La mairie de Paris débloque des fonds pour les libraires

J'ai vu ce soir au JT de BFM que la mairie de Paris avait enfin réagi face à la désertification des librairies - réduites de moitié - dans le quartier latin (101 fermetures pour 222 librairies d'il y a cinq ans).

La raison première : le coût des loyers, beaucoup plus accessibles aux grandes marques ou aux magasins de produits beaucoup plus consommés que des livres.

La mesure qui espère la réintégration d'une vingtaine de librairies d'ici 2014 voudrait le rachat de plusieurs espaces sur le quartier latin loué par la municipalité aux libraires, à de moindres coûts mais sous conditions.
Total de l'opération : 30 millions d'euros.

Cela vient à nous faire réfléchir sur une question plus globale : la fermeture des librairies.
Aujourd'hui, monter une librairie soi-même devient un risque financier majeur. Ne craignez-vous pas la désertification des petits libraires au profit des grandes enseignes comme FNAC ou VIRGIN STORE ?

Alors perso, je te dirai que dans le coin, c'est pas vraiment la désertification des petits libraires LoL On en trouve limite une à chaque coin de rue xD La plus connue étant la Librairie Mollat ^^

Mais c'est vrai que pour être plus générale, c'est tellement "plus simple" d'aller à Virgin où y'a de l'espace, où on peut rester planté devant un rayon pour lire quelques pages d'un bouquin sans que quelqu'un ne vienne vous demander si vous avez besoin de renseignements, que les petits libraires où il y a pourtant le plaisir d'aller fureter dans les étagères pour trouver quelques merveilles, viennent à disparaître.

Et puis, à l'heure actuelle, qui prend encore le temps de se poser pour lire un bouquin ?? Plus grand monde. On vit dans une société où tout va à 100 à l'heure. On ne pense plus à se détendre ou à s'évader devant un livre. Maintenant, c'est Internet ou la TV qui vend du rêve ...

Quoique dans une FNAC, j'ai souvent à faire à des vendeurs qui viennent me déranger aussi - et qui ne viennent pas quand j'ai besoin d'eux T_T.

Mais c'est vrai... c'est comme pour les supermarchés qui ont détrôné les épiciers...

Pacô a écrit:Quoique dans une FNAC, j'ai souvent à faire à des vendeurs qui viennent me déranger aussi - et qui ne viennent pas quand j'ai besoin d'eux T_T.

Mais c'est vrai... c'est comme pour les supermarchés qui ont détrôné les épiciers...

Ouais bah au Virgin à Bordeaux, t'es pas embêté en tout cas ^^ Tu peux faire ton choix tranquillou ^^ (J'aime pas la FNAC de Bordeaux, elle est mal organisée).

Ta comparaison est très juste. C'est toujours les "commerces de proximité" qui se font bouffer ...

Enfin le grand avantage de la fnac c'est que l'on trouve ce que l'on cherche tout de suite, et il y a du choix.

Par exemple, la Fnac de Paris, si j'ai besoin d'un truc très particulier, ya que là que je peux le trouver ^^

Mais les petits libraires sont plus sympas, et on peux trouver des vieux livres qu'il n'y a pas ailleurs

Je dois dire que personnellement, commerce de proximité ou grande surface, je m'en fiche assez royalement du moment que je peux trouver les bouquins que je veux et qu'on me laisse feuilleter ce que je veux en rayon sans devoir subir le regard meurtrier d'une jeune asperge de surveillance qui doit se retenir de me faire sauter la tête pour que j'arrête de « dénaturer la marchandise ».

Je dois même avouer que parfois, je préfère aller dans une grande surface qui ne se mêle que de vendre, et pas de tenter la critique littéraire, plutôt que de supporter les devantures de librairies remplies des torchons de la dernière rentrée littéraire, avec les fameux bandeaux, sur lesquelles les libraires notent leurs impressions du genre : « Un roman poignant. Jessica », « Une merveille d'humanité, d'humour grinçant et de tendresse. François », « Une fois ouvert, on ne peut plus lâcher ce livre avant la dernière page. Une merveille de suspens noir à souhait. Camille », « Une livre d'une sensibilité rare, qui mêle poésie et critique sociale sans compromis. Isabelle », « Très dérangeant et subversif. Marina » etc... Comme si tous les bouquins, jusqu'au plus révulsant, étaient des petits chef-d'œuvre ignorés. Au moins, dans les Fnac, par exemple, la plupart du temps, les vendeurs n'ont aucune illusion, ils vendent de tout, de la merde comme des diamants, et ils n'ennuient pas l'acheteur avec du baratin de magasinier démagogue.
Je n'ai rien contre les petites librairies de quartier conviviales, toussa toussa, gniagnia, mais je me retrouve quand même 90% du temps à fréquenter la plus grande chaine de librairies suisses, pour la simple et bonne raison que leur succursale de Lausanne est très grande, et remarquablement bien fournie dans tous les domaines. Et certaines jeunes libraires sont tout-à-fait sexy, en plus. Alors que demander de plus ?!

Bah le souci des grande succursales, justement, c'est ce qui c'est produit avec Microsoft : leur donner tout pouvoir c'est détruire justement la pluralité culturelle.
Personnellement, je n'ai encore jamais vu de petits libraires mettre des petits papiers avec des commentaires libidineux dessus... par contre, je croise fréquemment des rayons "FNAC" surexposés avec le dernier Twilight sous les projecteurs.
Et là je dis non !

Comme j'aime bien demander au boucher d'où vient sa viande, j'aime fréquenter une librairie dont le gérant est un minimum intéressé par la littérature - et non un vendeur qui est là pour son job d'été.
Pire encore, c'est en réduisant les commerces de proximités que les supermarchés ont ensuite eu le monopole pour exploiter les petits cultivateurs.
De même que Microsoft a eu longuement une politique de tarifs onéreux pour des logiciels qui n'en valaient pas le prix, pour des prestations qui ne nécessitaient pas tant de moyens (etc.) tout simplement parce qu'ils avaient un quasi-monopole.

C'est ce que je reproche : tant qu'il y a l'épicier du coin, il y a la concurrence "vente de masse" VS "vente de qualité".
Même chose pour les libraires : les vendeurs FNAC ne savent pas te conseiller sur un bouquin et si bientôt il n'existait plus de petits libraires, je ne saurais pas toujours quel livre est réellement bon - ou du moins avec une forte chance de me plaire. Et puis, c'est aussi l'asphyxie culturelle, sous des tonnes d'ouvrages, le petit nouveau passe inaperçu face aux grands succès commerciaux.
Tendance minimisée dans des librairies plus modestes.


Tiens, une information qui n'a rien à voir mais qui m'a fait sourire, la FNAC du 17ème arrondissement de Paris appartient à Kadhafi. Le slogan harangueur du JDD l'autre jour était de dire - dans un humour très noir j'en conviens - qu'acheter des livres à la FNAC des Ternes était contribué au financement du massacre des insurgés libanais.
Avis aux observateurs de ce constat.