l'Ecole de Rochefort
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l'Ecole de Rochefort
L'école de Rochefort !
Voilà, je livre un lien de wikipédia, j'ai honte, mais après tout c'est bien pratique pour ce faire une vue d'ensemble
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_de_Rochefort
Rochefort est une petite ville au nord d'Angers, il se trouve que j'habite ( j'habitais puisque là je suis sur Nantes ) à quelques kilomètres, qui, pendant la seconde guerre mondiale ( cette période disons , a accueillis un lot de poète que l'on nomme l'école de Rochefort.
Il se trouve aussi que mon éditeur ( passionné aussi de léo Ferré ) s'interesse beaucoup à ce groupe, qui est près d'ici, et qui, méconnu, à pourtant eu un rôle considérable et était en lien avec les plus grands poètes du temps, comme Max Jacob ... il a donc sorti, entre autres ( expositions ... ) une revue entièrement sur cette école avec les témoignages des ressortissants qu'il connaît bien, poèmes, manifestes, ..............
Donc je vous livre ici un poème de René Guy Cadou, que j'aime vraiment Oo
L'enfant précoce
Une lampe naquit sous la mer
Un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule
Le plus beau poème
Elle n'avait pas appris l'orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l'amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
« Et maintenant cherche ta vie ».
Et voici maintenant une exergue du même, une sorte de manifeste finalement ( recopié main s'il vous plait ! lol ) :
" Précisions sur l'Ecole de Rochefort
Depuis l'armistice, on attendait en vain la rentrée des classes. Sortez vos cartables, poètes ! On ouvre l'Ecole de Rochefort : première classe de poésie.
Avant tout vous autres, ne soyez pas dupes ! l'Ecole de Rochefort n'est pas une école, tout au plus une cour de récréation. Ne cherchez pas les marbres et les syntaxes derrière sa façade, les lignes difficiles au bord du tableau noir. L'écolier siffle les mains dans les poches le dos tourné au professeur.
Etrange école diriez vous ! Peut être ! mais avez vous déjà passé des nuits avec des camarades sous la lampe au milieu des souvenirs et des espoirs ? Et bien ! L'Ecole de Rochefort c'est ça ! Maison de passe de la Poésie ! On joue coeur sur table.
Nous sommes là parce que nous aimons bien, parce que nous avons quelques petites histoires à nous raconter. Que ceux qui veulent nous entendre s'élèvent à notre hauteur. Et Dieu merci ! Nous sommes bien petits.
Tu ne te lamenteras plus, Soeur Anne Poète au sommet de la Tour d'Ivoire. Jean BOUHIER et Pierre PENON se font la courte échelle. ils te frôlent déjà.
Ta main ! Et reprends pied sur la terre où nous sommes.
René Guy CADOU "
Si vous voulez en savoir plus, ou découvrir plus de poèmes ou de lettres ou interviews ou ... n'hésitez pas ! ( ou vos réactions quoi lol )
Re: l'Ecole de Rochefort
Bon alors je prends des passages d'interview, des textes totalement au pif
voilà pour aujourd'hui, excusez si je vais à mon rythme mais c''est que ce genre de texte on ne l'a pas sur internet, il faut le taper Oo
peut être que cela en intéressera quelques uns ...
- Spoiler:
Pour reprendre l'une de vos expressions : "la poésie c'est l'insaisissable oiseau de parole".
Jean Rousselot : Oui, il faut essayer quand même de l'attraper, il prend toutes les couleurs et toutes les formes ! Il n'est pas forcément tel oiseau, il peut être un autre, dans une autre langue ...
- Spoiler:
Cela se passait, aux rives de Loire, à Rochefort, dans un pays large et vert, bordé de collines, de châteaux et de sables. Dans cette contrée où les vignes et les roses ajoutent leurs parures à la couleur ardoise du ciel, un pharmacien : jean Bouhier, et un instituteur : René Guy Cadou, avaient décidé d'ôter le bâillon que l'Occupant tentait d'imposer à la poésie. Souvenons nous un instant du climat : chacun avançait à tâtons sur un parcours semé d'embûches, cherchant à reconnaître les amis sous le masque, à déceler l'adversaire sous la cordialité d'emprunt. 1941, c'est la guerre. Paris a faim. Paris a froid. L'Europe est un camp retranché. Les veilleurs de Londres et de Moscou chuchotent pendant que les bruits de bottes signalent l'approche d'une patrouille allemande dans la rue où les lampadaires sont éteints... Vichy prône une poésie "nationale et traditionnelle", piteusement enroulée autour d'un bâton de Maréchal; Aragon publie le Crève Coeur[/i. Pierre Seghers lance les premiers numéros de [i]POESIE 41 [/i. Max-Pol Fouchet édite la revue [i]FONTAINE, à Alger. En zone occupée, la poésie, cette dignité de l'homme, a officiellement disparue ...
Luc Bérimont
c'est vraiment bien écrit Oo a me fait penser à du Malraux un peu.
voilà pour aujourd'hui, excusez si je vais à mon rythme mais c''est que ce genre de texte on ne l'a pas sur internet, il faut le taper Oo
peut être que cela en intéressera quelques uns ...
Re: l'Ecole de Rochefort
Oui ça m'intéresse .
Effectivement, quand on dit école, on pense toujours aux pupitres et au tableau noir ... mais par exemple, l'Ecole de la Pléiade n'avait rien d'un établissement scolaire non plus x).
Mais pourquoi tous les poètes se sont réunis ici ? (excuse, j'ai pas vraiment lu le wikipédia alors si la réponse est dedans ...)
Effectivement, quand on dit école, on pense toujours aux pupitres et au tableau noir ... mais par exemple, l'Ecole de la Pléiade n'avait rien d'un établissement scolaire non plus x).
Mais pourquoi tous les poètes se sont réunis ici ? (excuse, j'ai pas vraiment lu le wikipédia alors si la réponse est dedans ...)
Re: l'Ecole de Rochefort
et bien, dans l'article il y a le nom des membres, mais c'est comme partout en poésie, chacun amène son réseau d'amis, tout le monde se cotoie Oo
Re: l'Ecole de Rochefort
Jean de la Loire
à Jean Bouhier
Ce soir, je plie mes vêtements de vagabond
L'été les a brûlés avec ses fruits, ses meules
je suis déshabillé du poids bleu des maisons
Le paysage tient à un fil, à un train
Ah ne voudras-tu pas me tendre cette main
Qui retient, qui empêche à jamais que l'on parte
ah, ne voudras-tu pas me la tendre, et demain
Mettre les bras en croix pour me barrer la porte
j'entends sonner la pluie sur d'immenses pays
La nuit verse comptant l'or mouillé, qui pourrit.
....
à Jean Bouhier
Ce soir, je plie mes vêtements de vagabond
L'été les a brûlés avec ses fruits, ses meules
je suis déshabillé du poids bleu des maisons
Le paysage tient à un fil, à un train
Ah ne voudras-tu pas me tendre cette main
Qui retient, qui empêche à jamais que l'on parte
ah, ne voudras-tu pas me la tendre, et demain
Mettre les bras en croix pour me barrer la porte
j'entends sonner la pluie sur d'immenses pays
La nuit verse comptant l'or mouillé, qui pourrit.
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