percepteur sans coup férir ? Vous avez le produit, notre agent M a la seringue^^
Un nouveau personnage ce monsieur Hong (ça veut dire quoi Hong) et qui n’a plus qu’à regretter d’avoir servi l’Empire. Je trépigne que tu nous en dises plus sur ces « étrangers ». Sa Majesté , Ké Sa Majesté ?

Il va falloir que tu te remettes à écrire, mon tout beau, parce que je suis bientôt à la fin. Et que tu revoies tes formes passives aussi. La voix active c’est mieux pour décrire les actions.
azul
azul
Talent Suprême
Talent Suprême

Féminin Nombre de messages : 1557
Age : 66
Localisation : Lot et Garonne
Votre talent : Écriture
Points : 1556
Date d'inscription : 19/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Pacô Ven 5 Fév 2010 - 21:58

Ahah.
On est en vacances... la machine à écrire va peut-être reprendre du service Smile.

Sinon, oui, c'est toujours bien que tu re-recorriges. Tout ce qui peut permettre d'éliminer de la maladresse et de la faute est bon à prendre (et en l'occurrence c'est le cas ^^).

J'ai pas grand chose à dire si ce n'est que je conteste pour les formes passives tout à fait volontaires.
Justement, elles sont là pour trancher avec l'action d'avant, rapide, effrayante, spontanée (orageuse ? ^^) et l'exécution qui suit, beaucoup plus "calme", plus "convenue", presque "normale" et je dirais même "comme une tâche qui doit être faite aussi importante que sortir les poubelles de chez soi".
C'est-à-dire que monsieur (oui pas de majuscule, d'accord ^^) Hong est tué d'une manière très... tranquille (si on oublie la petite démonstration du flingue qui démonte la vitre rien que par une pression d'air comprimé ; ce qui explique d'ailleurs pourquoi c'est une vitesse encore inconcevable par la physique, mais tout à fait réalisable en laboratoire... je me suis contenté de sortir tout ça des laboratoires et d'y transformer en arme ^^).

Ensuite, que veut dire Hong ? J'ai envie de te dire : que veut dire Sarkozy ?
Pas plus que n'importe quel nom de famille.

La subtilité ici, tu la saisiras plus loin dans l'histoire (très loin peut-être même) quand on en apprendra plus sur l'Empire.
Parce que l'Empire est une société pas comme les autres (qui 'n'est pas extraterrestre non plus T_T) et qui a sa propre philosophie Wink.
Donc ce n'est pas sur la signification de monsieur Hong que s'interroge l'agent M, mais sur la présence du nom monsieur Hong lui-même.
(tu remarqueras que lui s'appelle Agent M tout court, si ça peut te mettre la puce à l'oreille. Mais ce sera plus visible dans quelques épisodes, quand on en saura encore un peu plus sur l'Empire).

Ce chapitre est un petit aperçu des protagonistes de l'Empire, et histoire aussi de jeter le doute sur ses actions bien fondées ou non Wink.

Sinon, question corrections, à part les formes passives... je crois tout prendre. Je redis ça quand je fais les corrections, c'est-à-dire demain Smile.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  azul Ven 5 Fév 2010 - 22:37

En vacances ? Quelle chance ! Moi c'est fini Wink Je bosse ce week-end.

Je comprends que tu veuilles ralentir le rythme après l'action, mais la forme passive c'est franchement lourd. L'exécution peut être calme et convenue sans passer par le côté "objet" de la forme passive. Enfin, il n'y en a pas tant que ça et c'est toi qui vois.
Ensuite, que veut dire Hong ? J'ai envie de te dire : que veut dire Sarkozy ?
Je ne sais pas si Sarkozy veut dire quelque chose en chinois, mais en tout cas l'agent m semblait penser que Hong voulait dire quelque chose. C'est pour ça que je posais la question. Je croyais apprendre un truc^^. En fait, c'est peut-être une histoire d'initiale ?
Parce que l'Empire est une société pas comme les autres (qui 'n'est pas extraterrestre non plus
Ben ça pourtant ils veulent bien envoyer les jeunes sur leur planète ou j'ai rêvé ? !

Je continue de lire alors.
azul
azul
Talent Suprême
Talent Suprême

Féminin Nombre de messages : 1557
Age : 66
Localisation : Lot et Garonne
Votre talent : Écriture
Points : 1556
Date d'inscription : 19/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Pacô Ven 5 Fév 2010 - 23:56

Raté, ce n'est même pas un problème de formation du nom, d'étymologie, mais bien le nom lui-même.
Et il ne s'interroge pas sur sa signification, il se contente de dire :
"Quel bien étrange nom que monsieur Hong !"

C'est fondamentalement différent, puisque ce n'est pas un souci de langue qui est souligné ici, mais bien de philosophie.
Et ces questions répétées deux ou trois fois sont justement là pour susciter la curiosité du lecteur, sans lui en apprendre davantage.
Et j'ai l'impression que ça fonctionne remarquablement bien sur toi chizz.

Pour les étudiants, il est question de les envoyer sur leur monde, et non sur leur planète.
Mais après, on parle bien de monde différent quand on parle d'ouvrier et de patrons au XIXème (et même encore aujoud'hui ^^).

