Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
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Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
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https://imperialdreamer.1fr1.net/t4548-fables-et-contes-d-odile-a-lerot-notre-heros#905783
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Dernière édition par MémoireDuTemps le Jeu 12 Sep 2013 - 20:50, édité 1 fois
MémoireDuTemps- Admin
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Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
Je vais être bref !
Je n'ai en effet pas grand chose à dire si ce n'est du bien ! J'apprécie particulièrement le ton que tu adoptes, comme à chaque fois dans tes fables, et qui cadre particulièrement avec la lettre et l'esprit de ce genre littéraire. Tu sais très bien adapté ton style à ton propos et c'est une grande qualité : le fond et la forme se rejoignent. C'est léger, distancié, teinté d'ironie, précis et intelligent.
Je ne suis pas allé dans le détail mais vraiment ton texte me paraît déjà bien abouti.
Je n'ai en effet pas grand chose à dire si ce n'est du bien ! J'apprécie particulièrement le ton que tu adoptes, comme à chaque fois dans tes fables, et qui cadre particulièrement avec la lettre et l'esprit de ce genre littéraire. Tu sais très bien adapté ton style à ton propos et c'est une grande qualité : le fond et la forme se rejoignent. C'est léger, distancié, teinté d'ironie, précis et intelligent.
Je ne suis pas allé dans le détail mais vraiment ton texte me paraît déjà bien abouti.
J'ai juste relevé ceci, en lisant :
Le nom fut prononcé assez fort ; tout le monde entendît (entendit)
Sinon, pour la fin, je crois que je préfère l'alternative. Mais c'est un avis tout à fait personnel. Je trouve que son côté abrupt et cruel convient mieux à l'esprit des fables... mais bon... c'est affaire d'appréciation...
Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
Merci Pilgrim, très contente que ça te plaise
Pour la faute, c'est corrigé
Pour la fin, tout dépend du public bien sûr, la fin alternative est un peu "brutale" pour les enfants... mais dans les concours et AT, elle passera parfaitement et comme ça je peux placer
"l’aulne s’orna d’une inscription batracienne"
Pour la faute, c'est corrigé
Pour la fin, tout dépend du public bien sûr, la fin alternative est un peu "brutale" pour les enfants... mais dans les concours et AT, elle passera parfaitement et comme ça je peux placer
"l’aulne s’orna d’une inscription batracienne"
MémoireDuTemps- Admin
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Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
Finalement, j'ai trouvé un AT dont la dead line est le 13 septembre via la poste, donc 16 h
Si un gentil membre pouvait jeter un regard d'ici là.
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MémoireDuTemps- Admin
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Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
Un animal monstrueux, poilu roux aux longues moustaches, donnait des petits coups de patte à une bête bien moins considérable ; sans doute morte. Le colosse remarqua alors les deux autres et courut vers eux. L’insecte se dissimula, la batracienne sauta à perdre haleine. Soudain, elle entendit : « Minette, minette ! Viens manger, la chatte. »
Bien que correct, ce passage me gêne un peu dans sa construction. Il manque peut-être des repères spatiaux. On a du mal à se représenter qui est où.
— Ramène-le où tu l’as ramassé, on ne veut pas de ÇA ici ! se scandalisa une autre tante.
La encore, phrase correcte, mais le "se scandalisa" me fait tiquer, il ne vient pas naturellement. Il arrive qu'on dise "je suis scandalisée" mais jamais "je me scandalise".
— Il faut le capturer, on va lui ouvrir le ventre et délivrer les grenouillets.
On aborde ici un sujet intéressant : la violence dans le conte destiné aux enfants. L'image ici est très forte, d'une violence insoutenable, pourtant elle passe bien, car le vocabulaire est bien choisi. Bien joué.
Les plus acrobates des lyncheurs avaient entamé l’ascension de l’arbre après avoir bousculé, puis piétiné Rainette.
Là en revanche, je pense que tu devrais t'abstenir d'employer des mots comme "lyncheurs" ou "lynchage". Ce sont des mots qui représentent une violence adulte, ils cadrent mal dans l'imaginaire d'un enfant.
— Menteuse, tu couvres un assassin aux babines sanglantes.
