Avis sur le Fumeur

J’ai tué un homme.
Vous me direz « risques du métier » (je dirais : vous me direz, ce sont les risques du métier) ; je suis légionnaire, mais ce n’était (mais ce drame n’est pas arrivé lors d’une mission ?) pas lors d’une mission. J’ai tué cet ennemi sans en avoir reçu l’ordre. Cependant, je suis certain (j’inverserais : Je suis certain, cependant, que mes sup…) que mes supérieurs me l’auraient donné s’ils avaient découvert ce traitre(traître)(s’ils avaient découvert qu’il s’agissait d’un traître ?). Moi, je l’ai démasqué. Ce n’était pas simple. Il présentait bien, un sourire enjôleur (point)(supprimer la virgule)(Ses relations...), et ses relations le décrivaient comme un mari aimant et un père attentionné. Oui, je sais, mes frères, on est censé aider la veuve et l’orphelin et non aider à devenir veuve ou orphelin. Que voulez-vous, si les voies du Seigneur sont impénétrables, (que voulez-vous, ce n’est pas ma faute si les voies du Seigneur sont impénétrables) une mauvaise compréhension semble inévitable...
Bref, laissez-moi vous racontez comment j’ai... arrêté de fumer. (ah oui, ça m'interesse )

Alain, (deux : plutôt qu’une virgule, non ? ou alors ne pas dire deux fois le même prénom, ça fait pas top je trouve) Alain Galindo, tel est l’homme qui a subi mon courroux. Je l’ai observé (durant) plusieurs semaines, le suivant où qu’il aille, notant chaque détail de sa vie basée sur le mensonge.
Le matin, il se lève le premier, se lave, prépare le petit déjeuner, fume une cigarette puis réveille sa femme et son fils. Un baiser sur chacun de leur front : pas de jaloux. Il les laisse devant la table de la cuisine, leur souhaitant invariablement une bonne journée.
À force de regarder des niaiseries, nos vies deviennent des clichés. Mais quand on s’aperçoit que la vie (virgule) c’est pas comme dans un film de Walt Disney, il est trop tard. Je sais, les princes et les princesses existent et leur carrosse se change(nt) aussi en citrouille (point) c(C)ependant Lady Di n’a jamais pu remettre de chaussures (ouais, elle est pas claire cette phrase). Alain jouait au prince charmant, façade aveuglante pour dissimuler (qui dissimulait son véritable visage ?) sa part d’ombre.


Il se rend à son travail dans son audi TT, voiture parfaite pour un cadre dynamique obsédé par la réussite.
D’ailleurs, c’est une photo où il est au volant de ce bolide qu’il a choisi pour sa page d’accueil Facebook. Le bonheur est obligatoire pour les gens comme lui, la compétitivité ( deux points : ) leur plus grande qualité. Alain était over heureux : c’était l’un des meilleurs de sa boîte d’audit. Il arrivait à déceler les éléments non productifs d’une société (en même temps, à la limite je supprimerais d'une société) avec une facilité déconcertante. Un entretien d’à peine dix minutes lui suffisait pour rendre son jugement. Il commençait par se préoccuper de votre santé, de votre famille, de vos projets. Il avait toujours une anecdote qui le rattachait à votre vie. Il vous comprenait, il (je supprimerais la virgue et le « il » :il vous comprenait, compatissait. Pas facile de bien dormir…) compatissait : pas facile de bien dormir avec le petit dernier, oui, le mal de dos est une vraie plaie. Il parlait ensuite un peu de travail, quelques chiffres et puis le magicien sortait une carte de sa manche.
« Le dossier X, dites-moi, pourquoi n’avez-vous pas réussi à tenir les délais ? Vous n’aviez pas vu l’alerte sur votre boîte Lotus ? Pourquoi n’avez-vous pas demandé d’aide ? Non, ne vous inquiétez pas, ce sont juste des questions dans le cadre d’une démarche de qualité totale. Vos réponses permettront de mettre en place les process (processus ? je ne comprends pas ce que veut dire process) capables d’optimiser les résultats de votre société. »
Un dernier sourire, une poignée de main (ferme) et bis repetita. Grâce à lui, France Telecom a pu faire le ménage.
Ses journées étaient courtes, pourtant il rentrait toujours tard chez lui. « On lui confie les dossiers les plus importants, cela demande beaucoup d’investissement personnel » rapportait (naïvement ?) sa femme (son épouse ?) non sans une certaine fierté.

