Chat blessé

Mai. a écrit:Et oui, Mai. poste enfin un texte Bon, pas du grand art malheureusement, mais ce truc me tournait dans la tête depuis hier soir, impossible de m'en débarasser ><

Les volets sont fermés pour me protéger de ce soleil terriblement lumineux. Les gens sombres n'aiment pas la lumière... Tant bien que mal, j'essaye de dormir dans cet appartement vide. Vide de monde, de vie, d'émotion. Il ne reste qu'une enveloppe charnelle, enfermée dans cette chambre obscure, qui essaye tant bien que mal de dormir enfin... Ma porte grince légèrement, pas assez pour que j'y prête une quelconque attention. Mes yeux restante clos, dans une piètre imitation de sommeil. Mon cœur (alt 0156 )s'arrête un instant quand je le sens, avant de reprendre sa course à une vitesse folle. Non, pas lui. Pas aujourd'hui, pas maintenant, pas lui ! Pourquoi est-il là ? Je ne veux pas, alors qu'il parte. Qu'il disparaisse à jamais ! Je ne veux plus jamais le sentir... Je voudrais avoir le pouvoir de le repousser, mais je suis trop faible. Il s'est approché et, insidieux, s'est glissé sous mes draps. Je le sens, glacé, vagabonder au gré de ses envies... Doucement, délicatement, il se glisse le long de mon corps. Je voudrais pouvoir pleurer. Les gens malheureux ne peuvent pas pleurer... Il enflamme ma peau sur son passage, brûle cette inutile épiderme. Son froid mordant déchire ma résistance, lambeaux de chair à jamais perdus. Non, non, je veux juste qu'il arrête... Cette douce torture qui me fait souffrir et dans laquelle je me complais. Il entre en moi, réussissant presque à m'arracher un sursaut de surprise. Je ne m'y étais pas préparée, même si je savais que c'était ce qui allait inévitablement arriver. Doucement, délicatement, et pourtant, cette souffrance sans pareil m'envahit soudainement. Souffrance qu'il est le seul capable de me faire ressentir. Que lui seul sait me faire apprécier. Une douleur cuisante que je voudrais pourtant repousser. Je me cambre violemment. Plaisir, douleur, envie, haine, tout se mélange dans ma tête. Les sentiments se fondent les uns dans les autres, allant jusqu'à me faire oublier qui je suis. Pourquoi je fais ça. Pourquoi j'aime ça. Je voudrais pouvoir crier. Les gens vides ne peuvent pas crier. Je serre les dents de rage. Et de dépit, de désespoir. Je le sens glisser en moi, enflammer mes veines. Mon sang devenu lave détruit tout sur son passage. Ce corps froid comme la glace me soulage. Il se retire lentement, presque à regret... Mes yeux s'assombrissent, ce n'est pas assez long. Maintenant qu'il est venu à moi, il doit prendre son temps. Sous mon appel silencieux, il revient à la charge, violemment, brutalement. Mes doigts se referment sur le drap, s'y agrippent comme à une bouée de sauvetage. Serais-je à a dérive ? Je ne sais pas, j'ai juste perdu mon point d'ancrage. Mon estomac se noue, il est là. Lui en moi, lui contre ma peau, lui. Tout autour de moi, il n'y a que lui. Il m'obsède et me révulse. La douleur a disparue, ne reste plus que cette glace qui m'incendie. Je voudrais être capable de ressentir cette chaleur. Les gens morts ne peuvent pas avoir chaud. Ce liquide que je sais chaud coule sur ma peau. Plénitude. Il doit sortir, sortir, sortir... Je t'aime, je t'aime, j'te haine. Tu m'offres ce que je désire plus que tout au monde, je te déteste. Ce plaisir malgré la douleur, ce corps insensible, ce semblant de chaleur... Un bien-être factice et mauvais.
Et soudain, un autre visage s'impose à mon esprit. Alors je le repousse, le rejette au loin. Toute tremblante, je me recroqueville. Comme un chat blessé, je lèche ma plaie. Parce que c'est ce que je suis, aprés tout.

Mai. a écrit:

Les volets sont fermés pour me protéger de ce soleil terriblement lumineux. Les gens sombres n'aiment pas la lumière... Tant bien que mal, j'essaye de dormir dans cet appartement vide. Vide de monde, de vie, d'émotion. Il ne reste qu'une enveloppe charnelle, enfermée dans cette chambre obscure, qui essaye tant bien que mal de dormir enfin... Ma porte grince légèrement, pas assez pour que j'y prête une quelconque attention. Mes yeux restante clos, dans une piètre imitation de sommeil. Mon cœur s'arrête un instant quand je le sens, avant de reprendre sa course à une vitesse folle. Non, pas lui. Pas aujourd'hui, pas maintenant, pas lui ! Pourquoi est-il là ? Je ne veux pas, alors qu'il parte. Qu'il disparaisse à jamais ! Je ne veux plus jamais le sentir... Je voudrais avoir le pouvoir de le repousser, mais je suis trop faible. Il s'est approché et, insidieux, s'est glissé sous mes draps. Je le sens, glacé, vagabonder au gré de ses envies... Doucement, délicatement, il se glisse le long de mon corps. Je voudrais pouvoir pleurer. Les gens malheureux ne peuvent pas pleurer... Il enflamme ma peau sur son passage, brûle cette inutile épiderme. Son froid mordant déchire ma résistance, lambeaux de chair à jamais perdus. Non, non, je veux juste qu'il arrête... Cette douce torture qui me fait souffrir et dans laquelle je me complais. Il entre en moi, réussissant presque à m'arracher un sursaut de surprise. Je ne m'y étais pas préparée, même si je savais que c'était ce qui allait inévitablement arriver. Doucement, délicatement, et pourtant, cette souffrance sans pareil m'envahit soudainement. Souffrance qu'il est le seul capable de me faire ressentir. Que lui seul sait me faire apprécier. Une douleur cuisante que je voudrais pourtant repousser. Je me cambre violemment. Plaisir, douleur, envie, haine, tout se mélange dans ma tête. Les sentiments se fondent les uns dans les autres, allant jusqu'à me faire oublier qui je suis. Pourquoi je fais ça. Pourquoi j'aime ça. Je voudrais pouvoir crier. Les gens vides ne peuvent pas crier. Je serre les dents de rage. Et de dépit, de désespoir. Je le sens glisser en moi, enflammer mes veines. Mon sang devenu lave détruit tout sur son passage. Ce corps froid comme la glace me soulage. Il se retire lentement, presque à regret... Mes yeux s'assombrissent, ce n'est pas assez long. Maintenant qu'il est venu à moi, il doit prendre son temps. Sous mon appel silencieux, il revient à la charge, violemment, brutalement. Mes doigts se referment sur le drap, s'y agrippent comme à une bouée de sauvetage. Serais-je à a dérive ? Je ne sais pas, j'ai juste perdu mon point d'ancrage. Mon estomac se noue, il est là. Lui en moi, lui contre ma peau, lui. Tout autour de moi, il n'y a que lui. Il m'obsède et me révulse. La douleur a disparue, ne reste plus que cette glace qui m'incendie. Je voudrais être capable de ressentir cette chaleur. Les gens morts ne peuvent pas avoir chaud. Ce liquide que je sais chaud coule sur ma peau. Plénitude. Il doit sortir, sortir, sortir... Je t'aime, je t'aime, j'te haine. Tu m'offres ce que je désire plus que tout au monde, je te déteste. Ce plaisir malgré la douleur, ce corps insensible, ce semblant de chaleur... Un bien-être factice et mauvais.
Et soudain, un autre visage s'impose à mon esprit. Alors je le repousse, le rejette au loin. Toute tremblante, je me recroqueville. Comme un chat blessé, je lèche ma plaie. Parce que c'est ce que je suis, après tout.