Donc, non, pas d'autres planètes (au sens Star Wars du terme en tout cas Wink).
VVL est surtout basée sur une philosophie que j'ai essayée de monter, sans me prendre pour un philosophe non plus.
Après on adhère ou pas, mais en tout cas, pas de nouvelles planètes. On reste dans le domaine spirituel plutôt Smile.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  azul Sam 6 Fév 2010 - 19:38

Et j'ai l'impression que ça fonctionne remarquablement bien sur toi
Exact ! Je vais arrêter de chercher pour l'instant. En relisant, j'ai vu ceci qui me paraît un peu pléonastique :
– Allons bon, pas de chinoiseries entre nous, monsieur Hong. Votre arme d’un autre siècle n’impressionnerait même pas la secrétaire de votre bureau », répondit calmement l’étranger d’une voix dénuée de toute inquiétude.
Je continue.
azul
azul
Talent Suprême
Talent Suprême

Féminin Nombre de messages : 1557
Age : 66
Localisation : Lot et Garonne
Votre talent : Écriture
Points : 1556
Date d'inscription : 19/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  nico4g Sam 6 Fév 2010 - 19:45

En coup de vent :
ignorer exprime plutôt une certitude, peut-être une hypothèse, les mettre ensemble me fait donc tiquer.
nico4g
nico4g
Talent Confirmé
Talent Confirmé

Masculin Nombre de messages : 469
Age : 46
Localisation : GUADELOUPE
Emploi/loisirs : COMMERCIAL
Votre talent : Écriture
Points : 562
Date d'inscription : 13/01/2010

http://www.atramenta.net/authors/merci-nemascope/3981

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  azul Sam 6 Fév 2010 - 20:11

De quoi il parle le Nico ? scratch
azul
azul
Talent Suprême
Talent Suprême

Féminin Nombre de messages : 1557
Age : 66
Localisation : Lot et Garonne
Votre talent : Écriture
Points : 1556
Date d'inscription : 19/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  azul Sam 6 Fév 2010 - 21:19

Si je comprends bien, le monde, après s’être unifié à la suite dont ne sait quelle catastrophe, voit son fonctionnement remis en cause par l’arrivée (ou la naissance) d’un nouveau peuple possédant ses propres codes. Les rejeter est difficile parce qu’ils ont participé à relancer l’économie. Les accepter serait à mon avis en faire un peuple à part, parce qu’avec des mœurs à part. Ça me rappelle les fameuses exécutions. Il y a une notion de Bien et de Mal là-dessous. Non ?

(extrait 3)

« Quelle bande d’emmerdeurs ! grogna Marc en revenant sur ses pas. Ils sont bien décidés à nous faire attendre ici jusqu’à la nuit. »
Le jeune homme s’assit sur le capot luisant de la petite (pourquoi « petite » ? Ça devient une manie cet adjectif^^) voiture noire ; il regrettait de plus en plus Saint-Pétersbourg. Roald et lui semblaient bel et bien coincés dans cette manifestation imprévue par les autorités : cette foule compacte autour de lui façonnait un immense mur infranchissable ; un bloc de chair humaine qui ne fléchirait sous aucune protestation ou supplication. Le garçon s’était excusé, les avait raisonnés puis s’était rebellé : rien n’avait altéré leur impétueuse détermination à bloquer ce boulevard, d’habitude désert, qui traversait le treizième arrondissement. Ils se tenaient tous la main et les contournaient, avec une fausse indifférence, les astreignant simplement à contempler ce défilé presque militaire. A (À) dire vrai, il ne leur manquait plus que l’uniforme, tant leurs lignes étaient droites et leurs pas, (pas de virgule) rythmés. À tue-tête, un chant était hurlé (et encore une !) et renchéri : À bas l’Empire ! À bas l’Empire ! La rue te fera fuir ! (ça mériterait de l’italique ou des guillemets ce slogan) Toutefois, Marc nota un comportement qui le fit trembler légèrement (qui le fit frissonner ?) : leurs bras ainsi (pourquoi « ainsi » ?) raidis formaient de curieux barreaux de cellule et, pire encore, leurs yeux se comportaient comme de redoutables miradors : ils scrutaient les deux prisonniers qu’ils venaient de capturer dans leur procession et se préparaient à les fusiller au moindre mouvement qui trahirait une agressivité soudaine. Une étrange angoisse saisit alors le jeune garçon : il avait la désagréable impression d’être pris en otage. (tu sais quoi ? Je te laisse compter les « deux points » que tu as semé partout. Je trouve qu’il y en a beaucoup trop)

« La prochaine fois, je ne freinerai pas et ils n’auront qu’à se bouger les fesses s’ils veulent la vie sauve », dit son ami en baissant la vitre du côté chauffeur.
Marc sourit, ce qui dérida un peu son visage fermé. Le plus drôle, c’est que Roald était effectivement capable de ne pas arrêter son véhicule (de mettre sa menace à exécution ?) si une telle situation venait à se reproduire. Des promesses comme celles-ci, il en avait fait d’autres : elles s’étaient vérifiées plus d’une fois et le jeune blond (le jeune homme ? On sait que c’est Marc) ne s’étonnait plus des réactions impulsives de son ami. Il arrivait même parfois à les comprendre et à les approuver lorsque de pareilles circonstances venaient déranger ses objectifs premiers. Marc ne tolérait pas qu’on interagisse avec ses ambitions. Il appréciait l’ordre et organisait ses journées (son temps ?) pour améliorer leur efficacité : sa nature était faite ainsi (était ainsi faite) et elle avait beaucoup favorisé sa réussite en études supérieures. Ce type de contretemps l’irritait et, même s’il s’appliquait à n’en divulguer aucun signe et arborait une mine lassée, la colère transpirait de tous ses membres. Son père Roland (Roland, son père,) avait comparé un jour, emporté par l’humeur comique d’Hassan Adjahid, la sueur qui coulait sur l’échine de son fils à la mythique atrabile que diagnostiquaient les médecins de jadis (tiens donc ! Connais pas) . Seuls ses doigts, qu’il croisait en bien d’innombrables figures, révélaient son indignation et démontraient toute l’agitation qui perturbait son âme.

