Une silhouette dans la lande - Nouvelle
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Une silhouette dans la lande - Nouvelle
Je tiens à informer mes futures lecteurs, je suis très inspirée apr la Bretagne. Donc, vous risquez de trouver plusieurs nouvelles sur ce thème. Certes, je suis consciente qu'il y a pas mal de clichés sur cette magnifique région dans ce texte, mais ce sont ces aspects qui font le charme de la Breizh...
Trois jours.
Cela fait trois jours que je suis là, chez moi. Car je ne suis pas d’ici, mais je me suis de suite sentie adoptée. J’ai renié mon pays pour cette terre si belle, pour ces odeurs d’océan et de lande. Aujourd’hui, il n’y a personne. Les touristes ont préféré rester à l’abri ne ce jour de pluie. Quelle idée ! Ils ne savent pas, eux.
Moi, je suis là. Je regarde le plage, devant moi. L’eau est claire, le sable est propre et les algues échouées sur la rive me rappellent le silence. Pas un bruit, seule la pluie. Les gouttes s’écrasent sur le goudron de la route, faisant ressortir son odeur sale, sa couleur noire.
Il pleut. Ma terre est belle quand il pleut, plus belle encore que sous le soleil ardent. C’est un pays gris, un pays venteux et froid, sauvage. Cette fierté sauvage se retrouve dans le caractère des habitants. Ils sont comme ça, il ne faut pas leur en vouloir. Ils sont comme leur terre, froids et gris au dehors mais tendres et lumineux au-dedans.
Je prends mon manteau et l’enfile lentement. Rien ne sert d’être pressée, la vie est longue et je suis jeune. Je ferme la porte derrière moi et descend les escaliers de la résidence. J’entends le murmure de l’eau qui ruisselle contre les vitres et je me hâte à sa rencontre. Je sors. Une bourrasque de vent manque de m’emporter, je n’ai pas peur, le vent est mon ami. Il me fait tanguer, me berce de ces bras forts et froids de marin. Il vient de la mer pour nous nourrir de son souffle revigorant.
Je prends l’un des petits chemins côtiers qui bordent les falaises. La bruyère mauve frémit sous les caresses du vent. La pluie fait ressortir son odeur, ses couleurs. Le ciel gris et lourd s’impose. Mais ces nuages de coton sali sont doux. Je n’ai pas peur. Je hume les parfums de la nature, j’entends quelques mouettes se chamailler au loin.
Je marche, longeant la côte, surplombant la mer. En cette terre, n’importe quel homme peut se sentir roi. Il lui suffit de prendre un chemin, étroit et sinueux, dominant l’océan. Alors il règne, scrutant les vagues et la houle moussante à l’horizon. C’est beau.
Alors, je tourne, laissant la mer. Je m’enfonce plus vers l’intérieur. Dès que l’océan disparaît de ma vue, je me retrouve dans un grand champ. Je regarde l’herbe foulée, écrasée et oubliée de ce lieu. Les touristes n’ont aucun respect, ils saccagent tout. Les alignements sont là, imposants. De grandes roches taillées assemblées pour désigner le soleil lors du solstice. A cette époque, les différentes branches se dirigent toutes vers un seul point : le soleil.
Ceci fait partie de nous, de notre histoire. Nous ne savons pas vraiment qui a construit ni quand. Nous savons qu’ils sont en nous, c’est tout. Nous savons que la nuit, les petits korrigans farceurs y dansent, entraînant les imprudents. Nous les laissons, ce sont nos frères. Ils vivent ici la nuit, et nous le jour, chacun son tour. Vous y croirez, vous n’y croirez pas on ne vous en voudra pas.
La mer m’appelle, j’y retourne. Je rejoins le manoir, le manoir du poète. Celui mort tragiquement, le manoir où tout fut drame. Cette grande bâtisse en ruine est le témoin de l’orgueil humain. Le poète exalté a construit sa demeure dominant la mer. Il voulait être le roi de cette vue de cette terre, dominant à jamais. L’homme ne règne en nos lieux que brièvement. Tout palais éternel ne peut subsister, le vent étant ici notre seul souverain. Le manoir fut donc un jour abandonné, et il n’en reste que des ruines que les visiteurs estivants se régalent à contempler.
