IMPERIALDREAMER
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

+2
Pacô
Suu
6 participants

Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  Suu Dim 27 Mar 2011 - 19:26

La nouvelle est par ici. Merci d'avance pour vos commentaires.
Suu
Suu
Talent Hasardeux
Talent Hasardeux

Nombre de messages : 6
Votre talent : Écriture
Points : 12
Date d'inscription : 27/03/2011

Revenir en haut Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Re: Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  Pacô Dim 27 Mar 2011 - 22:36

Nouvelle assez macabre. On commence par un petit tour d'horizon avant de poursuivre par deux commentaires : l'un axé sur la forme et l'autre sur le fond.

L’intérieur de mon porte-monnaie compte soixante-dix euros et quelques cents.
=> les "cents" ce n'est pas plutôt pour les dollars ? On ne dit pas "centimes" à la française - et par extension à l'européenne ? Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] 621224

3 berceuses dans une langue antique.
=> privilégie l'écriture lettrée des chiffres : Trois

« Je me demandais si vous aviez besoin d'aide. » La marchande a une chevelure blonde qui descend sur ses seins, un tablier verdâtre les stop.
=> stoppe
=> suggestion : un tablier verdâtre les interrompt

je lui renvois un peu de ma joie.
=> renvoie

Moi, je n'ai pas de femme, personne à qui en offrir »
=> ponctuation : il manque un point.

A la fin de Sister September
=> accent sur le "A"

Lorsque tout le monde semble saoul, à ma ceinture de cuir,
=> le "à ma ceinture de cuir" est mal positionné puisqu'il semble faire référence à "tout le monde semble saoul" dans le sens où "tout le monde est saoul à ma ceinture de cuir".

A mes devants, un jeune couple se dispute.
=> accent sur le "A"

L’anneau tombe à mes pieds, je me penche pour la ramasser,
=> le ramasser, puisqu'il s'agit d'un anneau Wink.

Le clochard se laissait arborer d’une veste militaire
=> se laisser arborer... c'est correct tu crois ?

Il me tend une bouteille vide, je la pose plus loin.
=> avant de la poser... il doit peut être la saisir ?

A ces dernières paroles, il doit être 23h.
=> accent sur le "A"

A la fin de la soirée, soûle, elle resta allongée sur mon sofa.
=> accent sur le "A"

Appréciation linguistique :

Il y a une chose à laquelle il faut faire attention, même si pourtant ce pourrait paraître très futile comme application : c'est la présentation du texte.
Or le tiens est plutôt intéressant dans sa façon d'être narré mais il est horrible à regarder : pas d'attrait particulier, beaucoup de fouillis et beaucoup d'incorrections typographiques.
On va revisiter un peu la critique en décryptant les choses qui ne vont pas selon moi :

  • le texte manque d'aération
Quelle est ta stratégie pour découper tes paragraphes ? Dans cette nouvelle, c'est un peu au petit bonheur la chance. Pas de réelle logique : certains paragraphes ont deux ou trois informations différentes. D'autres amènent deux situations - par exemple le plan drague au café, puis la suite à l'appartement et enfin la conclusion du couteau Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] 621224.

D'autres ne parlent que d'un seul élément : l'aventure du clochard.

Ce peut paraître très inintéressant ce que je te raconte là, pourtant, il me semble que l'attention portée à l'organisation, à la structure du texte, est fondamentale : il faut être logique dans ses paragraphes, il faut soigner sa présentation et il faut aérer.

  • le texte ne respecte pas les consignes du dialogues
Avec un cours sur ImperialDream : http://imperialdream.fr/cours/19-les-dialogues-elements-efficaces-de-la-narration.html
Exemple :
« C’est pour moi ? Dit-elle. »
Tu devrais plutôt l'écrire :
« C’est pour moi ? » dit-elle.
Le verbe de l'incise ne prend pas de majuscule, malgré la suggestion de ton traitement de texte Wink.

Premièrement, tu ne respectes pas tellement les règles du dialogue en ne suivant ni l'école française ni l'école anglo-saxonne.
Pour rappel, l'école française est adepte des guillemets entrant et fermant, dont chaque réplique est marquée par un tiret allongée, tandis que l'école anglo-saxonne n'emploie que les tirets pour faire parler.
Or toi, tu utilises les guillemets, mais seulement les guillemets : même pour les répliques.