La manifestation progressait ; les parisiens agissaient toujours de la même manière au cours du temps – qu’une République planétaire les régisse ou non. Lorsqu’une crise menaçait leurs têtes et leurs intérêts, ils marchaient vers la source du pouvoir. Durant la Révolution, ils s’étaient rassemblés à Versailles et avaient ramené Louis XVI dans la ville des Lumières. Aujourd’hui, ils se dirigeaient vers les quartiers huppés de la capitale, vers le domaine du 5, rue Georges Jacques Danton – des résidences séculaires de l’ancien régime et du XIXème – mais aussi vers les bijoux de verre et d’acier de la nouvelle bourgeoisie. L’époque n’était certes pas la même, toutefois les principes résistaient aux siècles. Ce ne serait (peut-être) plus un palais à assiéger, mais plutôt des dizaines de riches villas : les manifestants n’en feraient qu’une seule bouchée. D’un coup d’œil rapide, Marc les avait évalués. Il n’aurait pas été surpris d’apprendre le lendemain dans la presse que leur nombre approximait les dix ou quinze mille.

D’un geste nonchalant, le garçon connecta la puce électronique dans son oreille : la presse parlait-elle déjà de cette manifestation spectaculaire ? La voix d’Emile Borget, l’animateur vedette du News Budapest, résonna tout à coup dans sa tête. En direct de Varsovie, il animait un violent débat sur la position relative et effective de l’Empire au sein de la société : la question qui serait tranchée lors de la cession extraordinaire de l’Assemblée. Pour l’occasion, deux vieux philosophes français, un historien allemand et un théoricien britannique (virgule) avaient été conviés à la discussion mais les chroniqueurs de l’équipe rédactionnelle menaient la danse : ils accordaient un durée de paroles très limitée aux hommes de sciences et n’hésitaient pas à apporter leur propre avis plus qu’il n’en suffisait. Marc soupira : rien de bien intellectuellement relevé ne vint enrichir ses connaissances sur le sujet et, entre deux ou trois boutades à l’humour fébrile, ils ne firent que ressasser les éternelles questions sans réponse : (il y a des deux points partout) comment garantir à l’Empire une place définie dans une société non conforme à ses exigences et à ses mœurs ? Mais surtout, l’Empire serait-il distinct de la République ou admis comme une nation tout à fait indépendante et qui jetterait le discrédit sur une institution initialement unique ? Quelques fois, (quelques fois = plusieurs fois, quelquefois = parfois. À toi de voir ce que tu as voulu dire) s’échappaient les noms de Rousseau puis de Kant lorsqu’il s’agissait de parler d’autonomie. Un français souligna l’effet du Pacte Social et réclama son application même pour cette société étrangère, en respect du pouvoir indivisible qui rassemblait le peuple et sa volonté. Son homologue cita ensuite Gellner et rappela les nuisances du nationalisme et la nécessité d’uniformiser les cultures (point ou point virgule) puis le professeur germanique illustra ses propos par la montée en puissance des différents despotes qui avaient conduit le monde à la folie dévastatrice et brisé la paix entre les individus, (point ou point virgule) mais bientôt, alors que l’anglais désirait intervenir, Emile Borget les interrompit pour amorcer une ritournelle publicitaire qui vanta les produits pharmaceutiques d’un laboratoire situé à Madrid. Marc ne voyait dans cette discussion qu’une ribambelle d’idées lancées à la va-vite, pour éventuellement impressionner le public moyennement instruit par la politique, mais rien de bien constructif pour bâtir l’avenir. Il chercha un autre réseau ; aucun ne semblait mentionner ce considérable rassemblement populaire à Paris. Il éteignit finalement sa puce d’un mouvement nerveux de l’index.
azul
azul
Talent Suprême
Talent Suprême

Féminin Nombre de messages : 1557
Age : 66
Localisation : Lot et Garonne
Votre talent : Écriture
Points : 1556
Date d'inscription : 19/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  azul Sam 6 Fév 2010 - 22:02

La révolte gronde et s’amplifie. Je sens venir le gros massacre. Quoique là ce serait un peu trop massif et ne jouerait pas en faveur de l’Empire.

