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Mauvaise foi

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Message  kirlim Mer 18 Mar 2009 - 11:25

Cyrus a écrit:Retour à la maison après une journée de dur labeur. Personne pour m’accueillir, à part ma chienne qui colle sa truffe humide à la baie vitrée dans l’espoir d’y faire un trou. Je souris, ouvre la porte et pose rapidement mon sac avant de me baisser pour lui caresser la tête. Je lui raconte ma journée, elle s’en fout royalement, mais fait semblant de m’écouter, du moins jusqu’à ce que j’atteigne la cuisine. Après, son instinct reprend le dessus et elle s’assied sur le seuil de la porte en me lançant un de ses regards pleins d’espoir. Brave bête, va… Ma chienne est une experte en hypnose de brioche. Suffit qu’elle fixe une tranche pour que des miettes plus que conséquentes tombent comme par magie par terre.
M’enfin…
Ma mère a laissé un mot sur la table. « Je pars pour la chimio. Je serais de retour dans une demi-heure. Faites vos devoirs et mettez la table, les garçons. »
Je chiffonne le bout de papier et le jette dans la poubelle. Ce n’est pas la peine que je le laisse pour mon frère, il se vautrera devant la télé quoi qu’il arrive, alors à quoi bon…
Victor a en effet une façon bien à lui de gérer le cancer de ma mère ; il met un point d’honneur à faire tout le contraire de ce qu’on lui demande. Il collectionne les heures de colles, traine avec les pires de sa classe, répond aux profs…
Dans mon genre, j’imagine que je dois être invivable aussi, m’enfin… (p'têtre en trop celui-là...)
Ce truc nous est tombé dessus au début de l’été _vive les vacances !_ et depuis, tout va de travers. Bon, ce n’est pas extrêmement grave non plus ; juste un cancer des seins (le 'juste' me paraît très très mal placé, voire même blessant pour un public plus large...). D’accord, d’accord, je suis un mec, je ne dois pas saisir tout l’ampleur de problème. Mais au moins ce n’est pas mortel (si justement... et on ne peut que difficilement le guérir à partir du moment où ça fait longtemmps)… on peut en guérir. C’est simplement…
Je ne sais pas ce que c’est. Sauf que ça me fait tout drôle de voir le crâne chauve de ma mère. Elle s’est rasé la tête dès qu’elle a commencé à perdre ses cheveux aux tempes, et porte une perruque pour sortir.
Claquement de porte et aboiements de chien.
« Alexandre, t’es là ?
-Ouais, dans la cuisine…
-Y a personne d’autre ?
-Non, m’man est partie pour sa chimiothérapie»
Mon frère soupire et balance son sac avant de se laisser tomber dans le canapé et d’allumer la télévision.
« T’as pas des devoirs ? »
Le retour le l’aîné responsable.
« Nan… toute manière façon, j’ai trop la flemme… ce soir je ne fous rien. »
Ce qui, en soi, ne risque pas de changer de d’habitude.
« Et toi ? »
Il pose la question, l’air de s’y intéresser, mais c’est juste pour la forme.
Je marmonne :
« Pas grand-chose. Je les ferais tout à l’heure avant d’aller me coucher. »
J’étends la lumière de la cuisine et m’assieds en tailleurs sur l’autre canapé, celui qui est contre la seconde baie vitrée. Je suis d’un œil absent l’émission sur laquelle mon frère s’est arrêté. Un truc stupide où des types se font payer en fonction du temps qu’ils passent avec une fille, à moins qu’ils ne décident de réellement sortir avec elle. Des fois, c’est l’inverse : les filles se font payer. Il y a même des émissions spéciales homo… la grande classe, quoi.
Au moins, ça évite de réfléchir. Je sais, c’est très moyen, mais ça vide le cerveau. Ça aide à décompresser.
J’en ai marre.
Je me lève, prends mes affaires ( de cours ) et monte dans ma chambre. Une fois la porte refermée, je pose mon sac dans un coin, mets un CD et m’allonge sur mon lit. Les bras croisés derrière la tête, je contemple le plafond tout en me laissant bercer par la voix du chanteur de Noir Désir.
Je sais, Renard, je sais, je ne devrais pas râler. Pas après ce qui s’est passé ce midi. Mais c’est plus fort que moi. Je vais devoir recommencer à lui mentir. A jouer à l’enfant sage, au fils modèle, normal…
Je voudrais que tout s’arrête. Que tout redevienne comme avant. Et je ne veux plus te perdre, Renard. Plus jamais.
Oui, je sais, je suis un type hyper compliqué. Pas la peine de me prévenir, je suis déjà au courant.
M’enfin…
Demain sera un autre jour…
Ou pas…

