Requiem de Venise

MrSonge a écrit:En plus de passer pour un pervers, je passe pour un sadique... Belle réputation, moi, bravo ! xD

- Alors, s'enquit l'homme d'Eglise, que pouvez-vous conclure de vos observations ?
- Tout d'abord, répondit Mascagni, que cette jeune fille n'est pas morte noyée : elle avait déjà trépassé lorsqu'on l'a jetée à l'eau, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Les causes du décès, par contre, m'ont posé plus de problèmes et j'ai été forcé de procéder par élimination. Je dirais donc qu'elle a été empoisonnée, mais je ne peux vous donner plus de précisions. Aucun des symptômes relatifs à l'absorption des poisons qui me sont connus n'est visible et pourtant je suis persuadé que c'est la seule possibilité.
- Un poison inconnu ? Cela devient de plus en plus fascinant, constata l'Inquisiteur, les yeux étincelant de plaisir. Vous n'avez rien remarqué d'autre ?
- Si, déclara le bourreau en tournant vers lui la tête du cadavre afin d'exposer une partie du cou au regard de son interlocuteur, une trace de morsure profonde à cet endroit. Nous ne l'avons pas remarquée tout à l'heure, à cause des cheveux.
- Une morsure ? répéta l'autre en se penchant en avant. Mais une morsure de quoi ?
- Humaine, mon Père, impossible de s'y tromper.
Les prunelles du Père Giacomo pétillèrent de curiosité. Il savourait visiblement à loisir ces révélations qui ne faisaient que confirmer ses pressentiments. Il ne put s'empêcher, après avoir reçu cette dernière information, de penser immédiatement au vampirisme. Ses soupçons se révélaient donc exacts: le Diable se cachait bien derrière toute cette affaire. Bénissant intérieurement l'archidiacre qui l'avait innocemment envoyé fureter au dépôt de cadavres de la Prison, il ordonna à Mascagni de nettoyer le corps et de l'envelopper dans un drap qu'il scellerait lui-même.

V

De la fenêtre de sa cellule monacale, au couvent de Santa Maria Gloriosa dei Frari, Fra Ambrosio regardait tomber la pluie. Lorsque le ciel se mettait à pleurer sur la Sérénissime, la ville devenait d'une tristesse infinie. L'humidité s'infiltrait partout, glaçait les gens jusqu'aux os, pourrissait les poutres et les meubles, rongeait les murs et les pavés de pierre. L'eau ruisselait des toits du cloître pour aller alimenter un petit ruisseau qui serpentait dans la ruelle voisine. La cataracte avait crevé aux environs de midi et depuis, l'averse n'avait pas cessé un seul instant. Les rues et canaux s'étaient vidés lentement, la rumeur joyeuse de la cité s'était progressivement tue. L'orage semblait anesthésier l'activité urbaine et pousser la ville au calme et au silence. Des feux avaient été prestement allumés dans toutes les cheminées de tous les palazzi qui bordaient le Grand Canal, ce qui faisait étinceler ses rives de mille feux. Les pigeons de la Place Saint-Marc, réfugiés à l'abri des corniches de la basilique, se taisaient, ne roucoulaient plus et attendaient impatiemment que le soleil leur rende leur domaine.
Mais de l'endroit où il était, le moine ne pouvait distinguer de Venise qu'une étroite rue sans charme, au bout de laquelle un petit pont enjambait un canal à l'eau croupie, pour déboucher sur une place sinistre. Rongé par le froid et l'humidité qui s'infiltraient sous sa bure, il s'étendit sur sa couche dure en fredonnant un Salve Regina grégorien qu'il avait entendu quelques temps auparavant dans la cathédrale. Progressivement, à l'engourdissement des membres par la basse température, se substitua la torpeur des sens causée par la fatigue. Il se mit à somnoler, l'esprit en équilibre entre conscience et sommeil, jusqu'au moment où, bercé par le clapotis de la pluie qui virevoltait sur les pavés et les toits, il s'assoupit enfin et se mit à rêver.
Il était dans une sombre grotte, dont il parvenait à peine à apercevoir l'ouverture, petit point de lumière loin derrière lui. Des chuchotements indistincts envahissaient ses oreilles, tandis qu'une force irrésistible lui commandait de s'enfoncer plus avant dans les entrailles de la terre. Angoissé, il tentait désespérément de se retourner vers l'extérieur, mais ne pouvait s'empêcher de progresser d'un pas mal assuré vers le fond de la caverne. De temps à autre, il parvenait à saisir le sens d'un murmure : «Enfin, le voici !», «C'est lui !», «Allons, avance, mais avance donc !». L'étroit tunnel aboutissait à une vaste et obscure salle souterraine dans laquelle il pénétra après avoir marché pendant ce qu'il lui semblait être une éternité. Trônant dans un relief d'une des parois de granit noir, un immense vieillard barbu, coiffé d'une couronne, un énorme serpent entrelacé entre ses jambes et ses bras, l'attendait. Lorsque Fra Ambrosio fut devant lui, il le transperça de ses yeux brillants avant de se pencher vers la tête de son reptile et de lui murmurer un ordre dans une langue inconnue. L'animal laissa ses anneaux glisser vers le religieux, lui remonta avec lenteur le long de la jambe, puis du tronc, avant de parvenir à hisser sa tête écailleuse face à son visage. Lentement, la langue du serpent sortit de sa gueule et se força un passage entre les lèvres de l'homme qui sentit le membre lui fouiller l'âme au plus profond de lui-même. Cet étrange examen terminé, le reptile remonta rejoindre son maître qui n'avait pas bougé, et laissa parler son regard d'une expressivité incroyable. Le vieil homme lança alors d'une voix qui fit trembler le plafond de la caverne :
- Second Cercle !
Fra Ambrosio fut alors soulevé comme un fétu de paille par une violente bourrasque venue que nulle part. Elle le projeta, impuissant, terrorisé, contre une paroi où il parvint à s'accrocher, puis l'en arracha quelques secondes plus tard pour le laisser choir au milieu des flots déchaînés d'une mer qui semblait sans bord. Ballotté tour à tour par les vagues mugissantes, puis par le vent hurlant, il était poussé avec rage contre les rivages de pierre où son corps épuisé venait se briser comme un pantin désarticulé.

MrSonge a écrit:- Alors, s'enquit l'homme d'Eglise, que pouvez-vous conclure de vos observations ?
- Tout d'abord, répondit Mascagni, que cette jeune fille n'est pas morte noyée : elle avait déjà trépassé lorsqu'on l'a jetée à l'eau, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Les causes du décès, par contre, m'ont posé plus de problèmes et j'ai été forcé de procéder par élimination. Je dirais donc qu'elle a été empoisonnée, mais je ne peux vous donner plus de précisions. Aucun des symptômes relatifs à l'absorption des poisons qui me sont connus n'est visible et pourtant je suis persuadé que c'est la seule possibilité.
- Un poison inconnu ? Cela devient de plus en plus fascinant, constata l'Inquisiteur, les yeux étincelant de plaisir. Vous n'avez rien remarqué d'autre ?
- Si, déclara le bourreau en tournant vers lui la tête du cadavre afin d'exposer une partie du cou au regard de son interlocuteur, une trace de morsure profonde à cet endroit. Nous ne l'avons pas remarquée tout à l'heure, à cause des cheveux.
- Une morsure ? répéta l'autre en se penchant en avant. Mais une morsure de quoi ?
- Humaine, mon Père, impossible de s'y tromper.
Les prunelles du Père Giacomo pétillèrent de curiosité. Il savourait visiblement à loisir ces révélations qui ne faisaient que confirmer ses pressentiments. Il ne put s'empêcher, après avoir reçu cette dernière information, de penser immédiatement au vampirisme. Ses soupçons se révélaient donc exacts: le Diable se cachait bien derrière toute cette affaire. Bénissant intérieurement l'archidiacre qui l'avait innocemment envoyé fureter au dépôt de cadavres de la Prison, il ordonna à Mascagni de nettoyer le corps et de l'envelopper dans un drap qu'il scellerait lui-même.