(extrait 4)

À bas l’Empire ! À bas l’Empire ! La rue saura te nuire ! Aussitôt, les cris des manifestants rebondirent sur ses tympans. Marc secoua la tête : il était toujours étrange de constater à quel point l’utilisation de la puce électronique vous connectait aussi bien au réseau mondial qu’il vous déconnectait de la réalité physique (oui je me souviens de ça). Roland contestait même son acquisition ; il était persuadé que ces petits gadgets conduiraient à des maladies neurologiques qui affecteraient une très grande proportion de la population planétaire. Il la qualifiait de grand péril pour l’humanité, au cours de ses réflexions passionnées qu’il faisait partager au reste de la famille. Il en possédait pourtant une lui-même et l’avait toujours à portée de main, ce qui lui attirait quelques sarcasmes. Plusieurs autres médecins et collègues pensaient comme lui, néanmoins tous ne se séparaient jamais d’elle et l’employaient régulièrement. Marc avait tendance à lui souligner cette incohérence et à citer Ovide en guise de bonne foi : Je vois le Bien, je l’approuve et je fais le Mal. (ah ah !) Cet argument pesait lourd dans la balance et Roland était incapable de le contredire ; les études universitaires de son fils (lui) avaient développé une répartie qui lui clouait bien souvent le bec. Toutefois, outre ces bonnes paroles et ces pensées bien bâties, le monde oubliait la morale et voyait en cette technologie un formidable secours à la crise économique. Et quiconque ne se pliait pas à cette vérité devenait un parjure de la société.

À bas l’Empire ! À bas l’Empire ! La rue va te pourrir ! Les slogans ne se tarissaient pas et se mélangeaient aux flots des divers chants populaires ; tout comme la procession interminable qui avançait et envahissait les quartiers résidentiels. Les garçons n’en voyaient pas plus le début que la fin : des familles entières, des groupes d’amis, des collègues de bureau ; tous s’étaient donnés le mot pour grossir les rangs de cette armée de pancartes et de banderoles. Les rangs se resserraient à présent. Marc avait l’impression que l’écart qui les séparait de la foule se réduisait à mesure qu’il clignait des cils. S’ils continuaient ainsi, les deux garçons seraient bientôt étouffés par la masse.

À bas l’Empire ! À bas l’Empire ! La rue va te salir ! La foule ne criait plus : elle hurlait. Elle ne voulait plus se faire entendre des riches qui tiraient leurs rideaux à l’arrière des fenêtres, mais des politiques qui siégeaient à Bagdad, comme si leurs voix portées à l’unisson atteindraient (je dirais « allaient atteindre » ou « pouvaient atteindre ») le parloir dans la gigantesque Assemblée Mondiale. Le rythme de leur pas s’était renforcé, tout comme leur obstination. Ils auraient traversé toute la section eurasiatique si le gouvernement leur avait assuré qu’il s’agissait du seul moyen de répondre à leurs exigences. En réalité, leur détermination était telle, qu’ils ne ressemblaient plus à des humains mais à des machines programmées pour manifester : ils ne marchaient plus parce qu’ils voulaient marcher, mais parce qu’il fallait marcher.

Mieux vaut prévenir que guérir, (je mettrais entre guillemets, tu utilises l’italique pour d’autres choses) avait toujours répété le vieux Charles Dubois quand il conversait « médecine » en partageant un verre de cognac avec (monsieur )Pasceli. Marc s’était prudemment rapproché de la portière côté passager et s’était penché par la vitre entrouverte. Roald trépignait sur son volant (avec ses pieds ?^^) : il scrutait d’un mauvais œil les hommes et les femmes qui effleuraient presque la carrosserie de son bijou à moteur. Il avait lui aussi connecté le réseau mondial sur son tableau de bord. À l’écoute : (tu as encore des deux points partout) le même débat avec Émile Borget sur la News Budapest et les quotidiennes sur les autres antennes. Personne ne se souciait de la furie du treizième arrondissement de Paris et les autorités ne semblaient toujours pas réagir aux cris des manifestants. D’un geste rageur, le jeune Adjahid rompit le contact.
« Ils sont vraiment payer à rien foutre ces journalistes à la con ! (fulmina-t-il.) Ils ont pas de correspondant local ici ? »
Marc haussa les épaules et secoua doucement la tête de droite à gauche. Il avait envie de lui rétorquer : Tu crois que j’en sais plus que toi ? (guillemets aussi) Et il l’aurait fait s’ils étaient avachis sur (dans) les fauteuils du salon au 5, rue Georges-Jacques Danton devant la télévision en trois dimensions. Toutefois, il avait lu dans les yeux de son ami un certain courroux, qui tendait vers l’affolement, qu’il ne fallait (valait) mieux pas exciter dans de telles circonstances. Le plus sage était de ne rien relever et surtout de ne pas chercher les complications. Marc se redressa et s’étira.

