L'endettement de la France et la critique de l'euro

A savoir que seule la Russie a réussi à rembourser intégralement ses dettes et qu'elle a même une marge de 7,6% chaque année, selon les chiffres de 2009.

La France en est à 87% d'endettement de son PIB, ce qui revient à dire que nous sommes bientôt à un an de remboursement et que le budget de chaque nouvelle année doit servir à rembourser les emprunts de l'année passée et que tous les nouveaux projets sont étalés sur les années à venir.
Très pratique pour la dynamique d'un pays.

La Grèce, pire que nous, en est à 125% d'endettement, c'est-à-dire à plus d'une année (bien plus même !) pour rembourser ses emprunts.
Sachant que l'organisme qui note les états sur leur efficacité à tenir un bon remboursement (c'est-à-dire, si l'état est fiable) a dévalué sa note. Du coup, les intérêts des banques ont grimpé pour eux, ce qui accentuera un peu plus le pourcentage d'endettements. Un bon vieux cercle vicieux.

L'Allemagne et le Royaume-Uni sont dans le même caca que nous, avec la Sécu à gérer en moins.

Une proposition à l'Union Européenne a été, la semaine dernière (il me semble) d'aborder une politique de dés-euronification, c'est-à-dire, plutôt que d'embarquer les états membres dans l'euro, on leur enlèverait cette monnaie.
C'est donc toute la puissance de l'euro que l'on remet en cause : celui qu'on croyait bouclier pour l'UE s'avère être un véritable carcan puisque le pays en difficulté ne peut non seulement pas dévaluer sa propre monnaie pour rembourser ses frais puisque ce n'est pas sa monnaie nationale, mais peut aussi entraîner tous les autres états qui la partagent avec lui dans la mouise.
Ce sont les craintes de l'éminent économiste français, Jean-Pierre Fitoussi, qui conteste le dogmatisme de l'UE avec son euro hyper-puissant.
Il critique aussi la main mise de la banque de Francfort indépendante des états particuliers.

Personnellement, c'est une situation économique qui fait froid dans le dos. Rappelons-nous que Louis XVI avait convoqué les États-Généraux pour 95% de l'endettement du PIB. Chiffre vers lequel nous nous approchons dangereusement.

Certains économistes craignent, en plus de cela, que la crise ne revienne : l'argent du gouvernement injecté dans les banques sera bientôt épuisé et le système n'a pas changé, ce qui induira un retour aux problèmes de l'année dernière et un retour en force de la crise.
Bref, nous vivons plus dans les trente glorieuses, et ça se sent. Vous, français (ou suisses, ou belges ou de tout autre pays francophone ^^) qui vivez dans le même contexte que moi, que pensez-vous de toute cette cata économique ?

J'ai toujours été nulle en économie.
Ce que je vois c'est que les banques n'ont pas coulé malgré leurs pleurnicheries, que les traders continuent à "trader", que les riches s'enrichissent et profitent des pauvres, que le système commence à favoriser de plus en plus l'exploitation et l'esclavagisme des personnes ; en s'efforçant de payer toujours moins ses employés, en leur prétextant qu'ils doivent ce contenter de ce qu'ils ont du moment qu'ils ont un boulot, et que si ça ne leur convient pas, c'est la porte et qu'il n'y aura aucun souci pour les remplacer.
Les entreprises qui font des bénéfices, profitent du contexte économique pour licencier en misant sur la crise pour que les licenciements passent "inaperçus".

Franchement, euro ou pas euro (quoique le passage à l'euro a fortement favorisé la plongée de l'économie en permettant une inflation incroyable), le monde sombre dans les problèmes économiques depuis fort longtemps. Depuis les premières crises pétrolières en fait, il faut se rendre compte que la situation n'a jamais vraiment retrouvé un quelconque équilibre. De dettes en dettes, la balance s'alourdit, et ce pour tous les pays du monde.
J'ignore ce que tout cela va provoquer, mais ça ne sent pas bon.