Cette réplique en revanche est géniale. Bien vu.
Blessée et pleine de sang, elle n’insista pas et s’enfuit en claudiquant.
Inutile de préciser qu'elle est pleine de sang. La scène de combat précédente, bien tournée du reste, est suffisamment implicite. Les contes des Grimm ou d'Andersen contenaient nombre de violences faîtes à l'individu, mais l'usage du sang ou de son image restaient taboues. on demeure dans la suggestion, le gore ne doit pas intervenir à mon sens.
Le côté gauche de sa poitrine était enfoncé et sanglant.
Pour la même raison, cette phrase devrait être modifiée. Dans l'imaginaire enfantin, on peut avoir mal, on peut être blessé, mourir parfois, mais quand un indien te tire une flèche dessus, tu tombes et tu as mal. Pareil si un voleur tire sur un gendarme. Un enfant ne s'imagine pas les ravages causés par une arme à feu ou le morbide spectacle d'une personne perdant son sang par une artère fémorale tranchée. Et l'auteur d'un conte doit respecter cette charte :)Cela signifie éviter les détails graphiques ou gore ou les tourner à la mode "enfantine" : j'ai mal, je suis blessé, je meurs, mais je garde mon intégrité physique.
Dans l'ensemble, un très bon texte, je n'ai pas relevé de coquilles. J'ai une nette préférence pour la fin alternative, qui implique un respect du héros, et une sorte de survivance au-delà de la mort. La gorge tranchée nette en moins cependant -c'est un sort de méchant. Dire que le héros ne se réveille pas est suffisamment triste en soi.
Les valeurs morales de ton conte sont multiples, c'est un beau plaidoyer pour la tolérance, l'acceptation de la différence, et un moratoire quand à l'utilisation sage de la violence. Cela se lit bien, et vite, et si tu l'expurges de la violence excessive, ça se lit facilement à un enfant.
Bien joué
Bien que correct, ce passage me gêne un peu dans sa construction. Il manque peut-être des repères spatiaux. On a du mal à se représenter qui est où.
— Ramène-le où tu l’as ramassé, on ne veut pas de ÇA ici ! se scandalisa une autre tante.
La encore, phrase correcte, mais le "se scandalisa" me fait tiquer, il ne vient pas naturellement. Il arrive qu'on dise "je suis scandalisée" mais jamais "je me scandalise".
— Il faut le capturer, on va lui ouvrir le ventre et délivrer les grenouillets.
On aborde ici un sujet intéressant : la violence dans le conte destiné aux enfants. L'image ici est très forte, d'une violence insoutenable, pourtant elle passe bien, car le vocabulaire est bien choisi. Bien joué.
Les plus acrobates des lyncheurs avaient entamé l’ascension de l’arbre après avoir bousculé, puis piétiné Rainette.
Là en revanche, je pense que tu devrais t'abstenir d'employer des mots comme "lyncheurs" ou "lynchage". Ce sont des mots qui représentent une violence adulte, ils cadrent mal dans l'imaginaire d'un enfant.
— Menteuse, tu couvres un assassin aux babines sanglantes.
Cette réplique en revanche est géniale. Bien vu.
Blessée et pleine de sang, elle n’insista pas et s’enfuit en claudiquant.
Inutile de préciser qu'elle est pleine de sang. La scène de combat précédente, bien tournée du reste, est suffisamment implicite. Les contes des Grimm ou d'Andersen contenaient nombre de violences faîtes à l'individu, mais l'usage du sang ou de son image restaient taboues. on demeure dans la suggestion, le gore ne doit pas intervenir à mon sens.
Le côté gauche de sa poitrine était enfoncé et sanglant.
Pour la même raison, cette phrase devrait être modifiée. Dans l'imaginaire enfantin, on peut avoir mal, on peut être blessé, mourir parfois, mais quand un indien te tire une flèche dessus, tu tombes et tu as mal. Pareil si un voleur tire sur un gendarme. Un enfant ne s'imagine pas les ravages causés par une arme à feu ou le morbide spectacle d'une personne perdant son sang par une artère fémorale tranchée. Et l'auteur d'un conte doit respecter cette charte :)Cela signifie éviter les détails graphiques ou gore ou les tourner à la mode "enfantine" : j'ai mal, je suis blessé, je meurs, mais je garde mon intégrité physique.