Je t'aime <3
Nan sérieusement >__< j'aime trop, trop trop ...
Mais vraiment quoi ><
Juste un mini truc qui me chiffonne, une chimio, ça prend toute une soirée ? Parce que s'il rentre, disons à 17 heures, elle est partie vers 16 heures 30 au plus tard et elle leur dit d'aller se coucher, comme si elle rentrait vers minuit... Ça fait un peu long non ? M'enfin, je n'y connais rien moi ...

Continue ! \o/
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Message  Cyrus Mer 18 Mar 2009 - 14:20

Juste un mini truc qui me chiffonne, une chimio, ça prend toute une soirée ? Parce que s'il rentre, disons à 17 heures, elle est partie vers 16 heures 30 au plus tard et elle leur dit d'aller se coucher, comme si elle rentrait vers minuit... Ça fait un peu long non ? M'enfin, je n'y connais rien moi ...
Déjà, les cours finissent à 18 heures et non à 17 (je me base sur mes horaires...), et si la chimio a lieu dans un grand hopital (ce qui est le cas), ça prend du temps crois-moi...
Après, le "juste un cancer des seins", c'est parce que ça fait partie des cancers qui se soignent bien (si on intervient assez vite, comme tu l'a fait remarqué, mais c'est le cas pour la mère de Corbeau). Et puis, il est difficile de prendre du recul avec ce genre de choses qund on le vit en direct...

Bon, sinon, je suis ravie que cette histoire vous plaise, parce que j'y tiens beaucoup, et qu'elle parle à d'autres que moi me rassure.
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Message  kirlim Mer 18 Mar 2009 - 16:21

Oui, elle est vraiment vraiment bien, je t'assure.
Il va peut-être falloir la décaler dans la section des romans par contre, parce qu'il y a plusieurs intrigues, mais vraiment, continue >_<
Ce qui est vraiment bien, c'est que dans la famille et les amis du Corbeau, il y a de nombreuses situations, ce qui permet d'obtenir un texte assez diversifié et intéressant. Et en prime, tu écris bien, donc que du bon !
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Message  Pacô Sam 21 Mar 2009 - 14:45