Là encore, ce pourrait paraître une remarque futile pourtant, ces techniques orientent la compréhension du texte et de la situation. Un guillemet fermant indique la fin de la conversation ; or une ligne en dessous, un autre guillemet s'ouvre.
On ne sait finalement plus qui dit quoi, surtout que tu es avare en incise - ce qui n'est pas un mal en soi, puisqu'il faut effectivement les limiter.

Pire encore, tu mélanges les techniques pour la pensée et la parole : j'avoue que ta situation est compliquée. Théoriquement, lorsqu'on utilse la méthode de dialogue à la française, l'Imprimerie recommande d'utiliser le simple italique pour les pensées.
Cependant, l'utilisation des italiques pour toi correspond aux paroles des chansons.

Je te propose alors d'utiliser la méthode anglo-saxonne : que des tirets pour les paroles, des guillemets pour les pensées et de l'italique pour les paroles de chanson.
Si tu as mieux, fais avec ton instinct Wink.

  • le texte a quelques soucis de ponctuation
Tu oublies des accents de temps en temps - notamment sur les "A" et tu ne fermes pas tes phrases par des points.
L'Académie Française donne un exemple flagrant pour justifier l'utilisation des accents sur une phrase. Elle prend le contexte suivant : un journal publie en Une le titre suivant :
"L'HOMME TUE"
La déclaration peut prendre deux significations différentes : soit il tue soit il a été tué ; d'où l'importance des accents.

Même chose pour les points : ce sont des repères nécessaires à la compréhension du texte. Il peuvent paraître inutile dans certaines situations, pourtant, ils assurent la qualité du texte.
Tu as aussi des manques de rigueur dans la construction des phrases : la ponctuation semble t'être un outil qui raccorde les morceaux de ta pensée. Elle doit faire mieux que ça : elle doit structurer les phrases.
Prenons un exemple dans ton texte :
J’observe le fourreau de ma lame, il est doré avec sur le côté, un mot peint à l’encre, Evil.
Les virgules ne sont ici pas adaptées. Pour te donner un repère, on dit qu'il ne faut pas plus de deux virgules dans une petite phrase - en moyenne.
Et ici c'est vérifié. Je te suggère par exemple ce type de ponctuation :
J’observe le fourreau de ma lame ; il est doré avec sur le côté. Un mot est peint à l’encre : Evil.
J'ai même du modifier un peu la syntaxe en rajoutant le verbe "être". La compréhension est sans doute plus aisée avec ma formulation qu'avec la tienne.

Dans un sens très général, il faut être rigoureux avec la ponctuation : elle permet de manière très psychologique d'induire si un texte est "propre" ou non.

  • le texte a quelques incohérences syntaxiques et structurales
Prenons l'exemple qui m'est resté en mémoire :
Il me tend une bouteille vide, je la pose plus loin.
J'ai dit dans le relevé que tu oubliais de préciser qu'il saisissait la bouteille. Il est évident que si l'on réfléchit cinq minutes, l'on comprend qu'avant de la poser, le narrateur saisit la bouteille.
Cependant, ce genre de rupture structurale induit en erreur : on se demande quelques instants qui est ce "je" et l'on visualise mal la scène.
Un auteur doit au contraire chercher à bien rendre sa situation, qu'elle soit la plus claire possible à son lecteur. Ce genre de rupture n'est pas souhaité car elle forme ce que l'on appelle un "bruit sémantique" : en d'autres termes, elle corrompt la compréhension du texte par des éléments qui sont donnés par l'émetteur (l'auteur) mais incompris par le récepteur (le lecteur). Le "bruit sémantique" est ce qui est au milieu : pourquoi l'information, la scène etc. est mal transmise ?

Une rupture structurale est un élément de réponse ; il y en d'autres, comme les incohérences syntaxiques. Ce peut être les mauvais accords - il n'y a rien à signaler de ce côté là pour toi - ou le mauvais positionnement d'une proposition dans une phrase.
Exemple :
Lorsque tout le monde semble saoul, à ma ceinture de cuir, je sors mon couteau de son étui
Comme dit dans le relevé, "à ma ceinture de cuir" ainsi positionné induit en erreur puisque semble, selon la logique de la phrase, s'accrocher à "tout le monde" et non à "mon couteau".
Il faut donc penser à bien concevoir la phrase et faire la logique de syntaxe Wink.

