Commentaires de Dérive
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Elfe d'Argent
MémoireDuTemps
Oceanywenty
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Oceanywenty- Talent Habitué
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Re: Commentaires de Dérive
J'ai commencé à bêta-lire ton texte, j'afficherai bientôt.
MémoireDuTemps- Admin
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Re: Commentaires de Dérive
Merci
Tremble
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Oceanywenty- Talent Habitué
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Re: Commentaires de Dérive
Bon, je tente.
Elle est assise dans un coin, les jambes repliées sur le ventre, le menton posé sur les genoux. Elle ne tremble plus, en tout cas plus répétition à cause des effets de la drogue. Elle a juste froid. Le toit du hangar en ruine laisse filtrer l’eau qui forme, sur le ciment, de petits lacs sombres qui s’étirent, parfois je l'aurais enlevé car il ne rajoute rien en un réseau de rivières, qu’elle regarde couler avec fatalité.
Elle quel est son nom, important si c'est un premier chapitre ! bouge vers la droite pour rester dans une zone sèche, sans changer de position, se contentant de trainer son derrière. familier enfin ça dépend à qui tu adresses ce texte L’abri tiendra quinze minutes supplémentaires, ensuite elle devra se déplacer, à moins qu’elle ne décide de plonger à nouveau et d’ignorer l'humidité qui ne manquera pas de mouiller son postérieur.
Elle ne pense pas que cela sera le cas. Derrière le grillage de sa cage, qui autrefois servait à entreposer des marchandises sensibles, la femme l’observe en fumant une cigarette chinoise dont elle reconnaît l’odeur lourde et fade.
Elle n’aime pas les Chinois, sans doute parce qu’elle est japonaise, en tout cas du côté de son père, et elle n’apprécie pas cette Chinoise-là tout particulièrement.pas facile à évier ces répétitions! asiatique?
Madame Li, que tout le monde connaît dans les rues de Chinatown, est à la tête d’un des gangs les plus violents du quartier, contrôlant une bonne partie du trafic de drogue et du racket.
Comme à son habitude, Li porte une combinaison de motard rouge et noire, un dragon dessiné dans son dos, le signe distinctif de son clan. Tous les Chinois se sentent obligés d’utiliser des dragons, répétition aussi, pour les non chinois, ils se ressemblent tous.
Li est donc comme toutes les Chinoises, à éviter ces répétitions de groupe de mots ou en tout cas à l’idée qu’elle s’en fait: yeux et cheveux comme l’ébène autour d’un visage rond et impassible. Plus grande que la moyenne, un mètre soixante-dix, estime-t-elle, bien que cela soit difficile à juger à cause des bottes à talons hauts qui accentuent la taille de ses jambes gainées de cuir.
Elle ne parle pas beaucoup, mais quand elle le fait, sa voix est calme, avec une étrange tonalité métallique. Elle s’exprime surtout en anglais, sans doute parce que comme beaucoup de New-Yorkais, elle encore elle! mais là il s'agit de Li est le résultat de curieux mélanges de culture. Parfois, elle passe au chinois, surtout pour donner des ordres, mais elle connaît aussi l’espagnol. On ne vit pas dans les rues de New York sans maitriser maîtriser un minimum l’espagnol.
La jeune femme dans la cage attend encore, fixant avec un intérêt extrême un bout de papier qui flotte maintenant sur une des rivières qui dévale dans un des répétition canyons de ciment. À chaque embranchement, elle se demande le chemin qu’il prendra et où il dérivera. Elle s’y connaît en dérive, on peut même la qualifier de « dériveuse » à voir s'il est nécessaire d'insister avec ce mot professionnelle, c’est plus élégant que junkie ou camée. Elle qui est l'héroïne euh, pardonne le jeu de mots involontaire a tout essayé : le crack, l’héroïne, la colle et des tas d’autres substances plus ou moins nocives.
Assise sur le ciment glacé, la réalité lui parait horrible, nauséabonde et froide. Elle n’est certes pas dans un des meilleurs quartiers de la ville, probablement dans un hangar désaffecté d´une des nombreuses zones sinistrées qui bordent la rivière, mais l’endroit est particulièrement glauque. L’entrepôt, dont la structure métallique rouillée se dresse au milieu d’un « no man’s land » boueux, sert de refuge au gang. La lumière instable des tubes au néon projette des ombres sur les couvertures et les murs de cartons qui divisent la surface en une multitude d'espaces. Certains vivent ici, en compagnie des rats, d’autres n’y viennent que pour le business ou pour jouer aux cartes avec les autres membres du groupe.
La Chinoise se débarrasse finalement de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne à la prisonnière une raison pour lever la tête. Elle y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement inintéressant du décor.
- Tu as meilleure mine.
Elle là, c'est Li l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. Elle parait satisfaite, indifférente quand même, juste pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. Une tâche d’une ampleur considérable, doit-elle admettre, sans doute l’équivalent humain du renflouement du Titanic.
Bien entendu, la jeune femme ne répond pas. Elle se traine traîne depuis deux mois dans la cage, en proie aux démons du manque, se roulant sur le sol comme un animal agonisant. Elle ne se souvient pas de grand-chose, juste des ombres venues la nourrir et la nettoyer pendant qu’elle hurlait de douleur, mais aussi de colère. Elle n’a rien demandé à personne, surtout pas un sauvetage alors qu’elle s’était appliquée à se détruire avec une précision parfaitement japonaise.
La femme a un nom: Li ouvre la porte de la cage et lui fait signe de sortir.
Elle reste assise, faisant attendre la Chinoise, qui d’ailleurs semble s’en moquer et en profite pour allumer une nouvelle cigarette. Entre Asiatiques, le temps n’a pas la même importance et elle sent qu’elle pourrait encore patienter une heure, voir quelques jours si nécessaire.
Elle se relève; petite silhouette frêle vêtue d’un chandail noir dont la capuche cache une bonne partie du visage.
Elle suit la Chinoise a un nom: Li à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures, escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand encombré de cartons. participes présent très proches
Sur le chemin, les membres du gang, des adolescents en majorité, la saluent avec respect : courbettes approximatives ou simplement hochements de tête. Les conversations s’arrêtent et les regards se tournent vers elle. Parfois, elle lance quelques mots en chinois, mais se contente souvent de passer, la tête haute comme une reine traversant son royaume.
Elles montent des escaliers en métal, en prenant participes présent très proches soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent.
Depuis la passerelle, la jeune femme jouit d’une vue sur le hangar. Au fond, elle distingue sa cage, puis le complexe labyrinthe des salles improvisées et des gens qui y vivent. Des Asiatiques pour la plupart, mais également quelques blancs.
Elles entrent dans un bureau meublé d’une table et d’un canapé défoncé qui vomit ses ressorts. Les murs sont encombrés de vieux calendriers jaunis, mais aussi de notes en chinois. Un chat dort sur une des étagères au milieu de boîtes en carton. Elle ne parle pas bien le mandarin, mais elle la camée a un nom ou pas? reconnaît quand même le mot : soupe. Elle le sait, car elle en a dérobé un certain nombre dans les magasins de Chinatown. Elle a d’ailleurs beaucoup volé et parfois un peu tué. on ne comprend pas là: tué pour de la came, du fric? Pas vraiment volontairement, mais plutôt par accident, perdue dans les délires artificiels de son monde chimique.
La Chinoise caresse le chat qui l’ignore complètement, puis s’installe sur une chaise laissant la jeune femme debout devant elle, les bras croisés, examinant tranquillement les lieux avec la même application que si elle se trouvait au musée d’art moderne. Il y a pas mal de babioles chinoises, sans doute ajoutées à la décoration originale des ouvriers qui semblaient plus intéressés par l’anatomie féminine que les porcelaines.
Personne ne rompt le silence.
Ce n’est d’ailleurs pas le moment.
Un homme entre avec du thé. Il est servi dans des verres; pas comme les Asiatiques qui le boivent dans des tasses, mais plutôt comme les Arabes. Les verres répétition sont sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse ; un peu comme les cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de la jeune femme qui suit des yeux le loufiat aux allures de tueur. Elle prend le liquide ambré entre ses mains comme si elle voulait se réchauffer.
Li boit délicatement en l’observant. Son regard ressemble à celui du chat, rusé et hautain, avec un soupçon de convoitise. Elle la connaît de réputation comme tous ceux qui vivent dans le quartier. Elle ne se rappelle pas lui avoir adressé la parole.
Elle a peut-être acheté de la dope à un de ses dealers, voire même à plusieurs. Elle en a acheté beaucoup et à peu près à tout le monde. Parfois, elle en a volé, comme à ce type qu’elle a assassiné, alors qu’il voulait la violer contre le mur d’une ruelle entre les poubelles d’un restaurant. Il lui semble qu'il arborait également des tatouages de dragons sur les bras.
Elle brûle de lui demander ce qu’elle attend. Elle s’abstient, car elle s’est promis de ne plus rien réclamer à personne. Elle ressent aussi l’envie de se défouler un peu, éventuellement en cassant quelques porcelaines, ou même en étranglant le chat, mais bien entendu elle se maitrise,maîtrise se contentant de boire son thé comme si tout cela relevait de la plus parfaite normalité.
Li termine son verre, le pose délicatement entre deux piles de vieux papiers et sort d’une des poches de sa combinaison un portefeuille en cuir noir.
Elle le reconnaît puisque c’est le sien.
La Chinoise l’ouvre, les yeux fixés sur la jeune femme qui trempe encore ses lèvres dans le liquide bouillant, comme si tout cela ne la concernait pas.
Autant qu’elle puisse s’en souvenir, son portefeuille ne contient absolument rien de valeur. Juste une photographie de ses parents qu'elle ne regarde plus depuis longtemps, depuis ce jour où elle a décidé de plonger, seule, comme elle aurait toujours dû l’être.
- Kayo Sato. Née en 1985 à New York.enfin !
Elle examine à nouveau le permis de conduire, le retourne entre ses doigts comme si elle n’y croyait pas vraiment, puis ajoute avec cette même voix monotone et métallique.
- Sexe masculin.
Il, puisque c’est bien un garçon, pose le verre à son tour et caresse le chat qui se met à ronronner. Comme beaucoup de gens, la Chinoise le prenait pour une fille. Il ne le désire pas, mais son corps gracile et androgyne ne ressemble pas à celui d’un mâle et encore moins son visage aux traits particulièrement fins et dépourvus de pilosité.
- Mes hommes ont été surpris quand ils t’ont changé pour la première fois.
Elle dépose le carnet devant elle, bien en évidence, et ignore le reste du contenu, se concentrant sur le document comme s’il représentait le centre du problème.
C’est sans doute le cas. Jamais il n’a pu mener une existence normale et nouer des relations avec les autres adolescents. Pour certain, il est homosexuel pour d’autres, un monstre, une anomalie de la nature. Pour tous, il est devenu sujet de blagues et d’humiliation.
Il ferme les yeux, chasse la colère, parce qu’elle ne fait plus partie de sa vie, d’ailleurs sa vie n’existe plus ou en tout cas c’était ce qu’il avait décidé quelques années plus tôt.
- Je comprends mieux, ajoute la Chinoise. C'est difficile.
Il se débarrasse de la capuche du chandail et révèle le visage qu’il hait tant, si féminin, si angélique dans la perfection des traits. Même les cheveux, pourtant coupés court, n’arrivent pas à le durcir.
- Êtes-vous assistante sociale?
C’est la première fois qu’elle l’entend parler. Sa voix n’a rien de masculin, pas assez grave pour appartenir à un homme, même si le ton est tranchant et sec. Elle sent un peu de colère et approuve d’un geste de la tête. Dans son monde, l’agressivité est une attitude saine.
- Un peu. Je t’ai sauvé la vie en te ramassant dans cette ruelle. Je me considère donc en quelque sorte responsable.
- Si vous me disiez ce que vous désirez?
Li sourit. Le chat vient de quitter son étagère et s’installe sur le bureau en repoussant une pile de documents qui finit sur le sol.
- Au début, je voulais t’éliminer. Tu as quand même tué un de mes hommes…mais maintenant, je n’en suis plus convaincue, ajoute-t-elle pensivement.
Kayo hausse les épaules avec fatalité. Il ne se sent pas vraiment concerné. Il ressent l’envie de sortir, de se procurer un peu de drogue et de plonger à nouveau. La Chinoise le fixe avec intensité. Il connaît bien ce regard, il y devine de la curiosité, vraisemblablement une certaine attraction avec une légère pincée de dégoût, probablement de dédain.
- Peut-être ai-je des projets pour toi…
Il ne dit rien, observant à travers les fenêtres sales du bureau, le déchargement d’un camion qui vient de reculer dans le hangar. Des hommes en armes se déploient, pendant que d’autres transportent la cargaison. Il doute que les projets de madame Li ne correspondent à ses propres plans.
- Je peux te donner ce que tu n’as jamais obtenu.
Il tourne la tête vers la Chinoise, pas complètement, pour ne pas abandonner son petit spectacle personnel, mais assez pour voir le visage souriant et mystérieux de son interlocutrice.
- C'est-à-dire?
Elle caresse le chat entre les oreilles, contente d’avoir attiré pour la première fois la curiosité de Kayo. Ce mélange de féminité et masculinité la fascine. Un esprit d’homme enfermé dans un corps de femme. À moins que cela ne soit l'inverse. Par instant, c'est à un mâle qu’elle parle, il en a les mouvements, la manière et aussi la mentalité et à d'autres moments elle se retrouve face à une femelle avide de plaire et de séduire. Elle devine la souffrance qu’il doit éprouver et le calvaire qu’il endure à chaque instant. Elle comprend son désir de destruction et sa plongée dans les rêves artificiels de la drogue. Elle a décidé de l’emmener sur son propre chemin, dans sa quête de pouvoir, de le transformer et de lui donner une nouvelle existence.
- Je t’offre le respect que tu n’as jamais obtenu et une place parmi les autres.
Kayo éclate de rire.
- Êtes-vous Dieu?
Le chat choisit de s’en aller tout comme le camion qui démarre bruyamment. curieuse phrase
Une histoire qui est là mais qui demande à être restructurée! Une avalanche de Elle qui assomme le lecteur puis idem avec les Il. Il est important de donner un nom à tes personnages dès le début, même si je comprends pourquoi tu joues si longtemps avec la dualité homme-femme du héros. Les descriptions sont intéressantes, la trame se suit bien. Alors, on remonte les manches et on s'y met ! Car tu as les idées, reste à mettre en forme.
Elle est assise dans un coin, les jambes repliées sur le ventre, le menton posé sur les genoux. Elle ne tremble plus, en tout cas plus répétition à cause des effets de la drogue. Elle a juste froid. Le toit du hangar en ruine laisse filtrer l’eau qui forme, sur le ciment, de petits lacs sombres qui s’étirent, parfois je l'aurais enlevé car il ne rajoute rien en un réseau de rivières, qu’elle regarde couler avec fatalité.
Elle quel est son nom, important si c'est un premier chapitre ! bouge vers la droite pour rester dans une zone sèche, sans changer de position, se contentant de trainer son derrière. familier enfin ça dépend à qui tu adresses ce texte L’abri tiendra quinze minutes supplémentaires, ensuite elle devra se déplacer, à moins qu’elle ne décide de plonger à nouveau et d’ignorer l'humidité qui ne manquera pas de mouiller son postérieur.
Elle ne pense pas que cela sera le cas. Derrière le grillage de sa cage, qui autrefois servait à entreposer des marchandises sensibles, la femme l’observe en fumant une cigarette chinoise dont elle reconnaît l’odeur lourde et fade.
Elle n’aime pas les Chinois, sans doute parce qu’elle est japonaise, en tout cas du côté de son père, et elle n’apprécie pas cette Chinoise-là tout particulièrement.pas facile à évier ces répétitions! asiatique?
Madame Li, que tout le monde connaît dans les rues de Chinatown, est à la tête d’un des gangs les plus violents du quartier, contrôlant une bonne partie du trafic de drogue et du racket.
Comme à son habitude, Li porte une combinaison de motard rouge et noire, un dragon dessiné dans son dos, le signe distinctif de son clan. Tous les Chinois se sentent obligés d’utiliser des dragons, répétition aussi, pour les non chinois, ils se ressemblent tous.
Li est donc comme toutes les Chinoises, à éviter ces répétitions de groupe de mots ou en tout cas à l’idée qu’elle s’en fait: yeux et cheveux comme l’ébène autour d’un visage rond et impassible. Plus grande que la moyenne, un mètre soixante-dix, estime-t-elle, bien que cela soit difficile à juger à cause des bottes à talons hauts qui accentuent la taille de ses jambes gainées de cuir.
Elle ne parle pas beaucoup, mais quand elle le fait, sa voix est calme, avec une étrange tonalité métallique. Elle s’exprime surtout en anglais, sans doute parce que comme beaucoup de New-Yorkais, elle encore elle! mais là il s'agit de Li est le résultat de curieux mélanges de culture. Parfois, elle passe au chinois, surtout pour donner des ordres, mais elle connaît aussi l’espagnol. On ne vit pas dans les rues de New York sans maitriser maîtriser un minimum l’espagnol.
La jeune femme dans la cage attend encore, fixant avec un intérêt extrême un bout de papier qui flotte maintenant sur une des rivières qui dévale dans un des répétition canyons de ciment. À chaque embranchement, elle se demande le chemin qu’il prendra et où il dérivera. Elle s’y connaît en dérive, on peut même la qualifier de « dériveuse » à voir s'il est nécessaire d'insister avec ce mot professionnelle, c’est plus élégant que junkie ou camée. Elle qui est l'héroïne euh, pardonne le jeu de mots involontaire a tout essayé : le crack, l’héroïne, la colle et des tas d’autres substances plus ou moins nocives.
Assise sur le ciment glacé, la réalité lui parait horrible, nauséabonde et froide. Elle n’est certes pas dans un des meilleurs quartiers de la ville, probablement dans un hangar désaffecté d´une des nombreuses zones sinistrées qui bordent la rivière, mais l’endroit est particulièrement glauque. L’entrepôt, dont la structure métallique rouillée se dresse au milieu d’un « no man’s land » boueux, sert de refuge au gang. La lumière instable des tubes au néon projette des ombres sur les couvertures et les murs de cartons qui divisent la surface en une multitude d'espaces. Certains vivent ici, en compagnie des rats, d’autres n’y viennent que pour le business ou pour jouer aux cartes avec les autres membres du groupe.
La Chinoise se débarrasse finalement de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne à la prisonnière une raison pour lever la tête. Elle y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement inintéressant du décor.
- Tu as meilleure mine.
Elle là, c'est Li l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. Elle parait satisfaite, indifférente quand même, juste pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. Une tâche d’une ampleur considérable, doit-elle admettre, sans doute l’équivalent humain du renflouement du Titanic.
Bien entendu, la jeune femme ne répond pas. Elle se traine traîne depuis deux mois dans la cage, en proie aux démons du manque, se roulant sur le sol comme un animal agonisant. Elle ne se souvient pas de grand-chose, juste des ombres venues la nourrir et la nettoyer pendant qu’elle hurlait de douleur, mais aussi de colère. Elle n’a rien demandé à personne, surtout pas un sauvetage alors qu’elle s’était appliquée à se détruire avec une précision parfaitement japonaise.
La femme a un nom: Li ouvre la porte de la cage et lui fait signe de sortir.
Elle reste assise, faisant attendre la Chinoise, qui d’ailleurs semble s’en moquer et en profite pour allumer une nouvelle cigarette. Entre Asiatiques, le temps n’a pas la même importance et elle sent qu’elle pourrait encore patienter une heure, voir quelques jours si nécessaire.
Elle se relève; petite silhouette frêle vêtue d’un chandail noir dont la capuche cache une bonne partie du visage.
