Le voyage

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Extrait n°1

Un soir de printemps empli de morne légèreté, un vieil homme doré marchait en chancelant dans la lumière

=> hum... cette phrase me gêne car elle va à l'encontre de l'image que je pourrais me faire.
=> "morne légèreté" avec le "printemps" juste avant, et il y a je ne sais combien d'opposition. Des oppositions, c'est bien, mais quand elles sont justifiées, pour moi.
=> "un vieil homme doré"... c'est à dire ? Un homme doré par le soleil couchant ?
=> "marchait en chancelant" pourquoi pas plutôt "chancelait dans la lumière" ?

des océans, qu’un drôle de sort aurait rétréci.

=> rétrécis (accord avec océans)
=> pas nécessaire la virgule. Au contraire, elle entrave la compréhension.

La rigidité de l’horizon lui tournait à la tête.

=> rigidité et tourner, ça ne me convient pas. Antithèse peut être. Mais pourquoi ?

les épaules tombantes et le regard baissé.

Dans la nuit tombante

=> double tombante. Pas top !

mais il eu envie de grimper au sommet du clocher.

=> eut (accord)

un feu incandescent courrait dans ses veines.

=> c'est pas du conditionnel ? Donc "courait"

sous les assauts du vent et de l’eau mêlés

=> je dirais plus : "sous les assauts mêlés du vent et de l'eau". Souci de compréhension.

C'est du beau, du très beau !
Plein de poésie.
Un marin dans un navire de pierre. Un marin dans un phare. C'est vrai que ça doit être très enivrant pour un amoureux de la mer d'être condamné à l'admirer de haut, et de ses berges.

Un vocabulaire très étanche (ahah.) à la lourdeur. Un vocabulaire qui entraîne si je puis dire !
Bref, encore un texte qui est plus poétique que novelliste .

Attention néanmoins aux quelques tournures qui me semblent un peu moins fondées. Comme la rigidité qui tourne. Incompatible ! Si c'est fait exprès, pourquoi ?
Il y a quelques éléments comme ça qui me chagrinent. Mais je les ai relevés, pour ton plus grand plaisir .

Impatient de voir la suite pour se prononcer un peu plus .

je te remercie beaucoup pour ton commentaire Pacô, j'ai essayé de corriger au mieux.
J'ai par contre laissé 'la rigidité de l'océan lui tournait à la tête' parce que c'était pour appuyer sur la "fixité" terrienne et la mouvance de l'eau qui est encore ancrée dans son esprit en fait. Mais je ne sais pas si ça choque plus qu'autre chose, je peux changer.
Tes encouragements me motivent, et la petite blague de l'étanchéité était au top du top ^^
encore merci...
je ne sais pas encore si la suite sera longue ou pas, je vais voir au gré des aventures

Ah, des aventure de potier...
A moins que ce ne soit au gré des aventures (ahah.)
Je suis un rigolo hein ? (ou paaaaaas !)

Très bien pour la mouvance. Vu comme ça, pourquoi pas. Il faudrait l'avis de plusieurs lecteurs, à mon sens .

En lisant la première phrase de ta nouvelle je me suis dit : "Tiens ?! Il y a une musique particulière derrière ces mots !"
Je ne pense pas que ce soit un effet voulu mais j'ai appréhendé ta nouvelle comme une poésie (ne me demande pas pourquoi, je l'ignore !^^). Du coup, je trouve qu'il y a un peut trop de répétition du son "é" dans la première partie de ton texte. Ceci s'explique par la redondance des constructions binaires telles que :
Il regardait d’un œil bleu et pensif
Il avait un air doux et calme
les épaules tombantes et le regard baissé.
petite église anguleuse et délaissée
Ce n'est pas forcément moche (ça donne du charme au texte) mais je pense que pour améliorer l'ensemble il faudrait peut-être varier de type de construction.

J'ai pas compris l'intérêt de la pomme, pourquoi lui donnes-tu de l'importance ?
Les images que tu utilises sont "belles" mais trop vues, ou plutôt il y a de l'idée mais tu n'es pas allé jusqu'au bout, par exemple :

Il regardait d’un œil bleu et pensif les flaques de pluie éparpillées où se reflétait le soleil clair. Elles rappelaient à son âme de marin des océans qu’un drôle de sort aurait rétrécis.

Là l'idée est bonne ! Je me suis dit en lisant : "La faudrait une envolée lyrique est ça pèterait !" et patatra ! Tu me coupes dans mon élan.