Enfin, avec tous ces points négatifs, tu vas croire que je suis un réel tyran.
Non, ton texte présente aussi plusieurs aspects positifs :

  • la présence des paroles de chanson
Selon moi, elles rythment la progression du récit. Elles sont un élément fondamental ; dommage cependant que parfois, elles ne suivent pas dans leur profondeur l'acte de meurtre en lui-même.

  • le point de vue interne renforce l'approche psychologique du personnage
Je pense qu'il y aurait un "il" ce narrateur ferait moins froid dans le dos. C'est un bon point pour attirer le lecteur directement sur ce qui fait peur, directement sur les pensées "directes" du narrateur.
Le point de vue "je", s'il est employé à bon escient, renforce l'angoisse - et dans un sens général, la profondeur - du texte.

  • l'abondance de dialogues donne une dimension théâtrale au récit
Et ils forment un genre de tragédie romancée. Parfois les dialogues sont inefficaces. Ici, mis à part leur mauvaise présentation, ils donnent une importance à la situation : ils renforcent l'angoisse du récit. Ils sont moteur de la situation, tout semble passer par l'approche du meurtrier. Ce qui fait d'ailleurs contraste avec l'approche de la fleuriste.

En conclusion, sur un aspect formel, le texte est - très - mal présenté mais il comporte plusieurs atouts qui lui rattrapent sa faute. Notamment, les artifices pour augmenter l'angoisse du récit et dépeindre la psychologie du narrateur sont bien développés et employés : un point fondamental du récit.
Je regrette néanmoins qu'il n'y ait pas plus de longues réflexions sur la conception de son univers, de sa condition etc. Mais ça a déjà plus attrait à une critique de fond Wink.

Appréciation du récit :

Le texte fait froid dans le dos ; je pense que c'est ce que tu recherchais au départ.
Par contre, il ne me semble pas assez poussé. Pour deux raisons :

  • le développement manque de réflexions
Si tu nous montres plusieurs épisodes sanglants, si tu nous insères dans diverses situations et si tu nous montres plusieurs actes barbares, le texte manque néanmoins, selon moi, d'un élément clé de l'angoisse : la réflexion.
Comme Stephen King aime beaucoup développer la psychologie de ses personnages, tu devrais tenter de nous "convaincre" que sa vision des choses est tout à fait naturelle. C'est ce que j'appelle : la réflexion.

Pour moi, ce narrateur nous montre sous différents aspects qu'il est ignoble et qu'il se contre-fout de la morale.
Maintenant, l'idée est de savoir : pourquoi ?

Tu nous parles vaguement de sa mère battue et décédée sous les coups de son père. Vague cliché. Cependant, je ne crois pas que tous les fils de mère battue viennent à massacrer des innocents au couteau.
Alors pourquoi ?

  • la conclusion est trop abrupte
En effet, pour moi, la fin du récit est... radicale. Je veux bien que c'est une nouvelle et que la "chute" soit rapide, mais tout de même.
Déjà, je visualise très mal la scène : il se plante le couteau à côté de la fille ? Celle-ci ne dit rien ? Celle ne s'étonne pas que son futur mec se plante une lame dans l'avant-bas au point de se sectionner les tendons des muscles ?
Étrange.

Il manque donc une petite rigueur à ce niveau là.

Sinon, j'ai quelques questions en vrac :

  1. Pourquoi il tombe amoureux de la fleuriste ?
  2. A quoi sert l'adolescente en photo du clochard ?
  3. Pourquoi tue-t-il le clochard spécialement et surtout, pourquoi est-ce que c'est "son tour" ?
  4. Pourquoi cette chanson lui trotte-t-il dans la tête ?

En conclusion, le texte est macabre et rend bien l'atmosphère que tu souhaitais probablement nous soumettre. Cependant, il a encore quelques petits impairs que tu devrais revoir, notamment pour renforcer l'angoisse et clarifier la conclusion.
Tu peux aussi rajouter quelques éléments qui répondraient d'emblée à mes quatre questions - sauf si c'est moi qui ai mal lu. En ce cas, je t'enjoins à tout m'expliquer.

Par ailleurs, cette critique ne s'attribue aucune sainte parole : tu restes maître de ton texte et tu appliques les corrections que tu veux. Cette critique est avant tout ici pour te donner des éléments d'amélioration, selon mon point de vue.