Elle suit la Chinoise a un nom: Li à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures, escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand encombré de cartons. participes présent très proches
Sur le chemin, les membres du gang, des adolescents en majorité, la saluent avec respect : courbettes approximatives ou simplement hochements de tête. Les conversations s’arrêtent et les regards se tournent vers elle. Parfois, elle lance quelques mots en chinois, mais se contente souvent de passer, la tête haute comme une reine traversant son royaume.
Elles montent des escaliers en métal, en prenant participes présent très proches soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent.
Depuis la passerelle, la jeune femme jouit d’une vue sur le hangar. Au fond, elle distingue sa cage, puis le complexe labyrinthe des salles improvisées et des gens qui y vivent. Des Asiatiques pour la plupart, mais également quelques blancs.
Elles entrent dans un bureau meublé d’une table et d’un canapé défoncé qui vomit ses ressorts. Les murs sont encombrés de vieux calendriers jaunis, mais aussi de notes en chinois. Un chat dort sur une des étagères au milieu de boîtes en carton. Elle ne parle pas bien le mandarin, mais elle la camée a un nom ou pas? reconnaît quand même le mot : soupe. Elle le sait, car elle en a dérobé un certain nombre dans les magasins de Chinatown. Elle a d’ailleurs beaucoup volé et parfois un peu tué. on ne comprend pas là: tué pour de la came, du fric? Pas vraiment volontairement, mais plutôt par accident, perdue dans les délires artificiels de son monde chimique.
La Chinoise caresse le chat qui l’ignore complètement, puis s’installe sur une chaise laissant la jeune femme debout devant elle, les bras croisés, examinant tranquillement les lieux avec la même application que si elle se trouvait au musée d’art moderne. Il y a pas mal de babioles chinoises, sans doute ajoutées à la décoration originale des ouvriers qui semblaient plus intéressés par l’anatomie féminine que les porcelaines.
Personne ne rompt le silence.
Ce n’est d’ailleurs pas le moment.
Un homme entre avec du thé. Il est servi dans des verres; pas comme les Asiatiques qui le boivent dans des tasses, mais plutôt comme les Arabes. Les verres répétition sont sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse ; un peu comme les cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de la jeune femme qui suit des yeux le loufiat aux allures de tueur. Elle prend le liquide ambré entre ses mains comme si elle voulait se réchauffer.
Li boit délicatement en l’observant. Son regard ressemble à celui du chat, rusé et hautain, avec un soupçon de convoitise. Elle la connaît de réputation comme tous ceux qui vivent dans le quartier. Elle ne se rappelle pas lui avoir adressé la parole.
Elle a peut-être acheté de la dope à un de ses dealers, voire même à plusieurs. Elle en a acheté beaucoup et à peu près à tout le monde. Parfois, elle en a volé, comme à ce type qu’elle a assassiné, alors qu’il voulait la violer contre le mur d’une ruelle entre les poubelles d’un restaurant. Il lui semble qu'il arborait également des tatouages de dragons sur les bras.
Elle brûle de lui demander ce qu’elle attend. Elle s’abstient, car elle s’est promis de ne plus rien réclamer à personne. Elle ressent aussi l’envie de se défouler un peu, éventuellement en cassant quelques porcelaines, ou même en étranglant le chat, mais bien entendu elle se maitrise,maîtrise se contentant de boire son thé comme si tout cela relevait de la plus parfaite normalité.
Li termine son verre, le pose délicatement entre deux piles de vieux papiers et sort d’une des poches de sa combinaison un portefeuille en cuir noir.
Elle le reconnaît puisque c’est le sien.
La Chinoise l’ouvre, les yeux fixés sur la jeune femme qui trempe encore ses lèvres dans le liquide bouillant, comme si tout cela ne la concernait pas.
Autant qu’elle puisse s’en souvenir, son portefeuille ne contient absolument rien de valeur. Juste une photographie de ses parents qu'elle ne regarde plus depuis longtemps, depuis ce jour où elle a décidé de plonger, seule, comme elle aurait toujours dû l’être.
- Kayo Sato. Née en 1985 à New York.enfin !
Elle examine à nouveau le permis de conduire, le retourne entre ses doigts comme si elle n’y croyait pas vraiment, puis ajoute avec cette même voix monotone et métallique.
- Sexe masculin.
Il, puisque c’est bien un garçon, pose le verre à son tour et caresse le chat qui se met à ronronner. Comme beaucoup de gens, la Chinoise le prenait pour une fille. Il ne le désire pas, mais son corps gracile et androgyne ne ressemble pas à celui d’un mâle et encore moins son visage aux traits particulièrement fins et dépourvus de pilosité.
- Mes hommes ont été surpris quand ils t’ont changé pour la première fois.
Elle dépose le carnet devant elle, bien en évidence, et ignore le reste du contenu, se concentrant sur le document comme s’il représentait le centre du problème.
C’est sans doute le cas. Jamais il n’a pu mener une existence normale et nouer des relations avec les autres adolescents. Pour certain, il est homosexuel pour d’autres, un monstre, une anomalie de la nature. Pour tous, il est devenu sujet de blagues et d’humiliation.
Il ferme les yeux, chasse la colère, parce qu’elle ne fait plus partie de sa vie, d’ailleurs sa vie n’existe plus ou en tout cas c’était ce qu’il avait décidé quelques années plus tôt.
- Je comprends mieux, ajoute la Chinoise. C'est difficile.
Il se débarrasse de la capuche du chandail et révèle le visage qu’il hait tant, si féminin, si angélique dans la perfection des traits. Même les cheveux, pourtant coupés court, n’arrivent pas à le durcir.
- Êtes-vous assistante sociale?
C’est la première fois qu’elle l’entend parler. Sa voix n’a rien de masculin, pas assez grave pour appartenir à un homme, même si le ton est tranchant et sec. Elle sent un peu de colère et approuve d’un geste de la tête. Dans son monde, l’agressivité est une attitude saine.
- Un peu. Je t’ai sauvé la vie en te ramassant dans cette ruelle. Je me considère donc en quelque sorte responsable.
- Si vous me disiez ce que vous désirez?
Li sourit. Le chat vient de quitter son étagère et s’installe sur le bureau en repoussant une pile de documents qui finit sur le sol.
- Au début, je voulais t’éliminer. Tu as quand même tué un de mes hommes…mais maintenant, je n’en suis plus convaincue, ajoute-t-elle pensivement.
Kayo hausse les épaules avec fatalité. Il ne se sent pas vraiment concerné. Il ressent l’envie de sortir, de se procurer un peu de drogue et de plonger à nouveau. La Chinoise le fixe avec intensité. Il connaît bien ce regard, il y devine de la curiosité, vraisemblablement une certaine attraction avec une légère pincée de dégoût, probablement de dédain.
- Peut-être ai-je des projets pour toi…
Il ne dit rien, observant à travers les fenêtres sales du bureau, le déchargement d’un camion qui vient de reculer dans le hangar. Des hommes en armes se déploient, pendant que d’autres transportent la cargaison. Il doute que les projets de madame Li ne correspondent à ses propres plans.
- Je peux te donner ce que tu n’as jamais obtenu.
Il tourne la tête vers la Chinoise, pas complètement, pour ne pas abandonner son petit spectacle personnel, mais assez pour voir le visage souriant et mystérieux de son interlocutrice.
- C'est-à-dire?
Elle caresse le chat entre les oreilles, contente d’avoir attiré pour la première fois la curiosité de Kayo. Ce mélange de féminité et masculinité la fascine. Un esprit d’homme enfermé dans un corps de femme. À moins que cela ne soit l'inverse. Par instant, c'est à un mâle qu’elle parle, il en a les mouvements, la manière et aussi la mentalité et à d'autres moments elle se retrouve face à une femelle avide de plaire et de séduire. Elle devine la souffrance qu’il doit éprouver et le calvaire qu’il endure à chaque instant. Elle comprend son désir de destruction et sa plongée dans les rêves artificiels de la drogue. Elle a décidé de l’emmener sur son propre chemin, dans sa quête de pouvoir, de le transformer et de lui donner une nouvelle existence.
- Je t’offre le respect que tu n’as jamais obtenu et une place parmi les autres.
Kayo éclate de rire.
- Êtes-vous Dieu?
Le chat choisit de s’en aller tout comme le camion qui démarre bruyamment. curieuse phrase
Une histoire qui est là mais qui demande à être restructurée! Une avalanche de Elle qui assomme le lecteur puis idem avec les Il. Il est important de donner un nom à tes personnages dès le début, même si je comprends pourquoi tu joues si longtemps avec la dualité homme-femme du héros. Les descriptions sont intéressantes, la trame se suit bien. Alors, on remonte les manches et on s'y met ! Car tu as les idées, reste à mettre en forme.
Re: Commentaires de Dérive
D’abord merci pour tes commentaires.
J’aimerais poser quelques questions et aussi donner quelques explications.
Le but de ce chapitre est effectivement l’introduction du personnage.
L’introduction se fait, j’essaye en tout cas, d’une manière visuelle. Un peu comme si une caméra, en temps réel (d’où le choix du présent) observait les deux personnages.
La caméra regarde, elle ne comprend pas. La camera ne connait pas le nom et voit ce qu’elle voit, d’où la confusion entre le ELLE et le IL. Il me paressait absolument illogique de supposer connaitre le nom du personnage et de ne pas connaitre son sexe (je ne vois pas trop la logique). D’où, cette insistance permanente (et peut être finalement désagréable) du ELLE / IL. J’étais consciente de la chose mais il ne m’a pas semblé que c’était musicalement gênant.
C’était donc le but du style et de la forme de rester visuel.
J’ai un peu joué le même jeu sur Chinois / Chinoise / Li et ceci pour quelques raisons :
- D’abord parce que pour le personnage, qui est Japonais, le Chinois c’est un peu le niveau du chien, c’est à peine si un Chinois a un nom. Les Japonais n’aiment pas les Chinois, un Chinois c’est un Chinois J. Appelez une personne par son nom ou par un autre terme donne une autre perception et je voulais aussi refléter la perception de Kayo. C’est juste une Chinoise.
- Chinoise me permet d’éviter les répétions de temps en temps avec le nom du personnage ‘Li’. En règle générale est-il préférable d’éviter le remplacement d’un nom propre par une autre dénomination ou juste répéter le nom propre par souci de précisions ?
Les quelques autres répétitions (verres, etc..) sont des erreurs et je vais les corriger de suite. Même chose pour les quelques autres corrections. J’hésite encore sur elle et mes Chinois J
Merci pour ces premiers commentaires.
J’aimerais poser quelques questions et aussi donner quelques explications.
Le but de ce chapitre est effectivement l’introduction du personnage.
L’introduction se fait, j’essaye en tout cas, d’une manière visuelle. Un peu comme si une caméra, en temps réel (d’où le choix du présent) observait les deux personnages.
La caméra regarde, elle ne comprend pas. La camera ne connait pas le nom et voit ce qu’elle voit, d’où la confusion entre le ELLE et le IL. Il me paressait absolument illogique de supposer connaitre le nom du personnage et de ne pas connaitre son sexe (je ne vois pas trop la logique). D’où, cette insistance permanente (et peut être finalement désagréable) du ELLE / IL. J’étais consciente de la chose mais il ne m’a pas semblé que c’était musicalement gênant.
C’était donc le but du style et de la forme de rester visuel.
J’ai un peu joué le même jeu sur Chinois / Chinoise / Li et ceci pour quelques raisons :
- D’abord parce que pour le personnage, qui est Japonais, le Chinois c’est un peu le niveau du chien, c’est à peine si un Chinois a un nom. Les Japonais n’aiment pas les Chinois, un Chinois c’est un Chinois J. Appelez une personne par son nom ou par un autre terme donne une autre perception et je voulais aussi refléter la perception de Kayo. C’est juste une Chinoise.
- Chinoise me permet d’éviter les répétions de temps en temps avec le nom du personnage ‘Li’. En règle générale est-il préférable d’éviter le remplacement d’un nom propre par une autre dénomination ou juste répéter le nom propre par souci de précisions ?
Les quelques autres répétitions (verres, etc..) sont des erreurs et je vais les corriger de suite. Même chose pour les quelques autres corrections. J’hésite encore sur elle et mes Chinois J
Merci pour ces premiers commentaires.
Oceanywenty- Talent Habitué
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Re: Commentaires de Dérive
J'avais bien senti ton idée mais c'est vrai que ça fait lourd. As-tu eu d'autres avis car le mien n'est qu'une façon de voir.
Cordialement !
Cordialement !
Re: Commentaires de Dérive
Pas encore non
Oceanywenty- Talent Habitué
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Re: Commentaires de Dérive
Bonjour,
Voilà pour l'essentiel ! J'espère que je n'ai pas été trop confus dans mes remarques. Et je répète qu'elles n'expriment que mon ressenti... Il se peut très bien que je sois dans l'erreur !
je m'excuse d'abord pour cette bêtalecture superficielle. Ton passage est un peu long. Du coup, je n'ai pas eu le temps de lire en profondeur et en détail. Je ne ferai donc que quelques remarques générales.
Il y a beaucoup de qualités. On sent un fort potentiel. Et on voit que tu as réfléchi à ton histoire, à sa construction. Tu poses le décor et tes personnages, tes descriptions sont plutôt travaillées et donnent du corps à ton texte. Pourtant, j'ai eu un peu de mal à accrocher.
Je me suis demandé pourquoi, et j'ai trouvé quelques réponses à cette difficulté que j'éprouvais à te lire. Il ne s'agit, bien sûr, que d'avis personnels et il est probable que d'autres ne les partageront pas.
Je me suis demandé pourquoi, et j'ai trouvé quelques réponses à cette difficulté que j'éprouvais à te lire. Il ne s'agit, bien sûr, que d'avis personnels et il est probable que d'autres ne les partageront pas.
- Spoiler:
En premier lieu, il me semble que cela manque de fluidité et de liant. Disons que comme je le disais, il faut s'accrocher. Et c'est peut-être la succession de phrases du genre : elle est comme-ci, elle fait ci, elle fait ça qui donne l'impression d'une litanie, et qui "endort" un peu le lecteur et le fait décrocher, d'autant que tu accumules aussi les subordonnées ou les participes présent, ce qui a pour effet d'alourdir encore le propos. Cela est d'autant plus gênant que la situation décrite nécessiterait au contraire un traitement plus nerveux.
Ensuite, j'ai été un peu décontenancé par certains choix faits, concernant le vocabulaire. Je pense que tu devrais être davantage précise et opter pour des mots mieux adaptés à l'ambiance et à la situation. Par exemple, au début, pour décrire la présence d'eau dans la pièce où est emprisonné le personnage, tu emploies des termes comme lacs, rivières, canyons... des termes qui ouvrent sur les grands espaces. C'est selon moi un contresens et va à l'encontre du sentiment d'enfermement et de confinement que l'on devrait ressentir, et même de claustration... J'attendrais plutôt les termes de flaques, de rigoles, de suintement, de fuites, etc... ou d'autres termes qui accentuent la sensation d'étouffement ou de séquestration... Ce décalage du vocabulaire par rapport à la situation décrite tend, je trouve, non seulement à éloigner le lecteur mais aussi à le mettre en porte-à-faux.
Enfin et c'est ce qui m'a le plus gêné, il y a selon moi, un problème de point de vue. Ton narrateur se situe, a priori, hors contexte. Tu utilises la troisième personne et décris la scène, d'une position de surplomb. Et en même temps, c'est le point de vue du personnage, c'est la scène vue par Kayo Sato qui nous est exposée. D'où une certaine ambivalence... entre neutralité d'un narrateur externe et subjectivisation de la séquence vue par les yeux de Sato. Il me semble que le passage gagnerait en intensité et en cohérence si tu utilisais la première personne du singulier, le Je de Kayo Sato.
Dans le même ordre d'idée, ton parti pris d'employer le Elle pour évoquer Kayo, ne tient pas pour moi. Tout le monde sait dans ta scène qu'il s'agit d'un homme, puisqu'il est enfermé depuis deux mois, qu'on l'a fouillé, qu'on lui a pris ses papiers, et Li aussi doit le savoir (elle est la chef), Sato le sait et pour cause... Alors maintenir ce Elle me paraît artificiel. Le procédé n'a pour effet que d'impliquer dans ton histoire le narrateur (pourtant surplombant et a-priori omniscient) qui serait le seul à ne pas savoir qu'il est un homme, alors que ce narrateur devrait rester invisible et en dehors de ton propos. Disons que par ce Elle, tu personnifies le narrateur alors que celui-ci ne devrait pas exister...
Il me semble que tu devrais manifester l'ambiguïté de Sato autrement, notamment en décrivant les réactions qu'il suscite autour de lui. Une narration à la première personne du singulier te permettrait d'insister sur cette ambiguïté puisque Sato est conscient de l'effet qu'il provoque et qu'il peut donc la décrire (en outre le Je peut aussi bien être féminin que masculin).
Voilà pour l'essentiel ! J'espère que je n'ai pas été trop confus dans mes remarques. Et je répète qu'elles n'expriment que mon ressenti... Il se peut très bien que je sois dans l'erreur !
Re: Commentaires de Dérive
Merci pour tes commentaires.
Oui, j’avais fait ce choix de phrases lourdes et longues, d’accumulation de participes, d’hésitations, pour rendre le style lent comme le sont les personnages, qui prennent leur temps, parlent peu, etc..
À cela s’ajoute des phrases plus explicites comme :
Elle y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement inintéressant du décor.
Entre Asiatiques, le temps n’a pas la même importance et elle sent qu’elle pourrait encore patienter une heure, voir quelques jours si nécessaire.
Etc.
Le ‘je’ reste en effet une possibilité.
Ma conclusion pour l’instant, c’est que ce que vous remontez fut volontaire (c’est déjà cela ^^), mais malheureusement ne semble pas servir le lecteur en rendant la lecture agréable. Peut-être cette volonté d’avoir un lien entre la forme et le style est juste trop évidente, trop voyante et manque de la subtilité nécessaire pour rendre le texte agréable.
Je pense que pour un premier essai, j’aurais dû partir sur un style plus neutre et direct et me concentrer sur l’histoire et la précision des phrases plus que le style en lui-même.
Oui, j’avais fait ce choix de phrases lourdes et longues, d’accumulation de participes, d’hésitations, pour rendre le style lent comme le sont les personnages, qui prennent leur temps, parlent peu, etc..
À cela s’ajoute des phrases plus explicites comme :
Elle y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement inintéressant du décor.
Entre Asiatiques, le temps n’a pas la même importance et elle sent qu’elle pourrait encore patienter une heure, voir quelques jours si nécessaire.
Etc.
Le ‘je’ reste en effet une possibilité.
Ma conclusion pour l’instant, c’est que ce que vous remontez fut volontaire (c’est déjà cela ^^), mais malheureusement ne semble pas servir le lecteur en rendant la lecture agréable. Peut-être cette volonté d’avoir un lien entre la forme et le style est juste trop évidente, trop voyante et manque de la subtilité nécessaire pour rendre le texte agréable.
Je pense que pour un premier essai, j’aurais dû partir sur un style plus neutre et direct et me concentrer sur l’histoire et la précision des phrases plus que le style en lui-même.
Oceanywenty- Talent Habitué
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Re: Commentaires de Dérive
Je n'ai pas "accroché" mais cela ne veut pas dire que d'autres n'accrocheront pas. Il serait intéressant d'avoir des avis supplémentaires.
Et puis la lecture ne doit pas forcément être agréable, tu peux vouloir mettre ton lecteur dans un état d'inconfort, si cela sert ton propos et ton sujet... Non, mon impression était que ça manquait de cohésion et de cohérence mais, je le répète, d'autres n'auront pas forcément cette impression et ce qui me gêne plaira peut-être à un lecteur différent...
Ce qui importe, c'est que toi tu saches ce que tu veux, où tu vas, quel sentiment tu veux faire passer, ce que tu as envie que ton lecteur ressente, pourquoi tu utilises tel ou tel procédé de narration, si tel effet sert ou s'il est gratuit, s'il est en phase avec l'ambiance, l'atmosphère, etc, etc...
Un questionnement, donc, sachant que la matière est là et... fort prometteuse.
Et puis la lecture ne doit pas forcément être agréable, tu peux vouloir mettre ton lecteur dans un état d'inconfort, si cela sert ton propos et ton sujet... Non, mon impression était que ça manquait de cohésion et de cohérence mais, je le répète, d'autres n'auront pas forcément cette impression et ce qui me gêne plaira peut-être à un lecteur différent...
Ce qui importe, c'est que toi tu saches ce que tu veux, où tu vas, quel sentiment tu veux faire passer, ce que tu as envie que ton lecteur ressente, pourquoi tu utilises tel ou tel procédé de narration, si tel effet sert ou s'il est gratuit, s'il est en phase avec l'ambiance, l'atmosphère, etc, etc...
Un questionnement, donc, sachant que la matière est là et... fort prometteuse.
Re: Commentaires de Dérive
- Spoiler:
- Oceanywenty a écrit:
Dérive
Elle est assise dans un coin, les jambes repliées sur le ventre, le menton posé sur les genoux. Elle ne tremble plus, en tout cas plus à cause des effets de la drogue. Elle a juste froid. Le toit du hangar en ruine laisse filtrer l’eau qui form[b style="mso-bidi-font-weight:normal"]e, s[/b]ur le cimen[b style="mso-bidi-font-weight:normal"]t, d[/b]e petits lacs sombres qui s’étirent, parfois en un réseau de rivières, qu’elle regarde couler avec fatalité. Un petit problème de virgules sur cette fin de phrase ", sur le ciment, " ces deux-là coupent la phrase sans que ce soit indispensable et après "[b style="mso-bidi-font-weight:normal"] d[/b]e petits lacs sombres qui s’étirent, parfois en un réseau de rivières, qu’elle regarde couler avec fatalité." Comme les virgules sont placées ce sont les petits lacs et non le réseau ou les rivières qu’elle regarde, volontaire ?
Elle bouge vers la droite pour rester dans une zone sèche, sans changer de position, se contentant de trainer son derrière. L’abri tiendra quinze minutes supplémentaires, ensuite elle devra se déplacer, à moins qu’elle ne décide de plonger à nouveau et d’ignorer l'humidité qui ne manquera pas de mouiller son postérieur. concernant ces deux mots "derrière" "postérieur", il y a d’autres synonymes, si le second ne me gêne guère, le premier convient mieux à un récit sur des enfants ou d’enfants et tu fais une répétition de ce mot juste après (j’utilise souvent http://www.crisco.unicaen.fr/des/synonymes/fesse car en cliquant sur plusieurs liens donnés on parvient parfois à trouver le mot qu’on cherchait exactement)
Elle ne pense pas que cela sera le cas. Derrière le grillage de sa cage, pas de virgule ici qui autrefois servait à entreposer des marchandises sensibles, la femme l’observe en fumant une cigarette chinoise dont elle reconnaît l’odeur lourde et fade.
Elle n’aime pas les Chinois, sans doute parce qu’elle est japonaise, en tout cas du côté de son père, et elle n’apprécie pas cette Chinoise-là tout particulièrement.
Madame Li, que tout le monde connaît dans les rues de Chinatown, est à la tête d’un des gangs les plus violents du quartier, contrôlant une bonne partie du trafic de drogue et du racket. tu devrais peut-être inverser "trafic de drogue" et "du racket" ce serait plus fluide et ne suggérerait pas "le trafic… du racket" tu peux aussi mettre "drogue, et du…" mais c’est moins fluide
Comme à son habitude, Li porte une combinaison de motard rouge et noire, un dragon dessiné dans son dos, le signe distinctif de son clan. Tous les Chinois se sentent obligés d’utiliser des dragons, aussi, pour les non chinois, ils se ressemblent tous.
Li est donc comme toutes les Chinoises, il y a beaucoup d’utilisation du mot chinois à toutes les sauces, essaie de varier un peu ou en tout cas à l’idée qu’elle s’en fait: règle de ponctuation un : est toujours précédé d’une espace insécable en français (contrairement à l’anglais) yeux et cheveux comme l’ébène autour d’un visage rond et impassible. Plus grande que la moyenne, un mètre soixante-dix, estime-t-elle, bien que cela soit difficile à juger à cause des bottes à talons hauts qui accentuent la taille de ses jambes gainées de cuir.
Elle ne parle pas beaucoup, mais quand elle le fait, sa voix est calme, avec une étrange tonalité métallique. Elle s’exprime surtout en anglais, sans doute parce que comme sans que ce soit répété de manière trop proche, je trouve que tu utilises très souvent "comme" beaucoup de New-Yorkais, elle est le résultat de curieux mélanges de culture. Parfois, elle passe au chinois, surtout pour donner des ordres, mais elle connaît aussi l’espagnol. On ne vit pas dans les rues de New York sans maitriser un minimum l’espagnol. ☺☺☺
La jeune femme dans la cage attend encore, fixant avec un intérêt extrême un bout de papier qui flotte maintenant sur une des rivières qui si c’est le bout de papier, le second "qui" doit être remplacé par "et " dévale dans un des canyons de ciment. À chaque embranchement, elle se demande le chemin qu’il prendra et où il dérivera. Elle s’y connaît en dérive, on peut même la qualifier de « dériveuse » professionnelle, c’est plus élégant que junkie ou camée. Elle a tout essayé : le crack, l’héroïne, la colle et des tas d’autres substances plus ou moins nocives.
Assise sur le ciment glacé, la réalité lui parait horrible, nauséabonde et froide. Elle n’est certes pas dans un des meilleurs quartiers de la ville, probablement dans un hangar désaffecté d´une des nombreuses zones sinistrées qui bordent la rivière, mais l’endroit est particulièrement glauque. L’entrepôt, dont la structure métallique rouillée se dresse au milieu d’un « no man’s land » c’est une expression anglaiss couramment utilisée en français, les guillemets ne sont pas obligatoires boueux, sert de refuge au gang. La lumière instable des tubes au néon projette des ombres sur les couvertures et les murs de cartons qui divisent la surface en une multitude d'espaces. Certains vivent ici, virgule non indispensable en compagnie des rats, d’autres n’y viennent que pour le business ou pour jouer aux cartes avec les autres répétition membres du groupe.
La Chinoise se débarrasse finalement de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne à la prisonnière une raison pour lever la tête. Elle y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement inintéressant du décor. attention dans ce paragraphe 3 adverbes lourds auquel s’ajoute un participe présent
- Tu as meilleure mine. en typographie française, on n’utilise pas le tiret dans les dialogues mais le tiret long ou cadratin — qui s’obtient par la combinaison de la touche alt maintenue pour saisir 0151 [alt-0151]
Elle l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. Elle parait satisfaite, indifférente quand même, juste pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. Une tâche d’une ampleur considérable, doit-elle admettre, sans doute l’équivalent humain du renflouement du Titanic. ☺☺☺
Bien entendu, la jeune femme ne répond pas. Elle se traine depuis deux mois dans la cage, virgule non indispensable en proie aux démons du manque, se roulant sur le sol comme un animal agonisant 2 participes présents . Elle ne se souvient pas de grand-chose, juste des ombres venues la nourrir et la nettoyer pendant qu’elle hurlait de douleur, mais aussi de colère. Elle n’a rien demandé à personne, surtout pas un sauvetage alors qu’elle s’était appliquée à se détruire avec une précision parfaitement japonaise.
La femme ouvre la porte de la cage et lui fait signe de sortir.
Elle reste assise, faisant attendre la Chinoise, qui d’ailleurs semble s’en moquer et en profite pour allumer une nouvelle cigarette. Entre Asiatiques, le temps n’a pas la même importance et elle sent qu’elle pourrait encore patienter une heure, voir plutôt voire ? quelques jours si nécessaire.
Elle se relève; règle de ponctuation un ; est toujours précédé d’une espace insécable en français (contrairement à l’anglais) petite silhouette frêle vêtue d’un chandail noir dont la capuche cache une bonne partie du visage.
Elle suit la Chinoise à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures, escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand encombré de cartons.
Sur le chemin, les membres du gang, des adolescents en majorité, la saluent avec respect : courbettes approximatives ou simplement hochements de tête. Les conversations s’arrêtent et les regards se tournent vers elle. Parfois, elle lance quelques mots en chinois, mais se contente souvent de passer, la tête haute comme une reine traversant son royaume.
Elles montent des escaliers en métal, en prenant soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent.
Depuis la passerelle, la jeune femme jouit d’une vue sur le hangar. Au fond, elle distingue sa cage, puis le complexe labyrinthe des salles improvisées et des gens qui y vivent. Des Asiatiques pour la plupart, mais également quelques blancs.
Elles entrent dans un bureau meublé d’une table et d’un canapé défoncé qui vomit ses ressorts. Les murs sont encombrés de vieux calendriers jaunis, mais aussi de notes en chinois. Un chat dort sur une des étagères au milieu de boîtes en carton. Elle ne parle pas bien le mandarin, mais répétition elle reconnaît quand même le mot : soupe. Elle le sait, car elle en a dérobé un certain nombre dans les magasins de Chinatown. Elle a d’ailleurs beaucoup volé et parfois un peu tué. Pas vraiment volontairement, mais plutôt par accident, perdue dans les délires artificiels de son monde chimique.
La Chinoise caresse le chat qui l’ignore complètement, puis s’installe sur une chaise laissant la jeune femme debout devant elle, les bras croisés, examinant tranquillement les lieux avec la même application que si elle se trouvait au musée d’art moderne. Il y a pas mal de babioles chinoises, sans doute ajoutées à la décoration originale des ouvriers qui semblaient plus intéressés par l’anatomie féminine que les porcelaines.
Personne ne rompt le silence.
Ce n’est d’ailleurs pas le moment.
Un homme entre avec du thé. Il est servi dans des verres; pas comme les Asiatiques qui le boivent dans des tasses, mais plutôt comme les Arabes. Les verres sont sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse ; un peu comme les cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de la jeune femme qui suit des yeux le loufiat aux allures de tueur. Elle prend le liquide ambré entre ses mains comme répétition si elle voulait se réchauffer.
Li boit délicatement en l’observant. Son regard ressemble à celui du chat, rusé et hautain, avec un soupçon de convoitise. Elle la connaît de réputation comme tous ceux qui vivent dans le quartier. Elle ne se rappelle pas lui avoir adressé la parole.
Elle a peut-être acheté de la dope à un de ses dealers, voire même à plusieurs. Elle en a acheté beaucoup et à peu près à tout le monde. Parfois, elle en a volé, comme à ce type qu’elle a assassiné, alors qu’il voulait la violer contre le mur d’une ruelle entre les poubelles d’un restaurant. Il lui semble qu'il arborait également des tatouages de dragons sur les bras.
Elle brûle de lui demander ce qu’elle attend. Elle s’abstient, car elle s’est promis de ne plus rien réclamer à personne. Elle répétition de lle, est-ce pour accentuer un trait ? ressent aussi l’envie de se défouler un peu, éventuellement en cassant quelques porcelaines, ou même en étranglant le chat, mais bien entendu elle se maitrise, se contentant de boire son thé comme si tout cela relevait de la plus parfaite normalité.
Li termine son verre, le pose délicatement entre deux piles de vieux papiers et sort d’une des poches de sa combinaison un portefeuille en cuir noir.
Elle le reconnaît puisque c’est le sien.
La Chinoise l’ouvre, les yeux fixés sur la jeune femme qui trempe encore ses lèvres dans le liquide bouillant, comme si tout cela répétition ne la concernait pas.
Autant qu’elle puisse s’en souvenir, son portefeuille ne contient absolument rien de valeur. Juste une photographie de ses parents qu'elle ne regarde plus depuis longtemps, depuis ce jour où elle a décidé de plonger, seule, comme elle aurait toujours dû l’être.
- Kayo Sato. Née en 1985 à New York.
Elle examine à nouveau le permis de conduire, le retourne entre ses doigts comme répétition si elle n’y croyait pas vraiment, puis ajoute avec cette même voix monotone et métallique.
- Sexe masculin.
Il, puisque c’est bien un garçon, pose le verre à son tour et caresse le chat qui se met à ronronner. Comme beaucoup de gens, la Chinoise le prenait pour une fille. Il ne le désire pas, mais son corps gracile et androgyne ne ressemble pas à celui d’un mâle et encore moins son visage aux traits particulièrement fins et dépourvus de pilosité.
- Mes hommes ont été surpris quand ils t’ont changé pour la première fois.
Elle dépose le carnet devant elle, bien en évidence, et ignore le reste du contenu, se concentrant sur le document comme s’il représentait le centre du problème.
C’est sans doute le cas. Jamais il n’a pu mener une existence normale et nouer des relations avec les autres adolescents. Pour certain, il est homosexuel virgule manquante pour d’autres, un monstre, une anomalie de la nature. Pour tous, il est devenu sujet de blagues et d’humiliation.
Il ferme les yeux, chasse la colère, parce qu’elle ne fait plus partie de sa vie, d’ailleurs sa vie n’existe plus ou en tout cas c’était ce qu’il avait décidé quelques années plus tôt.
- Je comprends mieux, ajoute la Chinoise. C'est difficile.
Il se débarrasse de la capuche du chandail et révèle le visage qu’il hait tant, si féminin, si angélique dans la perfection des traits. Même les cheveux, pourtant coupés court, n’arrivent pas à le durcir.
- Êtes-vous assistante sociale? règle de ponctuation un ? est toujours précédé d’une espace insécable en français (contrairement à l’anglais)
C’est la première fois qu’elle l’entend parler. Sa voix n’a rien de masculin, pas assez grave pour appartenir à un homme, même si le ton est tranchant et sec. Elle sent un peu de colère et approuve d’un geste de la tête. Dans son monde, l’agressivité est une attitude saine.
- espaces non justifiées Un peu. Je t’ai sauvé la vie en te ramassant dans cette ruelle. Je me considère donc en quelque sorte responsable.
- Si vous me disiez ce que vous désirez? règle de ponctuation un ? est toujours précédé d’une espace insécable en français (contrairement à l’anglais)
Li sourit. Le chat vient de quitter son étagère et s’installe sur le bureau en repoussant une pile de documents qui finit sur le sol.
- espaces non justifiées Au début, je voulais t’éliminer. Tu as quand même tué un de mes hommes…mais maintenant, je n’en suis plus convaincue, ajoute-t-elle pensivement.
Kayo hausse les épaules avec fatalité. Il ne se sent pas vraiment concerné. Il ressent l’envie de sortir, de se procurer un peu de drogue et de plonger à nouveau. La Chinoise le fixe avec intensité. Il connaît bien ce regard, il y devine de la curiosité, vraisemblablement une certaine attraction avec une légère pincée de dégoût, probablement de dédain.
- Peut-être ai-je des projets pour toi…
Il ne dit rien, observant à travers les fenêtres sales du bureau, le déchargement d’un camion qui vient de reculer dans le hangar. Des hommes en armes se déploient, pendant que d’autres transportent la cargaison. Il doute que les projets de madame Li ne correspondent à ses propres plans.
- Je peux te donner ce que tu n’as jamais obtenu.
Il tourne la tête vers la Chinoise, pas complètement, pour ne pas abandonner son petit spectacle personnel, mais assez pour voir le visage souriant et mystérieux de son interlocutrice.
- C'est-à-dire?
Elle caresse le chat entre les oreilles, contente d’avoir attiré pour la première fois la curiosité de Kayo. Ce mélange de féminité et masculinité la fascine. Un esprit d’homme enfermé dans un corps de femme. À moins que cela ne soit l'inverse. Par instant, c'est à un mâle qu’elle parle, il en a les mouvements, la manière et aussi la mentalité et à d'autres moments elle se retrouve face à une femelle avide de plaire et de séduire. Elle devine la souffrance qu’il doit éprouver et le calvaire qu’il endure à chaque instant. Elle comprend son désir de destruction et sa plongée dans les rêves artificiels de la drogue. Elle a décidé de l’emmener sur son propre chemin, dans sa quête de pouvoir, de le transformer et de lui donner une nouvelle existence.
- Je t’offre le respect que tu n’as jamais obtenu et une place parmi les autres.
Kayo éclate de rire.
- Êtes-vous Dieu?
Le chat choisit de s’en aller tout comme le camion qui démarre bruyamment.
Ce qui m’a un peu gênée :
- typographie / ponctuation, mais tout dépend si tu comptes ou non faire publier en France, puisque les règles sont différentes
- des passages un peu plus faibles, avec parfois trop de répétitions ou d’adverbes, alors qu’ailleurs tout passe… je pense que c’est un peu volontaire de ta part, de même pour quelques phrases longues.
Ce qui m’a plus gênée, et cela peut nécessiter réflexions ou débats :
- virgules parfois mal placées, AMHA *
- cette insistance répétitive à insister à un moment sur le "elle" un peu avant de révéler que c’est il, finalement je me demande si tu ne devrais pas insister moins à cet instant, le lecteur serait plus surpris de la révélation
- la difficulté à savoir qui raconte vraiment car parfois trop proche, intimiste avec le personnage central ou au contraire très distant… l’intimité sied mal à un récit en vue objective ou alors un peu sous forme interrogative
- conséquence de la remarque précédente : j’ai été gênée comme tu parles des races, ce qui passerait parfaitement par contre si ces "réflexions" faisaient partie du subjectif de tes acteurs.
Malgré tout, j’aime vraiment beaucoup, je marche dans cette histoire, parfois j’ai pensé à Kill Bill ou aussi d’autres histoires japonaises (que j’ai regardées uniquement dans la vue de l’écriture de mon roman). Je trouve l’atmosphère du lieu aussi très bien rendu, la situation est prenante.
Le plus :
- rédaction très bien mene
Le moins
- point de vue du narrateur
* AMHA : à mon humble avis
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Re: Commentaires de Dérive
Tout d’abord et une fois encore, merci pour vos précieux commentaires. J’ai de la matière pour réviser le texte et y réfléchir à nouveau.
Quelques réponses / commentaires :
1. Pour la ponctuation merci, j’ai parfois un peu de mal avec les virgules et point-virgule et il m’arrive de les changer dix fois de placeJ. Si vous avez un bon ‘guide’ sur le sujet, je suis preneuse
2. Pour le ‘tab’ des dialogues, je n’y avais pas encore prêté attention à ce niveau, mais je vais modifier.
3. Les répétitions signalées sont des erreurs de ma part que je vais corriger.
En relisant d’autres chapitres, je me suis rendu compte que le narrateur et le personnage ne faisaient souvent qu’un, exprimant les pensées des personnages. Je reverrais cela aussi.
Pour les Chinois, je vous rassure, j’adore les Chinois (d’où ma connaissance de Chinatown], mais dans le style, et un peu aussi par humour, j’ai voulu croqué pas mal de clichés des Chinois. Je vous posterais à l’occasion le passage du restaurant, je pense que c’est celui qui joue le plus avec cela. J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer avec ces clichés chinois et Japonais, Kayo finit d’ailleurs par s’en moquer ouvertement.
Chaque personnage trimballe ces clichés par exemple :
Kate que Kayo trouve bavarde et agitée, ce qu’il englobe souvent sous l’expression très Américaine.
Monsieur Yu dont le rôle et la place grandit dans l’histoire. C’est le gorille typique des histoires de mafia.
Li et ensuite la maman de Madame Li, personnage que j’adore, qui sont les Chinois typiques de Chinatown.
C’est une des caractéristiques de ce pays et particulièrement de New York, ou les cultures se croisent et parfois se mélange ntmystérieusement. Il y en a tellement que c’est comme une mosaïque de clichés, d’images en couleur.
Quelques réponses / commentaires :
1. Pour la ponctuation merci, j’ai parfois un peu de mal avec les virgules et point-virgule et il m’arrive de les changer dix fois de placeJ. Si vous avez un bon ‘guide’ sur le sujet, je suis preneuse
2. Pour le ‘tab’ des dialogues, je n’y avais pas encore prêté attention à ce niveau, mais je vais modifier.
3. Les répétitions signalées sont des erreurs de ma part que je vais corriger.
En relisant d’autres chapitres, je me suis rendu compte que le narrateur et le personnage ne faisaient souvent qu’un, exprimant les pensées des personnages. Je reverrais cela aussi.
Pour les Chinois, je vous rassure, j’adore les Chinois (d’où ma connaissance de Chinatown], mais dans le style, et un peu aussi par humour, j’ai voulu croqué pas mal de clichés des Chinois. Je vous posterais à l’occasion le passage du restaurant, je pense que c’est celui qui joue le plus avec cela. J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer avec ces clichés chinois et Japonais, Kayo finit d’ailleurs par s’en moquer ouvertement.
Chaque personnage trimballe ces clichés par exemple :
Kate que Kayo trouve bavarde et agitée, ce qu’il englobe souvent sous l’expression très Américaine.
Monsieur Yu dont le rôle et la place grandit dans l’histoire. C’est le gorille typique des histoires de mafia.
Li et ensuite la maman de Madame Li, personnage que j’adore, qui sont les Chinois typiques de Chinatown.
C’est une des caractéristiques de ce pays et particulièrement de New York, ou les cultures se croisent et parfois se mélange ntmystérieusement. Il y en a tellement que c’est comme une mosaïque de clichés, d’images en couleur.
Oceanywenty- Talent Habitué
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Re: Commentaires de Dérive
Bah... avec un peu de retard, une petite bêta
En gros, j'ai bien accroché, sauf que, il y ce moment fatidique où tu nous révèles qu'elle est un homme
Là, il y a une cassure qui m'interroge encore, dans quel but ? La surprise ? Certes, mais là, elle m'a cassé dans le fil, en fait, j'avais déjà créé une image et tu fiches tout par terre, décrochage total ! Après j'avoue qu'il n'y avait plus l'entrain et la confiance.
Voilà, pour le reste, prends ce qui te semblera utile
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En gros, j'ai bien accroché, sauf que, il y ce moment fatidique où tu nous révèles qu'elle est un homme
Là, il y a une cassure qui m'interroge encore, dans quel but ? La surprise ? Certes, mais là, elle m'a cassé dans le fil, en fait, j'avais déjà créé une image et tu fiches tout par terre, décrochage total ! Après j'avoue qu'il n'y avait plus l'entrain et la confiance.
Voilà, pour le reste, prends ce qui te semblera utile
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- bêta:
Elle est assise dans un coin, les jambes repliées sur le ventre, le menton posé sur (une répétition évitable) les genoux. Elle ne tremble plus, en tout cas plus (lourd, confus) à cause des effets de la drogue. Elle a juste froid. Le toit du hangar en ruine laisse filtrer l’eau qui forme, sur le ciment, de petits lacs sombres qui s’étirent, parfois en un réseau de rivières, qu’elle regarde couler avec fatalité.
Elle bouge vers la droite pour rester dans une zone sèche, sans changer de position, se contentant de trainer son derrière. L’abri tiendra quinze minutes supplémentaires, ensuite elle devra se déplacer, à moins qu’elle ne décide de plonger à nouveau et d’ignorer l'humidité qui ne manquera pas de mouiller son postérieur. (cette phrase n’est pas facile à comprendre, j’étais à fond et là, j’ai du la relire) Elle ne pense pas que cela sera le cas. Derrière le grillage de sa cage, qui autrefois servait à entreposer des marchandises sensibles, la femme l’observe en fumant une cigarette chinoise dont elle reconnaît l’odeur lourde et fade.
Elle n’aime pas les Chinois, sans doute parce qu’elle est japonaise, en tout cas du côté de son père, et elle n’apprécie pas cette Chinoise-là tout particulièrement.
Madame Li, que tout le monde connaît dans les rues de Chinatown, est à la tête d’un des gangs les plus violents du quartier, contrôlant une bonne partie du trafic de drogue et du racket.
Comme à son habitude, Li porte une combinaison de motard rouge et noire, un dragon dessiné dans son dos, le signe distinctif de son clan. Tous les Chinois se sentent obligés d’utiliser des dragons, aussi, pour les non chinois (ça alourdi inutilement), ils se ressemblent tous.
Li est donc comme toutes les Chinoises, ou en tout cas à l’idée qu’elle s’en fait: yeux et cheveux comme l’ébène autour d’un visage rond et impassible. Plus grande que la moyenne, un mètre soixante-dix, estime-t-elle, bien que cela soit difficile à juger à cause des bottes à talons hauts qui accentuent la taille de ses jambes gainées de cuir.
Elle ne parle pas beaucoup, mais quand elle le fait, sa voix est calme, avec une étrange tonalité métallique. Elle s’exprime surtout en anglais, sans doute parce que comme beaucoup de New-Yorkais, elle est le résultat de curieux mélanges de culture. Parfois, elle passe au chinois, surtout pour donner des ordres, mais elle connaît aussi l’espagnol. On ne vit pas dans les rues de New York sans maitriser un minimum l’espagnol.
La jeune femme dans la cage attend encore, fixant avec un intérêt extrême un bout de papier qui flotte maintenant sur une des rivières qui dévale dans un des canyons de ciment. À chaque embranchement, elle se demande le chemin qu’il prendra et où il dérivera. Elle s’y connaît en dérive, on peut même la qualifier de « dériveuse » professionnelle, c’est plus élégant que junkie ou camée. Elle a tout essayé : le crack, l’héroïne, la colle et des tas d’autres substances plus ou moins nocives.
Assise sur le ciment glacé, la réalité lui parait horrible, nauséabonde et froide. Elle n’est certes pas dans un des meilleurs quartiers de la ville, probablement dans un hangar désaffecté d´une des nombreuses zones sinistrées qui bordent la rivière, mais l’endroit est particulièrement glauque. L’entrepôt, dont la structure métallique rouillée se dresse au milieu d’un « no man’s land » boueux, sert de refuge au gang. La lumière instable des tubes au néon projette des ombres sur les couvertures et les murs de cartons qui divisent la surface en une multitude d'espaces. Certains vivent ici, en compagnie des rats, d’autres n’y viennent que pour le business ou pour jouer aux cartes avec les autres membres du groupe.
La Chinoise se débarrasse finalement de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne à la prisonnière une raison pour lever la tête. Elle y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement inintéressant du décor.
- Tu as meilleure mine.
Elle l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. Elle parait satisfaite, indifférente quand même, juste pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. Une tâche d’une ampleur considérable, doit-elle admettre, sans doute l’équivalent humain du renflouement du Titanic.
Bien entendu, la jeune femme ne répond pas. Elle se traine depuis deux mois dans la cage, en proie aux démons du manque, se roulant sur le sol comme un animal agonisant. Elle ne se souvient pas de grand-chose, juste des ombres venues la nourrir et la nettoyer pendant qu’elle hurlait de douleur, mais aussi de colère. Elle n’a rien demandé à personne, surtout pas un sauvetage alors qu’elle s’était appliquée à se détruire avec une précision parfaitement japonaise.
La femme ouvre la porte de la cage et lui fait signe de sortir.
Elle reste assise, faisant attendre la Chinoise, qui d’ailleurs semble s’en moquer et en profite pour allumer une nouvelle cigarette. Entre Asiatiques, le temps n’a pas la même importance et elle sent qu’elle pourrait encore patienter une heure, voir quelques jours si nécessaire.
Elle se relève; petite silhouette frêle vêtue d’un chandail noir dont la capuche cache une bonne partie du visage.
Elle suit la Chinoise à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures, escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand encombré de cartons.
Sur le chemin, les membres du gang, des adolescents en majorité, la saluent avec respect : courbettes approximatives ou simplement hochements de tête. Les conversations s’arrêtent et les regards se tournent vers elle. Parfois, elle lance quelques mots en chinois, mais se contente souvent de passer, la tête haute comme une reine traversant son royaume.
Elles montent des escaliers en métal, en prenant soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent.
Depuis la passerelle, la jeune femme jouit d’une vue sur le hangar. Au fond, elle distingue sa cage, puis le complexe labyrinthe des salles improvisées (pas très clair) et des gens qui y vivent. Des Asiatiques pour la plupart, mais également quelques blancs.
Elles entrent dans un bureau meublé d’une table et d’un canapé défoncé qui vomit ses ressorts. Les murs sont encombrés de vieux calendriers jaunis, mais aussi de notes en chinois. Un chat dort sur une des étagères au milieu de boîtes en carton. Elle ne parle pas bien le mandarin, mais elle reconnaît quand même le mot : soupe. Elle le sait, car elle en a dérobé un certain nombre dans les magasins de Chinatown. Elle a d’ailleurs beaucoup volé et parfois un peu tué. Pas vraiment volontairement, mais plutôt par accident, perdue dans les délires artificiels de son monde chimique.
La Chinoise caresse le chat qui l’ignore complètement, puis s’installe sur une chaise laissant la jeune femme debout devant elle, les bras croisés, examinant tranquillement les lieux avec la même application que si elle se trouvait au musée d’art moderne. Il y a pas mal de babioles chinoises, sans doute ajoutées à la décoration originale des ouvriers qui semblaient plus intéressés par l’anatomie féminine que les porcelaines.
Personne ne rompt le silence.
Ce n’est d’ailleurs pas le moment.
Un homme entre avec du thé. Il est servi dans des verres; pas comme les Asiatiques qui le boivent dans des tasses, mais plutôt comme les Arabes. Les verres sont sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse ; un peu comme les cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de la jeune femme qui suit des yeux le loufiat aux allures de tueur. Elle prend le liquide ambré entre ses mains comme si elle voulait se réchauffer.
Li boit délicatement en l’observant. Son regard ressemble à celui du chat, rusé et hautain, avec un soupçon de convoitise. Elle la connaît de réputation comme tous ceux qui vivent dans le quartier. Elle ne se rappelle pas lui avoir adressé la parole.
Elle a peut-être acheté de la dope à un de ses dealers, voire même à plusieurs(.) ( ?) Elle en a acheté beaucoup et à peu près à tout le monde. Parfois, elle en a volé, comme à ce type qu’elle a assassiné, alors qu’il voulait la violer contre le mur d’une ruelle entre les poubelles d’un restaurant. Il lui semble qu'il arborait également des tatouages de dragons sur les bras.
Elle brûle de lui demander ce qu’elle attend. Elle s’abstient(,) (.) car elle s’est promis de ne plus rien réclamer à personne. Elle ressent aussi l’envie de se défouler un peu, éventuellement en cassant quelques porcelaines, ou même en étranglant le chat, mais bien entendu elle se maitrise, se contentant de boire son thé comme si tout cela relevait de la plus parfaite normalité.
Li termine son verre, le pose délicatement entre deux piles de vieux papiers et sort d’une des poches de sa combinaison un portefeuille en cuir noir.
Elle le reconnaît puisque c’est le sien.
La Chinoise l’ouvre, les yeux fixés sur la jeune femme qui trempe encore ses lèvres dans le liquide bouillant, comme si (répétition) tout cela ne la concernait pas.
Autant qu’elle puisse s’en souvenir, son portefeuille ne contient absolument rien de valeur. Juste une photographie de ses parents qu'elle ne regarde plus depuis longtemps, depuis ce jour où elle a décidé de plonger, seule, comme elle aurait toujours dû l’être. (ta phrase n’est pas claire)
- Kayo Sato. Née en 1985 à New York.
Elle examine à nouveau le permis de conduire, le retourne entre ses doigts comme si elle n’y croyait pas vraiment, puis ajoute avec (de) cette même voix monotone et métallique.
- Sexe masculin.
Il, puisque c’est bien un garçon, pose le verre à son tour et caresse le chat qui se met à ronronner. Comme beaucoup de gens, la Chinoise le prenait pour une fille. Il ne le désire pas, mais son corps gracile et androgyne ne ressemble pas à celui d’un mâle et encore moins son visage aux traits particulièrement fins et dépourvus de pilosité. (euh… là, j’ai l’impression d’avoir été roulé dans la farine ; en fait, je comprends très bien que tu ais voulu surprendre ton lecteur, mais, pour le coup, j’étais perturbée, parce que jusqu’à maintenant, je lisais « elle » et une image c’était déjà formée dans ma tête, c’est un risque qui n’est à mon avis, pas justifié, tu casses le fil si bien noué)
- Mes hommes ont été surpris quand ils t’ont changé pour la première fois.
Elle dépose le carnet devant elle, bien en évidence, et ignore le reste du contenu, se concentrant sur le document comme s’il représentait le centre du problème.
C’est sans doute le cas. Jamais il n’a pu mener une existence normale et nouer des relations avec les autres adolescents. Pour certain, il est homosexuel pour d’autres, un monstre, une anomalie de la nature. Pour tous, il est devenu sujet de blagues et d’humiliation.
Il ferme les yeux, chasse la colère, parce qu’elle ne fait plus partie de sa vie, d’ailleurs sa vie n’existe plus(.) (pour moi ta phrase s’arrête ici, ce qui suit est superflue et alourdit l’idée pour la rendre moins percutante) ou en tout cas c’était ce qu’il avait décidé quelques années plus tôt.
- Je comprends mieux, ajoute la Chinoise. C'est difficile.
Il se débarrasse de la capuche du chandail et révèle le visage qu’il hait tant, si féminin, si angélique dans la perfection des traits. Même les cheveux, pourtant coupés court, n’arrivent pas à le durcir.
- Êtes-vous assistante sociale?
C’est la première fois qu’elle l’entend parler. Sa voix n’a rien de masculin, pas assez grave pour appartenir à un homme, même si le ton est tranchant et sec. Elle sent un peu de colère et approuve d’un geste de la tête. Dans son monde, l’agressivité est une attitude saine.
- Un peu. Je t’ai sauvé la vie en te ramassant dans cette ruelle. Je me considère donc en quelque sorte responsable.
- Si vous me disiez ce que vous désirez?
Li sourit. Le chat vient de quitter son étagère et s’installe sur le bureau en repoussant une pile de documents qui finit sur le sol.
- Au début, je voulais t’éliminer. Tu as quand même tué un de mes hommes…mais maintenant, je n’en suis plus convaincue, ajoute-t-elle pensivement.
Kayo hausse les épaules avec fatalité. Il ne se sent pas vraiment concerné. Il ressent l’envie de sortir, de se procurer un peu de drogue et de plonger à nouveau. La Chinoise le fixe avec intensité. Il connaît bien ce regard, il y devine de la curiosité, vraisemblablement une certaine attraction avec une légère pincée de dégoût, probablement de dédain.
- Peut-être ai-je des projets pour toi…
Il ne dit rien, observant à travers les fenêtres sales du bureau, le déchargement d’un camion qui vient de reculer dans le hangar. Des hommes en armes se déploient, pendant que d’autres transportent la cargaison. Il doute que les projets de madame Li ne correspondent à ses propres plans.
- Je peux te donner ce que tu n’as jamais obtenu.
Il tourne la tête vers la Chinoise, pas complètement, pour ne pas abandonner son petit spectacle personnel, mais assez pour voir le visage souriant et mystérieux de son interlocutrice.
- C'est-à-dire?
Elle caresse le chat entre les oreilles, contente d’avoir attiré pour la première fois la curiosité de Kayo. Ce mélange de féminité et masculinité la fascine. Un esprit d’homme enfermé dans un corps de femme. À moins que cela ne soit l'inverse. Par instant, c'est à un mâle qu’elle parle, il en a les mouvements, la manière et aussi la mentalité et à d'autres moments elle se retrouve face à une femelle avide de plaire et de séduire. Elle devine la souffrance qu’il doit éprouver et le calvaire qu’il endure à chaque instant. Elle comprend son désir de destruction et sa plongée dans les rêves artificiels de la drogue. Elle a décidé de l’emmener sur son propre chemin, dans sa quête de pouvoir, de le transformer et de lui donner une nouvelle existence.
- Je t’offre le respect que tu n’as jamais obtenu et une place parmi les autres.
Kayo éclate de rire.
- Êtes-vous Dieu?
Le chat choisit de s’en aller tout comme le camion qui démarre bruyamment.
J'ai relevé un grand nombre de chinois et chinoise, au début c'était lourd et m'empêchait de me plonger dans l'histoire sereinement, ensuite, je me suis habituée. Je suis bien rentrée dans ton histoire, malgré quelques maladresses, tu tisses une ambiance dans laquelle je me suis laissée aller..
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Re: Commentaires de Dérive
Merci pour tes commentaires !
Oceanywenty- Talent Habitué
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Re: Commentaires de Dérive
Oceanywenty a écrit:
- Spoiler:
Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vues.
Kayo lève les yeux de son verre d’eau que le serveur vient de remplir un peu lourd et examine le restaurant : vide si ce n’est la présence des gorilles bien dressés qui se sont déployés pour couvrir les différents accès ponctuation
- Entre les attentats et la prison, cela laisse peu de temps.
Madame Li hoche tristement la tête, c’est en tout cas ce qui lui semble un peu imprécis, je suppose Kayo , car son visage reflète autant d’expression que celui d’un joueur de poker professionnel.
cadratin du dialogue ? Monsieur Yang, ton avocat m’a informé si c’est Madame Li, il faut un e de la situation. Il n’y aura pas de suite. Les empreintes sont trop partielles.
- Votre mère va bien. Merci de le demander. Elle trouve la nourriture de l’hôpital horrible, ne capte rien à la télévision et a pris une balle dans l’épaule.
Elle regarde Kayo par-dessus la table pendant que le serveur dépose deux cocktails affublés de parasols en papier.
- Je pense que tu es en colère. C’est bien. là, je suis déjà perdue dans les dialogues, qui parle, qui participe ?
- J'ignore si elle comprend le cantonais, avec ses foutus Chinois on ne sait[b style="mso-bidi-font-weight:
normal"], [/b]attention aux virgules ! jamais quelles langues ils parlent.
- La colère te sied très bien. Tu as d’ailleurs embelli depuis la dernière fois. Les cheveux plus longs, la couleur, et puis ton visage plein d’expressions.
Li s’arrête un instant et passe un doit sur la joue de Kayo qui soutient son regard avec ses yeux sombres et doux.
- Elle lit très bien en Cantonnais, en Mandarin pas de majuscules pour les langues ! https://imperialdreamer.1fr1.net/t3850-gentiles-habitants-d-un-lieu-rues-majuscule-ou-pas et une dizaine d’autres dialectes. Elle comprend parfaitement l’anglais, sans doute un peu d’espagnol. Elle aime aussi beaucoup ta compagnie même si elle trouve que tu parles peu. Elle t’excuse puisque tu es Japonaise pas de majuscules pour les adjectifs mais majuscule si tu écris tu es une Japonaise !. Ah j’oubliais, ne lui apporte plus de nouilles, elle en a assez des nouilles, mais préférerait des calmars ou [b style="mso-bidi-font-weight"]a[/b] la limite du canard avec du vrai riz. Arrête d’acheter à la librairie des Yung, les Yung sont des voleurs. Tout le monde le sait dans Chinatown.
Le serveur revient avec un plateau chargé de plats divers à l’aspect aussi mystérieux qu’inquiétant. Il les place au milieu de la table comme le font , ici faire manque de force, disposer ou servir serait mieux toujours les Chinois. Li renifle les différents mets j’imagine mal, les tâte avec la pointe de ses baguettes.
- Pour nous, la cuisine est un exercice entre la philosophie et la médecine. Chaque préparation est un tout, comme un être humain avec son équilibre parfois précaire.
