Commentaires pour Les amants d'Al-Tarhir

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histoires si tristes et à la fois si belles.

Ses histoires à la fois si belles et si tristes

J’ai encore la tête emplie d’images ; ces images qui remplissent mon appareil photo.

Répétition de « image ». Il y a moyen de reformuler tout ça.

un peu perdu. Pas très à l’aise

Sur le coup, il y a a répétition d’idée. A moins que tu ne souhaites l’accentuer, il vaut mieux reformuler ou même supprimer.

Je ne l’ai pas trouvé franchement séduisant

Le franchement est de trop, il fait tâche.

pas bien costaud dans son jean sale

C’est pas vraiment ce que j’aurais utilisé pour montrer qu’il n’est pas musclé. Mieux vaut parler d’un tee-shirt à la place.

La journée s’annonce belle : froide, mais belle.

Froide ? En Égypte, les températures même en hiver sont plutôt élevées, non ?

Nous sommes retrouvés le vendredi dit du Départ

Nous nous sommes retrouvés

accroupi sur la tôle du blindé

Héhé. Bon les M60 égyptiens étaient utilisés par les Américains au Viêt-Nam. Certes. Mais ça reste du bon blindage. L’équivalent du Panther j’imagine. Enfin bref, tôle est ici mal adapté.

en leur ramenant un maigre salaire

Si tu peux modifier, ça serait sans doute mieux.

et rentrait dormir chez son lui,

Chez son lui ? Il y a une erreur ici.

La chambre que nous louons, proche du centre-ville, contient le strict nécessaire : un lit, un coin lavabo pour se laver et une télévision. Nous n’y avons pas passé beaucoup de temps ces derniers jours.

Attention, ici j’ai cru que tu parlais toujours de l’usine. Il faudrait indiquer dès la première phrase. Pour les lecteurs comme moi qui sont durs à la détente

Debout devant le lit nous nous sommes

Manque une virgule

Ton histoire m’a passionné sur le coup. D’ordinaire, je fais le commentaire en même temps que la lecture. Là, j’ai dû arrêter, parce que vraiment j’étais scotché.
Certes, ce n’est pas l’un des styles que je préfère, mais la narration est telle qu’il s’oublie. Quelques petites coquilles au début. Après, plus grand-chose ne m’a gêné.
Un grand bravo. Je la trouve réussie.

(Je repasserais sans doute demain pour revoir la deuxième partie. J'ai tout lu, mais j'ai plus trop fait attention. J'ai été très emballé, et négligent )

Merci Revan, je vais faire quelques corrections d'ici demain. J'ai laissé des coquilles et des répétitions, je me rends compte à la re-relecture !
Eh, z'ont un hiver aussi au Caire ( de temps en temps, y'a de la neige, même si c'est très rare ! ) et tu remarqueras sur les images, ils étaient pas en t-shirt ( surtout le soir) et bien sûr c'est relatif, le froid. Pour elle, c'est froid !
Pour la tôle, tu as raison, mais en même temps c'est une jeune femme qui comme moi n'y entend rien ! Et mettre acier à la place de tôle me gêne et je ne la vois pas utiliser un terme plus technique, mais je vais y réfléchir.
sinon, qu'est-ce qui t'a plus précisément (parce que j'avoue que j'étais pas certaine de moi sur ce coup, moins que pour Bikaf) ?

Eh, z'ont un hiver aussi au Caire ( de temps en temps, y'a de la neige, même si c'est très rare ! ) et tu remarqueras sur les images, ils étaient pas en t-shirt ( surtout le soir) et bien sûr c'est relatif, le froid. Pour elle, c'est froid !

Tu m'apprends quelque chose.

Pour la tôle, tu as raison, mais en même temps c'est une jeune femme qui comme moi n'y entend rien ! Et mettre acier à la place de tôle me gêne et je ne la vois pas utiliser un terme plus technique, mais je vais y réfléchir.