Par ailleurs, dis-moi si elle te semble utile Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] 621224.
Bonne nuit !
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Re: Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  Suu Lun 28 Mar 2011 - 12:28

Tout d'abord,

bonjour Pacô, merci de ta lecture et de la patience qu'il a dû te falloir pour ton commentaire.

J'ai bien tout noté sur les corrections orthographiques et j'ai bien tout emmagasiné dans mes cellules grises. C'est pourquoi, je vais répondre à tes questions :

Pourquoi il tombe amoureux de la fleuriste ?
Je n'en sais pas plus que toi. On me l'a déjà reproché, celui de ne pas avoir décrit le coup de foudre, ce que j'aurai dû faire et ce que je ferais dans mes prochains exercices littéraires. Mais sinon, il tombe amoureux parce que c'est comme ça.
A quoi sert l'adolescente en photo du clochard ?
Elle sert à donner de la personnalité au SDF, à faire en sorte que l'on soit un tant soit peu ému lors de son assassinat.
Pourquoi tue-t-il le clochard spécialement et surtout, pourquoi est-ce que c'est "son tour" ?
Parce qu'il n'a pas put tuer les gitans. Le "C'est ton tour", c'était au départ pour dire qu'il a foutu la vie de la fille en l'air et que maintenant c'est "à son tour" d'avoir sa vie foutue.
Pourquoi cette chanson lui trotte-t-il dans la tête ?
En fait il ne s'agit pas d'une chanson mais de plusieurs mais là encore, je ne l'ai peut-être pas suffisamment bien décrit.
Suu
Suu
Talent Hasardeux
Talent Hasardeux

Nombre de messages : 6
Votre talent : Écriture
Points : 12
Date d'inscription : 27/03/2011

Revenir en haut Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Re: Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  Marie D Mer 30 Mar 2011 - 20:56

Bonsoir,

Pacô fait de tels commentaires, qu'il est difficile de passer derrière tellement il passe tout au crible (je ne peux que l'en louer d'ailleurs).

Je rajouterai donc une chose sur la forme qui m'a un peu gênée: dans ton dernier paragraphe tu passes du présent ("je prends une Triple, elle, un simple déca’.") au passé ("nous discutions de tout, surtout de rien.").
Je soupçonne qu'il s'agit en fait de deux moments différents, tu veux représenter le temps qui a passé. Mais le fait que ce soit dans le même paragraphe, et qu'il n'y ait pas de transition (genre " deux heures plus tard"...) perturbe un peu.
Voilà ce n'est pas grand-chose mais je voulais te le signaler.
Les mots ou phrases de transition sont parfois essentiels pour ne pas perdre le lecteur.

Au niveau du fond j'ai beaucoup aimé l'ambiance, mais je me suis posé à peu près les mêmes questions que Pacô, et j'aurais aimé que tu creuses un peu plus la psychologie du tueur, sans le rendre totalement limpide, ça l'aurait affadi.
Il est effrayant, mais il aurait pu l'être plus.
Et bizarrement, moi, j'aurais bien aimé que l'histoire se termine mal (qu'il ne réussisse pas à se maîtriser et soit "malheureux" de son geste), même si j'ai compris dès le début (via ton résumé) comment serait à peu près la chute. Mais ça c'est extrêmement subjectif^^

Bref le sujet est très intéressant et attractif, mais ça mériterait un petit retravail.
Voili!
Marie D
Marie D
Talent Génial
Talent Génial

Féminin Nombre de messages : 646
Age : 38
Localisation : A la bibliothèque
Emploi/loisirs : doctorante; en cours de rédaction de thèse, et prof d'archéologie à la fac à l'occasion^^
Votre talent : Écriture
Points : 387
Date d'inscription : 13/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Re: Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  Pilgrim Jeu 31 Mar 2011 - 21:05

Je me permets de te livrer aussi quelques commentaires.

Je ne m'attarderai pas sur les fautes typgraphiques ; Pacô a été assez complet dessus, je crois.
Avant de commencer ma revue, je préciserai que j'ai plutôt aimé ton texte, ton personnage, la façon dont tu le fais vivre.

