Commentaires de "Projet sans titre"

C'est globalement bien mené. Tu as le sens du rythme et tu as un oeil,
c'est indubitable. Certes, les vannes sont parfois un peu nulles mais ça
ne nuit pas vraiment parce que c'est dans le ton des scènes (et les
vannes de Tarentino sont nulles aussi, parfois...)...

J'ai cependant été gêné dès le départ, gêné parce qu'immédiatement on
pense à Tarentino. Tu y fais référence explicitement à la fin de ta
séquence, mais dès le départ, on se trouve plongé dans l'univers du
cinéaste américain, à tel point que les images de ses films, ses
personnages, ses acteurs, ses dialogues nous viennent en mémoire au
point de parasiter tes propres séquences. Du coup, on ne cesse de se
dire, il nous refait du Tarentino, voire... il pompe Tarentino... et on
se demande si c'est bien utile de refaire ce que Tarentino a déjà (si
bien) fait... et de prendre le risque de le faire en moins bien... Je
comprends bien que tu veuilles t'en inspirer, que tu souhaites peut-être
lui rendre hommage mais selon moi, rendre hommage ne veut pas forcément
dire le copier, ou faire pareil, certes avec une intrigue différente,
mais... pareil...

En même
temps, je dis ça, mais si ça se trouve, dans la suite de ton scénario,
tu pars dans une direction complètement différente. Cet avis ne vaut
donc que pour les extraits que tu as posté et que j'ai pu lire...

Ton texte est humoristique dans une situation dramatique, je ne sais
pas si c'est voulu, mais disons que ça diminue la gravité de l'incident

Il serait aussi intéressant de développer la psychologie des deux hommes, de mieux comprendre leur relation.

Mr Blue :
-Les inventions des frères Lumière n’ont pas fonctionnées toutes du premier coup…

Mr Red :
-Sauf que les frère Lumière, ils ne fumaient surement pas d’herbe !

-J’ai réussi à enlever la balle…

-Mets toi à ma place. Tu aurais fait quoi si un timbré (en montrant Mr Red d'un signe de tête) dans son genre t'avais, une fois dans sa voiture braqué, son flingue sur la tempe en te menaçant de s'en servir si tu faisais pas ce qu'il te disait ?

On dirait plutôt "extraire" une balle ; surtout dans un milieu médical.
Remarque : j'en ai profité pour retirer le "t" à "réussi" ^^.

J'aurais par ailleurs privilégié le terme "médecin" à "docteur" qui
signifie plus un niveau d'étude qu'une fonction. De plus, docteur n'est
pas qu'attribué à la médecine. Un vétérinaire a toutefois souvent un
doctorat
donc ça passe ; je relevais juste

Un petit cliché aussi : la seconde scène s'ouvre sur l'apparition du
nouveau personnage, ce fameux docteur. Cependant, Mr Red se réveille
juste avant son apparition.
Eh bien, je trouve que c'est ce genre de
détail qui peut donner un effet cliché à la scène : pourquoi ne se
réveille-t-il pas au moment où le docteur arrive - genre parce que c'est
le docteur qui le réveillerait ? Parce que là, ça donne l'impression
que "ça tombe trop bien"

Même chose : le vétérinaire dit qu'il a eu peur au début de Mr Red ;
sauf qu'il a quand même beaucoup d'assurance pour un garçon qui a peur
^^".
Du coup, on croit mal à cette réplique :

Et enfin... un vétérinaire est supposé savoir autant - voire plus -
opérer qu'un médecin. Parce que les chiens et les chats peuvent aussi se
prendre des balles, avoir des accidents qui nécessitent de retirer des
éléments de leur chair... alors pourquoi avoir choisi ce métier là, un
peu trop ambigu ?

Projet sans titre

Florent
Tarrius 2012

1. INTERIEUR NUIT / MAISON ABANDONNÉE / SALON


Mr Blue, un homme aux cheveux coupés court, d'une trentaine d'année tire lentement sur sa cigarette et regarde la « fraise » rougeoyer lentement. Il est assis dans un canapé, les pieds posés sur une table basse remplie plutôt encombrée ou recouverte ? de déchets et de cadavres de bouteilles d’alcool.

La pièce ressemble à un salon, en revanche le ménage n’y a pas été fait depuis plusieurs mois. La pièce est éclairée en son centre par une unique ampoule sans lustre, la lumière qu’elle projette est bien trop faible pour une si grande pièce. Elle est d’ailleurs hachée par un vieux ventilateur fixé au plafond à quelques centimètres de l'ampoule, ce dernier créer une ambiance sonore plutôt désagréable. La tapisserie de mauvais goûts s’effrite à certains endroits et s’affaisse à d’autres. Les araignées ont élus domicile à peu près par tout. La moquette, d’une couleur criarde, est jonchée de taches de vin et brûlures de cigarettes.