L'effort de se mettre dans la peau du personnage est à saluer. Mais bon, pour certains lecteurs, ça fait tilter. Blindage ? Parce que il en a dix huit centimètres à l'avant quand même

sinon, qu'est-ce qui t'a plus précisément (parce que j'avoue que j'étais pas certaine de moi sur ce coup, moins que pour Bikaf) ?

Déjà, j'apprécie la narration. Vraiment. Comme je l'ai dis, c'est ton point fort. Tu ne t'encombres pas de faire comme certain, d'avoir un style compliqué qui se révèle lourd au final. Tu fais du réaliste, et tu as le souci de coller au maximum avec le réalisme sous-jacent de ton texte. Le style se réduit au strict minimum (comme un langage parlé, ce qui rejoint une théorie que j'avais lu sur le style qui se devait d'être proche de la parole), mais est efficace, naturel.
Ensuite, il y a de la recherche derrière. Tu parles encore une fois de thèmes forts. La révolution En Egypte(et écrire sur l'actualité, c'est très difficile sous la forme d'une nouvelle). L'antagonisme copte/musulman. La grève. Les erreurs judiciaires et la violence policière du régime. Le climat de misère de la population égyptienne. Tout ça fait que tu as un fond très dense, et tu ne t'y perds. Tu n'as pas perds d'écrire là-dessus. Et derrière ces thèmes sombres, il y a quand même de l'espoir.
Bon, après, il y a toujours des choses à améliorer. Des petites coquilles, de mauvaises formulations qui m'ont sans doute échappé. Mais pour moi, tu as rempli ton objectif. A savoir raconter l'histoire de deux personnes dans la nouvelle Égypte libérée de Moubarak.

Pour cette seconde tentative de rédaction d'un avis sur une nouvelle, j'ai choisi un texte dont le genre, habituellement, ne me convient guère (je sors rarement de mes domaines de prédilection, à savoir ceux de l'imaginaire). Très rarement. Bref.

La première chose qui m'a frappée, c'est la manière fluide, réaliste, sans chichis, de construire la narration. Elle est si agréable, si vivante, que l'on avance dans le récit sans même s'en rendre compte, tout en appréciant les détails environnementaux et personnels des deux héros. Il n'y a pas de superflu, pas de lourdeur, ça coule tout seul...
Ensuite, j'ai été agréablement surprise par le fait que, malgré une quantité de dialogues peu importante, ils rendent le service que l'on attend d'eux sans avoir de manque ou d'imprécisions. Là encore, il y a ce qu'il faut là où il faut (et pourtant, d'ordinaire, j'aime les dialogues... ).
Bref, un récit prenant, bien mené, à la chronologie agréable et parfaitement réaliste. Beau boulot !

Merci lauryn !
C'est vrai que je mets très peu de dialogues dans les nouvelles alors que dans les romans, j'en mettrais plutôt trop !

(hi, si tu veux de l'imaginaire, mes deux dernières nouvelles penchent du coté fantastique, tout en gardant le contexte du moyen orient. )

Bonsoir, j'ai lu quelques paragraphes rapidement, je verrai si je peux lire plus en détail pour une bêta. Tout de suite deux impressions : une ambiance qui me plaît beaucoup, mais pas mal de répétitions qui pourraient être évitées ☺☺. Trop rapide pour avoir un avis, mais sans doute un temps certain pour te bêta-lire, ce n'est pas court ☺... alors plutôt ce week-end pour que j'affiche une vraie de vraie bêta ☺

Merci memoiredutemps
J'avoue que les répétitions sont mon point faible, mais qu'en même temps je les utilises souvent volontairement.
J'ai, du coup, reposté une version légèrement retravaillé ( sur des détails)

1/4
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arwen a écrit:Les clameurs de la rue, les cris de joie, les klaxons se sont tus avec l’aube. L’explosion des feux d’artifice et des pétards aussi. J’ai encore la tête emplie d’images ; ces images bizarre cette association… n’est-elle qu’un appareil-photo ou en revoyant les photos se souvient de tout ce qu’elle a vu, ce qui est associé à ces instantanés ? , stockées dans mon appareil photo, que dois terminer d’envoyer à l’agence.

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arwen a écrit:Sami dort sur le ventre, le visage enfoncé dans l’oreiller. Il ronfle un peu.
Je souris et je le second je est inutile me souviens de notre première rencontre.

« Charmouta ! »
Putain !
Une usine en périphérie d’une petite ville au sud du Caire. Un piquet de grève. Une vingtaine de jeunes ouvriers devant la grille et le mot qui cingle. L’insulte.
Putain !
Mes collègues, hommes, m’avaient pourtant prévenue quand je me suis portée volontaire pour ce reportage : je ne serais pas bien accueillie, moi la fille sans foulard, la journaliste chrétienne, copte et citadine, venue en curieuse, en safari bizarre ce terme en Egypte . Ils ont parié sur le temps que je tiendrais. Saïd, mon chef de rédaction a trouvé très amusant de miser sur une heure tout au plus.
Pronostic assorti d’une remarque rassurante peut-être entre guillemets ? :
« Bah… si tu tiens à te faire violer, je ne te retiens pas ! »
Putain ! ☺☺☺ j’aime beaucoup la manière dont tu utilises ce terme… cette méthode résume la vision des hommes sur les femmes non musulmanes et libérées dans certains pays

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arwen a écrit:L’annonce a provoqué un flottement parmi mon public. Le petit gros m’a dévisagé avec un e avec quelque chose d’incertain dans le regard. Une journaliste du Caire qui s’intéressait à lui ? Il ne semblait pas y croire. Nous nous affrontions, les yeux dans les yeux, quand un mouvement de foule a perturbé les rangs autour de nous.
« Toi ! Parle-lui ! Tu sais bien causer ! » un peu beaucoup de !
Désigné d’autorité par ses camarades, un jeune homme s’est retrouvé propulsé devant moi, l’air inquiet, pas très à l’aise.

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arwen a écrit:Les premiers rayons du soleil apparaissent dans le ciel encore incertain de l’aube. La journée s’annonce belle, comme les précédentes. Comme ce vendredi du Départ pourquoi une majuscule ? , huit jours plus tôt.
Je prenais des photos ; j’avais passé la journée sur la place Al-Tarhir lorsque, dans mon viseur, j’ai reconnu ce jeune homme perché sur un char. Il discutait avec un soldat, une cigarette à la main.

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2/4
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arwen a écrit:Une fois les artères fréquentées du centre-ville derrière nous, nous nous sommes tenus par la main. Dans l’escalier menant à ma chambre d’hôtel, Sami a passé un bras autour de ma taille. Debout devant le lit, nous nous sommes embrassés à pleine bouche, nous nous sommes déshabillés un peu lourd cette répétition nous nous sommes . Il sentait la sueur, acre et piquante, le tabac aussi. Mais je n’en avais cure. Nous nous sommes retrouvés nus dans les draps et j’ai cru que nous allions, enfin, faire l’amour.

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arwen a écrit:Avec une affection surprenante. Avec fierté aussi. Il me vantait son sérieux, son intelligence et je commençais à me demander s’il ne m’envisageait pas comme future belle-fille quand Sami nous a enfin rejoints, en caleçon, les cheveux hérissés. Il m’a dévisagé avec un e avec des yeux surpris et s’est assis à son tour.
« Tu fais quoi ici ?
– Tu m’avais promis de m'amener faire un tour des ateliers ce matin. Tu as oublié ? »

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Mon avis : très prenant, cela se lit facilement, on se sent pris par l’histoire, par cette rencontre sur fond d’événements récents bienvenus, même si on ignore encore le devenir. Je n’ai jamais voyagé en Egypte, mais en Tunisie (avant…) et je trouve que tu présentes très bien l’environnement, l’ambiance. Tu réussis même à faire passer une certaine émotion, la tension qu’on suppose dans cette période. C’est de plus très équilibré, entre l’action, les échanges, les descriptions et aussi les scènes plus légères. Très peu de fautes, quasiment pas de répétitions ☺ … Je pense que je vais dévorer la suite (bientôt) et lire d’autres textes de ta plume.