Soudain, des cris surpassèrent les chansons populaires, mais ceux-ci n’avaient rien d’un autre slogan. Au contraire, au lieu de soulever la révolte, ils pénétraient les entrailles et vous clouaient au sol. Marc fit volte face et ses yeux s’agrandirent. Dans le ciel, les mêmes engins qu’à Leipzig, énormes et noirs, tournaient au-dessus des têtes paniquées. Ils étaient vingt, trente peut-être, mais ils semblaient surtout se dédoubler et cerner l’ensemble de la foule. Plus loin, d’autres frôlaient les toits d’aluminium et de verre des maisons bourgeoises et complétaient le cercle autour des manifestants. Ils s’abaissèrent légèrement et restèrent ainsi en vol stationnaire.
Dix secondes s’étaient écoulées et la foule retenait son souffle. Alors que la plupart réclamaient la guerre une dizaine de minutes auparavant, beaucoup ne développaient à présent plus la même hargne et montèrent les bras en signe de soumission. Peut (peu) s’attendaient à cette réaction éclair et surtout avec une telle organisation. Mais, à l’étonnement général, rien ne se produisit. Les vitres des cockpits étaient fumées (virgule) si bien qu’il était impossible d’apercevoir les hommes à l’intérieur des engins et surtout ce qu’ils manigançaient. Une minute et toujours aucun changement dans leur attitude : l’Empire était comme inerte. L’incompréhension se lisait sur les visages rougis par le froid hivernal. Puis, la peur fut balayée par la témérité précédente et par la soif de violence. Les manifestants baissèrent les mains et les relevèrent brusquement, le poing fermé, en hurlant : À bas l’Empire ! À bas l’Empire ! La rue te fera fuir ! Les chants de révolte, faibles au départ puis avec de plus en plus de force, s’échappèrent des lèvres. Certains lancèrent (sur les vitres teintées) ce que leurs doigts saisissaient au sol (sur les vitres teintées). Les appareils ne bougeaient pas ; ils les cernaient, voilà tout. Marc lui-même ne comprenait pas la logique de ce déploiement pour si peu de réaction. Il examina alors les engins avec minutie. Dans le train, le tumulte des passagers et la rapidité d’action de l’Empire lui avaient proscrit le loisir d’étudier leur architecture. Même à la télévision où, pourtant, les journalistes s’abreuvaient des exécutions répétées par les agents impériaux, il n’avait pas eu une aussi bonne conjoncture.
azul
azul
Talent Suprême
Talent Suprême

Féminin Nombre de messages : 1557
Age : 66
Localisation : Lot et Garonne
Votre talent : Écriture
Points : 1556
Date d'inscription : 19/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  nico4g Sam 6 Fév 2010 - 23:11

Épisode 3.
(extrait 1)

« Attention, tu risques de souffrir un peu. »
Soigneux, le docteur Charles Dubois, très proche ami et collègue de Roland, appliqua un « Aspirlex » – ou un « nettoie-tout » comme le personnel médical aimait l’appeler dans son jargon professionnel – sur la plaie sanguinolente de Marc. Ce n’était qu’un modeste tampon imbibé de bétadine et recouvert de ventouses électroniques. Le garçon grimaça ; une vive douleur lui transperça l’arrière du crâne et se répandit en de nombreux petits élancements jusqu’à la nuque. Sa chute sur le parquet puis le combat au sol lui avaient ouvert le cuir chevelu d’où s’était échappé un épais liquide rougeâtre. Le « nettoie-tout » aspirait le sang souillé et nettoyait la plaie afin de prévenir les risques d’infection. D’un geste expérimenté, Charles Dubois retira l’appareil qui produisit un bruit de succion écœurant. Il le déposa ensuite dans un petit bol rempli d’alcool et s’aventura dans le pêle-mêle d’outils chirurgicaux qui encombrait sa petite serviette en cuir noir posée sur ses genoux. Ce quinquagénaire aux abords de la soixantaine avait une figure des plus joviales. Les rides de l’âge avaient certes creusé son front et ses joues, toutefois son regard bleuté pétillait encore d’une éternelle adolescence ; contraste qui se renforçait d’ailleurs avec ses petites lunettes rondes de praticien aguerri et sa chevelure grisonnante.

Après plusieurs secondes de recherches intensives, le médecin sortit le nez de sa mallette et se redressa, bof, pas de virgule fort embarrassé.
« Nathalie, aurais-tu par le plus grand des hasards du fil et une aiguille stérilisée ? Dans la précipitation ce matin, j’en ai oublié de remplir ma mallette. »
Le teint de la femme devint livide. Son regard se posa successivement sur son fils, sur la serviette noire reposée au pied de la chaise et sur le docteur Dubois. Puis, malgré ses efforts pour paraître la mère la plus épanouie de la République Terrae, son sourire fabriqué vacilla sur ses lèvres et se contorsionna en une moue inquiète, sensiblement identique à celle qu’elle avait arborée durant le trajet les ramenant à la maison une heure et demie auparavant. plus tôt.
« Mais… je peux aller voir si Roland n’a pas laissé son cicatriseur dans la trousse à pharmac…
– Cela m’étonnerait fort, Nat’, l’interrompit Charles d’une voix posée. Un médecin part rarement à son lieu de travail sans son matériel. Par contre, je connais la frénésie de ton mari à rassembler tous les outils qui ont accompagné l’histoire de la médecine. Du fil et une aiguille ne doivent pas être bien compliqués à dénicher dans sa collection et Marc doit être rapidement soigné.
– Dans ce cas, peut-être devrions-nous l’emmener à l’hôpital …
– Alors que tu as déjà un médecin à domicile ? rétorqua t-il. Je te remercie de la confiance que tu m’as accordée en sollicitant ma présence suite à l’agression, et je te recommande de croire encore un peu en moi. Ton fils a certes une vilaine plaie sur le haut du crâne, mais cela ne l’aidera pas à passer en priorité devant tous les traumatisés du train Saint-Pétersbourg-Paris, même s’il en faisait partie.
– Oui mais Roland m’a toujours dit que le fil et l’aiguille étaient assez douloureux et peu fiables, rétorqua Nathalie de plus en plus angoissée. Je préfère l’appeler et lui demander de revenir avec son cicatriseur.
– Et le déranger pendant qu’il soigne éventuellement un autre gosse avec une même plaie sur la tête ? intervint Marc dont les picotements autour de la blessure le brûlaient comme si le foyer de la douleur s’étendait sur l’ensemble de son cuir chevelu. Maman, j’ai presque vingt ans et je ne suis plus un môme qu’il faut protéger. J’ai l’âge de faire mes propres choix et surtout de les assumer. Charles, recousez-moi de la manière qui vous semblera la meilleure, enjoignit-il au médecin surpris par la répartie du jeune homme.
– Roland est un excellent praticien, mais il a été formé avec des technologies superflues, rassura t-il alorsj’enlèverai cet « alors » Nathalie d’un air conciliant. À mon époque, il n’y avait pas plus de cicatriseurs que de puces électroniques. Comment faisaient les hommes des siècles précédents lorsqu’ils se blessaient et qu’ils n’avaient pas encore inventé cet appareil ? Mourraient-ils tous pour autant ? ajouta t-il en la grondant gentiment. J’apprenais déjà à manier le scalpel, les ciseaux et le bistouri alors que tu empilais encore des cubes électroniques, ma petite Nat’. »
Madame Pasceli se tut. Depuis que Marc était rentré à Sokolov, deux mois auparavant, il n’hésitait plus à éluder totalement les choix de sa propre mère, comme si l’école universitaire lui avait enseigné un peu plus que le savoir érudit des sciences-humaines. Tourmentée, elle chercha une aide chaleureuse dans les yeux de l’ami de famille, debout à côté de son fils dans son riche costume en lin. Cet homme n’avait pas subi les dommages de « La Crise ». Grâce à des placements judicieux – et salutaires pour sa fortune personnelle ! – dans la plus grande firme de productions maraîchères du bloc eurasien, plusieurs années avant la dégringolade économique, il était à présent devenu un actionnaire incontournable des marchés les plus fructueux avec l’Empire. Il faisait partie de ces chanceux anciens riches qui avaient réussi à reconvertir leur patrimoine financier sans en perdre le moindre centime. Le sage regard du docteur Dubois plongea Madame Pasceli dans une confiance sans limite et elle acquiesça.
« Bien. Va donc voir dans l’un des placards de son bureau si une bobine de fil chirurgical ne traîne pas aux côtés d’une aiguille. Je me charge de préparer mon patient. »
Madame Pasceli hocha la tête de haut en bas et se précipita immédiatement au second étage. Satisfait, Charles se rassit sur la chaise et s’empara d’une lingette désinfectante et d’un petit rasoir électrique. Puis, avant de s’appliquer à la préparation nécessaire pour recoudre, il dit, calmement :
« Je suis toujours aussi admiratif de l’amour qu’elle te porte, Marc. ».