À voir comment il travaillait les putes qu’il s’envoyait, je ne peux qu’abonder en son sens. À sa décharge, si je puis dire, sa femme n’est pas une folle (ne rafolait pas ?) de cul : une galipette par semaine les mois d’exception. Elle s’y obligeait, juste récompense pour un mari si prévenant. Elle rosissait lorsqu’elle parlait de « ses exploits » avec ses amies. « Ah, tu as tellement de chance d’avoir trouvé le mec idéal : beau, riche, dévoué, et... bête de sexe ! »
Quelle conne ! Que des types pareils puissent servir de modèle alors qu’ils sont l’hypocrisie incarnée, ça me dépasse. Chez nous, on aime pas les diplomates.



Le soir, quelle que soit l’heure, il entretient son corps musclé avec des appareils de musculation. Toujours une histoire d’apparence. Il embrasse son fils, sa femme, regarde LCI et parcourt les livres dont on parle au bureau tandis que son épouse (sa moitié) s’abrutit devant des émissions lénifiantes.
Je sais, ils sont nombreux comme lui, ils ne font rien de «mal » alors pourquoi ?
À cause d’un homme, François Baure, ex-employé à France Telecom. Il est venu un matin dans la boîte d’audit d’Alain et s’est fait passer pour un coursier censé lui remettre un document en main propre. Arrivé dans son bureau, il lui a remis (tendu ?) une enveloppe cachetée et a attendu sa réaction. Des photos d’Alain en train de baiser deux putes. Étonnement et colère mêlées : prévisible.
— Que... qu’est-ce que veut dire cette plaisanterie ?
— Vous ne me reconnaissez pas, Monsieur Galindo ?
Yeux scrutateurs et éclair de lucidité.
— France Telecom, le gars qui aimait les maquettes d’avion.
— Oui, celui que vous avez décrit comme associable (associable ou associal ?), sans esprit d’équipe, rêveur, sans ambition. J’ai lu votre rapport.
— Ecoutez...
— Non, vous écoutez moi(écoutez-moi). Je ne veux pas d’argent. Je veux juste que vous sachiez que ces photos arriveront un jour sous les yeux de votre femme, de vos amis, de votre employeur. Demain ? dans un an ? Moi-même, je ne le sais pas.
— Attendez, on pourrait...
— Le temps est écoulé, Monsieur Galindo. Je dois optimiser mon temps et tout a déjà été dit.

C’est là (à partir de ce moment) qu’il a commencé à péter les plombs. Vous savez les escrocs basent tout sur le contrôle, (point) leur narcissisme s’épanouit dans leur vie factice aussi réelle à leurs yeux que les vôtres. Grippé (grippez ? ou gripper ?) leur belle machine et ils deviennent (se transforment ? se muent ? en psychopathes) des psychopathes. Alain a commencé à boire un peu trop (un peu plus que de raison ?), son haleine et sa tenue moins impeccable qu’à l’accoutumée se reflétaient dans le regard interrogateur de ses proches. Il fumait plus aussi, comment l’en blâmer : on aurait été nerveux à moins. Sa femme remarqua bien évidemment le changement de caractère (je virerais de caractère : les changements qui s’opéraient en lui) qui s’opérait en lui. Il était brutal dans ses paroles, dans ses réactions, envers elle ou leur fils. Et puis un soir, elle a du(dû) le récupérer au commissariat, (je supprimerais la virgule) suite à un contrôle d’alcoolémie. On avait même relevé ses empreintes. Il allait faire une connerie (virgule) mais pas la bonne. Alain est un lâche et les pleutres (lâche et pleutre, c’est pas une répétition ?) de son espèce ne se suicident pas. Non, ils tuent leur famille, amoureuse (comprend pas, amoureuse ? quel est le sujet de ce mot ?) du mirage qu’ils ont créé car elle devient un miroir déformant. Désormais, ils ne discernent plus que leur future déchéance dans les yeux de leurs proches. C’est insupportable de ne plus pouvoir vivre dans ce mensonge si réconfortant, de devoir assumer ses actes. Il me fallait agir pour le bien de cette famille, (deux points : ) éliminer Alain avant qu’il ne devienne exterminateur (l’exterminateur ?).