Sur la forme, j'ai noté quelques erreurs. Je ne suis pas un intégriste de la syntaxe. J'apprécie même qu'on la malmène, la détourne, la torture pour donner de la saveur ou du relief à un texte. Cependant, parfois, cela peut aussi lui nuire.
J'ai constaté que tu prenais pas mal de liberté avec elle, parfois c'est heureux, d'autres fois un peu moins. Je t'indiquerai les cas qui m'ont gêné. A toi d'en tenir compte ou pas !!!

rouge : orthographe/grammaire ; vert : commentaire/suggestion ; bleu : répétition

Pourquoi les gens ont tous des montres au poignet ? Le temps est une chose étrange, un sale truc qui dicte nos activités. La seule et unique notion temporelle que je possède se trouve dans la chanson (je trouve cette formulation un peu vague et pas très claire. On comprend après qu'il mesure le temps en chanson, que la chanson est son unité de mesure (une sorte de sablier). La trouvaille est intéressante mais tu devrais trouver des termes un peu plus précis pour l'expliciter à ce niveau de la nouvelle (notion est trop vague !) et développer cette bonne idée) . J'avance dans les quartiers riches. Tu m'as érigé avec l'enfer que tu souhaites. Je n'ai pas eu à te vendre. Tu as jeté ton argent dans le bordel du bien. L’intérieur de mon porte-monnaie compte soixante-dix euros et quelques centimes. (J'allègerais cette phrase) Fixe (l'adjectif ne me paraît pas le meilleur ici), je suis face au supermarché. Entre ma cigarette et l'envie d'alcool, je suis le prince à l'envie légère (j'aime bien !). En rentrant, la caissière, crinière brune et courte, un épais T-shirt portant la marque Monop cache sa petite obésité (J'aime bien aussi) . Elle dévisage ma tenue déglinguée. Doc Marteens, Loden, slim et un vieux pull, sont les vêtements que je traine. L'allée est parfumée, une fleuriste a posé un stand à l'entrée. Mon odorat est séduit par les bouquets fleuris. Je m'arrête un instant.
« Vous cherchez quelque chose ? »
Le chœur chante doucement. Trois berceuses dans une langue antique.
« Excusez-moi ? » Je retire un instant mon casque.
« Je me demandais si vous aviez besoin d'aide. » La marchande a une chevelure blonde qui descend sur ses seins, un tablier verdâtre les interromps (interrompt).
« La senteur des lieux m’a arrêté, je désirais regarder. » (senteur ne me semble pas du meilleur effet !) La femme sourit, je lui renvoie un peu de ma joie (c'est du second degré ?!!! ). En haut de l’enseigne, l'horloge indique 8h34. « Les fleurs rendent heureux. Moi, je n'ai pas de femme, personne à qui en offrir. » Derrière un bol à bougies, près du comptoir, la dame aux doigts fins y dépose minutieusement une botte de tulipes.
« Salope, je vais ballonner tes yeux et les écraser au burin avant de violer ton petit cul saignant. »
Ses yeux d'un bleu mer, me regardent, par vagues. (je supprimerais les virgules) « Vous voulez autre chose ? »
« Merci. » Je repositionne mon Walkman. La nuit, je m'allonge sur mon lit et pense à ta vie.
A la fin de Sister September qui comptait (tu utilises déjà ce verbe plus haut à propos du porte-monnaie) trois minutes quarante-six, je savais qu'il était à peu près 9h35. Je pense à la mort, à me détruire.

