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Le cycle Arthurien : les sources

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Message  Nérouje Sam 14 Aoû 2010 - 17:55

Arf... Voici un sujet qui semble intéresser pas mal de monde, dans le coin !
J'ai donc pensé qu'il serait intéressant d'ouvrir plusieurs topic sur le cycle Arthurien. Le premier concernera les sources, le deuxième les études consacrées au sujet et le dernier essaiera de faire le point sur les différentes adaptations (là, j'aurai besoin de vous.)


1 - Le cycle Arthurien : les sources.



Étant donné que ces récits se chevauchent et se contredisent joyeusement, j'ai choisi de les présenter par ordre chronologique plutôt que de tenter d'élaborer une suite logique.

– Grâce aux œuvres de Geoffrey de Monmouth (Pays de Galles) on entre dans le cycle Arthurien par une porte dérobée. Dans ces récits apparaissent pour la première fois par écrit les deux personnages principaux : Merlin et Arthur. Prophetia Merlini (1135), Historia Regum Britanniae (1138) qui n'est autre qu'une histoire fictive des rois de bretagne et Vita Merlini (1148.) Ce dernier est un ouvrage en vers, assez décousu, où l'on reconnait une sorte de compilation à partir d'éléments très divers (vraisemblablement empruntés à la tradition orale) concernant un roi prophète qui aurait vécu dans la seconde moitié du VIè siècle.

Kulhwch et Olwen est un récit tiré de l'imposant Mabinogions, tradition orale compilée au pays de Galles par des inconnus. Ce conte est peut-être le plus ancien récit Arthurien puisque certains le font remonter au IXè siècle. Le mythe est déjà en place mais l'on est loin de l'atmosphère raffinée de Chrétien de Troyes. Apparaissent des noms bien familiers : Kai, Lancelot du lac, Erec, Guenièvre, Yseult... (en Gallois, bien entendu.)

– Avec les Romans de la table ronde, Chrétien de Troyes (1160 / 63) invente véritablement un style nouveau qui fera date : le roman courtois. Huit cent ans après, tout le monde connait encore les chevaliers de la table ronde et de leur roi, Arthur. Ces romans sont en fait quatre récits : Erec et Enide, Cligès ou la fausse morte, Lancelot, le chevalier à la charrette et Yvain, le chevalier au lion.

– Enfin, dans Perceval ou Le conte du Graal (Roman du même auteur) apparaît la pièce maîtresse : le graal ! Il est étonnant de constater que les plus belles légendes ne tiennent qu'à peu de chose : l'apparition de l'objet y est tellement furtive qu'on ne peut que s'étonner qu'elle ait suscité un tel engouement. Ce roman ayant été laissé inachevé vers 1180 (probablement à cause de la mort de l'auteur) certains ont proposés des suites : Wauchier Denain en 1190, Manessier 1220, Gerbert de Montreuil 1230.

– De la même époque, datent plusieurs manuscrits du Mabinogion écrits en Gallois. Ceux-ci comportent de nombreux récits dont seulement quatre concernent le cycle Arthurien : Kulhwch et Olwen (cité plus haut), Owen et Lunet (Yvain, ou le chevalier au lion), Peredur ab Evrawc (Perceval le Gallois) et Gereint et Enid (Erec et Enide.) La question s'est posée de savoir, qui des textes Gallois ou français avaient servis de modèles aux autres mais il a été impossible de faire la part des choses. Certains prétendent même que ces deux sources s'inspirent d'une troisième dont on n'a conservé aucune trace, les écrits d'un certain Bledri. Qui sait ? Pour ceux qui sont intéressés, il existe une très belle édition des Mabinogions du livre rouge de Hergest traduits par Joseph Loth chez Slatkine reprints genève.

– En 1210, Robert de Boron s'attèlera à unifier les différents thèmes. Il sera le premier à introduire Merlin dans le cycle. Ainsi naît L'estoire dou Graal (comprenant trois récits : Joseph, Merlin et Perceval.) Ce triptyque est un véritable évangile du Graal, il rassemble, légitimise et christianise le cycle grâce à Joseph d'Arimathie, détenteur du vase qui a recueilli le sang du christ.

– La machine est lancée et l'on a droit, dix ans plus tard, à une immense fresque de plus d'un millier de pages : Le Lancelot-Graal de pseudo Gautier Map consacrée (vous vous en doutez) à Lancelot. Celui-ci connait d'éblouissants succès qui le désignent comme le meilleur chevalier du monde. Son amour et sa fidélité à Guenièvre font de lui le modèle des amants. Mais déjà, la réussite à certaines épreuves lui est refusée, en raison de son pêché, et un nouvel astre se lève dans le ciel de la chevalerie : Galahad, son fils, l'élu du Graal. Il existe une édition intégrale et en ancien français (neuf volumes...) chez DROZ.

– La Queste del Saint-Graal, écrit par des moines cisterciens vers 1220, raconte comment - enfin ! - Galahad, le chevalier parfait (et chaste, lui... pas comme certains) mènera la quête à bien. Dans ce roman, on observe un glissement logique: le Graal est identifié à la grâce divine. Raison pour laquelle, tous les autres chevaliers ont échoués.
– Petit interlude avec la meilleure "biographie" de notre enchanteur préféré : Merlin (ou Huth-Merlin) de pseudo Robert de Boron vers 1240. Un des meilleur récit sur le personnage.

– Et puisque tout a une fin, il s'agit de clore cette œuvre monumentale par une tragédie : La morte d'Arthur (dernière partie du Lancelot-Graal) pseudo Gautier Map vers 1250. Nous assistons à l'écroulement du monde Arthurien et à la disparition du plus prestigieux roi de l'histoire humaine et des principaux héros qui l'ont accompagné.

À l'étranger, aussi :
Parzifal et Titurel de Wolfram d'Eschenbach en 1210, adaptation teutonique dont s'inspirera Wagner.
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