IMPERIALDREAMER
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Requiem de Venise

+10
nico4g
Edwige
azul
Liven d'Eleissen
B.
Lou
Cyrus
Pacô
Laumie
MrSonge
14 participants

Page 2 sur 17 Précédent  1, 2, 3 ... 9 ... 17  Suivant

Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Sam 17 Oct 2009 - 11:26

Oui, mais tout est dans le "si"... Razz

Bon, attends, je le refais. Me... me hanter ? Ciel ! affraid
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Pacô Sam 17 Oct 2009 - 12:52

MrSonge a écrit:
II (suite)

- Des faits, des faits !
- Le corps a été retrouvé ce matin, comme vous l'aviez prévu. Après avoir passé la nuit dans l'eau stagnante des canaux, il n'était évidemment pas beau à voir, ce qui a l'avantage d'avoir rendu son identification impossible. Malheureusement, les traces étaient encore bien visibles, et de telles marques sur le corps d'une jeune femme ne peuvent qu'attiser la curiosité non seulement de la prévôté mais aussi du clergé qui a envoyé un prêtre, sans doute un père Inquisiteur, rôder à la morgue.
- La prévôté ne m'inquiète pas, elle a chaque jour cent cadavres de plus sur les bras. poignardés, noyés ou empoisonnés. Les prévôts ne sauront pas que faire de celui-ci et ne s'en inquiéteront sans doute pas (suggestion: "pas outre mesure"). En revanche, il faudra surveiller les agissements de ce clergyman. Avec ces fourbes, rien n'est jamais certain. Mais ce serait bien le Diable - ou plutôt Dieu - s'il parvenait à tirer quoique ce soit d'un corps mutilé à moitié dévoré par les poissons du Grand Canal.
- Dois-je le faire suivre ?
- Non, ce serait beaucoup trop de moyens pour un homme dont nous ne savons rien. Fait simplement surveiller la morgue et le lieu de résidence de cet ecclésiastique. S'il s'avérait qu'il accorde trop d'importance à notre affaire, alors nous envisagerons, dans un premier de temps, de le faire suivre, afin de confirmer nos soupçons.
- Et s'ils devaient s'avérer fondés ? demanda Spoletta en affichant un sourire narquois qui découvrait sa détention (oh mais il est en prison en plus ? \o/ Ce serait pas plus "dentition" ?) inégale et négligée.
- Nous ne pouvons courir aucun risque d'aucune sorte, répondit Scarpiani après un court silence. Si nos présomptions devaient se muer en certitudes, fais-le disparaître. Ou plutôt non, après ce qu'il s'est produit cette nuit, il serait plus prudent que tu l'amènes ici, dans la cripta. Nous saurons bien en faire ce qu'il faut, de ce prêtre encombrant, si cela devait s'avérer indispensable.
- Bien, signor conto.
Spoletta s'inclina et s'apprêtait à quitter la pièce quand son maître le rappela. Il se retourna, la main sur la poignée de la porte. Vittorio Scarpiani s'était levé, lui tournait le dos et contemplait la surface des eaux du Grand Canal qu'il pouvait voir par la haute fenêtre s'ouvrant entre deux bibliothèques. L'homme de main cilla face au contre-jour dans lequel il s'efforçait de distinguer la silhouette osseuse du comte.
- Oui, maestro ?
- De la discrétion, Spoletta, par-dessus tout : fais preuve de discrétion !
- Vous pouvez compter sur moi, la manigance est mon domaine.
L'aristocrate le congédia d'un signe de la main, sans quitter des yeux les ondes légères frémissant à la surface l'eau aux reflets d'émeraude. Longtemps après qu'il se fut retrouvé seul, il se détourna de la fenêtre et sortit de son bureau en empruntant une porte dissimulée en étagère factice (le vieux cliché ^^). Un escalier en colimaçon, éclairé avec parcimonie par des torches mourantes, plongeait devant lui dans les profondeurs de son palais. Il s'y engagea sans hésiter, fermant avec application la porte derrière lui. Après avoir descendu une cinquantaine de marches inégales, il s'immobilisa devant un huis épais et vermoulu qui émit en s'ouvrant un grincement pareil à un râle morbide.

Héhé, mais ça prendrait presque des tournures très macabres et très mystiques.
Des complots sous la fin du Moyen-Âge, voilà qui est toujours captivant malgré tout (malgré le bon vieux stéréotype de la cachette derrière la fausse bibliothèque ^^).
Et puis mis à part le lapsus, détention/dentition, j'aime et je suis sincèrement curieux pour le coup là Razz.

Et pour l'histoire de la porte qui se referme ... tout dépend si tu le prends sous le caractère de vérité générale, ou non.
Mais dans ton sens, on avait l'impression que c'était bien présent le vent qui fait remuer un truc ... donc bien passé Wink.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Sam 17 Oct 2009 - 13:04

Merde, j'ai même pas vu l'horrible lapsus xD... MonDieuj'aihonte.

