La Compagnie Noire : Glen Cook

La Compagnie Noire est une œuvre écrite par Glen Cook. Son ambiance sombre et l'absence de limite claire entre le bien et le mal font qu'elle est souvent classée dans le domaine de la Dark Fantasy, ce qui me semble un peu réducteur. Patrick Couton et Alain Robert l'ont traduite dans en langue française. Elle comprend:

- Les Livres du Nord :
- La Compagnie Noire,
- Le château noir,
- La Rose Blanche.

- Les Livres du Sud :
- Jeux d'ombres,
- Rêves d'acier,
- La pointe d'argent.

- Les Livres de la Pierre Scintillante :
- Saisons Funestes,
- Elle est les Ténèbres,
- L'Eau Dort,
- Soldats de Pierre.

LES LIVRES DU NORD :

- La Compagnie Noire,
- Le Château Noir,
- La Rose Blanche.

" Mercenaires nous sommes et nous resterons. Que nous importe si la cause de notre employeur est légitime ? On nous paye pour la servir.
Nous sommes la dernière des compagnies franches de Kathovar. Nos traditions et nos souvenirs ne vivent que dans les présentes annales et nous sommes les seuls à porter notre deuil .
C'est la Compagnie Noire contre le monde entier. Il en a toujours été, il en sera toujours ainsi.
Pourtant, le jour où notre capitaine a signé pour nous enrôler au service de la Dame et de ses dix Asservis, n'était-ce pas signer avec le Mal lui-même ? N'était-ce pas renoncer à notre âme en allant combattre les rebelles et l'espoir qu'ils placent en la Rose Blanche, la libératrice mythique de ce monde qui ploie sous la sorcellerie ?"

Mon avis :

Toubib est l'annaliste de la Compagnie. Il veille à retranscrire les hauts faits de celle-ci, nous faisant partager son amertume et ses désillusions. En effet, guerriers, sorciers gonflent les rangs de la Compagnie, dans une époque de tourmente où humains et puissances s'affrontent sur fond de chaos.
Entre journal de campagne et narration cynique, le style de l'écriture est original. On s'attache aux différents personnages qui se débattent dans ce monde sombre.
Les annales de la Compagnie Noire constituent, à mon sens, une œuvre à part où la séparation entre le bien et le mal n'est pas aussi tranchée que de coutume. Les livres du Nord sont aussi mes préférés. Peut être est-ce parce qu’ils sont les premiers que j’ai lu ?
Bref, c'est à lire absolument.

LES LIVRES DU SUD :

- Jeux d'ombres,
- Rêves d'acier,
- La pointe d'argent.

« Nous sommes la dernière des compagnies franches de Khatovar. Nos traditions et nos souvenirs ne vivent que dans les présentes annales et nous sommes les seuls à porter notre deuil.
Aujourd'hui c'est la fin. Nous nous sommes séparés. Pourtant je continuerai, moi Toubib, à tenir ces annales. Et, qui sait ? ceux à qui je dois les ramener y trouveront peut-être quelque intérêt. Le cœur ne bat plus mais des spasmes agitent encore les membres. La Compagnie noire est morte de fait mais son nom survit. Et nous, ô dieux impitoyables, restons pour mesurer le pouvoir des noms.
La route du Sud est devant nous. »

Mon avis :

On retrouve l'ambiance propre aux récits de la Compagnie Noire dans les livres du Sud. Toubib décide de ramener la Compagnie sur le chemin de sa naissance, loin au Sud de tout territoire répertorié. Après la grisaille du Nord, place à la moiteur du Sud, du moins pour les deux premiers livres : "Jeux d'ombres" et "Rêves d'acier". "La pointe d'argent" nous ramène, par contre, dans la froideur du Nord. Cet ouvrage peut se lire aussitôt après "La Rose Blanche", ce qui permet de rester dans la même ambiance.