Au crépuscule j’ai rencontré trois gitans avec lesquels j'ai bu du bon whisky, un Jack Daniel's. Je me demande comment des déchets peuvent se payer de tels festins. Le sang, l'odeur et sa douceur… Tout le monde semble saoul. A ma ceinture de cuir, je sors mon couteau de son étui (la formulation me semble maladroite) et ce dans l’espoir d’écorcher quelqu'un, n'importe qui. Mais mêmes (même) ivres, ils étaient conscients. Ma passion pour l’anatomie humaine se retrouvait en suspend (suspens) et de toute façon, cela ne faisait que retarder l’inévitable. Nietzsche disait que la vie sans musique était tout simplement (tout simplement alourdit !) une erreur, une fatigue, un exil. Les paroles reprennent. Je continue à me demander (répétition) tout (tous) ces jours comment grandir de la manière dont on vagabonde (alors cette phrase, il faudrait la reprendre parce qu'elle n'est pas correcte et du coup on n'y comprend pas grand chose !) . Une bouteille de Grant’s plus tard et je suis reparti. « Vers où ? Qu’en sais-je ? » A mes devants, (devant moi) un jeune couple se dispute. Le garçon grand et fin envoi (envoie) (pourquoi pas jette) une bague au loin pendant que sa rousse le frappe à coup (coups) de sac à main. Son conjoint lui rit au nez. L’anneau tombe à mes pieds, je me penche pour le ramasser, mon genou craque. Elle (si c'est l'anneau ; c'est il ) est banale, j’hésite à (le) lui rendre mais je titube de trop. (dans ce passage tu passes un peu trop du coq à l'âne, tu devrais mettre un peu plus de liant dans ta narration) Plusieurs choses me rendent (répétition)triste, certaines peuvent même me rendre fou. (Pourquoi dit-il cela, à ce moment-là ?) J’avale un Tersian 25 mg, deux Valiums 5 mg, un Immovane 10 mg et un Zyprexa 10 mg. (il fait ça devant le couple ? Qu'est-il advenu du couple ? de la bague ?) Quinze minutes passent, mon mental a décliné. J’ai sommeil, cela fait deux nuits que je ne dors plus. Mon esprit s’écarte (s'écarte ne me semble pas approprié : s'embrume ? se disloque ? se détraque ? ...) , (je mettrais un point virgule) la vie, je n’ai su en être digne, je répands la mort. Qu'importe le nombre de fois où tu m'as dit que tu voulais partir. Qu'importe le nombre de nuits où tu as menti, éveillé. Contre quelques billets, un junkie m’a prêté son matelas pendant qu’il partait se bourrer la gueule avec son chien. Il a laissé ses affaires ici. J’observe le fourreau de ma lame, il est doré avec sur le côté, un mot peint à l’encre, Evil. Dans le kadi (caddie) du sans-abri, j’aperçois un pot de têtes brulées. J’en prends une, le goût acidulé part (s'estompe ? se dissipe ?) vite, ce qui me déçoit. Dans ma jeunesse, ils étaient plus forts. En plein rêve, je me revois petit… cette période où mon père égorgeait les porcs. Le soir, déchiré au whisky, il battait ma mère, elle en est morte. Maman…

« Hips » Le clochard se laissait arborer d’une veste militaire (aïe la syntaxe !!! "Se laisser arborer de" n'est pas correct. Pourquoi ne pas écrire plus simplement : le clochard arborait une veste) qui engloutissait (engloutir ne me semble pas non plus approprié. Dissimuler ? camoufler ? enserrer ?) une flopée de pulls trop grands (pourquoi l'imparfait alors que tu étais au présent ?) . Son chien, un labrador noir et maigre bordait le malheur (j'aime bien ça : border le malheur !). Il avait le regard triste, presque éteint.
« Je t’ai pris une… »
Sans me laisser finir. « Tu as… zoupla… bien raison. » Il me tend une bouteille vide, je la saisie (saisis) pour la poser plus loin. (et voilà que tu repasses au présent ! ???)« Tu vas faire quoi maintenant ? » Je fronce les sourcils.
« Demain, hips. Je revois ma copine… une sacrée nana, mon vieux… Oh putain ! » Il tombe près de moi, manquant d’écraser le cabot. « Ah… voilà. Je la… vois une fois par mois. Regarde. » L’homme sort une photo de sa poche, une jolie adolescente. On peut y voir une écharpe en soie rouge qui défend (défend fait bizarre ici mais pourquoi pas) son cou.
« Elle est jolie. »
« Hey ! Pas touche ou je t’explo… wha... » il s’allonge. « T’explose… le crâne. »
« Je rigole, dors. »
« Euh, ouais… »
Adossé au mur, j’hume les odeurs de la ville. Pardonnez-moi Mère. A ces dernières paroles, il doit être 23h. La ville est salement vide. Il commence à faire froid. Agenouillé devant mon camarade, je lève mon poignard face à mon visage comme pour ( "face à mon visage comme pour" est maladroit et un peu lourd. Je simplifierais !) donner un coup froid et sec dans le thorax du mec. Je frappe.
« Mon… frère. Qu’est ce que tu fais ? »
« Ta gueule, minable. C’est ton tour. » Le manche danse sous mes doigts, j’appuie et remue l’instrument tranchant au milieu de ses tripes. « Les samouraïs se faisaient ça eux-mêmes, hara kiri. Un peu de courage, connard, saloperie de jouet. » Je retire l’arme pour l’égorger comme me l’avait enseigné papa.