« Monsieur le Sénateur ! Monsieur le Sénateur ! » hurlaient à pleins poumons les journalistes lorsque les portes de l’Assemblée Mondiale s’ouvrirent. La masse des gardes républicains, dans leurs uniformes bleus et blancs, se répandit tout autour des grands escaliers blancs qui reliaient le haut bâtiment de forme sphérique à la terre ferme de Bagdad. Un vieil homme, marqué au visage par l’âge et ses responsabilités politiques, descendit les marches de marbre d’une manière si élégante que l’on reconnaissait aisément l’un des hommes les plus puissants de la République Terrae, après le Président Mernine. Tandis qu’il revêtait une riche veste bleu-nuit pour se protéger de la morsure du froid automnal, les flashs des capteurs vidéo redoublèrent d’intensité et sa mine déjà naturellement pâle devint spectrale. D’un signe de tête, le sénateur autorisa les reporters venus de toutes les sections à l’approcher. Son regard impérieux et sage ne freina cependant pas la véhémence des questions de plus en plus agressives.
« Monsieur le Sénateur Nixon ! l’interpela l’un d’entre eux, cette réunion aux allures de concile œcuménique promet-elle des réformes solides pour l’intégration de l’Empire dans notre société ? »
Le vieil homme sourit ; cette question revenait sans cesse dans la bouche des élus qu’il rencontrait, et même dans celle des employés qu’il côtoyait à longueur de journée : l’Empire serait-il admis au sein de la République ? Et cette session extraordinaire, exigée par la majorité absolue lors du récent débat de cet après-midi au sujet de l’Empire, prendrait en effet des apparences de synodes ecclésiastiques ; elle intimait la présence de tous les représentants sectionnaires et projetait de verrouiller les portes de l’Assemblée tant que la réunion n’aurait pas pris une conclusion satisfaisante. Depuis deux ans, le président, des hommes d’État et lui-même redoutaient une telle audience. La diplomatie était de rigueur ; polémiquer autour de l’insertion d’une nation extérieure qui avait sauvé la société risquait d’agacer l’Empire et ses dignitaires. Aujourd’hui, et ce malgré le discours enthousiaste du président le matin même, la contestation envahissait les rangs des députés – même parmi le Sénat, qui partageait pourtant autrefois qui avait pourtant partagé (tu économises un autrefois)l’avis et la patience de Nixon – et le gouvernement était dans l’obligation de se plier aux désirs de l’Assemblée législative.
« Cette session extraordinaire répondra effectivement aux affres de la République et éventuellement à celles de ses citoyens, affirma le sénateur d’une voix si emprunte de sérénité qu’elle paraissait venir d’un autre univers, étranger au tumulte de tous ces médias obnubilés par la quête d’informations. Nous ne sommes néanmoins pas en mesure de prédire pour quelle décision l’Assemblée optera et par quel raisonnement elle y parviendra. Par conséquent, aucune promesse ne peut être encore prononcée et je ne puis vous en faire part. forcément ^^ Ce choix et cette réflexion n’appartiennent pas à un seul homme mais bien à une communauté.
– Monsieur le Sénateur, l’apostrophatiens, ce mot là me dit quelque chose… un autre en secouant de la main. Monsieur le Président et vous-même étiez contre une telle réunion : comment vivez-vous le comportement de tous ces hommes de la République qui outragent vos résolutions ?
– Monsieur le Président et moi-même ne pouvons aller à l’encontre des désirs de la majorité, déclara Nixon toujours aussi imperturbable. La découverte d’une autre civilisation a fortement troublé la République Terrae jusqu’à sa base alors qu’elle n’était qu’à ses balbutiementsque dans ses premiers pas. Nous estimions qu’il était préférable pour sa santé de ne pas la confronter immédiatement au dilemme de l’acceptation d’un nouveau frère. Toutefois, si telle est la seule alternative pour apaiser son malaise, je me révélerais prompt à la satisfaire.
– Croyez-vous que l’opposition profitera de cette hésitation pour valoriser son programme électoral ? poursuivit l’impétueux journaliste. Ne craignez-vous pas d’éluder une partie de l’opinion publique ?
– Choisir est exclure, rétorqua le vieux sénateur. oui et gouverner c’est prévoir Que l’Empire soit intégré ou non dans notre société, chaque individu se verra ravi ou vilipendé. Espérons alors que ce choix sera réfléchi avec sagesse et que tous comprendront l’embarras du verdict. »
Le sénateur Nixon releva la manche de sa veste et examina sa montre dorée. Son chauffeur ne tarderait pas à surgir de l’une des grosses avenues qui se terminaient sur l’Agora, la plus vaste place de la République Terrae. Le vieil homme était tombé amoureux de ce lieu dès sa construction, lors du projet de l’Unification Totale. Entourée des monuments les plus puissants et les plus célèbres – le palais présidentiel au Nord, la Banque Mondiale et le Temple de l’Humanité à l’Est, différents ministères publics et l’État Major à l’Ouest et enfin l’Assemblée législative au Sud – l’Agora avait été imaginée comme le poumon républicain de Bagdad. Aujourd’hui, elle se gonflait d’orgueil et poussait son cri de triomphe au sein de la plus brillante capitale. En son centre, la fontaine de jouvence composée de cinq bassins – un pour chaque bloc sectionnaire – promettait la jeunesse éternelle à ce nouveau régime politique. Ses jets d’eau, les plus hauts jamais réalisés sur la surface de la planète se plaisait-on à répéter, semblaient transpercer l’immensité du ciel et chatouiller la suprématie des entités supérieures, si craintes autrefois. La lumière du soleil levant décomposée par les vapeurs d’eau qui se propageaient tout autour produisait bien souvent un arc-en-ciel ; il surplombait toutes les infrastructures publiques de son immense dégradé de couleurs. Aussi, l’Agora devenait un paysage enchanté et merveilleux au milieu de ce pastiche d’institutions froides et austères. Dans le foyer bouillonnant d’eau, un homme et une femme en pierre et sans visage brandissaient à bout de bras un globe terrestre de verre, fragile et inaccessible à la fois. « L’univers sera désormais fondé sur l’équilibre des forces et l’harmonisation des passions. » avait un jour déclaré à la foule le président. Ainsi, de gigantesques obélisques de plus en plus réduits à mesure qu’ils approchaient du cœur de la place formaient une rangée symétrique par rapport à la fontaine. L’Agora, immense et cependant si petite aux yeux de la majesté des monuments qui l’entouraient, n’était-elle donc pas l’image concrète d’une farouche détermination à concevoir un pouvoir souverain, pondéré et animé d’une sage ambition ?