V

De la fenêtre de sa cellule monacale, au couvent de Santa Maria Gloriosa dei Frari, Fra Ambrosio regardait tomber la pluie. Lorsque le ciel se mettait à pleurer sur la Sérénissime, la ville devenait d'une tristesse infinie. L'humidité s'infiltrait partout, glaçait les gens jusqu'aux os, pourrissait les poutres et les meubles, rongeait les murs et les pavés de pierre. L'eau ruisselait des toits du cloître pour aller alimenter un petit ruisseau qui serpentait dans la ruelle voisine. La cataracte avait crevé aux environs de midi et depuis, l'averse n'avait pas cessé un seul instant. Les rues et canaux s'étaient vidés lentement, la rumeur joyeuse de la cité s'était progressivement tue. L'orage semblait anesthésier l'activité urbaine et pousser la ville au calme et au silence. Des feux avaient été prestement allumés dans toutes les cheminées de tous les palazzi qui bordaient le Grand Canal, ce qui faisait étinceler ses rives de mille feux. Les pigeons de la Place Saint-Marc, réfugiés à l'abri des corniches de la basilique, se taisaient, ne roucoulaient plus et attendaient impatiemment que le soleil leur rende leur domaine.
Mais de l'endroit où il était, le moine ne pouvait distinguer de Venise qu'une étroite rue sans charme, au bout de laquelle un petit pont enjambait un canal à l'eau croupie (sauf si c'est de l'eau fan d'un idole ... ou de tokyo hotel XD), pour déboucher sur une place sinistre. Rongé par le froid et l'humidité qui s'infiltraient sous sa bure, il s'étendit sur sa couche dure en fredonnant un Salve Regina grégorien qu'il avait entendu quelques temps (j'aurais plus mis "heures") auparavant dans la cathédrale. Progressivement, à l'engourdissement des membres par la basse température, se substitua la torpeur des sens causée (c'est la torpeur qui est causée hein?) par la fatigue. Il se mit à somnoler, l'esprit en équilibre entre conscience et sommeil, jusqu'au moment où, bercé par le clapotis de la pluie qui virevoltait sur les pavés et les toits, il s'assoupit enfin et se mit à rêver. [j'aurais peut être fait un paragraphe un peu plus distinct pour plonger dans le rêve.]
Il était dans une sombre grotte, dont il parvenait à peine à apercevoir l'ouverture, petit point de lumière loin derrière lui. Des chuchotements indistincts envahissaient ses oreilles (arf' ... j'ai pas trouvé ça fameux), tandis qu'une force irrésistible lui commandait de s'enfoncer plus avant dans les entrailles de la terre. Angoissé, il tentait désespérément de se retourner vers l'extérieur, mais ne pouvait s'empêcher de progresser d'un pas mal assuré vers le fond de la caverne. De temps à autre, il parvenait à saisir le sens d'un murmure : «Enfin, le voici !», «C'est lui !», «Allons, avance, mais avance donc !». L'étroit tunnel aboutissait à une vaste et obscure salle souterraine dans laquelle il pénétra après avoir marché pendant ce qu'il lui semblait être une éternité. Trônant dans un relief d'une des parois de granit noir, un immense vieillard barbu, coiffé d'une couronne, un énorme serpent entrelacé entre ses jambes et ses bras, l'attendait. Lorsque Fra Ambrosio fut devant lui, il le transperça de ses yeux brillants avant de se pencher vers la tête de son reptile et de lui murmurer un ordre dans une langue inconnue. L'animal laissa ses anneaux glisser vers le religieux, lui remonta avec lenteur le long de la jambe, puis du tronc, avant de parvenir à hisser sa tête écailleuse face à son visage. Lentement, la langue du serpent sortit de sa gueule et se força un passage entre les lèvres de l'homme qui sentit le membre lui fouiller l'âme au plus profond de lui-même. Cet étrange examen terminé, le reptile remonta rejoindre son maître qui n'avait pas bougé, et laissa parler son regard d'une expressivité incroyable. Le vieil homme lança alors d'une voix qui fit trembler le plafond de la caverne :
- Second Cercle !
Fra Ambrosio fut alors soulevé comme un fétu de paille par une violente bourrasque venue que nulle part. Elle le projeta, impuissant, terrorisé, contre une paroi où il parvint à s'accrocher, puis l'en arracha quelques secondes plus tard pour le laisser choir au milieu des flots déchaînés d'une mer qui semblait sans bord. Ballotté tour à tour par les vagues mugissantes, puis par le vent hurlant, il était poussé avec rage contre les rivages de pierre où son corps épuisé venait se briser comme un pantin désarticulé.

