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Fièvre Rouge

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Message  Ruth Sam 14 Mar 2009 - 11:52

Voilà, je me décide à poster un petit quelque chose de mon cru. L'ambiance au début est un peu clichée, c'est voulu, et ça ne sera pas comme ça pendant toute la nouvelle. Bonne lecture.
_____________________

Fièvre.
La chaleur du cabaret, ses effluves lointains et son allure sordide ; maladive. Les rires sonnent faux, creux, résonnent dans l’air vicié d’une grande métropole comme il y en a tellement. Elle ne sait pas où elle se trouve. Parce qu’il y a des centaines d’autres bars comme celui-ci à l’atmosphère enfumée, aux murs noircis et aux chaises qui grincent. En fait, elle s’en fout. Tout ce qui compte c’est cette odeur suffocante, celle de l’alcool fort qu’elle s’envoie à toute vitesse. Elle n’est qu’une ombre de la nuit, une de ces filles qui ont tout perdu, leurs rêves et leurs espoirs, jusqu’à se perdre elles-mêmes. Elle se perd dans les même paradis artificiels que toutes les autres. Sex, drug and rock’n’roll. Mais pourtant, moi, je la trouve belle. Ce qu’elle a perdu, croit-elle, existe toujours. Pour les êtres comme moi, elle est une lumière dans cette nuit malsaine. Je vis à travers ces obscurités languissantes qui traînent leurs misères dans ces endroits glacés ; je suis de ceux qui se cachent pour survivre et meurent en pleine gloire. Ils pensent tout connaître et ne savent rien – how cliché. Elle est une illustre inconnue. Prostituée des boulevards, gogo danceuse, dealeuse peut-être : comme beaucoup elle a une vie de misère et se noie dans sa propre médiocrité. Pourtant, elle rêve.

Fièvre.

Un jukebox fait grésiller Fever. Instinctivement, elle se dandine, elle se tortille sur son tabouret et ses talons trop hauts heurtent la barre de fer. Grand bruit. Elle rit comme une perdue et des larmes coulent sur ses joues. Un masque qui se craquelle. Elle a des cernes jaunes, le foie rongé par l’alcool, un bleu immonde s’étale au creux de son coude gauche. Elle s’appelle Mary. Ou Angela. Ou peut-être Grace, qui sait. Moi, je l’appelerai May.

May me fait penser à du muguet fané et je la vois ainsi en m’approchant d’elle. Elle lève ses yeux trop maquillés, de couleur passée – comme un tissu qu’on a oublié dans un grenier – avec un sourire aux lèvres. Sa voix est rauque, gutturale, elle tient une cigarette entre ses longs doigts. Son vernis écarlate s’écaille.

« Qui êtes-vous ? »

« Je suis une star. »

Elle rit encore. Sa main se coule dans mon cou, m’attire doucement à elle.

« Une star de quoi ? »

Voix enjôleuse, erraillée par la clope et le temps. Elle a des rides. Elle n’a pas trente ans.

« Du cinéma. »

Je l’embrasse. Jeux de langues. Jeux de peau. On finira la nuit ensemble.

Elle m’emmène dans son appartement insipide qui donne sur le boulevard, tous les bruits de circulation me pèsent. Une pièce. Sanitaires. Cuisine. Un matelas par terre en guise de lit, une lampe qui a connu des jours meilleurs et une table de nuit à tiroirs. Elle en sort un préservatif, elle est habituée.

Je la dévore. Je la consume. Je la vole. Elle me plaît.

Je déverse mon existence dans son corps gangréné. Elle va mourir sous mes étreintes trop violentes pour elle, elle est si fragile, ma petite poupée. Je sens déjà ses poumons n’exhaler plus que les derniers râles de l’existence. Elle va crever entre mes bras, comme tant d’autres avant elle.

Sa tête se renverse en arrière. Elle crie sa jouissance, elle la hurle à la face de ce plafond miteux qui s’en fout. Et puis elle claque. Overdose, diront les autopsies.

Mais autopsie il n’y aura pas. Elle est morte et maintenant elle est moi.
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Message  Pacô Sam 14 Mar 2009 - 19:53

Ruth a écrit:
Fièvre.
La chaleur du cabaret, ses effluves lointains et son allure sordide ; maladive. Les rires sonnent faux, creux, résonnent dans l’air vicié d’une grande métropole comme il y en a tellement. Elle ne sait pas où elle se trouve. Parce qu’il y a des centaines d’autres bars comme celui-ci à l’atmosphère enfumée, aux murs noircis et aux chaises qui grincent. En fait, elle s’en fout. Tout ce qui compte c’est cette odeur suffocante, celle de l’alcool fort qu’elle s’envoie à toute vitesse. Elle n’est qu’une ombre de la nuit, l'une de ces filles qui ont tout perdu, leurs rêves et leurs espoirs, jusqu’à se perdre elles-mêmes. Elle se perd (peut être que celui-là est de trop) dans les même paradis artificiels que toutes les autres. Sex, drug and rock’n’roll. Mais pourtant, moi, je la trouve belle. Ce qu’elle a perdu, croit-elle, existe toujours. Pour les êtres comme moi, elle est une lumière dans cette nuit malsaine. Je vis à travers ces obscurités languissantes qui traînent leurs misères dans ces endroits glacés ; je suis de ceux qui se cachent pour survivre et meurent en pleine gloire. Ils pensent tout connaître et ne savent rien – how cliché (?). Elle est une illustre inconnue. Prostituée des boulevards, gogo danceuse, dealeuse peut-être : comme beaucoup elle a une vie de misère et se noie dans sa propre médiocrité. Pourtant, elle rêve.

Fièvre.

Un jukebox fait grésiller Fever. Instinctivement, elle se dandine, elle se tortille sur son tabouret et ses talons trop hauts heurtent la barre de fer. Grand bruit. Elle rit comme une perdue et des larmes coulent sur ses joues. Un masque qui se craquelle. Elle a des cernes jaunes, le foie rongé par l’alcool, un bleu immonde s’étale au creux de son coude gauche. Elle s’appelle Mary. Ou Angela. Ou peut-être Grace, qui sait. Moi, je l’appelerai May.

May me fait penser à du muguet fané et je la vois ainsi en m’approchant d’elle. Elle lève ses yeux trop maquillés, de couleur passée – comme un tissu qu’on a oublié dans un grenier – avec un sourire aux lèvres. Sa voix est rauque, gutturale, elle tient une cigarette entre ses longs doigts. Son vernis écarlate s’écaille.

« Qui êtes-vous ? »

« Je suis une star. »

Elle rit encore. Sa main se coule dans mon cou, m’attire doucement à elle.

« Une star de quoi ? »

Voix enjôleuse, erraillée par la clope et le temps. Elle a des rides. Elle n’a pas trente ans.

« Du cinéma. »

Je l’embrasse. Jeux de langues. Jeux de peau. On finira la nuit ensemble.

Elle m’emmène dans son appartement insipide qui donne sur le boulevard, tous les bruits de circulation me pèsent. Une pièce. Sanitaires. Cuisine.(un peu trop haché... m'enfin là encore, ce n'est qu'un avis personnel ^^) Un matelas par terre en guise de lit, une lampe qui a connu des jours meilleurs et une table de nuit à tiroirs. Elle en sort un préservatif, elle est habituée.

Je la dévore. Je la consume. Je la vole. Elle me plaît.

Je déverse mon existence dans son corps gangréné. Elle va mourir sous mes étreintes trop violentes pour elle, elle est si fragile, ma petite poupée. Je sens déjà ses poumons n’exhaler plus que les derniers râles de l’existence. Elle va crever entre mes bras, comme tant d’autres avant elle.

Sa tête se renverse en arrière. Elle crie sa jouissance, elle la hurle à la face de ce plafond miteux qui s’en fout. Et puis elle claque. Overdose, diront les autopsies.

Mais autopsie il n’y aura pas. Elle est morte et maintenant elle est moi.

J'ai bien aimé Smile. Enfin du moins, l'aisance littéraire. Je t'avouerai que pour le sujet en lui même, je n'ai pas tout saisi...
J'ai du mal à calculer la chute. Pourrais-tu m'éclairer un peu plus et étoffer?
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Message  Ruth Sam 14 Mar 2009 - 19:58

Bah, tu vas comprendre par la suite, hein, c'est le début ^^' C'est une nouvelle longue (une vingtaine de pages word, je crois).

Alors pour répondre à tes "corrections" dont je te remercie :

- L'absence de "l'" est voulue, pour une question de rythme.
- Merci d'avoir soulevé la répétition du "perdre" ô_o *n'avait pas remarqué*
- Qu'est-ce qui te trouble avec mon "how cliché" ?
- Enfin, le style haché, c'est le style du texte, si tu n'aimes pas, tu risques d'avoir du mal à accrocher à la suite ^^


Dernière édition par Ruth le Dim 15 Mar 2009 - 0:39, édité 1 fois
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Message  Pacô Sam 14 Mar 2009 - 22:01

C'est pas que j'aime pas le style haché, mais je suis un fervent défenseur des phrases construites avec sujet verbe et complément. Donc oui, j'aime moins quand il y a trop de phrases décapitées.

Ah, je me disais bien aussi que ça se terminait bizarrement s't'histoire (honte à moi de ne pas lire les premières lignes de présentation avec plus d'attention xD).

Alors bon, la suite?
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Message  Ruth Sam 14 Mar 2009 - 22:37

J'ai un goût tout particulier pour les phrases nominales, elles me semblent donner un rythme au texte. Chacun ses goûts uh ^^
La suite... j'aime bien faire durer le suspens :b donc, on verra... plus tard !


Dernière édition par Ruth le Dim 15 Mar 2009 - 0:37, édité 1 fois
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Message  Pacô Sam 14 Mar 2009 - 23:31

D'un autre côté, je suis assez occupé xD.
Donc oui, si tu veux faire trainer le suspens, je ne peux que m'en réjouir.
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Message  Lyz Maddox Dim 15 Mar 2009 - 7:50

Moi par contre j'aime bien ce style et j'adore cette forme de rythme x)
Je trouve que ça met une ambiance diférente pour le texte et puis je sais pas a l'oreille ou a l'oeil je préfère quoi!
Sympa, mais je vais pas juger sur si peu de texte, j'attends la suite ^^
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Message  kirlim Lun 16 Mar 2009 - 18:02

J'aime bien le début mais je te mets en garde contre le style haché, il est pacool tout le temps \o/
Un peu c'est bien, personnellement, il y en a de temps en temps dans mon texte et je tiens à le laisser mais n'en abuse pas.
Sinon je n'ai pas repéré de faute, juste comme pacô, la répétition un peu (très) abusive de 'perdre' mais c'est tout Smile
La suite :p (parce que j'aime bien sinon :p)
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Message  Ruth Mar 17 Mar 2009 - 18:12

Hop, voilà la suite, en espérant que ça vous plaira toujours - et merci de vos commentaires ^^





    Je me lève. Pas félin, allure gracieuse ; je vais dans la salle de bain observer ce corps qui est maintenant mien. Un corps de femme, pour changer. Elle a une psyché, parfait… J’adore ce genre de miroir. Révélateur de tout un corps.

    Les pieds sont petits, en bon état, les ongles sont rouges. Les jambes sont maigres, épilées, peinant à soutenir le reste du corps – désastreuses. Les hanches sont creusées, le bassin étroit, sans sensualité. La toison intime n’a pas été rasée depuis longtemps. Les côtes sont apparentes et les seins petits, les bras tombent misérablement des deux côtés de ce corps. Affreux. Toute cette lueur de rêve qu’elle avait avant a disparu dès que j’ai pris possession d’elle, c’est donc bien l’âme qui fait le charme. Dommage.

    Un coup d’œil au corps que j’occupais en début de soirée. Bel homme, mâchoire carrée et regard brillant. Il a pris l’apparence d’une poupée de cire, comme à chaque fois, et personne ne se doutera de sa mort ni du vol atroce qu’il a subi. Désolé, chéri.

    Ah, je connais cette sensation. Cette fille est en manque. En manque de son héroïne quotidienne et de ses injections répétées, en manque d’argent, en manque de pouvoir, en manque d’amour et de chaleur humaine. Elle traîne dans les bars pour combler tout ça. En vain. Je passe son visage dans l’eau, je l’essuie, j’enlève toute trace du maquillage outrageux dont elle se couvre. Je lave ses cheveux châtain et poisseux. Je vais devoir vite me trouver autre chose, ça c’est trop immonde. Une femme oui, mais une belle femme. Une femme toute en rondeur, avec de lourds cheveux noirs et des yeux de braise, une femme comme celle qui se tient devant moi présentement.

    Comment est-elle entrée, je l’ignore. Elle me toise d’un regard suspicieux, évitant certaines parties de mon anatomie avec une pudeur presque touchante – n’a-t-elle jamais vu de corps féminin ? Je lui souris, elle fronce les sourcils. J’aime cette expression, soucieuse et méfiante… Elle est très belle.

    « C’est toi ? »

    « Oui. Cela te choque ? »

    Je pirouette sur moi-même, les bras en croix. Je dois absolument couper ces cheveux atroces.

    Elle a l’air dégoûtée et recule d’un pas. Tailleur Chanel, beige, ongles manucurés et escarpins. Ses bas sont ventre-de-biche et elle porte un sautoir de perle. Tout chez elle pue la bourgeoise, sauf ses lourds cheveux noirs à l’odeur musquée. Elle a l’air un peu orientale. Une superbe bohémienne.

    « Une femme ? Pourquoi ? Tu ne préfères pas les hommes, généralement ? »

    « Celle-ci me plaît. Enfin, me plaisait – regarde comme elle est maigre, il va me falloir des mois avant de la remplumer, est-ce que je vais y arriver ? »

    Je caresse la courbe de mes hanches, un air soucieux sur le visage.

    « Tu t’appropries très vite tes hôtes », grimace-t-elle comme s’il s’agissait d’une abomination.

    Je la fixe avec étonnement. Sourire. Je vais jusqu’à elle et glisse mon visage dans le creux de son cou, mes lèvres sur sa peau.

    « Et quel est le problème ? »

    « Arrête un peu de jouer à ça ! Tu as tellement mieux à faire ! »

    « Comme quoi, par exemple ? … T’obéir ? Devenir riche pour t’entretenir ? »

    Elle ne répond pas, ses doigts se crispent sur son sac à main – Dior. Elle fixe le mur blafard droit devant elle, essayant d’oublier ma bouche blasphématrice à son oreille. Quelle douce odeur, elle me rappelle l’Orient.

    J’enfouis une main dans sa chevelure épaisse et joue avec les mèches d’ébène. Elle n’y tient plus, elle me repousse : elle est furieuse et ça se voit. J’aime tellement jouer ainsi avec ses nerfs.

    « M’obéir », gronde-t-elle. « Tu as lancé le mot juste ! Tu me dois l’obéissance ! »

    « Pourquoi ? Tu n’es pas ma mère, pas celle de ce corps en tout cas. Rappelle-toi de cela, Rania… tu n’es que la génitrice de ma première enveloppe, et c’est tout. Et jamais je ne t’appelerai Mère. »

    Je la pousse et rentre dans la chambre. Je dois m’habiller et trouver ce qu’il y a de moins pire dans ces vêtements affreux. Voyons… chemisier noir, parfait. Ouvert jusque là. Minijupe, puisqu’il le faut. Bottes. Cette fille est vraiment trop maigre. Je me tourne vers Rania, toujours un sourire en coin au bord des lèvres, et vais m’appuyer sur son épaule avec l’air du chat possessif.

    « Tu m’emmènes déjeuner ? »
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Message  Pacô Lun 23 Mar 2009 - 20:21

Ruth a écrit:
    Je me lève. Pas félin, allure gracieuse ; je vais dans la salle de bain observer ce corps qui est maintenant mien. Un corps de femme, pour changer. Elle a une psyché, parfait… J’adore ce genre de miroir. Révélateur de tout un corps.

    Les pieds sont petits, en bon état, les ongles sont rouges. Les jambes sont maigres, épilées, peinant à soutenir le reste du corps – désastreuses. Les hanches sont creusées, le bassin étroit, sans sensualité. La toison intime n’a pas été rasée depuis longtemps. Les côtes sont apparentes et les seins petits, les bras tombent misérablement des deux côtés de ce corps. Affreux. Toute cette lueur de rêve qu’elle avait avant a disparu dès que j’ai pris possession d’elle, c’est donc bien l’âme qui fait le charme. Dommage.

    Un coup d’œil au corps que j’occupais en début de soirée. Bel homme, mâchoire carrée et regard brillant. Il a pris l’apparence d’une poupée de cire, comme à chaque fois, et personne ne se doutera de sa mort ni du vol atroce qu’il a subi. Désolé, chéri.

    Ah, je connais cette sensation. Cette fille est en manque. En manque de son héroïne quotidienne et de ses injections répétées, en manque d’argent, en manque de pouvoir, en manque d’amour et de chaleur humaine. Elle traîne dans les bars pour combler tout ça. En vain. Je passe son visage dans l’eau, je l’essuie, j’enlève toute trace du maquillage outrageux dont elle se couvre. Je lave ses cheveux châtain et poisseux. Je vais devoir vite me trouver autre chose, ça c’est trop immonde. Une femme oui, mais une belle femme. Une femme toute en rondeur, avec de lourds cheveux noirs et des yeux de braise, une femme comme celle qui se tient devant moi présentement.

    Comment est-elle entrée, je l’ignore. Elle me toise d’un regard suspicieux, évitant certaines parties de mon anatomie avec une pudeur presque touchante – n’a-t-elle jamais vu de corps féminin ? Je lui souris, elle fronce les sourcils. J’aime cette expression, soucieuse et méfiante… Elle est très belle.

    « C’est toi ? »

    « Oui. Cela te choque ? »

    Je pirouette sur moi-même, les bras en croix. Je dois absolument couper ces cheveux atroces.

    Elle a l’air dégoûtée et recule d’un pas. Tailleur Chanel, beige, ongles manucurés et escarpins. Ses bas sont ventre-de-biche et elle porte un sautoir de perle(s). Tout chez elle pue la bourgeoise, sauf ses lourds cheveux noirs à l’odeur musqué. Elle a l’air un peu orientale. Une superbe bohémienne.

    « Une femme ? Pourquoi ? Tu ne préfères pas les hommes, généralement ? »

    « Celle-ci me plaît. Enfin, me plaisait – regarde comme elle est maigre, il va me falloir des mois avant de la remplumer, est-ce que je vais y arriver ? »

    Je caresse la courbe de mes hanches, un air soucieux sur le visage.

    « Tu t’appropries très vite tes hôtes », grimace-t-elle comme s’il s’agissait d’une abomination.

    Je la fixe avec étonnement. Sourire. Je vais jusqu’à elle et glisse mon visage dans le creux de son cou, mes lèvres sur sa peau.

    « Et quel est le problème ? »

    « Arrête un peu de jouer à ça ! Tu as tellement mieux à faire ! »

    « Comme quoi, par exemple ? … T’obéir ? Devenir riche pour t’entretenir ? »

    Elle ne répond pas, ses doigts se crispent sur son sac à main – Dior. Elle fixe le mur blafard droit devant elle, essayant d’oublier ma bouche blasphématrice à son oreille. Quelle douce odeur, elle me rappelle l’Orient.

    J’enfouis une main dans sa chevelure épaisse et joue avec les mèches d’ébène. Elle n’y tient plus, elle me repousse : elle est furieuse et ça se voit. J’aime tellement jouer ainsi avec ses nerfs.

    « M’obéir », gronde-t-elle. « Tu as lancé le mot juste ! Tu me dois l’obéissance ! »

    « Pourquoi ? Tu n’es pas ma mère, pas celle de ce corps en tout cas. Rappelle-toi de cela, Rania… tu n’es que la génitrice de ma première enveloppe, et c’est tout. Et jamais je ne t’appelerai Mère. »

    Je la pousse et rentre dans la chambre. Je dois m’habiller et trouver ce qu’il y a de moins pire dans ces vêtements affreux. Voyons… chemisier noir, parfait. Ouvert jusque là. Minijupe, puisqu’il le faut. Bottes. Cette fille est vraiment trop maigre. Je me tourne vers Rania, toujours un sourire en coin au bord des lèvres, et vais m’appuyer sur son épaule avec l’air du chat possessif.

    « Tu m’emmènes déjeuner ? »

C'est assez étrange, mais on se laisse prendre à la narration. J'ai un peu de mal avec la voix de la ... fièvre? La chose qui s'est approprié ce corps. On ne sait pas trop si elle parle tout fort ou juste intérieurement parfois. Sinon, la mère se serait déjà choquée, non?

Enfin, il y a peut être ça à revoir, je pense. Sinon, va pour le reste. Suite? Very Happy
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Message  Ruth Lun 23 Mar 2009 - 20:32

Suite bientôt ^^ Comme je n'ai pas du tout le temps de commenter d'autres textes j'ai quelques scrupules à poster les miens, d'autant que je ne participe pas au flood (grande timide que je suis).
Pour les corrections que tu as faites, oui pour "perles", mais pour "musqué"... ça s'accorde avec odeur, donc c'est bien "-ée".

Quant aux discours, c'est assez simple, tout ce qui entre guillemets est à voix haute, le reste non ^^' Je ne vois pas ce qui n'est pas claire. Ravie en tous cas que la narration te plaise.
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Message  Pacô Lun 23 Mar 2009 - 20:57

Alors là... Je crois qu'il est vraiment temps que j'arrête mes médocs'.
J'ai réellement buggé sur musquée, et mon cerveau m'a dit sans aucune gêne que odeur était un nom masculin. Et c'est en parfaite innocence que j'ai corrigé. Mille excuses (oui mon angine me réussit pas je crois).

Sinon, faut pas être timide. Kirlim est un soumis, Darwin est un admin serpillère et moi je suis un patron absent la semaine (normalement). Barbara est très sympathique, Maeror de même, et tout le petit monde qui nous entoure t'acceuille les bras ouverts Very Happy.

Et faut pas avoir de scrupules dans la vie. Mais tu peux commencer à lire quelques petites nouvelles Wink.
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Message  Ruth Lun 23 Mar 2009 - 21:00

J'ai commencé déjà. Mais faut que je trouve le courage de m'y mettre vraiment ^^' En tous cas merci de ton commentaire. Tu m'as fait douter un moment quand même avec "musquée", je me suis dit "mince, c'est un de ces adjectifs qui s'accordent pas ou quoi ? O.o"
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