Dans l'ensemble, un très bon texte, je n'ai pas relevé de coquilles. J'ai une nette préférence pour la fin alternative, qui implique un respect du héros, et une sorte de survivance au-delà de la mort. La gorge tranchée nette en moins cependant -c'est un sort de méchant. Dire que le héros ne se réveille pas est suffisamment triste en soi.
Les valeurs morales de ton conte sont multiples, c'est un beau plaidoyer pour la tolérance, l'acceptation de la différence, et un moratoire quand à l'utilisation sage de la violence. Cela se lit bien, et vite, et si tu l'expurges de la violence excessive, ça se lit facilement à un enfant.
Bien joué
Shangry- Talent Hasardeux
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Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
Merci... tu as certainement raison et je vais modifier le côté gore.
Pour la fin je vais voir.
J'ai déjà prévu aussi, suite à la réflexion d'une lectrice, j'ai eu l'idée de modifier le titre trop suggestif d'une fin héroïque et titrer plutôt "Merci Lérot"... et lorsque le lérot s'en va de la mare, un des hostiles commentera "Merci, Lérot, on ne te retient pas" afin de ne pas suggérer la fin.
Je répondrai plus en détail plus tard
Pour la fin je vais voir.
J'ai déjà prévu aussi, suite à la réflexion d'une lectrice, j'ai eu l'idée de modifier le titre trop suggestif d'une fin héroïque et titrer plutôt "Merci Lérot"... et lorsque le lérot s'en va de la mare, un des hostiles commentera "Merci, Lérot, on ne te retient pas" afin de ne pas suggérer la fin.
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Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette fable. Tu maîtrises très bien ton sujet et j’avoue être parfois sortie de ma bêta lecture pour simplement m’immerger dans ce petit monde attrayant. Donc, j’ai certainement sauté des choses, mais je te livre ici mes premières pistes, qui bien sur, n’engagent que moi.
- bêta:
Une grenouille pistait Mimi Grillon sans prêter attention à l’éloignement de sa mare natale. Le soleil déclinait déjà lorsque la chassée, réfugiée trop haut pour sa chasseresse, engagea le dialogue. (j’adore cette entrée en matière)
— Hé, Rainette ! Tu te trompes de proie (je ne suis pas certaine qu’un grillon échappe à la voracité d’une grenouille) : ta race de batraciens préfère les volants.(je trouve que ça sonne faux) Peut être une interrogation à la place d’une affirmation ?)
— Je ne veux pas te croquer, j’ai déjà dîné. Tu m’as intriguée, je t’ai suivie, c’est tout. (super)
— Et tu t’es exilée loin de tes congénères (il me semble qu’il manque quelque chose là, Mimi s’étonne d’avoir fasciné une rainette jusqu’à l’avoir entraînée loin de ses congénères) ? La vie est dangereuse par ici. Regarde là-bas.
Un animal monstrueux, au pelage roux et aux longues moustaches, donnait des petits coups de patte à une bête bien moins considérable ; inerte, peut-être morte. Le colosse remarqua alors les deux autres (tu peux alléger ta phrase) et courut vers eux. L’insecte se dissimula (où), la batracienne sauta à perdre haleine. Le géant l’avait presque rattrapée lorsqu’une voix tonitrua : « Paprika ! Viens manger, le chat.(ça ne sonne pas très bien, en fait tu rajoutes ça pour indiquer à ton lecteur qu’il s’agit d’un chat et cela se remarque) »
La poursuite cessa faute de traqueur. « Ouf ! » se dit Rainette. Soulagée mais curieuse, elle se dirigea vers le gibier abandonné. Cela ressemblait à un jeune rat tout mignon. Il respirait encore, quoique blessé à la nuque. De nombreuses plaies apparaissaient ça et là. Elle sentit une forte compassion envers cet être si mal en point. Il allait mourir si…
Un bruit juste audible (un bruit est juste audible par définition) , l’eau. Son doux bruissement titilla le petit cerveau : lorsqu’il avait beaucoup plu, des rigoles, d’habitude asséchées, se formaient et écoulaient le surplus de liquide (inutile, on sait que tu parles de l’eau) vers sa mare. Un long et violent orage de grêle avait éclaté deux heures auparavant. Un ruisseau spontané était apparu à moins d’un mètre. (tu parles d’un bruit juste audible qui sous-entend que l’on ne peut voir ce qui le provoque, pourtant, il vient d’un ruisseau qui se trouve à un mètre)
Rainette avisa une feuille de platane de forme ad hoc, tombée juste à côté du corps(.)(je pense qu’ici, deux phrases seraient mieux, tu décris deux actions différentes) ; elle le roula dessus puis tira ce brancard de fortune jusqu’aux flots. Le courant était rapide et turbulent, ce qui ne perturba guère notre nageuse émérite, son fardeau reposant à l’arrière contre ses palmes, ses pattes avant le dirigeant. Elle arriva à son minuscule étang chéri.
