Ma

- Est-ce votre Premier roman ? Non, mais les autres sont des inachevés (certains après plus de la moitié écrite), petit à petit je suis devenu moins ambitieux et plus libre, c'est à dire que je me suis attaché à raconter une histoire de plus en plus courte, tout en m’autorisant de plus en plus à faire ce que je voulais.
- Souhaitez-vous être publié ? Oui.
- Vous connaissez-vous des faiblesses en écriture sur lesquelles vous souhaitez que les correcteurs s’attardent ? Dialogue.
- Résumé du roman & thèmes abordés ?

Un gros truc mange la terre, comme du moisi sur une orange, comme une armée de moutons disciplinés, il broute, tout, avale et assimile. Boucher, pâquerette, philatéliste, rhinocéros, hibiscus, tractopelle, dorade, retraité de la police, palais de justice, sapin, fourchette et gratte ciel, il n'y aura pas de restes. Il s'appelle Hernest.

Des vaisseaux s'enfuient, loin du sol qui leur fait peur, loin d'Hernest, les survivants se sont réfugiés en l'air, ils avancent, en avant de la mer de ruines qui leur bouffe le dos.

Des Chats.

Et au milieu le Blob.

Au niveau des thèmes : La vie est un théâtre (Shakespeare) est le plus évident, après je sais pas, je suis du genre à laisser le champs au lecteur.

- Quel lectorat visez-vous ? Tout le monde.
- Dans quel genre sévissez-vous et quels sont vos auteurs de références ? Je ne pars jamais avec un genre en tête et si je devais avoir une référence dans l'écriture, dans l'impulsion basique, ça serait David Foster Wallace.
- Quelle est votre intention littéraire ? Écrire mon roman préféré.

Salut Ma
as-tu pensé à faire un 4em de couverture de ton roman? Synopsys?
car ta présentation oscile entre sérieux et humour?

Des vaisseaux s'enfuient

y'a de la SF ?

++

C'est un très bon quatrième de couverture selon moi. Je déteste ceux qui racontent le quart du roman. Le but est d’être assez intéressant sans rien dire. C'est de la SF en apparence, c'est de l'Urban Fantasy si on est fan de classement, c'est ce que l'univers est devenu, mais ce n'est pas important, ce n’est qu'une affaire de libraire ça.

Et par rapport au commentaire pondu... est-ce que ça te paraît intéressant de passer par la case psychologie ?

A ce que j'ai pu lire, ce n'est pas tellement les dialogues qui m'ont le plus ennuyé dans le texte : mais plutôt l'effroyable désorganisation des phrases et la soigneuse application de la complication de la prose.
Je ne suis pas du genre à faire le parallèle avec la sélection d'un éditeur, mais puisque tu ambitionnes la publication... je te conseille d'alléger ton style.
Car j'ai bien peur que le premier coup d'œil de ces messieurs-dames ne soit fatal.
Après, cela ne reste que mon avis.

La quatrième de couverture est à l'image du récit : mais ça colle mieux, parce que c'est court ! Je te conseille juste quelques points à la place de certaines virgules, et plus de fluidité dans l'élocution.
Mais le fond en lui-même, cet effet "blasé" voire "cynique" est intéressant et suscite l'intérêt... il faut juste mieux le mettre en valeur selon moi.

D'où vient cette envie d'écrire d'une manière très marathonienne, c'est-à-dire en balançant tout le jus d'un coup, sans vraiment penser à la mise en forme ?

Je n'ai pas envie d'uniformiser mon écriture au profit d'une " simplification ". Le style est fort léger pour le coup selon moi, sans faire de concession. Je n'ai pas envie de commentaires je l'avoue (je me suis inscrit ici pour jaugé un peu les autres forum du même genre que le mien), j'ai passé 7 ans à en recevoir à toutes les sauces, et où chacun disait tout et son contraire, ils m'ont juste appris à prendre du recul tout seul et à justement ne pas écouter les autres, ça ne sert à rien passé un moment (le commentaire le plus utile que j'ai reçu fut pour mon premier roman : " C'est de la merde "). J'ai confiance en moi, j'ai vu où j'ai commencé et j'estime avoir trouvé ma voix. Je ne suis aucune règle sinon l’orthographe et ses copines, je mets une virgule ou je sens qu'il faut une respiration et un point une pause, je m'en fous tant que j'estime que ça sonne bien. Je suis un lecteur boulimique et m’intéresse à absolument tous les styles, je veux montrer qu'on peut écrire dans les genres de l'imaginaire tout en écrivant de la littérature.