- Vraiment passionnant. Ils ne servent pas de cacahuètes ?
Elle attrape un morceau de chair rougeâtre qui baigne dans une sauce odorante.
- Les aliments yin sont féminins : humides, mous ou rafraichissants. Les yang sont masculins : épicés et brulants. Un repas doit donc non seulement harmoniser les goûts, mais également trouver un compromis entre le froid et le chaud, les couleurs et les consistances.
- Jolie métaphore. Je préfère quand même des cacahuètes toutes masculines qu’elles soient. ♥♥♥
Il lève la main et appelle le garçon.
- Pas une métaphore, mais la réalité universelle des choses : l’équilibre.
- C’est pour cela que je suis en Alaska ?
- Canada. C’est un pays ou je suis très appréciée.
- Pareil. Il y fait froid, je ne savais pas qu’il aimait Qui cela ? les criminels en Alaska.
Il regarde le serveur et demande en chinois – il a pas mal répété cette phrase-là en particulier – un plat de cacahuète une seule ? et un 'Diet Coke'. Il dit les deux derniers mots en anglais. Est-ce utile de le préciser ainsi, écris plutôt "et, en anglais, 'Diet Coke' " ou ne même pas le faire remarquer ?
- Criminel – Madame Li semble soudainement très triste -. Tu peux parfois te montrer si Américaine avec cette manie de tout simplifier. Sais-tu depuis combien de temps nous existons ma petite Kayo ?
- Je ne suis pas petit – il insiste un peu sur le e final sur l’absence de e plutôt ? - 1644, la période ou les Ming s'efface devant la dynastie mandchoue.
Madame Li sourit en prélevant des mots sont plus adaptés, non, même avec des baguettes ☺ ? un nouveau morceau dans un des plats.
- Tu as bien appris tes leçons. Selon la légende, nous serions les descendants d’un groupe de cent huit moines bouddhistes qui dirigeaient une révolte anti-mandchoue le tiret n’est pas obligatoire (dixit Word français) dans le sud-est du pays. Nous avons gardé certaines choses de cette époque : nous sommes rebellés[b style="mso-bidi-font-weight:
normal"], [/b]pas de virgule et le verbe est « se rebeller » donc « nous nous sommes rebellés » ou alors utilise "nous étions en rébellion" [b style="mso-bidi-font-weight:
normal"] [/b]contre les catholiques pendant la colonisation, contre les communistes après la révolution je ne suis pas spécialiste de la Chine, mais il me semble qu’il s’est passé pas mal d’années entre la fin de la semi-colonisation de la Chine et la prise du pouvoir par les communistes, notamment l’occupation japonaise et la prise de pouvoir de Tchang Kaï-chek et la révolution communiste ne se fit pas en un jour et nous avons soutenu des millions d’immigrants chinois à travers le monde. Nous sommes un des nombreux visages de la Chine. Ne m’appelle plus criminelle de cette manière si américaine qui te va si mal. Je ne suis pas Al Capone, je ne fais pas partie de la Mafia, mais d’une des triades les plus puissantes. Nous discuterons de cet E. par la suite. J’ai mis du temps à comprendre que tu parlais du e de petite…
Le garçon revient les mains vides et parle timidement à Li qui finit par éclater de rire. Elle le renvoie en cuisine d’un geste de la main.
- Il est très ennuyé. Il n’a pas de cacahuètes.
- Il doit mentir. C’est un Chinois. Je vais insister un peu. Les Chinois changent vite d’avis.
- J’en doute. Le chef a menacé de le couper en morceau s’il osait servir des cacahuètes, surtout à la Japonaise qui a déjà tant de mal à apprécier les délices de son art. je comprends, mais phrase une peu "bizarre"
- J’aurais dû en acheter moi-même avant de me perdre dans cet endroit sauvage et hostile.
Ils boivent en silence et Madame Li allume une de ces horribles cigarettes. Elle inhale soigneusement la fumée avant de la souffler lentement par le nez à la façon d’un dragon humain, ce qu’elle est un peu, puisque selon la hiérarchie des triades elle est la tête du dragon, le numéro 438. Tous les membres des triades possèdent un chiffre commençant par quatre qui est censé être un porte-bonheur. ♥♥♥
- Monsieur Yuang, ton avocat, m’a informé que tu t’étais comportée Je suis perdue dans tes accords, cela vient de cette singularité d’un personnage bien sûr, mais aussi que j’ai du mal à savoir qui parle, rappelle-le de temps en temps d’une manière exemplaire, bien mieux que ce que je pourrais espérer de mes soldats.
- Je ne suis pas un de vos soldats.
Elle ferme un peu les yeux, ce qui rend son visage encore plus inquiétant derrière le voile de fumée.
- C’est vrai. Tu es bien plus que cela.
- Je suis la chose qui occupe votre appartement sans absolument rien y faire. Expressions pas très claires
- J’ai beaucoup d’appartements et tu es celle qui prend soin de ma mère.
- Je gaspille aussi votre argent sans compter.
Nouveau sourire.
- Tu dépenses très peu et j’ai de toute manière beaucoup d’argent. Plus que toi et Kate ne puissiez en écouler.
- Vous nous sous-estimez.
- Jamais je ne commettrais l’erreur de vous sous-estimer Kayo.
Silence jusqu'à ce que le chef apporte le canard. Madame Li se prépare à faire un discours sur la gastronomie Chinoise pas de majuscules pour les adjectifs quand Kayo l’interrompt avec sa petite voix flutée parfois très agaçante. Il – le canard précise-t-il et pas le cuisinier rondouillard - devrait peser exactement trois kilos avant la cuisson, puisque c’est le poids idéal selon la recette ancestrale qui remonte à six cent ans. Comme le cuisinier est sensé avec un c être le meilleur de l’Alaska, il doit surement comme cet adverbe provient de sûr, je pense qu’il vaut mieux un circonflexe même si ce n’est plus obligatoire respecter ce détail, que même Kayo –qui manque une espace avant le qui est pourtant Japonais pas de majuscules pour les adjectifs et donc très hostile- manque une espace après hostile connait. Avant d'atteindre trois kilos, et suivant les horribles rites Chinois pas de majuscules pour les adjectifs, il a été – toujours le canard même si cette fois cela pourrait s’appliquer au cuisinier ☺☺☺ – engraissé pendant soixante-cinq jours après quoi on l’a gonflé d’air sous la peau – pour qu’il prenne une belle forme – pour répétition le vider par un trou percé sous l’aile – il ignore si la droite ou la gauche-. le tiret ne se met pas en fin de phase je crois, sinon il faut une espace après gauche Le canard est ensuite enduit d’un liquide à base de miel, rempli d’eau bouillante par le croupion
Madame Li éclate de rire, ce qui est rare chez elle ponctuation
- Yu m’avait dit que tu avais une très bonne mémoire, mais j’ignorais que tu étudiais les livres de recettes.
- C’était dans la revue en Cantonnais pas de majuscules pour les langues que j’achète pour votre mère. C’était juste après l’article sur le guitariste Ding Wu. Je connais plein de choses sur Ding Wu aussi.
Ils mangent, surtout Madame Li puisque Kayo se contente de la regarder picorant parfois un morceau dans le plat qu’il mastique consciencieusement. Le repas se prolonge pendant plus d'une heure de plus répétition et pléonasme
pendant répétition utilise durant par exemple laquelle ils discutent, surtout de Kate et de son exposition. Le canard terminé, ils engloutissent un dessert à base de fruits, que Kayo dévore, et sortent dans la rue. Il fait froid, leur respiration forme des petits nuages de condensation pendant qu’ils se disent au revoir et s’embrassent au milieu du cercle des gardes du corps.
Comme tu as remarqué, beaucoup de commentaires, mais surtout des détails à revoir… sauf le dialogue… dès le début j’ai décroché, à moins de faire des retours arrières permanents, je ne réussis pas à suivre, c’est vraiment rédhibitoire pour moi au point que je ne peux apprécier cet extrait… pourtant, une fois que tu auras indiqué par quelques incises, je pense prendre plaisir à te lire, comme ton premier extrait. Une incise n’alourdit pas et permet souvent d’ajouter des précisions, par exemple sur l’humeur, la manière de recevoir les dire… c’est loin d’être superflu pour le lecteur (moi je vais même très loin sur mes incises, trop loin m’a-t-on dit même ☺)
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Commentaire Kartos
Salut,
je viens de parcourir ton texte car je vais prendre le temps de le relire. Ce qui m'apparait tout de suite c'est que j'ai du mal à suivre les pensées de kayo car il y a l'usage de "elle". je crois qu'il y a un équilibre à trouver entre ce que vis kayo et la position du narrateur.
c'est un premier retour assez brut mais je vais te relire
abdel
je viens de parcourir ton texte car je vais prendre le temps de le relire. Ce qui m'apparait tout de suite c'est que j'ai du mal à suivre les pensées de kayo car il y a l'usage de "elle". je crois qu'il y a un équilibre à trouver entre ce que vis kayo et la position du narrateur.
c'est un premier retour assez brut mais je vais te relire
abdel
kartos- Talent Hasardeux
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Re: Commentaires de Dérive
Coucou Océane, pas le temps ce soir, mais je te prépare une bêta pour dans deux ou trois jours , j'ai commencé à lire et je trouve que tu as déjà fait un véritable travail de coupe ! Cool...
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Re: Commentaires de Dérive
Coucou Océane, j'ai travaillé sur ton texte. Il est fluide et agréable à lire
J'espère que mes petits commentaires t'aideront
J'espère que mes petits commentaires t'aideront
- bêta:
Chapitre 1: Kayo
Kayo est assis dans un coin, les jambes repliées (sur) (contre ?) le ventre, le menton posé sur les genoux. Il ne tremble plus, en tout cas plus à cause (des effets de la drogue). (est-ce qu’il tremblait sous l’effet de la drogue ou à cause du manque de drogue ?) Seul demeure le froid qui envahit et torture son corps. Le toit du hangar en ruine laisse filtrer l’eau formant sur le ciment des lacs sombres qui s’étirent parfois en un réseau de rivières. Il les regarde couler avec fatalité.
Il bouge vers la droite pour rester dans une zone sèche, sans changer de position, se contentant de trainer ses fesses. L’abri tiendra quinze minutes supplémentaires, ensuite il devra se déplacer, à moins qu’il ne décide de (plonger à nouveau) (j’ai du mal à visualiser ce que tu veux dire exactement par plonger) et d’ignorer l'humidité.
Derrière le grillage de la cage qui autrefois servait à entreposer des marchandises sensibles, une femme l’observe en fumant une cigarette chinoise à l’odeur lourde et fade.
Le jeune homme n’aime pas les Chinois, ((celle-là tout particulièrement, sans doute à cause de ses origines japonaises.)) En fait, ici, on ne sait plus si c’est elle qui a des origines japonaises et je pense que tu parles des origines japonaises de Kayo…
Madame Li, que tout le monde connaît dans les rues de Chinatown, dirige un des gangs les plus violents du quartier, contrôlant une bonne partie du racket et du trafic de drogue.
Comme à son habitude, elle porte une combinaison de motard rouge et noire, un dragon dessiné dans son dos, le signe distinctif de son clan. Toutes les Triades se sentent obligées d’utiliser ce genre d'emblème, aussi, pour les étrangers, ils se ressemblent tous.
Li est donc comme toutes les Chinoises, ou en tout cas à l’idée qu’il s’en fait : yeux et cheveux comme l’ébène autour d’un visage rond et impassible. Plus grande que la moyenne, un mètre soixante-dix, estime-t-il, bien que cela soit difficile à juger à cause des bottes à talons hauts qui accentuent la taille de ses jambes gainées de cuir.
Elle ne parle pas beaucoup, mais quand elle le fait, sa voix est calme, avec une étrange tonalité métallique. Elle s’exprime surtout en anglais, à l’instar de beaucoup de New-Yorkais, elle est le résultat de curieux mélanges de culture. Parfois, elle passe au mandarin, surtout pour donner des ordres, mais elle connaît aussi l’espagnol. On ne vit pas dans les rues de New York sans maitriser un minimum la langue de (Cervantes) (Cervantès).
Le jeune homme dans la cage attend encore, fixant avec un intérêt extrême un bout de papier qui flotte sur une des rivières et dévale un des canyons de ciment. À chaque embranchement, il se demande le chemin qu’il prendra et où il dérivera. Il s’y connaît en dérive, on peut même le qualifier de « dériveur » professionnel. C’est plus élégant que junkie ou camé. Il a tout essayé : le crack, l’héroïne, la colle et des tas d’autres substances plus ou moins nocives.
Assis sur le ciment glacé, la réalité lui parait horrible, nauséabonde et froide. Ce n’est certes pas dans un des meilleurs quartiers de la ville, probablement un hangar désaffecté d´une des nombreuses zones sinistrées qui bordent la rivière, mais l’endroit est particulièrement glauque. L’entrepôt, dont la structure métallique rouillée se dresse au milieu d’un no man’s land boueux, sert de refuge au gang. La lumière instable des tubes au néon projette des ombres sur les couvertures et les murs de cartons qui divisent la surface en une multitude d'espaces. Certains vivent ici en compagnie des rats, d’autres n’y viennent que pour le business ou pour jouer aux cartes avec les membres du groupe.
La Chinoise se débarrasse de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne au prisonnier une raison pour lever la tête. Il y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement trivial du décor. (là, désolée je ne comprends pas à quoi il y réfléchit, quel geste il exécute lentement…)
- Tu as meilleure mine.
Li l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. (l’image est brinquebalante, en fait un maître regarde généralement son chien avec amour et compassion ; et le verbe évaluer est ici à mon avis mal adapté) Elle parait satisfaite, indifférente quand même, pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. (beaucoup de contradictions, peut on être satisfait et indifférent ? Ne pas attacher d’importance mais être content du travail ? Je comprends que tu veux jouer sur les divers visages ou personnalités de Li, mais je pense que tu devrais retravailler l’image pour la rendre plus visuel)
Une tâche d’une ampleur considérable, doit-il admettre, sans doute l’équivalent humain du renflouement du Titanic.
Bien entendu, Kayo ne répond pas. Il se traine depuis deux mois dans la cage en proie aux démons du manque, se roulant sur le sol comme un animal blessé. Il ne se souvient pas de grand-chose, juste des ombres venues le nourrir et le nettoyer pendant qu’il hurlait de douleur, mais aussi de colère. Il n’a rien demandé à personne, surtout pas un sauvetage alors qu’il appliquait à se détruire avec une précision japonaise.
Li ouvre la porte de sa prison et lui fait signe de sortir.
Le jeune homme reste assis, faisant attendre la Chinoise, qui d’ailleurs semble s’en moquer et en profite pour allumer une nouvelle cigarette. Entre Asiatiques, le temps n’a pas la même importance et il sent qu’elle pourrait encore patienter une heure, voire quelques jours si nécessaire.
Il se relève ; petite silhouette frêle vêtue d’un chandail noir dont la capuche cache une bonne partie du visage.
Il suit Li à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures, (j’ai relu deux fois, qu’est-ce que tu veux dire par là ? ils se glissent réellement sour des couvertures ?) escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand(,) encombré de cartons.
Sur le chemin, les membres du gang, des adolescents en majorité, la saluent avec respect : courbettes approximatives ou hochements de tête. Les conversations s’arrêtent et les regards se tournent vers elle. Parfois, elle lance quelques mots en mandarin, mais se contente souvent de passer, la tête haute comme une souveraine traversant son royaume.
Kayo monte des escaliers en métal, en prenant soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent. (Comment un objet peut il obéir ?)
Depuis la passerelle, le jeune homme jouit d’une vue sur le hangar. Au fond, il distingue sa cage, puis le complexe labyrinthe des salles improvisées et de ses habitants. Des Asiatiques pour la plupart, mais également quelques blancs.
Il entre dans un bureau meublé d’une table et d’un canapé défoncé qui vomit ses ressorts. Les murs sont encombrés de vieux calendriers jaunis et de notes en chinois. Un chat dort sur une des étagères au milieu de boîtes en carton. Kayo ne parle pas bien le mandarin, mais reconnaît quand même le mot : soupe. Il le sait, car il en a dérobé un certain nombre dans les magasins de Chinatown. Il a d’ailleurs beaucoup volé et parfois un peu tué. (j’aurai mis à l’envers ; tué un peu) Pas vraiment volontairement, surtout par accident, perdu dans les délires artificiels de son monde chimique.
Li caresse le chat qui l’ignore, puis s’installe sur une chaise laissant Kayo debout devant elle, les bras croisés, examinant tranquillement les lieux avec la même application que pendant une visite au musée d’art moderne. Il y a pas mal de babioles chinoises, sans doute ajoutées à la décoration originale des ouvriers qui semblaient plus intéressés par l’anatomie féminine que les porcelaines.
Personne ne rompt le silence.
Ce n’est d’ailleurs pas le moment.
Un homme entre avec du thé.
Il n’est pas servi dans des tasses à la manière asiatique, mais dans des verres sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse à l’instar des cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de Kayo (tu pourrais t’éviter cette précision, en fait je crois qu’en commençant ce passage par « il prend le liquide…, suffirait à créer une introspection et donc à te dégager d’une idée générale pour la rendre individuel à ton héros) suivant des yeux le loufiat aux allures de tueur. Il prend le liquide ambré entre ses mains comme s’il voulait se réchauffer.
Li boit délicatement en l’observant. Son regard ressemble à celui du chat, rusé et hautain, avec un soupçon de convoitise. Le jeune homme la connaît de réputation comme tous ceux qui vivent dans le quartier. Il ne se rappelle pas lui avoir adressé la parole.
Il a peut-être acheté de la dope à un de ses dealers, voire même à plusieurs. Il s'en est procuré beaucoup et à peu près à tout le monde. (mal dit) Parfois, il en a volé, comme à ce type qu’il a assassiné, alors qu’il voulait le violer contre le mur d’une ruelle entre les poubelles d’un restaurant. Il lui semble qu'il arborait également des tatouages de dragons sur les bras.
Kayo brûle de lui demander ce qu’elle attend. Il s’abstient, car il s’est promis de ne plus rien réclamer à personne. Il ressent aussi l’envie de se défouler un peu, éventuellement en cassant quelques porcelaines, ou même en étranglant le chat, mais bien entendu, se maitrise, se contentant de boire son thé comme si tout cela relevait de la plus parfaite normalité.
Li termine son verre, le pose délicatement entre deux piles de vieux papiers et sort d’une des poches de sa combinaison un portefeuille en cuir noir.
Kayo le reconnaît puisque c’est le sien.
La Chinoise l’ouvre, les yeux fixés sur le jeune homme qui trempe encore ses lèvres dans le liquide bouillant.
Autant qu’il puisse s’en souvenir, il ne contient absolument rien de valeur. Juste une photographie de ses parents qu'il ne regarde plus depuis longtemps, depuis ce jour où elle (il) a décidé de plonger.
- Kayo Sato. Né en 1985 à New York.
Li examine à nouveau le permis de conduire, le retourne entre ses doigts puis ajoute avec cette même voix monotone et métallique.
- Sexe masculin.
Kayo pose le verre à son tour et caresse le chat qui se met à ronronner. Comme beaucoup de gens, la Chinoise l’avait sans doute confondu avec une fille tout comme le chinois qu'il a trucidé et bien d’autres personnes croisées durant sa courte existence. Il ne le désire pas, ou en tout cas plus, mais son corps gracile et androgyne ne ressemble pas à celui d’un garçon et encore moins son visage aux traits particulièrement fins et dépourvus de pilosité.
- Mes hommes ont été surpris quand ils t’ont changé pour la première fois.
Elle dépose le carnet devant elle, bien en évidence, et ignore le reste du contenu, se concentrant sur le document comme s’il représentait le centre du problème.
C’est sans doute le cas. Jamais il n’a pu mener une existence normale et nouer des relations avec les autres adolescents. Pour certain, il est homosexuel, pour d’autres, un monstre, une anomalie de la nature. Pour tous, il est devenu sujet de blagues et d’humiliation. Même lui n’arrive plus depuis très longtemps à appréhender ce qu'il est ou voudrait être. Trop de cruauté. Trop de douleur.
Il ferme les yeux, chasse la colère, parce qu’elle ne fait plus partie de sa vie, d’ailleurs sa vie n’existe plus ou en tout cas c’était ce qu’il avait décidé quelques années plus tôt.
- Je comprends mieux, ajoute la Chinoise. C'est difficile.
Il se débarrasse de la capuche du chandail et révèle le visage qu’il hait tant, si féminin, si angélique dans la perfection des traits. Même les cheveux, pourtant coupés court, n’arrivent pas à le durcir.
- Êtes-vous assistante sociale ?
C’est la première fois qu’elle l’entend parler. Sa voix n’a rien de masculin, pas assez grave pour appartenir à un homme, même si le ton est tranchant et sec. Elle sent un peu de colère et approuve d’un geste (pour moi, j’associe volontiers le geste à un mouvement de la main) de la tête. Dans son monde, l’agressivité est une attitude saine.
- Un peu. Je t’ai sauvé la vie en te ramassant dans cette ruelle. Je me considère donc en quelque sorte responsable.
- Si vous me disiez ce que vous désirez ?
Li sourit. Le chat vient de quitter son étagère et s’installe sur le bureau en repoussant une pile de documents qui finit sur le sol.
- Au début, je voulais t’éliminer. Tu as quand même tué un de mes hommes, mais maintenant, je n’en suis plus convaincue, ajoute-t-elle pensivement.
Kayo hausse les épaules avec fatalité. Il ne se sent pas vraiment concerné. Il ressent l’envie de sortir, de se procurer un peu de drogue et de plonger à nouveau. La Chinoise le fixe avec intensité. Il connaît bien ce regard, il y devine de la curiosité, vraisemblablement une certaine attraction avec une légère pincée de dégoût, probablement de dédain.
- Peut-être ai-je des projets pour toi…
Il ne dit rien, observant à travers les fenêtres sales du bureau, le déchargement d’un camion qui vient de reculer dans le hangar. Des hommes en armes se déploient, pendant que d’autres transportent la cargaison. Il doute que les projets de madame Li correspondent à ses propres plans.
- Je peux te donner ce que tu n’as jamais obtenu.
Il tourne la tête vers la Chinoise, pas complètement, pour ne pas abandonner son petit spectacle personnel, mais assez pour voir le visage souriant et mystérieux de son interlocutrice.
- C'est-à-dire ?
Elle caresse le chat entre les oreilles, contente d’avoir attiré pour la première fois la curiosité de Kayo. Ce mélange de féminité et masculinité la fascine. Un esprit d’homme enfermé dans un corps de femme. À moins que cela ne soit l'inverse. Par instant, c'est à un mâle qu’elle parle, il en a les mouvements, la manière et aussi la mentalité et à d'autres moments elle se retrouve face à une femelle avide de plaire et de séduire. Elle devine la souffrance qu’il doit éprouver et le calvaire qu’il endure à chaque instant. Elle comprend son désir de destruction et sa plongée dans les rêves artificiels de la drogue. Elle a décidé de l’emmener sur son propre chemin, dans sa quête de pouvoir, de le transformer et de lui donner une nouvelle existence.
- Je t’offre le respect que tu n’as jamais obtenu et une place parmi les autres.
Kayo éclate de rire.
- Êtes-vous Dieu ?
Le chat choisit de s’en aller tout comme le camion qui démarre bruyamment.
Donc, si je me souviens bien, tu as sabré dans le vif et c’est bien. Il y a encore beaucoup de référence sur « asiatique » mais ce n’est rien à comparer au premier extrait que j’ai lu.
J’apprécie aussi que tu démarres sur Kayo et utilise le « Il », normal, je trouve du coup que la description « féminine » que tu en fais trouve tout son poids.
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Re: Commentaires de Dérive
Merci pour tes commentaires et conseils. Je vais corriger cela.
Voici quelques réponses/question/éclaircissement/justification, cochez la case utile J
Il bouge vers la droite pour rester dans une zone sèche, sans changer de position, se contentant de trainer ses fesses. L’abri tiendra quinze minutes supplémentaires, ensuite il devra se déplacer, à moins qu’il ne décide de (plonger à nouveau) (j’ai du mal à visualiser ce que tu veux dire exactement par plonger) et d’ignorer l'humidité.
Visiblement, je dois détailler plus l’idée, ou mieux l’exprimer. Kayo, visiblement dans cette cage depuis longtemps, aux prises avec les démons du manque, ne vis pas vraiment dans la réalité. Il immerge pour des actions ponctuelles, comme dans ce cas le besoin très physique de reculer devant l’eau, et replonge dans son monde intérieur.
C’est d’ailleurs, je pense, l’un des thèmes de cette histoire. Comment une personne peut-elle dériver et surtout jusque ou ? Le premier chapitre se veut être (peut- être maladroitement) le ‘réveil’ de Kayo. Pendant deux cents pages, il va lutter contre ce réveil, contourner tout contact rugueux avec la réalité. Pour cela, il va utiliser plein de petits trucs, par exemple une introspection systematique, un regard de camera sur le monde s’attachant a plein de détails sans importance, changer de sujet en permanence ou maintenir deux conversations à la fois. C’est sa manière de gérer la réalité. Au bout des deux cents pages, ma réaction était que j’avais vraiment peu créé un monstre, un personnage échappant à toute logique.
Le jeune homme n’aime pas les Chinois ((celle-là tout particulièrement, sans doute à cause de ses origines japonaises.)) En fait, ici, on ne sait plus si c’est elle qui a des origines japonaises et je pense que tu parles des origines japonaises de Kayo…
En fait je me basais sur un fait culturel. La haine qui existe entre Chinois et Japonais. Les Japonais ont occupé la Chine et y ont commis des atrocités au cours de l’histoire digne des nazis. Si vous allez au Japon, vous sentirez ce sentiment (pas de haine, mais de dépréciation) entre les deux peuples pourtant assez proches. L’inverse est aussi vrai. Du coup une des raisons que Kayo n’aime pas les Chinois c’est d’être simplement Japonais. C’est un sentiment culturel très ancre dans cette région du monde. Je vais jouer beaucoup sur cela dans le roman et c’est aussi une des nombreuses dérives de Kayo. Peu à peu, il devient de plus en plus Chinois, mais continue, par jeu, mais par refus de la réalité de déprécier les Chinois.
La Chinoise se débarrasse de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne au prisonnier une raison pour lever la tête. Il y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement trivial du décor. (Là, désolée je ne comprends pas à quoi il y réfléchit, quel geste il exécute lentement !)
C’est de nouveau un des comportements typiques de Kayo, prendre le temps de réfléchir à ses actions, de les faire lentement, très lentement, d’une part pour montrer que cela lui importe peu, mais fondamentalement pour essayer toujours de reculer le moment de l’action.
J’ai pris ici la comparaison avec un lézard. Si vous avez déjà eu ce genre de bête, vous aurez observé ce mouvement lent et parfaitement stupide de leur tête quand il regarde un truc nouveau et essaye de décider s’ils vont fuir ou le manger ou simplement continuer leur sieste éternelle. Il n’y a a priori rien a réfléchir, juste regarder, pourtant il réfléchit, longtemps avant de finalement bouger la tête. Imagine quelles seraient tes relations avec une personne qui pèse, chaque action.
Li l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. (L’image est brinquebalante, en fait un maître regarde généralement son chien avec amour et compassion ; et le verbe évaluer est ici à mon avis mal adapté) Elle parait satisfaite, indifférente quand même, pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. (Beaucoup de contradictions, peut-on être satisfait et indifférent ? Ne pas attacher d’importance, mais être content du travail ? Je comprends que tu veux jouer sur les divers visages ou personnalités de Li, mais je pense que tu devrais retravailler l’image pour la rendre plus visuelle)
Je vais y réfléchir. Quelques commentaires et vos réponses pourraient m’aider dans la correction.
Un maitre regarde généralement son chien avec amour. Ce n’est pas le cas de Kayo et de Li. Tu ne les verras pas jamais exprimer de l’amour. C’est bien la seule chose qu’ils semblent incapables de montrer, en tout cas Li. Il y a des tas d’autres sentiments qui vont s’exprimer, la domination, la soumission, la peur, l’indifférence, mais pas l’amour. Tu n’y trouveras pas non plus la haine. Leurs sentiments sont beaucoup plus gris, plus ternes. Ils feront des choses terribles sans jamais ressentir des sentiments violents comme l’amour et la haine. C’est ce qui les rend monstrueux. Un être humain se base se le blanc et le noir, le chaud et le froid, etc.sur des dualités. Cela n’existe pas entre Kayo et Li. La seule dualité est un sentiment de domination et soumission qui apparaitra plus tard. Kayo se soumet à la vie, la vie l’entraine, il dérive.
Il suit Li à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures (j’ai relu deux fois, qu’est-ce que tu veux dire par là ? ils se glissent réellement sous des couvertures ?) escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand() encombré de cartons.
Je me rends compte que ma description est nulle ! On dirait du Chinois !
Kayo monte des escaliers en métal, en prenant soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent. (Comment un objet peut-il obéir ?)
Ummm oui
Il n’est pas servi dans des tasses à la manière asiatique, mais dans des verres sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse à l’instar des cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de Kayo (tu pourrais t’éviter cette précision, en fait je crois qu’en commençant ce passage par « il prend le liquide…, suffirait à créer une introspection et donc à te dégager d’une idée générale pour la rendre individuelle à ton héros) suivant des yeux le loufiat aux allures de tueur. Il prend le liquide ambré entre ses mains comme s’il voulait se réchauffer.
Oui. Et je dois dire que ce passage m’a déjà donné des maux de tête.
Voici quelques réponses/question/éclaircissement/justification, cochez la case utile J
Il bouge vers la droite pour rester dans une zone sèche, sans changer de position, se contentant de trainer ses fesses. L’abri tiendra quinze minutes supplémentaires, ensuite il devra se déplacer, à moins qu’il ne décide de (plonger à nouveau) (j’ai du mal à visualiser ce que tu veux dire exactement par plonger) et d’ignorer l'humidité.
Visiblement, je dois détailler plus l’idée, ou mieux l’exprimer. Kayo, visiblement dans cette cage depuis longtemps, aux prises avec les démons du manque, ne vis pas vraiment dans la réalité. Il immerge pour des actions ponctuelles, comme dans ce cas le besoin très physique de reculer devant l’eau, et replonge dans son monde intérieur.
C’est d’ailleurs, je pense, l’un des thèmes de cette histoire. Comment une personne peut-elle dériver et surtout jusque ou ? Le premier chapitre se veut être (peut- être maladroitement) le ‘réveil’ de Kayo. Pendant deux cents pages, il va lutter contre ce réveil, contourner tout contact rugueux avec la réalité. Pour cela, il va utiliser plein de petits trucs, par exemple une introspection systematique, un regard de camera sur le monde s’attachant a plein de détails sans importance, changer de sujet en permanence ou maintenir deux conversations à la fois. C’est sa manière de gérer la réalité. Au bout des deux cents pages, ma réaction était que j’avais vraiment peu créé un monstre, un personnage échappant à toute logique.
Le jeune homme n’aime pas les Chinois ((celle-là tout particulièrement, sans doute à cause de ses origines japonaises.)) En fait, ici, on ne sait plus si c’est elle qui a des origines japonaises et je pense que tu parles des origines japonaises de Kayo…
En fait je me basais sur un fait culturel. La haine qui existe entre Chinois et Japonais. Les Japonais ont occupé la Chine et y ont commis des atrocités au cours de l’histoire digne des nazis. Si vous allez au Japon, vous sentirez ce sentiment (pas de haine, mais de dépréciation) entre les deux peuples pourtant assez proches. L’inverse est aussi vrai. Du coup une des raisons que Kayo n’aime pas les Chinois c’est d’être simplement Japonais. C’est un sentiment culturel très ancre dans cette région du monde. Je vais jouer beaucoup sur cela dans le roman et c’est aussi une des nombreuses dérives de Kayo. Peu à peu, il devient de plus en plus Chinois, mais continue, par jeu, mais par refus de la réalité de déprécier les Chinois.
La Chinoise se débarrasse de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne au prisonnier une raison pour lever la tête. Il y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement trivial du décor. (Là, désolée je ne comprends pas à quoi il y réfléchit, quel geste il exécute lentement !)
C’est de nouveau un des comportements typiques de Kayo, prendre le temps de réfléchir à ses actions, de les faire lentement, très lentement, d’une part pour montrer que cela lui importe peu, mais fondamentalement pour essayer toujours de reculer le moment de l’action.
J’ai pris ici la comparaison avec un lézard. Si vous avez déjà eu ce genre de bête, vous aurez observé ce mouvement lent et parfaitement stupide de leur tête quand il regarde un truc nouveau et essaye de décider s’ils vont fuir ou le manger ou simplement continuer leur sieste éternelle. Il n’y a a priori rien a réfléchir, juste regarder, pourtant il réfléchit, longtemps avant de finalement bouger la tête. Imagine quelles seraient tes relations avec une personne qui pèse, chaque action.
Li l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. (L’image est brinquebalante, en fait un maître regarde généralement son chien avec amour et compassion ; et le verbe évaluer est ici à mon avis mal adapté) Elle parait satisfaite, indifférente quand même, pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. (Beaucoup de contradictions, peut-on être satisfait et indifférent ? Ne pas attacher d’importance, mais être content du travail ? Je comprends que tu veux jouer sur les divers visages ou personnalités de Li, mais je pense que tu devrais retravailler l’image pour la rendre plus visuelle)
Je vais y réfléchir. Quelques commentaires et vos réponses pourraient m’aider dans la correction.
Un maitre regarde généralement son chien avec amour. Ce n’est pas le cas de Kayo et de Li. Tu ne les verras pas jamais exprimer de l’amour. C’est bien la seule chose qu’ils semblent incapables de montrer, en tout cas Li. Il y a des tas d’autres sentiments qui vont s’exprimer, la domination, la soumission, la peur, l’indifférence, mais pas l’amour. Tu n’y trouveras pas non plus la haine. Leurs sentiments sont beaucoup plus gris, plus ternes. Ils feront des choses terribles sans jamais ressentir des sentiments violents comme l’amour et la haine. C’est ce qui les rend monstrueux. Un être humain se base se le blanc et le noir, le chaud et le froid, etc.sur des dualités. Cela n’existe pas entre Kayo et Li. La seule dualité est un sentiment de domination et soumission qui apparaitra plus tard. Kayo se soumet à la vie, la vie l’entraine, il dérive.
Il suit Li à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures (j’ai relu deux fois, qu’est-ce que tu veux dire par là ? ils se glissent réellement sous des couvertures ?) escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand() encombré de cartons.
Je me rends compte que ma description est nulle ! On dirait du Chinois !
Kayo monte des escaliers en métal, en prenant soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent. (Comment un objet peut-il obéir ?)
Ummm oui
Il n’est pas servi dans des tasses à la manière asiatique, mais dans des verres sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse à l’instar des cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de Kayo (tu pourrais t’éviter cette précision, en fait je crois qu’en commençant ce passage par « il prend le liquide…, suffirait à créer une introspection et donc à te dégager d’une idée générale pour la rendre individuelle à ton héros) suivant des yeux le loufiat aux allures de tueur. Il prend le liquide ambré entre ses mains comme s’il voulait se réchauffer.
Oui. Et je dois dire que ce passage m’a déjà donné des maux de tête.
Oceanywenty- Talent Habitué
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Date d'inscription : 29/06/2013
Re: Commentaires de Dérive
coucou, j'ai lu tes réponses très intéressantes... Oceanywenty a écrit:
Coucou,
(plonger à nouveau) (j’ai du mal à visualiser ce que tu veux dire exactement par plonger) et d’ignorer l'humidité.
Visiblement, je dois détailler plus l’idée, ou mieux l’exprimer. Kayo, visiblement dans cette cage depuis longtemps, aux prises avec les démons du manque, ne vis pas vraiment dans la réalité. Il immerge pour des actions ponctuelles, comme dans ce cas le besoin très physique de reculer devant l’eau, et replonge dans son monde intérieur.
En fait, je pense que l'incompréhension nait d'un manque de repère, tu as une analyse psychologique de ton personnage que ton lecteur n'a pas encore ; lorsque tu l'auras bien installé dans ton récit, tu pourras jouer, mais je pense que c'est trop tôt, cela créé une confusion
C’est d’ailleurs, je pense, l’un des thèmes de cette histoire. Comment une personne peut-elle dériver et surtout jusque ou ? Le premier chapitre se veut être (peut- être maladroitement) le ‘réveil’ de Kayo. Pendant deux cents pages, il va lutter contre ce réveil, contourner tout contact rugueux avec la réalité. Pour cela, il va utiliser plein de petits trucs, par exemple une introspection systematique, un regard de camera sur le monde s’attachant a plein de détails sans importance, changer de sujet en permanence ou maintenir deux conversations à la fois. C’est sa manière de gérer la réalité. Au bout des deux cents pages, ma réaction était que j’avais vraiment peu créé un monstre, un personnage échappant à toute logique. (très intéressant ton idée de fond )
Le jeune homme n’aime pas les Chinois ((celle-là tout particulièrement, sans doute à cause de ses origines japonaises.)) En fait, ici, on ne sait plus si c’est elle qui a des origines japonaises et je pense que tu parles des origines japonaises de Kayo…
En fait je me basais sur un fait culturel. La haine qui existe entre Chinois et Japonais. Les Japonais ont occupé la Chine et y ont commis des atrocités au cours de l’histoire digne des nazis. Si vous allez au Japon, vous sentirez ce sentiment (pas de haine, mais de dépréciation) entre les deux peuples pourtant assez proches. L’inverse est aussi vrai. Du coup une des raisons que Kayo n’aime pas les Chinois c’est d’être simplement Japonais. C’est un sentiment culturel très ancre dans cette région du monde. Je vais jouer beaucoup sur cela dans le roman et c’est aussi une des nombreuses dérives de Kayo. Peu à peu, il devient de plus en plus Chinois, mais continue, par jeu, mais par refus de la réalité de déprécier les Chinois.
Oui, je connais cette haine... mais c'est la structure de la phrase qui crée la confusion : Le jeune homme n'aime pas les chinois, sans doute à cause de ses origines japonaises, et celle-ci tout particulièrement... me semble plus claire. ((Mais c'est à toi de voir )
La Chinoise se débarrasse de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne au prisonnier une raison pour lever la tête. Il y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement trivial du décor. (Là, désolée je ne comprends pas à quoi il y réfléchit, quel geste il exécute lentement !)
C’est de nouveau un des comportements typiques de Kayo, prendre le temps de réfléchir à ses actions, de les faire lentement, très lentement, d’une part pour montrer que cela lui importe peu, mais fondamentalement pour essayer toujours de reculer le moment de l’action.