bon, vraiment pas grand-chose à me mettre sous la dent ^^. Fluide, cohérent, bref un récit très bien maitrisé et à la narration agréable. J’espère que la suite sera plus perfectible (oui, j’ai envie de te coincer, gnark, gnark, gnark Twisted Evil MAis pourquoi suis-je si méchant ?
nico4g
nico4g
Talent Confirmé
Talent Confirmé

Masculin Nombre de messages : 469
Age : 46
Localisation : GUADELOUPE
Emploi/loisirs : COMMERCIAL
Votre talent : Écriture
Points : 562
Date d'inscription : 13/01/2010

http://www.atramenta.net/authors/merci-nemascope/3981

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Pacô Dim 7 Fév 2010 - 18:20

Nico : comme tu ne m'en as pas beaucoup relevé, je ne vais pas en plus refuser tes suggestions ^^".
Je crois tout prendre sauf :

  • le "avait pourtant partagé" à la place du "autrefois" : parce que le autrefois marque bien la séparation (bien plus radicale) entre le passé, où le Sénat était ok avec Nixon, et aujourd'hui où il ne l'est plus.
  • les balbutiements : je garde mes premiers pas. Balbutiements, ça fait quand même très république pas à la hauteur ^^. Premiers pas, ça veut juste dire qu'elle se lance dans une grande étape de la vie Wink.
Ce sera tout Smile.

Azul : bah autant commencer parce que tu as le plus relevé justement : les ":" : ça alors hein ? Je les utilise un peu c'est vrai : tu trouves que c'est beaucoup ?
Okay je taquine.

J'avoue, c'est mon gros défaut, j'ai tendance à peupler mes textes de ":" ou de ";".
Du coup, va falloir partir à la chasse T_T.

