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Dragontown

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Message  Hisha Lun 23 Fév 2009 - 21:50

Ceci est un projet classé science-fiction qui est actuellement en cours d'écriture. Je ne l'ai encore fait lire à personne à l'heure où j'écris (mais ça va vite changer, vu que je le poste ici Razz ).

L'action a lieu sur une Terre post-apocalyptique ayant été polluée jusqu'à la moelle par les activités humaines il y a déjà longtemps. Les humains survivants se sont installés dans les zones les moins touchées par la pollution, construisant d'immenses dômes habritant chacun une cité-état ayant son propre système politique et économique.
L'un des deux personnages principaux vient d'une cité baignant dans l'idéologie nazie ; mais vous devez vous douter que je vais bien vite montrer l'absurdité ce genre d'idées (j'aurais des problèmes si je faisais l'inverse Razz )



Dragontown


Prologue : désert


Aucune végétation. Le Soleil cogne depuis son zénith. Quelques nuages gris toxiques fuient, portés par des vents d’altitude imperceptibles au sol.
Il n’y a donc aucune ombre dans ce maudit désert ?
Ha ! Là-bas ! Qu’est-ce que c’est ? On ne voit rien avec ce Soleil !
Un arbre mort ? Faîtes que ce ne soit pas un mirage ! Mais pourquoi faut-il qu’il soit aussi loin ?
Elle avait tellement soif !

L’arbre se rapprochait. Lentement, mais il se rapprochait. Une tache grise se détacha peu à peu du tronc gris-marron et sec ; les contours se précisaient. La tache avait de plus en plus la forme d’un… D’un être humain !
Malgré la soif et la fatigue, elle se mit à courir, produisant de grandes gerbes de poussière sur son passage qui lui volaient dans les yeux.
Une éternité plus tard, elle s’écroula à côté du tronc défunt (de quelle sorte d'arbre sagissait-il? La jeune femme n'en avait pas la moindre idée) et de celui qui y était adossé. Ce dernier portait une sorte de veste à capuche et un pantalon se confondant presque avec la poussière du sol, de couleur grise. La capuche, rabattue sur son visage, plongeait celui-ci dans l’ombre.
L’absence de forme permettait de supposer qu’il s’agissait d’un homme. Que faisait-il ici ? Etait-ce un nomade ? Eva se raidit, toujours à quatre pattes sur le sol. Elle aurait dû réfléchir avant de courir ; il était peut-être dangereux.
Les mouvements réguliers de sa poitrine indiquaient qu’il dormait. Il était seul dans le désert et il se reposait tranquillement comme s’il était à l’abri ! Comme s’il n’y avait pas de danger !
Et si…c’était lui le danger ? Un long katana (c’était la première fois que la jeune femme en voyait un autre part que dans des illustrations de livres pour enfants) reposait à côté de lui, relié à son bras droit par une ficelle rouge. Peut-être était-ce une embuscade, et que ses amis allaient bientôt se jeter sur elle pour la capturer et la vendre à une cité barbare où elle deviendrait…
« Arrête de te faire des films, Eva, se recommanda la jeune femme en chuchotant pour ne pas réveiller l’inconnu. Il n’y a aucune cachette à des kilomètres à la ronde, comment veux-tu qu’ils tendent une embuscade ? »
Elle avait entendu dire que les nomades portaient un tissu devant leur visage afin de se protéger du sable. S’il en portait un…
Elle souleva délicatement la capuche… Et ses yeux s’arrondirent de stupéfaction.
« Il a…les cheveux noirs !
Elle en lâcha le morceau de tissu qu’elle tenait ; celui-ci retomba sur les épaules du dormeur. Ce dernier, réveillé sans doute par l’exclamation et les rayons solaires, ouvrit un œil.
Eva jura entre ses dents. On lui avait dit pourtant qu’il n’y avait pas que des blonds aux yeux bleus dans le monde extérieur, mais cette première constatation de visu l’avait vraiment surprise. Et, il fallait bien l’avouer, cela lui avait fait peur, sur le moment.
Son regard croisa celui de l’autre, qui semblait maintenant complètement réveillé. Non seulement ses cheveux étaient noirs, mais ses yeux étaient verts. Profondément verts.
-Il paraît. Et je peux savoir ce que fait une jolie blonde seule dans ce désert ? À part réveiller les gens avec des remarques idiotes ?
-Et que fait un impur ici ? répliqua la jeune femme. Et je ne te permets pas de me parler comme ça.
Elle n’aimait pas du tout le ton qu’il avait employé, comme si c’était lui, le supérieur !
Il la fixa quelques instants avant de lancer :
-On se connait ?
-Je m’en souviendrais si on s’était déjà rencontré.
-Alors pourquoi tu te permets de me tutoyer et de me traiter d’impur ? demanda-t-il.
-Et pourquoi tu te permets de me parler sur ce ton ? Tu n’es même pas aryen.
Il haussa les épaules.
-Ça change quelque chose que je vienne d’Arya ou d’ailleurs ?
-Tout, répondit la blonde aux yeux bleus. Je suis d’une race supérieure, toi tu es un inférieur, tu me dois donc le respect.
-Uno : il n’y a pas de « race supérieure » qui tienne. Secundo : le respect est quelque chose qui doit être dans les deux sens. On ne vous apprend pas ça, à l’école ?
Elle se leva, les nerfs à vif. Non seulement il n’était pas de race pure, mais en plus il ne devait pas être plus âgé qu’elle, et il se permettait de lui donner des leçons !
-Tu…
Son interlocuteur se leva à son tour, époussetant la poussière de ses vêtements. Il mesurait exactement la même taille qu’elle.
-Comment tu t’appelles ? l’interrompit-il.
-Eva. Et…toi ?
Le jeune homme désigna le tronc séché derrière lui.
-Il y a trois jours, je me suis réveillé contre cet arbre avec aucune idée de ce que je faisais là ni de qui j’étais. J’espérais qu’en dormant à nouveau ici je retrouverais la mémoire… Mais non.
-Tu es amnésique ? dit l’aryenne.
-Oui. Je n’ai aucun souvenir qui remonte à plus de trois jours. Je ne sais même pas comment je m’appelle.
-Waouh…
-Ça donne le vertige, hein ? Comme si on avait été posé là, tout fait, sans passer par la case « naissance ».
L’amnésique farfouilla sous sa veste et en sortit une gourde blanche dont il dévissa le bouchon avant de la porter à ses lèvres. Des yeux bleus assoiffés suivirent attentivement toute l’opération.
-Eh, ne regarde pas ma gourde comme ça, fit le jeune homme, t’en as une, toi aussi !
-Elle est presque vide.
-Fallait en emporter plus. Où avais-tu donc la tête ?
-J’ai été… Je me suis enfuie. Pas eu le temps d’emporter plus que ça, expliqua Eva.
-Enfuie ? Pourquoi ?
-Je devais épouser notre vénéré Guide… C’était prévu depuis longtemps, mais je ne l’aime pas… Hier, j’ai pris peur et… (Elle jeta un œil à la montre qui ornait son poignet droit) je devrais être en train de dire « oui » en ce moment même. Il a quarante ans. J’en ai dix-huit aujourd’hui. Tu te rends compte ?
-Je vois. On va essayer de rattraper les nomades ; ils m’ont déjà aidé, ils feront la même chose pour toi, déclara-t-il.
-Les nomades ?
-Oui, bien sûr. Ils m’ont donné de l’eau gratuitement. Filtrée et parfaitement propre à la consommation. Et m’ont parlé un peu des cités proches. Comment tu crois que j’ai entendu parler d’Arya ?
-On peut…leur faire confiance ?
-Je te le garantis. Tu n’as pas le choix, de toute façon. Si j’étais toi, je boirais un peu avant de partir. Tu pourrais t’écrouler, sinon. Joyeux anniversaire, au fait.
-Merci, lâcha-t-elle avant de boire le peu qu’il lui restait.
Elle avait trop soif pour continuer à se disputer.
Elle grimaça quand sa réserve fut vide. Cette gorgée n’avait fait qu’attiser sa soif.
-Hum… Tu ne tiendras pas longtemps avec ça, estima le jeune homme. Aller, prends un peu de ma gourde.
-Boire…dans la même gourde que toi ?
-Tu ne dois pas avoir si soif que ça, alors. Bon, il faut qu’on y aille maintenant si on ne veut pas les rater.
L’amnésique rangea son katana dans son fourreau, fixé dans son dos.
-Il va même falloir courir, continua-t-il. Ils m’ont dit qu’ils allaient vers le nord.
Il attrapa le bras de la jeune femme.
-Ne me touche pas ! cracha-t-elle.
Il s’écarta.
-Pas la peine d’être agressive… Suis-moi. »
Il se mit à courir, elle le suivit.

Cela faisait une éternité qu’Eva courait dans le sable derrière le jeune homme amnésique. Des grains lui volaient dans le nez, les yeux, la bouche, rentraient sous ses vêtements… Et elle était épuisée. Et elle avait soif. Elle perdait du terrain par rapport à lui.
Comment pouvait-elle se laisser distancer par un inférieur ?
Elle n’avait pas dormi depuis vingt-quatre heures, n’avait fait que courir et marcher sous le Soleil estival, n’avait pas suffisamment bu… Ce devait être à cause de tout ça.
Des tentes grises, visibles au loin, se confondaient presque avec le sol. Dans son imagination, elles se transformaient en bouteilles…
Elle s’arrêta. Elle ne pouvait plus faire un pas de plus, ni sentir ses jambes, ayant dépassée le stade de la douleur depuis longtemps. L’autre continuait à tracer, croyant qu’elle le suivait toujours. La jeune femme s’assit, ou plutôt, s’écroula dans la poussière.
Pourquoi n’avait-elle pas davantage réfléchi ? Elle allait mourir dans le désert ; si ce n’était pas maintenant, ce serait un moment ou un autre.
Eva ferma les yeux. Au moins, elle était libre.
Quelqu’un lui fit relever la tête et ouvrir la bouche avant d’y faire couler de l’eau qu’elle but comme un nectar qui débordait sur son visage, la rafraîchissant après sa course.
L’aryenne attrapa la gourde à pleines mains et la finit entièrement.
« Eh bien, tu vois, tu as bu dans ma gourde, et tu n’en es pas morte ! dit son sauveur, le jeune homme aux cheveux noirs.
Il était accompagné d’une femme à la peau noire d’environ une trentaine d’années. Le foulard blanc salit par le sable devant le bas de son visage indiquait qu’elle faisait partie des nomades.
-Il y a un problème ? interrogea-t-elle devant les yeux ronds de la blonde.
-Ça m’a déjà fait un choc quand je l’ai vu, lui, déclara cette dernière en se remettant debout, alors une négresse… Il n’y a que des blancs, blonds aux yeux bleus là d’où je viens.
-Tu viens d’Arya ?
-Oui.
-Tu ne dois pas croire tout ce qu’on t’a dit à l’école. Tu le sauras bientôt. Tu peux marcher jusqu’au campement ?
-Bien sûr.
-Elle se porte bien en tout cas, la « race supérieure » ! railla le jeune homme.
-J’ai fait que courir et marcher depuis hier, sans pause, sans dormir ! se défendit Eva. Normal que j’ai…un peu tourné de l’œil. »


Dernière édition par Hisha le Mar 24 Fév 2009 - 10:52, édité 6 fois
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Message  Pacô Lun 23 Fév 2009 - 23:13

Hisha a écrit:
Dragontown


Prologue : désert


Aucune végétation. Le Soleil cogne depuis son zénith. Quelques nuages gris toxiques fuient, portés par des vents d’altitude ne sévissant pas sur le sol.(un peu maladroit "imperceptibles au sol" à la rigueur)
Il n’y a donc aucune ombre dans ce maudit désert ?
Ha ! Là-bas ! Qu’est-ce que c’est ? On ne voit rien avec ce Soleil !
Un arbre mort ? Faîtes que ce ne soit pas un mirage ! Mais pourquoi faut-il qu’il soit aussi loin ?
Elle avait tellement soif !

L’arbre se rapprochait. Lentement, mais il se rapprochait. Une tache grise se détacha peu à peu du tronc gris-marron et sec ; et les contours se précisaient. La tache avait de plus en plus la forme d’un… D’un être humain !
Malgré la soif et la fatigue, elle se mit à courir, produisant moult (c'est un vocabulaire chevaleresque. Est-ce bien approprié à l'histoire?) gerbes de poussière sur son passage qui lui volaient dans les yeux.
Une éternité plus tard, elle s’écroula à côté du végétal (terme maladroit: "plante" conviendrait déjà mieux. Et encore... Le mieux ce serait de lui donner une race. Palmier etc...) défunt et de celui qui y était adossé. Ce dernier portait une sorte de veste à capuche et un pantalon se confondant presque avec la poussière du sol, de couleur grise. La capuche, rabattue sur son visage, plongeait celui-ci dans l’ombre.
L’absence de forme permettait de supposer qu’il s’agissait d’un homme. Que faisait-il ici ? Était-ce un nomade ? Eva se raidit, toujours à quatre pattes sur le sol. Elle aurait dû réfléchir avant de courir ; il était peut-être dangereux.
Les mouvements réguliers de sa poitrine indiquaient qu’il dormait. Il était seul dans le désert et il dormait tranquillement comme s’il était à l’abri ! (ce genre de signe "?!" n'est autorisé principalement que pour les BD. Sinon, ça fait "sale" ou brouillon) Comme s’il n’y avait pas de danger ?
Et si…c’était lui le danger ? Un long katana (c’était la première fois que la jeune femme en voyait un, autrement (terme mal employé: "autre part") que dans des illustrations de livres pour enfants) reposait à côté de lui, relié à son bras droit par une ficelle rouge. Peut-être était-ce une embuscade, et que ses amis allaient bientôt se jeter sur elle pour la capturer et la vendre à une cité barbare où (ou "ou" xD)
« Arrête de te faire des films, Eva, se recommanda la jeune femme en chuchotant pour ne pas réveiller l’inconnu. Il n’y a aucune cachette à des kilomètres à la ronde, comment veux-tu qu’ils tendent une embuscade ? »
Elle avait entendu dire que les nomades portaient un tissu devant leur visage afin de se protéger du sable. S’il en portait un…
Elle souleva délicatement la capuche… Et ses yeux s’arrondirent de stupéfaction.
« Il a… les cheveux noirs ! (même remarque que précédemment)
Elle en lâcha le morceau de tissu qu’elle tenait ; celui-ci retomba sur les épaules du dormeur. Ce dernier, réveillé sans doute par l’exclamation et les rayons solaires, ouvrit un œil.
Eva jura entre ses dents. On lui avait dit pourtant qu’il n’y avait pas que des blonds aux yeux bleus dans le monde extérieur, mais cette première constatation de visu l’avait vraiment prise par surprise (sens-tu la lourdeur? =/). Et, il fallait bien l’avouer, (elle) lui avait fait peur, sur le coup (langage plus "parlé" que littéraire).
Son regard croisa celui de l’autre, qui semblait maintenant complètement réveillé. Non seulement ses cheveux étaient noirs, mais ses yeux étaient verts. Intensément (Profondément) verts.
-Il paraît. Et je peux savoir ce que fait une jolie blonde seule dans ce désert ? À part réveiller les gens avec des remarques idiotes ?
-Et que fait un impur ici ? répliqua la jeune femme. Et je ne te permet pas de me parler comme ça.
Elle n’aimait pas du tout le ton qu’il avait employé, comme si c’était lui, le supérieur !
Il la fixa quelques instants avant de lancer :
-On se connait ?
-Je m’en souviendrais si on s’était déjà rencontré.
-Alors pourquoi tu te permets de me tutoyer et de me traiter d’impur ? demanda-t-il.
-Et pourquoi tu te permets de me parler sur ce ton ? Tu n’es même pas aryen.
Il haussa les épaules.
-Ça change quelque chose que je vienne d’Arya ou d’ailleurs ?
-Tout, répondit la blonde aux yeux bleus. Je suis d’une race supérieure, toi tu es un inférieur, tu me dois donc le respect.
-Uno : il n’y a pas de « race supérieure » qui tienne. Secundo : le respect est quelque chose qui doit être dans les deux sens. On ne vous apprend pas ça, à l’école ?
Elle se leva, les nerfs à vif. Non seulement il n’était pas de race pure, mais en plus il ne devait pas être plus âgé qu’elle ; et il se permettait de lui donne des leçons !
-Tu…
Son interlocuteur se leva à son tour, époussetant la poussière sur ses vêtements. Il mesurait exactement la même taille qu’elle.
-Comment tu t’appelles ? l’interrompit-il.
-Eva. Et…toi ?
Le jeune homme désigna le tronc séché derrière lui.
-Il y a trois jours, je me suis réveillé contre cet arbre avec aucune idée de ce que je faisais là ni de qui j’étais. J’espérais qu’en dormant à nouveau ici je retrouverais la mémoire… Mais non.
-Tu es amnésique ? dit l’aryenne.
-Oui. Je n’ai aucun souvenir qui remonte à plus de trois jours. Je ne sais même pas comment je m’appelle.
-Waouh…
-Ça donne le vertige, hein ? Comme si on avait été posé là, tout fait, sans passer par la case « naissance ».
L’amnésique farfouilla sous sa veste et en sortit une gourde blanche dont il dévissa le bouchon avant de la porter à ses lèvres. Des yeux bleus assoiffés suivirent attentivement toute l’opération.
-Et, regarde pas ma gourde comme ça, fit le jeune homme, t’en as une, toi aussi !
-Elle est presque vide.
-Fallait en emporter plus. Où avais-tu donc la tête ?
-J’ai été… Je me suis enfuie. Pas eu le temps d’emporter plus que ça, expliqua Eva.
-Enfuie ? Pourquoi ?
-Je devais épouser notre vénéré Guide… C’était prévu depuis longtemps, mais je ne l’aime pas… Hier, j’ai pris peur et… (Elle jeta un œil à la montre qui ornait son poigne droit) je devrais être en train de dire « oui » en ce moment même. Il a quarante ans. J’en ai dix-huit aujourd’hui. Tu te rends compte ! (pourquoi pas un "?" cette fois-ci? Laughing)
-Je vois. On va essayer de rattraper les nomades ; ils m’ont déjà aidé, ils feront la même chose pour toi, déclara-t-il.
-Les nomades ?
-Oui, bien sûr. Ils m’ont donné de l’eau gratuitement. Filtrée et parfaitement propre à la consommation. Et m’ont parlé un peu des cités proches. Comment tu crois que j’ai entendu parler d’Arya ?
-On peut… leur faire confiance ?
-Je te le garantis. Tu n’as pas le choix, de toute façon. Si j’étais toi, je boirais un peu avant de partir. Tu pourrais t’écrouler, sinon. Joyeux anniversaire, au fait.
-Merci, lâcha-t-elle avant de boire le peu qu’il lui restait.
Elle avait trop soif pour continuer à se disputer.
Elle grimaça quand sa réserve fut vide. Cette gorgée n’avait fait qu’attiser sa soif.
-Hum… Tu tiendras pas longtemps avec ça, estima le jeune homme. Aller, pends un peu de ma gourde.
-Boire…dans la même gourde que toi ?
-Tu ne dois pas avoir si soif que ça, alors. Bon, il faut qu’on y aille maintenant si on ne veut pas les rater.
L’amnésique rangea son katana dans son fourreau, fixé dans son dos.
-Il va même falloir courir, continua-t-il. Ils m’ont dit qu’ils allaient vers le nord.
Il attrapa le bras de la jeune femme.
-Ne me touche pas ! cracha-t-elle.
Il s’écarta.
-Pas la peine d’être agressive… Suis-moi. »
Il se mit à courir, elle le suivit.

Cela faisait une éternité qu’Eva courait dans le sable derrière le jeune homme amnésique. Des grains lui volaient dans le nez, les yeux, la bouche, rentraient sous ses vêtements… Et elle était épuisée. Et elle avait soif. Elle perdait du terrain par rapport à lui.
Comment pouvait-elle se laisser distancer par un inférieur ?
Elle n’avait pas dormi depuis vingt-quatre heures, n’avait fait que courir et marcher sous le Soleil estival, n’avait pas suffisamment bu… Ce devait être à cause de tout ça.
Des tentes grises, se confondant presque avec le sol, étaient visibles au loin. (pour alléger ta phrase, pourquoi pas: "Des tentes grises, visibles au loin, se confondaient presque avec le sol". Tu éviterais le verbe être trop souvent solliciter Wink) Dans son imagination, elles se transformaient en bouteilles…
Elle s’arrêta. Elle ne pouvait plus faire un pas de plus, ni sentir ses jambes, ayant dépassée le stade de la douleur depuis longtemps. L’autre continuait à tracer, croyant qu’elle le suivait toujours. La jeune femme s’assit, ou plutôt s’écroula dans la poussière.
Pourquoi n’avait-elle pas réfléchi plus ? Elle allait mourir dans le désert ; et si ce n’était pas maintenant, ce serait un moment où un autre.
Eva ferma les yeux. Au moins, elle était libre.
Quelqu’un lui fit relever la tête et ouvrir la bouche avant d’y faire couler de l’eau qu’elle bu comme un nectar qui débordait sur son visage, la rafraîchissant après sa course.
L’aryenne attrapa la gourde à pleines mains et la finit entièrement.
« Hé bien, tu vois, tu as bu dans ma gourde, et tu n’en es pas morte ! dit son sauveur, le jeune homme aux cheveux noirs.
Il était accompagné d’une femme à la peau noire d’environ une trentaine d’années. Le foulard blanc, sali par le sable devant le bas de son visage, indiquait qu’elle faisait partie des nomades.
-Il y a un problème ? interrogea-t-elle devant les yeux ronds de la blonde.
-Ça m’a déjà fait un choc quand je l’ai vu, lui, déclara cette dernière en se remettant debout, alors une négresse… Il n’y a que des blancs, blonds aux yeux bleus là d’où je viens.
-Tu viens d’Arya ?
-Oui.
-Tu ne dois pas croire tout ce qu’on t’a dit à l’école. Tu le sauras bientôt. Tu peux marcher jusqu’au campement ?
-Bien sûr.
-Elle se porte bien en tout cas, la « race supérieure » ! railla le jeune homme.
-J’ai fait que courir et marcher depuis hier, sans pause, sans dormir ! se défendit Eva. Normal que j’ai…un peu tourné de l’œil. »
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Message  Pacô Lun 23 Fév 2009 - 23:15

Je t'ai corrigé un peu tout ça.
Le rouge est réellement nécessaire. Le bleu un peu moins. Mais tout a une certaine importance Wink.

Alors l'histoire me plaît vachement bien. Si si !
En fait, l'idée me paraît excellente à creuser et je suis déjà impatient de voir comment tu vas négocier tout ça.
Étrange que les nomades ne l'est pas déjà remballée, mais je pense que c'est prévu plus tard non?
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Message  Jaina Lun 23 Fév 2009 - 23:35

Pacô a écrit: Malgré la soif et la fatigue, elle se mit à courir, produisant moult (c'est un vocabulaire chevaleresque. Est-ce bien approprié à l'histoire? surtout est-ce bien accordé ?) gerbes de poussière sur son passage qui lui volaient dans les yeux.



Les mouvements réguliers de sa poitrine indiquaient qu’il dormait. Il était seul dans le désert et il dormait tranquillement comme s’il était à l’abri ! (ce genre de signe "?!" n'est autorisé principalement que pour les BD. Sinon, ça fait "sale" ou brouillon) Comme s’il n’y avait pas de danger ?

(ps : jaune/orange = répétition ^^)




-Et que fait un impur ici ? répliqua la jeune femme. Et je ne te permet pas de me parler comme ça.

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-Alors pourquoi tu te permets (inversion sujet-verbe !!) de me tutoyer et de me traiter d’impur ? demanda-t-il.
-Et pourquoi tu te permets (de même) de me parler sur ce ton ? Tu n’es même pas aryen.


-Uno : il n’y a pas de « race supérieure » qui tienne. Secundo : le respect est quelque chose qui doit être dans les deux sens (... réciproque ?? ^^).


et il se permettait de lui donne des leçons !


Son interlocuteur se leva à son tour, époussetant la poussière sur de ses vêtements. Il mesurait exactement la même taille qu’elle.
-Comment tu t’appelles (inversion sujet-verbe)? l’interrompit-il.



Tu te rends compte ! (pourquoi pas un "?" cette fois-ci? Laughing) (elle se confit facile et le prend à parti... pas farouche la fifille ^^)




-Hum… Tu tiendras pas longtemps avec ça, estima le jeune homme. Aller, pends un peu de ma gourde.



Elle n’avait pas dormi depuis vingt-quatre heures, n’avait fait que courir et marcher sous le Soleil estival, n’avait pas suffisamment bu…


Quelqu’un lui fit relever la tête et ouvrir la bouche avant d’y faire couler de l’eau qu’elle bu comme un nectar qui débordait sur son visage, la rafraîchissant après sa course.
L’aryenne attrapa la gourde à pleines mains et la finit entièrement.
« Hé bien, tu vois, tu as bu dans ma gourde, et tu n’en es pas morte ! dit son sauveur, le jeune homme aux cheveux noirs.
Il était accompagné d’une femme à la peau noire d’environ une trentaine d’années.

j'ai repris quelques petits trucs... ^^
pas mal de maladresses qui alourdissent considérablement tes phrases, quelques répétitions, bref tu as du pain sur la planche !
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Message  Hisha Lun 23 Fév 2009 - 23:59

Merci beaucoup pour ces corrections, c'est vrai que le texte en avait besoin ! Smile
J'ai édité mon message en conséquence, en espérant ne pas avoir ajouté d'autres bêtises Laughing Comme vous l'avez tout deux constaté, il m'arrive d'oulier des lettres ou des mots Embarassed
Jaina, tu remarqueras les inversions sujet/verbes que tu as relevées se trouvent dans des dialogues, et imitent donc le langage parlé Wink
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Message  Jaina Mar 24 Fév 2009 - 0:05

elle s’écroula à côté de la plante défunte

j'aime toujours pas ^^ plante pour moi c'est pas un arbre... tronc ??
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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 0:28

Corrigé!
Autre chose? N'hésite pas, ça ne peux que faire du bien au texte, aux lecteurs, et à moi-même !
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Message  Pacô Mar 24 Fév 2009 - 8:54

Ah Jaina, moult est un adverbe, et par conséquent, il est invariable.
"Moult victuailles"

Je l'ai relu en diagonale, je pense que Jaina t'a à peu près repris ce qui devait l'être.
L'imitation du langage parlé est parfois intéressant, mais il alourdit fortement les passages.
Le "Comment tu t'appelles?" peut à la rigueur être employé par la jeune fille, mais pense à bien faire l'inversion sujet/verbe pour l'adulte Wink. Tu marqueras ainsi une différence bien nette Wink.
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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 9:51

Ne t'inquiète pas, j'y ai pensé^^
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Message  Liven d'Eleissen Mar 24 Fév 2009 - 10:34

[quote="Pacô"]
Hisha a écrit:
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Prologue : désert




L’arbre se rapprochait. Lentement, mais il se rapprochait. Une tache grise se détacha peu à peu du tronc gris-marron et sec ; et [l'un des deux me semble inutile, à ta place, je ne garderais que le ";" ou le "et"]les contours se précisaient. La tache avait de plus en plus la forme d’un… D’un être humain !

-Il paraît. Et je peux savoir ce que fait une jolie blonde seule dans ce désert ? À part réveiller les gens avec des remarques idiotes ?
-Et que fait un impur ici ? répliqua la jeune femme. Et je ne te permets pas de me parler comme ça.

mais en plus il ne devait pas être plus âgé qu’elle ; et [même remarque] il se permettait de lui donner des leçons !



-Il y a trois jours, je me suis réveillé contre cet arbre avec aucune idée [tournure un peu lourde, "sans savoir", "sans rien savoir"] de ce que je faisais là ni de qui j’étais.

-Eh, regarde pas ma gourde comme ça, fit le jeune homme, t’en as une, toi aussi ! [langage assez familier, mets les négations complètes Wink]

-Je devais épouser notre vénéré Guide… C’était prévu depuis longtemps, mais je ne l’aime pas… Hier, j’ai pris peur et… (Elle jeta un œil à la montre qui ornait son poignet droit) je devrais être en train de dire « oui » en ce moment même.

-Hum… Tu tiendras pas longtemps avec ça, estima le jeune homme. Aller, pends un peu de ma gourde. [même remarque que précédemment sur les négations]

n'avait fait que courir sous le soleil estival [l'adjectif me semble étrange... Il se rapporte surtout à l'été, dans un désert où il fait toujours ce temps, le terme est impropre]

La jeune femme s’assit, ou plutôt s’écroula dans la poussière. [j'écrirais plutôt: "...s'assit ou, plutôt, s'écroula..."]
Pourquoi n’avait-elle pas réfléchi plus [davantage me semble plus correct] ?Elle allait mourir dans le désert ; et [toujours la même remarque] si ce n’était pas maintenant, ce serait un moment ou un autre.

Quelqu’un lui fit relever la tête et ouvrir la bouche avant d’y faire couler de l’eau qu’elle but comme un nectar qui débordait sur son visage, la rafraîchissant après sa course.
L’aryenne attrapa la gourde à pleines mains et la finit entièrement. [Boire une telle quantité d'eau quand on a aussi soif est dangereux pour la santé; normalement elle devrait boire peu mais à plusieurs reprises]

«Hé Ehbien, tu vois, tu as bu dans ma gourde, et tu n’en es pas morte !

Très bon début d'histoire, j'aime beaucoup. C'est fluide et on a hâte d'en savoir plus sur Eva et ce beau jeune homme (^^).
A quand la suite?
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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 10:57

Merci pour la correction suplémentaire et le commentaire.
Et si j'ai utilisé l'adjectif "estival", c'est justement parce qu'il ne fait pas toute l'année chaud dans ce désert-là, on le verra dans la suite Wink le mot "désert" ne désigne pas uniquement des lieux chaud et secs tous les jours (le pôle sud est un désert aussi, pourtant il y fait très froid !).
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Message  Liven d'Eleissen Mar 24 Fév 2009 - 11:20

Je sais bien pour "désert" ^^
Au temps pour moi, je me suis basée sur l'extrait pour le commentaire, j'ai parlé un peu vite xD
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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 12:24

C'est tout à fait compréhensible Wink

Voici la suite :


Le campement était situé près d’une rivière limpide que les jeux du Soleil faisaient paraître comme lumière pure, aveuglante.
Mais, chacun le savait, il ne fallait pas faire confiance à la limpidité du cours d’eau : si le liquide était si clair, c’était parce qu’aucune vie ne pouvait s’y développer. Comme l’ensemble de la planète, la pollution l’avait empoisonné. Si, dans cette région, la couche d’ozone avait eu le temps de se reconstituer juste assez pour que les voyageurs ne développent pas un cancer de la peau à peine le nez dehors, Mère Nature était tout de même toujours en convalescence.
Et les endroits les moins touchés par sa maladie étaient occupés par les différentes cités ou parcourus par les nomades. Aux yeux des sédentaires, ces derniers n’étaient que des bandits (au mieux), voire des bêtes sauvages prêtes à égorger tous ceux qui passaient pour la moindre goutte d’eau potable, richesse liquide particulièrement précieuse à l’extérieur.
Une dizaine d’hommes et femmes de tous âges et couleurs passait d’une tente à l’autre, saluant les deux jeunes gens, transportant des seaux d’eau jusque sous la toile grise du centre.
Mais d’où… Ils puisaient le poison de la rivière !
« Vous… Buvez-vous vraiment l’eau d’ici ? interrogea Eva.
On lui avait dit bien des choses sur les habitants du désert, mais pas qu’ils étaient suicidaires.
-Pas directement, évidement, répondit la noire. Nous avons un épurateur.
-Transportable ?
-Comment crois-tu que nous trouvons à boire ? C’est sûr, le nôtre est bien plus petit que les énormes machines qui ravitaillent les cités, mais c’est bien suffisant pour nous.
La jeune femme hocha la tête. N’osant pas demander comment ils avaient eu cette précieuse machine, elle observa les nomades.
Bruns, châtains, et même un roux ; elle ne savait même pas qu’il existait autant de teintes de cheveux différentes : aucun n’avait exactement la même que son voisin. S’il y avait une majorité de blancs, il y avait parmi eux deux autres noirs et un dont la peau lui faisait penser à du caramel.
Elle avait faim, d’ailleurs.
Leur guide les mena vers l’intérieur du camp, devant la tente centrale, où reposait un grand seau recouvert d’un tissu noir.
-Qu’est-ce que c’est ? demanda Eva.
-Notre futur repas, répondit la femme noire.
-Vous l’avez volé, supposa l’aryenne.
-Non. Nous ne sommes pas des pillards. On nous confond avec eux parce qu’ils portent un foulard devant le visage comme nous. Nous nous nourrissons des créatures qui réussissent à survivre à l’état sauvage : les insectes.
-Beurk.
-Moi aussi j’ai eu du mal au début. Mais la faim finit par triompher sur le dégoût qu’on peut avoir.
-Dans le désert, fais comme les nomades, déclara l’amnésique.
-Tu en as mangé toi, Machin ? le questionna la jeune femme.
-Heu, moi ? Oui. C’est meilleur que j’avais cru.
Ce que ni les nomades, ni les jeunes gens ne savaient, c’est que même ces petits animaux étaient remplis de produits toxiques, et qu’en conséquence, un certain nombre d’habitants du désert développait déjà un, voir deux cancers.
-Vous pouvez vous asseoir, dit une voix masculine dans leur dos. Nous avons peu, mais nous le partageons avec ceux qui en ont besoin.
Eva eut son énième choc de la journée quand elle se retourna.
-Mais… Vous êtes aryen !
-Non, je viens d’une autre cité, répondit l’homme blond aux yeux bleus en finissant de disposer des morceaux de toile sur le sol autour du récipient de nourriture.
Il devait avoir dans les quarante ans.
-Ma cité s’appelle Arya parce qu’elle est peuplée d’aryens, et non l’inverse, expliqua-t-elle. « Aryen » désigne tout les représentants de notre race.
-« Race » ? C’est un mot que j’emploie pour parler des chiens.
Il alla s’asseoir devant eux ; les autres l’imitèrent.
-Que faites-vous ici ? Les dirigez-vous ?
-Non, ma petite. Je suis comme eux : j’aime être libre. Nous sommes tous logés à la même enseigne.
La jeune femme était hébétée.
-Vous vous considérez comme l’égal de… Cette négresse, par exemple ?
-Bien sûr, répondit le nomade. Et elle s’appelle Cyrielle. On m’a déjà parlé de ce qu’on vous apprenait, chez toi… Toutes les choses que l’on t’a mises dans la tête au cours des années ne sont pas forcément vraies… Comme à notre sujet ; tu peux constater par toi-même, comme notre cher amnésique avant toi, que la réalité peut être bien différente de ce que l'on raconte. Il n’y a pas de races chez les êtres humains. Juste une seule espèce.
-Vous…
-Oui, je sais, à Arya, je serais exécuté pour trahison à ma race, ou je ne sais plus quelle connerie...excuse-moi du mot. Mais nous ne sommes pas à Arya.
-C’est vrai que chez vous, on se marie entre cousins ? demanda l’homme à la peau caramel en se servant quelques grosses larves.
-Ça arrive, répondit la blonde. Pourquoi ?
-Comment ça, « pourquoi » ?
-Pourquoi cette question ?
Les nomades, qui s’étaient rassemblés autours d’eux, se regardèrent mutuellement un instant.
-J’imagine que lorsqu'une population reste aussi longtemps dans une cité renfermée sur elle-même, il finit par y avoir des liens plus ou moins importants entre toutes les familles, supposa le roux.
-Je ne vois pas le problème qu’il y a à épouser son cousin, dit Eva.
-C’est un membre de ta famille, fit remarquer la dénommée Cyrielle. Dis-moi, n’avez-vous pas de problèmes de consanguinité ?
-De quoi ?
-Ce qui arrive quand on se reproduit entre membres de la même famille pendant de trop nombreuses générations, expliqua quelqu’un d’autre.
-L’humanité, comme toutes les espèces, a besoin de brassage génétique pour survivre, indiqua le quadragénaire.
-Vous voulez parler de…métissage ? l’aryenne prononça le dernier mot de sa phrase avec une horrible grimace de dégoût.
-Oui.
-Un aryen digne de ce nom préférerait coucher avec sa propre mère, subir les morts les plus douloureuses et humiliantes, plutôt que de songer à…à souiller sa…son…
Eva était si choquée par les propos qu’elle entendait -d’autant plus que les pires à ses yeux étaient prononcés par quelqu’un qui, physiquement, n’aurait pas dépareillé avec ses compatriotes !- ; elle ne trouvait plus ses mots.
Le voyageur sans mémoire tenta de les retrouver pour elle :
-Race ? Sang ? Pureté ?
-…
Elle regardait droit devant elle, mais son esprit n’était plus dans le temps présent. Voyant sans regarder, entendant sans écouter ni chercher à comprendre.
Des souvenirs qu’elle avait tentés d’oublier ressurgissaient. Cet évènement qu’elle revivait, si c’était ça, la conséquence de la co… la consan… C’était quoi, le mot, déjà ?
-Je crois que vous l’avez un peu trop choquée, constata l’amnésique.
-C’était nécessaire pour lui faire prendre conscience qu’on lui a menti toute sa vie. Moi aussi, j’aurais aimé pouvoir le faire plus doucement. »
On fit manger à Eva quelques sauterelles qu’elle mâcha par pur réflexe.
Y’avait-il un rapport entre ce qu’ils avaient dit et… ?

[N'hésitez pas pour corriger/critiquer/envoyer des fleurs (rayer la ou les mentions inutiles Laughing )]


Dernière édition par Hisha le Mar 24 Fév 2009 - 20:31, édité 2 fois
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Message  Jaina Mar 24 Fév 2009 - 13:27

Hisha a écrit:C'est tout à fait compréhensible Wink

Voici la suite :


Le campement était planté (mouai) près d’une rivière limpide que les jeux du Soleil faisaient paraître comme lumière pure, aveuglante. (remouai)
Mais, chacun le savait, il ne fallait pas faire confiance à la limpidité du cours d’eau : si le liquide était si clair, c’était parce qu’aucune vie ne pouvait s’y développer. Comme l’ensemble de la planète, la pollution l’avait empoisonnée. Si, dans cette région, la couche d’ozone avait eu le temps de se reconstituer juste assez pour que les voyageurs ne développent pas un cancer à peine le nez dehors, Mère Nature était tout de même toujours en convalescence.
Et les endroits les moins touchés par sa maladie étaient occupés par les différentes cités ou parcourus par les nomades. Aux yeux des sédentaires, ces derniers n’étaient que des bandits (au mieux), voire des bêtes sauvages prêtes à égorger tous ceux qui passaient pour la moindre goutte d’eau potable, or liquide particulièrement précieux à l’extérieur.
Une dizaine d’hommes et femmes de tous âges et couleurs passaient d’une tente à l’autre, saluant les deux jeunes gens (ils sont pas trois ?), transportant des seaux d’eau jusque sous la toile grise du centre.
Mais d’où… Ils puisaient le poison de la rivière !
« Vous… Buvez-vous vraiment l’eau d’ici ? interrogea Eva.
On lui avait dit bien des choses sur les habitants du désert, mais pas qu’ils étaient suicidaires.
-Pas directement, évidement, répondit la noire. Nous avons un épurateur.
-Transportable ?
-Comment crois-tu que nous trouvons à boire ? C’est sûr, le nôtre est bien plus petit que les énormes machines qui ravitaillent les cités, mais c’est bien suffisant pour nous.
La jeune femme hocha la tête. N’osant pas demander comment ils avaient eu cette précieuse machine, elle observa les nomades.
Bruns, châtains, et même un roux ; elle ne savait même pas qu’il existait autant de couleurs (teintes) de cheveux différentes : aucun n’avait exactement la même que son voisin, les tons variant d’un individu à l’autre. S’il y avait une majorité de blancs, il y avait parmi eux deux autres noirs et un dont la peau lui faisait penser à du caramel.
Elle avait faim, d’ailleurs.
Leur guide les mena vers l’intérieur du camp, devant la tente centrale, où reposait un grand seau recouvert d’un tissu noir.
-Qu’est-ce que c’est ? demanda Eva.
-Notre futur repas, répondit la femme noire.
-Vous l’avez volé, supposa l’aryenne.
-Non. Nous ne sommes pas des pillards. On nous confond avec eux parce qu’ils portent un foulard devant le visage comme nous. Nous nous nourrissons des créatures qui réussissent à survivre à l’état : les insectes.
-Beurk.
-Moi aussi j’ai eu du mal au début. Mais la faim finit par triomphe sur le dégoût qu’on peut avoir.
-Dans le désert, fait comme les nomades, déclara l’amnésique.
-Tu en as mangé toi, Machin ? le questionna la jeune femme.
-Heu, moi ? Oui. C’est meilleur que j’avais cru.
Ce que ni les nomades, ni les jeunes gens ne savaient, c’est que même ces petits animaux étaient remplis de produits toxiques, et qu’en conséquence, un certain nombre d’habitants du désert développait déjà un, voir deux cancers.
-Vous pouvez vous asseoir, dit une voix masculine dans leur dos. Nous avons peu, mais nous le partageons avec ceux qui en ont besoin.
Eva eut son énième choc de la journée quand elle se retourna.
-Mais… Vous êtes aryen !
-Non, je viens d’une autre cité, répondit l’homme blond aux yeux bleus en finissant de disposer des morceaux de toiles sur le sol autour du récipient de nourriture. Il devait avoir dans les quarante ans. (mélange dialogue description, il manque un saut à la ligne)
-Ma cité s’appelle Arya parce qu’elle est peuplée d’aryens, et non l’inverse, expliqua-t-elle. « Aryen » désigne tout les représentants de notre race.
-« Race » ? C’est un mot que j’emploie pour parle des chiens.
Il alla s’asseoir devant eux ; les autres l’imitèrent.
-Que faites-vous ici ? Les dirigez-vous ?
-Non, ma petite. Je suis comme eux : j’aime être libre. Nous sommes tous logés à la même enseigne.
La jeune femme était hébétée.
-Vous vous considérez comme l’égal de… Cette négresse, par exemple ?
-Bien sûr, répondit le nomade. Et elle s’appelle Cyrielle. On m’a déjà parlé de ce qu’on vous apprenait, chez toi… Toutes les choses que l’on t’a mises dans la tête au cours des années ne sont pas forcément vraies… Comme à notre sujet ; tu peux constater par toi-même, comme notre cher amnésique avant toi, que la réalité peut être bien différente de ce qu’on (de ce que l'on) raconte. Il n’y a pas de races chez les êtres humains. Juste une seule espèce.
-Vous…
-Oui, je sais, à Arya, je serais exécuté pour trahison à ma race, ou je ne sais plus quelle connerie (excuse-moi du mot). Mais nous ne sommes pas à Arya.
-C’est vrai que chez vous, on se marie entre cousins ? demanda l’homme à la peau caramel en se servant quelques grosses larves.
-Ça arrive, répondit la blonde. Pourquoi ?
-Comment ça, « pourquoi » ?
-Pourquoi cette question ?
Les nomades, qui s’étaient rassemblés autours d’eux, se regardèrent mutuellement un instant.
-J’imagine que quand une population reste aussi longtemps dans une cité renfermée sur elle-même, il finit par y avoir des liens plus ou moins important entre toutes les familles, supposa le roux.
-Je ne vois pas le problème qu’il y a épouser son cousin, dit Eva.
-C’est un membre de ta famille, fit remarquer la dénommée Cyrielle. Dis-moi, n’avez-vous pas de problèmes de consanguinité ?
-De quoi ?
-Ce qui arrive quand on se reproduit entre membres de la même famille pendant de trop nombreuses générations, expliqua quelqu’un d’autre.
-L’humanité, comme toutes les espèces, a besoin de brassage génétique pour survivre, indiqua le quadragénaire.
-Vous voulez parler de…métissage ? l’aryenne prononça le dernier mot de sa phrase avec une horrible grimace de dégoût.
-Oui.
-Un aryen digne de ce nom préférerait coucher avec sa propre mère, subir les morts les plus douloureuse et humiliantes, plutôt que de songer à…à souiller sa…son…
Eva était si choquée par les propos qu’elle entendait (d’autant plus que les pires à ses yeux étaient prononcés par quelqu’un qui, physiquement, n’aurait pas dépareillé avec ses compatriotes !) ; elle ne trouvait plus ses mots.
Le sans mémoire tenta de les retrouver pour elle :
-Race ? Sang ? Pureté ?
-…
Elle regardait droit devant elle, mais son esprit n’était plus dans le temps présent. Voyant sans regarder, entendant sans écouter ni chercher à comprendre. (? bof)
Des souvenirs qu’elle avait tenté (pas d'accord ? les fraises que j'ai mangées ?) d’oublier ressurgissaient. Cet évènement qu’elle revivait, si c’était ça, la conséquence de la co… la consan… C’était quoi, le mot, déjà ?
-Je crois que vous l’avez un peu trop choquée, constata l’amnésique.
-C’était nécessaire pour lui faire prendre conscience qu’on lui a mentit toute sa vie. Moi aussi, j’aurais aimé pouvoir le faire plus doucement. »
On fit manger à Eva quelques sauterelles qu’elle mâcha par pur réflexe.
Y’avait-il un rapport entre ce qu’ils avaient dit et… ?

[N'hésitez pas pour corriger/critiquer/envoyer des fleurs (rayer la ou les mentions inutiles Laughing )]


tes commentaires entres parenthèses me gène...
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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 14:05

J'ai édité. Bon, ce n'est pas encore parfait, mais la perfection n'existe pas^^'

les deux jeunes gens (ils sont pas trois ?),
Leur guide n'est pas comprise dans les "jeunes gens", enfin, c'est ce que je pensais^^'
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Message  Jaina Mar 24 Fév 2009 - 15:27

Hisha a écrit:J'ai édité. Bon, ce n'est pas encore parfait, mais la perfection n'existe pas^^'

les deux jeunes gens (ils sont pas trois ?),
Leur guide n'est pas comprise dans les "jeunes gens", enfin, c'est ce que je pensais^^'


j'étais parti dans le sens où les nomades saluaient les trois, même le guide ^^... bref
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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 15:37

Elle était juste partit cinq minutes à la rencontre d'Eva et Machin (vous comprendrez que je ne donne pas son nom tout de suite! Razz )
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Message  B. Mar 24 Fév 2009 - 17:47

Sans vouloir te vexer, ce que tu écris n'es pas original. Il existe des livres, des films, qui traitent déjà de ce sujet. Je te donnerai bien un exemple, mais je ne me rappelle plus du titre. Pareil, les hommes vivaient dans des villes closes, ils étaient très pâles de peau et des enfants en sont sortis et ont rencontré des hommes qui avaient survécu à l'extérieur, des humains bonzés, aux cheveux noirs. Un ordinateur avait maintenu dans l'esprit des enfermés la certitude que l'extérieur était pollué alors que ce n'était plus vrai...
Si l'un de vous voit de quel livre je parle, rappelez-moi le titre!! Je l'ai lu il y a très longtemps...
Et puis le coup des aryens blonds aux yeux bleus, ça n'est pas nouveau ça non plus. J'imagine que l'amnésique (Adam?) et Eva vont tomber amoureux...
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Message  nathan 44 Mar 24 Fév 2009 - 17:55

au contraire moi je trouve ton histoire très bien =) vivement la suite
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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 18:53

J'avoue ne pas avoir pensé à Adam Laughing
Certaines "recettes" reviennent assez souvent dans le genre ; c'est la façon dont on les suit ou pas qui compte Razz Et personellement, j'en ai un peu marre des histoires où le héro et l'héroïne tombent tout deux d'un amour fou et vivent heureux pour toujours avec beaucoup d'enfants... Rolling Eyes J'ai une idée légèrement différente.
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Message  Pacô Mar 24 Fév 2009 - 19:16

Hisha a écrit:
Le campement était situé près d’une rivière limpide que les jeux du Soleil faisaient paraître comme lumière pure, aveuglante.
Mais, chacun le savait, il ne fallait pas faire confiance à la limpidité du cours d’eau : si le liquide était si clair, c’était parce qu’aucune vie ne pouvait s’y développer. Comme l’ensemble de la planète, la pollution l’avait empoisonné (c'est LE liquide). Si, dans cette région, la couche d’ozone avait eu le temps de se reconstituer juste assez pour que les voyageurs ne développent pas un cancer ("de la peau" précise le genre du cancer, il y en a plein !) à peine le nez dehors, Mère Nature était tout de même toujours en convalescence.
Et les endroits les moins touchés par sa maladie étaient occupés par les différentes cités ou parcourus par les nomades. Aux yeux des sédentaires, ces derniers n’étaient que des bandits (au mieux), voire des bêtes sauvages prêtes à égorger tous ceux qui passaient pour la moindre goutte d’eau potable, or liquide particulièrement précieux à l’extérieur (le "or" prête à confusion, à cause de son double sens. Il serait peut être judicieux de le remplacer par "richesse" et d'accorder avec le reste).
Une dizaine d’hommes et femmes de tous âges et couleurs passait (c'est la dizaine qui passe) d’une tente à l’autre, saluant les deux jeunes gens, transportant des seaux d’eau jusque sous la toile grise du centre.
Mais d’où… Ils puisaient le poison de la rivière !
« Vous… Buvez-vous vraiment l’eau d’ici ? interrogea Eva.
On lui avait dit bien des choses sur les habitants du désert, mais pas qu’ils étaient suicidaires.
-Pas directement, évidement, répondit la noire. Nous avons un épurateur.
-Transportable ?
-Comment crois-tu que nous trouvons à boire ? C’est sûr, le nôtre est bien plus petit que les énormes machines qui ravitaillent les cités, mais c’est bien suffisant pour nous.
La jeune femme hocha la tête. N’osant pas demander comment ils avaient eu cette précieuse machine, elle observa les nomades.
Bruns, châtains, et même un roux ; elle ne savait même pas qu’il existait autant de teintes de cheveux différentes : aucun n’avait exactement la même que son voisin. S’il y avait une majorité de blancs, il y avait parmi eux deux autres noirs et un dont la peau lui faisait penser à du caramel.
Elle avait faim, d’ailleurs.
Leur guide les mena vers l’intérieur du camp, devant la tente centrale, où reposait un grand seau recouvert d’un tissu noir.
-Qu’est-ce que c’est ? demanda Eva.
-Notre futur repas, répondit la femme noire.
-Vous l’avez volé, supposa l’aryenne.
-Non. Nous ne sommes pas des pillards. On nous confond avec eux parce qu’ils portent un foulard devant le visage comme nous. Nous nous nourrissons des créatures qui réussissent à survivre à l’état : les insectes.
-Beurk.
-Moi aussi j’ai eu du mal au début. Mais la faim finit par triompher sur le dégoût qu’on peut avoir.
-Dans le désert, fais (c'est bien de l'impératif?) comme les nomades, déclara l’amnésique.
-Tu en as mangé toi, Machin ? le questionna la jeune femme.
-Heu, moi ? Oui. C’est meilleur que j’avais cru.
Ce que ni les nomades, ni les jeunes gens ne savaient, c’est que même ces petits animaux étaient remplis de produits toxiques, et qu’en conséquence, un certain nombre d’habitants du désert développait déjà un, voir deux cancers.
-Vous pouvez vous asseoir, dit une voix masculine dans leur dos. Nous avons peu, mais nous le partageons avec ceux qui en ont besoin.
Eva eut son énième choc de la journée quand elle se retourna.
-Mais… Vous êtes aryen !
-Non, je viens d’une autre cité, répondit l’homme blond aux yeux bleus en finissant de disposer des morceaux de toile sur le sol autour du récipient de nourriture.
Il devait avoir dans les quarante ans.
-Ma cité s’appelle Arya parce qu’elle est peuplée d’aryens, et non l’inverse, expliqua-t-elle. « Aryen » désigne tout les représentants de notre race.
-« Race » ? C’est un mot que j’emploie pour parler des chiens.
Il alla s’asseoir devant eux ; les autres l’imitèrent.
-Que faites-vous ici ? Les dirigez-vous ?
-Non, ma petite. Je suis comme eux : j’aime être libre. Nous sommes tous logés à la même enseigne.
La jeune femme était hébétée.
-Vous vous considérez comme l’égal de… Cette négresse, par exemple ?
-Bien sûr, répondit le nomade. Et elle s’appelle Cyrielle. On m’a déjà parlé de ce qu’on vous apprenait, chez toi… Toutes les choses que l’on t’a mises dans la tête au cours des années ne sont pas forcément vraies… Comme à notre sujet ; tu peux constater par toi-même, comme notre cher amnésique avant toi, que la réalité peut être bien différente de ce que l'on raconte. Il n’y a pas de races chez les êtres humains. Juste une seule espèce.
-Vous…
-Oui, je sais, à Arya, je serais exécuté pour trahison à ma race, ou je ne sais plus quelle connerie... excuse-moi du mot (les parenthèses dans un dialogue =/). Mais nous ne sommes pas à Arya.
-C’est vrai que chez vous, on se marie entre cousins ? demanda l’homme à la peau caramel en se servant quelques grosses larves.
-Ça arrive, répondit la blonde. Pourquoi ?
-Comment ça, « pourquoi » ?
-Pourquoi cette question ?
Les nomades, qui s’étaient rassemblés autours d’eux, se regardèrent mutuellement un instant.
-J’imagine que quand (lorsque) une population reste aussi longtemps dans une cité renfermée sur elle-même, il finit par y avoir des liens plus ou moins importants entre toutes les familles, supposa le roux.
-Je ne vois pas le problème qu’il y a d'épouser son cousin, dit Eva.
-C’est un membre de ta famille, fit remarquer la dénommée Cyrielle. Dis-moi, n’avez-vous pas de problèmes de consanguinité ?
-De quoi ?
-Ce qui arrive quand on se reproduit entre membres de la même famille pendant de trop nombreuses générations, expliqua quelqu’un d’autre.
-L’humanité, comme toutes les espèces, a besoin de brassage génétique pour survivre, indiqua le quadragénaire.
-Vous voulez parler de… métissage ? l’aryenne prononça le dernier mot de sa phrase avec une horrible grimace de dégoût.
-Oui.
-Un aryen digne de ce nom préférerait coucher avec sa propre mère, subir les morts les plus douloureuses et humiliantes, plutôt que de songer à…à souiller sa…son…
Eva était si choquée par les propos qu’elle entendait -d’autant plus que les pires à ses yeux étaient prononcés par quelqu’un qui, physiquement, n’aurait pas dépareillé avec ses compatriotes !- elle ne trouvait plus ses mots.
Le voyageur sans mémoire tenta de les retrouver pour elle :
-Race ? Sang ? Pureté ?
-…
Elle regardait droit devant elle, mais son esprit n’était plus dans le temps présent. Voyant sans regarder, entendant sans écouter ni chercher à comprendre.
Des souvenirs qu’elle avait tentés d’oublier ressurgissaient. Cet évènement qu’elle revivait, si c’était ça, la conséquence de la co… la consan… C’était quoi, le mot, déjà ?
-Je crois que vous l’avez un peu trop choquée, constata l’amnésique.
-C’était nécessaire pour lui faire prendre conscience qu’on lui a menti toute sa vie. Moi aussi, j’aurais aimé pouvoir le faire plus doucement. »
On fit manger à Eva quelques sauterelles qu’elle mâcha par pur réflexe.
Y’avait-il un rapport entre ce qu’ils avaient dit et… ?

J'aime bien la discussion. Et tu as bien fait de soulever le problème de la consanguinité... =/
La petite fille choquée montre bien le "bourrage de crâne" nazi.
C'est un sujet branlant mais assez intéressant pour maintenir le lecteur en haleine.
Voyons comment tu poursuivras Wink.

Barbara, tu dois parler de "Je suis une légende" ou un film du genre. Moi ce qui m'intéresse est surtout le côté nazisme. Et ils ne sont pas devenus pâle à cause d'un manque de soleil, mais parce que l'idéologie nazie l veut ainsi.
J'trouve ça plutôt tentant de s'embarquer sur un sujet assez tabou.
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Message  B. Mar 24 Fév 2009 - 19:23

Hisha a écrit:J'avoue ne pas avoir pensé à Adam Laughing
Certaines "recettes" reviennent assez souvent dans le genre ; c'est la façon dont on les suit ou pas qui compte Razz Et personellement, j'en ai un peu marre des histoires où le héro et l'héroïne tombent tout deux d'un amour fou et vivent heureux pour toujours avec beaucoup d'enfants... Rolling Eyes J'ai une idée légèrement différente.

Ah, tu me rassures. Je suivrais donc ton histoire avec intérêt. Parce que moi aussi, j'en ai marre des histoires de ce genre.

Quant au nazisme, moi j'en ai un peu marre. On m'en a tellement battu et rebattu les oreilles, entre les cours d'histoire, d'allemand, et les films à la télé, les reportages, etc... Ce me sort par les oreilles. Mais tu as raison d'en parler. Il ne faut pas oublier.
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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 20:45

Je voulais justement illustrer le bourrage de crâne par une idéologie décriée par la majorité des gens.
Et je ne pense pas prendre trop de risques en démontrant que l'idée de créer une race supérieure est absurde scientifiquement, notamment à cause de la consanguinité. C'est l'un des premiers problèmes qui me viennent à l'esprit quand on me parle de genre de choses.
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Message  B. Mer 25 Fév 2009 - 9:21

Ce qui était le plus absurde dans cette histoire du nazisme, c'est qu'un petit homme moche et brun ait réussi à imposer à toute une nation le rêve des grands blonds aux yeux bleus... Et personne n'y a rien trouvé à redire à l'époque.
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Message  Pacô Mer 25 Fév 2009 - 9:34

Toute la magie des discours d'Hitler. T'as jamais vu le film de Charlie Chapplin? (ou Chaplin? ôO)
Y'a un passage où il imite son discours. C'est monté en dérision, mais c'est exactement ce qu'il se passait. Surtout que le film a été tourné en 1940, en plein boum du nazisme...
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