Vous savez, il est facile de tuer sans être inquiété par la suite. J’aurais pu maquiller mon meurtre en suicide ou en disparition, laisser juste un mot : « Parti acheter des cigarettes » comme m’y invitaient les marlboro du cendrier. Mais là encore, j’ai pensé aux innocents : pas d’assurance-vie en ce cas. Non, j’ai décidé de faire croire à un kidnapping. Le samedi, Alain restait seul chez lui tandis que sa femme emmenait leur fils à son cours de tennis. Une heure trente pour agir, largement suffisant (c’était plus qu’il ne m’en fallait pour agir). Quelques meubles renversés, un peu de son sang répandu (dans la pièce) et le tour était joué. J’ai aussi pensé à François et me suis dit que si un revanchard tuait cet enfoiré pour valeur d’exemple, cela paraitrait plausible. Je rédigeais alors une lettre pour trois grands quotidiens afin de les informer du sort que méritait(aient) ces (ce genre de salaud) salauds et l’endroit où il pourrait réaliser des photos « chocs ». Puis, je me suis débarrassé du corps, direction le zoo et la cage aux lions (direction la cage aux lions du zoo voisin ?). L’idée m’est venue en me souvenant d’un film qui parlait justement d’une ordure. Mes paquets de barbaque étaient saupoudrés de sédatif afin que ces gros bébés ne mangent pas mon présent. Il ne me restait plus qu’à jouer au facteur et attendre les titres. Le lendemain, les gardiens du zoo eurent la surprise de trouver des bêtes repues et assoupies. Une plus grande les attendait par le biais d’une alliace (alliance) qui brillait au soleil (qui étincelait sous le soleil ?). L’annulaire qui l’avait porté avait été arraché. Sauvagement. Cette découverte fut immortalisée par de magnifiques photos (clichés ?) et les articles furent assez bien tournés pour faire réfléchir les confrères d’Alain. Oh, pas longtemps, deux minutes, le temps de se persuader qu’ils étaient bien meilleurs que lui et qu’un truc pareil n’était pas prêt de leur arriver (ne leur arriverait jamais ?). L’épouse éplorée reconnut l’alliance, la correspondance avec l’empreinte digitale enregistrée confirma (les choses ?).

En fait, ce n’est qu’après ce meurtre que je me suis fait recruter (que j’ai été recruté ?) dans la légion étrangère. La volonté d’un changement radical de vie couvait en moi depuis quelques temps, cet assassinat n’a fait qu’accélérer les choses finalement. L’entretien d’embauche fut parfait «on se fout de votre passé, de votre vie, ce qu’on veut, ce sont des soldats.» et malgré un léger handicap à la main gauche, je réussis toutes les épreuves de sélection. Loin d’être évident mais pour certains il y a pire : les cigarettes sont proscrites dans le camp. Moi, j’ai arrêté sans difficulté. Après avoir lu jusque là(jusque-là), je parie que vous voulez connaitre mon secret. C’est simple : un fantôme ne fume pas ( eumh... moi y en a pas compris.)

(ouais, elle est pas claire cette phrase)

(processus ? je ne comprends pas ce que veut dire process)

(je virerais de caractère : les changements qui s’opéraient en lui)

(comprend pas, amoureuse ? quel est le sujet de ce mot ?)

Coucou Nico, ce qui me perturbe dans ce texte, c'est ce mélange de temps pour les verbes. Parfois ça passe mais souvent j'ai un peu de mal. Du coup, il me faut revenir en arrière pour bien arriver à de capter la phrase

Bon le coup du fantôme là, je t'avoue que j'ai un peu de mal à cmprendre. Était-il un fantôme au moment ou il a tué ce Alain ou bien est-il lui-même le Alain en question une fois repenti ? Enfin tu vois quoi, j'ai vraiment du mal.

Au début du texte, on a l'impression que le meurtre se passe alors qu'il est déjà légionnaire. Sauf que c'est pas dans le cadre d'une mission, c'est tout. Faudrait peut-être explicité un peu plus et dire que ça se passe avant.

mais il lui manque encore une certaine harmonie, quelque chose qui apporte de la réalité au texte et un véritable impact à la chute

(C)ependant Lady Di n’a jamais pu remettre de chaussures
(ouais, elle est pas claire cette phrase)
qu'est-ce qui est pas clair ? rappelle toi de Cendrillon...