Mes amis il me faut vous laisser, j’ai aimé partager avec vous ce bout de ma terre, ce morceau d’or, cette perle. Le vent m’enveloppe à nouveau, et la pluie a repris. Je m’enfonce dans la lande grise pour ne laisser qu’une silhouette indistincte. Car tout ici disparaît. On ne peut rien affirmer avoir vu, le vent et la pluie emportent tout, créent tout.
Peut être ais-je existé, peut être pas…
Une silhouette dans la lande.
Trois jours.
Cela fait trois jours que je suis là, chez moi. Car je ne suis pas d’ici, mais je me suis de suite sentie adoptée. J’ai renié mon pays pour cette terre si belle, pour ces odeurs d’océan et de lande. Aujourd’hui, il n’y a personne. Les touristes ont préféré rester à l’abri ne ce jour de pluie. Quelle idée ! Ils ne savent pas, eux.
Moi, je suis là. Je regarde le plage, devant moi. L’eau est claire, le sable est propre et les algues échouées sur la rive me rappellent le silence. Pas un bruit, seule la pluie. Les gouttes s’écrasent sur le goudron de la route, faisant ressortir son odeur sale, sa couleur noire.
Il pleut. Ma terre est belle quand il pleut, plus belle encore que sous le soleil ardent. C’est un pays gris, un pays venteux et froid, sauvage. Cette fierté sauvage se retrouve dans le caractère des habitants. Ils sont comme ça, il ne faut pas leur en vouloir. Ils sont comme leur terre, froids et gris au dehors mais tendres et lumineux au-dedans.
Je prends mon manteau et l’enfile lentement. Rien ne sert d’être pressée, la vie est longue et je suis jeune. Je ferme la porte derrière moi et descend les escaliers de la résidence. J’entends le murmure de l’eau qui ruisselle contre les vitres et je me hâte à sa rencontre. Je sors. Une bourrasque de vent manque de m’emporter, je n’ai pas peur, le vent est mon ami. Il me fait tanguer, me berce de ces bras forts et froids de marin. Il vient de la mer pour nous nourrir de son souffle revigorant.
Je prends l’un des petits chemins côtiers qui bordent les falaises. La bruyère mauve frémit sous les caresses du vent. La pluie fait ressortir son odeur, ses couleurs. Le ciel gris et lourd s’impose. Mais ces nuages de coton sali sont doux. Je n’ai pas peur. Je hume les parfums de la nature, j’entends quelques mouettes se chamailler au loin.
Je marche, longeant la côte, surplombant la mer. En cette terre, n’importe quel homme peut se sentir roi. Il lui suffit de prendre un chemin, étroit et sinueux, dominant l’océan. Alors il règne, scrutant les vagues et la houle moussante à l’horizon. C’est beau.
Alors, je tourne, laissant la mer. Je m’enfonce plus vers l’intérieur. Dès que l’océan disparaît de ma vue, je me retrouve dans un grand champ. Je regarde l’herbe foulée, écrasée et oubliée de ce lieu. Les touristes n’ont aucun respect, ils saccagent tout. Les alignements sont là, imposants. De grandes roches taillées assemblées pour désigner le soleil lors du solstice. A cette époque, les différentes branches se dirigent toutes vers un seul point : le soleil.
Ceci fait partie de nous, de notre histoire. Nous ne savons pas vraiment qui a construit ni quand. Nous savons qu’ils sont en nous, c’est tout. Nous savons que la nuit, les petits korrigans farceurs y dansent, entraînant les imprudents. Nous les laissons, ce sont nos frères. Ils vivent ici la nuit, et nous le jour, chacun son tour. Vous y croirez, vous n’y croirez pas on ne vous en voudra pas.
La mer m’appelle, j’y retourne. Je rejoins le manoir, le manoir du poète. Celui mort tragiquement, le manoir où tout fut drame. Cette grande bâtisse en ruine est le témoin de l’orgueil humain. Le poète exalté a construit sa demeure dominant la mer. Il voulait être le roi de cette vue de cette terre, dominant à jamais. L’homme ne règne en nos lieux que brièvement. Tout palais éternel ne peut subsister, le vent étant ici notre seul souverain. Le manoir fut donc un jour abandonné, et il n’en reste que des ruines que les visiteurs estivants se régalent à contempler.