Mais c'est marrant quand même qu'ils aient pas vu la morsure avant ... même à cause des cheveux. C'est genre le premier truc que tu vois, rien qu'en la soulevant ou lui touchant le cou pour voir si elle vit encore x). Enfin à cette époque remarque ...

MrSonge a écrit:
- Alors, s'enquit l'homme d'Eglise, que pouvez-vous conclure de vos observations ?
- Tout d'abord, répondit Mascagni, que cette jeune fille n'est pas morte noyée : elle était déjà trépassée lorsqu'on l'a jetée à l'eau, cela ne fait pas l'ombre d'un doute.

Les causes du décès, par contre, m'ont posé plus de problèmes et j'ai été forcé de procéder par éliminations. Je dirais donc qu'elle a été empoisonnée, mais je ne peux vous donner plus de précisions. Aucun des symptômes relatifs à l'absorption des poisons qui me sont connus n'est visible et pourtant je suis persuadé que c'est la seule possibilité. >>> qu'elle a été empoisonnée / qu'elle a été assassinée au moyen d'un produit mortel.
- Un poison inconnu ? Cela devient de plus en plus fascinant, constata l'Inquisiteur, les yeux étincelants de plaisir. N'avez-vous rien remarqué d'autre ?
- Si, déclara le bourreau en tournant vers lui la tête du cadavre afin d'exposer une partie du cou au regard de son interlocuteur, une trace de morsure profonde à cet endroit. Nous ne l'avions pas remarquée tout à l'heure, à cause des cheveux.
- Une morsure ? répéta l'autre en se penchant en avant. Mais une morsure de quoi ?
- Humaine, mon Père, impossible de s'y tromper.
Les prunelles du Père Giacomo pétillèrent de curiosité. Il savourait visiblement à loisir ces révélations qui ne faisaient que confirmer ses pressentiments. Il ne put s'empêcher, après avoir reçu cette dernière information, de penser immédiatement au vampirisme. Ses soupçons se révélaient donc exacts espace entre un mot et deux points : le Diable se cachait bien >>> se dissimulait ? derrière toute cette affaire. Bénissant supprime un espace ici intérieurement l'archidiacre qui l'avait innocemment envoyé fureter au dépôt de cadavres de la Prison, il ordonna à Mascagni de nettoyer le corps et de l'envelopper dans un drap qu'il scellerait lui-même.

V

De la fenêtre de sa cellule monacale, au couvent de Santa Maria Gloriosa dei Frari, Fra Ambrosio regardait tomber la pluie. Lorsque le ciel se mettait à pleurer sur la Sérénissime, la ville devenait d'une tristesse infinie. L'humidité s'infiltrait partout, glaçait les habitants jusqu'aux os, pourrissait les poutres et les meubles, rongeait les murs et les pavés de pierre >>> les pavés sont forcément " de pierre " = pléonasme. L'eau ruisselait sur les toits du cloître pour aller alimenter un petit ruisseau qui serpentait dans la ruelle voisine. La cataracte avait crevé >>> elle a crevé quoi ? Il ne manquerait pas un complément d'objet ici ? aux environs de midi et depuis, l'averse n'avait pas cessé un seul instant. Les rues et les canaux s'étaient vidés lentement de leur activité >>> précise de quoi ils se sont vidés, parce que c'est pas clair ici, la rumeur joyeuse de la cité s'était progressivement tue. L'orage semblait anesthésier l'activité urbaine et pousser la ville au calme et au silence. Des feux avaient été prestement allumés dans toutes les cheminées des >>> supprime le " de tous les " qui fait lourde répétition avec le " toutes les " juste avant palazzi qui bordaient le Grand Canal, lueurs qui faisaient étinceler ses rives de mille feux. Les pigeons de la place Saint-Marc, réfugiés à l'abri des corniches de la basilique, se taisaient, ne roucoulaient plus et attendaient impatiemment que le soleil leur rende leur domaine.
Mais de l'endroit où il était, le moine ne pouvait distinguer de Venise qu'une étroite rue sans charme, au bout de laquelle un petit pont enjambait un canal à l'eau croupie, pour déboucher espace en trop ici sur une place sinistre.

Rongé par le froid et l'humidité qui s'infiltraient >>> répétition, cf plus haut sous sa bure, il s'étendit sur sa paillasse en fredonnant un Salve Regina grégorien qu'il avait entendu quelque temps auparavant dans la cathédrale. Progressivement, à l'engourdissement des membres dû à la basse température, se substitua la torpeur des sens causée par la fatigue. Il se mit à somnoler, l'esprit oscillant entre conscience et sommeil, jusqu'au moment où, bercé par le clapotis de la pluie qui virevoltait sur >>> non ! Si tu dis qu'il tombe une vraie cataracte, la pluie ne va pas virevolter à la manière des flocons de neige ! >>> " la pluie qui fouettait " les pavés et les toits, il s'assoupit enfin et se mit à rêver.
Il était dans une sombre grotte >>> par définition, une grotte est sombre, encore un pléonasme à corriger pas de virgule ici dont il parvenait à peine à apercevoir l'ouverture, petit point de lumière loin derrière lui. Des chuchotements indistincts envahissaient >>> mot pas adapté : "se faisaient entendre " ? ses oreilles, tandis qu'une force irrésistible lui commandait de s'enfoncer plus avant dans les entrailles de la terre. Angoissé, il tentait désespérément de se retourner vers l'extérieur, mais ne pouvait s'empêcher de progresser d'un pas mal assuré vers le fond de la caverne. De temps à autre, il parvenait à saisir le sens d'un murmure : «Enfin, le voici !», «C'est lui !», «Allons, avance, mais avance donc !».

L'étroit tunnel aboutissait à une vaste salle obscure souterraine >>> on sait qu'on est sous la terre, vu qu'il est dans une grotte dans laquelle il pénétra après avoir marché pendant ce qu'il lui semblait être une éternité. Trônant dans un relief d'une des parois de >>> très lourd. Et puis, le vieillard ne peut pas se trouver DANS un RELIEF, mais plutôt dans un renfoncement de la paroi, dans une cavité, tu ne crois pas ? granit noir, un immense vieillard barbu, coiffé d'une couronne, un énorme serpent entrelacé entre ses jambes et ses bras, >>> ici aussi, la tournure est maladroite, à revoir l'attendait. Lorsque Fra Ambrosio fut devant lui, il le transperça de ses yeux brillants >>> de son regard perçant ? avant de se pencher vers la tête du reptile et de lui murmurer un ordre dans une langue inconnue >>> si le vieillard "murmure", comment le moine parvient-il à entendre qu'il s'agit d'un ordre, surtout si en plus, il parle dans une langue inconnue ? Phrase contre-sens à revoir. L'animal laissa ses anneaux glisser >>> bof : " Les anneaux de l'animal glissèrent " vers le religieux, remontèrent avec lenteur le long de sa jambe, puis de son torse >>> parce que " tronc ", ça fait penser à un cadavre, c'est pas très chouette avant de parvenir à hisser la tête écailleuse face au visage humain. Lentement, la langue du serpent sortit de sa gueule et se fraya un passage entre les lèvres de l'homme qui sentit le membre lui fouiller l'âme au plus profond de lui-même. Cet étrange >>> c'est pas le mot qui me soit venu, en fait examen répugnant terminé, le reptile remonta rejoindre son maître qui n'avait pas bougé, et laissa parler l'expressivité incroyable de son regard. Le vieil homme lança alors d'une voix qui fit trembler le plafond de la caverne :
- Second Cercle !
Fra Ambrosio fut alors soulevé tel un fétu de paille par une violente bourrasque venue que nulle part. >>> bof : " Une violente bourrasque sortie de nulle part souleva alors Fra Ambrosio tel un fétu de paille. " Elle le projeta, impuissant, terrorisé, supprime un espace ici contre une paroi où il parvint à s'accrocher, avant d'en être arraché quelques secondes plus tard. Finalement, le tourbillon le laissa choir au milieu d'un océan déchaîné.