Pour le style, j'ai essayé un truc un peu différent. Peut être que je me suis planté, c'est pour ça que vos avis sont importants.

j'ai cru voir plein de références à plein de chose dans ce texte ( le père noël est une ordure, fair play, et plein d'autre chose).

Quand je te lis je me dit que tes histoires seraient parfaites pour l'Almanach Vermot

il faudrait peut etre exagéré plus dans la façon de parler des militaires.

c’est une photo où il est au volant de ce bolide qu’il a choisi pour sa page d’accueil Facebook.

en place les process capables d’optimiser les résultats de votre société. »

pour un coursier censé lui remettre un document en main propre.

— Non, vous écoutez-moi.

on aurait été nerveux à moins.

J’aurais pu maquiller mon meurtre

Je l’ai observé plusieurs semaines, le suivant où qu’il aille, notant chaque détail de sa vie basée sur le mensonge.

=> choisie (accord avec "photo" non ?)

process ?

=> tu utilises souvent "censé"
=> suggestion : remplace par "supposé"

=> à mon sens, problème de ponctuation : "Non ! Vous, écoutez-moi !"

=> ça se dit ?

hum... mon meurtre, on dirait que c'est lui qui est mort... alors que non !

Ce qui est caractéristique de ton style, et pas seulement que pour ce texte, c'est cet air détaché, relâché. Tu donnes l'impression que tout n'est pas grave. Après tout, tuer quelqu'un, où est le problème ?

C'est un bien et un mal. Il pousse à l'ironie, mais il pousse aussi à ne pas être très profond. On aura toujours le pour et le contre.
Mais commencer par : "J’ai tué un homme."
Eh bien ça me fait penser à la manière de Camus : "Aujourd'hui, maman est morte." Ce ton étranger, décontracté, alors que tu annonces quelque chose de pas très glorieux. Voire franchement affreux.

Fantôme de lui-même ? C'est-à-dire, un fantôme de son passé, qui l'oublie et qui se consacre à sa vie de légionnaire ?
hum ?

Observer me semble inadéquat pour quelqu'un qui parle de lui-même. Analyser peut-être. Mais observé, ça fait vraiment personne extérieure, et du coup, on peut difficilement les rassembler pour n'en faire qu'un.

nico4g a écrit:
Très pertinent et perspicace. J'affectionne les personnages détachés des conventions sociales. Par un drame, ils se déconnecte de la course au bonheur imposée par la société. Ils deviennent fataliste et comprennent la vacuité de l'existence. L'homme va disparaitre, la Terre va disparaitre, à quoi bon ? C'est un peu comme s'il venait de découvrir qu'on leur mentait : non, la vie n'est pas belle, Dieu n'existe pas et vous ne serez pas heureux en suivant les autres.
Donc pour eux, il reste l'ironie, ils se moquent un peu d'eux, celui d'avant qui était heureux avant de savoir. Comme l'homme bon qui croit en l'Homme avant de s'apercevoir qu'il est aussi pervers. Baudrillard, toujours.

La profondeur n'a pas lieu d'être puisque la vie n'est pas profonde, elle est juste une poussière.

nigo4g a écrit:

Observer me semble inadéquat pour quelqu'un qui parle de lui-même. Analyser peut-être. Mais observé, ça fait vraiment personne extérieure, et du coup, on peut difficilement les rassembler pour n'en faire qu'un.

Oui, mais ça c'est pour montrer le côté schizophrène du personnage.

Oui, je sais, mes frères (? il s'adresse à qui ?),

?).(il s'en souvient ? étonnant. Un mec comme lui, j'aurais pensé qu'il oubliait aussitôt le mec foutu à la porte : genre, pas de moralité donc on ne s'encombre pas avec les détails inutiles.)

L’idée m’est venue en me souvenant d’un film qui parlait justement d’une ordure (? et qu'on balance dans la cage aux lions par petits bouts ?).

Même si elle se lit très facilement, la fin ne revèle pas de surprise (minçe alors...)