Pour les slogans, ils sont tous en italique sous word. Mais comme d'hab', j'ai zappé de les remettre en les passant sur le forum T_T.
Pour le premier extrait je prends pas mal de choses (je te dirais surement plus demain quand j'appliquerai les corrections sur le texte ^^).
Je garde néanmoins le "ainsi" des "bras ainsi raidis". Parce que le ainsi met en valeur qu'ils ne devraient pas être raidis normalement, et que ça fait bizarre.
Je garde le jeune blond : c'est juste pour varier un peu ses appellations. Et puis aussi parce que le mot "homme", il est truffé de partout.

Et l'atrabile, j'ai appris ça en SVT un jour (parce que je suis mes cours de bio ces temps-ci ^^).
J'avais déjà entendu parler de l'atrabile mais je croyais que c'était une vraie maladie, alors que non. En fait, les médecins de l'antiquité (et même Moyen-Âge-début Renaissance) qualifiait d'atrabile toutes les maladies qui faisaient faire de la fièvre. Ils croyaient que c'était le MAL qui se répandait dans les veines du patient, d'où les splendides saignées qui achevaient le patient plutôt que de le guérir (en même temps, quand tu te faisais saigner alors que t'avais la grippe... T_T).
Donc du coup, comme le père est dans le milieu médical, je me suis dit qu'il serait amusant de placer ce petit renseignement - ou plutôt cette petite histoire - dans la narration.

Pour le second extrait, je prends tout je crois XD. Sans aucune contestation en plus.
Oups pour le trépigner, et double "oups" pour le "Peu" en "Peut".
J'ai cité pas mal de petits auteurs de philo, lancé deux ou trois idées... j'espère qu'on me dira pas que je veux faire mon boss, parce que c'est justement le contraire. J'use de mes faibles bases d'élève en TS de philo pour souligner le fait que le pseudo débat sur l'antenne radio ne vaut pas un clou ^.^.

Sinon, valà valà. Tu t'attends au massacre ? Azul est encore plus sanguinaire que moi.
Non, je me la joue plus subtile.
Et peut-être qu'avec l'extrait suivant, qui clôture ce 4ème épisode, tu auras une vision moins négative de l'Empire et des critiques à faire sur la République Smile.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  azul Dim 7 Fév 2010 - 19:05

Je garde néanmoins le "ainsi" des "bras ainsi raidis". Parce que le ainsi met en valeur qu'ils ne devraient pas être raidis normalement, et que ça fait bizarre.
J'ai fait cette remarque parce qu'au départ ils se tenaient juste la main ; il n'était pas question de bras raides. Pour moi, quand tu dis "les bras ainsi raidis", c'est comme si tu l'avais évoqué plus haut.
Donc du coup, comme le père est dans le milieu médical, je me suis dit qu'il serait amusant de placer ce petit renseignement - ou plutôt cette petite histoire - dans la narration.
Tu as bien fait, j'ai appris un truc en plus. Par contre, pour les saignées, je ne savais pas que c'était pour évacuer le Mal avec une majuscule, mais plutôt la maladie elle-même. Je crois qu'ils appelaient ça les humeurs.
J'ai cité pas mal de petits auteurs de philo, lancé deux ou trois idées... j'espère qu'on me dira pas que je veux faire mon boss, parce que c'est justement le contraire. J'use de mes faibles bases d'élève en TS de philo pour souligner le fait que le pseudo débat sur l'antenne radio ne vaut pas un clou ^.^.
Eh ben là je n'ai osé rien dire parce que je n'ai aucune idée de ce qu'ont dit ces philosophes.
tu auras une vision moins négative de l'Empire et des critiques à faire sur la République
Ahhhhhhhhh vous m'en direz tant ! Very Happy
azul
azul
Talent Suprême
Talent Suprême

Féminin Nombre de messages : 1557
Age : 66
Localisation : Lot et Garonne
Votre talent : Écriture
Points : 1556
Date d'inscription : 19/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Pacô Dim 7 Fév 2010 - 19:16

azul a écrit:
J'ai fait cette remarque parce qu'au départ ils se tenaient juste la main ; il n'était pas question de bras raides. Pour moi, quand tu dis "les bras ainsi raidis", c'est comme si tu l'avais évoqué plus haut.
Ils peuvent se tenir la main et avoir les bras raidis oO.

azul a écrit:
Tu as bien fait, j'ai appris un truc en plus. Par contre, pour les saignées, je ne savais pas que c'était pour évacuer le Mal avec une majuscule, mais plutôt la maladie elle-même. Je crois qu'ils appelaient ça les humeurs.
Pas tellement pour le monde antique, mais pour le Moyen-Âge, fièvre (ou maladie) = le diable (le Mal ^^) en toi. Le seul moyen de l'évacuer, c'était par la saignée.
Après, je sais pas trop les termes techniques de l'époque XD.

azul a écrit:
Eh ben là je n'ai osé rien dire parce que je n'ai aucune idée de ce qu'ont dit ces philosophes.
Bah normalement, ce que j'en dis n'est pas faux (enfin j'espère oO) mais par contre, c'est bon pour un niveau de TS... pas pour un débat soi-disant poussé sur la condition de la société sur une grande antenne de radio (avec de grands philosophes...).

Tu verras, tu verras Smile.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Le Véritable Visage de la Lumière - Page 16 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 16 sur 30 Précédent  1 ... 9 ... 15, 16, 17 ... 23 ... 30  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum