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Songe Lunaire

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Message  MrSonge Mer 22 Oct 2008 - 21:18

Bon puisque les cours vont bientôt reprendre et que je n'ai plus trop le temps de m'occuper de mon roman policier, je vous mets ici une nouvelle que j'ai écrite il y a quelque temps, pour patienter jusqu'à la fin de mon chapitre II des Liens du Sang . Wink

Songe Lunaire

(Première Partie)

Pierrot soupire à la lune.
Il est allongé au bord d'un lac dont la surface scintille à la clarté du disque lunaire aux reflets d'argent et de mélancolie. De son index droit, qu'il laisse tremper dans l'onde limpide et claire, il crée des cercles concentriques qui s'éloignent lentement de leurs centres pour se briser avec douceur contre la berge ou se perdre dans l'étendue du lac. En face de Pierrot, tout comme dans son dos, la rive est bordée d'un petit bois dont les branches des arbres espacés laissent filtrer les rayons de lune en un fascinant jeu d'ombres et de lumières, dessinant sur le sol de fantasques ombres mouvantes tels des spectres rampants et insaisissables. Au centre des eaux calmes et cristallines, sur une petite île ombragée de tilleuls et de peupliers, se dresse une gloriette dorienne dont le marbre des colonnes étincelle d'une clarté surnaturelle.
Au-dessus de cet édifice était la lune.
La lune, astre nocturne à la clarté spectrale plus lugubre que les ténèbres elles-mêmes. Isis, Artémis, Hécate, Morgane, l'Archange Gabriel et Seléné, la lune est tout cela. Elle est une âme malade, à l'image de Salomé, femme à la volupté incommensurable ; son âme est cruelle et sa perversion sans limite. Elle est une fleur d'argent, froide et chaste ; elle a la beauté vierge et pure d'Artémis, rose au coeur violet. Elle est fascinante de profondeur austère et mystique, est empreinte de l'ambiguïté de Morgane et des trois Parques imperturbables et sans âge.
Lorsqu'elle est Hécate, le visage de la nuit n'est qu'enfer et magie noir ; elle n'éclaire que pour mieux dissimuler dans l'ombre ainsi créée et fait de la nuit un royaume d'incertitude, d'angoisse et de mort. Ses affinités avec la mort sont innombrables et diverses ; c'est une princesse sortant du tombeau, terrible et grandiose, vêtue encore d'un linceul blanc immaculé n'ayant d'égal éclat nulle part dans le monde.
Mais pour Pierrot, elle est tout autre. Pour cet être abandonné, la lune est la seule consolation à laquelle il peut encore accrocher son coeur lourd de désespoir. L'astre d'argent ne peut pourtant que lui rappeler la perte de Colombine, si pâle, si belle ; être divin aux yeux plus profonds que la nuit et au coeur de verre. L'amour infini que Pierrot lui porte n'avait point semblé représenter à ses yeux quelque chose de suffisamment puissant pour qu'elle ne tombe dans les bras d'Arlequin. L'insouciant et superficiel Arlequin, le faquin dont la couardise n'a d'égal que la fatuité ; voilà quel homme Colombine a préféré à Pierrot qui sombre maintenant de tout son être dans les abîmes insondables et ténébreux des regrets ; de douloureux souvenirs, transperçant son âme comme autant de lames de poignards acérées. Ægroto dum anima est, spes est¹ ne semble plus rien représenter pour cet être esseulé et morne.
Il lui suffit de fermer les yeux pour que, à la place qu'occupait la lune lorsqu'il les avait fixés sur elle, apparaisse le visage délicat de Colombine. Mais bientôt les yeux de la belle se teignent de rouge, d'un vermeil translucide rappelant l'éclat d'un rubis d'orient ; sa bouche se tord dans un lugubre rictus qui lui déforme atrocement les traits ; de ses lèvres coule un liquide incarnat ; et voici que son visage fait place à celui du moqueur Arlequin, riant à gorge déployée, ses pupilles luisant d'un reflet démoniaque. Alors Pierrot rouvre brusquement les yeux, heureux de contempler à nouveau le reluisant croissant lunaire.
Bientôt, il se dresse sur son séant et lisse d'une main fine et gracile son grand costume blanc. Il regarde alentour et aperçoit les larges feuilles flottantes d'un nénuphar aux fleurs épanouies et resplendissantes. Le Lorialet s'installe debout sur la plus large d'entre elles et saisit un rayon de lune qui semble avoir la taille idéale pour lui servir de rame. Il plonge ce dernier dans le lac et l'embarcation se met à glisser silencieusement sur les eaux miroitantes comme une myriade de cristaux à la lumière de l'astre nocturne. Au loin, s'élèvent vers le firmament les notes sublimes du premier mouvement de la quatorzième sonate pour piano de Beethoven. Les longues phrases s'étendent et s'allongent, glissantes sur un splendide tapi d'arpèges. Tout cela forme un ensemble qui parfois s'élève, retombe, se fait menaçant, mélancolique, calme ou lugubre mais toujours d'une profondeur et d'une élévation sans égal.
Soudain, alors que Pierrot rame encore au beau milieu de l'étendue aquatique, un nuage de papillons noirs s'élève dans le ciel bleu outremer. Ces sinistres lépidoptères, en une poussière de jais, semblent attirés par la splendeur de la lune. Ils voltigent quelques instants autour du lumignon céleste puis, semblant vouloir y pénétrer, se lancent de toute la force de leurs quatre ailes contre la surface étincelante de l'astre. Au bout quelques minutes de cet étrange ballet aérien, le flot entier d'insectes volants pénètre la lune comme s'il s'agissait d'une vulgaire bulle d'un liquide lactescent. Comme le dernier des papillons vient d'être absorbé par la lune, un flot de liquide blanc se met à couler en une colonne d'aspect crémeux qui se mélange aux eaux limpides du lac.
Vidée d'une partie de sa substance, la sphère luisante n'est plus qu'un fin croissant de l'extrémité inférieure duquel tombent encore quelques gouttes de lumière.
Debout sur sa feuille de nénuphar, Pierrot observe ces fantasques événements d'un oeil désintéressé tout en continuant de ramer à la façon d'un gondolier vénitien. En quelques coups de rayon de lune, il accoste aux marches de la gloriette de marbre dont les six colonnes cannelées soutiennent la coupole hémisphérique. Après s'être assuré que son embarcation restera là où elle est, Pierrot monte lentement les quelques marches froides et lisses qui le mènent à la plate-forme du monument. C'est à ce moment seulement, lorsqu'il s'apprête à prendre pied sur la dernière marche, qu'il remarque qu'il n'est pas seul à l'ombre des tilleuls : trois étranges personnages, vêtus de capes violettes et le capuchon rabattu sur le visage de sorte que l'on pourrait croire qu'ils n'en ont aucun, flottent sans effort à un mètre du sol. Cela ne parait pas étonner Pierrot qui les contemple sans mot dire, penchant légèrement la tête de coté.
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Message  kirlim Jeu 23 Oct 2008 - 7:04

Haaaaaaaan pourquoi il s'appelle Pierrot !! ><
vilain ><
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Message  MrSonge Jeu 23 Oct 2008 - 8:45

A cause de Colombine et d'Arlequin voyons !
Commedia del Arte. Very Happy
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Message  Pacô Ven 24 Oct 2008 - 18:11

MrSonge a écrit:

Songe Lunaire

(Première Partie)
Pierrot soupire à la lune.
Il est allongé au bord d'un lac dont la surface scintille à la clarté du disque lunaire aux reflets d'argent et de mélancolie. De son index droit, qu'il laisse tremper dans l'onde limpide et claire, il crée des cercles concentriques qui s'éloignent lentement de leurs centres pour se briser avec douceur contre la berge ou se perdre dans l'étendue du lac. En face de Pierrot, tout comme dans son dos, la rive est bordée d'un petit bois dont les branches des arbres espacés laissent filtrer les rayons de lune en un fascinant jeu d'ombres et de lumières, dessinant sur le sol de fantasques ombres mouvantes tels des spectres rampants et insaisissables. Au centre des eaux calmes et cristallines, sur une petite île ombragée de tilleuls et de peupliers, se dresse une gloriette dorienne dont le marbre des colonnes étincelle d'une clarté surnaturelle. (marbre et étinceler, je trouve que ça ne va pas bien ensemble...)
Au-dessus de cet édifice était (demeurait?) la lune.
La lune, astre nocturne à la clarté spectrale plus lugubre que les ténèbres elles-mêmes.(sans verbe, pour commùencer un paragraphe... j'en aurais mis un). Isis, Artémis, Hécate, Morgane, l'Archange Gabriel et Seléné, la lune est tout cela. (arf', l'idée me plaît, mais tournée comme ça, la phrase me déplaît). Elle est une âme malade, à l'image de Salomé, femme à la volupté incommensurable ; son âme est cruelle et sa perversion sans limite. Elle est une fleur d'argent, froide et chaste ; elle a la beauté vierge et pure d'Artémis, rose au cœur violet. Elle est fascinante de profondeur austère et mystique, est empreinte de l'ambiguïté de Morgane et des trois Parques imperturbables et sans âge. (respiration s'il vous plaît Smile)
Lorsqu'elle est Hécate, le visage de la nuit n'est qu'enfer et magie noire ; elle n'éclaire que pour mieux dissimuler dans l'ombre ainsi créée et fait de la nuit un royaume d'incertitude(s), d'angoisse(s) et de mort. Ses affinités avec la mort sont innombrables et diverses ; c'est une princesse sortant du tombeau, terrible et grandiose, vêtue encore d'un linceul blanc immaculé n'ayant d'égal éclat nulle part dans le monde.
Mais pour Pierrot, elle est tout autre. Pour cet être abandonné, la lune est la seule consolation à laquelle il peut encore accrocher son cœur lourd de désespoir. L'astre d'argent ne peut pourtant que lui rappeler la perte de Colombine, si pâle, si belle ; être divin aux yeux plus profonds que la nuit et au cœur de verre (beaucoup de cœur non?). L'amour infini que Pierrot lui porte n'avait point semblé représenter à ses yeux quelque chose de suffisamment puissant pour qu'elle ne tombe dans les bras d'Arlequin. L'insouciant et superficiel Arlequin, le faquin dont la couardise n'a d'égal que la fatuité ; voilà quel homme Colombine a préféré à Pierrot qui sombre maintenant de tout son être dans les abîmes insondables et ténébreux des regrets ; de douloureux souvenirs, transperçant son âme comme autant de lames de poignards acérées. Ægroto dum anima est, spes est¹ (<= lol, copier/coller?) ne semble plus rien représenter pour cet être esseulé et morne.
Il lui suffit de fermer les yeux pour que, à la place qu'occupait la lune lorsqu'il les avait fixés sur elle, apparaisse le visage délicat de Colombine. Mais bientôt les yeux de la belle se teignent de rouge, d'un vermeil (clin d'oeil? xD) translucide rappelant l'éclat d'un rubis d'orient ; sa bouche se tord dans un lugubre rictus qui lui déforme atrocement les traits ; de ses lèvres coule un liquide incarnat ; et voici que son visage fait place à celui du moqueur Arlequin, riant à gorge déployée, ses pupilles luisant d'un reflet démoniaque. Alors Pierrot rouvre brusquement les yeux, heureux de contempler à nouveau le reluisant (répétition, à changer !) croissant lunaire.
Bientôt, il se dresse sur son séant et lisse d'une main fine et gracile son grand costume blanc. Il regarde alentour et aperçoit les larges feuilles flottantes d'un nénuphar aux fleurs épanouies et resplendissantes. Le Lorialet s'installe debout sur la plus large d'entre elles et saisit un rayon de lune qui semble avoir la taille idéale pour lui servir de rame. Il plonge ce dernier dans le lac et l'embarcation se met à glisser silencieusement sur les eaux miroitantes comme une myriade de cristaux à la lumière de l'astre nocturne. Au loin, s'élèvent vers le firmament les notes sublimes du premier mouvement de la quatorzième sonate pour piano de Beethoven. (?) Les longues phrases s'étendent et s'allongent, glissantes sur un splendide tapi d'arpèges. Tout cela forme un ensemble qui parfois s'élève (encore une répétition), retombe, se fait menaçant, mélancolique, calme ou lugubre mais toujours d'une profondeur et d'une élévation sans égal.
Soudain, alors que Pierrot rame encore au beau milieu de l'étendue aquatique, un nuage de papillons noirs s'élève (si c'est pour un effet de style, je n'adhère pas vraiment ^^) dans le ciel bleu outremer. Ces sinistres lépidoptères, en une poussière de jais, semblent attirés par la splendeur de la lune. Ils voltigent quelques instants autour du lumignon céleste puis, semblant vouloir y pénétrer, se lancent de toute la force de leurs quatre ailes contre la surface étincelante de l'astre. Au bout de quelques minutes de cet étrange ballet aérien, le flot entier d'insectes volants pénètre la lune comme s'il s'agissait d'une vulgaire bulle d'un liquide lactescent. Comme le dernier des papillons vient d'être absorbé par la lune, un flot de liquide blanc se met à couler en une colonne d'aspect crémeux qui se mélange aux eaux limpides du lac.
Vidée d'une partie de sa substance, la sphère luisante n'est plus qu'un fin croissant de l'extrémité inférieure duquel tombent encore quelques gouttes de lumière.
Debout sur sa feuille de nénuphar, Pierrot observe ces fantasques événements d'un œil désintéressé tout en continuant de ramer à la façon d'un gondolier vénitien. En quelques coups de rayon de lune, il accoste aux marches de la gloriette de marbre dont les six colonnes cannelées (joli mot celui-là Smile Merci Voltaire ^^) soutiennent la coupole hémisphérique. Après s'être assuré que son embarcation restera là où elle est, Pierrot monte lentement les quelques marches froides et lisses qui le mènent à la plate-forme du monument. C'est à ce moment seulement, lorsqu'il s'apprête à prendre pied sur la dernière marche, qu'il remarque qu'il n'est pas seul à l'ombre des tilleuls : trois étranges personnages, vêtus de capes violettes et le capuchon rabattu sur le visage de sorte que l'on pourrait croire qu'ils n'en ont aucun, flottent sans effort à un mètre du sol. Cela ne parait pas étonner Pierrot qui les contemple sans mot dire, penchant légèrement la tête de coté.

Suite? Smile

Vocabulaire riche et varié. J'aime ça. Même si j'avoue avoir pointé mon nez deux fois dans le dico, pour m'assurer.
Peut être justement le petit reproche à faire: un texte assez compliqué vocabulairement...
L'histoire en elle-même est très belle. Aec la belle image de Pierrot et Colombine, c'est un peu ce qui nous arrive à tous parfois... (on ne s'étend pas sur le sujet lol). Très bonne qualité. Qui sont les trois personnages à la cape violette?
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Message  MrSonge Ven 24 Oct 2008 - 20:07