C'est la casse de Brice Razz
Pour les plus jeunes, l'Almanach Vermot pur croûte de porc, c'est l'anthologie de la blague foireuse et antédiluvienne. Pour mieux saisir, lisez l'excellente BD Blotch par Blutch qui illustre le genre de blague. Bon, j'avoue que j'ai pris un coup quand j'ai lu ça mais j'avais demandé votre avis et c'est bon pour l'humilité Sad .
En fait, je revendique plus l'état d'esprit Hara Kiri ancienne époque (je suis un fan inconditionnel de Reiser et Vuillemin est son digne successeur).
T'inquiète, j'ai pas pris ça mal. Twisted Evil

Le but de tes textes est de choquer mais ils donnent aussi à réfléchir or pour que l'effet soit maximal il faut qu'ils se trouvent dans un contexte qui s'y prête pas du tout ! Au premier abord les gens qui le liront croiront à une blague à un truc pas sérieux mais en fait en plongeant dans le texte ils verront le côté satirique du texte !

Ce genre de terme nous pousse à croire qu'il y a vraiment 2 personnes distinctes dans ce texte, et non qu'une seule : Alain et lui-même.

J’ai tué un homme.
Vous me direz « risques du métier » ; je mettrais deux points je suis légionnaire, mais ce n’était pas lors d’une mission. J’ai tué cet ennemi sans en avoir reçu l’ordre. Cependant, je suis certain que mes supérieurs me l’auraient donné s’ils avaient découvert ce traître. Moi, je l’ai démasqué simple suggestion, mais si tu disais « je l’ai démasqué avant eux » ?. Ce n’était pas simple. Il présentait bien, un je dirais « le » même s’il y en a un autre après, parce que ce « un » est vraiment bizarre, posé comme ça sourire enjôleur, et ses relations le décrivaient comme un mari aimant et un père attentionné. Oui, je sais, j’enlèverais cette virgule mes frères, on est censé aider la veuve et l’orphelin et non aider à devenir veuve ou orphelin. Que voulez-vous, si les voies du Seigneur sont impénétrables, une mauvaise compréhension semble inévitable...
Bref, laissez-moi vous racontez raconter comment j’ai... arrêté de fumer.