Tsts... 1520, c'est le début de la Renaissance, voyons, le Moyen-Âge -surtout en italie- a déjà émis ses derniers râles d'agonie. Very Happy

(Oui, je sais, la porte camouflée c'est clichesque, mais je me suis rappelé la visite d'un palais à Venise ou deux pièces sur trois possédaient de telles portes. Alors, je me suis dis, pour faire crédible... ^^)
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Laumie Sam 17 Oct 2009 - 18:11

Un truc qui me fait tiquer c'est l'usage de "clergyman" dans la 3° réplique. Tu l'as dit toi-même, on est en 1520. Donc je ne pense pas que ça soit très adapté ^^

Suite ?? ^^
Laumie
Laumie
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 6329
Age : 38
Localisation : Landes
Emploi/loisirs : PC, Lecture, Vélo, Voiture, Balades, Lèche-vitrine, délires ...
Votre talent : Aucun
Points : 6448
Date d'inscription : 22/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Sam 17 Oct 2009 - 19:08

C'est pas une question d'époque, c'est une question de région. Un italien ne dirait jamais cela, t'as raison. Merci, je vire ! xD

II (suite)


Un long couloir s'ouvrait devant lui, dont les murs étaient tapissés d'une série de portes closes, alignées de la même manière que dans le couloir d'une geôle. L'architecture des lieux était de style gothique. Des colonnes encastrées dans les parois s'élançaient à intervalles réguliers vers la voûte du plafond, en ogive obtuse. Comme dans l'escalier, des torches dispersées ici et là diffusaient une lumière mouvante qui faisait danser les ombres sur les vieilles pierres humides. Des bruits étranges, dont il ne semblait pas se soucier, parvenait aux oreilles de Scarpiani qui se dirigeait vers l'autre extrémité de la galerie : de faibles gémissements dont on ne pouvait dire s'ils émanaient d'une gorge humaine ou animale, d'intermittents raclements de chaînes où encore des sanglots à moitié étouffés, qui ressemblaient autant à ceux que poussent un chien mourant qu'à ceux que laisserait échapper un enfant qui vient d'être battu. A l'autre extrémité du couloir s'ouvrait une salle à l'ameublement hétéroclite et aux plafonds étrangement hauts pour un sous-sol. Aucune ouverture ne communiquait avec l'extérieur, pas une lucarne qui ne laissât filtrer la lumière du jour. Les flambeaux, plus nombreux que dans le corridor, étaient placés à des hauteurs telles qu'il eût fallu un escabeau, même à un homme de la taille du comte, pour les remplacer. Au fond de la pièce, derrière un insolite sommier en bois et une imposante croix de chêne appuyée contre un mur, deux fauteuils étaient disposés de part et d'autres d'une haute cheminée dans l'âtre de laquelle crépitait un feu de bois. Un de ces sièges était occupé. Vittorio Scarpiani s'installa dans le second après avoir salué d'un infime signe de tête l'autre personne.
- Alors, Soeur Béatrice, comment l'avez-vous trouvé ?
- Vous avez le goût du morbide, répondit la nonne en présentant ses paumes à la chaleur des flammes. Pourquoi diable ne pouvez-vous faire les choses en toute simplicité, au lieu de nous obliger à nous rencontrer dans ces lieux humides et glacials ? Je vais finir par attraper la mort, ajouta-t-elle en laissant sur son visage s'épanouir un sourire sardonique.
- Epargnez moi vos plaisanteries douteuses, répondit le comte en faisant un geste agacé de la main. Pensez-vous que Fra Ambrosio soit encore fiable ?
Les yeux rouges de la religieuse étincelèrent à la réprimande de son interlocuteur. Elle se carra dans son fauteuil, redressa le dos et le fixa avec une pointe de mépris.
- C'est certain, tant que je serais là. Il me fait entièrement confiance, sans doute plus que vous, d'ailleurs, et ne peut plus se passer de moi. Sa... "conversion" est définitive, tant que je serais là pour y veiller.
- Eh bien veillez-y. Bien qu'il n'ait aucune importance intrinsèque, cela m'ennuierait de devoir nous en débarrasser afin de le remplacer.
Soeur Béatrice opina du chef, en silence. Quelques minutes passèrent ainsi, durant lesquelles on entendait uniquement le crépitement irrégulier des énormes bûches qui se consumaient lentement. Pour la seconde fois, l'homme fut le premier à sortir de son mutisme.
- La petite retrouvée ce matin, elle venait du Pio Ospedale della Pietà, n'est-ce pas ?
- C'est exact. Je vous avais prévenu que quelque chose de mauvais allait se produire si Fra Ambrosio continuait à se fournir à cet endroit, mais vous ne m'avez pas crue.
- Si je devais tenir compte de chacune de vos illuminations, je ne ferais plus rien. J'admets que cette fois-ci, vous ayez eu raison, mais qu'est-ce qui me prouve que vous n'en inventez pas la moitié pour me manipuler à votre guise ?
L'abbesse se leva brutalement et se mit à faire les cents pas devant les deux sièges, avant de revenir planter son regard acéré dans celui de son interlocuteur. Sa silhouette noire se découpait sur le fond incarnat de la cheminée et seuls ses deux yeux rougeoyants de colère contenue étaient distinctement visibles dans l'obscurité du contre-jour. D'un geste sec, elle retira sa coiffe et la jeta au sol, laissant ses cheveux libérés lui dévaler le long de la nuque.
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Laumie Sam 17 Oct 2009 - 19:33

MrSonge a écrit:
II (suite)