La population batracienne était fort affairée à réparer les dégâts de la tourmente (super): têtards affolés, œufs éparpillés, chêne écroulé en pleine mare, nénuphars chavirés… Personne ne remarqua la revenante, sauf son grand-père, doyen et patriarche de la communauté. (super)
— Que nous amènes-tu là, Rainette ?
— Un jeune campagnol blessé.
— Non, non, ce n’est pas ce genre de rongeur. Regarde sa queue touffue et le noir autour de ses yeux : un lérot.
Le nom fut prononcé assez fort ; tout le monde entendit : « lérot »(un peu compliquée cette phrase). Chacun lâcha son occupation et se rapprocha.
— Tu es folle ! jugea sa mère. C’est un dangereux carnassier.
— Il va tuer nos enfants ! cria sa tante.
— Ramène-le où tu l’as ramassé, on ne veut pas de ÇA ici ! asséna une autre tante.
— On peut l’achever, il est trop faible pour se défendre, suggéra son père.
— Ou le noyer dans la vase, abonda son oncle.
Rainette était abasourdie par ces réactions. Elle pensait sauver un être et, au lieu de l’aider, ils condamnaient le moribond, et elle dans le même rejet (en fait, elle pensait que ses condisciples allaient sauver le moribond, non ?). Sauf son jumeau, Garulfo.
— Un animal rare, utile, il détruit les nuisibles, ceux qui nous piquent.
— Oui, soutint la désavouée. Il s’en ira une fois rétabli, j’y veillerai.
— Dans son état, nous ne risquons pas grand-chose, concéda le doyen. On avisera demain, et, en attendant, on se remet au travail, les grenouilles !
Rainette, Garulfo, deux de leurs jumelles et trois grenouillettes allongèrent le blessé sur un coin bien sec, nettoyèrent ses plaies et se relayèrent pour le veiller toute la nuit. Au matin, il avait survécu, mais il n’émergea de sa léthargie que le soir et mangea même quelques moustiques capturés par sa sauveuse.
— Tu sais, Lérot, je te soigne à une seule condition : ne jamais chasser un quelconque batracien de notre mare.
— Je ne tue pas les grenouilles ! À cette saison, je ne me nourris que de fruits ou d’insectes qui veulent gâcher mon repas.
— Tu grimpes aux arbres… comme nous ?
— Mieux, je peux courir à la verticale et même marcher au plafond ou à l’envers des branches.
— Ouah ! Et tu ne tombes jamais ?
— Ça m’est arrivé.
— Je reviens.
Un peu plus tard, elle réapparut en faisant rouler devant elle une grosse pêche.
— Il y a un pêcher pas loin, régale-toi.
— Oh merci !
Le lérot n’en mangea guère et d’ailleurs il se rendormit peu après. Son amie ressentait une sympathie grandissante pour ce rat dormant comme on le nomme parfois. Elle fut bien déçue par la réponse négative du patriarche à sa demande de le soigner jusqu’au complet rétablissement. Il accepta néanmoins de ne pas l’expulser tant qu’il resterait alité.
Durant plusieurs jours, le blessé ne put se lever ; cependant, le temps guérit souvent les plaies ; enfin il put marcher un peu et accompagner sa cueilleuse au pied de l’arbre fruitier.