Merci pour la correction !Wink
C'est fou cette répétition du verbe s'élever que je n'avais même pas vue. Je vais corriger cela, par contre pour le coeur, je crois que je vais laisser. Sauf si l'inspiration m'assaille soudainement bien sûr Razz.
Non ce n'est pas du copié collé, c'est mes restes de cours de latin et mon dico. Very Happy Je cage qu'il y a plein de fautes dedans mais normalement ça doit se tenir...
Et pour la réponse à la dernière question :

Seconde partie


Au bout de quelques instants, lorsqu'il comprend que les trois créatures ne semblent absolument pas décidées à lui porter attention, il parle le premier.
« Bonsoir, dit-il.
Le trio se tourne vers lui.
« Bonsoir, répondent les trois silhouettes d'une seule voix étrange, qui semble accéder au cerveau de Pierrot sans passer par son appareil auditif.
- Je m'appelle Pierrot, se présente le Lorialet. Et vous, qui êtes-vous ?
- Je suis le Temps, répond celui qui plane le plus haut. Voici le Hasard et la Fatalité. Nous sommes les Etres du Réel. Que faites-vous donc ici ?
- Je regarde la lune, et je soupire.
- Et pourquoi soupirez-vous ? interroge le Hasard.
- Par ce que je suis triste, explique Pierrot. J'ai perdu Colombine.
- Certes, approuve la Fatalité, voilà qui est fâcheux. Au moins vous-est-il maintenant possible de la retrouver. Ce qui n'était point le cas lorsque vous ne l'aviez pas perdue.
- Cela est vrai, avoue le jeune homme au chapeau blanc, je n'y avais pas songé.
- Par ailleurs, reprend le Temps, pourquoi l'avoir perdue ?
- A proprement parler, explique Pierrot en tortillant un bout de son habit entre ses doigts, je ne l'ai pas perdue. Elle est partie avec Arlequin. Ne pourriez-vous par hasard, y faire quelque chose ? Demande-il après une légère hésitation, d'une voix pleine d'espérance naïve.
- Absolument rien, décrète la Fatalité. Voyez-vous, nous ne nous occupons que très peu de ce genre de chose. Il nous faut vérifier que le temps s'écoule bien, que les lois de la gravitation sont respectées, que les personnalités anthropomorphiques ne cristallisent pas leurs essences, que tout ce qui est soit en soi ou en autre chose et qu'une substance soit antérieure en nature à ses affections. Cela n'est pas tout, mais vous comprendrez aisément que c'est autrement plus important que les démêlés sentimentaux d'un seul être humain. Vous nous en voyez confus.
- Tout de même, insiste Pierrot, je l'aime. Voilà qui n'est pas rien.
- Mon ami, lui explique la Fatalité, vous ne faites que vous représenter Colombine comme la cause de cette joie que l'on appelle amour. Dès que vous pensez éprouver, à cause de l'objet ou de l'être aimé, une joie certaine, il est naturel que vous désiriez le rendre le plus présent possible. L'amour n'est même pas un affect fondamental, savez-vous ?
- Il est par ailleurs étrange, ajoute le Temps, qu'elle vous ait préféré Arlequin. Vous êtes beaucoup plus substantiel que lui, jeune homme.
- Cela signifie que j'aurais une chance de la retrouver ? demande Pierrot dont le visage semble s'illuminer.
- C'est possible. L'ennui avec le possible c'est qu'il peut être ou ne pas être. Il n'y a de possible qu'en raison du fait que vous ignorez les causes produisant une chose particulière. Et dans le cas qui nous occupe, vous ignorez totalement ce qui pourrait pousser votre amie à se séparer d'Arlequin pour revenir à vous. Par conséquent, rien n'est encore nécessaire.
- Vous ne pouvez donc rien pour moi ?
- Hélas non, reprend la Fatalité, mais consolez-vous. Nihil lacrima citius arescit². Il n'y a guère que le Temps qui pourrait vous aider, mais il n'y semble pas disposé.
- Ce n'est pas tout à fait exact, se justifie ce dernier. Il est bien entendu que Tempora mutantur et nos mutamur in illis³ mais seul je ne puis rien. Vous ne saisissez pas toute la cause adéquate de l'effet que nous appelons ici "le retour de Colombine". Moi seul ne suis pas une causa adeaquata de ce retour auprès de vous. Le temps ne peut pas tout, et sans l'aide de quelques éléments extérieurs il m'est impossible de vous venir en aide. Il faudrait, pour que votre souhait se réalise, que Colombine décidât de son propre chef de quitter Arlequin et cela ne peut être qu'une cause et certainement pas un effet puisque l'effet produit par cette éventuelle décision de votre amie serait son retour à vos côtés. Et il est impensable qu'un effet précède une cause, c'est bien connu. Il est d'ailleurs dans nos attributions de veiller à ce que ce principe soit respecté.
- Vous êtes donc chargé du respect de ce que l'on pourrait appeler les Axiomes du Réel ? interroge Pierrot en se grattant le front.
- C'est exact, approuve le Hasard. Ipso facto nous existons, les Axiomes peuvent à leur tour devenir des réalités. Sans nous, ils n'auraient même pas d'Essence puisqu'ils ne pourraient être appliqués et seraient donc totalement faux et inutiles, donc irréels.
- Vous êtes dans l'erreur, le corrige la Fatalité. Nulle chose ne peut être conçue en pensée sans posséder une Essence. Or, même si nous n'existions pas, les Axiomes auraient une Essence. Une Essence contradictoire puisqu'elle ne permettrait pas leur existence. Un cercle carré est d'Essence contradictoire et donc n'existe point. Mais il nous est facile de formuler l'idée du cercle carré et donc de lui donner de ce fait une Essence impropre à l'existence.
- Vous avez raison, s'incline le Hasard, mais Cuiusvis hominis est errare?. Bien que le terme hominis ne soit que très peu approprié.
- N'êtes-vous donc pas des hommes ? s'enquiert Pierrot, étonné.
- Absolument pas, mon jeune ami, lui répond le Temps d'un ton catégorique. Si nous en étions, pourriez-vous seulement expliquer que nous flottions ainsi entre ciel et terre ? Toute chose qui ne peut s'expliquer est considérée comme impossible puisqu'elle ne possède pas de cause capable de la produire. Nous sommes ce que j'appellerais des cristallisations anthropomorphiques. La nature avait besoin d'Etre du Réel, il fallut évidemment qu'il en existât. Seulement, si nous étions humains, ou simplement existants à la façon de toute chose mortelle, nous serions nous-mêmes soumis aux règles que nous sommes chargés de faire respecter. Ce qui impliquerait que nous ne soyons point au-dessus de ces dernières, et de facto il nous serait impossible de les maîtriser. Nul ne maîtrise ce dont il ne peut s'affranchir.
- Cela me semble évident, approuve le Lorialet en hochant imperceptiblement la tête, les sourcils légèrement froncés. Vous maîtrisez la gravité et donc en êtes affranchis.
- Excellent exemple, s'exclame la Fatalité. Dans un sens, voyez-vous, nous ne maîtrisons que certaines attributions de la Réalité et non la Réalité elle-même puisque - vous l'avez constaté - nous n'en sommes pas affranchis.
- S'affranchir de la réalité serait donc possible ? s'étonne Pierrot.
- C'est une question extrêmement pertinente, dit le Temps. Tout d'abord, il nous faut nous entendre sur le terme "réel". Les abstractions, ou plutôt l'objet d'une abstraction, sont en un sens irréels puisque nés d'un cerveau humain - voyez les "genres", "classes" et autres classifications abstraites, ainsi que les nombres et les êtres géométriques -. Mais elles n'ont pas d'existence propre et ne sont qu'idées. De plus, lorsqu'on crée une abstraction, l'on s'attache aux caractères extrinsèques pour former des êtres de raison et des fictions. Cela rattache les abstractions non à l'Essence même des choses et des idées, mais à leur Existence.
- Je crois plutôt, continue le Hasard, que ce qui est pour nous irréel est simplement tout ce à quoi personne n'a jamais songé. Jusqu'à ce qu'un être humain imagine le premier dragon, cette créature était irréelle. Dès l'instant ou l'idée du dragon germe dans l'esprit d'un homme, même si les dragons n'existent pas, ils font partie du réel puisque il est possible de se figurer l'image d'un dragon d'après des critères définis.
- Dans ce cas, le corrige la Fatalité, il est plus correct de dire que c'est le concept de dragon qui est réel. Mais n'ayant pas de conatus, le dragon ne peut être considéré comme existant et donc comme réel puisque, par définition, ce qui n'existe pas est irréel.
- La Fatalité a raison, approuve le Temps. Le propre de la réalité n'est autre que le fait d'exister. Toute idée est donc réelle, sans pour autant que son objet le soit.
- Est-ce bien judicieux, hasarde timidement Pierrot de séparer l'Essence de l'Existence ?
- Bien sûr que oui ! s'exclament les trois silhouettes d'une même voix. L'Essence, continue le Hasard, c'est ce qu'est une chose par opposition au fait qu'elle est. Une table peut ne pas exister - ne pas être construite ou être détruite - tandis que son Essence, ce qu'elle est ( un meuble à hauteur de coude ) reste intacte. Mais je vous accorde que, concrètement, réellement, il n'y pas de distinction entre ces deux notions. L'une est inséparable de l'autre.
- Cela dit, reprend la Fatalité, tempo fugit. Il est temps que nous vous quittions. Nous n'avons que trop retardé nos obligations. Macte animo ! Generose puer, sic itur ad astra?. Adieu !
- Quidquid latine dictum sit, altum sonatur?, susurre le Hasard tandis que les trois silhouettes disparaissent lentement aux yeux de Pierrot.
- Adieu, murmure ce dernier avant que les Etres du Réel ne se fussent entièrement évanouis dans la pénombre, voilée de clarté lunaire, de la nuit. »
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Message  Pacô Sam 22 Nov 2008 - 14:07

MrSonge a écrit:
Seconde partie

Au bout de quelques instants, lorsqu'il comprend que les trois créatures ne semblent absolument pas décidées à lui porter attention, il parle le premier.
« Bonsoir, dit-il.
Le trio se tourne vers lui.
« Bonsoir, répondent les trois silhouettes d'une seule voix étrange, qui semble accéder au cerveau de Pierrot sans passer par son appareil auditif.
- Je m'appelle Pierrot, se présente le Lorialet. Et vous, qui êtes-vous ?
- Je suis le Temps, répond celui qui plane le plus haut. Voici le Hasard et la Fatalité. Nous sommes les Êtres du Réel. Que faites-vous donc ici ?
- Je regarde la lune, et je soupire.("souffla Pierrot" enfin pas ça, mais un truc qui dise que c'est bien lui qui parle...)
- Et pourquoi soupirez-vous ? interroge le Hasard.
- Parce que je suis triste, explique Pierrot. J'ai perdu Colombine.
- Certes, approuve la Fatalité, voilà qui est fâcheux. Au moins vous-est-il maintenant possible de la retrouver. Ce qui n'était point le cas lorsque vous ne l'aviez pas perdue.
- Cela est vrai, avoue le jeune homme au chapeau blanc, je n'y avais pas songé.
- Par ailleurs, reprend le Temps, pourquoi l'avoir perdue ?
- A proprement parler, explique Pierrot en tortillant un bout de son habit entre ses doigts, je ne l'ai pas perdue. Elle est partie avec Arlequin. Ne pourriez-vous pas par hasard, y faire quelque chose ? Demande-il après une légère hésitation, d'une voix pleine d'espérance naïve.
- Absolument rien, décrète la Fatalité. Voyez-vous, nous ne nous occupons que très peu de ce genre de chose. Il nous faut vérifier que le temps s'écoule bien, que les lois de la gravitation sont respectées, que les personnalités anthropomorphiques ne cristallisent pas leurs essences, que tout ce qui est soit en soi ou en autre chose et qu'une substance soit antérieure en nature à ses affections. (je crois que tu t'emmêles les pinceaux, mais j'arrive pas à remanier... enfin, en tout cas, je pense qu'il faut la reformuler, on s'y perd) Cela n'est pas tout, mais vous comprendrez aisément que c'est autrement plus important que les démêlés sentimentaux d'un seul être humain. Vous nous en voyez confus.
- Tout de même, insiste Pierrot, je l'aime. Voilà qui n'est pas rien.
- Mon ami, lui explique la Fatalité, vous ne faites que vous représenter Colombine comme la cause de cette joie que l'on appelle amour. Dès que vous pensez éprouver, à cause de l'objet ou de l'être aimé, une joie certaine, il est naturel que vous désiriez le rendre le plus présent possible. L'amour n'est même pas un affect fondamental, savez-vous ?
- Il est par ailleurs étrange, ajoute le Temps, qu'elle vous ait préféré Arlequin. Vous êtes beaucoup plus substantiel que lui, jeune homme.
- Cela signifie que j'aurais une chance de la retrouver ? demande Pierrot dont le visage semble s'illuminer.
- C'est possible. L'ennui avec le possible c'est qu'il peut être ou ne pas être. Il n'y a de possible qu'en raison du fait que vous ignorez les causes produisant une chose particulière. Et dans le cas qui nous occupe, vous ignorez totalement ce qui pourrait pousser votre amie à se séparer d'Arlequin pour revenir à vous. Par conséquent, rien n'est encore nécessaire.
- Vous ne pouvez donc rien pour moi ?
- Hélas non, reprend la Fatalité, mais consolez-vous. Nihil lacrima citius arescit² (lol, prise sur wikipédia?). Il n'y a guère que le Temps qui pourrait vous aider, mais il n'y semble pas disposé.
- Ce n'est pas tout à fait exact, se justifie ce dernier. Il est bien entendu que Tempora mutantur et nos mutamur in illis³ mais seul je ne puis rien. Vous ne saisissez pas toute la cause adéquate de l'effet que nous appelons ici "le retour de Colombine". Moi seul ne suis pas une causa adeaquata de ce retour auprès de vous. Le temps ne peut pas tout, et sans l'aide de quelques éléments extérieurs il m'est impossible de vous venir en aide. Il faudrait, pour que votre souhait se réalise, que Colombine décidât de son propre chef de quitter Arlequin et cela ne peut être qu'une cause et certainement pas un effet puisque l'effet produit par cette éventuelle décision de votre amie serait son retour à vos côtés. Et il est impensable qu'un effet précède une cause, c'est bien connu. Il est d'ailleurs dans nos attributions de veiller à ce que ce principe soit respecté.
- Vous êtes donc chargé du respect de ce que l'on pourrait appeler les Axiomes du Réel ? interroge Pierrot en se grattant le front.
- C'est exact, approuve le Hasard. Ipso facto nous existons, les Axiomes peuvent à leur tour devenir des réalités. Sans nous, ils n'auraient même pas d'Essence puisqu'ils ne pourraient être appliqués et seraient donc totalement faux et inutiles, donc irréels.
- Vous êtes dans l'erreur, le corrige la Fatalité. Nulle chose ne peut être conçue en pensée sans posséder une Essence. Or, même si nous n'existions pas, les Axiomes auraient une Essence. Une Essence contradictoire puisqu'elle ne permettrait pas leur existence. Un cercle carré est d'Essence contradictoire et donc n'existe point. Mais il nous est facile de formuler l'idée du cercle carré et donc de lui donner de ce fait une Essence impropre à l'existence.
- Vous avez raison, s'incline le Hasard, mais Cuiusvis hominis est errare? (?). Bien que le terme hominis ne soit que très peu approprié.
- N'êtes-vous donc pas des hommes ? s'enquiert Pierrot, étonné.
- Absolument pas, mon jeune ami, lui répond le Temps d'un ton catégorique. Si nous en étions, pourriez-vous seulement expliquer que nous flottions ainsi entre ciel et terre ? Toute chose qui ne peut s'expliquer est considérée comme impossible puisqu'elle ne possède pas de cause capable de la produire. Nous sommes ce que j'appellerais des cristallisations anthropomorphiques. La nature avait besoin d'Etre du Réel, il fallut évidemment qu'il en existât. Seulement, si nous étions humains, ou simplement existants (je suis pas sûr du terme) à la façon de toute chose mortelle, nous serions nous-mêmes soumis aux règles que nous sommes chargés de faire respecter. Ce qui impliquerait que nous ne soyons point au-dessus de ces dernières, et de facto il nous serait impossible de les maîtriser. Nul ne maîtrise ce dont il ne peut s'affranchir.
- Cela me semble évident, approuve le Lorialet en hochant imperceptiblement la tête, les sourcils légèrement froncés. Vous maîtrisez la gravité et donc en êtes affranchis.
- Excellent exemple, s'exclame la Fatalité. Dans un sens, voyez-vous, nous ne maîtrisons que certaines attributions de la Réalité et non la Réalité elle-même puisque - vous l'avez constaté - nous n'en sommes pas affranchis.
- S'affranchir de la réalité serait donc possible ? s'étonne Pierrot.
- C'est une question extrêmement pertinente, dit le Temps. Tout d'abord, il nous faut nous entendre sur le terme "réel". Les abstractions, ou plutôt l'objet d'une abstraction, sont en un sens irréels puisque nés d'un cerveau humain - voyez les "genres", "classes" et autres classifications abstraites, ainsi que les nombres et les êtres géométriques -. Mais elles n'ont pas d'existence propre et ne sont qu'idées. De plus, lorsqu'on crée une abstraction, l'on s'attache aux caractères extrinsèques pour former des êtres de raison et des fictions. Cela rattache les abstractions non à l'Essence même des choses et des idées, mais à leur Existence.
- Je crois plutôt, continue le Hasard, que ce qui est pour nous irréel est simplement tout ce à quoi personne n'a jamais songé. Jusqu'à ce qu'un être humain imagine le premier dragon, cette créature était irréelle. Dès l'instant ou l'idée du dragon germe dans l'esprit d'un homme, même si les dragons n'existent pas, ils font partie du réel puisque il est possible de se figurer l'image d'un dragon d'après des critères définis.
- Dans ce cas, le corrige la Fatalité, il est plus correct de dire que c'est le concept de dragon qui est réel. Mais n'ayant pas de conatus, le dragon ne peut être considéré comme existant et donc comme réel puisque, par définition, ce qui n'existe pas est irréel.
- La Fatalité a raison, approuve le Temps. Le propre de la réalité n'est autre que le fait d'exister. Toute idée est donc réelle, sans pour autant que son objet le soit.
- Est-ce bien judicieux, hasarde timidement Pierrot de séparer l'Essence de l'Existence ?
- Bien sûr que oui ! s'exclament les trois silhouettes d'une même voix.
-
L'Essence, continue le Hasard, c'est ce qu'est une chose par opposition au fait qu'elle est. Une table peut ne pas exister - ne pas être construite ou être détruite - tandis que son Essence, ce qu'elle est, un meuble à hauteur de coude, (moyen une parenthèse dans une parole de dialogue...) reste intacte. Mais je vous accorde que, concrètement, réellement, il n'y pas de distinction entre ces deux notions. L'une est inséparable de l'autre.
- Cela dit, reprend la Fatalité, tempo fugit. Il est temps que nous vous quittions. Nous n'avons que trop retardé nos obligations. Macte animo ! Generose puer, sic itur ad astra?. (attention au copier coller encore une fois Very Happy) Adieu !
- Quidquid latine dictum sit, altum sonatur?, susurre le Hasard tandis que les trois silhouettes disparaissent lentement aux yeux de Pierrot.
- Adieu, murmure ce dernier avant que les Êtres du Réel ne se fussent entièrement évanouis dans la pénombre, voilée de clarté lunaire, de la nuit. »

Je suis désolé de cet ENORME retard Embarassed. J'avais complètement oublié Embarassed.
Cette histoire me laisse... pantois. Je crains cependant ne pas avoir tout saisi, surtout lorsqu'ils se mettent aux tirades latines. Attention donc à bien faire la traduction, en fin de page par exemple Wink.
Mais je crois que quelques explication sur le fond du sujet me seraient bien utiles... Au début, on se plaint de la disparition de Colombine, mais la seconde partie traite de suejts existenciels sur le Réel et l'Iréel... Enfin, ça s'emmêle un peu tout ^^'.
M'enfin, le vocabulaire est riche et maîtrisé. C'est un bon point!
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Message  MrSonge Sam 22 Nov 2008 - 16:52

Rah j'ai oublié de mettre les notes. C'est ça les petits chiffres mais elles sont en fin de textes et j'ai oublié de les rajouter à la fin de chaque partie donc voilà ce que ça donne pour les traductions (approximatives, je ne garantis pas leur exactitude totale sauf les citations...) :

Notes :

1. Tant que le malade a un souffle, il y a de l'espoir. ( Erasmes, Adages )
2. Rien ne sèche plus vite qu'une larme.
3. Le temps bouge, nous bougeons avec lui.
4. Il appartient à tout homme de se tromper. ( Cicérone, Philippiques )
5. Courage, noble enfant ! C'est ainsi que l'on s'élève vers les étoiles.
6. Quoi que l'on dise en latin, ça sonne profond.
7. Mer prodigieuse.
8. Tant que je respire, j'espère.
9. Connais toi toi-même.

Il nous faut vérifier que le temps s'écoule bien, que les lois de la gravitation sont respectées, que les personnalités anthropomorphiques ne cristallisent pas leurs essences, que tout ce qui est soit en soi ou en autre chose et qu'une substance soit antérieure en nature à ses affections.
Je pense que c'est le "que tout ce qui est soit en soi ou en autre chose" qui te gène mais c'est difficilement formulable autrement. Ce que je veux dire c'est que chaque chose doit exister en elle-même ou en autre choses. Mais c'est plus exact de le formulé de façon un peu plus alambiquée comme je l'ai fait.

Pas de soucis pour le retard c'est une nouvelle qui se promène comme ça dans mes fichiers donc j'ai tout le temps pour corriger le tout. Rien de presse. Very Happy
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Message  Tsumïre Mer 4 Mar 2009 - 12:50

Hello.
Je complète mes post au fur et à mesure, j'ai eu des mauvaises surprises avec les forums.
Bon, j'ai lu la première partie. Je viens d'arriver, et je survole un peu les sujets, je prends un peu mes marques. Que dire, ton histoire est jolie, les références aussi mais je t'avoue que j'ai eu du mal avec ton début. Je t'ai fait des remarques à la suite.

MrSonge a écrit:
Songe Lunaire

(Première Partie)

Pierrot soupire à la lune.
Il est allongé au bord d'un lac dont la surface scintille à la clarté du disque lunaire (répétition) aux reflets d'argent et de mélancolie.[Ne le prends pas mal mais je trouve que cette poésie est surfaite. Le trop de qualificatif donne à cet image une impression de toc, de contre-façon] De son index droit, qu'il laisse tremper dans l'onde limpide et claire, il crée des cercles concentriques qui s'éloignent lentement de leurs centres (répétition) pour se briser avec douceur contre la berge ou se perdre dans l'étendue du lac. En face de Pierrot, tout comme dans son dos, la rive est bordée d'un petit bois dont [Les branches n'appartiennent pas aux bois, mais aux arbres, le dont me semble inapproprié] les branches des arbres espacés laissent filtrer les rayons de lune [Trop de lune] en un fascinant jeu d'ombres et de lumières, dessinant sur le sol de fantasques ombres mouvantes tels des spectres rampants et insaisissables[Le tic de tout jeune écrivain, rassembler les adjectifs par paire. A bannir, surtout qu'un seul adjectif te permet de décrire et que 2, peuvent rendre ta phrase longue. En plus, elle est. Cette phrase est à raccourcir à mon avis] . Au centre des eaux calmes et cristallines, sur une petite île ombragée de tilleuls et de peupliers, se dresse une gloriette dorienne dont le marbre des colonnes étincelle d'une clarté surnaturelle.
Au-dessus de cet édifice était la lune.
La lune, astre nocturne à la clarté spectrale plus lugubre que les ténèbres elles-mêmes. Isis, Artémis, Hécate, Morgane, l'Archange Gabriel et Seléné, la lune est tout cela. Elle est une âme malade, à l'image de Salomé, femme à la volupté incommensurable ; son âme est cruelle et sa perversion sans limite. Elle est une fleur d'argent, froide et chaste ; elle a la beauté vierge et pure d'Artémis, rose au coeur violet. Elle est fascinante de profondeur austère et mystique, est empreinte de l'ambiguïté de Morgane et des trois Parques imperturbables et sans âge.

Je m'arrête là pour la bêta en détail.
Bon, je pense que tu as des jolies images dans la tête quand tu écris. Je suis persuadée, et que tu t'essayes à les rendre poétiques. J'aime les textes poésie, mais comme je te le disais dans mes remarques, à trop en faire, tu donnes une impression de toc, de faux, à des images qui s'exprime dans la simplicité. A mon avis, la difficulté d'une description poétique tient dans la juste mesure des mots.

Sinon, attention à l'emploie des qualificatifs par pair, je te les ai soulignés. C'est encore une soucis de "trop vouloir en faire". J'avais le même soucis au début, ça se corrige vite. Et enfin, pas de phrase trop longue. On perd le fil et la poésie nous échappe.

En tout cas, bon courage, la lune est souvent source d'inspiration et mérite souvent qu'on écrive pour elle.
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