J’ai pris ici la comparaison avec un lézard. Si vous avez déjà eu ce genre de bête, vous aurez observé ce mouvement lent et parfaitement stupide de leur tête quand il regarde un truc nouveau et essaye de décider s’ils vont fuir ou le manger ou simplement continuer leur sieste éternelle. Il n’y a a priori rien a réfléchir, juste regarder, pourtant il réfléchit, longtemps avant de finalement bouger la tête. Imagine quelles seraient tes relations avec une personne qui pèse, chaque action. (idem, explication intéressante et qui donne envie d'aller plus loin dans l'ouvrage )
En fait, je n'avais déjà pas compris qu'il s'agissait du mouvement de sa tête ; pour moi le "geste" est assimilé à la main (j'ai peut être tord...) donc, déjà l'incompréhension quant au reste est tout à fait normal ! La réflexion... En fait je pense qu'il est dans un état de prostration et je ne sais s'il réfléchit ou décide de sortir de sa léthargie. Je trouve qu'il aurait été intéressant de créer un "stimuli" qui le ramène doucement à la réalité. Le geste de jeter la cigarette ne me semble pas suffisant sauf si cela entraine chez lui une réaction liée à un besoin, une envie ou quelque chose de connu qui le percute et l'"éveil"... Ce peut être un truc tout simple comme le rougeoiement de la braise... le crépitement lorsqu'elle touche l'eau... quelque chose d'infime qui sera le déclencheur de l'action de redresser la tête et de se replonger dans la réalité...
Li l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. (L’image est brinquebalante, en fait un maître regarde généralement son chien avec amour et compassion ; et le verbe évaluer est ici à mon avis mal adapté) Elle parait satisfaite, indifférente quand même, pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. (Beaucoup de contradictions, peut-on être satisfait et indifférent ? Ne pas attacher d’importance, mais être content du travail ? Je comprends que tu veux jouer sur les divers visages ou personnalités de Li, mais je pense que tu devrais retravailler l’image pour la rendre plus visuelle)
Je vais y réfléchir. Quelques commentaires et vos réponses pourraient m’aider dans la correction.
Un maitre regarde généralement son chien avec amour. Ce n’est pas le cas de Kayo et de Li. Tu ne les verras pas jamais exprimer de l’amour. C’est bien la seule chose qu’ils semblent incapables de montrer, en tout cas Li. Il y a des tas d’autres sentiments qui vont s’exprimer, la domination, la soumission, la peur, l’indifférence, mais pas l’amour. Tu n’y trouveras pas non plus la haine. Leurs sentiments sont beaucoup plus gris, plus ternes. Ils feront des choses terribles sans jamais ressentir des sentiments violents comme l’amour et la haine. C’est ce qui les rend monstrueux. Un être humain se base se le blanc et le noir, le chaud et le froid, etc.sur des dualités. Cela n’existe pas entre Kayo et Li. La seule dualité est un sentiment de domination et soumission qui apparaitra plus tard. Kayo se soumet à la vie, la vie l’entraine, il dérive.
Si je suis ta réponse alors je dirais que l'image est mal choisie, pourquoi ? Parce qu'elle renvoi, même de façon inconsciente à l'affect. Je pense qu'une image plus "froide" dégagée du flot émotionnel que peut engendrer le maître et son chien, serait sans doute plus adaptée.
Il suit Li à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures (j’ai relu deux fois, qu’est-ce que tu veux dire par là ? ils se glissent réellement sous des couvertures ?) escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand() encombré de cartons.
Je me rends compte que ma description est nulle ! On dirait du Chinois ! ça arrive !!! rien de dramatique là dedans
Kayo monte des escaliers en métal, en prenant soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent. (Comment un objet peut-il obéir ?)
Ummm oui
Il n’est pas servi dans des tasses à la manière asiatique, mais dans des verres sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse à l’instar des cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de Kayo (tu pourrais t’éviter cette précision, en fait je crois qu’en commençant ce passage par « il prend le liquide…, suffirait à créer une introspection et donc à te dégager d’une idée générale pour la rendre individuelle à ton héros) suivant des yeux le loufiat aux allures de tueur. Il prend le liquide ambré entre ses mains comme s’il voulait se réchauffer.
Oui. Et je dois dire que ce passage m’a déjà donné des maux de tête.
Bah, pas grave puisque le reste de ce passage est tip top !!!
Je suivrais tout ça d'un oeil attentif
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Commentaires de Dérive
Bonjour Oceanywenty,
Déjà beaucoup de commentaires sur ton texte remanié, mais avant de commenter ton second post, je voulais me replonger dans le premier. J'ai lu en diagonale les bêtas des autres lecteurs, et excuse-moi si j'enfonce des portes ouvertes. J'ai cependant remarqué des petites choses qui me gênent sans qu'elles aient été signalées par d'autres. Valeur toute relative, donc...
Je viens me greffer sur des commentaires en les conservant volontairement pour t'éviter de sauter d'une version de remarques à l'autre, et aussi parce que dans l'ensemble je suis d'accord avec celles-ci.
Déjà beaucoup de commentaires sur ton texte remanié, mais avant de commenter ton second post, je voulais me replonger dans le premier. J'ai lu en diagonale les bêtas des autres lecteurs, et excuse-moi si j'enfonce des portes ouvertes. J'ai cependant remarqué des petites choses qui me gênent sans qu'elles aient été signalées par d'autres. Valeur toute relative, donc...
Je viens me greffer sur des commentaires en les conservant volontairement pour t'éviter de sauter d'une version de remarques à l'autre, et aussi parce que dans l'ensemble je suis d'accord avec celles-ci.
- Bêta lecture chapt 1:
Chapitre 1: Kayo
Kayo est assis dans un coin, les jambes repliées (sur) (contre ?) le ventre, le menton posé sur les genoux. Il ne tremble plus, en tout cas plus à cause (des effets de la drogue). (est-ce qu’il tremblait sous l’effet de la drogue ou à cause du manque de drogue ?) Seul demeure le froid qui envahit et torture son corps. Le toit du hangar en ruine laisse filtrer l’eau formant sur le ciment des lacs sombres qui s’étirent parfois en un réseau de rivières. Il les regarde couler avec fatalité.
Il bouge vers la droite pour rester dans une zone sèche, sans changer de position, se contentant de trainer ses fesses. L’abri tiendra quinze minutes supplémentaires, ensuite il devra se déplacer, à moins qu’il ne décide de (plonger à nouveau) (j’ai du mal à visualiser ce que tu veux dire exactement par plonger) et d’ignorer l'humidité.
Derrière le grillage de la cage qui autrefois servait à entreposer des marchandises sensibles, une femme l’observe en fumant une cigarette chinoise à l’odeur lourde et fade.
Le jeune homme n’aime pas les Chinois, ((celle-là tout particulièrement, sans doute à cause de ses origines japonaises.)) En fait, ici, on ne sait plus si c’est elle qui a des origines japonaises et je pense que tu parles des origines japonaises de Kayo…
Madame Li, que tout le monde connaît dans les rues de Chinatown, dirige un des gangs les plus violents du quartier, contrôlant une bonne partie du racket et du trafic de drogue.
Comme à son habitude, elle porte une combinaison de motard rouge et noire, un dragon dessiné dans son dos, le signe distinctif de son clan. Toutes les Triades se sentent obligées (lourd : choisissent, adoptent ce genre d'emblème ?) d’utiliser ce genre d'emblème, aussi, pour les étrangers, ils se ressemblent tous.
Li est donc comme toutes les Chinoises, ou en tout cas à l’idée qu’il s’en fait : yeux et cheveux comme l’ébène autour d’un visage rond et impassible. Plus grande que la moyenne, un mètre soixante-dix, estime-t-il, bien que cela soit difficile à juger à cause des bottes à talons hauts qui accentuent la taille de ses jambes gainées de cuir.
Elle ne parle pas beaucoup, mais quand elle le fait, sa voix est calme, avec une étrange tonalité métallique. Elle s’exprime surtout en anglais, à l’instar de beaucoup de New-Yorkais, elle est le résultat de curieux mélanges de culture. Parfois, elle passe au mandarin, surtout pour donner des ordres, mais elle connaît aussi l’espagnol. On ne vit pas dans les rues de New York sans maitriser un minimum la langue de (Cervantes) (Cervantès). Moi, là, je sens trop l'artifice d'un synonyme destiné à éviter la répétition du mot espagnol. Tu dois te dire qu'on ne sait pas ce qu'on veut. Mais cette référence littéraire me gêne dans un contexte urbain, en marge. L'espagnol est aussi la langue des latinos, des portoricains, surtout à NYC
Le jeune homme dans la cage attend encore, fixant avec un intérêt extrême un bout de papier qui flotte sur une des rivières et dévale un des canyons de ciment. À chaque embranchement, il se demande le (quel) chemin qu’il prendra et où il dérivera. Il s’y connaît en dérive, on peut même le qualifier de « dériveur » professionnel. C’est plus élégant que junkie ou camé. Il a tout essayé : le crack, l’héroïne, la colle et des tas d’autres substances plus ou moins nocives.
Assis sur le ciment glacé, la réalité lui parait horrible, nauséabonde et froide. Ce n’est certes pas dans un des meilleurs quartiers de la ville, probablement un hangar désaffecté d´une des nombreuses zones sinistrées qui bordent la rivière, mais l’endroit est particulièrement glauque (attention à ce mot utilisé à toutes les sauces et dont on oublie que c'est une couleur, son utilisation étant ici familière). L’entrepôt, dont la structure métallique rouillée se dresse au milieu d’un no man’s land boueux, sert de refuge au gang. La lumière instable des tubes au néon projette des ombres sur les couvertures et les murs de cartons qui divisent la surface en une multitude d'espaces. Certains vivent ici en compagnie des rats, d’autres n’y viennent que pour le business ou pour jouer aux cartes avec les membres du groupe.
La Chinoise se débarrasse de sa cigarette qu’elle envoie dans un des petits lacs. Cela donne au prisonnier une raison pour lever la tête. Il y réfléchit un peu, puis exécute le geste, lentement, à la manière d’un lézard observant un élément particulièrement trivial du décor. (là, désolée je ne comprends pas à quoi il y réfléchit, quel geste il exécute lentement…) moi non plus je n'aime pas cette image
- Tu as meilleure mine.
Li l’examine comme un maître évaluerait un chien sortant d’une longue maladie. (l’image est brinquebalante, en fait un maître regarde généralement son chien avec amour et compassion ; et le verbe évaluer est ici à mon avis mal adapté) Cette image m'avait également déplu à la 1ere lecture, attention à la subjectivité de tes visions, c'est aussi mon défaut, on voit des images mais le lecteur n'y a pas forcément accès,et ça devient boiteux : un chien, une longue maladie ? Terme plus approprié à un humain. On sent ce que tu veux dire, mais l'image est en trop. Elle parait satisfaite, indifférente quand même, pour lui montrer qu’elle n’y attache qu’une importance toute relative, néanmoins contente du travail effectué. (beaucoup de contradictions, peut on être satisfait et indifférent ? Ne pas attacher d’importance mais être content du travail ? Je comprends que tu veux jouer sur les divers visages ou personnalités de Li, mais je pense que tu devrais retravailler l’image pour la rendre plus visuelle)
Une tâche d’une ampleur considérable, doit-il admettre, sans doute l’équivalent humain du renflouement du Titanic.
Bien entendu, Kayo ne répond pas. Il se tra(î)ne depuis deux mois dans la cage en proie aux démons du manque, se roulant sur le sol comme un animal blessé. Il ne se souvient pas de grand-chose, juste des ombres venues le nourrir et le nettoyer pendant qu’il hurlait de douleur, mais aussi de colère. Il n’a rien demandé à personne, surtout pas un sauvetage alors qu’il s'(le s' a dû sauter dans mon copié collé, dans le doute je le réécris) appliquait à se détruire (à sa destruction ?, pour éviter le il s' (...) à se (...) avec une précision japonaise.
Li ouvre la porte de sa prison et lui fait signe de sortir.
Le jeune homme reste assis, faisant attendre la Chinoise, qui d’ailleurs semble s’en moquer et en profite pour allumer une nouvelle cigarette. Entre Asiatiques, le temps n’a pas la même importance et il sent qu’elle pourrait encore patienter une heure, voire quelques jours si nécessaire.
Il se relève ; petite (en trop ? Il se relève, frêle silhouette) silhouette frêle vêtue d’un chandail noir dont la capuche cache une bonne partie du visage.
Il suit Li à travers l’entrepôt, se faufilant d’une salle à l’autre, glissant sous des couvertures, (j’ai relu deux fois, qu’est-ce que tu veux dire par là ? ils se glissent réellement sous des couvertures ?) escaladant par moment des caisses, pour déboucher dans un espace plus grand(,) encombré de cartons.
Sur le chemin, les membres du gang, des adolescents en majorité, la saluent avec respect : courbettes approximatives (précipitées, maladroites ?) ou hochements de tête. Les conversations s’arrêtent et les regards se tournent vers elle. Parfois, elle lance quelques mots en mandarin, mais se contente souvent de passer, la tête haute comme une souveraine traversant visitant ? son royaume. Attention à ne pas abuser des images qui alourdissent sans rien apporter. On voit déjà très bien Madame Li.
Kayo monte des escaliers en métal, en prenant soin de ne pas s’appuyer à la rambarde tordue qui, à certains endroits, plonge vers le vide. La structure tremble sous les talons de la Chinoise qui n’y prête aucune attention, redouble même le rythme pour affirmer sûre de son pouvoir sur les objets qui l’entourent et lui obéissent. (Comment un objet peut il obéir ?)
Depuis la passerelle, le jeune homme jouit d’une vue sur le hangar. Au fond, il distingue sa cage, puis le complexe labyrinthe des salles improvisées et de ses habitants. Des Asiatiques pour la plupart, mais également quelques blancs.
Il entre dans un bureau meublé d’une table et d’un canapé défoncé qui vomit ses ressorts. Les murs sont encombrés de vieux calendriers jaunis et de notes en chinois. Un chat dort sur une des étagères au milieu de boîtes en carton. Kayo ne parle pas bien le mandarin, mais reconnaît quand même le mot : soupe. Il le sait, car il en a dérobé un certain nombre dans les magasins de Chinatown. Il a d’ailleurs beaucoup volé et parfois un peu tué. (j’aurai mis à l’envers ; tué un peu) Pas vraiment volontairement, surtout par accident, perdu dans les délires artificiels de son monde chimique.
Li caresse le chat qui l’ignore, puis s’installe sur une chaise laissant Kayo debout devant elle, les bras croisés, examinant tranquillement les lieux avec la même application que pendant une visite au musée d’art moderne. Une image à mon avis inutile, à moins de l'alléger : "musée" suffirait sans préciser "d'art moderne" [que lors d'une visite au musée]. Il y a pas mal de babioles chinoises, sans doute ajoutées à la décoration originale (originelle ?) des ouvriers qui semblaient plus intéressés par l’anatomie féminine que par les porcelaines.
Personne ne rompt le silence.
Ce n’est d’ailleurs pas le moment.
Un homme entre avec du thé.
Il n’est pas servi dans des tasses à la manière asiatique, mais dans des verres sales et ébréchés. Rien de surprenant, les Chinois sont des gens négligés qui se complaisent dans la crasse à l’instar des cochons qu’ils affectionnent tant. Tout cela passe dans la tête de Kayo (tu pourrais t’éviter cette précision, en fait je crois qu’en commençant ce passage par « il prend le liquide…, suffirait à créer une introspection et donc à te dégager d’une idée générale pour la rendre individuelle à ton héros) suivant des yeux le loufiat aux allures de tueur. Il prend le liquide ambré entre ses mains comme s’il voulait se réchauffer.
Li boit délicatement en l’observant. Son regard ressemble à celui du chat, rusé et hautain, avec un soupçon de convoitise. Le jeune homme la connaît de réputation comme tous ceux qui vivent dans le quartier. Il ne se rappelle pas lui avoir adressé la parole.
Il a peut-être acheté de la dope à un de ses dealers, voire même à plusieurs. Il s'en est procuré beaucoup et à peu près à tout le monde. (mal dit) Parfois, il en a volé, comme à ce type qu’il a assassiné, alors qu’il voulait le violer contre le mur d’une ruelle entre les poubelles d’un restaurant (je choisirais l'un ou l'autre, mais pas contre le mur ET entre les poubelles). Il lui semble qu'il arborait également des tatouages de dragons sur les bras.
Kayo brûle de lui demander ce qu’elle attend. Il s’abstient, car il s’est promis de ne plus rien réclamer à personne. Il ressent aussi l’envie de se défouler un peu, éventuellement en cassant quelques porcelaines, ou même en étranglant le chat, mais bien entendu, se maîtrise, se contentant de boire son thé comme si tout cela relevait de la plus parfaite normalité.
Li termine son verre, le pose délicatement entre deux piles de vieux papiers et sort d’une des poches de sa combinaison un portefeuille en cuir noir.
Kayo le reconnaît puisque c’est le sien.
La Chinoise l’ouvre, les yeux fixés sur le jeune homme qui trempe encore ses lèvres dans le liquide bouillant.
Autant qu’il puisse s’en souvenir (s'en souvienne), il ne contient absolument rien de valeur. Juste une photographie de ses parents qu'il ne regarde plus depuis longtemps, depuis ce jour où elle (il) a décidé de plonger.
- Kayo Sato. Né en 1985 à New York.
Li examine à nouveau le permis de conduire, le retourne entre ses doigts puis ajoute avec cette même voix monotone et métallique.
- Sexe masculin.
Kayo pose le verre à son tour et caresse le chat qui se met à ronronner. Comme beaucoup de gens, la Chinoise l’avait sans doute confondu avec une fille tout comme le Chinois qu'il a trucidé et bien d’autres personnes croisées durant sa courte existence (trop démonstratif, trop "voilà je vous explique ce qui s'est passé, un peu comme dans un livre pour enfants, je ne sais pas si je suis bien claire : sois plus allusive) . Il ne le désire pas, ou en tout cas plus, mais son corps gracile et androgyne ne ressemble pas à celui d’un garçon et encore moins son visage aux traits particulièrement fins et dépourvus de pilosité.
- Mes hommes ont été surpris quand ils t’ont changé pour la première fois.
Elle dépose le carnet devant elle, bien en évidence, et ignore le reste du contenu, se concentrant sur le document comme s’il représentait le centre du problème.
C’est sans doute le cas. Jamais il n’a pu mener une existence normale et nouer des relations avec les autres adolescents. Pour certains, il est homosexuel, pour d’autres, un monstre, une anomalie de la nature. Pour tous, il est devenu sujet de blagues et d’humiliations. Même lui n’arrive plus depuis très longtemps à appréhender ce qu'il est ou voudrait être. Trop de cruauté. Trop de douleur.
Il ferme les yeux, chasse la colère, parce qu’elle ne fait plus partie de sa vie, ( d’ailleurs sa vie n’existe plus(,) ou en tout cas c’était ce qu’il avait décidé quelques années plus tôt.
- Je comprends mieux, ajoute la Chinoise. C'est difficile.
Il se débarrasse de la capuche du chandail et révèle le visage qu’il hait tant, si féminin, si angélique dans la perfection des traits. Même les cheveux, pourtant coupés court, n’arrivent pas à le durcir.
- Êtes-vous assistante sociale ?
C’est la première fois qu’elle l’entend parler. Sa voix n’a rien de masculin, pas assez grave pour appartenir à un homme, même si le ton est tranchant et sec. Elle sent un peu de colère et approuve d’un geste (pour moi, j’associe volontiers le geste à un mouvement de la main) de la tête. Dans son monde, l’agressivité est une attitude saine.
- Un peu. Je t’ai sauvé la vie en te ramassant dans cette ruelle. Je me considère donc en quelque sorte responsable.
- Si vous me disiez ce que vous désirez ?
Li sourit. Le chat vient de quitter son étagère et s’installe sur le bureau en repoussant une pile de documents qui finit sur le sol.
- Au début, je voulais t’éliminer. Tu as quand même tué un de mes hommes,(.) Point au lieu de virgule )Mais maintenant, je n’en suis plus convaincue, ajoute-t-elle pensivement.
Kayo hausse les épaules avec fatalité. Il ne se sent pas vraiment concerné. Il ressent l’envie de sortir, de se procurer un peu de drogue et de plonger à nouveau. La Chinoise le fixe avec intensité. Il connaît bien ce regard, il y devine de la curiosité, vraisemblablement une certaine attraction avec une légère pincée (touche ?) de dégoût, probablement de dédain.
- Peut-être ai-je des projets pour toi…
Il ne dit rien, observant à travers les fenêtres sales du bureau, le déchargement d’un camion qui vient de reculer dans le hangar. Des hommes en armes se déploient, pendant que d’autres transportent la cargaison. Il doute que les projets de madame Li correspondent à ses propres plans.
- Je peux te donner ce que tu n’as jamais obtenu.
Il tourne la tête vers la Chinoise, pas complètement, pour ne pas abandonner son petit spectacle personnel, (je ne comprends pas, c'est lui qui donne un spectacle ou c'est le déchargement du camion qui constitue un spectacle et dans ce cas, en quoi est-ce personnel ?) mais assez pour voir le visage souriant et mystérieux de son interlocutrice.
- C'est-à-dire ?
Elle caresse le chat entre les oreilles, contente d’avoir attiré pour la première fois la curiosité de Kayo. Ce mélange de féminité et de masculinité la fascine. (ou alors ce mélange masculinité féminité) Un esprit d’homme enfermé dans un corps de femme. À moins que cela ne soit l'inverse. Par instants, c'est à un mâle qu’elle parle, il en a les mouvements, la manière et aussi la mentalité et à d'autres moments elle se retrouve face à une femelle avide de plaire et de séduire. Elle devine la souffrance qu’il doit éprouver et le calvaire qu’il endure à chaque instant. Elle comprend son désir de destruction et sa plongée dans les rêves artificiels de la drogue. (superflu) Elle a décidé de l’emmener sur son propre chemin, dans sa quête de pouvoir, de le transformer et de lui donner une nouvelle existence.
- Je t’offre le respect que tu n’as jamais obtenu et une place parmi les autres.
Kayo éclate de rire.
- Êtes-vous Dieu ?
Le chat choisit de s’en aller tout comme le camion qui démarre bruyamment. (au moment où, pendant que) Oui, d'accord, le chat s'en va en même temps que le camion, mais là on a l'impression que le camion "choisit de s'en aller" ou que le chat démarre, bon, ça pourrait être drôle, mais comme le ton n'est pas à la rigolade....
Voilà voilà ! J'espère ne pas t'avoir trop embêtée avec mes remarques et que tu les prendras pour ce qu'elles sont : juste mon avis à moi seule. A toi de prendre et de laisser, je n'ai pas la science infuse !
Dernière édition par Corinne Lanneluc le Dim 9 Fév 2014 - 17:09, édité 3 fois
Re: Commentaires de Dérive
Merci !
Super d'avoir ce deuxième avis.
Je travaille sur les corrections du chapitre un. Certaines sont déjà faites d'ailleurs. Je re-post cela dans la semaine.
Super d'avoir ce deuxième avis.
Je travaille sur les corrections du chapitre un. Certaines sont déjà faites d'ailleurs. Je re-post cela dans la semaine.
Oceanywenty- Talent Habitué
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Ton univers m'évoque...
Juste pour vérifier que tu connais le livre de Mo Hayder, "Tokyo".
Roman fascinant que j'aurais aimé écrire ! GRRR !
En lisant ton texte, j'avais des images de ce roman qui se passe 1 chapitre sur 2 dans le Tokyo d'aujourd'hui et un chapitre sur 2 dans le Nankin de la guerre sino japonaise.
Roman fascinant que j'aurais aimé écrire ! GRRR !
En lisant ton texte, j'avais des images de ce roman qui se passe 1 chapitre sur 2 dans le Tokyo d'aujourd'hui et un chapitre sur 2 dans le Nankin de la guerre sino japonaise.
Re: Commentaires de Dérive
- Bêta lecture:
Il réintègre la cage humide et renoue avec la contemplation des rivières et des lacs.
Une semaine s’est écoulée depuis la conversation avec la Chinoise, une semaine qu’il attend, ou plutôt qu’elle attend, puisque lui connaît déjà la réponse. Il a pris sa décision dix heures auparavant, mais il ne veut pas que celle-ci paraisse précipitée, aussi, se résigne-t-il à patienter.
C’est donc seulement le matin qu’il communique au garde, qui, deux fois par jour, l’escorte aux toilettes et lui apporte sa nourriture, qu’il désire voir Li. Cet entre-deux est à mon avis mal placé, on perd le fil de ta phrase. Est-il important de savoir ces détails à propos du garde ?
Il suspecte que Li se vengera et le laissera poireauter à son tour (superflu). Après tout, elle est Chinoise et les Chinois sont retors. Sans doute qu’elle connaît connaît-elle également sa décision. Il aimerait croire que non, qu’il ma(î)trise parfaitement ses émotions, mais la femme est perspicace. Elle a aussi piqué sa curiosité. De toute manière, il ne pense pas avoir le choix. La suite ne dépend pas de lui.
Le respect, a-t-elle dit, il ne sait même pas ce que c’est. Depuis son adolescence, sa vision du monde est un cocktail d’humiliation et de moquerie. Il a passé sa vie à longer les murs, se cacher dans l’ombre pour échapper aux regards. Bien sûr, il y a eu Kelly. Kelly qui paraissait si différente, si attentionnée. Kelly encore plus sournoise et cruelle.
Il ferme les paupières et empêche les images d’envahir ses pensées. Il tremble, respire profondément et retrouve son calme.
Un homme apparaît trois heures plus tard. Pas le garde habituel, mais une espèce de gorille tatoué de la tête aux pieds, chauve, (virgule) avec des yeux méchants qui ne cessent de bouger.
Il déverrouille la porte et lui parle en mandarin, à moins que cela ne soit du cantonais ou Dieu sait quelsautresdialectesbarbares(plutôt au singulier ?). Comme Kayo demeure immobile, il répète en faisant des gestes. Il ne se révèle pas très doué dans l’art du mime mais le jeune homme suppose que le type l’invite à sortir. (il répète en s'accompagnant de gestes, pas très doué dans l'art du mime. Le jeune homme suppose [...].
(Ou autre chose dans ce goût car je ne suis pas satisfaite de ma formule.)
Il hésite quelques secondes pour la forme, se lève nonchalamment (péniblement, car la nonchalance est plus liée à l'abandon tranquille) comme si tout son corps le torturait (c'est son corps qui le torture ou bien c'est son corps qui est torturé ?) et franchit le seuil de la cage. Il ne parvient pas à s’abstenir de regarder derrière lui, comme pour mesurer l’étendue de son calvaire.
Impossible d'éviter un dernier regard sur l'étendue de son calvaire.
Il suit le gorille qui ralentit à plusieurs reprises, car il a décidé de ne pas marcher trop vite. Il n’est pas pressé. Autant qu’il s’en souvienne, mis à part mourir, il ne lui reste pas grand-chose d’autre à accomplir dans la vie.
Attention aux répétitions de il
Les mains dans les poches de son chandail, il traverse le hangar pour cette fois en sortir. Pourquoi "cette fois ?" Mais c'est sans doute lié à l'histoire, pour enfin en sortir, parce qu'il est resté longtemps prisonnier ? La lumière du jour, blafarde et grise,luiagresse ses yeux. Il les ferme durant un instant, oscille un peu, debout sur le sol fangeux, silhouette fragile au milieu des structures de métal rouillées.
L’homme lui lance un nouvel ordre en chinois et il se décide enfin à avancer vers la limousine noire garée à quelques mètres de lui. Tout naturellement, il s’installe sur la banquette arrière tandis que le tatoué prend le volant et démarre en faisant patiner les roues.
À travers, (suppr virgule) les vitres teintées, il regarde le paysage défiler. Ils sortent rapidement de la zone industrielle qui borde l’Hudson et se dirigent vers le Lincoln tunnel qui conduit à Manhattan. (le passage du "il" au "ils" me gêne). La circulation reste fluide, c’est vraisemblablement un week-end, il l’ignore, car il ne compte plus les jours depuis longtemps. Ils empruntent la ligne express réservée aux détenteurs d’un « Easy Pass » et s’engouffrent dans l’obscurité. Le détail du Easy Pass est-il indispensable ?
Une voiture de police les double, le flic tourne la tête vers eux, sans doute machinalement (vraiment utile ?) et continue sa route.
Ils descendent ensuite la 39e et virent vers la gauche pour s’engager dans la 6e avenue, qui se fraye un passage entre les immeubles qui s’élèvent (tendus ? pour éviter le "qui qui") vers le ciel, comme des offrandes à des (aux ?) dieux oubliés.
Un peu artificielle cette évocation de dieux oubliés, disons inattendue comme un cheveu sur la soupe, mais c'est subjectif, d'autres peuvent adorer, alors libre à toi évidemment.
Il n’était qu’un enfant quand ses parents s'établirent à New York, mais il se souvient de ce sentiment d’émerveillement qui l’avait envahi en sortant de Pen Station, perdu entre les immenses buildings. C’est l’image qu’il aurait voulu garder de ce pays (espace): grandeur etd’opportunité, cette sensation que dans la vie tout est possible.
Le rêve s’est écroulé pour virer au cauchemar. Peut-être que les dieux n’écoutent plus les hommes (virgule) à moins que ceux-cin’aient décidé qu’ils n’en avaient plus besoin. (pour éviter la répétition du n')
La limousine se dirige vers Central Park virgule se faufilant entre les taxis jaunes en maraudes, eux aussienglués dans la lenteur d’une nouvelle journée. Il regarde les chauffeurs, souvent des Indiens virgule et les observe le temps que le feunepasse au vert et que la voiturenese perde à nouveau dans la jungle de béton.
Ils tournent à gauche, roulent encore quelques minutes avant de stopper devant un imposant immeuble d’une dizaine d’étages. Le Chinois lui ordonne de descendre et lui indique une porte. Il s’exécute virgule un peu surpris, lève la tête, plus par habitude que par nécessité, et chemine vers le bâtiment. Il prend le temps de faire un détour de quelques mètres pour examiner la vitrine d’un bijoutier, le regard fixé sur le reflet de la limousine et le Chinois qui le surveille. Il ne sait pas trop où se diriger, juste cette porte qui l’attend et qu’il hésite à franchir. Il sent confusément que cela ne sera pas facile de revenir en arrière, que chaque pas est irréversible. Il se rassure en se disant qu’il lui reste toujours l’ultime sortie.
Pas le temps de finir, mille pardons. Je m'y remets dès que possible ! Juste une remarque sur ce dernier passage : je trouve la progression dans Manhattan un peu laborieuse et trop détaillée, même si je comprends qu'il est dur de résister à l'évocation de cette ville fascinante. La digression intérieure du ressenti de Kayo sur cette ville est encastrée un peu au chausse-pieds dans ce descriptif topographique.
Mais bon, je sens que je m'attache à ton personnage !!!!
Dernière édition par Corinne Lanneluc le Dim 9 Fév 2014 - 17:10, édité 3 fois
Commentaires de Dérive
Hello Oceanywenty !
Voici comme promis mes commentaires sur la suite du chapitre 2, toujours à prendre pour ce que ça vaut, c'est-à-dire que tu restes maître à bord !
J'avoue que je trouve cette 2 ème partie confuse. Je pense qu'il faudrait la retravailler. Le dialogue de fin est entrecoupé par la narration et on perd le fil par moments. Les déplacements des protagonistes dans l'espace sont-ils trop détaillés ?
C'est bizarre, je me retrouve à signaler des pièges dans lesquels je tombais moi-même. Moralité : on voit mieux les défauts des autres, c'est sans doute pour cela qu'il est utile de se faire relire par des yeux nouveaux.
On attend la suite !!!!
Voici comme promis mes commentaires sur la suite du chapitre 2, toujours à prendre pour ce que ça vaut, c'est-à-dire que tu restes maître à bord !
- Suite commentaires chapitre 2:
Il se décide (à quoi ? soit tu supprimes, soit : [Il se décide à pénétrer]) et pénètre dansl’habituelle hall (typique, caractéristique) des immeubles de luxe (suppr espace), avec leur gardien en uniforme, (suppr virgule) retranché derrière un comptoir immaculé. Sur le mur, un écran plat retransmet les nouvelles de CNN. Un incendie en Californie, un attentat en Irak, des morts en Palestine. Le monde n’a pas beaucoup changé depuis sa plongée en enfer. En tout cas, (je ne comprends pas le en tout cas) c’est un dimanche et il est huit heures trente du matin.
Le réceptionniste l’observe d’un air réprobateur. Le chandail noir et la démarche lente et chaloupée, qu’il adopte depuis qu’il vit dans la rue, ne lui plaisent pas. Voir si les 2 virgules sont indispensables.
Il patiente,prenantadopte cette attitude indifférente et distraite du touriste permanent (de l'éternel touriste ?),regardantregarde sansvraimenty prêter (une réelle) attention les tableaux accrochés au mur. Il jette un œil à l’extérieur, (Un coup d'œil à l'extérieur la limousine attend toujours. Le gorille est là pour s’assurer qu’il ne rebroussera pas chemin.
Il n’en a pas le temps. Le réceptionniste l’interpelle depuis son comptoir.
- Miss Satho?
Il (se) tourne lentement en entendant son nom. Il s’apprête à corriger le gardien, mais il s’enabstient, il se souvient qu’il ne veut plus discuter, ni même demander. Il hochedoncla tête,sonvisage dissimulé par la capuche.
Trop de "il"
Kayo se tourne lentement en entendant son nom. Il s’apprête à corriger le gardien, mais s’abstient, se souvient qu’il ne veut plus discuter, ni même demander. Il hoche la tête, visage dissimulé par la capuche.
- On vous attend au septième.
L’homme lui désigne l’ascenseur qui s’ouvre comme pour l’inviter (une invite) à entrer. L’intérieur est capitonné d’un tapis bordeaux, les boutons sont recouverts d’or (ou dorés à l'or fin pour éviter "couvert d'or" qui évoque une autre idée), ouen tout casd’une imitation, il songe à en démonter un, maisily renoncefinalementpar manque de temps.
Petit « ding » et il se retrouve sur un palier (Ding ! le voilà arrivé) face à une porte anonyme ; pas de nom,(répétition) pas de numéro. L’endroit est élégant virgule éclairé par des spots incrustés dans les boiseries du plafond. Le sol est en marbre et il y laisse des traces de pas. (Ses pas laissent des traces sur le sol en marbre.)
Il attend. Ce n’est pas très long, deux minutes tout au plus, et. La porte s’ouvre sur une femme d’une trentaine d’années, virgule cheveux couleur charbon élégamment ébouriffée(s), yeux bleus comme un ciel d’hiver.
- Kayo espace ?
Il hoche encore la tête. ou plutôt il hoche la tête à nouveau, bien qu'on ne se souvienne pas forcément qu'il ait déjà hoché la tête auparavant.
Elle l’invite à entrer(. Il) suit sans un mot, examinant(e) la pièce qui doit servir de salon :desfauteuils en cuir noir,desmeubles en laquede la même couleurassortis disposés sur des tapis d’Orient qui ne ressemblent pas à des imitations. (qui semblent être des originaux).
- Kate, lance la femme. Li m’a prévenue de ta venue. Tout est prêt.
pardon, mais j'avais oublié qu'il y avait une Kate quelque part, je ne comprends pas bien : c'est l'autre prénom de Kayo ?
Il regarde la main offerte (tendue) et finit par la prendre (se décide à la saisir), redoutant le contact de la peau. Elle est vêtue d’un jeans et d’un t-shirt blanc orné d’un symbole chinois. Elle marche pieds nus et l’entrai(î)ne dans l’appartement.
Attention au "elle" car juste avant tu parles d'une main : on a l'impression que c'est la main qui est vêtue d'un jeans et qui marche pieds nus .
- Elle ne m’a pas laissé beaucoup de temps… comme toujours.
On ne sait plus qui est qui
Elle rit et ils traversentunle living room de style moderne, avec (plus précis que "avec" ?) une table en verre et des chaises aux formes étranges. Ils s’engagentmaintenantdans un corridor et se dirigent vers la seule porte ouverte.
- Je t’ai préparé cette chambre.
Kayo ne répond pas. Il se sent perdu. La femme bavarde, indifférente à son mutisme. Elle examine les tiroirs des meublesenlaqués blanc, passe la main sur la couverture de poils (en fourrure ?) étendue sur le lit et lui fait visiter la salle de bains aux robinets en or et aux multiples miroirs qui semblent le narguer en dupliquant son reflet. (lourd)
- Je t’ai acheté des fringues comme elle m'a (comme elle me l'a) demandée suppr. Elle m’a envoyé une liste exacte de ce dont tu auras besoin. lourd et superflu (AMHA comme on dit ici)
Elle lui montre des jeans rigoureusement identiques, une pile de t-shirts et des sous-vêtements.
Il faut vraiment revoir ces "elle" qui désignent 2 personnes diff.
- Cela te convient-il ?
Il (qui est "il" ?) referme la porte un peu brusquement peut-être, car elle fait un pas en arrière, surprise.
- Quand viendra-t-elle?
Elle hausse les épaules, passant une main sur les bracelets de son poignet. Il remarque qu’elle porte un collier au cou, en argent, de l’épaisseur d’un doigt.
- Tu la connais… elle ne m’a rien expliqué. Juste de tout préparer et de t’installer.
Kayo fait demi-tour, plus vite qu’à son habitude, et remonte le couloir vers la salle à manger, puis vers l’ascenseur. La femme trotte derrière lui, le rattrape, mais ne le touche pas.
- Elle m’a demandé de te prévenir que sortir n’est pas une bonne idée.
Il s’arrête sur le palier, la main suspendue sur le bouton d'appel.
- Que t-as-t-elle dit d’autre? suppr s
Il pousse la commande.
- Que tu serais perdue, que tu ne parlerais pas beaucoup et que tu te décideraisde(à) partir.
moi aussi je suis perdue, il, elle, perdu ? perdue ?
La porte s’ouvre, sauf que cette fois (lourd) la cabine n’est pas vide, mais encombrée par la masse imposante du gorille tatoué. Il reste silencieux et se contente de lui barrer l’accès, les bras croisés, ses yeux de reptile le mettant en garde.
Kate le tire par le bras et ils battent en retraite dans l’appartement.
- Je ne les aime pas. Ils me font peur.
Elle jette un œil par le judas, mais le Chinois a disparu, avalé par l’ascenseur.
Elle se dirige vers la cuisine et il l’entend ouvrir une armoire, puis enclencher le distributeur de glaçons. Elle revient avec deux verres d’eau qu’ils boivent en silence devant la porte close.
- Je ne sais pas ce qu’il (qui ?) se passe, mais le mieux est de l’attendre. Tu peux te changer, prendre une douche et te reposer. Tu sembles fatiguée.
Il maitrise sa colère. C’est une sensation étrange qu’il ne ressent plus depuis un certain temps. C’est assez agréable de sentir la tension des muscles, le cœur battre un peu plus vite, et même les idées entrer en collision. S’il le pouvait, il serait très énervé, mais cela ne fait pas partie des sentiments qu’il peut encore éprouver, il se contente donc de profiter de l’état de confusion dans lequel il se trouve.
Il finit quand même (pourquoi quand même ? par rapport à quoi ?) par hocher la tête et se dirige lentement vers sa chambre. Kate l’observe, légèrement inquiète, en se demandant quel genre de monstre vient de surgir dans sa vie.
J'avoue que je trouve cette 2 ème partie confuse. Je pense qu'il faudrait la retravailler. Le dialogue de fin est entrecoupé par la narration et on perd le fil par moments. Les déplacements des protagonistes dans l'espace sont-ils trop détaillés ?
C'est bizarre, je me retrouve à signaler des pièges dans lesquels je tombais moi-même. Moralité : on voit mieux les défauts des autres, c'est sans doute pour cela qu'il est utile de se faire relire par des yeux nouveaux.
On attend la suite !!!!
Dernière édition par Corinne Lanneluc le Dim 9 Fév 2014 - 18:54, édité 1 fois
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