La nature avait alors repris le dessus sur les colères du ciel et la sérénité retrouvée avait gagné tous les riverains du plan d’eau, y compris les prédateurs, et ce qui arrivait souvent se produisit.
— Au secours, au secours ! cria une jeune maman. Mes têtards ont disparu.
Une partie de la colonie se précipita ; elle leur expliqua qu’ils se baignaient sagement autour de la "branche", dernière relique du chêne abattu (j’adore ça), restée semi-immergée, bien utile aux tout jeunes en cas de danger. Elle avait repéré une belle libellule et l’avait poursuivie, délaissant sa surveillance quelques instants, « même pas une minute, » affirma-t-elle. Cela avait suffi. Une partie des batraciens plongea, d’autres examinèrent les rives. En l’attente du résultat des recherches, certains commentèrent.
— Un poisson ?
— Non, aucun ne ferait ça.
— Une couleuvre ?
— Un oiseau ?
— Ils n’auraient pas pu les kidnapper tous en si peu de temps.
— Le lérot ?
— Ça ne peut être que lui.
— Je vous avais prévenus. On aurait dû le tuer quand il ne pouvait pas se défendre.
— Il faut le capturer, on va lui ouvrir le ventre et délivrer les grenouillets.
— Ce sera trop tard, mais il aura mérité son sort.
— On devrait exterminer cette race de rats.
— Calmez-vous ! intervint le patriarche qui venait d’accourir. Attendons le retour des équipes de secours.
Personne ne l’écouta et un cortège se forma.
— On l’a vu au pêcher en compagnie de Rainette.
La foule se dirigea dans cette direction. Le convalescent grimpait avec prudence la verticale du tronc sous les encouragements de son amie. Il avait déjà posé ses pattes avant à l’envers d’une branche lorsque la populace arriva.
— À mort le rat !
— Rends-moi mes enfants.
— Descends de là qu’on s’explique.
Les plus acrobates des vengeurs avaient entamé l’ascension de l’arbre après avoir bousculé, puis piétiné Rainette. Celle-ci se releva furieuse. Sa tante lui révéla l’affaire.
— Halte ! Lérot n’y est pour rien, il se rééduquait avec moi depuis plusieurs heures.
— Menteuse, tu couvres un assassin aux babines sanglantes.
Le présumé coupable tenta de s’échapper en évoluant au-dessous d’une branchette vers son extrémité. Garulfo accourut lui aussi.
— Je confirme ce que dit ma jumelle.
Personne ne l’entendit car la branche se cassa sous le poids supplémentaire de deux batraciens qui continuaient la poursuite. Les trois tombèrent à terre. Déjà les plus vindicatifs se précipitaient sur le fuyard. Le patriarche arriva à ce moment, les bras chargés de têtards tout agités.
— Ils sont vivants !
Les agresseurs se calmèrent, le doyen raconta. Oui, ils avaient failli être attaqués et avaient pris peur. Ils s’étaient réfugiés alors dans un recoin de mare protégé par un rocher. Non ce n’était pas l’hôte de Rainette qui était le coupable.
— Un très gros poisson avec une énorme bouche ! affirma un des bambins.
— Il n’y a pas de brochets ici, s’étonna un justicier.
— Non, bien sûr, confirma le patriarche. Autrefois j’ai vu un monstre dans un fleuve, un silure. Je me demande si… Allons donc examiner les traces.
Tout le monde suivit le doyen délesté des jeunes qui garnissaient maintenant les pattes avant de la maman, et son dos. L’innocent et ses avocats emboîtèrent le pas à la procession.
Aucune trace ne fut relevée sur le refuge. L’un des têtards menacés hurla à nouveau.
— Là, là.
— Où ? demanda la mère.
— Là, cria un autre.
— Ce n’est qu’une loche ! sourit le patriarche. Vous ne risquez rien, elle ne mange pas les grenouilles ni les enfants.
La bonne humeur, le rire même devinrent généraux. Et les bisous de la mère soulagée à sa progéniture aussi.
— Rainette, il te faut prendre une décision maintenant, l’interpella le doyen. Chaque fois qu’il se passera un drame, on soupçonnera ton ami. Tu as vu ce qui vient de se produire. Il est presque rétabli, non ?