Cyrus a écrit:
Retour à la maison après une journée de dur labeur. Personne pour m’accueillir, à part ma chienne qui colle sa truffe humide à la baie vitrée dans l’espoir d’y faire un trou. Je souris, ouvre la porte et pose rapidement mon sac avant de me baisser pour lui caresser la tête. Je lui raconte ma journée, elle s’en fout royalement, mais fait semblant de m’écouter, du moins jusqu’à ce que j’atteigne la cuisine. Après, son instinct reprend le dessus et elle s’assied sur le seuil de la porte en me lançant un de ses regards pleins d’espoir. Brave bête, va… Ma chienne est une experte en hypnose de brioche. Suffit qu’elle fixe une tranche pour que des miettes plus que conséquentes tombent comme par magie par terre (au sol).
M’enfin…
Ma mère a laissé un mot sur la table. « Je pars pour la chimio. Je serais de retour vers dix-neuf heures. Faites vos devoirs et mettez la table, les garçons. »
Je chiffonne le bout de papier et le jette dans la poubelle. Ce n’est pas la peine que je le laisse pour mon frère, il se vautrera devant la télé quoi qu’il arrive, alors à quoi bon…
Victor a en effet une façon bien à lui de gérer le cancer de ma mère ; il met un point d’honneur à faire tout le contraire de ce qu’on lui demande. Il collectionne les heures de colles, traine avec les pires de sa classe, répond aux profs…
Dans mon genre, j’imagine que je dois être invivable aussi, m’enfin…
Ce truc nous est tombé dessus au début de l’été - vive les vacances ! - et depuis, tout va de travers. Bon, ce n’est pas extrêmement grave non plus ; juste un cancer des seins. D’accord, d’accord, je suis un mec, je ne dois pas saisir tout l’ampleur du problème. Mais au moins ce n’est pas mortel… on peut en guérir. C’est simplement…
Je ne sais pas ce que c’est. Sauf que ça me fait tout drôle de voir le crâne chauve de ma mère. Elle s’est rasé la tête dès qu’elle a commencé à perdre ses cheveux aux tempes, et porte une perruque pour sortir.
Claquement de porte et aboiements de chien.
« Alexandre, t’es là ?
-Ouais, dans la cuisine…
-Y a personne d’autre ?
-Non, m’man est partie pour sa chimiothérapie»
Mon frère soupire et balance son sac avant de se laisser tomber dans le canapé et d’allumer la télévision.
« T’as pas des devoirs ? »
Le retour de l’aîné responsable.
« Nan… toute manière, j’ai trop la flemme… ce soir je ne fous rien. »
Ce qui, en soi, ne risque pas de changer de d’habitude.
« Et toi ? »
Il pose la question, l’air de s’y intéresser, mais c’est juste pour la forme.
Je marmonne :
« Pas grand-chose. Je les ferais tout à l’heure avant d’aller me coucher. »
J’éteins la lumière de la cuisine et m’assieds en tailleur sur l’autre canapé, celui qui est contre la seconde baie vitrée. Je suis d’un œil absent l’émission sur laquelle mon frère s’est arrêté. Un truc stupide où des types se font payer en fonction du temps qu’ils passent avec une fille, à moins qu’ils ne décident de réellement sortir avec elle. Des fois, c’est l’inverse : les filles se font payer. Il y a même des émissions spéciales homo… la grande classe, quoi.
Au moins, ça évite de réfléchir. Je sais, c’est très moyen, mais ça vide le cerveau. Ça aide à décompresser.
J’en ai marre.
Je me lève, prends mes affaires de cours et monte dans ma chambre. Une fois la porte refermée, je pose mon sac dans un coin, mets un CD et m’allonge sur mon lit. Les bras croisés derrière la tête, je contemple le plafond tout en me laissant bercé par la voix du chanteur de Noir Désir.
Je sais, Renard, je sais, je ne devrais pas râler. Pas après ce qui s’est passé ce midi. Mais c’est plus fort que moi. Je vais devoir recommencer à lui mentir. A jouer à l’enfant sage, au fils modèle, normal…
Je voudrais que tout s’arrête. Que tout redevienne comme avant. Et je ne veux plus te perdre, Renard. Plus jamais.
Oui, je sais, je suis un type hyper compliqué. Pas la peine de me prévenir, je suis déjà au courant.
M’enfin…
Demain sera un autre jour…
Ou pas…

Hum... Étrange qu'on ne sache toujours pas pour sa mère ...
Bah encore rien à redire (à part une question: pourquoi un "s" à "tailleur" ? ^^). Sinon, c'est nickel ... ma curiosité est toujours aussi alimentée Wink.
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Message  Cyrus Lun 13 Avr 2009 - 14:05

Le lendemain, donc.
Enfermé dans une immense salle de torture, pardon de devoirs_ mais ça revient souvent au même. Je suis assis à ma table, contemplant d’un air éteint ma feuille de maths, en ton en me demandant si par hasard, au plus profond de la mare de café qui me sert de cervelle, il n’y aurait pas un reste de miette de souvenir très vague des formules sur les limites des suites. Malheureusement pour moi, non. Niet. Nein. Néant total. Même le désert de Gobi est plus peuplé, c’est dire.
M’enfin…
Je griffonne donc quelques réponses au pif, histoire de faire celui qui a travaillé mais qui n’y arrive pas, je sors une feuille de brouillon de mon sac et commence à crayonner. Au cas où quelqu’un poserait la question, nos contrôles durent deux heures et j’ai quand même réussi à finir une heure et demi en avance. D’un autre côté, je n’ai aucun, mérite, je n’ai même pas fais la moitié des exos…
Je sais, c’est mal, faudrait que je bosse un de ces jours, mais bon, que voulez-vous, j’avais l’esprit occupé.
Bref…
Le reste de la classe est en train de plancher sur l’interrogation, et moi, je baille aux corneilles en surveillant le professeur du coin de l’œil. Des fois qu’elle passe entre les rangs et qu’elle me surprenne à faire tout autre chose que des maths… je suis suicidaire, mais tout de même, il y a des limites.
« Al, tas une cartouche d’encre, s’teuplais ? »
Je lève le nez ; tu t’es penché en arrière sur ta chaise, le plus discrètement possible pour en pas te faire remarquer. Tes yeux d’or glissent sur ma feuille presque vierge. Tu soupires :
« T’abuses, Al, franchement… t’aurais pu faire un effort et réviser un peu, tu ne penses pas ?
-Pas la peine, tu penses pour deux…
-Je ne vais pas passer ton bac à ta place, gros malin… »
Pour couper court à la conversation, je fouille dans ma trousse, déniche une cartouche et te la tends. Vas donc illuminer la feuille de ton immense savoir, Renard, et laisse-moi médiocriser en paix.
Je sais, je file un mauvais coton, je ne devrais pas adopter une telle attitude, il en va de mon avenir… etc…
Depuis le temps qu’on me le répète, je le connais par cœur, cet air là. Je suis en train de dynamiter ma vie future, cette vie dont ma mère rêve depuis si longtemps, elle qui n’est pas capable d’accepter mon présent.
« Je n’ai rien contre les homosexuels, mais mon propre fils, non, Alexandre. C’est au dessus de mes forces. Tu n’as pas envie d’être père ? »
Non. Désolé. Vu la manière dont certains humains massacrent tout ce qu’ils touchent, je ne tiens pas à grossir leurs rang, de quelque manière que ce soit. Et je ne tiens pas non plus à imposer à un innocent le devoir de reconstruire ce que ses aînés se sont appliqué à réduire à néant.
Et puis, la petite routine métro-boulot-dodo, très peu pour moi, merci.
« On fais quelque chose ce week-end, mon cœur ?
-Les gosses ont trop de devoirs, désolé. En plus, c’est le brevet cet année, alors… »
Oui, parce qu’après avoir stressé pour mon avenir, faudra que je stresse pour le leur.
Et puis, elle a des fois des questions étranges, ma mère. Est-ce que j’ai envie d’être père ? Mais quel adolescent de mon âge a ce genre d’envies ?
