Dépend-il de nous pour être heureux ?

...
Quoi ?
Le sujet n°2 du bac de philo ? Même pas remarqué...

Alors, qu'en pensez-vous ?

J'en pense que je vais pas faire une disserte ici

Mais pour faire du simplisme : Oui.

J'avais eu un sujet similaire lors du bac c'était ; "le bonheur est-il une affaire personnelle" ou un truc du genre.
J'ai toujours trouvé que le bonheur est un sujet difficile parce qu'on ne peut pas agir sans qu'il y ait de conséquence. Pour être heureux faudrait être simplet et se contenter de peu. En plus comme je ne crois pas que la nature de tout les humains est de vivre en harmonie et de parvenir à un sentiment de plénitude j'ai du mal à concevoir l'universalité du Bonheur...

Hmm...
Nietzsche, Sartre, Kierkegaard, Heidegger, existentialisme, liberté/aliénation...
Mélangez tout cela longtemps, laissez reposer et vous obtiendrez ma réponse : Oui.

Sans faire de longues phrases vu que ça fait longtemps que j'ai pas fait de dissert' et qu'en plus, j'aime pas la philo : Oui

Ah, mais MrSonge, tu oublies le pilier du bonheur, l'incontournable, celui qu'il ne fallait apparemment pas raté (et que j'avais raté, donc "ouf", j'ai pas pris le sujet) : ALAIN.

Pour ma part, le bonheur est avant tout une question de condition et de libertés.

Lorsqu'on a fait le pas de se libérer de toutes les contraintes sociales et que les conditions dans lesquelles on vit nous le permettent (ce qui est plus facile à dire qu'à faire donc ), oui le bonheur est avant tout le fruit de nos actes.

Mais ne parlons-nous pas "du bonheur qui passe par les autres" ?
Ou... foutaises ?

Heu mouais... Alain, c'est pas mal, mais c'est du tiède. Le problème c'est qu'il n'était pas philosophe, mais professeur de philosophie. Donc même s'il a dit des choses assez pertinentes (sur la religion par exemple), personnellement je trouve qu'on peut très bien le zapper totalement sans perdre beaucoup.

Ah mais attention, n'oublie pas que : « Pas besoin de grill, l'Enfer, c'est les Autres. »
Alors, un bonheur qui passe par les autres, c'est bien joli, mais à mon avis ça n'est pas aisé du tout. ^^

Ouais mais en même temps quand tu vis dans le bonheur total pourvoir voir ou ne serait-ce imaginer des gens malheureux ça casse ton groove ! Je pense à Siddhartha par exemple ! Après le truc c'est que on est toujours en contact avec autrui (on est jamais vraiment seul) du coup viser son propre bonheur c'est aussi participer à celui des autres, non ?

Non parce qu'on peut imaginer construire son propre bonheur aux dépends des autres. C'est même le cas de figure le plus courant. Voyez l'aristocratie et les monarques de tous poils, pour plus de détails... ^^

Ouais mais ce type de gens vivront toujours dans la crainte d'une révolte possible, non ? Il savent que leur Bonheur est fragile du coup ça casse un peu leur groove.

Je n'en suis pas si sûr. Les problèmes ont commencés avec Louis XV. Ce qui fait à peu près... 1750 ans de royauté française inébranlable. Par conséquent, je pense que jusqu'au règne de Louis XV, ou Louis XIV pour les visionnaires, on ne se doutait absolument pas qu'un jour, cette abstraction utile mais tellement lointaine qu'étais le peuple, commencerait à rechigner un peu à jouer les esclaves...

Le problème du bonheur est simple.

Le bonheur est partout, être heureux c'est simple, il suffit d'accepter que ce ne sois pas constant et que c'est un état passager. Enfin... pour moi

On peut-être "satisfait" et en être heureux. Être satisfait peut durer, heureux non

Donc accéder au bonheur c'est avoir un certain état d'esprit ?