Alain, Alain Galindo, tel est l’homme ça c’est une phrase qui m’a laissée perplexe en première lecture. J’avais envie de dire « tel est le nom de l’homme », mais bon, la fin justifie les moyens^^. Je suppose qu’il garde le même nom quand il entre dans la légion qui a subi mon courroux. Je l’ai observé plusieurs semaines, le suivant où qu’il aille, notant chaque détail détails ? de sa vie basée sur le mensonge.
Le matin, il se lève le premier, se lave, prépare le petit déjeuner, fume une cigarette puis réveille sa femme et son fils. Un baiser sur chacun de leur front : pas de jaloux. Il les laisse devant la table de la cuisine, leur souhaitant invariablement une bonne journée. je suppose que l’italique marque les fameux détails ?
À force de regarder des niaiseries, nos vies deviennent des clichés. Mais quand on s’aperçoit que la vie c’est pas comme dans un film de Walt Disney, il est trop tard. Je sais, les princes et les princesses existent et leur carrosse se change aussi en citrouille virgule cependant Lady Di n’a jamais pu remettre de chaussures. Alain jouait au prince charmant Prince Charmant, façade aveuglante pour dissimuler sa part d’ombre.
Il se rend à son travail dans son audi TT, voiture parfaite pour un cadre dynamique obsédé par la réussite.
D’ailleurs, c’est une photo où il est au volant de ce bolide qu’il a choisie pour sa page d’accueil Facebook. Le bonheur est obligatoire pour les gens comme lui, la compétitivité leur plus grande qualité. Alain était over heureux : c’était l’un des meilleurs de sa boîte d’audit. Il arrivait à déceler les éléments non productifs d’une société avec une facilité déconcertante. Un entretien d’à peine dix minutes lui suffisait pour rendre son jugement. Il commençait par se préoccuper de votre santé, de votre famille, de vos projets. Il avait toujours une anecdote qui le rattachait à votre vie. Il vous comprenait, il compatissait : pas facile de bien dormir avec le petit dernier, point virgule oui, le mal de dos est une vraie plaie. Il parlait ensuite un peu de travail, quelques chiffres et puis le magicien sortait une carte de sa manche.
« Le dossier X, dites-moi, pourquoi n’avez-vous pas réussi à tenir les délais ? Vous n’aviez pas vu l’alerte sur votre boîte Lotus ? Pourquoi n’avez-vous pas demandé d’aide ? Non, ne vous inquiétez pas, ce sont juste des questions dans le cadre d’une démarche de qualité totale. Vos réponses permettront de mettre en place les process capables d’optimiser les résultats de votre société. »
Un dernier sourire, une poignée de main et bis repetita en italique. Grâce à lui, France Telecom a pu faire le ménage.
Ses journées étaient courtes, pourtant il rentrait toujours tard chez lui. « On lui confie les dossiers les plus importants, cela demande beaucoup d’investissement personnel » virgule rapportait son épouse non sans une certaine fierté.
À voir comment il travaillait les putes qu’il s’envoyait, je ne peux qu’abonder en son sens. À sa décharge, si je puis dire, sa femme n’est pas une folle de cul : une galipette par semaine les mois d’exception. Elle s’y obligeait, juste récompense pour un mari si prévenant. Elle rosissait lorsqu’elle parlait de « ses exploits » avec ses amies. « Ah, tu as tellement de chance d’avoir trouvé le mec idéal : beau, riche, dévoué, et... bête de sexe ! »
Quelle conne ! Que des types pareils puissent servir de modèle alors qu’ils sont l’hypocrisie incarnée, ça me dépasse. Chez nous, on aime pas les diplomates.
Le soir, quelle que soit l’heure, il entretient son corps musclé avec des appareils de musculation. Toujours une histoire d’apparence. Il embrasse son fils, sa femme, regarde LCI et parcourt les livres dont on parle au bureau tandis que son épouse s’abrutit devant des émissions lénifiantes.
Je sais, ils sont nombreux comme lui, ils ne font rien de «mal » virgulealors pourquoi ?
À cause d’un homme, François Baure, ex-employé à France Telecom. Il est venu un matin dans la boîte d’audit d’Alain et s’est fait passer pour un coursier supposé lui remettre un document en main propre. Arrivé dans son bureau, il lui a tendu une enveloppe cachetée et a attendu sa réaction. Des photos d’Alain en train de baiser deux putes. Étonnement et colère mêlées : prévisible.
— Que... qu’est-ce que veut dire cette plaisanterie ?
— Vous ne me reconnaissez pas, Monsieur Galindo ?
Yeux scrutateurs et éclair de lucidité.
— France Telecom, le gars qui aimait les maquettes d’avion.
— Oui, celui que vous avez décrit comme associable, sans esprit d’équipe, rêveur, sans ambition. J’ai lu votre rapport.
— Écoutez...
— Non, vous écoutez-moi. Je ne veux pas d’argent. Je veux juste que vous sachiez que ces photos arriveront un jour sous les yeux de votre femme, de vos amis, de votre employeur. Demain ? dans un an ? Moi-même, je ne le sais pas.
— Attendez, on pourrait...
— Le temps est écoulé, Monsieur Galindo. Je dois optimiser mon temps et tout a déjà été dit.

