Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
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Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
Réflexions de Marguerite Yourcenar sur le travail de l'artiste, extrait d'une série d'entrevues données en 1981, en quatre émissions de trente minutes. 1re partie de la première émission. Juste parce qu'il me semblait qu'elle énonce tout un tas de vérités qui ne me semble même pas inspirer de polémique mesquine, simplement par leur altitude et leur évidence même.
(Pour les intéressés, les parties 2 et 3, c'est là :
https://www.youtube.com/watch?v=HxL3unhjbcA&feature=related
https://www.youtube.com/watch?v=n0hGqdoZXQE&feature=related)
Re: Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
Première partie écoutée et deuxième partie stoppée dès qu'elle a dit ça (à 1min36 je crois):
"[...] Il parle des gens riches comme d'une espèce de monstres, ce qu'ils sont souvent[...]"
Là, je ne suis absolument pas d'accord avec elle. Les gens riches qui se comportent comme des monstres ne sont qu'une minorité et donnent une mauvaise image de tous les autres. C'est comme pour tout! Le poids du comportement de certains excessifs entraîne tous les autres dans le même panier.
Par contre, elle parle de l'état de pauvreté avec beaucoup plus de déférence et on comprend immédiatement qu'elle a souffert de la pauvreté.
Je ne lui jette pas la pierre, et évidemment je poursuivrai l'écoute de son interview. Mais moi je pense que la première qualité de l'écrivain est l'objectivité. Toujours voir les choses avec du recul, ne pas juger hâtivement, et toujours remettre en question ce que l'on croit, ce que l'on a appris, ce que l'on pense savoir. Là, madame Yourcenar fait preuve d'une pointe de subjectivité légèrement déplacée.
Mais bon, je ne veux pas lancer une polémique sur la richesse et la pauvreté, ce n'est pas le but. Je voulais juste mettre en avant ce petit détail.
Pour le reste, je suis pour l'instant d'accord avec ce qu'elle a dit.
"[...] Il parle des gens riches comme d'une espèce de monstres, ce qu'ils sont souvent[...]"
Là, je ne suis absolument pas d'accord avec elle. Les gens riches qui se comportent comme des monstres ne sont qu'une minorité et donnent une mauvaise image de tous les autres. C'est comme pour tout! Le poids du comportement de certains excessifs entraîne tous les autres dans le même panier.
Par contre, elle parle de l'état de pauvreté avec beaucoup plus de déférence et on comprend immédiatement qu'elle a souffert de la pauvreté.
Je ne lui jette pas la pierre, et évidemment je poursuivrai l'écoute de son interview. Mais moi je pense que la première qualité de l'écrivain est l'objectivité. Toujours voir les choses avec du recul, ne pas juger hâtivement, et toujours remettre en question ce que l'on croit, ce que l'on a appris, ce que l'on pense savoir. Là, madame Yourcenar fait preuve d'une pointe de subjectivité légèrement déplacée.
Mais bon, je ne veux pas lancer une polémique sur la richesse et la pauvreté, ce n'est pas le but. Je voulais juste mettre en avant ce petit détail.
Pour le reste, je suis pour l'instant d'accord avec ce qu'elle a dit.
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Re: Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
Je ne pense pas que l'écrivain doive être objectif, surtout pas dans son métier !Mais moi je pense que la première qualité de l'écrivain est l'objectivité. Toujours voir les choses avec du recul, ne pas juger hâtivement, et toujours remettre en question ce que l'on croit, ce que l'on a appris, ce que l'on pense savoir. Là, madame Yourcenar fait preuve d'une pointe de subjectivité légèrement déplacée.
Un écrivain objectif, c'est un Zola naturaliste, c'est un descriptif qui note sans prendre parti, sans personnalité puisque dès qu'il y a personnalité, il y a subjectivité. Un écrivain objectif doit être du dernier chiant, dans ses oeuvres.
Et surtout, je crois que ce n'est de loin pas la chose la plus intéressante qu'elle dise dans cet interview, et surtout, peut-être que son expérience la confirmé dans cette idée, qui sait ? Les gens qui ont vécu la seconde Guerre Mondiale seront toujours, même sans le vouloir, un petit peu xénophobe envers les allemands, c'est impossible autrement. Yourcenar a peut-être fréquenté une trop grande quantité de gens riches qui l'on définitivement dégoutée, après tout, personne n'est parfait. ^^
Re: Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
Faire table rase de soi même, s'oublier soi même...c'est beau et très juste.
Oui une attention à ce que l'on sent et ressent. Mettre son attention dans quelques choses c'est la conscience de, c'est essentiel et c'est la marque du passionné. Le passionné porte son attention sur tout ce qui le passionne. Je dis cela pour faire remarquer que c'est dans l'attention que l'on aborde un tout, que l'on conçois un tout, c'est le signe du cerveau non fragmenté.
C'est littéralement voir la chose, ça saute au yeux et ça change notre perception. L'attention c'est le propre de la sensibilité et de la finesse d'esprit. Et elle est fondamentalement différente de la concentration. "Ne pas fixer la pensée" . La pensé est un produit, une réaction issu d'un conditionnement. C'est ce que s'est échiner toute sa vie krishnamurti à enseigner à l'humanité. OBSERVER sans l'observateur, sans le "je" le "moi". Le penseur étant la pensé c'est une unique et même chose alors que dans l'observation sensible, l'attention comme le dit si bien cette dame. L'attention est l'approche de ce tout.
"méditer sur son propre soi en forme de firmament illimitée" *-* c'est beau! Une partie de l'illimitée qui est la vie jouît en nous.
Et oui on doit vivre avant tout ^^ .
C'est très juste ce quelle nous fait remarquer vraiment d'accord avec ce qu'elle dit cette dame. Elle a compris beaucoup de chose je crois.
Oui une attention à ce que l'on sent et ressent. Mettre son attention dans quelques choses c'est la conscience de, c'est essentiel et c'est la marque du passionné. Le passionné porte son attention sur tout ce qui le passionne. Je dis cela pour faire remarquer que c'est dans l'attention que l'on aborde un tout, que l'on conçois un tout, c'est le signe du cerveau non fragmenté.
C'est littéralement voir la chose, ça saute au yeux et ça change notre perception. L'attention c'est le propre de la sensibilité et de la finesse d'esprit. Et elle est fondamentalement différente de la concentration. "Ne pas fixer la pensée" . La pensé est un produit, une réaction issu d'un conditionnement. C'est ce que s'est échiner toute sa vie krishnamurti à enseigner à l'humanité. OBSERVER sans l'observateur, sans le "je" le "moi". Le penseur étant la pensé c'est une unique et même chose alors que dans l'observation sensible, l'attention comme le dit si bien cette dame. L'attention est l'approche de ce tout.
"méditer sur son propre soi en forme de firmament illimitée" *-* c'est beau! Une partie de l'illimitée qui est la vie jouît en nous.
Et oui on doit vivre avant tout ^^ .
C'est très juste ce quelle nous fait remarquer vraiment d'accord avec ce qu'elle dit cette dame. Elle a compris beaucoup de chose je crois.
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Re: Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
Je savais que le passage sur l'attention et la pensée te plairait.
Dès que je l'ai entendue dire "fixer son attention, et non sa pensée", tilt, j'ai pensé "Kaëd" ! ^^
Et j'adore aussi son sens de la formule pas superficiel et à l'emporte pièce comme nous y habitue trop certains pseudo-intellectuels qu'on voit défiler à la TV. On a l'impression qu'elle, quand elle parle, elle réfléchit comme si elle écrivait un texte, ce qui donne, évidemment, avec le cerveau de Yourcenar, un discours que je trouve à la fois fluide, désuet juste ce qu'il faut pour plaire et, c'est paradoxal, travaillé tout en étant d'un naturel assez incroyable.
Dès que je l'ai entendue dire "fixer son attention, et non sa pensée", tilt, j'ai pensé "Kaëd" ! ^^
Faut dire, elle n'était pas Yourcenar pour rien non plus, quand on a écrit l'Oeuvre au Noir, on a quand même prouvé au monde ses capacités intellectuelles. xDC'est très juste ce quelle nous fait remarquer vraiment d'accord avec ce qu'elle dit cette dame. Elle a compris beaucoup de chose je crois.
Et j'adore aussi son sens de la formule pas superficiel et à l'emporte pièce comme nous y habitue trop certains pseudo-intellectuels qu'on voit défiler à la TV. On a l'impression qu'elle, quand elle parle, elle réfléchit comme si elle écrivait un texte, ce qui donne, évidemment, avec le cerveau de Yourcenar, un discours que je trouve à la fois fluide, désuet juste ce qu'il faut pour plaire et, c'est paradoxal, travaillé tout en étant d'un naturel assez incroyable.
Re: Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
Oui ce qu'elle dit ne semble pas "figer", "appris" ou répété, elle parle avec son cœur et son être, pas avec sa mémoire mais avec son attention ^^ et tout son cerveau *-*.
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Re: Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
Oui, en effet. Mais bon faut pas perdre de vue que c'est quelqu'un qui a lu énormément (cf sa connaissance de la "psychologie orientale" comme elle dit) et qui a un culture assez phénoménale. Sauf que chez elle, tout cela n'est pas seulement avalé, mais digéré, et ça c'est très important parce que le savoir c'est comme la nourriture, c'est vital, mais faut que l'organisme l'assimile. La plupart des gens se contentent d'être des boulimiques, il vomissent ce qu'ils ont bien gentiment appris sans rien y apporter, alors qu'elle ce qu'elle sait, c'est partie intégrante d'elle-même, quasiment...
Re: Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
MrSonge a écrit:Oui, en effet. Mais bon faut pas perdre de vue que c'est quelqu'un qui a lu énormément (cf sa connaissance de la "psychologie orientale" comme elle dit) et qui a un culture assez phénoménale. Sauf que chez elle, tout cela n'est pas seulement avalé, mais digéré, et ça c'est très important parce que le savoir c'est comme la nourriture, c'est vital, mais faut que l'organisme l'assimile. La plupart des gens se contentent d'être des boulimiques, il vomissent ce qu'ils ont bien gentiment appris sans rien y apporter, alors qu'elle ce qu'elle sait, c'est partie intégrante d'elle-même, quasiment...
Personnellement je connais presque rien mais ce que je connais je le connais bien car je passes vraiment beaucoup de temps dessus. Quand je suis "attiré", "aspiré" par quelque chose je m'y consacres pleinement. Mais l'inconvénient c'est que ça demande du temps et une part de chance( car tombé comme ça sur les bon bouquin au bon moment, j'appelle ça de la chance ou alors c'est le divin)
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Re: Le paradoxe de l'écrivain (YOURCENAR)
Restons sur la chance, j'aime pas le Destin, j'y crois pas, ça me semble une manière - encore une - de se défiler devant les choix de la vie. ^^
Vaut mieux connaître peu de chose bien que survoler un grand nombre de chose, en grattant simplement la surface.
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