« Ceux qui ont fini peuvent sortir, après avoir déposé leur copie sur mon bureau. »
Retour au temps présent.
Je range rapidement mes affaires, me lève et balance mon sac sur mon épaule. Je remonte l’allée, pose mon interrogation à l’endroit indiqué et quitte silencieusement la pièce. Je sens, visés à ma nuque, les regards de tous ceux qui ont le temps de lever le nez de leur copie, parce que, eux aussi, l’amnésie mathématique ne les a pas épargnés. Et celui du professeur, un brin réprobateur derrière ses lunettes, mais fatigué de constater que son enseignement encyclopédique et froid ne fait qu’enfoncer les plus faibles.
Une fois dehors, je retire mon sac et m’adosse contre le mur. Je jette un coup d’œil à ma montre. Dix heures moins vingt. Encore battu un record, moi. Champion du monde de la feuille blanche. Et, pourtant, il n’y a pas de quoi se venter. Ca fait peur, quand même, quand on y songe bien. J’ai beau ramer, je n’atteints pas la rive du 8/20. Bon, d’accord, je reconnais que je suis un gros flemmard et que je ne rame pas non plus beaucoup. « Doit mieux faire », dit mon bulletin. Pas « peut mieux faire », non. « Doit mieux faire ». « A des capacités mais ne les utilise pas ». « De grosses lacunes, dues à un manque évident de travail ». « Doit se mettre au travail. »
A juste envie qu’on lui foute la paix. Qu’on l’oublie trente seconde, qu’on aille baver devant les autres, ceux qui travaillent pour les notes, pour leur avenir, leur pouvoir, celui qu’ils auront en piétinant les autres, en escaladant les échelons de la gloire économique. La gloire qui se compte en petites coupures.
Et qu’on me foute la paix.
Qu’on me laisse hors de ce système de tarés assoiffés d’argent, prêts à vendre père et mère pour une augmentation. Ceux qui critiquent l’hypocrisie des rapports humains alors qu’ils se vautrent dedans sans aucun scrupule.
Je ne veux pas leur ressembler.
Je veux rester vivant.
Je veux pouvoir espérer autre chose qu’un travail qui paye. Je veux un travail qui aide. Un travail qui libère.
Pas une plaque minéralogique en plaqué or, ni un bureau plein de certificats au titre ronflant.
« Al ? »
T’as déjà fini ? Ce n’est pas possible, ou tu as carburé, ou tu as sauté des questions.
« Allez, viens… »
Tu ramasses mon sac, me le rends et commences à t’en aller. Je te rejoints.
« Putain, il était hyper dur, ce devoir ! J’ai cru que j’en verrais jamais le bout.
-Arrête, Samuel, tu dis ça, mais tu vas encore avoir quinze ! »
Mon ton était sec. Un peu trop. Tu ne dis rien, continues à avancer. On descend l’escalier en silence. Et une fois dans la cour, tu exploses :
« Ecoute, t’es lourd à la fin, Alexandre ! Tu ne veux pas travailler, ok ! T’as envie de rester médiocre et mauvais jusqu’à la fin de tes jours, je ne t’en empêche pas ! Mais tu me laisses baliser pour un devoir que je pense avoir foiré ! Toi t’es peut-être habitué à la nullité, mais pas moi, je te signale ! Alors, maintenant, lâche-moi ! »
Renard ?
J’ai…
Je ne voulais pas…
Désolé…
Renard !
Et MERDE !
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Message  kirlim Mar 14 Avr 2009 - 20:58