Derrière Mr Blue trône une table, placée juste en dessous de la lumière, sur laquelle un jeu d'échecs on met plutôt pas de s accompagne un cendrier plein et quelques bouteilles vides, ainsi qu’un 9mm.

Une arme du même calibre se trouve sur l’accoudoir du fauteuil de Mr Blue qui est par ailleurs tout de noir vêtu. En face de lui une télé est allumée, mais elle ne fonctionne pas, de la «neige» les guillemets français demandent un espace insécable (généré par Word ou Open Office) a remplacée l’image et un bourdonnement répond au son du ventilo. Il y a en lieu et place du bouton arrêt, un trou, correspondant au trou qu’aurait fait un 9mm.

L'homme tire à nouveau lentement sur sa cigarette, au loin surgit une toux rauque suivit d’un râle.

Mr Blue :
ça va patron ?

La présentation centrée et en italique des dialogues n’aident pas à la lecture (je sais c’est pas un roman…)

Aucune réponse. Mr Blue fait mine de se lever, virgule mal placée mais au même moment deux hommes font irruption dans la pièce. Mr Red, accompagné d’un autre homme.

L’inconnu a une quarantaine d’années, les premières rides ont fait leur apparition sur son visage et quelques cheveux gris sont dispersés dans ses cheveux noirs coiffés en bataille. Machinalement Mr Blue se mord la légère cicatrice qu'il a à la lèvre inférieure (signe d'inquiétude).

Mr Blue :
Vous êtes le docteur ?

Le docteur, qui est en blouse blanche, porte avec étonnement son regard dans le dos de Mr Blue.

Le docteur :
On peut dire ça ponctuation

Mr Blue (à Mr Red) :
Tu lui as expliqué ?

Mr Red :
Seulement l’essentiel. Tu l’as mis où ?

Mr Blue :
Dans la pièce du fond ponctuation

Mr Blue regarde le docteur avec suspicion. Quand ce dernier détache enfin ses yeux du fond de la pièce pour les poser sur Mr Blue, un semblant de crainte se lit sur son visage.

Mr Red (au docteur) :
Suivez moi !

Mr Red amène à présent le docteur hors de la pièce. Une fois les deux nouveaux arrivants sortis du salon, Mr Blue se reconcentre sur sa cigarette pour constater avec dégout qu’elle est entièrement consumée.

Mr Blue (à lui même) :
Faut toujours qu’il me gâche tous mes plaisirs !

Il écrase sa cigarette directement sur la table basse et entreprend d’en allumer une nouvelle qu'il attrape dans un paquet posé sur cette dernière.

Mr Blue (a lui même) :
Et à tous les coups l’autre va nous balancer...

Il est coupé dans ses pensés par Mr Red qui revient et s’assoit sur le canapé à côté de lui. Il est plus jeune, vingt-cinq ans environ, tout de noir vêtu également. Il a les cheveux coupés très court et a une casquette « Buzz » fixé sur la tête. Il est quelque peu bedonnant sans être gros pour autant.

Mr Red :
Qu’est-ce qui est arrivé à la télé ?

Mr Blue :
Comme t’as perdu la télécommande, j’en ai essayé une nouvelle

Mr Red :
Une nouvelle quoi ?

Mr Blue :
Télécommande !! Et elle n’a pas apprécié ponctuation

Mr Red :
C’est…

Mr Red suspend ça phrase et regarde Mr Blue avec étonnement, puis se lève et avance vers la télé, et plus précisément vers le trou inapproprié.

Mr Red :
C’est quoi ce trou ?

Mr Blue :
Le trou de ma nouvelle télécommande

Le regard de Mr Red se pose alors sur le 9mm, son visage passe alors par tous les sentiments pour finir mêler entre colère et amusement.

Mr Red :
Mais t’es complètement fêlé toi !

Mr Blue fait un sourire d’idiot ponctuation

Mr Blue :
Les inventions des frères Lumière n’ont pas fonctionnées toutes du premier coup…

Mr Red :
Sauf que les frère Lumière, ils ne fumaient surement pas d’herbe !

Mr Blue, qui regarde à nouveau sa « fraise » rougeoyer. Mr Red fixe son regard sur son compère avec exaspération.

Mr Blue :
Qu’est-ce que tu en sais, t’y étais pas.

Mr Red :
Je n'y étais pas, mais je suis certain d'un truc...

Mr Blue :
A savoir ?

Mr Red (moqueur) tu mets sur le même plan indications et paroles en italique :
Ils n'ont à eux deux et de toute leur vie jamais sortis autant de conneries que toi en trente secondes.

2. INTERIEUR NUIT / MAISON ABANDONÉE / SALON

Mr Red se réveille avec un petit sursaut. Mr Blue qui s'était levé revient à présent avec une bouteille de vin
rouge, il se sert une rasade dans un verre à pied posé sur la table basse. Mr Red émerge difficilement et se frotte les yeux.

