La Quarantaine

Deux mots sur l'auteur :
Lauréat du prix Nobel de littérature en 2008, Jean-Marie Gustave Le Clézio est considéré comme l'un des plus grands représentants de la littérature française contemporaine. Ses racines, française, britannique et mauricienne, fondent son goût prononcé pour le voyage et l'univers singulier de ses écrits. Lui qui passe sa vie à côtoyer et à faire connaître des civilisations menacées, comme celles des Amérindiens ou des Berbères, ne cache pas sa révolte face à la violence et à la bêtise du monde occidental. En quête d'une harmonie et d'un équilibre retrouvés avec la nature, Le Clézio choisit d'explorer un monde apaisé et des contrées lointaines . Son oeuvre, véritable hymne à la beauté et au partage, s'impose comme une réflexion nécessaire sur notre culture et une ouverture bénéfique à l'autre.

Résumé:
Ce livre est un récit inspiré par le séjour imposé que fit Alexis, son grand-père maternel, sur un îlot au large de l'île Maurice, à cause d'une épidémie de variole. Il met en scène deux frères, Léon et Jacques (alias Alexis), qui en 1891 retournent sur leur terre natale, l'île Maurice, à bord d'un navire. Mais une escale imprévue les force à vivre sur l'île Plate avec les autres passagers mis en quarantaine, deux cas de maladie suspecte ayant été déclarés sur le navire. Le rassemblement de ces voyageurs (européens, esclaves indiens) contraints à la cohabitation dans un lieu fermé est l'ingrédient principal de ce roman. Confrontés à la menace de la maladie, l'incertitude, l'angoisse, l'incompréhension, ils sont entièrement livrés à eux-mêmes. Les autorités mauriciennes, des planteurs riches qui dirigent l'île en sous-main, dont la famille de Jacques et Léon, préfèrent attendre que la maladie, la malnutrition et l'hostilité ethnique aient largement éclairci les rangs des habitants de l'île Plate avant de venir les délivrer. Mais Léon, l'adolescent, y découvrira aussi l'amour auprès de Suryavati, une jeune indienne. Il se séparera des siens, de sa famille, de sa terre pour disparaître avec elle vers une existence inconnue.

Première phrase:
«Dans la salle enfumée, éclairée par les quinquets, il est apparu.»

Morceau choisi:
«Que reste-t-il des émotions, des rêves, des désires quand on disparaît ? L'homme d'Aden, l'empoisonneur de Harrar sont-ils les mêmes que l'adolescent furieux qui poussa une nuit la porte du café de la rue Madame, son regard sombre passant sur un enfant de neuf ans qui était mon grand-père ? Je marche dans toutes ces rues, j'entends le bruit de mes talons qui résonne dans la nuit, rue Victor-Cousin, rue Serpente, place Maubert, dans les rues de la Contrescarpe. Celui que je cherche n'a plus de nom. Il est moins qu'une ombre, moins qu'une trace, moins qu'un fantôme. Il est en moi comme une vibration, comme un désir, un élan de l'imagination, une rebond du coeur, pour mieux m'envoler. D'ailleurs je prends demain l'avion pour l'autre bout du monde. L'autre extrémité du temps.»

Mon avis :
La Quarantaine est tout simplement un livre sublime. Je serais bien emprunté pour lui trouver un défaut (la couverture peu alléchante pour un non-amateur de Gaugin, peut-être, et encore...). Il m'est impossible de décrire l'émotion et l'atmosphère particulière qui se dégagent de ce récit. On le lit avec les yeux, avec la bouche, avec les oreilles pour mieux en ressentir la musique et les rythmes de la prose magnifique, les envols, les pauses, les retours, les fugues. La poésie ne vient pas au secours du roman pour en masquer faiblesses : elle naît de la prose elle-même.

mieux ou moins bien que désert?
je vais peut être tenter de me le procurer...

Impossible à dire. Je n'ai pas tout à fait terminé "Désert".
En tout cas pas moins bien, sans doute aussi génial, peut-être mieux.... Je ne peux pas trancher.
Une chose est sûre, ça vole haut dans tous les cas !

Mieux qu'un Guillaume Musso tu penses ? (parce que j'avais ça au programme moi, après mon Marc Levy, ou du Gavalda, je ne sais pas encore...)


Je suis déjà partiii

Fais gaffe, Kirlim, fais gaffe...

Amicalement, je te préviens, hein... comme ça...

Je sais sur quoi je m'aventure ^^

Mais bon, la réalité n'est pas vraiment mieux, je suis dans un stendhal, pas un de tes auteurs favoris non plus...

Stendhal ? Mais j'aime beaucoup Stendhal ! Même s'il a un peu tendance à sombrer dans le "La marquise sorti à 5 heures", parfois... Mais sinon j'adore aussi ses opinions :

"L'inaptitude complète des acheteurs de livres à juger de ce qu'ils payent fort cher a eu pour effet de dégrader la littérature française"

"Nous autres critiques sommes bien bons et bien condescendants d'accorder notre attention à la plupart des livres qui sont lancés chaque jour dans le monde. C'est une chose entendue que ceux que nous louons d'être un peu moins ennuyeux, vides et affectés que les autres seront totalement oubliés dans vingt ans"

C'est juste énorme ! ^^

Aaaah ! J'avais cru garder le souvenir que tu n'appréciais pas plus que ça ! Je me reprogramme alors : "MrSonge - aimer - Stendhal"