Sans rire, je trouve vraiment peu supportable les commentaires que tu as fournis, pas parce qu'ils sont négatifs, je l'ai déjà dit, j'ai confiance en moi, je m'en fiche, mais pour les autres qui aurait envie d'écrire autre chose que ce qu'on voit partout, bien policé et rentrant dans une case, ça peut vite décourager de s'entendre dire qu'il y a trop de fois le verbe " avoir ". Cet idée du livre " facile " est aussi bien lourde (quand tu poses des questions comme " c'est quoi les drogues génétiques"), je suis un pote à Valéry qui disait que lire un truc tout cuit est inutile, autant regarder la télévision.

C'est là où je passe pour prétentieux, mais je m'en fiche, et puis je me sens pas tout seul vu que pas mal de gens semble fortement apprécier ce que je fais (je n'aime pas cet argument, mais c'est histoire d'avoir un peu de crédibilité). Je sais que ce n'est pas parfait, je suis encore jeune, j'ai le temps, mais je sais que j'ai le bon mouvement maintenant.

Alors effectivement, nous risquons de ne pas nous entendre.
Pour paraphraser De Vinci, la rigueur vient à bout de l'obstacle : il parlait ainsi de la technique mais aussi de l'art, sur lequel il s'est penché et a prouvé son génie. Tout comme je ne chercherai pas produire une nouvelle formule pharmaceutique sans avoir étudié profondément la chimie, il ne me vient pas à l'esprit de révolutionner la langue parce que je la côtoie depuis dix-huit années.
En amont, je souhaiterais te rappeler la fonction de l'Académie Française, rédigée de la main du cardinal de Richelieu :

La principale fonction de l'Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et la science.

Ce discours peut paraître blasphématoire et atteindre ta création littéraire ; pourtant il en est ainsi.
Par ailleurs, je trouve étonnant que tu cites Valéry puisque - paix à son âme - s'il était parmi nous, il ne se serait certainement pas satisfait de ta prose, puisqu'il faisait avant tout partie du cercle très fermé des constructivistes ; notamment via son "équation littéraire" : «I+R=K» (avec "I" l'image de l'objet étudié dans un espace entre la chose et le concept, "R" la réalité du monde tel que nous le percevons et "K" la constante qui en résulte).
Valéry était un inconditionnel de la rigueur littéraire ; ce qui n'empêche pas d'être créatif. Il assimile simplement le fait que "je pense" limite ce que je perçois, et ce que je perçois limite ce que je pense, et par conséquent ramène à une constante identique.
Sa vision de la littérature est ainsi échafaudée : la forme doit absolument préserver les idées parce que c'est ce qui nous conduit à la constante consensuelle de l'idée perçue par le lecteur. De ce fait, la forme doit être optimale, rigoureuse, parce que c'est qui fera jaillir les idées.
Il me semble qu'il tire tout cela de la rigoureuse réflexion de Kant - ne vous en surprenez pas .

Peut-être a-t-il dit que les trucs nuls devaient être regardés à la télévision ; néanmoins là n'est pas la question car pour l'instant ton texte passerait bien à la télévision, mais certainement pas à la loupe minutieuse de la littérature.

Avoir un style est déterminant pour la richesse de son écriture : avoir une estime de soi, pas du tout. Flaubert avait un style - MrSonge, je te mets à l'honneur - et il n'avait aucune prétention sur lui-même : on parlait notamment de son "gueuloir", vague mythe des cris poussés sur sa servante ou hurlés dans une église afin de percevoir quelle sonorité conviendrait le mieux à son écrit. Il aurait passé des semaines à "gueuler" son Madame Bovary avant d'en être satisfait.
Je suis d'avis de ceux que le talent se travaille : il ne fait pas tout en matière littéraire.

Et ce que j'ai du mal à comprendre dans ta réplique, c'est le fait de vouloir faire de la littérature : car pour l'instant, ce que tu produis est sans conteste aucunement de la littérature. Je ne te reproche rien ; je suis sûr que les miens ne sont pas plus qualifiés de littérature ; car cette distinction n'appartient qu'aux plus grands, bien souvent morts avant de voir leur œuvre sanctifiée, parce que le patrimoine la retient dans la postérité. Faire de la littérature est chose donc peu aisée, et ce serait davantage ce point que je trouverais bien présomptueux.

Ceci étant dit, pour l'instant ici deux personnes t'ont dit que l'idée était intéressante mais que la forme était insupportable. Tous les goûts sont dans la nature dirons-nous... mais il est peut-être bon pour toi de te faire lire en dehors de ton propre forum pour mieux appréhender des critiques... plus objectives ? Car ici, loin de nous l'idée d'écraser ton écrit ; et comme dit plus haut : si tu es publié, nous en serons ravis et nous assumerons le fait que nous nous soyons trompés dans nos critiques. Sauf que, vois-tu, il y a certains points qui ne trompent pas dans ton attitude : le fait de ne pas vouloir même en discuter en dit long sur ta propre faiblesse à pouvoir défendre ton texte.
Je suis persuadé qu'un Zweig serait prêt à justifier en quelques lignes - s'il était encore parmi nous - les raisons de ses épanchements psychologiques au détriment d'une description plus picturale.

L'autre raison qui me fait passablement douter de ta sincérité, c'est la hargne employée pour cacher un certain manquement de rigueur : certes, les professeurs de sixième nous apprennent à ne pas faire de répétition. Certes, la sixième c'est loin pour nous tous et ça nous renvoie à la gaminerie de notre jeunesse.
Mais qu'à cela ne tienne, en CM2 j'apprenais à multiplier et diviser mes nombres : est-ce que parce que je suis aujourd'hui à l'université je devrais révoquer toutes mes aptitudes acquises et décréter à présent que 3 X 2 feront 8 ?
Il en est de même pour la littérature : au sixième on apprend le B.A-BA et tu devrais justement saisir toute la réserve nécessaire à ne pas appliquer les règles les plus élémentaires de la langue française. La répétition n'a jamais eu un caractère bonifiant dans un texte : parce qu'elle souligne un manque inhérent de vocabulaire, parce qu'elle fige la syntaxe des phrases ou parce qu'elle donne une redondance à l'écrit, il est toujours bon de l'écarter.
Certaines exceptions nous la feront employer : pour une anaphore ou pour appuyer une situation donnée. Sauf que dans ton texte, il semble y avoir beaucoup de situations données... et en ce cas, je te suggère de changer ton scénario puisque plusieurs situations données effaceront la jouissance d'une situation donnée particulière.

Pour conclure, parce qu'il se fait et parce que j'ai déjà passé beaucoup trop de temps à m'intéresser à ton parcours, je pense avoir acquis une certaine lucidité d'analyse au fil d'imperialdream, mais aussi suite à l'enseignement de nombreux critiques rencontrés physiquement et virtuellement.
De plus, au risque de t'en déplaire, mais tu ne pourras jamais être édité si tu ne concèdes pas plusieurs modifications dans ton manuscrit : nous avons une membre ici présente qui travaille en tant que correctrice d'édition, pour une maison d'édition. Demande-lui pour la forme, mais je ne crois pas qu'il lui est souvent arrivé de renvoyer un manuscrit en ayant simplement corrigé les fautes d'orthographe et "toutes ses copines".

Et il ne s'agit - Ô grand dieux, que de grands mots ! - d'une standardisation littéraire : au contraire, la standardisation voudrait la perdition des règles de la langue française, étant donné qu'elles sont compromettantes et requièrent un travail rigoureux - bien trop rigoureux pour une industrie culturelle qui doit produire des milliers de bouquins par an.
Je t'en prie : ne parle pas non plus de ce que tu ne connais pas.

Ceci étant dit, je suis toujours prêt à suivre ma lecture de ton texte : mais tu vois, tu serais passé avant sur cette rubrique j'aurais compris à l'avance que je n'avais pas besoin de m'emmerder à relever toutes tes erreurs et qu'un simple message hypocrite en lisant en diagonal t'aurait amplement suffi.

*blablabla*

rassure moi Ma,
tu ne vas pas faire le tour des sites d'auteurs pour nous éblouir de ta grandeur??

Sachant déjà ce que tu penses des béta-lecteurs, je crains le pire ... (mais ca va m'amuser, cat tant que tu fais le malin sur JE, t'es admin donc c'est ton choix. Mais ailleurs, t'es qu'un écrivaillion comme tant d'autre, alors il va falloir avoir un peu plus de respect, ou tu vas en prendre plein ta tête)

++

Le_conteur a écrit:Sachant déjà ce que tu penses des béta-lecteurs, je crains le pire ...

Cocyclic a aussi eu droit à son spectacle ?

Sa réponse confirme ce que je pensais : il cite de grands noms pour se donner un genre, mais il ne sait pas trop de quoi il parle. Il fait de grandes phrases pour paraître mais n'a aucun fond ; il débarque de Jeunes Ecrivains en croyant que l'on va se prosterner parce qu'il y est administrateur. Il a pourtant du lire les chartes qui considèrent ici : que l'on s'appelle Bertrand Dupont ou Nicolas Sarkozy, on reçoit exactement la même critique.
On n'est pas méchant mais on est franc.

Ensuite le règlement est suffisamment clair : la critique reçue est contestable dès l'instant ou l'on peut lui opposer des arguments valables et le commentaire ne peut en aucun cas prétendre être intrusif. L'auteur change bien ce qu'il veut au final et je ne m'en verrai pas blessé s'il ne reprend qu'un dixième de ma critique.

Ceci dit, il ne joue pas trop en sa faveur : lui qui veut être édité, ce n'est pas le bon plan en ce moment de faire son pseudo rebelle sur un forum qui accueille régulièrement des éditeurs pour lui montrer les critiques pratiquées.