De retour chez la fleuriste, j’achète un bouquet de roses pour une somme de vingt-quatre euros. Il est 10h56. Le lendemain, je reviens plut tôt pour l’offrir à la vendeuse.
« C’est pour moi ? Dit-elle. »
« Pour votre regard. »
« Je le reconnais, vous l’avez acheté hier. »
« Vous accepteriez de prendre un café ? »
D’une petite moue (incorrect dans la phrase) , elle réfléchit. « C’est d’accord. »

Au bar du Rivalto, je prends une Triple, elle, un simple déca’. Ma compagne trempe deux sucres dedans. Je l’observe.
« Vous êtes discret me lance t’elle. » (lance-t-elle)
« Vous aussi. » Elle rit. « Votre rire est délicat. »
« Vous me draguez ? »
« Voyons, nous sommes passé (passés) (je supprimerais passés : nous sommes au-dessus de ça.) au dessus de ça. » Avant de la quitter, je l’invite à prendre un verre chez moi. Elle me suit, je lui demande de rester sur le palier quelques minutes, le temps de ranger la pile de vêtements qui est entassé (entassée) sur mon fauteuil, mon lit et même au sol (si c'est à la fois sur le fauteuil, le lit et le sol, c'est qu'il y a plusieurs piles !!!) . J’allume un bâton d’encens senteur jasmin puis je disperse une vingtaine de bougies pour enfin éteindre la lumière et laisser une ambiance décontractée. J’ouvre la porte et tend la main pour qu’elle la saisisse. « Viens. » Elle m’attrape le poignet.
« C’est beau ici. Tout est à sa place, parfaitement rangé. »
« Il s’agit pourtant d’une chambre des plus banales. »
Autour d’une table où le porc était roti, nous discutions de tout, surtout de rien. (pourquoi l'imparfait ?!!!)
« Alors comme ça vous êtes un vagabond ? »
« Je vais par ci, par là, ici et là. »
Ma demoiselle prit une gorgée de vin blanc pendant que je buvais mon rhum orange.
A la fin de la soirée, soûle, elle resta allongée sur mon sofa. Ses épaules contre les miennes, un sentiment de protection parcourait mes veines, la volonté de rester (répétition) près d’elle. Je caressais ses cheveux et découvrait (découvrais) sa poitrine à nue (dénudée ?) . Le fourreau de mon couteau me gratte (passage au présent !!) , il réclame du sang neuf, du sang pur. « Non. » lui dis-je. Il me démange de plus en plus. Sa malédiction m’ordonne de lui trancher d’abord les mains, puis les pieds. « Non » répétai-je (passage au passé simple !) . L’éclatement de mes cellules (??? je ne comprends pas trop... Je parlerais plutôt de pulsions pour ma part...) fut trop fort, je dégaine (passage au présent) et lutte pour ne pas tuer cette demoiselle d’amour (j'affirmerais ici davantage le côté schizo, le combat qu'il mène contre lui-même). Mes doigts ne purent (passage au passé)s’empêcher d’effleurer son cou. Je vis des hommes cadavériques (cadavres) , chacun de ceux (tous ces hommes) que j’ai éventrés, égorgés, tués. Cette vision semblait voler mon âme (je trouve bizarre cette formulation). Une âme faucheuse d’existence. Je suis droitier mais c’est de la main gauche que j’attrape le wakizashi (passage au présent) . J’attaque, mon avant-bras droit fit (passé !!!) barrage, ce qui a pour effet de le transpercer. Le sang coule, les os crient. Je ne pourrais plus jamais tuer, mes muscles sont foutus. Je vivrai pour elle. C’est mieux ainsi.

Attention à garder une certaine cohérence dans l'usage des temps !

Voilà, j'en ai fini ! Bien entendu, tu fais ce que tu veux de ces remarques !
Pilgrim
Pilgrim
Talent Confirmé
Talent Confirmé

Masculin Nombre de messages : 390
Votre talent : Écriture
Points : 242
Date d'inscription : 12/07/2010

http://benoitcamus.eklablog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Re: Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  Lauryn Sam 2 Avr 2011 - 16:06

Après tout ce qui a été dit sur la forme, je vais juste me contenter d'un avis sur le contenu.

