Commentaires pour "La couchette n°32"
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Commentaires pour "La couchette n°32"
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Merci par avance.
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Dernière édition par Nérouje le Ven 16 Juil 2010 - 12:38, édité 1 fois
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Très bonne nouvelle.
je pense avoir vu deux ou trois fautes :
Pour l'heure, vu que ce sont des montre à Aiguilles, il faudrait mettre les nombres en toute lettres.
Rolex et non Rollex ( à moins que tu est fait exprès de mettre ça par rapport à l'histoire)
Une envie pressante et non pressente.
Ça me fait penser à une nouvelle de SF que j'avais lu ( de Phillipe K. Dick je crois) où c'est un mec qui est envoyé dans le passé pour se tuer lui-même mais il ne le sait pas).
je pense avoir vu deux ou trois fautes :
Pour l'heure, vu que ce sont des montre à Aiguilles, il faudrait mettre les nombres en toute lettres.
Rolex et non Rollex ( à moins que tu est fait exprès de mettre ça par rapport à l'histoire)
Une envie pressante et non pressente.
Ça me fait penser à une nouvelle de SF que j'avais lu ( de Phillipe K. Dick je crois) où c'est un mec qui est envoyé dans le passé pour se tuer lui-même mais il ne le sait pas).
domingo- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
domingo a écrit:Très bonne nouvelle.
je pense avoir vu deux ou trois fautes :
Pour l'heure, vu que ce sont des montre à Aiguilles, il faudrait mettre les nombres en toute lettres.
Rolex et non Rollex ( à moins que tu est fait exprès de mettre ça par rapport à l'histoire)
Une envie pressante et non pressente.
Ça me fait penser à une nouvelle de SF que j'avais lu ( de Phillipe K. Dick je crois) où c'est un mec qui est envoyé dans le passé pour se tuer lui-même mais il ne le sait pas).
Merci.
J'ai corrigé ce que tu as soulevé.
Cette nouvelle de Dick, n'a-t-elle pas donné un film (excellent) avec Schwartzi ?
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Non, c'est pas à l'aube du 6ème jours ou running man. Je ne suis même pas sûr que ce soit de DickCette nouvelle de Dick, n'a-t-elle pas donné un film (excellent) avec Schwartzi ?
Après relecture, je pense qu'il y a deux ou trois truc que tu pourrais expliciter : le pourquoi de cette rencontre vertigineuse. Bon, après le truc c'est que le fait de ne pas savoir pourquoi donne du charme à la nouvelle mais pourquoi pas mettre des effets de redondances ?
Genre des impressions de déjà vu...
domingo- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Bin non... c'est du Nérouje, après tout.domingo a écrit:Après relecture, je pense qu'il y a deux ou trois truc que tu pourrais expliciter : le pourquoi de cette rencontre vertigineuse. Bon, après le truc c'est que le fait de ne pas savoir pourquoi donne du charme à la nouvelle mais pourquoi pas mettre des effets de redondances ?
Genre des impressions de déjà vu...
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Bin justement, c'est pas assez développé. Tu veux tellement nous "surprendre" avec la chute qu'au final elle n'est pas crédible.
Le suicide du type est trop rapide, on ne comprend pas pourquoi il fait ça.
C'est beaucoup trop rapide comme enchainement, on ne rentre pas dans l'histoire.
Le début va à peu près...
Mais la fin franchement ça fait :
Un naze me pique ma place
Oh, c'est moi en fait je suis remonté dans le passé
Je vais me suicider.
C'est trop rapide.
Le suicide du type est trop rapide, on ne comprend pas pourquoi il fait ça.
C'est beaucoup trop rapide comme enchainement, on ne rentre pas dans l'histoire.
Le début va à peu près...
Mais la fin franchement ça fait :
Un naze me pique ma place
Oh, c'est moi en fait je suis remonté dans le passé
Je vais me suicider.
C'est trop rapide.
Lou- Shérif(ette)
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Peut-être.Lou a écrit:Bin justement, c'est pas assez développé. Tu veux tellement nous "surprendre" avec la chute qu'au final elle n'est pas crédible.