Un long couloir s'ouvrait devant lui, dont les murs étaient tapissés d'une série de portes closes, alignées de la même manière que dans le couloir d'une geôle. L'architecture des lieux était de style gothique. Des colonnes encastrées dans les parois s'élançaient à intervalles réguliers vers la voûte du plafond, en ogive obtuse. Comme dans l'escalier, des torches dispersées ici et là diffusaient une lumière mouvante qui faisait danser les ombres sur les vieilles pierres humides. Des bruits étranges, dont il ne semblait pas se soucier, parvenait aux oreilles de Scarpiani qui se dirigeait vers l'autre extrémité de la galerie : de faibles gémissements dont on ne pouvait dire s'ils émanaient d'une gorge humaine ou animale, d'intermittents raclements de chaînes où encore des sanglots à moitié étouffés, qui ressemblaient autant à ceux que poussent un chien mourant qu'à ceux que laisserait échapper un enfant qui vient d'être battu. A l'autre extrémité du couloir s'ouvrait une salle à l'ameublement hétéroclite et aux plafonds étrangement hauts pour un sous-sol. Aucune ouverture ne communiquait avec l'extérieur, pas une lucarne qui ne laissât filtrer la lumière du jour. Les flambeaux, plus nombreux que dans le corridor, étaient placés à des hauteurs telles qu'il eût fallu un escabeau, même à un homme de la taille du comte, pour les remplacer. Au fond de la pièce, derrière un insolite sommier en bois et une imposante croix de chêne appuyée contre un mur, deux fauteuils étaient disposés de part et d'autres d'une haute cheminée dans l'âtre de laquelle crépitait un feu de bois. Un de ces sièges était occupé. Vittorio Scarpiani s'installa dans le second après avoir salué d'un infime signe de tête l'autre personne.
- Alors, Soeur Béatrice, comment l'avez-vous trouvé ?
- Vous avez le goût du morbide, répondit la nonne en présentant ses paumes à la chaleur des flammes. Pourquoi diable ne pouvez-vous faire les choses en toute simplicité, au lieu de nous obliger à nous rencontrer dans ces lieux humides et glaciaux ? Je vais finir par attraper la mort, ajouta-t-elle en laissant sur son visage (Déplace le après "sardonique", ça fera moins bizarre) s'épanouir un sourire sardonique.
- Epargnez-moi vos plaisanteries douteuses, répondit le comte en faisant un geste agacé de la main. Pensez-vous que Fra Ambrosio soit encore fiable ?
Les yeux rouges de la religieuse étincelèrent à la réprimande de son interlocuteur. Elle se carra dans son fauteuil, redressa le dos et le fixa avec une pointe de mépris.
- C'est certain, tant que je serais (Dis donc, c'est du futur là, pas du conditionnel, vire-moi ce "s") là. Il me fait entièrement confiance, sans doute plus que vous, d'ailleurs, et ne peut plus se passer de moi. Sa... "conversion" est définitive, tant que je serais (Et il insiste en plus !!!!) là pour y veiller.
- Eh bien veillez-y. Bien qu'il n'ait aucune importance intrinsèque, cela m'ennuierait de devoir nous en débarrasser afin de le remplacer.
Soeur Béatrice opina du chef, en silence. Quelques minutes passèrent ainsi, durant lesquelles on entendit uniquement le crépitement irrégulier des énormes bûches qui se consumaient lentement. Pour la seconde fois, l'homme fut le premier à sortir de son mutisme.
- La petite retrouvée ce matin, elle venait du Pio Ospedale della Pietà, n'est-ce pas ?
- C'est exact. Je vous avais prévenu que quelque chose de mauvais allait se produire si Fra Ambrosio continuait à se fournir à cet endroit, mais vous ne m'avez pas crue.
- Si je devais tenir compte de chacune de vos illuminations, je ne ferais plus rien. J'admets que cette fois-ci, vous avez eu raison, mais qu'est-ce qui me prouve que vous n'en inventez pas la moitié pour me manipuler à votre guise ?
L'abbesse se leva brutalement et se mit à faire les cents (Cent c'est invariable mon grand) pas devant les deux sièges, avant de revenir planter son regard acéré dans celui de son interlocuteur. Sa silhouette noire se découpait sur le fond incarnat de la cheminée et seuls ses deux yeux rougeoyants de colère contenue étaient distinctement visibles dans l'obscurité du contre-jour. D'un geste sec, elle retira sa coiffe et la jeta au sol, laissant ses cheveux libérés lui dévaler le long de la nuque. (J'aurais dit "le long du dos" perso)

Mais pourquoi tu veux absolument nous mettre du Conditionnel en lieu et place du Futur ?? XD

Sinon quelques maladresses mais rien de grave ^^ Suite quand tu veux ^^
Laumie
Laumie
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 6329
Age : 38
Localisation : Landes
Emploi/loisirs : PC, Lecture, Vélo, Voiture, Balades, Lèche-vitrine, délires ...
Votre talent : Aucun
Points : 6448
Date d'inscription : 22/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Sam 17 Oct 2009 - 19:58

Désolééééééé, le conditionnel, je sais pas, je fais un blocage. Faut que j'aille me faire psychanalyser. Exorcisez moi !!!! Razz

La suite demain, faut que je la relise au moins 10 fois, histoire d'éviter les conneries du genre. xD
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  B. Sam 17 Oct 2009 - 21:55

MrSonge a écrit:

Introitus

Venise , 1520


Lentement, les brumes qui nimbaient la Sérénissime se dissipaient, perforées par les premiers rayons du soleil de septembre. C'était l'heure incertaine et envoûtante où la nuit traînante laisse ses derniers relents se mélanger au jour naissant. Les pigeons qui régnaient en maître sur la Place Saint-Marc sortaient lentement de leur torpeur nocturne, tandis que les mouettes de la lagune s'ébrouaient déjà près des quais. A l'intérieur de l'agglomération, seul le Grand Canal commençait à voir poindre les premières activités humaines diurnes. Nombre de rues et de ruelles demeuraient obscures, comme si la lumière ne s'infiltrait qu'avec difficulté dans cet entrelacs de canaux et de venelles qui constituait les différents quartiers de la ville.
Alors que le premier coup de cinq heures du matin sonnait au campanile de l'église Santa Maria Gloriosa dei Frari, un moine pénétrait furtivement, par la porte du monastère, dans la cathédrale elle-même. L'intérieur du bâtiment était particulièrement enténébré. Il progressait lentement, tâchant de faire le moins de bruit possible. Il s'immobilisa devant le maître-autel, derrière lequel il parvenait vaguement à distinguer l'Assomption de Titien, installée ici deux ans auparavant. Toujours aussi discrètement, il traversa le transept et se glissa dans un confessionnal qui grinça de tous ses membres >>> inadapté pour un meuble, les membres c'est pour les humains surtout lorsqu'il y prit place. Il cessa de respirer jusqu'à ce que l'écho se fut entièrement dissipé parmi les croisées d'ogives. Lorsque le silence se fit à nouveau, il s'essuya le front et se mit à prier fiévreusement, en bredouillant et en mangeant les mots.
Au bout d'un instant, des pas réguliers se firent entendre dans la cathédrale. Quelqu'un venait visiblement d'y pénétrer par une porte latérale. Cette intrusion ne sembla pas surprendre le franciscain qui continuait à réciter son oraison. Le bruit se rapprocha du confessionnal, puis il y eut quelques secondes de silence avant que l'isoloir de bois n'émette à nouveau ses grincements de contestation. Le moine n'était plus seul, il sentait une respiration dans le compartiment adjacent, cessa de murmurer et se raidit imperceptiblement. Le nouveau venu parla le premier, d'une voix basse d'homme mûr.
- Alors, Fra Ambrosio, qu'avez-vous à me dire ?
- Elle ne voulait pas, fit le religieux d'une voix implorante. J'ai dû agir dans l'urgence, tout s'est passé si vite... Je n'ai pas eu le temps de réfléchir.
- Vous avez été d'une imprudence inimaginable. Sachez que si cela venait à mal tourner, je n'hésiterais pas un instant à sacrifier à ma sécurité votre misérable personne.
- Pardon, maestro, pardon. Je vous jure sur les Saintes-Ecritures que cela ne se reproduira plus.
- Allons, pas de cela avec moi, trancha l'inconnu d'une voix sarcastique mais ferme >>> supprime, car si il tranche, tu sous-entends déjà qu'il parle sur un ton ferme = pléonasme. Je sais très bien que ces écrits n'ont pas plus de valeur pour vous que pour moi-même.
- Alors, peut-être...
- Il suffit, Fra Ambrosio ! Voilà comment j'envisage la suite : vous allez vous tenir coi, vous allez vous attacher à rester le prieur le plus efficace de San Polo, intègre et vertueux que vous êtes pour tout le monde. Je m'occuperai personnellement de cette regrettable affaire et je vous contacterai en temps voulu. Je tiens cependant à ce que vous sachiez que si pareil fourvoiement devait se reproduire, il serait bon que vous vous mettiez à prier - avec ferveur, pour une fois - pour le salut de votre âme après ce que je vous ferais subir.
Fra Ambrosio ne parvint pas à répondre. Sa langue était collée de terreur à son palais, sa bouche était pâteuse et il tremblait de tous ses membres. Il ne tenta même pas de se confondre une fois de plus en excuses, son interlocuteur quittait déjà le confessionnal. Le bruit sec de ses pas alla décroissant pour finalement se dissiper entièrement dans les sombres recoins de l'église puis l'on entendit une porte claquer en se refermant [/color].

Je sais, j'ai dit que je ne commencerai que demain soir, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir si je ne pouvais pas me mettre une petite nouvelle sous la dent. Et je suis tombée sur ton texte. Ta présentation m'a attirée et donc voilà.
Bon, il n'y a pas grand chose à dire.
Très bien écrit, peu de fautes, l'intrigue et l'ambiance sont posées tout de suite. Ta cousine doit être ravie!
avatar
B.
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 4396
Votre talent : Écriture
Points : 4555
Date d'inscription : 23/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Sam 17 Oct 2009 - 22:06

Merci beaucoup pour la correction !!!

(oui, elle l'est. Enfin en tout cas elle dit l'être... Razz. Mais maintenant je crois que je vais attendre d'avoir vos avis et corrections sur les passages avant de les lui envoyer, parce qu'ils ressortent évidemment mieux après qu'avant, donc... ^^)
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Cyrus Dim 18 Oct 2009 - 8:33

Pas mal du tout, je suis toujours aussi captivée. Et puis, Soeur Béatrice est très inquiétante... Brr j''adore !

Il y a juste la dernière phrase qui m'a fait un peu tiquer :
elle retira sa coiffe et la jeta au sol, laissant ses cheveux libérés lui dévaler le long de la nuque.
"lui dévaler le long de la nuque" ce n'est pas très agréable à lire. Il faudrait arriver à le tourner autrement (je me creuse la tête mais je ne trouve pas ><).
Sinon, j'aime oujours autant !

Et tout de mystère... miam...
Cyrus
Cyrus
Talent Confirmé
Talent Confirmé

Féminin Nombre de messages : 463
Age : 33
Localisation : A côté de la plaque
Emploi/loisirs : regrimper sur ladita plaque
Votre talent : Écriture
Points : 370
Date d'inscription : 10/09/2008

http://theblackcyrus.unblog.fr/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Dim 18 Oct 2009 - 9:06

Déjà, j'aurais dû mettre "dévaler le long de sa nuque", c'est plus mieux. Mais si c'est "nuque" qui dérange, je peux mettre dos, mais le dos, c'est plus vague et je ne voudrais pas qu'elle ait les cheveux trop longs. xD
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Cyrus Dim 18 Oct 2009 - 9:18

Parle alors des épaules, non ? Parce que si elle a des cheveux courts, ils ne peuvent pas "dévaler", non ?
Cyrus
Cyrus
Talent Confirmé
Talent Confirmé

Féminin Nombre de messages : 463
Age : 33
Localisation : A côté de la plaque
Emploi/loisirs : regrimper sur ladita plaque
Votre talent : Écriture
Points : 370
Date d'inscription : 10/09/2008

http://theblackcyrus.unblog.fr/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Dim 18 Oct 2009 - 10:52

elle retira sa coiffe et la jeta au sol, laissant ses cheveux libérés tomber sur ses épaules.
C'est pas brillant, je sais, mais je vois mal comment traduire le mouvement des cheveux qui tombent de la coiffe jusqu'à la nuque ou un peu plus bas (je la vois pas - je ne sais pas pourquoi - avec de longs cheveux qui lui glissent le long de la colonne.).
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Pacô Dim 18 Oct 2009 - 12:24

MrSonge a écrit:
II (suite)

Un long couloir s'ouvrait devant lui, dont les murs étaient tapissés d'une série de portes closes, alignées de la même manière que dans le couloir d'une geôle. L'architecture des lieux était de style gothique. Des colonnes encastrées dans les parois s'élançaient à intervalles réguliers vers la voûte du plafond, en ogive obtuse. Comme dans l'escalier, des torches dispersées ici et là (j'ai envie de faire mon chiant avec "ci et là" mais bon, cause perdue) diffusaient une lumière mouvante qui faisait danser les ombres sur les vieilles pierres humides. Des bruits étranges, dont il ne semblait pas se soucier, parvenaient aux oreilles de Scarpiani qui se dirigeait vers l'autre extrémité de la galerie : de faibles gémissements dont on ne pouvait dire s'ils émanaient d'une gorge humaine ou animale, d'intermittents raclements de chaînes où encore des sanglots à moitié étouffés, qui ressemblaient autant à ceux que poussent un chien mourant qu'à ceux que laisserait échapper un enfant qui vient d'être battu. A l'autre extrémité du couloir s'ouvrait une salle à l'ameublement hétéroclite et aux plafonds étrangement hauts pour un sous-sol (pourquoi le plafond est au pluriel ? Il y a plusieurs plafond pour une même salle de geôle ?). Aucune ouverture ne communiquait avec l'extérieur, pas une lucarne qui ne laissât filtrer la lumière du jour. Les flambeaux, plus nombreux que dans le corridor, étaient placés à des hauteurs telles qu'il eût fallu (nécessité) un escabeau, même à un homme de la taille du comte, pour les remplacer. Au fond de la pièce, derrière un insolite sommier en bois et une imposante croix de chêne appuyée contre un mur, deux fauteuils étaient disposés de part et d'autres d'une haute cheminée dans l'âtre de laquelle crépitait un feu de bois (c'est lourd! "dont l'âtre crépitait d'un feu de bois"). Un de ces sièges était occupé. Vittorio Scarpiani s'installa dans le second après avoir salué d'un infime signe de tête l'autre personne.
- Alors, Soeur Béatrice, comment l'avez-vous trouvé ?
- Vous avez le goût du morbide, répondit la nonne en présentant ses paumes à la chaleur des flammes. Pourquoi diable ne pouvez-vous faire les choses en toute simplicité, au lieu de nous obliger à nous rencontrer dans ces lieux humides et glacials ? Je vais finir par attraper la mort, ajouta-t-elle en laissant sur son visage s'épanouir un sourire sardonique.
- Épargnez-moi vos plaisanteries douteuses, répondit le comte en faisant un geste agacé de la main. Pensez-vous que Fra Ambrosio soit encore fiable ?
Les yeux rouges de la religieuse étincelèrent à la réprimande de son interlocuteur. Elle se carra dans son fauteuil, redressa le dos et le fixa avec une pointe de mépris.
- C'est certain, tant que je serais là. Il me fait entièrement confiance, sans doute plus que vous, d'ailleurs, et ne peut plus se passer de moi. Sa... "conversion" est définitive, tant que je serais là pour y veiller.
- Eh bien veillez-y. Bien qu'il n'ait aucune importance intrinsèque, cela m'ennuierait de devoir nous en débarrasser afin de le remplacer.
Soeur Béatrice opina du chef, en silence. Quelques minutes passèrent ainsi, durant lesquelles on entendait uniquement le crépitement irrégulier des énormes bûches qui se consumaient lentement. Pour la seconde fois, l'homme fut le premier à sortir de son mutisme.
- La petite retrouvée ce matin, elle venait du Pio Ospedale della Pietà, n'est-ce pas ?
- C'est exact. Je vous avais prévenu que quelque chose de mauvais allait se produire si Fra Ambrosio continuait à se fournir à cet endroit, mais vous ne m'avez pas crue.
- Si je devais tenir compte de chacune de vos illuminations, je ne ferais plus rien. J'admets que cette fois-ci, vous ayez eu raison, mais qu'est-ce qui me prouve que vous n'en inventez pas la moitié pour me manipuler à votre guise ?
L'abbesse se leva brutalement et se mit à faire les cents pas devant les deux sièges, avant de revenir planter son regard acéré dans celui de son interlocuteur. Sa silhouette noire se découpait sur le fond incarnat de la cheminée et seuls ses deux yeux rougeoyants de colère contenue étaient distinctement visibles dans l'obscurité du contre-jour. D'un geste sec, elle retira sa coiffe et la jeta au sol, laissant ses cheveux libérés lui dévaler le long de la nuque.

Ouh, j'ai peur \o/.
J'aime encore plus cet univers malsain, tu sais ? Bon, ça fait un peu stéréotypé parfois, et ça me rappelle je ne sais plus quel film (ou série ?) du genre mais ... ton style et ta manière d'amener les choses donnent un bon ton à toute cette aventure et je pense qu'il faut persévérer par là hein.

Bref, j'aime beaucoup encore pour l'instant.
En d'autres termes, il s'agit d'une secte satanique qui recrute de pauvres âmes à leur service ? Dont la petite bientôt là non ?

Niark niark ... Twisted Evil

(j'avais envie de dire: tu t'es inspiré d'ID ? ^^)
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Dim 18 Oct 2009 - 13:38

J'aime encore plus cet univers malsain, tu sais ? Bon, ça fait un peu stéréotypé parfois, et ça me rappelle je ne sais plus quel film (ou série ?) du genre mais ... ton style et ta manière d'amener les choses donnent un bon ton à toute cette aventure et je pense qu'il faut persévérer par là hein.
Je suis obligé, le cadre d'un roman gothique est assez précis, et moults poncifs le jalonne. Pire que la religion. Donc, il risque d'y avoir encore pas mal de stéréotypes, mais je vais essayer de les traiter du mieux que je peux... ^

Bref, j'aime beaucoup encore pour l'instant.
En d'autres termes, il s'agit d'une secte satanique qui recrute de pauvres âmes à leur service ? Dont la petite bientôt là non ?
Mmmm, oui et non. Secte n'est pas le terme adéquat pour ce genre d'entreprise. Quand à la petite, par contre, je n'ai sans doute pas été assez précis, mais il s'agit bien du corps dont Scarpiani parlait avec son homme de main. Donc elle est déjà morte.^^
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  B. Dim 18 Oct 2009 - 13:47

MrSonge a écrit:D'ailleurs, la preuve (enfin peut-être) :

Introitus (suite)


Après quelques minutes, Fra Ambrosio eut enfin le courage d'affronter les craquements du confessionnal et s'en extirpa lentement. Mal assuré sur ses jambes flageolantes, il sortit du bas-côté >>> pas très clair: il sort en s'appuyant sur le confessionnal? Je n'arrive pas à imaginer ce que tu veux dire ici et s'engagea dans la nef en triturant le crucifix qui lui pendait au bout d'une chaîne sur sa soutane >>> supprime "suspendu" qui fait répétition avec "pendait". Au moment même où il posait la main sur la poignée de la porte qui donnait sur le jardin du monastère, il sentit soudainement le poids d'un regard insistant sur sa nuque. Il se retourna en sursautant et scruta plusieurs fois des yeux l'intérieur de la cathédrale. Ne parvenant pas à distinguer âme qui vive, il se tourna vers la porte et s'apprêtait à la pousser quand lui parvint le bruissement indistinct d'une étoffe lui parvint à l'oreille qu'un bref coup de vent remue. Dans un état proche de la terreur, il fit volte-face une nouvelle fois, ses yeux allant frénétiquement d'un coin à l'autre de l'immense salle. Les pans de sa bure furent soulevés par un courant d'air qui s'en alla gémir entre les colonnes du choeur. Le moine osa enfin desserrer les dents :
- Y a-t-il >>> dans le langage parlé, je ne suis pas sûre que même un moine s'applique à parler aussi bien >>> Il y a quelqu'un ? demanda-t-il d'une voix tremblante avant de déglutir péniblement.
Personne ne répondit.
Appuyé contre le mur, les mains serrant de toute leur force de leurs doigts le petit crucifix d'argent sur lequel glissait des gouttes de sueur >>> comment la sueur peut-elle couler sur la croix qu'il porte PAR-DESSUS son habit? , Fra Ambrosio ne pouvait se résoudre à tourner le dos à ce sombre endroit glacial. Lorsqu'il parvint enfin à réunir les dernières parcelles de courage qui subsistaient en lui, alors qu'il s'apprêtait à pousser la petite porte de chêne >>> lourde répétition, c'est la 3e fois qu'il s'apprête à pousser la porte: trouve une autre formulation ou par exemple: "et qu'il allait se tourner vers la porte", une voix féminine l'interpella.
- Fra Ambrosio, vous m'étonnez ! Depuis quand avez-vous avoir peur de moi ?
Ces quelques mots eurent sur lui l'effet d'un coup de fouet entre les omoplates. Il se raidit, le souffle coupé et lâcha la poignée avant de laisser son bras retomber le long de son corps. Lentement, il pivota vers l'exèdre pas de virgule ici d'où semblait provenir la voix. Une silhouette sombre était assise à la place qui lui était d'ordinaire réservée pas de virgule ici durant les services. Elle était vêtue d'une robe longue pas de virgule ici de couleur sombre et portait un voile qui lui retombait sur les épaules telle une chevelure soyeuse. Après avoir visiblement joui quelques instants du désarrois du religieux, elle se leva et s'approcha de lui d'un pas mesuré, les bras croisés sous (>>> c'est pas facile ni pratique pour une femme de croiser les bras SUR la poitrine Laughing) la poitrine.
- Soeur supérieure >>> je ne crois pas qu'il y ait des "soeurs supérieures", mais bien des "mères supérieures" Béatrice, bredouilla Fra Ambrosio, que faites-vous ici ?
L'abbesse s'immobilisa à moins d'un mètre de lui. Elle se tenait juste dans l'un des premiers rais de lumière qui perçaient au travers de vitraux de l'église. Son visage était calme, elle souriait. Une mèche rousse s'était échappée de sa coiffe et lui descendait le long du visage (ou "pendait sur son front"). Ses yeux, d'une étrange teinte rouge qui luisait dans la pénombre >>> des yeux rouges? Brrr, ça fait froid dans le dos ! , transperçaient le prieur de leur regard corrosif.
- Vous ne m'avez pas oublié, au moins ? lui demanda-t-elle en se rapprochant encore un peu et en feignant d'être dévorée par l'appréhension de sa réponse.
- Bien sûr que non, comment le pourrais-je ? Vous êtes tellement unique. Tellement merveilleuse.
- Alors, que signifie donc cette attitude que je pourrais bien prendre pour de la peur ? interrogea-t-elle en posant sur l'épaule de Fra Ambrosio une main douce mais ferme qui le fit tressaillir.
- C'est que je ne vous attendais pas maintenant, et surtout pas en un tel lieu, ajouta-t-il en désignant du regard l'imposant crucifix qui surplombait le maître-autel.
La religieuse posa les yeux sur l'effigie du Christ sans déplacer sa main et éclata de rire. Quand elle retourna la tête vers le moine pétrifié, elle hoquetait encore. Elle planta son regard aigu dans ses yeux bleus et l'attira d'un coup contre elle. Sa main descendit le long de son bras pour saisir Fra Ambrosio par la taille. Il ne tenta même pas de se dégager, il était comme hypnotisé par le regard de braise de la Soeur >>> Mère ? supérieure qui, de sa main libre, le força à nouer ses bras autour de ses reins.
- Soeur Béatrice, je vous en prie, supplia-t-il d'une voix brisée, pas ici !
- Allons, que voulez-vous qu'il nous arrive ? Le plus matinal de vos frari ne pénétrera ici que dans une heure, je le sais. Faites moi confiance. N'allez pas me dire, fit-elle soudainement en le repoussant, que vous n'en avez pas envie ?
- Bien sûr que non, répondit-il, fébrile, en ne pouvant s'empêcher de l'attirer à nouveau contre lui. Mais si on nous surprenait, ce serait terrible.
- Alors c'est que vous n'avez plus confiance en moi, siffla l'abbesse en approchant ses lèvres du cou du franciscain.
- Non, lâcha celui-ci dans un souffle, jamais je ne cesserai de vous faire confiance, jamais.
- Dans ce cas, Fra Ambrosio, reprit-t-elle en laissant sa bouche remonter vers la commissure des lèvres du moine, qu'attendez-vous pour m'embrasser ?
Leurs lèvres se rencontrèrent, et le prieur, l'échine parcourue par une onde électrique, ne contint plus son désir. Il serra plus fort encore Soeur Béatrice contre lui, tout en lui arrachant sa coiffe. Sa lourde chevelure rousse, lorsqu'elle l'eut déliée d'un geste brusque et précis, se répandit le long de sa nuque et entre ses omoplates en une cascade de boucles brillantes. Ses yeux étaient devenus deux charbons ardents qui dardaient leur lueur vermeille sur le visage moite de Fra Ambrosio. La robe d'abbesse et la bure de moine suivirent rapidement le même chemin que la coiffe, avant que les deux corps enlacés, consumés de désir ne roulent sur les dalles glacées de la cathédrale.
Lorsque six heures sonnèrent au campanile, quelques minutes avant que Fra Bernardo ne vienne ouvrir la porte principale de Santa Maria Gloriosa dei Frari, il ne subsistait de leurs ébats qu'une infime trace de sueur sur le sol dur >>> évidemment qu'il est dur, il est en pierre ! du déambulatoire.

Oh, Waouh! Et bien dis donc...
Au fait, elle a quel âge ta cousine? Parce que là, c'est assez hot tout ça! Razz
Rien à ajouter à mes corrections, j'adhère totalement à ton histoire. Ta narration est beaucoup plus agréable à lire ici que dans tes précédents textes. J'imaginais parfaitement la scène (sauf quand il quitte le confessionnal, mais je te l'ai noté). Bref, j'aime. Very Happy
avatar
B.
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 4396
Votre talent : Écriture
Points : 4555
Date d'inscription : 23/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Dim 18 Oct 2009 - 13:59

Mal assuré sur ses jambes flageolantes, il sortit du bas-côté >>> pas très clair: il sort en s'appuyant sur le confessionnal? Je n'arrive pas à imaginer ce que tu veux dire ici
Une fois hors du confessionnal, il quitte simplement le bas-côté en s'engageant dans la nef, mais il est évidemment déjà sorti du confessionnal.

- Y a-t-il >>> dans le langage parlé, je ne suis pas sûre que même un moine s'applique à parler aussi bien >>>
A mon avis, un moine de 1520 avait même un langage beaucoup plus châtié que celui que j'emploie, et je pense que s'il avait été français, l'idée même de rogner une inversion verbe-sujet ne lui serait pas venue à l'esprit. Razz

Au fait, elle a quel âge ta cousine? Parce que là, c'est assez hot tout ça!
15 ans, j'espère que je ne vais pas avoir de problèmes avec sa mère qui m'accusera de dévergonder sa fille... xD
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  B. Dim 18 Oct 2009 - 14:05

MrSonge a écrit:
Au fait, elle a quel âge ta cousine? Parce que là, c'est assez hot tout ça!
15 ans, j'espère que je ne vais pas avoir de problèmes avec sa mère qui m'accusera de dévergonder sa fille... xD
Oh, ça va à 15 ans. (J'ai lu pire à cet âge, donc ça va, enfin, sauf si mère n'est pas du même avis et tombe dessus et là tu risques d'en entendre parler Razz ).
Je comprends mieux ton expression "innocentes salaceries". Razz
avatar
B.
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 4396
Votre talent : Écriture
Points : 4555
Date d'inscription : 23/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Dim 18 Oct 2009 - 14:10

Je ne sais pas si, pour une fois, celles-ci sont vraiment très innocentes... Razz (enfin, sur le papier, hein, ho ! xD)

(Pour la Mère Supérieure. J'ai toujours cru que "Soeur Supérieure" était synonyme d'abbesse. Faut que je vérifie cela...^^)
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Laumie Dim 18 Oct 2009 - 16:05

Une Sœur Supérieure n'existe pas. C'est bien une Mère Supérieure.
Laumie
Laumie
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 6329
Age : 38
Localisation : Landes
Emploi/loisirs : PC, Lecture, Vélo, Voiture, Balades, Lèche-vitrine, délires ...
Votre talent : Aucun
Points : 6448
Date d'inscription : 22/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Dim 18 Oct 2009 - 16:45

Marde. Ça sonnait tellement mieux. Bon tant pis, je rectifie partout. Donc une abbesse n'est pas Soeur, mais bien Mère ?
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Laumie Dim 18 Oct 2009 - 16:57

C'est ça ^^
Laumie
Laumie
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 6329
Age : 38
Localisation : Landes
Emploi/loisirs : PC, Lecture, Vélo, Voiture, Balades, Lèche-vitrine, délires ...
Votre talent : Aucun
Points : 6448
Date d'inscription : 22/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  MrSonge Dim 18 Oct 2009 - 17:00

Bof, bah tant pis. Elle sera pas abbesse, alors, mais je me refuse à l'appeler Mère Béatrice. Razz
MrSonge
MrSonge
Très Haut Guide Spirituel
Très Haut Guide Spirituel

Masculin Nombre de messages : 6242
Age : 32
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres, 2ème année, Français & Philosophie
Votre talent : Écriture
Points : 6232
Date d'inscription : 16/10/2008

http://amicusveritatis.over-blog.com/

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  B. Dim 18 Oct 2009 - 17:59

MrSonge a écrit:Marde. Ça sonnait tellement mieux. Bon tant pis, je rectifie partout. Donc une abbesse n'est pas Soeur, mais bien Mère ?
C'est dingue, ça! Shocked Tu doutais de ma correction? Evil or Very Mad Heureusement que Laumie est venue appuyer ce que je disais, hein, vilaine tête de mule!!! Tiens, pour la peine: *Mince, les smileys ne fonctionnent plus, alors imagine que je t'explose la tête! Razz*
avatar
B.
Talent Divin
Talent Divin

Féminin Nombre de messages : 4396
Votre talent : Écriture
Points : 4555
Date d'inscription : 23/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Pacô Dim 18 Oct 2009 - 18:25

Oui rooh ... mais ils reviendront vos smileys, patience ! (lisez l'administration générale xD).

Ah bah j'en apprends une aussi. Je pensais que la mère et la soeur étaient des abbesses moi Razz.
Pacô
Pacô
Admin à la retraite

Masculin Nombre de messages : 16006
Age : 31
Localisation : Clermont-Ferrand
Emploi/loisirs : Etudiant
Votre talent : Écriture
Points : 12756
Date d'inscription : 07/08/2007

http://imperialdream.fr

Revenir en haut Aller en bas

Requiem de Venise - Page 2 Empty Re: Requiem de Venise

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 2 sur 17 Précédent  1, 2, 3 ... 9 ... 17  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum