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[Société] LE PERIL VIEUX

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Message  domingo Jeu 6 Mai 2010 - 15:08

le sujet des commentaires de ma nouvelle en bonne & dûe formes!
https://imperialdreamer.1fr1.net/nouvelles-f120/societe-le-peril-vieux-t2456.htm
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Message  B. Jeu 6 Mai 2010 - 16:28

Que ça fait plaisir de voir un nouveau membre respecter le fonctionnement du forum !
Se présenter, signer les chartes, ouvrir gentiment son topic et celui des commentaires...

Ma grand-mère venait de caner. On ne se rend pas compte combien la mort d’un proche peut être une source d’ennuis et de paperasses interminables. La présentation de l’acte de décès, la visite aux pompes funèbres, le choix du cercueil, le petit billet au prêtre, l’épluchage de carnet d’adresses pour contacter les personnes qui doivent être informées, la préparation de la succession…
Quelle plaie ! Non contente de nous avoir enquiquinée de son vivant, voilà qu’elle nous laissait un souvenir d’outre-tombe espace ici : La maison familiale ! Une vieille masure, remplie d’articles de journaux et d’ustensiles d’un autre âge. Cette baraque puait le vieux et, virgule ici malgré les souvenirs désagréables que me laissait ma grand-mère, je dois reconnaître qu’il y avait quelque chose dans cette maison qui exerçait sur moi une certaine fascination. Faite de pierres régionales, elle transpirait l’ancien ; point virgule car tu précises comment est la maison son architecture pourtant simple laissait place à de nombreux recoins et cachettes. Des générations s’y étaient succédées et éteintes, et surtout c’était une vraie caverne d’Ali Baba pour un gamin fouineur comme moi.

Je me souviens, étant enfant, être tombé sur un sabre de parade et des armes à feux de la seconde guerre mondiale, virgule appartenant à mon grand père. C’était un militaire, un homme sec qui parlait peu, à la voix nasillarde, virgule et qui me toisait constamment de ses yeux bleu clair >>> adjectif de couleur ne s'accorde pas quand il est doublé d'un autre adjectif: des fleurs rose pâle, un drapeau bleu vert, virgule comme pour me congeler sur place. Un type pas commode avec un sérieux problème de boisson…
Hop… pardon !
Je ne dois pas parler de ça ; point virgule c’était tout ce qui lui restait, paraît-il, comme si le fait d’avoir guerroyer lui donnait le droit d’être constamment plein comme une outre à vin, virgule à déblatérer des saloperies sur tout le monde ! J’vous jure…
Et puis il y avait ma grand-mère, mamie. Une vieille femme acariâtre, hautaine et de mauvaise foi. Une grand-mère qui était capable d’accuser un enfant de 7 ans de tricher au scrabble, virgule tout ça parce qu’elle n’arrivait pas à le battre. Ce fût la première et dernière fois que j’eus un semblant de rapport humain avec cette harpie.

Enfin… « La vie continue », comme disait ma mère. La vie continue et les problèmes aussi ! J’ignore si cela vous est arrivé, mais avez-vous déjà regardé des documentaires animaliers où des charognes de toutes sortes s’acharnent pitoyablement sur la carcasse d’un pauvre gnou ? Avez-vous déjà aperçu les regards des vautours qui, repus, croisent l’objectif de la caméra, virgule le becs ensanglantés, virgule comme pour vous signifier que vous êtes un voyeur ? Ce regard fixe, imparable, qui vous fait vous prendre la mesure de l’incommensurable bêtise des commentaires de Pierre Arditi ?
Et bien c’est ce regard dont me gratifia ma tante, divorcée, lorsque je lui fis la remarque suivante :
« C’est peut-être un peu tôt pour parler de ça, non ? »
J’évoquais la vente de la maison, virgule bien sûr. Mes parents n’en voulaient pas, quant à ma tante, elle aurait bien aimé se réapproprier le nid, tel un coucou, sûrement pour avoir un meilleur lupanar que son appart HLM vieillot et pas très hype. >>> Il faut mettre les mots étrangers en italique (sauf quand ils sont francisés = intégrés à la langue française, mais ce n'est pas le cas de celui-là) Mais mon père refusait obstinément de partager >>> d'assumer ? de partager le coût des impôts ? les impôts et autres frais qui suivraient l’entretien de la maison.
« J’ai bossé toute ma vie pour ma famille, je ne vais pas, bientôt à la retraite, sacrifier mes économies à payer le "baisodrome" >>> entre guillemets pour ce genre de mots, je crois de ma sœur ! », s’était-il révolté à table au hasard de l’une de mes visites mensuelles.
L’alternative de la vente s’imposait donc comme le choix de la raison. Ma tante s’efforça bien de ruser, en tentant de convaincre mon père par le biais de ma mère, mais cette dernière n’était pas bête, elle savait que les promesses et les bons sentiments de sa belle-sœur n'étaient que du vent.
« Tu verras, je passerai te voir, on ira au théâtre ensemble ! »
Au théâtre, ma mère… Quelle connerie !
J'ai pris un premier petit extrait, c'est plus facile pour corriger.
Je n'ai rien à dire, ni sur le fond, ni sur la forme.
Tes fautes sont rares, et ton histoire est déjà intéressante.
Je vais donc poursuivre. Very Happy
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Message  B. Jeu 6 Mai 2010 - 17:01

Elle m’avait aussi subrepticement glissé un mot aux funérailles, m’expliquant qu’il serait dommage de se séparer de ce patrimoine familial, de cette maison où, mes cousins et moi, avions joué, virgule enfants. Je ne pus m’empêcher de rire. Ce qui provoqua un regard réprobateur de l’assistance à mon encontre. Le calme revenu dans la nef, je susurrais d’acides paroles, virgule constellées de piques dont moi seul ai le secret : « Tes enfants ont peut-être pris du plaisir à jouer dans ce capharnaüm pendant que je rangeais leurs jouets mais, virgule sache pas de virgule qu’en ce qui me concerne, je n’ai jamais aimé ce lieu - mensonge - ; de plus, j’ai supporté patiemment avec mes parents les facéties douteuses de mamie, virgule mais je doute avoir l’abnégation suffisante de supporter les tiennes durant ces prochaines années ». Aucune réponse. >>> alors là, je suis étonnée de la façon dont s'adresse ton narrateur à sa tante... Elle doit être sacrément ch***te !
Je savourais ma victoire dans le silence du recueillement. Elle se renfrogna et ne m’adressa plus la parole de la journée. J’étais si fier de moi ! Cette tirade assassine dans la maison du Seigneur, la famille et les amis au complet autour de moi et mon incroyable satisfaction de l’avoir mystifié ainsi. Le messie rédempteur se tenait presque face à moi, sur sa croix. Je compris à cet instant précis pourquoi je n’avais jamais pu croire en lui : pas de guillemets Il n’était qu’un berger parmi ses brebis bêlantes ; en quoi devais-je me soucier de lui, moi, le loup solitaire ? Moi, virgule qui distribuais les vannes aux proies faciles, virgule comme le loup ses coups de dents au vieux gibier blessé ? Si tout ceci était vrai, l’enfer était ma place mais je préférais m’acoquiner avec le diable que de Le suivre aveuglément.

La mise en terre fut rapide mais larmoyante. La procession funeste avançait mollement dans les allées du cimetière, virgule au rythme des pleurs surjoués par des acteurs d’un jour. Pathétiques. L’éloge funèbre se fit au rythme d’une chanson d’avant guerre que ma grand-mère affectionnait : la voix d’un autre temps s’extirpait des enceintes saturées du lecteur CD, tandis que je contemplais les chrysanthèmes, absent. Quelques fois, je hasardais un oeil en direction de mon père pour constater si il >>> m'assurer qu'il / voir s'il tenait le coup. Avez-vous déjà remarqué combien les gens qui meurent sont merveilleux ? C’est étonnant comme un vrai salaud peut se transformer en bon père de famille aimant et sans défaut, comme une vieille peau détestable et égoïste peut prendre les traits d’une mamie gâteau adorée par ses petits enfants… Quelle blague ! Je n’aime les enterrements - tiret pas plus que les mariages - tiret toutefois celui-ci ne m’ennuya point : j’étais submergé par la portée comique qui se dégageait de cette scène. Et je demeurais attentif à la moindre anecdote qui me permettrait de garder de ce moment un souvenir impérissable. La mascarade prit fin et nous pûmes reprendre nos petites vies de tragédiens amateurs : la vie n’était qu’un théâtre après tout.

Les semaines qui suivirent furent répétitives à souhait : Les papiers, les rendez-vous chez le notaire, chez le banquier. À >>> alt183 la demande de mon père, je l’accompagnais dans ses démarches toutes plus fastidieuses les unes que les autres. Ma tante, fidèle au poste, ne manqua pas une seule occasion de manifester son intérêt pour l’argent, tout comme mon père ne se gêna pas de le lui faire remarquer. >>> pour le lui reprocher J’étais au centre, comptant les points, et je répondais parfois à un regard complice de mon père par un sourire forcé. Toutefois, mon rôle d’arbitre impartial ne tarda pas à être remis en question. En effet, la maison devait être mise en vente et devant les prix exorbitants - espace selon ma tante espace - pratiqués par les agences immobilières, on décida de me refiler l’affaire. Pour une fois, mes compétences de négociateur étaient requises. Je fis l’estimation avec la plus grande neutralité, parcourant les comptes rendus des experts sur les dépenses énergétiques de la maison, la surface habitable, l’éventuel découpage en lots, etc… >>> si c'est du partage de la maison dont tu parles, on ne peut pas diviser en lots mais en appartements, s'il y a des étages. Les lots ne concernent que les terrains à bâtir. Ma sanction tomba. « C’est une misère ! », s’offusqua ma tante qui ne tarda pas à comprendre, à grand renfort d’avis de vrais professionnels, que je ne me fourvoyais pas. >>> n'exagérais pas
Corriger ton texte est un vrai plaisir pour deux raisons : tes phrases sont extrêmement bien écrites (= peu de fautes) et ton histoire m'intéresse. Rien de plus croustillant qu'une dispute à propos d'une succession.
Je précise que mes commentaires et suggestions, en vert, sont là pour le débat et proposent un mot, une phrase plus juste, une meilleure façon de formuler. Mais évidemment, si ça ne correspond pas à ton idée, à toi de choisir la meilleure option. Wink
En rouge, par contre, ce sont des corrections à faire.
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Message  malaulau Jeu 6 Mai 2010 - 17:50

Ma grand-mère venait de caner. On ne se rend pas compte combien la mort d’un proche peut être une source d’ennuis et de paperasses interminables. La présentation de l’acte de décès, la visite aux pompes funèbres, le choix du cercueil, le petit billet au prêtre, l’épluchage de carnet d’adresses pour contacter les personnes qui doivent être informées, la préparation de la succession…
Quelle plaie ! Non contente de nous avoir enquiquinée de son vivant, voilà qu’elle nous laissait un souvenir d’outre-tombe: La maison familiale ! Une vieille masure, remplie d’articles de journaux et d’ustensiles d’un autre âge. Cette baraque puait le vieux et malgré les souvenirs désagréables que me laissait ma grand-mère, je dois reconnaître qu’il y avait quelque chose dans cette maison qui exerçait sur moi une certaine fascination. Faîte de pierres régionales, elle transpirait l’ancien, son architecture pourtant simple laissait place à de nombreux recoins et cachettes. Des générations s’y étaient succédées et éteintes, et surtout c’était une vraie caverne d’Ali Baba pour un gamin fouineur comme moi. (Le "gamin" m'a fait penser à un enfant pendant une partie du récit pourquoi mettre "gamin" ?)
Je me souviens, étant (perso je n'aurais pas mis étant mais bon) enfant, être tombé sur un sabre de parade et des armes à feux de la seconde guerre mondiale appartenant à mon grand père. C’était un militaire, un homme sec qui parlait peu, à la voix nasillarde et qui me toisait constamment de ces (pourquoi le ces et pas ses) yeux bleus clair comme pour me congeler sur place. Un type pas commode avec un sérieux problème de boisson…
Hop… pardon !
Je ne dois pas parler de ça, c’était tout ce qui lui restait, parait-il, comme si le fait d’avoir guerroyer (il faut l'infinitif ici Barbara ?) lui donnait le droit d’être constamment plein comme une outre à vin à déblatérer des saloperies sur tout le monde ! J’vous jure…
Et puis il y avait ma grand-mère, mamie. Une vieille femme acariâtre, hautaine et de mauvaise foi. Une grand-mère qui était capable d’accuser un enfant de 7 ans de tricher au scrabble tout ça parce qu’elle n’arrivait pas à le battre. Ce fût la première et dernière fois que j’eus un semblant de rapport humain avec cette harpie.

Enfin… « La vie continue », comme disait ma mère. La vie continue et les problèmes aussi ! J’ignore si cela vous est arrivé, mais avez-vous déjà regardé des documentaires animaliers où des charognes de toutes sortes s’acharnent pitoyablement sur la carcasse d’un pauvre gnou ? Avez-vous déjà aperçu le regard des vautours qui, repus, croise l’objectif de la caméra le bec ensanglanté comme pour vous signifier que vous êtes un voyeur ? Ce regard fixe, imparable, qui vous fait vous prendre la mesure de l’incommensurable bêtise des commentaires de Pierre Arditi ? (perso je m'abstiendrai de nommer quelqu'un, mais c'est perso)
Et bien c’est ce regard dont me gratifia ma tante, divorcée, lorsque je lui fis la remarque suivante :
« C’est peut-être un peu tôt pour parler de ça, non ? »
J’évoquais la vente de la maison bien sûr. Mes parents n’en voulaient pas, quant à ma tante, elle aurait bien aimé se réapproprier le nid, tel un coucou, sûrement pour avoir un meilleur lupanar que son appart HLM vieillot et pas très hype. Mais mon père refusait obstinément (je ne suis pas sûr que l'adverbe convienne ici, catégoriquement ?) de partager les impôts et autre frais qui suivraient l’entretien de la maison.
« J’ai bossé toute ma vie pour ma famille, je ne vais pas, bientôt à la retraite, sacrifier mes économies à payer le baisodrome de ma sœur ! », s’était-il révolté à table au hasard de l’une de mes visites mensuelles. (Cool, la famille ! Laughing )
L’alternative de la vente s’imposait donc comme le choix de la raison. Ma tante s’efforça bien de ruser, en tentant de convaincre mon père par le biais de ma mère, mais cette dernière n’était pas bête, elle savait que les promesses et les bons sentiments de sa belle-sœur étaient du vent.
« Tu verras, je passerais te voir, on ira au théâtre ensemble ! »
Au théâtre, ma mère… Quelle connerie !

Elle m’avait aussi subrepticement glissé un mot aux funérailles, m’expliquant qu’il serait dommage de se séparer de ce patrimoine familial, de cette maison où, mes cousins et moi, avions joués enfants. Je ne pus m’empêcher de rire. Ce qui provoqua un regard réprobateur de l’assistance à mon encontre. Le calme revenu dans la nef, je susurrais d’acides paroles constellées de piques dont moi seul aie le secret : « Tes enfants ont peut-être pris du plaisir à jouer dans ce capharnaüm pendant que je rangeais leurs jouets mais sache, qu’en ce qui me concerne, je n’ai jamais aimé ce lieu - mensonge - ; de plus, j’ai supporté patiemment avec mes parents les facéties douteuses de mamie mais je doute avoir l’abnégation suffisante de supporter les tiennes durant ces prochaines années ».
Aucune réponse.
Je savourais ma victoire dans le silence du recueillement. Elle se renfrogna et ne m’adressa plus la parole de la journée. J’étais si fier de moi ! Cette tirade assassine dans la maison du Seigneur, la famille et les amis au complet autour de moi et mon incroyable satisfaction de l’avoir mystifié ainsi. Le messie rédempteur se tenait presque face à moi, sur sa croix. Je compris à cet instant précis pourquoi je n’avais jamais pu croire en lui : « Il n’était qu’un berger parmi ses brebis bêlantes ; en quoi devais-je me soucier de lui, Moi, le loup solitaire ? Moi qui distribuais les vannes aux proies faciles comme le loup ses coups de dents au vieux gibier blessé ? Si tout ceci était vrai, l’enfer était ma place mais je préférais m’acoquiner avec le diable que de Le suivre aveuglément.

La mise en terre fut rapide mais larmoyante. La procession funeste avançait mollement dans les allées du cimetière au rythme des pleurs sur joués des acteurs d’un jour. Pathétiques. L’éloge funèbre se fit au rythme d’une chanson d’avant guerre que ma grand-mère affectionnait : la voix d’un autre temps s’extirpait des enceintes saturées du lecteur CD, tandis que je contemplais les chrysanthèmes, absent. Quelques fois, je hasardais un oeil en direction de mon père pour constater si il tenait le coup. Avez-vous déjà remarqué combien les gens qui meurent sont merveilleux ? C’est étonnant comme un vrai salaud peut se transformer en bon père de famille aimant et sans défaut, comme une vieille peau détestable et égoïste peut prendre les traits d’une mamie gâteau adorée par ses petits enfants… Quelle blague ! Je n’aime les enterrements pas plus que les mariages, toutefois celui-ci ne m’ennuya point : j’étais submergé par la portée comique qu’il se dégageait de cette scène. Et je demeurais attentif à la moindre anecdote qui me permettrait de garder de ce moment un souvenir impérissable. La mascarade prit fin et nous pûmes reprendre nos petites vies de tragédiens amateurs : la vie n’était qu’un théâtre après tout.

Les semaines qui suivirent furent répétitives à souhait : Les papiers, les rendez-vous chez le notaire, chez le banquier. A la demande de mon père, je l’accompagnais dans ses démarches toutes plus fastidieuses les unes que les autres. Ma tante, fidèle au poste, ne manqua pas une seule occasion de manifester son intérêt pour l’argent, tout comme mon père ne se gêna pas de le lui faire remarquer. J’étais au centre, comptant les points, et je répondais parfois à un regard complice de mon père par un sourire forcé. Toutefois, mon rôle d’arbitre impartial ne tarda pas à être remis en question. En effet, la maison devait être mise en vente et devant les prix exorbitant -selon ma tante- pratiqués par les agences immobilières, on décida de me refiler l’affaire. Pour une fois, mes compétences de négociateur étaient requises. Je fis l’estimation avec la plus grande neutralité, parcourant les comptes rendus des experts sur les dépenses énergétiques de la maison, la surface habitable, l’éventuel découpage en lot, etc… Ma sanction tomba. « C’est une misère ! », s’offusqua ma tante qui ne tarda pas à comprendre, à grand renfort d’avis de vrais professionnels, que je ne me fourvoyais pas.

Des visites eurent lieu, sans grand résultat. Malgré mon acharnement à présenter les lieux de manières positives et de prendre compte les remarques des prospects. La mise en valeur fut ardue : trop de babioles, trop de tapisseries désuètes, trop de rideaux qui obscurcissaient les pièces. J’entrepris un grand ménage afin de rendre cette « chose » potable et ainsi garantir mon succès qui, évidemment, ne pouvait provenir que d’une cause extérieure.
Finalement, un samedi, après une lourde semaine de travail, mon père m’informait qu’un jeune couple de sa connaissance souhaitait ardemment faire l’acquisition d’un bien de cachet dans la région. Le rendez-vous fut pris et ma vie de jeune homme plein d’avenir pris une autre tournure…
C'est très bien écrit j'aime beaucoup. Maintenant j'avoue qu'à ce point du récit, je me demande où on va. Je ne suis pas fan des "tranches de vie" mais j'ai bien aimé le sarcasme et l'ironie ici. Certaines parties un peu plus "hard" m'ont un peu fait tiquer, j'avoue (le jugement sur la tatie volage par ex, les commentaires sur Arditi...).
J'adore le titre !
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Message  malaulau Jeu 6 Mai 2010 - 17:59

La départementale était déserte, les platanes sur les abords de la route défilaient tels des Bboys (??) exécutant des chorégraphies saccadées. Hypnotisé, je laissai vagabonder mon esprit à la faveur des mélodies électriques de Tom Morello. Je ne sais pas si vous aimez le rock, mais moi, j’adore Rage against the Machine ! (Je crois qu'il faut l'itlique pour les titres de chansons) Quand je dis que j’adore, je veux dire que leurs chansons me font un drôle d’effet, un peu comme les montagnes russes. Vous savez le moment où, après avoir contemplé le vide au sommet d’un pic, on descend et remonte brusquement. Une espèce de gros coup de fouet, à la fois revigorant et écrasant.
Je songeais aux visiteurs de l’après midi – ceux que je m’apprêtais à rencontrer-, Comment étaient-ils ? Mon père ne m’avait pas dit grand-chose à leur sujet, seulement que c’était de jeunes mariés, fraîchement débarqués dans le sud de la France, qui s’installaient ici dans le but de monter une société de publicité. Songez t-ils (euh ! songeaient ?) à transformer la maison en résidence - bureau ?
Le cri de Zack De La Rocha m’extirpa violemment de mes conjectures.

Je m’approchais de la maison de feu Cruella. Cruella, c’était un sobriquet dont j’avais affublé ma grand-mère quand j’étais petit, sûrement après avoir regardé les 101 Dalmatiens (pareil, je crois qu'il faut le mettre en italique). Je l’appelais aussi la sorcière, seulement devant ma mère bien sûr, cela aurait bien trop peiné mon père selon elle.
Un dernier virage, le portail automatique en fer forgé noir, et j’y étais. L’imposante bâtisse en pierre sur deux étages se tenait devant moi. Eternelle. Le grand terrain couvert de gazon n’avait pas était entretenu. Je devais passer un soir après le boulot pour m’en occuper mais je l’avais oublié. Dommage, la première impression était importante, parfois il y avait des gens qui n’avaient pas besoin de visiter une maison de fond en comble pour se faire une idée. Un détail suffisait, une odeur qui leur rappelait leur enfance, l’aspect général que dégageait une maison, symbole de leur réussite sociale, ou parfois la présence d’un garage ou d’un portail électrique.

Je garais ma voiture, à l’abri du soleil de ce mois de juin. Sous l’abri à bois aujourd’hui vide mais qui, du temps des repas de noël d’il y a quelques années, était rempli de bûches ou de sarments de vignes. Un coup d’œil général et là l’objet du scandale: Une merde de chat sur la terrasse en tomettes. « Cons de chats ! ». Je balayais l’immondice qui parti en lambeaux. (Excellent ! Laughing )

Il me fallu dix minutes pour ouvrir en grand tous les volets afin d’aérer. Dans le salon, l’horloge à balancier était arrêtée. Après quelques manipulations le tic-tac monotone du contrepoids résonnait dans toute la maison. Je finis par les volets de la chambre de ma grand-mère et je pris soin de cacher dans les tiroirs de la commode les photos de mes cousins et cousines. Ce n’est pas que je ne les aimais pas mais ils m’indifféraient. Après une longue considération, je décidais de mettre les volets en cabane, laissant la chambre dans la pénombre, je comptais achever la visite par cette chambre afin de révéler le panorama dont on jouissait depuis la fenêtre : à perte de vue des champs de vignes et de tournesols.
Mon argumentaire était au point et la mise en scène facile. Je l’avais tant répétée. Parfois, je m’autorisais des improvisations ou simplement je sortais de la maison pour laisser les visiteurs discuter entre eux. Il ne fallait pas que j’essaie d’imprimer une image dans leurs esprits, mais que je me contente de distiller des caractéristiques techniques dans un ordre précis, passant de pièce en pièce. Il était primordial de laisser penser aux visiteurs qu’ils se faisaient eux même leur propre idée, la succession des pièces devait paraître naturelle et la présentation subtile.

15h00 (en chiffre non ?), ils arrivèrent. Le mari était plus âgé que sa femme, d’une bonne vingtaine d’année. Leur Mercedes flambant neuve s’arrêta non loin de mon véhicule tandis qu’à l’abri des regards je guettais leur sortie. Ils apprécièrent la vue, se prirent par la main et se dirigèrent vers le perron. Tapis dans l’ombre protectrice, j’analysais leur démarche, leur regard : la demoiselle était de taille moyenne, cheveux auburn, une silhouette agréable, le teint hâlé et un visage si enfantin que l’homme quelle tenait par la main aurait pu être son père. L’époux, quant à lui, était ce que je qualifierais de « vieux beau », un homme distingué, pas trop mal conservé qui tentait pitoyable (pitoyablement ? ou entre virgule ?) de dissimuler son âge en adoptant une tenue de jeune décontracté : un pantalon en lin beige, un haut de tunique de type oriental et des lunettes de soleil Ray-ban. Je me dirigeais sans bruit vers la porte d’entrée.

J’ouvris à mes visiteurs et les gratifiais d’un sourire amical. Machinalement, le mari bomba le torse et je sentis que derrière ses lunettes il guettait ma réaction devant sa femme. Nos mains s’entremêlèrent et s’agitèrent de haut en bas :

« Mr. Fraust, c’est ça? », me glissa le vestige de bellâtre en ôtant ses lunettes.
« Appelez-moi Lucius je vous pries. Le voyage s’est bien passé ? »
La demoiselle s’apprêta à répondre mais le mari -Pierre, si j’ai bonne mémoire- la devança :
« Nous sommes chez des amis pour une semaine, nous ne sommes pas venus que pour la visite ! », précisa t-il avec une pointe de dédain
Toujours très bien écrit. Pas grand chose à dire. Je trouve que tout s'enchaîne à la perfection.
Seul truc: le dédain, la façon dont il parle des gens et sa vision de la vie ne me portent guère à aimer le narrateur, est-ce voulu ? Mais, je le flinguerai bien volontiers moi ce donneur de leçons Laughing
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Message  domingo Jeu 6 Mai 2010 - 18:04

Maintenant j'avoue qu'à ce point du récit, je me demande où on va.
Comme je l'ai dit dans l'intro, le personnage est en prison devant un médecin psychiatre il parle donc librement, et vu que le personnage est bavard est narcissique il est normal qu'il y ai des digressions et que le monologue se fasse au gré de ses pensées.


Je ne suis pas fan des "tranches de vie" mais j'ai bien aimé le sarcasme et l'ironie ici.
héhé! On me l'a déjà dit ça, mais quand tu verras ce que c'est comme type tu t'apercevras que son "jugement" te fera beaucoup moins rire.

Certaines parties un peu plus "hard" m'ont un peu fait tiquer, j'avoue (le jugement sur la tatie volage par ex, les commentaires sur Arditi...).
Comme je ne compte pas publier je ne pense pas que cela pose problème, de plus c'est dans le caractère du personnage d'asséner des vérités (selon lui) devant tout le monde. Il est à noter, que cei est SA version des faits et comme Lucius fait de la mise en scène tout n'est pas forcément vrai...
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Message  malaulau Jeu 6 Mai 2010 - 18:48

Oui, j'ai lu l'intro mais je me demande ce qu'il a faittttttttttttttttttttttt !

Ok pour la non édition et pour Arditi; alors c'est drôle Laughing

Je me doute bien que tu nous as réservé un truc pas piqué des petites bêtes Razz
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Message  Laumie Ven 7 Mai 2010 - 12:43

Bon, j'ai lu le début mais j'dois y'aller donc je reviendrai ce soir pour dire ce que j'en pense Razz

Mais les premières lignes m'ont l'air pas mal ^^
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Message  domingo Ven 7 Mai 2010 - 17:03

J'ai pris note des corrections & j'ai édité le texte jusuq'à:

Ma sanction tomba. « C’est une misère ! », s’offusqua ma tante qui ne tarda pas à comprendre, à grand renfort d’avis de vrais professionnels, que je n’exagérais pas.

Merci.
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Message  nico4g Ven 7 Mai 2010 - 17:43

Ma grand-mère venait de caner. On ne se rend pas compte combien la mort d’un proche peut être une source d’ennuis et de paperasses interminables. La présentation de l’acte de décès, la visite aux pompes funèbres, le choix du cercueil, le petit billet au prêtre, l’épluchage de carnet d’adresses pour contacter les personnes qui doivent être informées, la préparation de la succession…
Quelle plaie ! Non contente de nous avoir enquiquinée de son vivant, voilà qu’elle nous laissait un souvenir d’outre-tombe: La maison familiale ! Une vieille masure, remplie d’articles de journaux et d’ustensiles d’un autre âge. Cette baraque puait le vieux et malgré les souvenirs désagréables que me laissait ma grand-mère, je dois reconnaître qu’il y avait quelque chose dans cette maison qui exerçait sur moi une certaine fascination. Faîte de pierres régionales, elle transpirait l’ancien, son architecture pourtant simple laissait place à de nombreux recoins et cachettes. Des générations s’y étaient succédées et éteintes, et surtout c’était une vraie caverne d’Ali Baba pour un gamin fouineur comme moi.

Je me souviens, étant enfant, être tombé sur un sabre de parade et des armes à feux de la seconde guerre mondiale appartenant à mon grand père. C’était un militaire, un homme sec qui parlait peu, à la voix nasillarde et quicomme il parle peu, j'aurai zappé et mis "un homme sec qui parlait peu et me toisait ..., ce qui allège et rhytme ta phrase me toisait constamment de ces yeux bleus clair comme pour me congeler sur place. Un type pas commode avec un sérieux problème de boisson…
Hop… pardon !
Je ne dois pas parlercauser pour éviter la répétition de ça, c’était tout ce qui lui restait, parait-il,point. Marrant comme le fait d'avoir guerroyer lui donnait le droit d'être constamment plein comme outre et de déblatarer des saloperies sur tout le monde ! comme si le fait d’avoir guerroyer lui donnait le droit d’être constamment plein comme une outre à vin à déblatérer des saloperies sur tout le monde ! J’vous jure…
Et puis il y avait ma grand-mère, mamie. Une vieille femme acariâtre, hautaine et de mauvaise foi. Une grand-mère qui était capable d’accuser un enfant de 7 ans de tricher au scrabble tout ça parce qu’elle n’arrivait pas à le battre. Ce fût la première et dernière fois que j’eus un semblant de rapport humain avec cette harpie.

Enfin… « La vie continue », comme disait ma mère. La vie continue et les problèmes aussi ! J’ignore si cela vous est arrivé, mais avez-vous déjà regardé des documentaires animaliers où des charognes de toutes sortes s’acharnent pitoyablement sur la carcasse d’un pauvre gnou ? Avez-vous déjà aperçu Avez-vous déjà ressenti cette accusion de voyeurisme dans le regard des vautours qui, repus, croise l'objectif de la caméra ?le regard des vautours qui, repus, croise l’objectif de la caméra le bec ensanglanté comme pour vous signifier que vous êtes un voyeur ? Ce regard fixe, imparable, qui vous fait vous prendre la mesure de l’incommensurable bêtise des commentaires de Pierre Arditi ?
Et bien c’est ce regard dont me gratifia ma tante, divorcée, lorsque je lui fis la remarque suivante :
« C’est peut-être un peu tôt pour parler de ça, non ? »
J’évoquais la vente de la maison bien sûr. Mes parents n’en voulaient pas, quant à ma tante, elle aurait bien aimé se réapproprier le nid, tel un coucou,bien joué cette image sûrement pour avoir un meilleur lupanar que son appart HLM vieillot et pas très hype. Mais mon père refusait obstinément de partager les impôts et autreautres frais occasionnés par l'entretien de la maison. Attention à l'abus de relatives.qui suivraient l’entretien de la maison.
« J’ai bossé toute ma vie pour ma famille, je ne vais pas, bientôt à la retraite, sacrifier mes économies à payer le baisodrome de ma sœur ! », s’était-il révolté à table au hasard de l’une de mes visites mensuelles.
L’alternative de la vente s’imposait donc comme le choix de la raison. Ma tante s’efforça bien de ruser, en tentant de convaincre mon père par le biais de ma mère, mais cette dernière n’était pas bête, elle savait que les promesses et les bons sentiments de sa belle-sœur étaient du vent.
« Tu verras, je passerais te voir, on ira au théâtre ensemble ! »
Au théâtre, ma mère… Quelle connerie !

Elle m’avait aussi subrepticement glissé un mot aux funérailles, m’expliquant qu’il serait dommage de se séparer de ce patrimoine familial, de cette maison où, mes cousins et moi, avions jouésjoué enfants. Je ne pus m’empêcher de rire. Ce qui provoqua un regard réprobateur de l’assistance à mon encontre. Le calme revenu dans la nef, je susurrais d’acides paroles constellées de piques dont moi seul aie le secret : « Tes enfants ont peut-être pris du plaisir à jouer dans ce capharnaüm pendant que je rangeais leurs jouets mais sache, qu’en ce qui me concerne, je n’ai jamais aimé ce lieu - mensonge - ; de plus, j’ai supporté patiemment avec mes parents les facéties douteuses de mamie mais je doute avoir l’abnégation suffisante de supporter les tiennes durant ces prochaines années ». Aucune réponse.
Je savourais ma victoire dans le silence du recueillement. Elle se renfrogna et ne m’adressa plus la parole de la journée. J’étais si fier de moi ! Cette tirade assassine dans la maison du Seigneur, la famille et les amis au complet autour de moi et mon incroyable satisfaction de l’avoir mystifié ainsi. Le messie rédempteur se tenait presque face à moi, sur sa croix. Je compris à cet instant précis pourquoi je n’avais jamais pu croire en lui : « Il n’était qu’un berger parmi ses brebis bêlantes ; en quoi devais-je me soucier de lui, Moi, le loup solitaire ? Moi qui distribuais les vannes aux proies faciles comme le loup ses coups de dents au vieux gibier blessé ? Si tout ceci était vrai, l’enfer était ma place mais je préférais m’acoquiner avec le diable que de Le suivre aveuglément.

La mise en terre fut rapide mais larmoyante. La procession funeste avançait mollement dans les allées du cimetière au rythme des pleurs sur jouéssurjoués des acteurs d’un jour. Pathétiques. L’éloge funèbre se fit au rythme d’une chanson d’avant guerre que ma grand-mère affectionnait : la voix d’un autre temps s’extirpait des enceintes saturées du lecteur CD, tandis que je contemplais les chrysanthèmes, absent. Quelques fois, je hasardais un oeil en direction de mon père pour constater si ils'il tenait le coup. Avez-vous déjà remarqué combien les gens qui meurent sont merveilleux ? C’est étonnant comme un vrai salaud peut se transformer en bon père de famille aimant et sans défaut, comme une vieille peau détestable et égoïste peut prendre les traits d’une mamie gâteau adorée par ses petits enfants… Quelle blague ! Je n’aime les enterrements pas plus que les mariages, toutefois celui-ci ne m’ennuya point : j’étais submergé par la portée comique qu’il se dégageait de cette scène. Et je demeurais attentif à la moindre anecdote qui me permettrait de garder de ce moment un souvenir impérissable. La mascarade prit fin et nous pûmes reprendre nos petites vies de tragédiens amateurs : la vie n’était qu’un théâtre après tout.

Les semaines qui suivirent furent répétitives à souhait : Les papiers, les rendez-vous chez le notaire, chez le banquier. A la demande de mon père, je l’accompagnais dans ses démarches toutes plus fastidieuses les unes que les autres. Ma tante, fidèle au poste, ne manqua pas une seule occasion de manifester son intérêt pour l’argent, tout comme mon père ne se gêna pas de le lui faire remarquer. J’étais au centre, comptant les points, et je répondais parfois à un regard complice de mon père par un sourire forcé. Toutefois, mon rôle d’arbitre impartial ne tarda pas à être remis en question. En effet, la maison devait être mise en vente et devant les prix exorbitant -selon ma tante- pratiqués par les agences immobilières, on décida de me refiler l’affaire. Pour une fois, mes compétences de négociateur étaient requises. Je fis l’estimation avec la plus grande neutralité, parcourant les comptes rendus des experts sur les dépenses énergétiques de la maison, la surface habitable, l’éventuel découpage en lot, etc… Ma sanction tomba. « C’est une misère ! », s’offusqua ma tante qui ne tarda pas à comprendre, à grand renfort d’avis de vrais professionnels, que je ne me fourvoyais pas.

Des visites eurent lieu, sans grand résultat. Malgré mon acharnement à présenter les lieux de manières positives et de prendre compte les remarques des prospects. La mise en valeur fut ardue : trop de babioles, trop de tapisseries désuètes, trop de rideaux qui obscurcissaient les pièces. J’entrepris un grand ménage afin de rendre cette « chose » potable et ainsi garantir mon succès qui, évidemment, ne pouvait provenir que d’une cause extérieure.fallait appeller "Maison à vendre" sur M6 !
Finalement, un samedi, après une lourde semaine de travail, mon père m’informait qu’un jeune couple de sa connaissance souhaitait ardemment faire l’acquisition d’un bien d'une demeurede cachet dans la région. Le rendez-vous fut pris et ma vie de jeune homme plein d’avenir pris une autre tournure…


La départementale était déserte, les platanes sur les abords de la route défilaient tels des Bboys connais pasexécutant des chorégraphies saccadées. Hypnotisé, je laissai vagabonder mon esprit à la faveur des mélodies électriques de Tom Morello. Je ne sais pas si vous aimez le rock, mais moi, j’adore Rage against the Machine ! moi aussi ! j'ai même écris une nouvelle inspirée de leur musiqueQuand je dis que j’adore, je veux dire que leurs chansons me font un drôle d’effet, un peu comme les montagnes russes. Vous savez le moment où, après avoir contemplé le vide au sommet d’un pic, on descend et remonte brusquement. Une espèce de gros coup de fouet, à la fois revigorant et écrasant.
Je songeais aux visiteurs de l’après midi – ceux que je m’apprêtais à rencontrer-, Comment étaient-ils ? Mon père ne m’avait pas dit grand-chose à leur sujet, seulement que c’était de jeunes mariés, fraîchement débarqués dans le sud de la France, qui s’installaient ici dans le but de monter une société de publicité. Songezsongeaient t-ils à transformer la maison en résidence - bureau ?
Le cri de Zack De La Rocha m’extirpa violemment de mes conjectures.

Je m’approchais de la maison de feu Cruella. Cruella, c’était un sobriquet dont j’avais affublé ma grand-mère quand j’étais petit, sûrement après avoir regardé les 101 Dalmatiens. Je l’appelais aussi la sorcière, seulement devant ma mère bien sûr, cela aurait bien trop peiné mon père selon elle.
Un dernier virage, le portail automatique en fer forgé noir, et j’y étais. L’imposante bâtisse en pierre sur deux étages se tenait devant moi. Eternelle. Le grand terrain couvert de gazon n’avait pas était étéentretenu. Je devais passer un soir après le boulot pour m’en occuper mais je l’avais oublié. Dommage, la première impression était importante, parfois il y avait des gens qui n’avaient pas besoin de visiter une maison de fond en comble pour se faire une idée. Un détail suffisait, une odeur qui leur rappelait leur enfance, l’aspect général que dégageait une maison, symbole de leur réussite sociale, ou parfois la présence d’un garage ou d’un portail électrique.

Je garais ma voiture, à l’abri du soleil de ce mois de juin. Sous l’abri répétition abrisà bois aujourd’hui vide mais qui, du temps des repas de noël d’il y a quelques annéesj'enlèverai "d'il y a qu...", était rempli de bûches ou de sarments de vignes. Un coup d’œil général et là l’objet du scandale: Une merde de chat sur la terrasse en tomettes. « Cons de chats ! ». Je balayais l’immondice qui parti en lambeaux.

Il me fallu dix minutes pour ouvrir en grand tous les volets afin d’aérer. Dans le salon, l’horloge à balancier était arrêtée. Après quelques manipulations le tic-tac monotone du contrepoids résonnait dans toute la maison. Je finis par les volets de la chambre de ma grand-mère et je pris soin de cacher dans les tiroirs de la commode les photos de mes cousins et cousines. Ce n’est pas que je ne les aimais pas mais ils m’indifféraient. Après une longue considération, je décidais de mettre les volets en cabane, laissant la chambre dans la pénombre, je comptais achever la visite par cette chambre afin de révéler le panorama dont on jouissait depuis la fenêtre : à perte de vue des champs de vignes et de tournesols.
Mon argumentaire était au point et la mise en scène facile. Je l’avais tant répétée. Parfois, je m’autorisais des improvisations ou simplement je sortais de la maison pour laisser les visiteurs discuter entre eux. Il ne fallait pas que j’essaie d’imprimer une image dans leurs esprits, mais que je me contente de distiller des caractéristiques techniques dans un ordre précis, passant de pièce en pièce. Il était primordial de laisser penser aux visiteurs qu’ils se faisaient eux même leur propre idée, la succession des pièces devait paraître naturelle et la présentation subtile.

15h00, ils arrivèrent. Le mari était plus âgé que sa femme, d’une bonne vingtaine d’année. Leur Mercedes flambant neuve s’arrêta non loin de mon véhicule tandis qu’à l’abri des regards je guettais leur sortie. Ils apprécièrent la vue, se prirent par la main et se dirigèrent vers le perron. Tapis dans l’ombre protectrice, j’analysais leur démarche, leur regard : la demoiselle était de taille moyenne, cheveux auburn, une silhouette agréable, le teint hâlé et un visage si enfantin que l’homme quelle tenait par la main aurait pu être son père. L’époux, quant à lui, était ce que je qualifierais de « vieux beau », un homme distingué, pas trop mal conservé qui tentait pitoyablepitoyablement de dissimuler son âge en adoptant une tenue de jeune décontracté : un pantalon en lin beige, un haut de tunique de type oriental et des lunettes de soleil Ray-ban. Je me dirigeais sans bruit vers la porte d’entrée.

J’ouvris à mes visiteurs et les gratifiais d’un sourire amical. Machinalement, le mari bomba le torse et je sentis que derrière ses lunettes il guettait ma réaction devant sa femme. Nos mains s’entremêlèrent et s’agitèrent de haut en bas :

« Mr. Fraust, c’est ça? », me glissa le vestige de bellâtre en ôtant ses lunettes.
« Appelez-moi Lucius je vous pries.prie Le voyage s’est bien passé ? »
La demoiselle s’apprêta à répondre mais le mari -Pierre, si j’ai bonne mémoire- la devança :
« Nous sommes chez des amis pour une semaine, nous ne sommes pas venus que pour la visite ! », précisa t-il avec une pointe de dédain.

A partir de là, tout se déroula comme prévu. Je leur exposais l’histoire de la maison, les raisons qui nous poussait à la mettre en vente, je leur fis un topo des lieux tout en insistant sur la pièce maîtresse de mon argumentaire : La remise attenante à la maison. Si, comme je le pensais, ils voulaient transformer ce lieu en résidence bureau, la remise constituerait un emplacement de choix pour une salle de travail et un bureau où recevoir ses clients. Répondant à leur question, je les dirigeais dans la maison et enfin, les emmenais dans l’arène pour leur donner l’estocade finale : La vue sur les champs de vignes et de tournesols.

Sur le moment, je n’ai pas compris ce qu’il se passait : la chambre était dans le noir complet, l’éclairage ne fonctionnait plus et les volets étaient fermés. J’étais pourtant convaincu de les avoir entrebâillés : le vent peut-être ?
J’avançais vers la fenêtre, à tâtons, et l’ouvris.la poussait pour la répétition À ce moment, j’entendis la porte quelle porte ?grincer puis claquer violemment. La lumière pénétra dans la pièce et en me retournant je découvris le lit défait.
« Pardonnez-moi », vitupérais-je aux visiteurs. Déçu par cette déconvenue, je me précipitais vers la porte pour l’al'ouvrir en grand rouvrir, Point. Mon regard se porta à nouveau sur le lit et je la devinais, enfouie, sous les draps. machinalement j’inspectais d’un regard le lit, et je la devinais. Je m’approchai et soulevai le tissu. D’abord une main, frêle et squelettique, tachée de marque de vieillesse. Puis une effluve répugnante émergeant des draps et enfin, couchée sur le côté comme un animal blessé : le corps de ma grand-mère.
Elle était plus horrible et repoussante qu’à l’accoutumée, son teint de cire accentuait les os saillants de son visage. On l’eut dit sortie de la tombe : son faciès émacier émaciéà l’excès, ses yeux retournés dans leurs orbites, les cheveux explosant de tout côté et l’ignoble robe de chambre grise qu’elle ne quittait plus ces dernières années.
« Mais tu es morte »
Alors que j’assistais à cette vision d’horreur, ses yeux globuleux s’agitèrent, ses paupières tressaillirent et sa mâchoire inférieure se rabaissa comme celle d’une marionnette. Une impudente plainte s’extirpa du vide entre ses gencives dépourvues de dents :
« Petit, je me suis fait dessus, change moi !»

Une colère placide s’empara de moi telle le lierre qui s’insinue dans un mur de pierre trop longtemps négligé. J’étais incapable de détourner mes yeux de ce spectacle affligeant de décrépitude et de décadence. Cette odeur, cette silhouette famélique, ce visage implorant, ce martèlement de tambour qui ébranlait ma poitrine, tout m’incitait à agir et à libérer ma colère.
« La chose » poursuivit son râle, elle se tortilla comme une limace et se rapprocha du bord du matelas laissant derrière elle une traînée d’excréments méphitiques. Elle chut chûtsur le sol dans un bruit sépulcral, tendit la main dans ma direction et persista ses blâmes grotesques. Je reculai, je voulais prendre le temps de voir une dernière fois le visage de ma grand-mère, de me remémorer ses traits, de prendre la mesure de sa détresse avant de…
De lui exploser la face à coup de tisonnier ! Que c’était bon ! Mon ravissement fut à son comble lorsque la partie contendante de l’objet pénétra sa boîte crânienne. Un craquement sourd, les soubresauts de la « bête » et je relevais mon arme pour finaliser mon assaut : une gerbe de sang, quelques bout d’os accompagnés d’une magnifique projection de matières cérébrales vinrent se déposer sur la tapisserie à fleur de la chambre, comme sur une toile vide de Jackson Pollock.

Mon propre sauvetage terminé je contemplais le résultat : « il fallait que je redouble d’ingéniosité pour dissuader les visiteurs de pénétrer ici ! »
Je reposais le tisonnier contre la cheminée et tendis ma main vers la poignée de la porte. Elle disparue inexplicablement dans un amas de poussière. Décontenancé, je décidais de prévenir mes hôtes que j’allais enfoncer la porte ; un grand fracas, le bruit de la serrure brisée qui heurtait le sol et je découvris la triste réalité : Ils s’étaient volatilisés.
Une fois de plus j’avais échoué et une fois de plus ce n’était pas de ma faute ! Pourquoi lorsque j’étais sur le point de faire plier les gens sous ma volonté le destin se chargeait de m’en empêcher ? Persévérant, je décidais de me lancer à leur poursuite, ils ne devaient pas être loin. A grandes enjambées je parcourais la maison qui résonnait de grincements stridents, les lambris et les tapisseries dégageaient une odeur de moisissure. Quelque chose ne tournait pas rond. Alors que je rejoignais le rez-de-chaussée, je discernai une fois de plus une plainte macabre d’origine incertaine qui se heurtait à tous les murs de l’édifice, une longue lamentation étouffée qui parvenait quand même à emplir l’espace. Bientôt, lorsque je fus dans le salon, l’exaltation douloureuse fut rythmée par les « ploc » de gouttes d’eau. J’identifiais immédiatement la source : le plafond. Au centre du salon, juste au dessus de la table basse en verre, une tâche verdâtre immense recouvrait le plâtre sénescent. A y regarder de plus près on eût dit que des champignon s’étaient formés, desquels, perlaient des gouttes d’un liquide sombre qui venaient rencontrer, 3 mètre plus bas, le verre de la table basse en un tempo obsédant. Un tonnerre assourdissant éclata du plafond, des lézardes se formèrent sur le plâtre en quelques secondes et une masse blanche volumineuse atterrit sur la table basse qui vola en éclats aux quatre coins de la pièce. Elle était là une fois de plus. Ma moribonde aïeule se tenait dans un bain fétide et gluant en plein milieu du salon : Comment allais-je pouvoir expliquer cela à l’assureur? Repeindre le plafond à cause d’une fuite d’eau passe encore, mais recouler une dalle à cause d’un énorme dégât des eaux, il ne voudra jamais !
« Petit, aide moi à sortir de là »
J’adressais à ma grand-mère un regard accusateur, elle gisait misérablement dans son bain de goudron, ses gesticulations projetaient de ce liquide sombre de partout dans la pièce. projetaient ce liquide sombre partout dans la pièceUn Unefois au sol les taches se répandaient, des petits fongus olivâtres émergeaient du liquide qui peu à peu se rapprochait de moi.
«Suis-je en train de rêver ? »
La fulgurance de cette pensée m’extirpa de mes considérations et de cet horrible spectacle, mes yeux se voilèrent, l’odeur ignoble disparut et bientôt le « ploc » des gouttes se transforma en sonnerie de téléphone.
Je relevais le clapet de mon mobile et décrochais :

« Allo ? », répondis-je d’une voix fluette
« Mr. Fraust ? »
« Oui. », ma voix se fit plus assurée.
« Je suis madame Albrecht. Nous avions rendez-vous pour la maison aujourd’hui à 15h00. »
Le réveil digital indiquait 15h20. Ma transe m’avait fait perdre toute notion de temps.
« Oui, je suis sur place… Un problème ? »
« Malheureusement, mon mari et moi ne pourrons pas honorer notre visite, notre fils s’est blessé la jambe en début d’après midi et… », je l’interrompis et m’enquis d’une voix inquiète :
« Il va bien j’espère ? »
« Heu… Oui je vous remercie, pourrions nous reporter notre entrevue à la semaine prochaine ? »
« Bien sûr, pas de soucis ! Prenez soin de lui et rappelez moi lorsque vous serez disponible… »
« Parfait ! Merci et encore désolée pour le dérangement. »
Je concluais sur une note rassurante :
« Ce n’est rien, voyons ! Bonne journée, si je puis dire, et merci de m’avoir prévenu. »
« Mais c’est normal, au revoir Mr. Fraust ! »
« Au revoir Mme. Albrecht »

Foutu Destin ! Mais quelle conasse ! Me planter comme ça, comme si son mioche dégoulinant de morve pouvait pas serrer les dents et prendre son mal en patience!

J’étais furieux puis je me ressaisis pour trouver une explication à cette expérience. Tout comme Jim Morrison,ah, James Douglas, toute mon enfance, et j'écoute et lis encore j’avais dû faire une expérience mystique qui me marquerait à jamais, mais qu’enquel en était étais le sens ? Peu à peu tout les éléments du puzzle se mirent en place : j’étais le seul à pouvoir endiguer le fléau qui guettait notre société. LE PERIL VIEUX. Personne n’aurait la force d’éliminer ses légumes inutiles. Ni les politiques ni l’opinion publique n’étaient prêt à accepter la vérité : Les vieux étaient une menace pour notre économie, pour nos emplois du temps, pour notre avenir…
Je devais faire quelque chose, et quand bien même je ne serais pas reconnu pour mes actes salvateurs, je devais agir !
Quel autre choix était possible ? Les laisser mourir dans un hospice engendrant un surcroît de travail et de dépenses ? Les remettre au travail au mépris de leur santé et de leurs capacités ? Participer activement à ceux que j’appelais le déni de dignité : Rajouter de la durée à la vie sans rajouter de la vie à la durée ?
Foutaises !
Personne n’aurait la force de faire cela ! je devais aider la société à en finir !


Forcément, j'aime. Les mêmes références, un rhytme soutenu, une richesse de vocabulaires, d'images, un humour, un genre, un style que j'affectionne particulièrement. J'arrête, j'ai l'impression de m'auto-congratuler ^_^
Je déconne, on sent une "patte" dans ce texte, c'est à dire qu'on sent que tu te serts de ton expérience et le style reflète une certaine personnalité. Un seul petit reproche : certaines phrases trop longues. Sinon, c'est a bullet in my face.
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Message  domingo Ven 7 Mai 2010 - 17:52

BBoy= les breaker américains qui font du HIP-HOP et notamment les danses saccadées comme les robots.

Content que cela t'ai plu!^^
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Message  malaulau Ven 7 Mai 2010 - 19:37

A partir de là, tout se déroula comme prévu. Je leur exposais l’histoire de la maison, les raisons qui nous poussait à la mettre en vente, je leur fis un topo des lieux tout en insistant sur la pièce maîtresse de mon argumentaire : La remise attenante à la maison. Si, comme je le pensais, ils voulaient transformer ce lieu en résidence bureau, la remise constituerait un emplacement de choix pour une salle de travail et un bureau où recevoir ses clients. Répondant à leur question, je les dirigeais dans la maison et enfin, les emmenais dans l’arène pour leur donner l’estocade finale : La vue sur les champs de vignes et de tournesols. (trop mdr, l'image du combat)

Sur le moment, je n’ai pas compris ce qu’il se passait : la chambre était dans le noir complet, l’éclairage ne fonctionnait plus et les volets étaient fermés. J’étais pourtant convaincu de les avoir entrebâillés : le vent peut-être ?
J’avançais vers la fenêtre, à tâtons, et l’ouvris. À ce moment, j’entendis la porte grincer puis claquer violemment. La lumière pénétra dans la pièce et en me retournant je découvris le lit défait.
« Pardonnez-moi », vitupérais-je (vitupérai ?) aux visiteurs. Déçu par cette déconvenue, je me précipitais vers la porte pour l’a (la) rouvrir, machinalement j’inspectais d’un regard le lit, et je la devinais. Je m’approchai et soulevai le tissu. D’abord une main, frêle et squelettique, tachée de marque de vieillesse. Puis une effluve répugnante émergeant des draps et enfin, couchée sur le côté comme un animal blessé : ma grand-mère.
Elle était plus horrible et repoussante qu’à l’accoutumée, son teint de cire accentuait les os saillants de son visage. On l’eut dit sortie de la tombe : son faciès émacier (émacié) à l’excès, ses yeux retournés dans leurs orbites, les cheveux explosant (mouaisssss, fait bizarre le explosant) de tout côté et l’ignoble robe de chambre grise qu’elle ne quittait plus ces dernières années.
« Mais tu es morte » (trop drôle)
Alors que j’assistais à cette vision d’horreur, ses yeux globuleux s’agitèrent, ses paupières tressaillirent et sa mâchoire inférieure se rabaissa comme celle d’une marionnette. Une impudente plainte s’extirpa du vide entre ses gencives dépourvues de dents :
« Petit, je me suis fait dessus, change moi !» (Quelle horreur !)

Une colère placide s’empara de moi telle (tel) le lierre qui s’insinue dans un mur de pierre trop longtemps négligé. J’étais incapable de détourner mes yeux de ce spectacle affligeant de décrépitude et de décadence. Cette odeur, cette silhouette famélique, ce visage implorant, ce martèlement de tambour qui ébranlait ma poitrine, tout m’incitait à agir et à libérer ma colère.
« La chose » poursuivit son râle, elle se tortilla comme une limace et se rapprocha du bord du matelas laissant derrière elle une traînée d’excréments méphitiques. Elle chut sur le sol dans un bruit sépulcral, tendit la main dans ma direction et persista ses blâmes grotesques. Je reculai, je voulais prendre le temps de voir une dernière fois le visage de ma grand-mère, de me remémorer ses traits, de prendre la mesure de sa détresse avant de…
De lui exploser la face à coup de tisonnier ! Que c’était bon ! Mon ravissement fut à son comble lorsque la partie contendante (contondante)de l’objet pénétra sa boîte crânienne. Un craquement sourd, les soubresauts de la « bête » et je relevais mon arme pour finaliser mon assaut : une gerbe de sang, quelques bout d’os accompagnés d’une magnifique projection de matières cérébrales vinrent se déposer sur la tapisserie à fleur de la chambre, comme sur une toile vide de Jackson Pollock. (tu sais que tu es ignoble là Razz )
Mon propre sauvetage terminé je contemplais le résultat : « il fallait que je redouble d’ingéniosité pour dissuader les visiteurs de pénétrer ici ! »
Je reposais le tisonnier contre la cheminée et tendis ma main vers la poignée de la porte. Elle disparue inexplicablement dans un amas de poussière. Décontenancé, je décidais de prévenir mes hôtes que j’allais enfoncer la porte ; un grand fracas, le bruit de la serrure brisée qui heurtait le sol et je découvris la triste réalité : Ils s’étaient volatilisés.
Une fois de plus j’avais échoué et une fois de plus ce n’était pas de ma faute ! Pourquoi lorsque j’étais sur le point de faire plier les gens sous ma volonté le destin se chargeait de m’en empêcher ? Persévérant, je décidais de me lancer à leur poursuite, ils ne devaient pas être loin. A grandes enjambées je parcourais (pourquoi pas le passé simple pour une idée de rapidité ?) la maison qui résonnait de grincements stridents, les lambris et les tapisseries dégageaient une odeur de moisissure. Quelque chose ne tournait pas rond. (C'est maintenant qu'il s'en aperçoit Razz !) Alors que je rejoignais le rez-de-chaussée, je discernai une fois de plus une plainte macabre d’origine incertaine qui se heurtait à tous les murs de l’édifice, une longue lamentation étouffée qui parvenait quand même à emplir l’espace. Bientôt, lorsque je fus dans le salon, l’exaltation douloureuse fut rythmée par les « ploc » de gouttes d’eau. J’identifiais immédiatement la source : le plafond. Au centre du salon, juste au dessus de la table basse en verre, une tâche verdâtre immense recouvrait le plâtre sénescent. A y regarder de plus près on eût dit que des champignon (s) s’étaient formés, desquels, perlaient des gouttes d’un liquide sombre qui venaient rencontrer, 3 mètre plus bas, le verre de la table basse en un tempo obsédant. Un tonnerre assourdissant éclata du plafond, des lézardes se formèrent sur le plâtre en quelques secondes et une masse blanche volumineuse atterrit sur la table basse qui vola en éclats aux quatre coins de la pièce. Elle était là une fois de plus. Ma moribonde aïeule se tenait dans un bain fétide et gluant en plein milieu du salon : Comment allais-je pouvoir expliquer cela à l’assureur? Repeindre le plafond à cause d’une fuite d’eau passe encore, mais recouler une dalle à cause d’un énorme dégât des eaux, il ne voudra jamais !
« Petit, aide moi à sortir de là »
J’adressais à ma grand-mère un regard accusateur, elle gisait misérablement dans son bain de goudron(j'ai pas compris le goudron ), ses gesticulations projetaient de ce liquide sombre de (tu es sûr du "de" ?) partout dans la pièce. Un fois au sol les taches se répandaient, des petits fongus olivâtres émergeaient du liquide qui peu à peu se rapprochait (le liquide ?) de moi.
«Suis-je en train de rêver ? »
La fulgurance de cette pensée m’extirpa de mes considérations et de cet horrible spectacle, mes yeux se voilèrent, l’odeur ignoble disparut et bientôt le « ploc » des gouttes se transforma en sonnerie de téléphone.
Je relevais le clapet de mon mobile et décrochais :

« Allo ? », répondis-je d’une voix fluette
« Mr. Fraust ? »
« Oui. », ma voix se fit plus assurée.
« Je suis madame Albrecht. Nous avions rendez-vous pour la maison aujourd’hui à 15h00. »
Le réveil digital indiquait 15h20. Ma transe m’avait fait perdre toute notion de temps.
« Oui, je suis sur place… Un problème ? »
« Malheureusement, mon mari et moi ne pourrons pas honorer notre visite, notre fils s’est blessé la jambe en début d’après midi et… », je l’interrompis et m’enquis d’une voix inquiète :
« Il va bien j’espère ? »
« Heu… Oui je vous remercie, pourrions nous reporter notre entrevue à la semaine prochaine ? »
« Bien sûr, pas de soucis ! Prenez soin de lui et rappelez moi lorsque vous serez disponible… »
« Parfait ! Merci et encore désolée pour le dérangement. »
Je concluais sur une note rassurante :
« Ce n’est rien, voyons ! Bonne journée, si je puis dire, et merci de m’avoir prévenu. »
« Mais c’est normal, au revoir Mr. Fraust ! »
« Au revoir Mme. Albrecht »

Foutu Destin ! Mais quelle conasse ! Me planter comme ça, comme si son mioche dégoulinant de morve pouvait pas serrer les dents et prendre son mal en patience!

J’étais furieux puis je me ressaisis pour trouver une explication à cette expérience. Tout comme Jim Morrison, j’avais dû faire une expérience mystique qui me marquerait à jamais, mais qu’en étais (était) le sens ? Peu à peu tout les éléments du puzzle se mirent en place : j’étais le seul à pouvoir endiguer le fléau qui guettait notre société. LE PERIL VIEUX. Personne n’aurait la force d’éliminer ses légumes inutiles. Ni les politiques ni l’opinion publique n’étaient prêt à accepter la vérité : Les vieux étaient une menace pour notre économie, pour nos emplois du temps, pour notre avenir…
Je devais faire quelque chose, et quand bien même je ne serais pas reconnu pour mes actes salvateurs, je devais agir !
Quel autre choix était possible ? Les laisser mourir dans un hospice engendrant un surcroît de travail et de dépenses ? Les remettre au travail au mépris de leur santé et de leurs capacités ? Participer activement à ceux que j’appelais le déni de dignité : Rajouter de la durée à la vie sans rajouter de la vie à la durée ? Je crains le pire !Foutaises !
Personne n’aurait la force de faire cela ! je devais aider la société à en finir !

Ben dis donc, il faut qu'il se soigne le monsieur...
Toujours très bien écrit. Quelques phrases au début un peu longues mais à part ça, ça coule super bien... J'aime bien l'image de l'agent immobilier et du combat à mener pour vendre la bicoque. Tu sais bien manier la dérision et les insultes cheers
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[Société] LE PERIL VIEUX Empty Re: [Société] LE PERIL VIEUX

Message  Pacô Ven 7 Mai 2010 - 22:42

Un très long relevé pour peut-être un trop long extrait. Mais passons [Société] LE PERIL VIEUX Icon_rolleyes.
Néanmoins, j'espère ne pas corriger des fautes déjà soulignées (en ce cas, pense à éditer et tenir à jour ton sujet dans "Vos Écrits").

On ne se rend pas compte comme la mort d’un proche peut être une source d’ennuis
=> ne serait-ce pas plutôt "comment" à la place du "comme" ?

et de paperasses interminables.
=> j'aime peu. Selon, une paperasse n'est pas interminable ; le contenu oui. Donc je parlerais plus de "paperasse insurmontable/insupportable/incalculable etc." (je donne plusieurs chemins différents là ^^)

Non contente de nous avoir enquiquiné de son vivant,
=> enquiquinés

Une vieille masure, remplie d’articles de journaux, d’ustensiles de cuisine d’un autre âge.
=> pourquoi ne pas glisser un "et" à la place de la virgule après "journaux" ?

Cette baraque puait le vieux
=> répétition de vieux
=> suggestion : remplace le "vieille" de "vieille masure" par "ancienne". Ou reformule.

elle transpirait l’ancien
=> cette idée commence à être redondante : dis-le une bonne fois pour toute puis passe à une autre idée non ? Ou du moins, regroupe toutes ces phrases en un même paragraphe, histoire de faire l'apologie de la vieillesse apparente. Mais ne cherche pas à dire que c'est vieux, à partir sur autre chose, puis à revenir sur le côté "vieux" de la masure. Au risque de lasser.

un homme sec qui parlait peu, à la voix nasillarde
=> le fait d'accoler ses deux idées l'une à côté de l'autre, ça me fait l'effet d'une contradiction.

Ce fût la première et la dernière fois que j’eus un semblant de rapport humain avec cette harpie.
=> Ce fut (pas d'accent)

Et bien c’est ce regard dont me gratifié ma tante, divorcée, lorsque je lui fis la remarque suivante :
=> oulah... gratifié... tu veux le mettre à quel temps ?
=> suggestion : gratifia (passé simple) ou alors "gratifiait" (imparfait)

et pas très hype.
=> ça veut dire quoi au juste ?

Tes enfants ont peut-être pris du plaisir à jouer dans ce capharnaüm pendant que je rangeais leurs jouets mais, sache qu’en ce qui me concerne, je n’ai jamais aimé ce lieu – mensonge – ; de plus, j’ai supporté patiemment avec mes parents les facéties douteuses de mamie, mais je doute avoir l’abnégation suffisante de supporter les tiennes durant ces prochaines années
=> il parle vachement bien ton personnage pour quelque chose d'improvisé. Crédibilité ?

je compris à et instant précis
=> à cet instant

Moi, qui distribuais les vannes aux proies faciles, comme le loup ses coups de dents au vieux gibier blessé ?
=> je ne suis pas sûr d'avoir saisi l'image. Tu peux expliquer ?

pour constater si il tenait le coup
=> élision : s'il

Le rendez-vous fut pris et ma vie de jeune homme plein d’avenir pris une autre tournure…
=> prit

Hypnotisé, je laissai vagabonder mon esprit à la faveur des mélodies électriques de Tom Morello.
=> tu es sûr de ton passé simple "laissai" pour cette phrase ?

Cruella, c’était un sobriquet dont j’avais affublé ma grand-mère quand j’étais petit, sûrement après avoir regardé les 101 Dalmatiens.

=> pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ? Il aurait tout de suite donner le ton. Là, le Cruelle fait un peu "cheveu dans la soupe". On a compris, depuis le temps, qu'il ne portait pas sa grand-mère dans son coeur.

Eternelle.
=> Éternelle (accent)
=> demande à mamie Azul pour savoir quel code du clavier il faut utiliser pour l'avoir directement Wink.

Le grand terrain couvert de gazon n’avait pas était entretenu.
=> ouïlle ça pique : "n'avait pas été entretenu

Un coup d’œil général et là l’objet du scandale: Une merde de chat sur la terrasse en tomettes. « Cons de chats ! ». Je balayais l’immondice qui parti en lambeaux.
=> répétition de général (suggestion : "Un coup d'oeil rapide/Un large coup d'oeil")
=> qui partit en lambeaux
=> une merde de chat, quand tu la balayes, elle a tendance à s'étaler encore plus et non à partir en lambeaux Laughing

Il me fallu dix minutes
=> fallut

Mon argumentaire était au point et la mise en scène facile. Je l’avais tant répétée.
=> je les avais tant répétés (argumentaire mise en scène)

qu’ils se faisaient eux même leur propre idée
=> eux-mêmes

d’une bonne vingtaine d’année.
=> années

Le mari était plus âgé que sa femme, d’une bonne vingtaine d’année. Leur Mercedes flambant neuve s’arrêta non loin de mon véhicule tandis qu’à l’abri des regards je guettais leur sortie.
=> incompréhension : comment peut-il savoir que la femme est plus jeune que son mari, alors que le couple n'est pas encore sorti ? La disposition est illogique.

L’époux, quant à lui, était ce que je qualifierais de « vieux beau », un homme distingué
=> après "vieux beau", je glisserais un ":" à la place de la virgule.

qui tentait pitoyable de dissimuler son âge en adoptant une tenue de jeune décontracté : un pantalon en lin beige, un haut de tunique de type oriental et des lunettes de soleil Ray-ban.
=> suggestion : qui tentait de manière pyitoyable
=> attention, la phrase est trop longue et a tendance à s'essoufler. Coupe là et n'hésite pas à glisser des points.

Appelez-moi Lucius je vous pries
=> je vous prie

les raisons qui nous poussait à la mettre en vente
=> qui nous poussaient

Répondant à leur question
=> je suppose qu'ils en ont plusieurs : leurs questions.

Déçu par cette déconvenue, je me précipitais vers la porte pour l’a rouvrir,
=> pourquoi déçu ? Il y a plus un malaise que de la déception, non ?
=> orthographe : pour la rouvrir

et je la devinais.
=> euh bof la manière d'amener le truc, non ?

son faciès émacier à l’excès
=> ortho : émacié

de ce spectacle affligeant de décrépitude et de décadence.
=> les termes ne sont pas adaptés. Surtout "décadence".
=> suggestion : de ce spectacle affligeant, de ce paroxysme de l'usure et de la décrépitude.

Elle chut sur le sol dans un bruit sépulcral,
=> elle chuta

quelques bout d’os accompagnés d’une magnifique projection de matières cérébrales vinrent se déposer sur la tapisserie à fleur de la chambre
=> tapisserie à fleurs

Elle disparue inexplicablement dans un amas de poussière.
=> disparut
=> qui ça, la poignée ? o_O
=> euh... ça prend une dimension fantastique tout ça ? Et tu nous y insères sans grande délicatesse tout de même...

A y regarder de plus près on eût dit que des champignon s’étaient formés,
=> accent sur le A
=> on eut dit
=> des champignons

3 mètre plus bas
=> préfère les lettres surtout si tu écris l'unité en entier : trois
=> et n'oublie pas le "s" : trois mètres

et rappelez moi lorsque vous serez disponible
=> rappelez-moi (trait d'union)

mais qu’en étais le sens ?
=> était

Peu à peu tout les éléments du puzzle se mirent en place :
=> tous les éléments

Appréciation linguistique :

C'est fou : tu écris super bien, je me suis même dit au début "tiens, il exagère un peu sur sa nullité en français" puis, d'un seul coup d'un seul, tu nous lâches une bourde sûrement trois fois plus grosse que toi.
Avec très certainement en tête de liste :
Le grand terrain couvert de gazon n’avait pas était entretenu.
C'en serait presque triste Laughing.

Non franchement, je me demande pas si ce sont pas plus des étourderies que de réelles lacunes. Vu la qualité du reste du récit, on viendrait à douter de ta sincérité.

Bref, pour reprendre une appréciation correcte, il y a tout de même deux ou trois choses à noter (dommage cependant que cet extrait soit si long : je suis sûr que je laisse passer des éléments qui devraient pourtant être soulignés) :
=> ton personnage s'exprime relativement TROP bien. Dans le sens où l'on se demande si l'individu moyen parviendrait à sortir la réplique de l'église sans l'avoir un minimum préparé à l'avance.
Attention, je ne dis pas qu'il ne faut pas bien s'exprimer, mais plutôt, qu'il faut toujours arranger le dialogue en liaison avec le protagoniste. Un bourgeois qui parle paysan, ou réciproquement, ça ne correspond pas. C'est la même chose ici.
=> Tu as quelques morceaux "tueurs" qui coupent net l'envolée de ta narration. Du genre :
Je reculai, je voulais prendre le temps de voir une dernière fois le visage de ma grand-mère, de me remémorer ses traits, de prendre la mesure de sa détresse avant de…
De lui exploser la face à coup de tisonnier ! Que c’était bon !
Outre le fait que sur le coup, je me suis dit : "il a fumé quoi Domingo ?", je crois que finalement je n'ai pas apprécié ce petit passage qui se veut humoristique. C'est un peu trop premier degré peut-être, ce n'est pas très fin... ça tranche un peu avec le reste de la narration. Non, il n'y a même pas vraiment l'effet de surprise : ça fait simplement mauvais gag.
Attention donc à ne pas manquer ton coup lorsque tu veux décoincer tout à coup l'expression Wink.

Pour conclure sur cette appréciation, c'est un ensemble très correct et très apprécié. Une langue maîtrisée, malgré les bourdes surprises au plein milieu, qui habille convenablement le scénario.

Appréciation du récit :


Effectivement, avec nico4g vous faites la paire. Laughing
Lorsque je te lis, j'ai presque l'impression de lire l'un de ses textes : c'est étonnant à quel point vos textes présentent des similitudes aussi marquées.

Comme je te l'ai mentionné dans le relevé, le début est plaisant mais parfois un peu redondant : tu appuies très nettement sur le fait que cette grand-mère, il ne la supporte pas, et que cette maison lui rappelle grandement ce qu'il voudrait à tout prix oublier. Ce que je te reprocherai donc parfois, c'est de parler d'une chose, de partir sur une autre, puis de revenir plus tard sur la chose précédente. Le tout donne une impression de "tourner en rond" et l'on a envie de te dire "allez, bouge un peu maintenant".
Cette impression serait sûrement atténuée si tu te concentrais sur chaque idée à la fois. Tu commences par dire que la grand-mère est insupportable : tu annonces directement son petit surnom amical (= Cruella) histoire de donner le ton, puis tu définis toutes les raisons qui poussent le narrateur à ne pas la blairer. Il te suffit ensuite, au fil du texte, de ne plus faire que des références à ce paragraphe (le lecteur fera la jonction de lui-même) sans nécessairement ré-expliquer qu'il ne l'aime pas.
Même chose pour la maison qui pue le "vieux". Et ainsi de suite.

Le second élément qui m'a choqué dans ce récit, c'est la sérénité du narrateur face à sa grand-mère revenante. Même dans un rêve (et je dirais même plus surtout dans un cauchemar) l'angoisse prend aux tripes et le cerveau traduit dans les songes les angoisses, les troubles etc. de l'inconscient. Alors comment expliquer ces coups de tisonner et son naturel face à une revenante ?
J'avoue que ça m'a turlupiné sacrément jusqu'au réveil, puis que ça m'a troublé jusqu'à la fin du texte. On se dit : "mince, il a raté quelque chose Domingo ici...".

Enfin, cerise sur le gâteau, j'ai la très nette impression que la réflexion finale de cet extrait (=> les vieux à exterminer) n'a rien à voir avec la choucroute et que tu sors l'idée de ton chapeau ; et quel chapeau !
Le tout avec des arguments pour la plupart bidons (m'enfin, ça, j'espère pour toi que c'est voulu). Parce que bien au contraire, les vieux, mêmes si apparemment inutiles, constituent à eux-seuls un développement économique salvateur pour les pays industrialisés !

Bref, ceci n'est que mon point de vue et je t'invite, très certainement, à venir défendre ta propre position.


En conclusion :

Je dois avouer que ce fut très agréable à lire, malgré la longueur contraire aux règles (pensez aux yeux des correcteurs qui chassent la moindre petite faute !).
Des maladresses qui se concentrent exclusivement sur des fautes toutes bêtes, mais une expression franchement de qualité !

Le scénario me laisse plus perplexe, surtout au niveau de la grand-mère et de sa décision soudaine.
A voir lasuite donc pour mieux creuser...
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Message  domingo Dim 9 Mai 2010 - 19:36

EDIT: Voilà j'ai divisé le texte!^^

Merci pour cette correction très complète! Pour le confort des correcteurs je diviserais en plusieurs posts à l'avenir.
La question que je me pose c'est : Avez-vu vous lu l'introduction du texte ? Parce que dans l'intro je donne le contexte & je fais le point sur la personnalité de Lucius.

Résumé: Considérez que Lucius Fraust (le tueur) se trouve en prison devant un médecin psychiatre assermenté et qu'il fait le récit des évènements fondateurs de sa dérive.
Les traits de personnalité du perso sont:
- L'absence d'empathie
- Sa prédestination pour le mensonge et la mise en scène de simulacre d'émotions
- Un sentiment de supériorité
- Le Narcissisme
- Le déni du droit d'autrui & sa tendance à se "nourrir" des autres
- Son rejet des conventions sociales

Ce mec est de longue dans la représentation. ce qu'il raconte là c'est SA vision des choses. Tout ce qu'il dit n'est pas vrai comme par exemple la réplique à la tante dans l'église. Comme ce début est un long monologue j'ai voulu donner cet effet de redondance: Lucius aime parler de lui (Narcissique), il déforme volontairement ou pas la réalité pour se donner un côté tragique ou bienveillant (prédestination au mensonge & à la mise en scène). Concernant la scène de cauchemar il est normal qu'il ai peu de réaction, les sociopathes ne peuvent raisonner dans l'abstrait du coup il ne peuvent pas "s'imaginer des choses", ils ne peuvent pas avoir peur (pour leur propre personne ou pour celle des autres), par contre les sociopathes ont souvent un délire paranoïaque du coup ils croient que tout le monde & est contre eux etc... (D'où les digressions). Pour les justifications de ses actes elles sont volontairement ridicules. Lucius se prend pour un visionnaire, il pense faire parti de l'élite, il pense qu'il a toujours raison cependant ce n'est pas la réalité: ce mec est un malade doublé d'un con. Donc forcément ses raisons sont minables.
Voilà pour la partie analyse psychologique ( je me suis renseigné sur le net avant, s tu veux en savoir plus c'est par là :
http://www.recherche-clinique-psy.com/spip.php?article119
http://fr.wikipedia.org/wiki/Personnalit%C3%A9_antisociale
http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychopathie
http://silver-wolves.com/articles/sociopathie-compassion.htm )
le profil de Lucius n'existe pas car il regroupe plusieurs tendances de différents niveaux qui sont propres à des profils différents de sociopathes. je voulais grossir le trait en fait.

Sinon:
=> ne serait-ce pas plutôt "comment" à la place du "comme" ?
Je vais mettre combien je pense, c'est une erreur.

=> ça veut dire quoi au juste ?
Ca veut dire tendance, à la mode, branché, cool...

=> il parle vachement bien ton personnage pour quelque chose d'improvisé. Crédibilité ?
Ca c'est un exemple parfait de travestissement de vérité! la clairement, Lucius a pensé c'est à posteriori & il ressot cette réplique devant le médecin pour impressionner, montrer qu'il n'est pas n'importe qui!

=> je ne suis pas sûr d'avoir saisi l'image. Tu peux expliquer ?
En fait Lucius Fraust à une fascination pour les loups, selon lui il est comme eux. Les loups sont des prédateurs intelligents non pas par la manière dont ils chassent mais pour CEUX qu'ils chassent: des animaux vieux, blessés, faibles etc... Et à la façon des loups il choisit ses proies pour leur asséner des vérités ou des vannes (jamais anodine selon lui).

=> une merde de chat, quand tu la balayes, elle a tendance à s'étaler encore plus et non à partir en lambeaux Laughing
Quand elle est sèche et qu'elle est restée plusieurs jours au soleil elle part en lambeaux^^

=> incompréhension : comment peut-il savoir que la femme est plus jeune que son mari, alors que le couple n'est pas encore sorti ? La disposition est illogique.
je vais changer cela en effet!

=> euh bof la manière d'amener le truc, non ?
Oui, j'ai eu du mal pour cette scène. je ne savais pas trop comment expliquer l'image que j'avais dans ma tête: Le mec ferme la fenêtre se retourne et distingue une forme sous les draps.

=> euh... ça prend une dimension fantastique tout ça ? Et tu nous y insères sans grande délicatesse tout de même...
Sur le coup je n'ai pas fait gaffe ( vu qu'il y a clairement quelque chose de bizarre, mais maintenant que tu le dis...

C'est fou : tu écris super bien, je me suis même dit au début "tiens, il exagère un peu sur sa nullité en français" puis, d'un seul coup d'un seul, tu nous lâches une bourde sûrement trois fois plus grosse que toi.
Un partie du texte a déjà était corrigée c'est pour ça. Mais sinon je fais énormément de fautes avant de poster le texte je l'ai relu au moins 4 fois et tu avoueras que par être foutu de voir des fautes au bout de la quatrième relecture...

=> Tu as quelques morceaux "tueurs" qui coupent net l'envolée de ta narration. Du genre :
Que dois-je faire alors? les virer? C'est pourtant un élément important de la personnalité de Lucius ; la déconnexion avec la réalité...

Cette impression serait sûrement atténuée si tu te concentrais sur chaque idée à la fois. Tu commences par dire que la grand-mère est insupportable : tu annonces directement son petit surnom amical (= Cruella) histoire de donner le ton, puis tu définis toutes les raisons qui poussent le narrateur à ne pas la blairer. Il te suffit ensuite, au fil du texte, de ne plus faire que des références à ce paragraphe (le lecteur fera la jonction de lui-même) sans nécessairement ré-expliquer qu'il ne l'aime pas.
Si cela gêne la lecture il faut que je rectifie le tir en effet! Mais omment garder l'effet de monologue? Je veux vraiment qu'on est l'impression que le tupe nous parle et pas que ce soit un texte parfaitement cohérent & bien construit ( c'est un trait chez les sociopathes: des récits décousus et redondant)

Le second élément qui m'a choqué dans ce récit, c'est la sérénité du narrateur face à sa grand-mère revenante. Même dans un rêve (et je dirais même plus surtout dans un cauchemar) l'angoisse prend aux tripes et le cerveau traduit dans les songes les angoisses, les troubles etc. de l'inconscient. Alors comment expliquer ces coups de tisonner et son naturel face à une revenante ?
J'avoue que ça m'a turlupiné sacrément jusqu'au réveil, puis que ça m'a troublé jusqu'à la fin du texte. On se dit : "mince, il a raté quelque chose Domingo ici...".
Ca je l'ai expliqué plus haut, le mec est un sociopathe il manque d'empathie et il n'a jamais peur pour sa prorpe sécurité. Il peut simuler des sentiments mais pas les ressentir.

Enfin, cerise sur le gâteau, j'ai la très nette impression que la réflexion finale de cet extrait (=> les vieux à exterminer) n'a rien à voir avec la choucroute et que tu sors l'idée de ton chapeau ; et quel chapeau !
Le tout avec des arguments pour la plupart bidons (m'enfin, ça, j'espère pour toi que c'est voulu). Parce que bien au contraire, les vieux, mêmes si apparemment inutiles, constituent à eux-seuls un développement économique salvateur pour les pays industrialisés !
Ca me dérange que tu dises cela parce que pour le coup je me dis que j'ai raté le début de ma nouvelle!^^ Les raisons bidons c'est logique, il s'agit d'une tentative d'explication de la part de Lucius mais c'est totalement délirant et infondé donc...
De plus, je serais incapable de faire un début de preuve de l'inutilité des personnages âgées. D'une part parce que ce n'est pas mon opinion et d'autre part parce que Lucius ne l'a pas fait de son côté. Il voulait tuer des vieux et il l'a fait!

Pour la suite, je suis en train de la rédiger. En fait la deuxième partie va être le point de vue médical. Le psy qui est en train de l'écouter essaie de déterminer si Lucius est récupérable ou pas, si sa place est en prison ou dans un hôpital psychiatrique.

Merci pour ta lecture, tes commentaires et tes corrections.
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Message  Pacô Dim 9 Mai 2010 - 21:36

Vu l'heure tardive, je ferais ma réponse détaillée à partir de mercredi après-midi.
Laissons les questions et les réponses de mon côté au chaud pour l'instant.

Juste pour dire néanmoins que le début n'est pas forcément raté. Avec les arguments que tu avances, et que j'ai surement mal pris en compte, l'effet décousu deviendrait alors sûrement un atout ; un atout à éventuellement mieux prononcé (oui je te donne un conseil totalement contraire maintenant).

Et appuie son caractère de sociopathie dans l'introduction. Mieux que le dire, prouve-le dès le départ.

Pour le reste, je m'expliquerai plus tard (fais-le moi penser si j'oublie !).
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