Le suicide du type est trop rapide, on ne comprend pas pourquoi il fait ça.
C'est beaucoup trop rapide comme enchainement, on ne rentre pas dans l'histoire.
Le début va à peu près...
Mais la fin franchement ça fait :
Un naze me pique ma place
Oh, c'est moi en fait je suis remonté dans le passé
Je vais me suicider.
C'est trop rapide.
"On ne comprends pas pourquoi il fait ça" =>
Par deux fois, je m’étais rencontré et méprisé, voire détesté. C’était plus que ce qu’une âme sensée pouvait en supporter.
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
... Euh, c'est pas une explication, c'est pas justifié. Les gens se détestent eux même régulièrement, et ils ne se suicident pas pour autant. Il vient juste de découvrir qu'il se détestait lui-même en se voyant deux fois. Alors que le suicide, c'est un mal-être plus profond.
Il s'interroge pas plus que ça sur le fait qu'il se rencontre dans le passé ? C'est "pouf" magique ?
Le caractère du personnage tel qu'il est décris n'en fait pas un suicidaire.
Il s'interroge pas plus que ça sur le fait qu'il se rencontre dans le passé ? C'est "pouf" magique ?
Le caractère du personnage tel qu'il est décris n'en fait pas un suicidaire.
Lou- Shérif(ette)
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Ou un acte impulsif.Lou a écrit:... Euh, c'est pas une explication, c'est pas justifié. Les gens se détestent eux même régulièrement, et ils ne se suicident pas pour autant. Il vient juste de découvrir qu'il se détestait lui-même en se voyant deux fois. Alors que le suicide, c'est un mal-être plus profond.
Oui, souvent les gens se détestent mais c'est exceptionnel qu'ils se voient tel qu'ils sont réellement. Quand tu t'aimes profondément, c'est dur de "découvrir" que tu n'es qu'un khon et de le sentir au plus profond de ton âme.
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
C'est pas en disant : "il le ressentit du plus profond de son âme" que ça fait crédible. En plus, en quoi c'est un con ? Enfin, il est tard, il trouve sa place occupée...
Réaction normale je trouve.
Je trouve qu'au niveau psychologie du personnage, c'est surfait.
Réaction normale je trouve.
Je trouve qu'au niveau psychologie du personnage, c'est surfait.
Lou- Shérif(ette)
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
=> aïe... au début, très bien l'image, mais la fin... tu es allongé sur des coups de bélier ?À moins que les épaisses murailles de mon sommeil n’eussent cédé sous les coups du bélier sur lequel j’étais allongé ?
=> "bousculer"... y'a éventuellement mieux, non ?quand l’éclat de ma veilleuse et un bruit de papier froissé bousculèrent mon esprit embrumé :
=> ouïlle... nous entraîner sur une superbe phrase métaphorique et nous lâcher sur un "97 balais" limite on aurait tendance à ajouter "la vieille carne"... bah ça casse tout o_ODepuis trente cinq ans, le Paris-Briançon me trimballait deux fois l’an pour aller rendre visite à maman qui, telle la figure de proue de quelque antique navire, narguait le flux du temps… 97 balais à ce jour !
=> accord : je me batsvoilà une semaine que je me bat pour te garder la place 32 du septième wagon…
=> en compagnie de non ?et je maudis ces quelques demis avalés à la hâte au Café de la gare en compagnie Frédo
=> crépiter, c'est pour le feu... rapport avec ici ?Celle-ci crépita durant une bonne minute.
=> la phrase est trop longue pour une action rapide. S'il retire vivement, il faudrait essayer de voir si tu ne peux pas faire que le phrase montre de la rapidité. Et une première chose à faire, ce serait virer l'imparfait et coller un passé simple "que je retirai"Une sensation désagréable remonta le long de mon bras que je retirais vivement.
=> accord : je dus
Sous le choc je du m’asseoir
=> je la trouve maladroite cette phrase. "sous le choc", c'est pas très aisé à lire, pas très joli non plus... ça a tendance à donner un côté négatif (du point de vue du style) à la phrase.
=> pas de "t" à abruti— Espèce d’abrutit, que faites-vous dans ma couchette !