LES LIVRES DE LA PIERRE SCINTILLANTE :

Saisons funestes :

"Je suis, pour le cas hautement improbable où mes griffonnages subsisteraient, Murgen, porte-étendard de la Compagnie noire. Jamais sans doute ces annales officieuses ne seront lues. Peut-être Tisse-Ombre s'en servira-t-il pour enflammer le bûcher du dernier défenseur de la ville. Car le dénouement est inéluctable: Dejagore tombera et nul n'en réchappera."

Elle est les ténèbres :

" Le vent gémit, exhalant son baleine amère. La foudre gronde et aboie. Une force vivante fait rage sur la plaine de pierre scintillante. Les ombres elles-mêmes ont peur. Au centre de la plaine se dresse une vaste forteresse grise inconnue, plus vieille que toute mémoire écrite. Une antique tour s'est effondrée en travers de la faille. Depuis la place forte monte un long et profond battement, pareil à celui du cœur d'un monde assoupi, qui déchire le silence sans âge."

L'eau dort :

"En ce temps-là, la Compagnie Noire n'existait pas. Son capitaine, son lieutenant, son porte-étendard et tout ceux qui avaient contribué à lui forger sa terrible réputation avaient disparu, enterrés vivants au cœur d'un vaste désert de pierre. On m'appelle Roupille. C'est moi qui tiens aujourd'hui les annales. Il faut bien que quelqu'un s'en charge. La vérité doit être consignée, même si le destin décide que nul ne la lira jamais. Les annales sont l'âme de la Compagnie Noire. Elles nous rappellent ce que nous sommes. Que nous ne sommes que cela. Que nous devons persévérer. Et que la traîtrise, comme d'habitude, n'a pas réussi à nous saigner à blanc. Tous les jours, un message apparaît sur un mur de Taglios. Un rappel discret: l'eau dort."

Soldats de Pierre :

« En ce temps-là, la Compagnie ne servait qu'elle-même. Nous ne nous connaissions pas de maître. La Compagnie noire s'est établie au Pays des ombres inconnues. Mais elle prépare son retour. Libéré de sa captivité sous la forteresse sans nom, le vieux Toubib a repris les annales. Le temps a passé. Et le Khatovar n'est plus loin, le pays mythique auquel aspiraient les vieux de la vieille, la terre des origines. L'eldorado ? Rien n'est moins sûr. Dans ces mondes qui ploient sous la violence, la sorcellerie et les désirs pervers de divinités enfouies, le boulot ne manque pas pour les hommes de guerre. Car la guerre n'en finit pas. Nous voici au bout du voyage. »

Mon avis :

Si la lecture s’avère perturbante au début : changement d’annaliste avec Murgen à la place de Toubib, on se laisse vite prendre dans l’ambiance sombre du cycle de la Pierre Scintillante, et on se prend de sympathie pour ce brave Murgen, balloté entre ses doutes et son appartenance à la Compagnie. On sent que la Compagnie Noire touche au but, mais quel but ? Les conséquences lui permettront-elles de grandir pour redevenir la compagnie franche su passé ou signeront-elle sa perte définitive ? Et quel rebondissement, quelle chute au final.

Faut-il lire ce nouveau cycle ? Oui, car il participe à la constitution du tout, avec une efficacité et l’intelligence redoutable de Glen Cook. On quitte la dernière page de ces treize tomes avec regret, une larme à l’œil et un sourire appréciateur en même temps. Jusqu’aux derniers mots, jusqu’à la dernière scène, on sent l’ironie cynique et grinçante qui anime l’auteur. Alors, Dark Fantasy, la Compagnie Noire ? Peu importe, c’est un chef d’œuvre incontournable.

Et on les trouve partout ?
J'avoue que ma connaissance en Dark Fantasy est assez limitée T_T.

Oui, c'est une saga très connu. On la trouve partout. J'ai lu la première trilogie.
Enfin, j'ai pas vraiment adoré, mais c'est sympa à lire tout de même. Le premier est le meilleur selon moi, celui-là je l'avais beaucoup aimé, les deux autres beaucoup moins.