Mr Red :
Combien de temps ?

Mr Blue :
Combien de temps de quoi ?

Mr Red :
Que le toubib est avec le patron ?

Mr Blue :
Un peu moins d’une heure je dirais…

Voilà à présent que le dit on écrit maintenant en un mot docteur les rejoints dans la pièce, il a la mine sombre et semble exténué. Sa blouse est à présent tachée de sang, quelques goutes ont également atteints son visage.

Il s’assoit à la table, ce qui provoque le déplacement des deux autres autour de cette dernière. Le docteur s’allume une cigarette virgule se sert du vin rouge, que vient de ramener Mr Blue, dans un verre douteux présent sur la table et boit une longue gorgée en posant son regard dans le fond de la pièce. C’est Mr Blue qui le sort de son silence.

Mr Blue :
Alors ?

Le docteur :
Très bon pinard en levant le verre ☺☺☺.

Le docteur :
Mais… En faisant signe vers le fond de la pièce.

Mr Blue est sur le point de s'énerver, il commence à mordiller sa cicatrice puis se reprend sous le regard
insistant de Mr Red. Le docteur qui fixe le fond de la pièce n'a rien remarqué de l'échange entre les deux complices. Dont tu ne dis rien justement

Mr Red :
Le patron comment va t-il ?

Le docteur :
Aie !

Le docteur revient tout à coup à la réalité et se reconcentre sur les deux personnes assises en face de lui.

Mr Blue :
Comment ça ?

Le docteur :
Si vous avez prévu une balade pour demain vous pouvez annuler !

Mr Blue titille, il mordille à nouveau sa cicatrice.

Mr Blue(à Mr Red) :
Docteur ou humoriste ?...

Mr Red hausse les épaules.
Après un silence et une nouvelle gorgée de vin le docteur reprend

Le docteur :
J’ai réussit à enlever la balle…

Les deux autres retrouvent des couleurs et sourient… pour déchanter rapidement…

Le docteur :
Mais j’ai transpercé le poumon gauche avec mon bistouri…

Bouffé de cigarette de la part du toubib, qui se ressert un nouveau verre de vin.

Mr Red :
Merde, c’est grave ?

Mr Blue :
On peut vivre avec un poumon en moins ?

Le docteur :
Normalement oui… enfin j’en suis pas sûr…mais c’est probable quoi…☺☺☺

Ses deux interlocuteurs s’échangent des regards avec consternation. Le docteur prend le temps de savourer sa cigarette et une gorgé de vin. Mr Blue se mordille toujours sa cicatrice.

Le docteur :
Le hic c’est que la balle avait déjà percé le poumon droit donc bon…avec deux poumons grillés, je ne garantie rien..

Mr Blue craque, il attrape le toubib par le col de sa chemise et approche son visage du sien.

Mr Blue :
Vous êtes toubib depuis combien de temps ?

Alors que sa cigarette vient de tomber sur le sol le docteur se dégage doucement et s’esclaffe de rire en se
balançant sur sa chaise.

Le docteur :
Toubib moi ? On ne me l’avait jamais faite celle là… Enfin si... je suis toubib, mais pour les clébards et les chat quoi…

L’air serein il s’allume une autre cigarette et se ressert un verre. Mr Red est totalement perdu, il attrape la bouteille et boit au goulot. Mr Blue qui réalise ce qu’est en train de lui dire le vétérinaire, pas de virgule s’enfonce dans son siège, puis se lève d’un bon et fait les cents pas.

Mr Blue :
Pourquoi tu ne nous l’as pas dit dès le début ?

Le docteur (en montrant Mr Blue d’un signe de tête):
Il n’a pas vu qu’il y avait écrit Clinique vétérinaire quand il est venu me chercher ?

Mr Blue est à présent vert de rage et saute au cou de Mr Red qui tombe de sa chaise sans broncher, le docteur fait mine de se lever puis se ravive en marmonnant quelque chose et en faisant un signe «je laisse tomber» de la main.

Mr Blue (a Mr Red) :
Petit con, va ! J’en ai raz la casquette de toutes tes conneries.

Mr Red :
Je pouvais pas savoir… il faisait nuit… et t’étais là quand le parton m’a dit d’aller là bas…

Le docteur lève manque le ou un doigt comme un écolier timide avant de parler, mais baisse ce dernier avant qu'on lui donne la parole.

Le docteur (souriant) :
Si je peux me permettre, le docteur était dans le bâtiment juste à côté du mien…

Mr Blue a retrouvé un tant soit peu son clame et repose son ami sur sa chaise. Son ami étant à terre, il l’aurait relevé pour le poser ? Et il doit être plutôt léger Mr Red pour être manipulé ainsi ???

Mr Blue :
Et toi, quand cet espèce d’abrutis qui me sert d’équipier est venue te chercher, tu ne t’es pas dit qu’il y avait un hic ?

Le docteur :
Bhein non… j’ai déjà eu des urgences pour des clébards à toutes les heures de la nuit, donc bon…

L’air de rien le docteur choisis de se resservir un verre et fini la bouteille sous le regard désapprobateur de Mr Red qui se lève pour aller chercher une nouvelle bouteille dans la cuisine.

Mr Blue :
Et quand t’es arrivé ici tu t’es pas dit que c’était le moment choisi pour nous dire que t’étais un putain de véto ?

Le docteur :
Mets toi à ma place. Tu aurais fait quoi si un timbré (en montrant Mr Red d'un signe de tête) dans son genre t'avais, une fois dans sa voiture braqué, son flingue sur la tempe en te menaçant de s'en servir si tu faisais pas ce qu'il te disait ?

Mr Blue :
Tu l’as laissé dans quel état là ?

Le docteur :
Votre patron ? Depuis que je vous ai rejoint, si il n’a pas encore cané c’est que ce type est un dur à cuire.

Désemparé, Mr Blue s’affale sur sa chaise et se passe la main dans les cheveux. Mr Red revient avec une
nouvelle bouteille de vin rouge.

Le docteur :
Mais il m’a dit un truc intéressant avant que je parte.

A cette annonce les deux collègues sursautent. Mr Red en sourit même ponctuation

Mr Red :
Il a dit quoi ?

Le docteur (qui mime un mourant) Alors en italique ou pas ?
Le butin est dans ma...

Mr Blue s’approche du visage du docteur.

Mr Blue :
Dans ?

Le docteur :
Il c’est évanoui…

Déçut Mr Blue se rassoit sur sa chaise et Mr Red perd son sourire.

Mr Blue :
Tu nous apprends rien.

Le docteur :
Pour moi c'est intéressant ! Je ne savais pas qu’il y avait une histoire de butin…

Mr Blue :
Et ??

Le docteur :
Donc c’est intéressant !

Mr Blue (insistant) :
Et ?

Le docteur :
Et donc j’ai décidé de rester avec vous.

Mr Blue éclate de rire, Mr Red a retrouvé le sourire, mais ne semble pas comprendre ce qui est drôle.

Mr Blue :
Tu as entendu Mr Red ? Il veut rester avec nous ! Non merci j’en ai déjà assez avec un seul abruti…

Le docteur :
J’ai un truc que vous aurez besoin !

Mr Blue :
Il me suff…

Il s’apprête à attraper machinalement son arme qu’il avait posé sur la table, mais retient son geste quand il voit que le docteur a l’arme en question dans sa main. Ce dernier perd instantanément son sourire et redevient sérieux.

Le docteur :
C’est à moi maintenant. J’ai aussi celui du boss et ne cherche pas le tiensvirgule Mr Red virgule c’est moi qui l’ai également. Mais je ne compte pas m’en servir de suite, car j’ai besoin de vous vivant.

Le docteur :
D’ailleurs c’est quoi ces surnoms bidons ? ça vient d’un film ?

Mr Blue :
Le patron était fan de Réservoir dogs !

Le docteur :
De Tarantino ?

Mr Red confirme d'un signe de tête.

Mr Red :
D’ailleurs il t’en faut un !

Le docteur :
Pourquoi pas virgule ça peut être drôle !

Mr Blue :
Mr White ?

Mr White :
Pourquoi Mr White ?

Mr Blue :
Ta blouse ducon ponctuation

Mr White (sourire qui se veut diabolique) :

Mieux vaut être poli avec un homme armé.

je pense que l’important ce n’est pas de décrire une ambiance standard, mais de tout de suite la distinguer du tout venant

Un film c’est un scénario + un réalisateur + un montage + des acteurs
(la promo n’apporte rien au film sauf au tiroir-caisse)…. Il y a plein
de films qui marchent avec un scénario banal… mais ce n’est pas ton but,
je pense ?

Pourquoi pas des couleurs, mais pas dans les primaires, par exemple
pourpre, magenta… En plus des couleurs non de base font référence à
autre chose que la seule couleur.

photo-cineaste a écrit:Ensuite je ne sais pas ce que vous avez avec Tarantino, mais en dehors des noms de mes personnages, je n'ai rien voulu de plus. Vous remarquez ce que vous voulez, là où vous voulez. C'est d'ailleurs la critique générale que je fait aux critiques d'arts, ils croient voir des choses que l'artiste n'a pas vu ou surtout qu'il n'a pas voulut.
Ce n'est pas un reproche que je vous fait à vous, mais à tout le monde. Pour avoir été étudiant en cinéma j'ai eu le temps de m'en apercevoir à plusieurs reprises.