Barjavel - La nuit des Temps

Oui, j'avoue, ça faisait longtemps que j'voulais faire un article sur lui, mais je l'ai bien lu histoire de l'avoir bien en tête au moment de faire un résumé (un texte d'accroche) de moi-même, et non pompé sur un autre site .

De quoi ça parle ?
Notre monde, plus tard, au XXII ème siècle il me semble. Alors que des chercheurs français patrouilles dans l'antarctique, ils tombent sur un phénomène étrange enregistré dans la glace. Après plusieurs curiosités, l'international met tout en œuvre pour mener le projet le plus ambitieux et le plus solidaire de tous les temps: toutes les nations du monde (USA, France, Royaume-Uni, URSS (oui à l'époque de Barjavel, le bloc soviétique existait encore), Japon et Chine ... etc) mettent leur moyen en commun pour une cause scientifique. Après avoir foré sur plusieurs centaines de kilomètres de profondeur, ils tombent sur « une graine », une énorme sphère d'or qui renferme deux êtres vivants congelés depuis 900 000 ans. C'est alors ici que les Hommes d'aujourd'hui remettent en cause tous les fondements de leur civilisation ... Mais c'est aussi l'histoire d'une passion qui naît chez un homme, un homme qui s'aperçoit de celle qui l'attendait depuis la nuit des temps .

Les critiques :

• Jean Rostand (de l'Académie Française) :
  Barjavel met chaque homme en face du problème de la signification de la vie.
  
• Dans Le Figaro :
  Par sa puissance d'évocation, La Nuit des temps gagne une place dans la grande tradition de Jules Verne.
  
• Un article de L'Express du 6 janvier 1969 :
  [...] comme dans tous les bons livres de science-fiction, les nombreuses extrapolations techniques n'ont d'autre rôle que de dresser le décor, de créer un climat. L'essentiel, c'est la peinture d'une humanité, et c'est le rapport entre cette humanité et la nôtre. Plus encore qu'un romancier, l'écrivain de science-fiction est un moraliste, et s'il semble s'évader dans le temps, c'est pour mieux peindre par la bande l'homme d'aujourd'hui, ses limites, ses erreurs et ses rêves.
  

Un petit passage que j'adore pas mal (et que j'ai pu retrouver sur un site consacré spécialement sur Barjavel => Barjaweb):

Je suis entré, et je t'ai vue.
Et j'ai été saisi aussitôt par l'envie furieuse, mortelle, de chasser, de détruire tous ceux qui, là, derrière moi, derrière la porte, dans la sphère, sur la glace, devant leurs écrans du monde entier, attendaient de savoir et de voir. Et qui allaient TE voir, comme je te voyais.
Et pourtant, je voulais aussi qu'ils te voient. Je voulais que le monde entier sût combien tu étais merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle. Te montrer à l'univers, le temps d'un éclair, puis m'enfermer avec toi, seul, et te regarder pendant l'éternité.

Et donc mon propre avis:
Une histoire qui commence peut être bizarrement, puisqu'on a l'impression de tout savoir dès le départ (sans rien savoir justement). Oui, le premier passage commence par un épilogue, un ressenti du Dr Simon, le fameux mec qui éprouve tant d'amour pour celle qu'il a trouvé dans la glace. Mais en revanche, c'est une histoire surprenante, qui est très visionnaire (ce qui m'a le plus époustouflé, c'est la juste vision des étudiants révoltés ce, avant que mai 68 se réalise !) et qui dépeint d'une manière exquise la nature cupide de l'homme. Car oui, même si l'international devient solidaire pour cette aventure scientifique, même si arrachés au reste de monde, ces scientifique de toutes nations croient en un rêve, l'on touche à un savoir sans précédent que toute nation convoite. Mais mieux encore, l'histoire qui découle de Gondawa et de Ensoraï ...
Je n'en dis toutefois pas plus. La fin est encore plus rageante que l'ensemble. Tu as envie de balancer le bouquin par terre, d'étrangler l'auteur ... mais finalement, elle est géniale. Je vous le conseille, c'est un solide pilier de la littérature SF.

Beurk !

Développe .

Plus encore qu'un romancier, l'écrivain de science-fiction est un moraliste, et s'il semble s'évader dans le temps, c'est pour mieux peindre par la bande l'homme d'aujourd'hui, ses limites, ses erreurs et ses rêves.

Absurde ! Un romancier n'a pas à ce faire moraliste, ou alors il devient chiant. Encore moins un romancier de SF... laissons cela à Werber !

(tu me diras, ça ne concerne pas le bouquin, JE SAIS, je voulais juste le dire quand même !^^)

Chacun à nous de voir la morale ou non.
Si on veut faire abstraction de tout lien, on lit une superbe histoire quand même.

Mais tu estimes donc que tous les poètes et auteurs engagés n'ont qu'à céder leurs plumes à Werber ?
Pauvre Aragon, il aurait du mal je pense ...

Je vais jeter un coup d'œil à la bibliothèque au coin de ma rue
je serai sûrement intéressé^^

Bon, j'admet, c'est fluide, ça se lit bien, mais j'ai trouvé l'histoire franchement nunuche *-* et puis la fin un peu beaucoup prévisible, donc je critique bien plus l'histoire que le style, étant donné que j'ai adoré un autre Barjavel.
Mais j'avoue que j'ai un mauvais souvenir de ce livre. Bon, de plus que ce n'est pas non plus de la littérature hors du commun. Autre chose qui a pu influencer : J'aime beaucoup la science fiction, mais je n'en lis JAMAIS, et il se trouve que je suis un peu exigent au sujet de ce genre ^^" (registre ?)

Mais tu estimes donc que tous les poètes et auteurs engagés n'ont qu'à céder leurs plumes à Werber ?

Bien sûr que non. Il y a une différence entre un auteur engagé et un moraliste. Hugo était engagé mais ne faisait jamais de morale. Je ne connais guère de grand écrivain qui devienne moraliste dans ses écrits, d'ailleurs quand Aragon s'y laisse prendre, la qualité baisse franchement.