Dans la nuit rampante il aperçut une petite église anguleuse et délaissée. Il n’avait jamais eu ni dieu ni maitre, mais il eut envie de grimper au sommet du clocher. Installé sous cette voûte cuivrée, il regardait briller la lune et les étoiles, et cru un instant les voir encore tanguer. Dans le silence absolu, il pouvait entendre le ressac lointain des vagues, et alors une colère inexpliquée le tenait tremblant, un feu incandescent courait dans ses veines.

La c'est presque parfait ! Mais le "colère inexpliquée" vient tout gâcher ! Je m'attendait pas à un truc aussi banal et plat. Je m'attendais à : "une ire vengeresse et démente empoigna son cœur si violemment que son sang froid se transforma à un torrent bouillonnant qui lui martelait les tempes."
Bon c'est mal dit parce que je ne suis pas un poète mais je m'attendais à un truc plus romantique. Quelque chose qui vient de l'intérieur de ton personnage de manière si puissante qu'il va le faire sortir de sa torpeur habituelle.

La scène de l'enfant est vraiment intéressante. Même si elle est convenue, je trouve qu'elle montre bien le côté"seul les enfants peuvent saisir son enthousiasme et le partager. Les autres, les adultes automates ne le considèrent que comme un fou". Par contre comme je l'ai dit plus haut que vient faire la pomme dans l'affaire ? Elle m'a dérangée pour être franc.

Bref comme tu t'en doute j'ai aimé mais... j'en voudrais plus en fait ! Plus de puissance et surtout la suite du texte !

J’ai été emportée alors forcément j’ai aimé. Pourtant en général, la mer et les océans ce n’est pas ce qui m’attirent, je suis plutôt praire, mais là, j’ai vu ce vieil homme déambuler dans la prairie à la recherche d’aventure et d’inconnu, j’ai aperçu le soleil se coucher sur la surface sombre des eaux, j’ai presque senti l’eau salé des bords de mer.
Ce début de nouvelle est géniale, j’attends la suite avec impatience.

Voilà les petites erreurs ou commentaires :
« Il y a bien longtemps qu’il n’avouait plus être parti trouver l’Aventure. »
--> La phrase est étrange, je trouve.

« Ça n’est qu’au petit jour qu’il retourna, grâce à son frêle navire, dans son phare ténu. L’illustre tour semblait pencher un peu sous les assauts mêlés du vent et de l’eau, les courants d’air riaient en dévalant les escaliers de pierre blanchie.
C’était un enfer perdu au milieu de la mer où aucune relève ne se faisait plus. Spectateur solitaire, le marin regardait du haut des grandes baies de verre l’océan, ce cher océan, qui éclatait en bouquets d’écume dans un rugissement lascif. »
--> Je ne sais pas si le marin est bien dans un phare, mais si c’est le cas, c’est très bien fait, j’ai l’impression de monter les marches.

Extrait 2

quelques denrées qui résisteraient au temps.

=> c'est-à-dire ? Enfin je veux dire par là, pourquoi de la nourriture doit résister au temps ?

Cependant, il ne pu empêcher sa curiosité de prendre le dessus.

=> put (accord)

A cette réponse un petit cri enthousiaste

=> accent sur le "A"

(non sans avoir lâché sa pomme).

=> pourquoi mettre entre parenthèses ?

Même question que domingo : pourquoi la pomme ?
J'ai pensé vaguement "au fruit défendu", au fait que l'enfant est ici comparé à Adam qui fuit le jardin d'Eden. Comme il succombe à ses désirs, à ses envies, et non à las age raison de son père : aux règles établies.
Mais ça me semble un tantinet tiré par les cheveux sans de meilleures références que cette unique pomme.

Mais un échange intéressant. Toujours aussi poétique .
Un truc que j'ai trouvé pas top : le nom du bateau.
Il est fait exprès le jeu de mot ? Parce que au milieu de toute cette poésie, ça me fait l'effet "tâche" T_T.

J'ai beaucoup aimé.
ll y a un rythme dans ton écriture qui va bien avec le thème,c elui dur essac des vagues sur la plage...
Un petit reproche, parfois un peu trop d'adjectifs et parfois mal utilisés : par exemple le soleil clair ( hum, un soleil clair, je ne vois pas trop ce que ça peut donner)

Salut Gwen,

C'est tout simplement superbe ! On y est, on aime ce vieil homme et on comprend tout de lui. On a toutes les images qui défilent au fur et à mesure, on a les lumières (Ah, le soleil clair : quand on connait la lumière bretonne, on comprend ce que ça veut dire), l'odeur du varech, le vacarme des vagues, l'isolement de ce phare à l'image de sa vie, la nostalgie qui nous envahit... et l'envie de l'accompagner dans sa barque... pour son dernier voyage?

Tout simplement bravo. J'y étais.

Juste une chose : la fin. J'aurais eu envie d'exploiter cette voix profonde et envoûtante pour finir autrement.