L'euro a surtout été très bon pour les pays plus pauvres qui ont adhéré.
Au départ en tout cas.
Parce que l'euro a dépassé le dollar et que l'union Européenne a rivalisé avec les deux autres de la triade.
Mais les américains ont très mal pris le fait qu'ils soient devancés et ont donc fait un genre de blocus qui a fait du mal à l'économie de l'UE.

Bref, avec la crise aujourd'hui, le tout condensé donne de piètres résultats, au point qu'on en remet même en cause l'existence de l'Euro.
Pas de panique non plus, si certains pays seront peut-être "déseuronisé", la France ne le sera sans doute jamais !

Après, c'est un tableau effectivement noir que tu présentes. Moi je vois surtout l'inefficacité de l'ANPE et le moral des chômeurs en baisse constante. C'est très mauvais.
Surtout pour le pouvoir d'achat qui descend toujours plus et qui n'arrange rien nos activités économiques internes.

Bref, oui, va falloir trouver des solutions, mais quoi ?
Remonter les impôts ? Bof, surtout en période de crise.
Dévaluer sa monnaie ? Surement pas avec l'euro.
Faire des restrictions ? Sans doute, en virant des fonctionnaires et enlevant de plus en plus de remboursements de la SECU.
Mais un état sans fonctionnaire, ça rappelle l'Argentine qui était rentré en procédure de faillite.
Et puis c'est un cercle vicieux : ce sont les fonctionnaires qui gèrent la bonne conduite du pays. Si le pays va mal, on vire des fonctionnaires. Mais sans fonctionnaire, le pays ira encore plus mal. Alors on virera encore des fonctionnaires ?

Sans parler que le domaine social va en prendre un coup...

Pacô a écrit:Après, c'est un tableau effectivement noir que tu présentes. Moi je vois surtout l'inefficacité de l'ANPE et le moral des chômeurs en baisse constante. C'est très mauvais.
Surtout pour le pouvoir d'achat qui descend toujours plus et qui n'arrange rien nos activités économiques internes.

L'ANPE n'est plus là pour aider les chômeurs à trouver du travail. Ce temps-là est terminé. Ils ont tellement de monde, que leur but premier est de les radier pour avoir moins d'ASSEDIC à leur verser, car pour eux aussi, la crise est rude. Voilà la réalité.
Ils s'arrangent pour proposer aux chômeurs des boulots qui n'ont aucun rapport avec leurs compétences, leurs disponibilités, et ils espèrent ainsi que lorsque le chômeur refusera un travail plusieurs fois, ils pourront le radier en prétendant que cette personne ne fait aucun effort pour retrouver du boulot. Voilà la réalité.
Certes, certains chômeurs se complaisent dans leur situation, mais contrairement à ce que la plupart des gens pensent, une immense majorité de chômeurs VEUT BOSSER !!!

Qui paie les allocations ? Ceux qui travaillent.
Pourquoi il y a autant de chômeurs ? Parce que ceux qui travaillent veulent tirer toute la couverture à eux et ne veulent pas engager des gens qu'ils devront payer, qui leur coûteront des impôts, etc...

Je pense que le gros souci vient des impôts justement, qui sont beaucoup trop importants. Il n'est absolument pas normal que, dans certains domaines, la moitié du salaire parte aux impôts. Réduire les impôts, ce serait permettre aux patrons d'embaucher, les personnes embauchées coûteraient moins d'argent, et à la sécu (qui finance les CMU), et à la CAF (qui donne énormément d'aides), ces personnes embauchées auraient un meilleur pouvoir d'achat et hop, ça pourrait tourner de nouveau.
Mais voilà, les impôts sont le moteur de l'économie, dans notre monde. Et personne, ni l'Etat, ni les collectivités locales, n'est prêt à les baisser. A-t-on jamais vu un impôt être réduit ou disparaître ? A force de pomper les gens et les entreprises, faut pas s'étonner de la situation...
Tout est lié, et je souhaite bon courage à celui qui osera s'attaquer à cet énorme sac de noeuds.