Merci de ta lecture et de tes commentaires
Une majuscule parce que c'est le nom donné à ce vendredi là en particulier, une semaine avant la démission de Moubarak, ils espéraient qu'il parte ce jour là.

arwen a écrit: 3/4
Je n’ai pas résisté. Je me suis levée et j’ai fouillé dans sa veste, pas de virgule à la recherche de son briquet. Assise dans le lit, je fume et je commence à transférer les photos sur mon ordinateur portable.
Sami ne bouge toujours pas, étendu comme un chat paresseux. et pourtant elle fume, a sorti son appareil photo – je suppose pro donc un réflex lourd et encombrant – plus son ordinateur … ou alors le lit est très grand !!! Depuis une semaine, je découvre ces sensations nouvelles : dormir auprès d’un garçon, l’entendre respirer, sentir son odeur dans les draps.
Je n’aurais pas cru possible de prendre autant de plaisir à regarder un homme nu, à observer sa respiration, le chemin de sa colonne vertébrale sous sa peau cuivrée. Je n’aurais pas cru prendre tant de plaisir à toucher, caresser un homme… un peu étonnant sauf si elle est jeune ou peu expérimentée, particulièrement avec les hommes oups… j’ai lu plus loin ☺☺☺
Après cette première nuit passée ensemble, je n’en pouvais plus de son fumet de fauve ça me fait un peu penser à la cuisine ☺☺☺ . Excitant dans la fièvre de nos retrouvailles, il en était devenu insoutenable le fumet ??? . Sami m’a regardé avec un e avec de grands yeux quand je lui ai demandé de se laver, mais il a obéi. Il s’est assis, comme un petit garçon dans cette grande bassine en ferraille, et m’a laissé avec un e le récurer de la tête aux pieds.
Il a vite apprécié la situation. J’ai rougi en m’en rendant compte. Rieur, il s’est penché vers moi, les cheveux tout savonneux. Nous avons échangé un baiser et il m’a attirée dans la bassine. J’ai protesté, mais je suis tombée à l’eau, dans un grand éclat de rire. Nous avons joué comme des enfants, de grands enfants, et avons inondé la pièce de nos ablutions sauvages. ☺☺☺
Des coups de feu dans le quartier nous ont rappelés à la réalité. Il n’était pas encore venu le temps de l’insouciance. Nous nous sommes séchés et rhabillés en vitesse et nous sommes sortis.
Je me secoue et je reprends mon travail : trier, choisir. Éliminer. pourquoi le troisième verbe est séparé par un point ? et je croyais qu’ils venaient de sortir ? Difficile, je garderais tous ces clichés si je m’écoutais. Chacun me rappelle un moment précis, une émotion. Les visages tendus juste avant l’annonce, et puis l’explosion de joie.

J’ai appris la démission du Reis peut-être trente secondes avant l’ensemble de la foulele mot ensemble de la foule me gêne un peu à moins qu’elle soit dans une manifestation . Saïd m’a appelé, surexcité, sur mon téléphone satellitaire. J’ai à peine entendu ce qu’il disait, mais j’ai compris : Moubarak, démission. Sami m’observait, attentif, lorsque j’ai raccroché. J’ai juste crié :
« Ça y est ! »
Et je lui ai sauté dans les bras. Nous nous sommes embrassés au milieu de ces millions de manifestants qui n’ont pas tardé à nous imiter. Personne n’est venu nous séparer. Personne ne m’a insultée pour avoir osé étreindre mon amant en public. Au contraire. Je crois que les jeunes gens autour de nous souriaient du spectacle que nous donnions. ☺☺☺

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arwen a écrit:Il a haussé les épaules et murmuré :
« Demain, on va voter la reprise et tu vas t’en aller. Je me trompe ? »
Son regard, inquiet et fatigué, me dévisageait. J’ai hésité, mais j’ai répondu dans un souffle : oui, je repartirai sans doute dès le lendemain pourquoi pas de guillemets ? . Il s’est mordu la lèvre et a baissé les yeux avant de m’avouer :
« Tu vas nous manquer.

........

arwen a écrit: 4/4
Le sommeil me gagne. Je ferme l’ordinateur, écrase ma cigarette dans le cendrier et m’étends près de Sami. Il dort encore, comme un bébé.
D’un doigt, je caresse sa nuque. Il ne se réveille pas.
Nous avons passé huit jours ensemble, huit nuits, mais nous n’avons fait l’amour pour la première fois qu’aujourd’hui, juste avant l'aube. J’ai saigné et j’ai ri devant son regard surpris :
« Tu croyais ne pas être le premier ? » Je comprends mieux !

........

arwen a écrit:Les cris nous avaient réveillés au petit matin. Nous sautions du lit, surpris par ce raffut, lorsqu’ils sont entrés dans la pièce en tenue antiémeute , armés de longues matraques. Ils nous ont saisis, soulevés et traînés par les pieds et les bras. Ils m’ont tirée par les cheveux, ont déchiré ma tunique et nous nous sommes retrouvés en plein air, sans savoir comment, au milieu d’autres uniformes de police.
Ils ont commencé à battre Sami, à coups de pieds, de matraque. Menotté, il ne pouvait se défendre, mais ils s’y sont mis à cinq, ou six, ou sept peut-être, sans arrêter de crier leurs insultes :
Chien ! Bâtard !
Je leur ai hurlé d’arrêter. Une claque m’a interrompu.
« La ferme, putain ! »
Le goût salé du sang a glissé sur mes lèvres. Le policier levait encore la main sur moi. Je me suis protégée d’un bras, sans me soucier que ma tunique déchirée laissait tout voir de ma poitrine.
La bastonnade a cessé, enfin. Je sanglotais. Sami ne s’est pas relevé. Je me suis précipitée sur lui : inconscient, il saignait d’une plaie à la tempe. Les hommes en tenue antiémeute répétition riaient autour de nous. J’ai crié ma haine, toutes les insultes que je connaissais, et ils riaient :
« Qu’est-ce qu’il y a, la putain ?
– Il ne pourra plus te sauter ? C’est ça qui te chagrine ? »
J’ai craché au visage de celui qui prononçait ces mots et tentait de m’arracher ce qui restait de ma tunique.
« Il ne m’a pas touchée, fils de pute ! »
J’ai reçu une nouvelle claque. Ils ont jeté Sami au fond d’une camionnette, comme ils l’auraient fait d’un chien errant écrasé. Et ils nous ont amenés au poste
Mon chef de rédaction a réussi à me sortir des griffes de la police au bout de quarante-huit heures ; quarante-huit heures à moitié nue, sans dormir, à subir les menaces d’agression sexuelle de mes gardiens, des enquêteurs, plutôt ; ? à subir leurs insultes, leurs insinuations lubriques. Quarante-huit heures où ils n’ont cessé de me poser des questions sur Sami. Ce qu’il faisait, qui il voyait, ce qu’il m’avait raconté lors de nos entretiens.

........

arwen a écrit:Je ne pouvais détacher mon regard de ses mains, de cette main droite devenue inutile. Je n’ai regardé que cela : ces doigts qui portaient encore les stigmates de la torture. Je n’ai pas écouté le réquisitoire du procureur. Je n’ai pas entendu l’émotion provoquée dans la salle par ses demandes cruelles le lecteur doit relire la phrase pour comprendre que ses s’applique au procureur et il faudrait dire de quelles demandes il s’agit.

........

C’est toujours très bien écrit, je ne rajouterai rien à mon premier avis… Mais j’ai lu la fin sans comprendre la chronologie… et à moins de tout relire sous ce jour nouveau je reste dubitative… A un moment tu parles de la chute de Moubarak… Puis dans la partie 4 cette nuit d’amour, ce réveil… et l’arrivée de la brigade anti-émeute… la condamnation… Dans le 3 tu dis qu’il s’est échappé et au début du 1 ils viennent de faire l’amour. Alors dis-moi si je me trompe : un an avant ils se sont connus lorsque l’usine de Sami a fait grève, le lendemain de leur première nuit d’amour, il est arrêté, condamné à 15 ans.. Un an plus tard elle revient, il s’est échappé grâce à la révolte contre Moubarak… ils se retrouvent, font à nouveau l’amour… Si c’est ça, tu devrais dire à un moment le handicap de Sami conséquence des tortures (ou j’ai pas fait gaffe…) ce qui donnerait la petite clef de ton texte… Ais-je raison ???
Bravo quand même ☺☺☺

Merci de ta lecture : tu as compris la chronologie ( complexe, il est vrai) à part que la grève remonte à un an et demi, et que le procès a lieu un an après celle-ci, mais c'est pas bien grave ça. Ah nan, elle ne revient pas un an plus tard, un an plus tard c'est le procès... (enfin, on peut imaginer qu'il ne se déroule pas au Caire, en effet)

Mais non, ils ne font pas l'amour la première nuit à l'usine ( c'est bien dit dans le passage concerné qu'ils n'ont rien fait d'autre que de discuter) Le passage qui suit celui dans l'usine occupée, elle parle de l'ordinateur, de la cigarette, de Sami qui dort encore, bref on est à l’hôtel, pas à l'usine. Et surtout retour au présent dans la narration. Lorsqu'on revient à l'usine, ils sont habillés (alors qu'elle est nue dans le lit d el'hotel) et elle crie "il ne m'a pas touchée !"
De même dans les passages à l’hôtel, elle le répète plusieurs fois, c'est sa première fois. Ce n'est que suggéré au début, mais c'est dit clairement vers la fin.

Le handicap, je ne peux pas le révéler avant la fin( il est révélé là quand elle dit que ses doigts sont tordus qu'il peine à fumer, à écrire, c'est évoqué aussi durant le procès). Si j'en parle avant, faut expliquer pourquoi il est là.... faut parler des tortures, donc de l'arrestation, donc de la fin de la grève, bref, ça fout tout par terre...
Mais tu remarqueras qu'elle parle beaucoup de ses mains, de ses doigts...

Je sais que cette construction en flash-backs avec 3 ou 4 périodes différentes ( et surtout les allusions aux évènements de la place Al Tarhir, sans eux ce serait plus simple ) perturbe beaucoup de lecteurs. C'est un puzzle qu'il faut reconstituer... Ça demande plus d'efforts qu'un texte classique, mais sincèrement, je crois que les éléments sont là pour suivre ( d'ailleurs, tu y es arrivée à peu près bien), certains lecteurs s'en sortent, peut-être plus habitués à ce format...
Mais s'il y a un passage que je peux encore améliorer c'est en effet le moment où elle raconte sa première fois. Et l'assaut de l'usine ( j'y ai ajouté deux out rois trucs pour mieux situer les choses)

Sur les détails, elle n'écoute pas le procureur donc elle ne peut pas dire dans le détail ce qu'elles sont. Elle sait juste qu'elles le sont aux réactions du public.
Pas de guillemets car c'est du discours indirect
Elle travaille sur son ordi, pas sur l'appareil photo ( elle n'en a pas besoin, il suffit de prendre la carte mémoire ) Et puis il dort profondément le Sami après une nuit blanche, après des semaines épuisantes, après avoir fait crac crac

Ceci dit, j'ai fait quelques modifs et ajouts surtout pour rendre plus clairs les passages d'une période à l'autre.

J'en ai trouvé une autre dont l'ambiance me plaît ! Alors, je me lance...

1/4

Ses histoires d’amour si tristes et à la fois si belles.

Cette tournure me gêne. Suggestion: "si tristes et en même temps si belles" ou "si tristes et si belles à la fois."

que dois terminer d’envoyer à l’agence.

il manque le "je"

Saïd, mon chef de rédaction a trouvé

manque une virgule après rédaction

mon sac de reporter

hum, cette expression me gêne, j'aurai juste mis "mon sac"

comme s’il m’avait

dans son jean sale

j'ai relu le texte deux fois, à chaque fois j'ai lu le prénom Jean. J'aurais plutôt mis blue-jean ou jeans

avec la presse ; il s’improvisait porte-parole

je ne vois pas la nécessité du point virgule

Les cinquante mètres pour le rejoindre m’ont semblé aussi longs qu’un marathon, la peur au ventre qu’il ne descende de son promontoire et ne disparaisse, avalé par la foule.

je trouve la tournure de cette phrase maladroite. J'aurais mis quelque chose du genre:
Les cinquante mètres que j'ai parcourus la peur au ventre pour le rejoindre m’ont semblé aussi longs qu’un marathon. Je craignais qu’il ne descende de son promontoire et ne disparaisse, avalé par la foule.

la tôle du blindé

le mot tôle donne l'impression que le char est bricolé, non? Mais j'avoue que je ne vois pas quoi mettre à la place.

Bon, que dire à part que, vraiment, j'aime beaucoup ton style. Ton écriture est fluide, tu ne l'encombres pas de fioritures, tu vas à l'essentiel sans por autant négliger certaines descriptions.

Juste une remarque concernant ce premier passage, tu ne fais pas mention des prières alors que je pense, ce sont elles qui rythment leurs journées, d'autant plus qu'ils sont en grève, donc à part prier et attendre la fin de la journée pour manger et fumer, ils ne font pas grand chose.

Merci ;
Pour la prière, faut pas oublier que c'est elle qui raconte l'histoire. Elle raconte les moments partagés, dont la prière n'en fait pas partie car elle est chrétienne.
Et puis, tu sais, tous les musulmans ne respectent pas les 5 prières quotidiennes. Surtout chez les jeunes.
Ce qui est vrai - et qui est absent - ce sont les appels du muezzin...
A part ça, il est souvent fait allusion au ramadan durant ce texte, je trouve ça suffisant sur la religion. Ce n'est pas le sujet central de la nouvelle.

J'ai du temps, alors je continue:

2/4

Un bras croisé sous son oreiller.

Il faudrait deux bras pour qu'ils soient croisés, non?

inquiet de ses affaires chahutées

suggestion: inquiet que ses affaires soient chahutées

l’air préoccupé et soucieux

répétition

j'ai appris un nouveau mot: nervi !

Il sentait la sueur, âcre

enceinte de son premier enfant.

Leur cadet, Nabil,

après avoir jeté un regard prudent autour de nous.

Sami a acquiescé, mais l’air soucieux, m’a tendu une cigarette, s’est appuyé à la rambarde et a observé les ateliers que nous surplombions.

je n'ai pas aimé la tournure ici.
suggestion:Sami a acquiescé et m’a tendu une cigarette. L'air soucieux il s’est appuyé à la rambarde et a observé les ateliers que nous surplombions.

Son pied frottait la grille de la passerelle d'un geste nerveux

pénibilité: voilà un mot que je trouve vraiment môche ! Mais bon, ça n'engage que moi !

je garderais toutes ces images

3/4

quand ceux-ci étaient molestés.

de qui parles-tu? Je n'ai pas compris !

nous n’en avons pas eu le temps, ou la force, avant.

Je suis de moins en moins loquace comme tu peux le voir !

4/4

Sami a blanchi.

plutôt pâli ou blêmi

les journaux ont plus parlé

ont parlé davantage

La fin est très belle, elle m'a arrachée une larme.

Bravo Gavroche!

Merci beaucoup
J'ai une question : est-ce que les flash-backs t'ont perdue parfois ? Si oui, où ?

Absolument pas !

J'adore ce genre de construction. Tu t'en es bien sortie, je n'ai pas été perdue une seule seconde. Non, vraiment, bravo, j'ai adoré.