Ballotté tour à tour par les vagues mugissantes, puis par le vent hurlant, il était poussé avec rage contre les rivages de pierre où son corps épuisé venait se briser comme un pantin désarticulé.

Mais de l'endroit où il était, le moine ne pouvait distinguer de Venise qu'une étroite rue sans charme, au bout de laquelle un petit pont enjambait un canal à l'eau croupie, pour déboucher espace en trop ici sur une place sinistre.

>>> De l'endroit où il se tenait, le moine ne distinguait pas grand chose de Venise. Sa vue portait seulement sur une étroite rue sans charme, terminée par un petit pont qui enjambait un canal croupi, avant de déboucher sur une place sinistre.

Ça ne va pas. Si vous retirez l'incise « terminée par un petit pont qui enjambait un canal croupi », vous constaterez que la phrase ne veut plus rien dire : «Sa vue portait seulement sur une étroite rue sans charme avant de déboucher sur une place sinistre. » Ici, c'est la vue qui débouche sur une place sinistre, alors que ce devrait naturellement être la rue.
Par ailleurs, en voulant simplifier, vous ajoutez des informations inutiles : « le moine ne distinguait pas grand chose de Venise. »
Enfin, le « Mais » en début de phrase a peut-être son importance ? Pour le savoir, il faudrait connaître la phrase précédente.
Il y a également quelque chose qui me gêne au niveau du sens : comment peut-il voir que la rue débouche sur une place si, avant d'arriver à cette place, se trouve un pont ? Il me semble que le pont devrait l'empêcher de voir la place. Et quelle est la position du pont (qui enjambe le canal) par rapport à la rue ? Ce n'est pas clair, il faudrait demander à l'auteur de visualiser la scène qu'il veut décrire et de la reformuler.
Je propose cependant :
« Mais la position du moine ne lui permettait de distinguer de Venise qu'une étroite rue sans charme qui débouchait sur une place sinistre. À l'extrémité de cette rue, il pouvait apercevoir un petit pont qui enjambait un canal à l'eau croupie. »

Les causes du décès, par contre, m'ont posé plus de problèmes et j'ai été forcé de procéder par éliminations.

>>> non ! Si tu dis qu'il tombe une vraie cataracte, la pluie ne va pas virevolter à la manière des flocons de neige ! >>> " la pluie qui fouettait "

Cette dernière phrase aussi est maladroite. Il a d'abord été transporté par une bourrasque avant de tomber dans la mer, donc l'ordre de ta phrase est faux.

Il y a également quelque chose qui me gêne au niveau du sens : comment peut-il voir que la rue débouche sur une place si, avant d'arriver à cette place, se trouve un pont ? Il me semble que le pont devrait l'empêcher de voir la place. Et quelle est la position du pont (qui enjambe le canal) par rapport à la rue ? Ce n'est pas clair, il faudrait demander à l'auteur de visualiser la scène qu'il veut décrire et de la reformuler.
Je propose cependant :
« Mais la position du moine ne lui permettait de distinguer de Venise qu'une étroite rue sans charme qui débouchait sur une place sinistre. À l'extrémité de cette rue, il pouvait apercevoir un petit pont qui enjambait un canal à l'eau croupie. »

" procéder par éliminations " >>> je pense qu'il faut un " s " car ton personnage a fait plusieurs déductions avant d'en arriver à une certaine conclusion, il n'a pas procédé à une seule élimination, non ? Evidemment, s'il n'avait que deux options, il n'en a éliminées qu'une seule et il ne faut pas de " s ", mais dans l'absolu, on procède toujours à plusieurs éliminations.

Quant à la rue étroite, si elle est étroite justement, c'est parce qu'elle est bordée de murs et de bâtisses, non ? Donc les maisons cachent la vue de la place... Enfin si ce n'est pas le cas, il te faut être plus précis dans la description de la ruelle.

Mais de l'endroit où il était, le moine ne pouvait distinguer de Venise qu'une étroite rue sans charme, au bout de laquelle un petit pont enjambait un canal à l'eau croupie, pour déboucher sur une place sinistre.

Moi, elle me plaît bien, cette phrase. Et j'aime bien sa musique et ses balancements, que les diverses versions alternatives proposées détruisent.
Et puis, quand même, l'auteur, c'est l'auteur. Tant qu'il ne commet pas d'énormes maladresses, il faut le laisser respirer. Sinon, on réécrit tout Balzac.

Ce fut lors d'un de ces assauts brutaux de la tourmente qu'il se réveilla en sursaut, le corps en sueur, sa couverture emmêlée autours des jambes. Il se redressa en haletant et tenta de recouvrer lentement ses esprits. Par degrés, la réalité reprit ses droits dans le cerveau troublé du moine qui ne parvenait cependant pas à se défaire de l'impression d'horreur produite sur lui par ce songe étrange. Il passa en revue son mobilier rustique comme s'il le découvrait pour la première fois, puis se mit fébrilement debout et commença à arpenter sa cellule. Fra Ambrosio tentait de réunir les bribes éparses du souvenir de son rêve mais ne parvenait pas à y découvrir la moindre signification. Ses méninges, triturés avec anxiété, ne lui fournissaient que des réponses invraisemblables ou incomplètes, qu'il écartait rapidement. Finalement, au bout de longues minutes de réflexion, il abandonna et alla s'asseoir à sa table. Au moment où il se prenait la tête à deux mains, quelques coups discrets frappés à l'huis de sa cellule le firent sursauter. Il se leva d'un bon et alla coller son oreille à la porte. Après quelques secondes de silence, il demanda d'une voix faible et tremblante :
« Qui est là ? »
N'obtenant aucune réponse, il tira lentement le verrou et entrouvrit le battant avec prudence. Le couloir était vide. Intrigué, le moine fit quelques pas hors de sa chambre, s'assura qu'il était bien seul, puis retourna à l'intérieur. En passant le seuil de la petite pièce aux murs blancs, il sentit se plier sous son pied un morceau de papier. A peine avait-il posé les yeux dessus, qu'il comprit qu'il s'agissait d'une lettre déposée à son attention sur son palier. Saisi par une appréhension soudaine, il ramassa prestement le pli et s'enferma à nouveau dans sa cellule. Adossé à la porte, les genoux flageolants, il arracha le cachet de cire et déplia la missive. Ses craintes se justifièrent à mesure qu'il déchiffrait l'écriture féminine qui avait tracé à l'encre rouge quelques lignes absconses pour tout autre que lui :

« Il mio caro piccolo monaco,

Le Maître vous en veut, vous l'aurez sans doute remarqué. Tâchez donc, cette fois-ci, d'être à la hauteur. Je viendrai vous chercher après Complies, à l'heure du coucher et procéderai comme à mon habitude en ce qui concerne vos confrères. Nous tâcherons de nous réserver quelques instants, une fois votre travail terminé.

Soyez prêt à l'heure dite,

Soeur Béatrice de Cisternetto »

Tremblant de tous ses membres, Fra Ambrosio se laissa tomber sur sa paillasse. Tout allait, une fois de plus, recommencer. Chaque détail de sa précédente fugue en compagnie de la religieuse lui revenait douloureusement à l'esprit. Les mille périls qu'il avait courus, les actes répréhensibles et les péchés qu'il avait accumulés en une seule nuit assaillaient sa conscience percluse de remords. La perspective même du délicieux forfait qu'il allait sans doute perpétrer avec sa complice ne lui faisait plus envie. L'âme fragile du religieux n'était pas de celles que l'on pouvait arracher facilement à la poigne autoritaire de la foi. La sienne était si profondément ancrée en lui, depuis son enfance, qu'aucun des raffinements de la volupté la plus exaltée ne parvenait à en venir à bout. Son esprit influençable tanguait constamment, prêt à basculer définitivement dans les abysses de la damnation éternelle, mais toujours le bras de fer de la Religion le retenait.

MrSonge a écrit:xD Décidément. Le sort de cette phrase n'est pas encore réglé, mais j'y travaille.