=> et le point d'interrogation à une question, c'est en option ?
Appréciation linguistique :
Le principal problème de cette narration, c'est que tu es indécis quant au style à adopter.
Au début nous avons cela :
Depuis trente cinq ans, le Paris-Briançon me trimballait deux fois l’an pour aller rendre visite à maman
Puis de l'autre :
qui, telle la figure de proue de quelque antique navire, narguait le flux du temps…
Ou encore plus marqué :
Ce galop régulier, conjugué au bercement soporifique du wagon, ne tarderait pas à me renvoyer d’où j’avais été tiré. Je me tournais donc à la recherche d’une position confortable quand l’éclat de ma veilleuse et un bruit de papier froissé bousculèrent mon esprit embrumé : L’équipe en guise d’oreiller, je m’étais endormi en pleine lecture.
Et ensuite :
Nom de Dieu, alors que les cinq autres couchettes étaient libres !
Je sentis la colère monter en moi. [...] Les mains tremblantes je me jetais sur lui et le secouais comme un poirier.
On dirait presque un personnage schizophrène parce qu'il ne s'exprime pas de la même façon du début à la fin du texte.
Pire encore, tu n'emploies pas le même procédé. Au début, tu le fais rester dans l'expectative, dans une narration soignée, comme avec un recul :
Puis à d'autres moments, tu nous fais part brutalement de ces pensées toutes cuites, sans modération :Le train semblait maintenant enfiler une longue ligne droite car le rythme occasionné par les traverses accéléra.
C'est assez déstabilisant vois-tu et par le même coup, le lecteur a du mal à s'identifier au personnage et à le cerner.‘Tain, c’est qu’il la prenait de haut, ce p’tit con.
Sinon niveau vocabulaire, il n'y a pas grand chose à dire, si ce n'est qu'il suit le défaut mentionné au-dessus : soutenu par endroit et plutôt familier à d'autres. Et ça s'emboîte mal =/.
Une agréable lecture d'autre part. Dans le sens où la fluidité arrange la compréhension et où on accroche que très peu (voire pas du tout) sur certaines sonorités. Il faut donc, en somme, reprendre cet aspect double personnalité qui, je pense, n'est pas voulu puisque totalement inutile à l'objet de la nouvelle.
Quoique...
Appréciation du récit :
Alors je suis complètement de l'avis de Justine.
Je ne suis pas du tout pour cette chute que j'ai trouvée complètement ratée (sans mâcher mes mots).
L'idée en elle-même n'est pas des plus déplaisantes, bien au contraire, mais la manière de la scénariser... tu es passé à côté selon moi.
Pourquoi ne pas avoir donné quelques indices plus tôt ? Pourquoi le fait qu'il aille pisser ne rentre pas du tout en ligne de compte ? Enfin... à quoi sert tout le début de la nouvelle ?
C'est beaucoup trop vite expédier et très sincèrement, ce texte perd en saveur.
C'est dommage, le personnage (malgré le défaut mentionné dans l'analyse linguistique) commençait à être familier et avec sa personnalité (quoique pas assez approfondie...) aurait pu nous embarquer dans une petite aventure drole. Ou dans un quiproquo scénarisé plutôt bien vu.
Mais là, non, pour ma part ça tombe franchement à plat. Pour qu'on est le déclic du "Bien vu", il faut avoir des indices avant, lorsqu'on lit la nouvelle pour qu'on puisse se dire : "ah l'auteur nous a bien eus !".
Mais là... on est un peu impuissant, y'a rien qui indique cette fin, et ça tombe comme un cheveu sur la soupe et ma réaction a plutôt été : "ah... bah d'accord..." mais sans réelle conviction.
Tu vois le genre ?
Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Salut Pacô !
Tout d'abord, merci pour tes commentaires toujours aussi utiles et détaillés.
En fait, vous aimeriez que j'insiste sur la personnalité du personnage pour préparer le lecteur à son suicide. Son instabilité, son caractère colérique et égocentrique. Est-ce ça ? Merci de confirmer.
Je vais donc y rebosser. Surtout le côté psycho du personnage. je ne pense pas retoucher la chute, néanmoins.
Tout d'abord, merci pour tes commentaires toujours aussi utiles et détaillés.
Oui, je pense.Tu vois le genre ?
En fait, vous aimeriez que j'insiste sur la personnalité du personnage pour préparer le lecteur à son suicide. Son instabilité, son caractère colérique et égocentrique. Est-ce ça ? Merci de confirmer.
Dans ma phrase, lequel se rapporte à bélier, et non aux coups.=> aïe... au début, très bien l'image, mais la fin... tu es allongé sur des coups de bélier ?À moins que les épaisses murailles de mon sommeil n’eussent cédé sous les coups du bélier sur lequel j’étais allongé ?
Dans les deux cas, le bruit produit est un crépitement.=> crépiter, c'est pour le feu... rapport avec ici ?Celle-ci crépita durant une bonne minute.
Tout à fait d'accord. Cette phrase me chagrinait depuis que je l'ai pondue.=> la phrase est trop longue pour une action rapide.Une sensation désagréable remonta le long de mon bras que je retirais vivement.
Si, c'est voulu. Mais je me suis un peu mélangé le pinceaux. Le personnage est plutôt vulgaire, le narrateur, non.Il faut donc, en somme, reprendre cet aspect double personnalité qui, je pense, n'est pas voulu puisque totalement inutile à l'objet de la nouvelle.
Je vais donc y rebosser. Surtout le côté psycho du personnage. je ne pense pas retoucher la chute, néanmoins.
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Pas tout à fait, quoique ce serait bien aussi.Nérouje a écrit:Oui, je pense.Tu vois le genre ?
En fait, vous aimeriez que j'insiste sur la personnalité du personnage pour préparer le lecteur à son suicide. Son instabilité, son caractère colérique et égocentrique. Est-ce ça ? Merci de confirmer.
Je voudrais surtout que prépares davantage cette chute. Une nouvelle à réelle chute, une chute qui nous fait tomber de notre 5ème, c'est une chute qui se découvre à la deuxième lecture.
Pour prendre une nouvelle au hasard, celle de Claude Bourceyx (Lucien), à la fin on tombe de haut, on se dit "oh le couillon il nous a bien eus" et à la seconde lecture, on remarque tous les petits détails de la narration qui aurait très bien pu nous aiguillonner vers cette chute mais que l'on n'a pas saisi au premier instant.
Disons que l'on se sent finement berné !
Alors que ici, dans cette nouvelle, pas du tout. Même à la seconde lecture on se dit : "de toute manière, j'aurais bien été incapable de saisir quelque chose" et l'on a l'impression que c'est un peu absurde, dans le fond, puisque finalement l'auteur ne se joue pas de son lecteur. Il n'y a rien de fourbe dans cette chute : c'est juste un enchaînement d'action qui fait un angle droit avec le cours du récit.
Comment ça il s'est endormi sur un bélier ?Nérouje a écrit:
Dans ma phrase, lequel se rapporte à bélier, et non aux coups.
Sur une photo de bélier ? L'image serait peut-être plus compréhensible si tu avais détaillé alors...
Non, le crépitement ne se produit qu'avec le feu. Je te sors la définition :Nérouje a écrit:
Dans les deux cas, le bruit produit est un crépitement.
Bruit de ce qui crépite, de ce qui pétille en brûlant.
Je vois une solution alors : marquer la différence entre le narrateur, externe, et le protagoniste principal, interne.Nérouje a écrit:
Si, c'est voulu. Mais je me suis un peu mélangé le pinceaux. Le personnage est plutôt vulgaire, le narrateur, non.
En gros, les deux ne sont pas les mêmes. Mais là, on a l'impression que narrateur et protagoniste forment une seule et même conscience et ces deux manières de s'exprimer, en si peu de lignes, c'est troublant.
Il ne faut pas nécessairement transformer la chute.Nérouje a écrit:
Je vais donc y rebosser. Surtout le côté psycho du personnage. je ne pense pas retoucher la chute, néanmoins.
Il faut faire en sorte que le début du texte amorce cette chute, mais dans le dos du lecteur.
Tiens je te fais lire en spoiler cette fameuse nouvelle mentionnée au-dessus. (elle appartient au domaine public et est étudiée au collège, tout va bien ^_^) :
- Spoiler:
Lucien était douillettement recroquevillé sur lui-même. C’était là un position qu’il lui plaisait de prendre. Il ne s’était jamais senti aussi heureux de vivre, aussi détendu. Tout son corps était au repos et lui semblait léger. Léger comme une plume, comme un soupir. Comme une inexistence. C’était comme s’il flottait dans l’air ou peut-être dans l’eau. Il n’avait absorbé aucune drogue, usé d’aucun artifice pour accéder cette plénitude des sens. Lucien était bien dans sa peau. Il était heureux de vivre. Sans doute était-ce un bonheur un peu égoïste.
Une nuit, le malheureux fut réveillé par des douleurs épouvantables.
Il se sentit comme serré dans un étau, écrasé par le poids de quelque fatalité. Quel était donc ce mal qui lui fondait dessus! Et pourquoi sur lui plutôt que sur un autre ? Quelle punition lui était là infligée ? C’était comme si on l’écartelait, comme si on brisait ses muscles à coups de bâton. “Je vais mourir”, se dit-il.
La douleur était telle qu’il ferma les yeux et s’y abandonna. Il était incapable de résister à ce flot qui le submergeait, à ce courant qui l’entraînait loin de ses rivages familiers. Il n’avait plus la force de bouger. C’était comme si un carcan l’emprisonnait de la tête aux pieds. Il se sentait attiré vers un inconnu qui l’effrayait déjà. Il lui sembla entendre une musique abyssale. Sa résistance faiblissait.
Le néant l’attirait vers lui.
Un étrange sentiment de solitude l’envahit alors. Il était seul dans son épreuve, terriblement seul. Personne ne pouvait l’aider. C’était en solitaire qu’il lui fallait franchir le passage. Il ne pouvait en être autrement.
Ses tempes battaient, sa tête était traversée d’ondes douloureuses. Ses épaules s’enfonçaient dans son corps. “ C’est la fin”, se dit-il encore. Il lui était impossible de faire un geste.
Un moment, la douleur fut si forte qu’il crut perdre la raison et soudain ce fut comme un déchirement en lui. Un éclair l’aveugla. Non, pas un éclair, une intense et durable lumière plus exactement. Un feu embrasa ses poumons. Il poussa un cri strident. Tout en l’attrapant par les pieds, la sage-femme dit : “ C’est un garçon.”
Lucien était né.Claude
BOURCEYX, Les Petits Outrages, éd. Le Castor astral, 1984
Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Oui, tout à fait ça.Même à la seconde lecture on se dit : "de toute manière, j'aurais bien été incapable de saisir quelque chose" et l'on a l'impression que c'est un peu absurde, dans le fond, puisque finalement l'auteur ne se joue pas de son lecteur. Il n'y a rien de fourbe dans cette chute : c'est juste un enchaînement d'action qui fait un angle droit avec le cours du récit.
Rouler le lecteur dans la farine n'était pas mon but.
Mais ça peut peut-être se faire. Je vais y réfléchir.
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Avis aux amateurs : une nouvelle version est postée !
Merci pour votre avis.
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Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Quelques remarques :
=> sur sa montre quoi ?
Pour ma part, l'instant du premier suicide n'est pas assez développé, et fait même assez expédié. A tel point qu'on se doute que c'est pas normal et que tu nous caches quelque chose. Relis toi-même :
Et là tu renforces l'idée qu'il n'a pris qu'une seule et unique fois le train. Mais cet épisode est arrivé une fois au cours de ses multiples voyages annuels, je présume ?
Non, il faudrait vraiment développer, en faisant partir le lecteur sur une autre piste. Le but, c'est de pas lui cacher mais plutôt de le duper. Genre il se souvient de cette vieille histoire, tu le fais trembler un peu et puis tu pars sur une histoire de fantôme. Comme s'il avait peur qu'un jour le fantôme du vieux papy revienne le hanter (ce qui collerait avec son caractère de trouillard).
Et à la fin on se rendrait compte que le fantôme, ce n'est autre que lui-même.
(et la morale sous-entendue : c'est nous-même qui nous effraie le plus).
Non ?
=> toujours la même désagréable lecture : là on a l'impression qu'il est allongé sur un vrai bélier. Ne serait-il aps plus judicieusement de parler de "l'illustration du bélier sur laquelle j'étais allongé" ?À moins que les épaisses murailles de mon sommeil n’eussent cédé sous les coups du bélier sur lequel j’étais allongé ?
=> enfin, si tu suis ma remarque plus haut, il faudra aussi remédier à cette phrase là, qui risque de faire redondance d'idée...L’équipe en guise d’oreiller, je m’étais endormi en pleine lecture.
=> comment ça derrière ?Derrière le petit cadran à mon poignet
=> sur sa montre quoi ?
=> y'a pas un "et cinquante-trois minutes" ?vingt-deux heures cinquante-trois minutes
=> démenti (accord)ce moyen de transport n’avait jamais démentit ses atouts :
=> ... par an. Sinon, on a l'impression qu'il dit que, finalement, ça ne fait qu'une fois qu'il l'a pris tout court.Enfin… pour être exact, une fois seulement.
=> assouvir sa gêne ? Au contraire, il l'annule en pissant, non ?et me levais pour assouvir ma gêne
=> c'est ce qui marque le changement temporel, c'est ça ?Une implosion suivie de bourdonnements intenses accompagnèrent ma démarche
=> fixaitIl haletait et me fixais d’un drôle d’œil :
=> prend— Qu’est-ce qu’il vous prends de réveiller les gens ainsi ?!
=> pas de "?!". Il fait choisir soit l'un soit l'autre. Tu savais que c'était un motif d'envoi à la poubelle pour un éditeur rigoureux (et expéditif) ?— Qu’est-ce qu’il vous prends de réveiller les gens ainsi ?!
=> pas mal le changement de temps. Là on devrait comprendre, théoriquement...
Il lissait la couverture bleue unie du plat de la main,
=> accord: t'as— Bin alors, pépé, t’a perdu tes couches ?
=> accord (passé simple) : courusJe perdis tout contrôle et couru dans la coursive.
Pour ma part, l'instant du premier suicide n'est pas assez développé, et fait même assez expédié. A tel point qu'on se doute que c'est pas normal et que tu nous caches quelque chose. Relis toi-même :
Surtout que le début de la phrase et la fin n'ont rien à voir.À l’époque, peu de temps après le décès de mon père, je sacrifiais à la demande de maman et prenais le train dans l’espoir alléger sa peine quand une personne d’âge mûr, les traits tordus par la démence m’avait agressé en pleine nuit avant de prendre la fuite.
Et là tu renforces l'idée qu'il n'a pris qu'une seule et unique fois le train. Mais cet épisode est arrivé une fois au cours de ses multiples voyages annuels, je présume ?
Non, il faudrait vraiment développer, en faisant partir le lecteur sur une autre piste. Le but, c'est de pas lui cacher mais plutôt de le duper. Genre il se souvient de cette vieille histoire, tu le fais trembler un peu et puis tu pars sur une histoire de fantôme. Comme s'il avait peur qu'un jour le fantôme du vieux papy revienne le hanter (ce qui collerait avec son caractère de trouillard).
Et à la fin on se rendrait compte que le fantôme, ce n'est autre que lui-même.
(et la morale sous-entendue : c'est nous-même qui nous effraie le plus).
Non ?
Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Salut Pacô et merci pour ta relecture !
Non, vraiment, excellente idée que je vais mettre en pratique de ce pas.
Merci !
Je ne comprends pas ce que tu veux dire par cette "illustration." L'image que j'essaye d'utiliser - mais ça n'a pas l'air de faire - est la suivante : je compare la couchette sur laquelle il est allongé à un bélier de guerre qui a pulvérisé les murailles de son sommeil. Était-ce ce que tu avais compris ? Vu ta remarque suivante, je ne pense pas.=> toujours la même désagréable lecture : là on a l'impression qu'il est allongé sur un vrai bélier. Ne serait-il aps plus judicieusement de parler de "l'illustration du bélier sur laquelle j'étais allongé" ?À moins que les épaisses murailles de mon sommeil n’eussent cédé sous les coups du bélier sur lequel j’étais allongé ?
Yep, c'est une ruse pour éviter une répétition.=> comment ça derrière ?Derrière le petit cadran à mon poignet
=> sur sa montre quoi ?
Hum, je vois que tu n'a pas compris. Cette phrase se rapporte à ce qu'il y a avant : "ce moyen de transport n’avait jamais démentit ses atouts : sûr et efficace. Enfin… pour être exact, une fois seulement." Autrement dit, une fois, seulement, ce moyen de transport s'était révélé pas sûr et pas efficace. Qu'est-ce qui fait que tu n'ai pas compris cela ?=> ... par an. Sinon, on a l'impression qu'il dit que, finalement, ça ne fait qu'une fois qu'il l'a pris tout court.Enfin… pour être exact, une fois seulement.
Bin alors... tu ne pouvais pas me le dire avant ?Pour ma part, l'instant du premier suicide n'est pas assez développé, et fait même assez expédié. A tel point qu'on se doute que c'est pas normal et que tu nous caches quelque chose. Relis toi-même :
Surtout que le début de la phrase et la fin n'ont rien à voir.À l’époque, peu de temps après le décès de mon père, je sacrifiais à la demande de maman et prenais le train dans l’espoir alléger sa peine quand une personne d’âge mûr, les traits tordus par la démence m’avait agressé en pleine nuit avant de prendre la fuite.
Et là tu renforces l'idée qu'il n'a pris qu'une seule et unique fois le train. (ce qui est faux, puisqu'il le prend 2 fois l'an depuis 35 ans) Mais cet épisode est arrivé une fois au cours de ses multiples voyages annuels, je présume ? (c'est ça)
Non, il faudrait vraiment développer, en faisant partir le lecteur sur une autre piste. Le but, c'est de pas lui cacher mais plutôt de le duper. Genre il se souvient de cette vieille histoire, tu le fais trembler un peu et puis tu pars sur une histoire de fantôme. Comme s'il avait peur qu'un jour le fantôme du vieux papy revienne le hanter (ce qui collerait avec son caractère de trouillard).
Et à la fin on se rendrait compte que le fantôme, ce n'est autre que lui-même.
(et la morale sous-entendue : c'est nous-même qui nous effraie le plus).
Non, vraiment, excellente idée que je vais mettre en pratique de ce pas.
Merci !
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Alors oui en fait, d'accord non T_T.Nérouje a écrit:
Je ne comprends pas ce que tu veux dire par cette "illustration." L'image que j'essaye d'utiliser - mais ça n'a pas l'air de faire - est la suivante : je compare la couchette sur laquelle il est allongé à un bélier de guerre qui a pulvérisé les murailles de son sommeil. Était-ce ce que tu avais compris ? Vu ta remarque suivante, je ne pense pas.
(aussi embrouillée que ça ma compréhension !)
J'avais compris que le protagoniste s'était endormi sur son magazine, à la page d'une photo de bélier. Et qu'il disait, en métaphore, que ce bélier lui avait pulvérisé son mur de sommeil...
Je crains néanmoins que cette ruse ne fasse un peu trop "lourde".Nérouje a écrit:Yep, c'est une ruse pour éviter une répétition.=> comment ça derrière ?Derrière le petit cadran à mon poignet
=> sur sa montre quoi ?
Pourquoi pas... "Les aiguilles fluorescentes (j'imagine un peu là) sur mon poignet indiquaient...etc"
Ou je ne sais pas... ?
Oh...Nérouje a écrit:
Hum, je vois que tu n'a pas compris. Cette phrase se rapporte à ce qu'il y a avant : "ce moyen de transport n’avait jamais démentit ses atouts : sûr et efficace. Enfin… pour être exact, une fois seulement." Autrement dit, une fois, seulement, ce moyen de transport s'était révélé pas sûr et pas efficace. Qu'est-ce qui fait que tu n'ai pas compris cela ?
Je pense que ce qui m'a fait mal comprendre, c'est cette phrase :
A partir de là, j'ai commencé à comprendre de travers...À l’époque, peu de temps après le décès de mon père, je sacrifiais à la demande de maman et prenais le train dans l’espoir alléger sa peine quand une personne d’âge mûr, les traits tordus par la démence m’avait agressé en pleine nuit avant de prendre la fuite.
Je relirais une troisième fois avec cette nouvelle idée
Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
M'enfin, te presses pas, je suis en train de remanier une nouvelle fois le texte. Je te ferais signe quand ça sera OK.Pacô a écrit:Nérouje a écrit:Je relirais une troisième fois avec cette nouvelle idée
Merci encore, franchement, tes com' m'aident vraiment !
(HS : Une preuve de plus pour appuyer le fait que ça ne sert strictement à rien d'écrire pour sois, on se comprend toujours et l'on ne peut se remettre en cause. Tous ces progrès, j'aurais du les faire il y a vingt ans, au lieu de s'encrouter dans des habitudes stériles. Bon, on ne vas pas refaire le passé, et puis ID n'existait pas encore... puisque tu n'étais pas né.)
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Voili voila, j'ai ajouté ton idée géniale (le coup du fantôme)
Merci encore !
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
(H.S : La nouvelle dont je parle est bien de Dick elle s'appelle the skull et date de septembre 1952)
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Je n'ai lu qu'un seul truc de cet auteur, ça s'appelait "Ubick" et ça m'a dégouté à vie de lire du Dick. C'était hermétique et complétement déchenillé
Bon, faudra que j'essaye à nouveau un de ces 4.
Aurais-tu le courage de relire mon travail pour un nouvel avis
Bon, faudra que j'essaye à nouveau un de ces 4.
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Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Voilà ! J'ai lu.
Bon alors là c'est parfait. À ma première lecture, bien quelle fut agréable, je n'avais pas senti cet effet de redondance de la situation, j'avais du l'imaginais. Or, dans cette version cette répétition y est donc c'est parfait. Grâce à l'anecdote détaillée sur la musique on comprend bien le vertige de cette personne qui tout à coup se retrouve face à face avec lui même et peut éprouver son arrogance et sa suffisance.
(H.S : Ouais, Dick c'est chiant à lire. Moi j'avais commencé par un livre à mis chemin entre le roman épistolaire et l'autobiographie : la fille aux cheveux noirs et cela m'avait donné envie d'en savoir plus sur l'univers du bonhomme ( substance mort, Ubick, etc...)
Bon alors là c'est parfait. À ma première lecture, bien quelle fut agréable, je n'avais pas senti cet effet de redondance de la situation, j'avais du l'imaginais. Or, dans cette version cette répétition y est donc c'est parfait. Grâce à l'anecdote détaillée sur la musique on comprend bien le vertige de cette personne qui tout à coup se retrouve face à face avec lui même et peut éprouver son arrogance et sa suffisance.
(H.S : Ouais, Dick c'est chiant à lire. Moi j'avais commencé par un livre à mis chemin entre le roman épistolaire et l'autobiographie : la fille aux cheveux noirs et cela m'avait donné envie d'en savoir plus sur l'univers du bonhomme ( substance mort, Ubick, etc...)
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Merci ! Enfin... c'est Pacô qu'il faut remercier, en fait. Il m'a fait comprendre quelques petits trucs très importants.domingo a écrit:Voilà ! J'ai lu.
Bon alors là c'est parfait. À ma première lecture, bien quelle fut agréable, je n'avais pas senti cet effet de redondance de la situation, j'avais du l'imaginais. Or, dans cette version cette répétition y est donc c'est parfait. Grâce à l'anecdote détaillée sur la musique on comprend bien le vertige de cette personne qui tout à coup se retrouve face à face avec lui même et peut éprouver son arrogance et sa suffisance.
Nérouje- Talent Génial
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Re: Commentaires pour "La couchette n°32"
Ben ce qui est marrant c'est que Lou et moi on était sur la même idée que Pacô mais en moins justifié et tu ne nous as pas écouté...
domingo- Talent Génial
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