Habituellement, je ne suis pas fan des récits à la première personne mais là, je dois bien avouer que cela donne une réelle dimension à l'histoire et contribue fortement à l'ambiance. Les dialogues sont bien dosés : plus nombreux, ils auraient nuit à l'ensemble. Toutefois, j'ai regretté que l'on ne découvre pas plus en profondeur le caractère du "héros", qu'il ne livre pas plus de pensées intérieures, histoire de développer davantage son côté sombre.

J'ai eu aussi du mal entre la transition avec le clochard et le retour chez la fleuriste : trop brutal à mon goût. J'aurai, là aussi, aimé ressentir la situation avec plus de force, grâce à des pensées des personnages par exemple, ou par une description plus poussée de la fin du passage avec le clochard.

Voilà mon ressenti. Moi qui n'aime pas trop le macabre, j'ai trouvé cette nouvelle intéressante et elle mériterait d'être améliorée.
Lauryn
Lauryn
Talent Habitué
Talent Habitué

Féminin Nombre de messages : 137
Age : 50
Localisation : Tourlaville
Votre talent : Écriture
Points : 147
Date d'inscription : 14/01/2011

http://www.lydie-blaizot.fr

Revenir en haut Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Re: Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  MémoireDuTemps Ven 15 Avr 2011 - 11:47

Bonjour Suu, j'ai lu ton texte ce matin. Je ne vais pas revenir sur ce qu'a dit Paco et d'autres. L'idée de départ est intéressante et sa conclusion aussi.
Mais entre les deux, j'ai eu l'impression que tu progressais par saut, car cela manque de logique parce que tu n'affiches finalement rien sur le personnage principal. A-t-il une motivation à part faire ressentir sa haine en trucidant son prochain ? Je n'ai pas l'impression que tu donnes une justification à ses crimes - à part faire comme papa me l'a appris -.
Ton lecteur a besoin d'un minimum...
Est-ce de la lâcheté de ne pas s'attaquer aux gitans ? Plus ou moins tu donnes un peu de ressenti mais uniquement son regret de ne pas l'avoir osé, mais sans aller jusqu'à ce qu'il s'interroge sur la trouille tout simplement, ils sont je crois 3 et lui seul, même avec son couteau, il a peu de chance.
S'il ressentait cela alors peut-être on comprendrait mieux qu'il trouve un clochard solitaire pour assouvir sa haine ou, et ça je l'ignore, une manière de vomir le trop-plein d’alcool et de médicaments sous une forme un rien sanglante.
Ensuite la fleuriste… Alors pourquoi accepte-t-elle ? Le rire du tueur suffit-il à la motiver pour suivre chez lui un homme qui n’a sans doute pas récupéré de sa cuite de la veille et qui doit, au moins son haleine, être un rien peu amène…
La raison de se mutiler est quand même peu crédible, pour ne pas blesser la belle dans une pulsion incontrôlable…
Il y a des plus, c’est violent, peu de gens osent décrire la violence gratuite et finalement cela rappelle le peu de motivations des voyous d’«Orange mécanique», il ya peu de fautes, cela peut plaire
il ne faudrait pas grand chose pour que le lecteur soit plus intéressé que par le seul côté voyeur. En disciplinant un peu tes écrits, en choisissant un temps principal, en décrivant un peu plus, en premier lieu les motivations du tueur, cela crédibilisera ton message : un tueur sans pitié mais couard se transforme en amoureux mutilé d’une belle fleuriste.
Courage ! Le bêta-regard est souvent cruel… au début, mais après quel plaisir de voir le résultat avec plus ou moins, c’est selon, de retravail !

ps : certains de mes écrits sont bien plus violents que celui-ci, je ne suis donc pas choquée Very Happy
MémoireDuTemps
MémoireDuTemps
Admin

Féminin Nombre de messages : 1517
Age : 53
Localisation : À l'est, là où les lérots vont boire
Emploi/loisirs : lérotte numérique
Votre talent : Écriture
Points : 867
Date d'inscription : 12/02/2011

Revenir en haut Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Re: Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  Pacô Mar 3 Mai 2011 - 20:28

Est-ce que tu es encore présent Suu ?
Parce qu'il est inutile qu'on s'échine à te commenter si tu ne réponds pas Wink.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Commentaire [ Requiem pour une poupée. ] Empty Re: Commentaire [ Requiem pour une poupée. ]

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum