Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
5 participants
Page 1 sur 1
MémoireDuTemps- Admin
- Nombre de messages : 1517
Age : 53
Localisation : À l'est, là où les lérots vont boire
Emploi/loisirs : lérotte numérique
Votre talent : Écriture
Points : 867
Date d'inscription : 12/02/2011
Re: Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
Relu !!!
Vraiment très percutant !
Je m'interroge toujours un peu sur l'usage des temps, néanmoins. Du passage du plus que pft au passé simple pour la même séquence, par exemple, et du futur employé par rapport à une scène au passé comme ici :
Je préconiserais davantage d'unité... Mais bon comme tu te positionnes par rapport à des temporalités différentes, ça complique un peu...
Un texte très bien mené, sans fioriture et fort.
Vraiment très percutant !
Je m'interroge toujours un peu sur l'usage des temps, néanmoins. Du passage du plus que pft au passé simple pour la même séquence, par exemple, et du futur employé par rapport à une scène au passé comme ici :
Pour la concordance, je mettrais : que je ne deviendrais jamais...Une épicerie ouverte, ma mère m’avait demandé d’acheter du rhum afin de flamber ses desserts du soir. Une petite gorgée pour oublier le paternel soustrait de ma vie depuis des années, basique, minable, l’image du connard fini… que je ne deviendrai jamais.
Je préconiserais davantage d'unité... Mais bon comme tu te positionnes par rapport à des temporalités différentes, ça complique un peu...
Un texte très bien mené, sans fioriture et fort.
Re: Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
Oui, dans ce cas, tu as parfaitement raison... je corrige merci
D'ailleurs je me demande aussi si à la fin du premier paragraphe je ne vais pas remplacer
"Je n’ai simplement pas eu de bol ; d’ailleurs, la chance, ça ne m’est pas arrivé d’aussi loin que je me souvienne ; la baraka, connais pas ; la poisse, si, la mort m’attend."
par
"Je n’ai simplement pas eu de bol ; d’ailleurs, la chance, ça ne m’est pas arrivé d’aussi loin que je me souvienne ; la baraka, connais pas ; la poisse, si, la faucheuse m'attend avec sa faux aiguisée en mon honneur.".
ou si ça fait vraiment trop pompeux surtout dans sa bouche, mais en même temps un condmané à mort peut être obsédé par l'image y compris un peu mystique de cet évènement horrible dans ce cas
D'ailleurs je me demande aussi si à la fin du premier paragraphe je ne vais pas remplacer
"Je n’ai simplement pas eu de bol ; d’ailleurs, la chance, ça ne m’est pas arrivé d’aussi loin que je me souvienne ; la baraka, connais pas ; la poisse, si, la mort m’attend."
par
"Je n’ai simplement pas eu de bol ; d’ailleurs, la chance, ça ne m’est pas arrivé d’aussi loin que je me souvienne ; la baraka, connais pas ; la poisse, si, la faucheuse m'attend avec sa faux aiguisée en mon honneur.".
ou si ça fait vraiment trop pompeux surtout dans sa bouche, mais en même temps un condmané à mort peut être obsédé par l'image y compris un peu mystique de cet évènement horrible dans ce cas
MémoireDuTemps- Admin
- Nombre de messages : 1517
Age : 53
Localisation : À l'est, là où les lérots vont boire
Emploi/loisirs : lérotte numérique
Votre talent : Écriture
Points : 867
Date d'inscription : 12/02/2011
Re: Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
Ben là, c'est toi qui vois ! Cela dépend de ce que tu veux faire passer.
Pour ma part, j'aime bien la première version : la mort m'attend, qui a un côté plus abrupt et "tranchant" !
Pour ma part, j'aime bien la première version : la mort m'attend, qui a un côté plus abrupt et "tranchant" !
Re: Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
Un style direct que je ne te connaissais pas ; il y a du rythme, de l'injustice , des phrases qui sonnent justes et bien , d'autres un peu plus fragiles, mais dans l'ensemble on sent l'immersion dans ton personnage et on entend sa voix. La fin ne donne pas de réponse sur "il est coupable ? ou pas ?" et si c'est frustrant, c'est aussi dans le respect du texte, donc bien vu ! Une lecture facile et agréable.
- Spoiler:
- Minuit, ma dernière nuit. Je ne dors pas, ne dormirai plus, jamais, ou pour toujours ? Mes ennemis pensent : le remords le ronge. Les rares qui m’ont défendu me plaignent : il n’a pas mérité cela. Les autres, ils s’en foutent, c’est certain, ou s’imaginent peut-être l’angoisse de ce moment, là, pas plus.
Je n’ai simplement pas eu de bol ; d’ailleurs, la chance, ça ne m’est pas arrivé d’aussi loin que je me souvienne ; la baraka, connais pas ; la poisse, si, la mort m’attend.
Une enfance sans copains, une scolarité en gris, juste moyen, guère brillant, plutôt terne. Un père absent, un peu effacé, gentil, oui, pas détesté, oh non ! Aimé pas plus, à part peut-être de ma mère jadis, et de la sienne. Il m’avait manqué, il m’aurait compris, lui. À mes cinq ans, il s’était emporté contre maman, et l’avait poignardée ; il avait vu rouge, moi j’avais vu le sang. Et voilà, il avait disparu de mon enfance. Elle avait survécu et m’en parlait parfois. Elle lui avait pardonné, jugeait que son bon fond rachetait ce moment si douloureux, un accident, un simple accident. Voilà comment j’étais devenu le fils unique à sa mamma. Oh elle me protégea, de tout, de trop, en ne me laissant pas être.
(Tout ce passage est très bon selon moi ! )
« Ne te bagarre pas, mon fils ! »
« Laisse-les médire… »
« Ne les fréquente pas, ces voyous de mauvaise graine. »
« Les dénonce pas, ce n’est pas ton affaire. »
« Oui, ils sont méchants avec le petit Paul ? Et alors ? Mais toi, tu ne t’en mêles pas, même s’ils le frappent. »
Le jour où ils me tabassèrent, elle m’emmena à l’hôpital, me changea d’école dès le lendemain. Ça recommençait ailleurs, j’étais devenu "couille molle", le trouillard qui ne se défendait pas, leur vache à lait : les sucreries, les chewing-gums, puis les clopes. Je volais discrètement quelques francs dans le sac de ma mère, inaperçu pour elle, et achetais ainsi un répit dans les coups aux reins, au ventre… « Ça se verra même pas, tu vas déguster ‘tite pine. »
Une heure, encore un peu de vie. Quinze heures ( pour moi, trop proche, je te suggères un retour à la ligne...) j’avais tenu face à mes accusateurs ; j’avais fini par craquer à un moment, je le reconnais. Les flics s’étaient mis à cinq, à me gifler, à me menacer du pire. Lorsque l’un d’eux avait tordu mes parties : « Tu voulais la violer aussi ? T’as pas pu, "couille molle", t’as même pas éjaculé, j’parie ? La trouille de tout ce sang ? » J’avais cédé : « Oui, c’est moi. » Je voulais qu’ils arrêtent. Bien sûr, j’avais tué puisque j’étais là, enfin pas loin. Je ne me souvenais pas, imbibé de mauvais alcool, écroulé à pioncer dans ma bagnole. Pas de témoin, rien, même pas moi. Donc disponible pour reconstruire mes souvenirs à partir des faits. Ils m’aidèrent alors à combler les trous. Quand je mourrai et passerai devant Saint-Pierre, je pourrai exhiber ma vie sans zone d’ombre, il me complimentera :
« Ah ! si tous les pêcheurs pouvaient être aussi nets que toi ; le péché, ils y glissent de plus en plus (un peu léger pour toi) jusqu’à commettre l’ultime. Voilà, tu sais pourquoi tu descends et non montes, à toi de payer plutôt que fuir ou nier ton meurtre.
— Je ne suis pas sûr.
— Peu importe, faute avouée est à moitié pardonnée, non ?
— Mais si c’est un autre ?
— Il paiera ses autres crimes, à quoi bon lui en ajouter un ?
— Il a peut-être encore frappé.
— Et alors ? Je ne suis pas concerné. C’est toi le responsable, si tu ne t’étais pas accusé, ils auraient cherché ailleurs. Allez, suivant, et reprends ta tête, ça fait désordre. » (bon j'aime bien le fait qu'il soit coupable d'un aveu qui permet à un assassin de se promener dans la rue et recommencer... si tenté que ce ne soit pas lui qui ait tué )
Deux heures, dire qu’on m’offrira un verre de rhum bientôt. Peut-être vais-je enfin me rappeler pourquoi je dois gravir quelques marches ce petit matin avant qu’on me coupe la tête ? Comme celles du perron que je n’avais pu monter ce jour où tout a basculé. Il avait suffi que je voie mon père à travers une fenêtre, torse nu, pyjama à l’ancienne, mal réveillé, hirsute ; j’avais tourné les talons.
J’avais repris le volant, roulé au hasard. Une épicerie ouverte, ma mère m’avait demandé d’acheter du rhum afin de flamber ses desserts du soir. Une petite gorgée pour oublier le paternel soustrait de ma vie depuis des années, basique, minable, l’image du connard fini… que je ne deviendrai jamais. Une autre rasade… Putain, ça saoulait ce truc ! Je savais bien que j’aurais dû m’arrêter, attendre de reprendre mes esprits. J’avais continué, pas vu le stop, accroché l’autre… Un accident dans cet état, aïe ! la gendarmerie, l’alcoolémie, le permis suspendu, plus de boulot, impossible ! Alors je m’étais enfui.
Comme je fuis les femmes. Non, je ne suis pas puceau, payer oui, faut bien que j’utilise mon fric, un peu d’amour vite fait, quelques écus pour le cul, ça me suffisait. J’en rigole maintenant, c’est si loin. J’avais trop souffert une fois : elle pensait qu’à ça, mais pas toujours avec moi, pas souvent même. ( )J’avais pleuré, supplié, « je t’aime, » et la litanie habituelle des amoureux transis qui n’éveille aucune réponse ; et elle rien, jamais t’es là, ta mère, bosse, paie-moi le dernier Lancel, comme ça tu seras tout proche pendant mon voyage avec Jacques. Jamais revue après. « Ouf ! avait conclu maman. C’était rien qu’une traînée, cette garce. »
Trois heures. Pourquoi j’aurais fait du mal à une môme ? Alors ils m’avaient guidé. « Puisque tu ne te rappelles pas, on va le suivre ensemble ton parcours ». Ils étaient persuadés que j’avais dû dormir par là. Quelle importance ? Ici ou ailleurs. Ils avaient déplié une carte, tracé mon chemin. S’ils affirmaient « on a bien avancé », pourquoi pas ? Une pause, ils m’avaient donné un verre d’eau, une cigarette. Ils voulaient qu’à telle heure je kidnappe la fillette. Et après le choc, la fuite, la poursuite. « J’avais peur. ». La cachette dans la galerie. À ce moment, y avait du vrai - le rapt, non - et je m’embrouillais, eux non. Le meurtre. « Elle avait crié ? » Probable. « C’est parce qu’elle avait hurlé ? » Voilà, pour qu’elle se taise. Tout s’enchaînait à merveille, le trou noir disparaissait. Quand je niais, je m’enlisais comme ma bagnole dans la champignonnière quelques jours auparavant. Ils avaient sorti un plan très précis et avaient exigé que je dessine sur un papier le croquis de l’enlèvement. À ce moment-là, je m’étais énervé. Oui, je l’avais tuée, mais pas enlevée, ça j’en étais certain. Si je ne l’avais pas rencontrée à ce moment et à cet endroit « alors quand et où ? » « Oui, ça me revient. » « Eh bien dessine ! ». On avait presque terminé. Deux seules questions demeuraient en suspens, primo le pourquoi. J’étais effaré de leurs suppositions. Pervers, je m’attaquerais aux enfants car candides et sans défense ! Non, je ne lui voulais pas de mal, j’aimais bien son innocence. Le tortionnaire menaça alors de recommencer, il sortit une aiguille, l’approcha de mon œil. On le calma. Restait plus que l’arme. Je ne me souvenais pas.
L’engrenage mortel s’enclencha. Durant plusieurs jours, on me demanda de répéter. Comme ma mémoire était regarnie, il me suffisait de réciter. Quand un avocat m’informa que je risquais la peine de mort, je me rendis compte de l’horreur et revins sur mes aveux. Personne ne me crut. Un coupable, ça lescontentait(ou arrangeait ?)tous. Incarcéré, jugé, condamné, recours épuisés, dans une heure s’abattra le couperet… Si seulement on m’innocentait un jour ! Et me réhabilitait ? Espérance consolante : ne plus être le tueur, plutôt une victime comme la pauvre gosse…
Là-haut, je la rencontrerai peut-être et nous partagerons le malheur d’être mal nés. Le destin a raccourci nos vies sans discernement. Il ne faut plus pleurer, trop tard, ni regretter.
Quatre heures. J’ai un peu somnolé. Le cauchemar est revenu. Une galerie ; les cris d’une enfant ; elle tambourine aux vitres de la voiture : « Au secours, aidez-moi ! ». Je suis incapable de bouger, d’agir. Une ombre approche, la voix se tait.
Je n’en veux pas de l’alcool du condamné, le même qui m’a foutu dedans, je dirai « Non ! ». Trop la crainte qu’il serve d’antidote et que tout me revienne. Et puis sans un cri se terminera ma vie. Finalement, ce n’est pas parce qu’on ne se souvient de rien qu’on ne les a pas tuées, les gamines.
Kwelly- Talent Confirmé
- Nombre de messages : 386
Localisation : Drome
Votre talent : Écriture
Points : 312
Date d'inscription : 02/06/2013
Re: Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
Merci Pilgrim et Kwelly et mon aide à domicile, je vais envoyer la V2 telle qu'affichée sur le sous-forum nouvelles...
L'avantage, comme pour presque toutes mes nouvelles, est qu'elle correspond à beaucoup de sujet alors si c'est pas le premier ou le second concours, ce sera un autre où elle sera remarquée.
Oui, Kwelly, ce texte est un essai que je n'ai pas vraiment encore pratiqué : être la personne qui parle, mélanger le parler et le récit... une manière d'écrire qui sied à certains sujets plus que d'autres et dans le cas précis entrer dans le désarroi du condamné.
Merci à tous les bêta-lecteurs ici, sur facebook et à la maison
L'avantage, comme pour presque toutes mes nouvelles, est qu'elle correspond à beaucoup de sujet alors si c'est pas le premier ou le second concours, ce sera un autre où elle sera remarquée.
Oui, Kwelly, ce texte est un essai que je n'ai pas vraiment encore pratiqué : être la personne qui parle, mélanger le parler et le récit... une manière d'écrire qui sied à certains sujets plus que d'autres et dans le cas précis entrer dans le désarroi du condamné.
Merci à tous les bêta-lecteurs ici, sur facebook et à la maison
MémoireDuTemps- Admin
- Nombre de messages : 1517
Age : 53
Localisation : À l'est, là où les lérots vont boire
Emploi/loisirs : lérotte numérique
Votre talent : Écriture
Points : 867
Date d'inscription : 12/02/2011
Re: Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
Intéressant, avec un final qui interroge. En revanche le style me surprend un peu : je ressens une sorte de "déstructuration", mais comme c'est aussi l'état psychique du personnage, ça cadre plutôt bien.
J'aimerais beaucoup lire ton texte primé de l'an dernier.
J'aimerais beaucoup lire ton texte primé de l'an dernier.
amnésie 2
Oui, bien sûr, la déstructuration correspond au sujet que j'ai choisi pour illustrer "sans un cri", un style que j'utilise pour la première fois car souvent je prends une certaine distance... ou m'implique car cela correspond à moi.
Ici non, c'est un mec paumé, immature, détruit en plus par ce qui lui arrive. En réalité, plus que d'un climat policier, je me suis inspirée de "Johnny got his gun" notamment pour la scène avec Saint-Pierre, parce que c'est le meilleur exemple d'introspection d'une victime condamnée.
Ici non, c'est un mec paumé, immature, détruit en plus par ce qui lui arrive. En réalité, plus que d'un climat policier, je me suis inspirée de "Johnny got his gun" notamment pour la scène avec Saint-Pierre, parce que c'est le meilleur exemple d'introspection d'une victime condamnée.
- Spoiler:
- Oui mon prix c'est ici http://www.48h-du-polar.fr/wp-content/uploads/2013/04/le-corbeau-et-la-grenouille.pdf le sujet était "quitte ou double"
MémoireDuTemps- Admin
- Nombre de messages : 1517
Age : 53
Localisation : À l'est, là où les lérots vont boire
Emploi/loisirs : lérotte numérique
Votre talent : Écriture
Points : 867
Date d'inscription : 12/02/2011
Re: Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
Et bien, avant que de savoir si j'ai le prix des "48 heures du polar" ... ma nouvelle sous le nom de "sans un cri" est retenue dans le sommaire d'Absinthe 13, "chance"
MémoireDuTemps- Admin
- Nombre de messages : 1517
Age : 53
Localisation : À l'est, là où les lérots vont boire
Emploi/loisirs : lérotte numérique
Votre talent : Écriture
Points : 867
Date d'inscription : 12/02/2011
Re: Amnésie (ex victimes) deadline 6-2-2014 - +16 ans - 8 ksec
Bonjour,
Félicitations !
Félicitations !
auteur008- Talent Hasardeux
- Nombre de messages : 62
Age : 75
Localisation : Commentry ( Allier )
Emploi/loisirs : retraité-jardinage-musculation-selfdéfense et écriture
Votre talent : Écriture
Points : 58
Date d'inscription : 03/03/2014
Sujets similaires
» Petite pensée aux victimes de Sandy
» Un bisou pour toutes les victimes du 1er avril
» Concours de nouvelles : jusqu'au 24 novembre 2014
» Un bisou pour toutes les victimes du 1er avril
» Concours de nouvelles : jusqu'au 24 novembre 2014
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|