— Oui, bien sûr. Laisse-lui encore deux jours.
— Pas question, insista le patriarche. Tout de suite !
— Il a raison, affirma Lérot. Même si jamais je n’attaquerais des batraciens, certains m’accuseront toujours. Je dois partir maintenant.
— Si c’est ta décision.
Les deux amis s’éloignèrent ensemble.
— Merci Lérot, ironisa une tante de Rainette sur leur passage. Bon débarras, qu’on ne te revoie jamais !
La grenouille revint seule un peu plus tard, dépitée et emplie de tristesse.
Quelques jours s’écoulèrent. Les têtards de trois mois avaient totalement perdu leur appendice caudal et ressemblaient à des adultes, en réduction toutefois. Tradition oblige, le doyen regroupa la classe et, épaulé par quatre mères, il emmena ce petit monde au pied d’un jeune aulne pour y suivre leur premier cours d’escalade. Il avait toujours pris pareille tâche à cœur, lui, l’ascendant de cette belle famille qui constituait une majorité de la population batracienne du lieu ; même après la mort de sa dulcinée qui l’avait tant affecté. L’endroit était caché de la mare par une haie afin que les petits ne ressentent pas de honte lors de leurs primes grimpettes malhabiles.
Au pêcher, Rainette et Lérot s’étaient retrouvés : il voulait montrer à son amie son complet rétablissement. Ils s’élevaient toujours plus, si haut que la grenouille ne put suivre jusqu’au faîte.
— Je vois l’aulne, et les mamans, et le papy, et les grenouillets.
— Non, il ne faut pas les observer, ça intimide les gosses, ils vont te voir !
— Et… il se passe quelque chose, une bête les attaque.
— Quoi ?
— Horreur ! Une hermine.
Lors de sa descente rapide, il s’arrêta un instant au niveau de Rainette.
— Va vite prévenir la mare, moi je vais aider les jeunes.
Les deux grimpeurs dévalèrent le tronc bien plus vite qu’ils ne l’avaient escaladé. Déjà trois des mères avaient succombé et deux petits étaient blessés. Le doyen avait regroupé les survivants sous un buisson touffu. Au bout de sa course effrénée, le rat-bayard (peux tu me donner une explication, stp ?) sauta à la gorge de l’agresseuse (à vérifier, mon dico ne connaît pas cette version au féminin) qui ne l’avait pas vu venir. La morsure n’était pas assez profonde, l’ennemie secoua la tête pour le décrocher et ils roulèrent à terre. Il se dégagea et simula la fuite. Sans succès( c’est l’intention qu’il portait à la simulation de sa fuite qui est sans succés) car la prédatrice repéra les batraciens et sembla préférer des proies faciles. Le lérot revint à la charge. Mordue douloureusement à l’aine, l’herminette, cette fois, engagea la bagarre qui devint vite confuse. Des centaines de grenouilles vociférantes se rapprochaient maintenant. Blessée, elle (j’ai ressenti une petite confusion, peut être la nommer ?) n’insista pas et s’enfuit en claudiquant.
Le sauveur ne se relevait pas, Rainette se jeta sur lui.
— Non, non, pas toi !
Il s’étouffait, elle le secoua ; il ouvrit les yeux.
— Ne meurs pas, bats-toi !
— Je ne… peux pas… respirer…
Le côté gauche de sa poitrine était enfoncé et lacéré. Elle tenta de l’aider en pressant de ses pattes avant sur les côtes. Les autres s’étaient rapprochés. Ceux qui avaient poursuivi la carnassière revinrent et racontèrent que le chat voisin s’était délecté d’une proie si estropiée. Le lérot gémit.
— Tu me… fais… mal.
— Laisse-le, Rainette, intervint le doyen, c’est fini.
— Je sais.
Elle resta couchée sur le corps dont la vie s’évaporait.
— Merci, Lérot, tu es un héros !
Les grenouilles reprirent en chœur cette phrase. Les grenouillets entourèrent leur sauveur pour son ultime dormance.
Quelques jours après, l’aulne s’orna d’une inscription batracienne :« À Lérot, notre héros.La mare reconnaissante. »
Fin alternative.
Le sauveur ne se releva pas. Rainette se jeta sur lui et le serra très fort entre ses pattes avant. Elle ne se détacha de lui qu’après de longs moments, éplorée.
Plus tard, ceux qui avaient poursuivi la carnassière racontèrent que le chat voisin, celui qui avait agressé leur futur héros, s’était délecté d’une proie si estropiée. (embrouillé)
Quelques jours après, l’aulne s’orna d’une inscription batracienne :« À Lérot, notre héros, merci.La mare reconnaissante. »
Je préfère la deuxième fin, mais Aaaaaggghhhh c’est trop triste !!!!
Kwelly- Talent Confirmé
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Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
- V2 bis:
Oui, j’ai enlevé les références au sang et je détaillerai ce week end d’autres réponses ☺
Je modifie " Un bruit juste audible (un bruit est juste audible par définition) , l’eau. Son doux bruissement titilla le petit cerveau : lorsqu’il avait beaucoup plu, des rigoles, d’habitude asséchées, se formaient et écoulaient le surplus de liquide (inutile, on sait que tu parles de l’eau) vers sa mare." En " Un doux clapotis titilla le petit cerveau : lorsqu’il avait beaucoup plu, des rigoles, d’habitude asséchées, se formaient et écoulaient le surplus d’eau vers sa mare."…
c’est une rainette qui perçoit, elle est toute mimi et se guide bien plus au son et aux odeurs que nous ☺
Rainette avisa une feuille de platane de forme ad hoc, tombée juste à côté du corps(.)(je pense qu’ici, deux phrases seraient mieux, tu décris deux actions différentes) ; non, elle regarde autour, voit la feuille tombée lors de l’orage avant… pas trouvé d’autres mots plus adapté (et je ne veux pas dire
Rainette avisa une feuille de platane de forme ad hoc, qui était tombée lors de la tornade juste à côté de l’emplacement où se trouvait maintenant le corps
Le nom fut prononcé assez fort ; tout le monde entendit : « lérot »(un peu compliquée cette phrase). Mon ; remplace un pour que moins fluide
Elle pensait sauver un être et, au lieu de l’aider, ils condamnaient le moribond, et elle dans le même rejet (en fait, elle pensait que ses condisciples allaient sauver le moribond, non ?). Oui
le rat-bayard (peux tu me donner une explication, stp ?) en réalité le lérot est plus un nom presque "savant" car souvent, en province on lui donne 3 noms selon les régions : "loir des greniers" qui aurait perturbé ici "rat dormant" par exemple dans l’est "rat-bayard" dans le Nord à cause du noir autour des yeux, d’où mon utilisation ponctuelle selon les circonstances.
l’agresseuse (à vérifier, mon dico ne connaît pas cette version au féminin) vérifié sur TLF et wiki
Sans succès( c’est l’intention qu’il portait à la simulation de sa fuite qui est sans succés) Oui, il voulait la détourner des autres, le lérot est très rusé (j’ai assisté aux affrontements chat/lérot, il fait remarquablement le mort, marche vraiment à la verticale et au plafond et en face à face il est redoutable)
Plus tard, ceux qui avaient poursuivi la carnassière racontèrent que le chat voisin, celui qui avait agressé leur futur héros, s’était délecté d’une proie si estropiée. (embrouillé) je ne veux pas insister sur cela car la fin doit se concentrer sur la mort du héros, mais dire que l’autre, la "méchante" (sic), y est passée et ne reviendra pas menacer les grenouilles permet de clore et réintroduire le chat (au début je pensais le réutiliser pour l’attaque, mais il y a trop d’admirateurs du félin… et je ne pouvais le "punir", un lérot ne peut pas tuer un chat, ni une hermine !)
Merci Kwelly !
Je pense quand même choisir la première fin… parce qu’elle peut titiller le pathétique de certains jurés et qu’elle est moins brute… à moins que j’envoie les deux (?)
MémoireDuTemps- Admin
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Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
Une petite remarque sur la forme :
J'essaierais de formuler autrement à ta place .
Dans l'idée générale, l'histoire est mignonne ; mais il me manque une certaine morale.
Tu me diras que c'est le principe de la fable, mais cette fin est visible dès les premières lignes et reprend le schéma classique : "le persécuté de la communauté, méprisé par tous, sauve la communauté au sacrifice de sa propre vie pour prouver sa bonté."
Comment se fait-il que les grenouilles ne sachent pas que les Lérots ne mangent pas de têtards ?
Je préfère presque la fin alternative ; la première fin verse facilement dans le pathos.
Et ce n'est pas très utile, à mon sens.
Mais là, c'est un avis très subjectif ^^".
La fin de la phrase est assez lourde. Deux participes présents qui s'engagent sur deux propositions, ça épuise la phrase.Le courant était rapide et turbulent, ce qui ne perturba guère notre nageuse émérite, son fardeau reposant à l’arrière contre ses palmes, ses pattes avant le dirigeant.
J'essaierais de formuler autrement à ta place .
Dans l'idée générale, l'histoire est mignonne ; mais il me manque une certaine morale.
Tu me diras que c'est le principe de la fable, mais cette fin est visible dès les premières lignes et reprend le schéma classique : "le persécuté de la communauté, méprisé par tous, sauve la communauté au sacrifice de sa propre vie pour prouver sa bonté."
Comment se fait-il que les grenouilles ne sachent pas que les Lérots ne mangent pas de têtards ?
Je préfère presque la fin alternative ; la première fin verse facilement dans le pathos.
Et ce n'est pas très utile, à mon sens.
Mais là, c'est un avis très subjectif ^^".
Re: Commentaires Fables d'Odile: Merci Lérot (ex À Lérot, notre
Merci Pacô, pas encore de nouvelles pour l'AT, si ça passe pas, on verra bien, je recyclerai en améliorant, j'ai l'habitude mon but est quand même d'avoir écrit assez pour faire un recueil.Pacô a écrit:Une petite remarque sur la forme :La fin de la phrase est assez lourde. Deux participes présents qui s'engagent sur deux propositions, ça épuise la phrase.Le courant était rapide et turbulent, ce qui ne perturba guère notre nageuse émérite, son fardeau reposant à l’arrière contre ses palmes, ses pattes avant le dirigeant.
J'essaierais de formuler autrement à ta place Oui, ce n'est pas faux, ça, ce sera corrigé ! J'ai réécrit juste avant de l'envoyer pour que l'image soit compréhensible d'où mon inattention !
Dans l'idée générale, l'histoire est mignonne ; mais il me manque une certaine morale.
Tu me diras que c'est le principe de la fable, mais cette fin est visible dès les premières lignes et reprend le schéma classique : "le persécuté de la communauté, méprisé par tous, sauve la communauté au sacrifice de sa propre vie pour prouver sa bonté." oui bien sûr, mais plus que le persécuté, il a quand même été victime d'à priori parce qu'il était différent et a failli être lynché... Et malgré son innocence il est exclu de la communauté... le principe d'une fable est d'illustrer une morale, le trait peut être très gros et le thème est souvent choisi dans quelque chose de connu
Comment se fait-il que les grenouilles ne sachent pas que les Lérots ne mangent pas de têtards ? non les lérots peuvent manger des grenouilles ou têtards (comme des insectes, souris, oiseaux... leur critère : pas plus gros qu'eux, donc leurs rivaux vaincus par exemple)... si j'ai pris cet animal, outre que je le connais bien, c'est que c'est un prédateur (le plus carnassier dans les proches espèces, loirs et muscardins) et aussi frugivore, mais pas du tout rongeur pour sa nourriture. Mon choix est aussi parce que s'il est protégé en Europe, en France certains le traitent de nuisible (j'ai même vu une pub pour des pièges conçus pour lui dans un site écolo-bio alors qu'il est utile pour éliminer justement les nuisibles) et il a l'air si innocent avec ses yeux entourés de noir
Je préfère presque la fin alternative ; la première fin verse facilement dans le pathos.
Et ce n'est pas très utile, à mon sens.
Mais là, c'est un avis très subjectif ^^". oui, on me l'a dit, mais le pathos peut jouer aussi en sa faveur et puis la fin brutale n'est pas encore parfaite, ça viendra...
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