C’est là qu’il a commencé à péter les plombs. Vous savez les escrocs basent tout sur le contrôle, leur narcissisme s’épanouit dans leur vie factice aussi réelle à leurs yeux que les vôtres. Gripper grippez ? leur belle machine et ils deviennent des psychopathes. Alain a commencé à boire un peu trop, son haleine et sa tenue moins impeccable qu’à l’accoutumée se reflétaient dans le regard interrogateur de ses proches. Il fumait plus aussi, comment l’en blâmer : on aurait été nerveux à moins. Sa femme remarqua bien évidemment les changements qui s’opéraient en lui. Il était brutal dans ses paroles, dans ses réactions, envers elle ou leur fils. Et puis un soir, elle a dû le récupérer au commissariat, suite à un contrôle d’alcoolémie. On avait même relevé ses empreintes. Il allait faire une connerie mais pas la bonne. Alain est un lâche et les pleutres de son espèce ne se suicident pas. Non, ils tuent leur famille, amoureuse du mirage qu’ils ont créé virgule car elle devient un miroir déformant. Désormais, ils ne discernent plus que leur future déchéance dans les yeux de leurs proches. C’est insupportable de ne plus pouvoir vivre dans ce mensonge si réconfortant, de devoir assumer ses actes. Il me fallait agir pour le bien de cette famille, éliminer Alain avant qu’il ne devienne exterminateur. Vous savez, il est facile de tuer sans être inquiété par la suite. J’aurais pu maquiller mon son ? meurtre en suicide ou en disparition, laisser juste un mot : « Parti acheter des cigarettes » (virgule) comme m’y invitaient les Marlboro du cendrier. Mais là encore, j’ai pensé aux innocents : pas d’assurance-vie (pas de trait d’union) en ce cas. Non, j’ai décidé de faire croire à un kidnapping. Le samedi, Alain restait seul chez lui tandis que sa femme emmenait leur fils à son cours de tennis. Une heure trente pour agir, largement suffisant. Quelques meubles renversés, un peu de son sang répandu et le tour était joué. J’ai aussi pensé à François et me suis dit que si un revanchard tuait cet enfoiré pour valeur d’exemple, cela paraitrait paraîtrait plausible. Je rédigeais rédigeai alors une lettre pour trois grands quotidiens virgule afin de les informer du sort que méritaient ces salauds virgule et l’endroit où il pourrait réaliser des photos « chocs ». Puis, (la virgule n’est pas utile) je me suis débarrassé du corps, direction le zoo et la cage aux lions. L’idée m’est venue en me souvenant d’un film qui parlait justement d’une ordure. Mes paquets de barbaque étaient saupoudrés de sédatif afin que ces gros bébés ne mangent pas mon présent. Il ne me restait plus qu’à jouer au facteur et attendre les titres. Le lendemain, les gardiens du zoo eurent la surprise de trouver des bêtes repues et assoupies. Une plus grande les attendait par le biais d’une alliance qui brillait au soleil. L’annulaire qui l’avait porté portée avait été arraché. Sauvagement. Cette découverte fut immortalisée par de magnifiques photos et les articles furent assez bien tournés pour faire réfléchir les confrères d’Alain. Oh, pas longtemps, deux minutes, le temps de se persuader qu’ils étaient bien meilleurs que lui et qu’un truc pareil n’était pas prêt de leur arriver. L’épouse éplorée reconnut l’alliance, la correspondance avec l’empreinte digitale enregistrée confirma.
En fait, ce n’est qu’après ce meurtre que je me suis fait recruter dans la légion étrangère. La volonté d’un changement radical de vie couvait en moi depuis quelques temps, point virgule cet assassinat n’a fait qu’accélérer les choses finalement. L’entretien d’embauche fut parfait deux points «on On se fout de votre passé, de votre vie, point virgule ce qu’on veut, ce sont c’est ? Qu’est-ce que tu en penses Pacô ? Est-ce que le verbe se rapporte à ce qu’on veut ou aux soldats ? des soldats.» et malgré un léger handicap à la main gauche, je réussis toutes les épreuves de sélection. Loin d’être évident mais pour certains il y a pire : les cigarettes sont proscrites dans le camp. Moi, j’ai arrêté sans difficulté. Après avoir lu jusque-là, je parie que vous voulez connaitre connaître mon secret. C’est simple : un fantôme ne fume pas.

simple suggestion, mais si tu disais « je l’ai démasqué avant eux » ?.

ça c’est une phrase qui m’a laissée perplexe en première lecture. J’avais envie de dire « tel est le nom de l’homme », mais bon, la fin justifie les moyens^^. Je suppose qu’il garde le même nom quand il entre dans la légion

je suppose que l’italique marque les fameux détails ?

c’est ? Qu’est-ce que tu en penses Pacô ? Est-ce que le verbe se rapporte à ce qu’on veut ou aux soldats ?

azul a écrit: L’entretien d’embauche fut parfait deux points «on On se fout de votre passé, de votre vie, point virgule ce qu’on veut, ce sont c’est ? Qu’est-ce que tu en penses Pacô ? Est-ce que le verbe se rapporte à ce qu’on veut ou aux soldats ? des soldats.»

Ouais, en fait, elle pose pas mal de soucis ta question

=> à mon sens, problème de ponctuation : "Non ! Vous, écoutez-moi !"

oui, mais il est calme lorsqu'il dit cela