C'est surtout accepter d'être heureux.
En vérité, ça peut paraître franchement paradoxal, mais le bonheur ne se présente pas toujours de la meilleure des façons.
Des fois on voudrait être heureux, mais les règles de la société ne le veulent pas.
Des fois on voudrait être heureux, mais on ose pas.

Je pense qu'accéder au vrai bonheur, c'est avant tout s'affranchir de toutes ces contraintes.

«Le bonheur est l'état de jouissance d'exister en soi.» (Paul Valéry)

Sans parler d'état. C'est surtout pas une "situation de vie".

C'est différent d'avoir une situation fixe et durable. Ce n'est pas constant, donc sa recherche c'est un peu comme être un camé bête et méchant

Ou pour faire une comparaison sexuelle, c'est comme quelqu'un qui ne se soucierais que de l'orgasme et non pas de l'excellent cheminement qu'il y a avant. Il ne faut pas voir l'orgasme comme un but mais comme un bonus, même chose avec le fait d'être heureux (org. masculin comme féminin ^^)

Déjà il faudrait définir ce qu'est être heureux, et s'il est possible de l'être.

Quitte à lancer un débat, autant nous accorder sur la base^^

Mmmmh...
Je propose Kant !
« Le concept de bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et veut.(je souligne) La raison en est que tous les éléments qui font partie du concept de bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c’est-à-dire doivent être empruntés à l’expérience, et que cependant pour l’idée du bonheur, un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future est nécessaire. Or il est impossible qu’un être fini si perspicace et en même temps si puissant qu’on le suppose se fasse un concept déterminé de ce qu’il veut véritablement. .. Richesse ? ….Connaissances ? … Longue vie ? .. Santé ? … Il n’y a donc pas à cet égard d’impératif qui puisse commander au sens strict du mot de faire ce qui rend heureux, par ce que le bonheur est un idéal non de la raison mais de l’imagination. »

Donc pour définir ce que c'est que d'être heureux, je nous sent mal partis !

MrSonge a écrit:Donc pour définir ce que c'est que d'être heureux, je nous sent mal partis !

C'est bien pour cela qu'il nous sera difficile de répondre à la question initiale

Enfin pour moi il serait plus intéressant de se demander s'il ne dépend que de nous d'être heureux, car je ne vois pas comment le bonheur peut être totalement indépendant de la personne qu'il concerne (à moins d'opter pour le déterminisme absolu).

Quand je pense que certains veulent faire rentrer le bonheur dans les calculs de développement des pays... (genre mettre le bonheur dans le même sac que le PIB)

D'une certaine façon, ce n'est pas idiot : peut-on réellement évaluer un pays à l'aide d'indicateurs purement économiques ?

Le problème étant bien sûr le passage de la théorie à la pratique, puisque le bonheur n'est pas mesurable, c'est le moins que l'on puisse dire.

Pour ma part, pas tellement.
Pour les raisons mentionnées par Kant justement. Sur quoi se baser ?

Certains verront le bonheur si le pays est en bonne santé, d'autres plutôt si le pays offre plein de loisirs, d'autres encore si le pays est un pays cosmopolite, d'autres encore...

Pour moi, il y a beaucoup trop de variables pour avoir une valeur fixe et ordonnée par rapport à d'autres.

Absolument !

J'imagine d'ici les sondages...

« Bonjour, monsieur, sondage gouvernemental. Êtes-vous heureux ? Si oui, sur une échelle de 1 à 10, combien vous octroieriez vous comme note de bonheur ? »

MrSonge a écrit:J'imagine d'ici les sondages...

« Bonjour, monsieur, sondage gouvernemental. Êtes-vous heureux ? Si oui, sur une échelle de 1 à 10, combien vous octroieriez vous comme note de bonheur ? »

J'aime l'idée.

Entre les dépressifs qui s'inventeront des scores négatifs et les poufs/bobbi qui vont se donner des 18