Mes amis il me faut vous laisser, j’ai aimé partager avec vous ce bout de ma terre, ce morceau d’or, cette perle. Le vent m’enveloppe à nouveau, et la pluie a repris. Je m’enfonce dans la lande grise pour ne laisser qu’une silhouette indistincte. Car tout ici disparaît. On ne peut rien affirmer avoir vu, le vent et la pluie emportent tout, créent tout.
Peut être ais-je existé, peut être pas…
Re: Une silhouette dans la lande - Nouvelle
Je marche, longeant la côte, surplombant la mer. En cette terre, n’importe quel homme peut se sentir roi. Il lui suffit de prendre un chemin, étroit et sinueux, dominant l’océan. Alors il règne, scrutant les vagues et la houle moussante à l’horizon. C’est beau.
J'adore tout particullièrement ce passage.
En fait je vient de me rendre compte que c'est ta vision des choses que j'apprécie ^^.
En revanche :
Cette fierté sauvage se retrouve dans le caractère des habitants. Ils sont comme ça, il ne faut pas leur en vouloir. Ils sont comme leur terre, froids et gris au dehors mais tendres et lumineux au-dedans.
Les touristes n’ont aucun respect, ils saccagent tout.
Je ne comprend pas très bien ce que tu ressens par rapport aux touristes ?
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Re: Une silhouette dans la lande - Nouvelle
il me semble pourtant que c'est clair."Les touristes n’ont aucun respect, ils saccagent tout."
Je ne comprend pas très bien ce que tu ressens par rapport aux touristes ?
je n'apprécie pas leur comportement et leur mentalité.
Merci de ta lecture et ton avis.
Tu penses que je devrais étoffer le passage sur les touristes?
Re: Une silhouette dans la lande - Nouvelle
Je ne m'y connais pas très bien en matière de nouvelle, mais si tu hais les touristes autant que tu aimes la mer et son environnement cela devrait donner quelque chose d'intéressant !
Pardonnes moi de ne pas l'avoir vu en réalité j'ai confondu avec les "habitants"!
( Là aussi je pense que tu pourrais décrire un peu plus ton ressenti !!)
Après je te le dis je ne suis pas très expérimenté, mais si ça te sert, tant mieux !
Pardonnes moi de ne pas l'avoir vu en réalité j'ai confondu avec les "habitants"!
( Là aussi je pense que tu pourrais décrire un peu plus ton ressenti !!)
Après je te le dis je ne suis pas très expérimenté, mais si ça te sert, tant mieux !
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Re: Une silhouette dans la lande - Nouvelle
D'accord.
je peux effectivement dévellopper mon ressenti sur les habitants, ça enrichirait le texte.
je peux effectivement dévellopper mon ressenti sur les habitants, ça enrichirait le texte.
Re: Une silhouette dans la lande - Nouvelle
Jolie petite nouvelle.LinDaLyAh a écrit:Une silhouette dans la lande.
Trois jours.
Cela fait trois jours que je suis là, chez moi. Car je ne suis pas d’ici, mais je me suis de suite sentie adoptée. J’ai renié mon pays pour cette terre si belle, pour ces odeurs d’océan et de lande. Aujourd’hui, il n’y a personne. Les touristes ont préféré rester à l’abri en (ou de) ce jour de pluie. Quelle idée ! Ils ne savent pas, eux.
Moi, je suis là. Je regarde le plage, devant moi. L’eau est claire, le sable est propre et les algues échouées sur la rive me rappellent le silence. Pas un bruit, seule la pluie. Les gouttes s’écrasent sur le goudron de la route, faisant ressortir son odeur sale, sa couleur noire.
Il pleut. Ma terre est belle quand il pleut, plus belle encore que sous le soleil ardent. C’est un pays gris, un pays venteux et froid, sauvage. Cette fierté sauvage (pour éviter la répétition =>"farouche") se retrouve dans le caractère des habitants (ou "des bretons" histoire qu'on sache que tu parles de la Bretagne...). Ils sont comme ça, il ne faut pas leur en vouloir. Ils sont comme leur terre, froids et gris au dehors mais tendres et lumineux au-dedans.
Je prends mon manteau et l’enfile lentement. Rien ne sert d’être pressée, la vie est longue et je suis jeune. Je ferme la porte derrière moi et descends les escaliers de la résidence. J’entends le murmure de l’eau qui ruisselle contre les vitres et je me hâte à sa rencontre. Je sors. Une bourrasque de vent manque de m’emporter, je n’ai pas peur, le vent est mon ami. Il me fait tanguer, me berce de ces bras forts et froids (déjà trois froids en quelques lignes seulement => "glacés" voire "austère" pour montrer la rigueur du marin) de marin. Il vient de la mer pour nous nourrir de son souffle revigorant.
Je prends l’un des petits chemins côtiers qui bordent les falaises. La bruyère mauve frémit sous les caresses du vent. La pluie fait ressortir son odeur, ses couleurs. Le ciel gris et lourd s’impose. Mais ces nuages de coton sali sont doux. Je n’ai pas peur. Je hume les parfums de la nature, j’entends quelques mouettes se chamailler au loin.
Je marche, longeant la côte, surplombant la mer. En cette terre, n’importe quel homme peut se sentir roi. Il lui suffit de prendre un chemin, étroit et sinueux, dominant l’océan. Alors il règne, scrutant les vagues et la houle moussante à l’horizon. C’est beau.
Alors (tu peux supprimer l'un des "alors", surtout le second ^^), je tourne, laissant la mer. Je m’enfonce plus vers l’intérieur. Dès que l’océan disparaît de ma vue, je me retrouve dans un grand champ. Je regarde l’herbe foulée, écrasée et oubliée de ce lieu. Les touristes n’ont aucun respect, ils saccagent tout. Les alignements sont là, imposants. De grandes roches taillées et assemblées pour désigner le soleil lors du solstice. A cette époque, les différentes branches se dirigent toutes vers un seul point : le soleil.
Ceci fait partie de nous, de notre histoire. Nous ne savons pas vraiment qui a construit ni quand. Nous savons qu’ils sont en nous, c’est tout. Nous savons que la nuit, les petits korrigans farceurs y dansent, entraînant les imprudents. Nous les laissons, ce sont nos frères. Ils vivent ici la nuit, et nous le jour, chacun son tour. Vous y croirez, vous n’y croirez pas on ne vous en voudra pas.
La mer m’appelle, j’y retourne. Je rejoins le manoir, le manoir du poète. Celui mort tragiquement, le manoir où tout fut drame. Cette grande bâtisse en ruine est le témoin de l’orgueil humain. Le poète exalté a construit sa demeure dominant la mer. Il voulait être le roi de cette vue de cette terre, dominant (attention... répétition) à jamais. L’homme ne règne en nos lieux que brièvement. Tout palais éternel ne peut subsister, le vent étant ici notre seul souverain. Le manoir fut donc un jour abandonné, et il n’en reste que des ruines que les visiteurs estivaux se régalent à contempler.
Mes amis il me faut vous laisser, j’ai aimé partager avec vous ce bout de ma terre, ce morceau d’or, cette perle. Le vent m’enveloppe à nouveau, et la pluie a repris. Je m’enfonce dans la lande grise pour ne laisser qu’une silhouette indistincte. Car tout ici disparaît. On ne peut rien affirmer avoir vu, le vent et la pluie emportent tout, créent tout.
Peut être ais-je existé, peut être pas…
J'aime bien la fin et la morale bretonne.
Mais le reproche que je ferais c'est... tu n'as pas oublié de situer la région où tu te trouves? Parce que, s'il n'y avait pas eu le petit commentaire avant le texte, on aurait été incapable d'affirmer qu'il s'agissait de la Bretagne. Qui nous dit que tu n'étais outre-atlantique? Ou vers les côtes de la mer Baltique?
Donc voilà, situe bien, sinon, on ne comprend pas et on ne s'identifie pas.
Ensuite, cette nouvelle ressemble plus à un hommage, non?
Re: Une silhouette dans la lande - Nouvelle
Une sorte d'hommage? Possible...
Ouais, je vais peut être situer.
Merci de ta lecture et de ta correction
Ouais, je vais peut être situer.
Merci de ta lecture et de ta correction
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