Cyrus a écrit:Le lendemain, donc.
Enfermé dans une immense salle de torture, pardon, de devoirs_ mais ça revient souvent au même. Je suis assis à ma table, contemplant d’un air éteint ma feuille de maths, en ton tout en me demandant si, par hasard, au plus profond de la mare de café qui me sert de cervelle, il n’y aurait pas un reste de miette de souvenir très vague des formules sur les limites des suites (autant j'ai compris le début de la phrase... même si tordue, autant je n'ai pas compris la partie en italique). Malheureusement pour moi, non. Niet. Nein. Néant total. Même le désert de Gobi est plus peuplé, c’est dire.
M’enfin…
Je griffonne donc (pourquoi "donc", où as-tu mené un raisonnement ?) quelques réponses au pif, histoire de faire celui qui a travaillé mais qui n’y arrive pas (aah, je connais ça ^^), je sors une feuille de brouillon de mon sac et commence à crayonner. Au cas où quelqu’un poserait la question, nos contrôles durent deux heures et j’ai quand même réussi à le finir une heure et demi en avance. D’un autre côté, je n’ai aucun mérite (pourquoi une virgule ?), je n’ai même pas fais la moitié des exos…
Je sais, c’est mal, faudrait que je bosse un de ces jours, mais bon, que voulez-vous, j’avais l’esprit occupé.
Bref…
Le reste de la classe est en train de plancher sur l’interrogation, et moi, je baille aux corneilles en surveillant le professeur du coin de l’œil. Des fois qu’elle passe entre les rangs et qu’elle me surprenne à faire tout autre chose que des maths… je suis suicidaire, mais tout de même, il y a des limites.
« Al, t'as une cartouche d’encre, s’teuplais ? »
Je lève le nez ; tu t’es penché en arrière sur ta chaise, le plus discrètement possible pour ne pas te faire remarquer. Tes yeux d’or glissent sur ma feuille presque vierge. Tu soupires :
« T’abuses, Al, franchement… t’aurais pu faire un effort et réviser un peu, tu ne penses pas ? (je propose le verbe "croire")
-Pas la peine, tu penses pour deux…
-Je ne vais pas passer ton bac à ta place, gros malin… »
Pour couper court à la conversation, je fouille dans ma trousse, déniche une cartouche et te la tends. Vas donc illuminer la feuille de ton immense savoir, Renard, et laisse-moi médiocriser en paix.
Je sais, je file un mauvais coton, je ne devrais pas adopter une telle attitude, il en va de mon avenir… etc…
Depuis le temps qu’on me le répète, je le connais par cœur, cet air là. Je suis en train de dynamiter ma vie future, cette vie dont ma mère rêve depuis si longtemps, elle qui n’est pas capable d’accepter mon présent.
« Je n’ai rien contre les homosexuels, mais mon propre fils, non, Alexandre. C’est au-dessus de mes forces. Tu n’as pas envie d’être père ? »
Non. Désolé. Vu la manière dont certains humains massacrent tout ce qu’ils touchent, je ne tiens pas à grossir leurs rangs, de quelque manière que ce soit. Et je ne tiens pas non plus à imposer à un innocent le devoir de reconstruire ce que ses aînés se sont appliqués à réduire à néant.
Et puis, la petite routine métro-boulot-dodo, très peu pour moi, merci.
« On fait quelque chose ce week-end, mon cœur ?
-Les gosses ont trop de devoirs, désolé. En plus, c’est le brevet cet année, alors… »
Oui, parce qu’après avoir stressé pour mon avenir, faudra que je stresse pour le leur.
Et puis, elle a des fois des questions étranges, ma mère. Est-ce que j’ai envie d’être père ? Mais quel adolescent de mon âge a ce genre d’envies ?
« Ceux qui ont fini peuvent sortir, après avoir déposé leur copie sur mon bureau. »
Retour à la réalité au temps présent.
Je range rapidement mes affaires, me lève et balance mon sac sur mon épaule. Je remonte l’allée, pose mon interrogation à l’endroit indiqué et quitte silencieusement la pièce. Je sens, visés sur ma nuque, les regards de tous ceux qui ont le temps de lever le nez de leur copie, parce qu'eux aussi, l’amnésie mathématique ne les a pas épargnés. Et celui du professeur, un brin réprobateur derrière ses lunettes, mais fatigué de constater que son enseignement encyclopédique et froid ne fait qu’enfoncer les plus faibles.
Une fois dehors, je retire mon sac et m’adosse contre le mur. Je jette un coup d’œil à ma montre. Dix heures moins vingt. Encore battu un record, moi. Champion du monde de la feuille blanche. Et, pourtant, il n’y a pas de quoi se vanter. Ça fait peur, quand même, quand on y songe bien. J’ai beau ramer, je n’atteins pas la rive du 8/20. Bon, d’accord, je reconnais que je suis un gros flemmard et que je ne rame pas non plus beaucoup. « Doit mieux faire », dit mon bulletin. Pas « peut mieux faire », non. « Doit mieux faire ». « A des capacités mais ne les utilise pas ». « De grosses lacunes, dues à un manque évident de travail ». « Doit se mettre au travail. » (du vécu ? Laughing)
A juste envie qu’on lui foute la paix. Qu’on l’oublie trente secondes, qu’on aille baver devant les autres, ceux qui travaillent pour les notes, pour leur avenir, leur pouvoir, celui qu’ils auront en piétinant les autres, en escaladant les échelons de la gloire économique. La gloire qui se compte en petites coupures.
Et qu’on me foute la paix.
Qu’on me laisse hors de ce système de tarés assoiffés d’argent, prêts à vendre père et mère pour une augmentation. Ceux qui critiquent l’hypocrisie des rapports humains alors qu’ils se vautrent dedans sans aucun scrupule.
Je ne veux pas leur ressembler.
Je veux rester vivant.
Je veux pouvoir espérer autre chose qu’un travail qui paye. Je veux un travail qui aide. Un travail qui libère.
Pas une plaque minéralogique en plaqué or, ni un bureau plein de certificats au titre ronflant.
« Al ? »
T’as déjà fini ? Ce n’est pas possible, soit tu as carburé, soit tu as sauté des questions.
« Allez, viens… »
Tu ramasses mon sac, me le rends et commences à t’en aller. Je te rejoi[volor=red]ns[/color].
« Putain, il était hyper dur, ce devoir ! J’ai cru que j’en verrais jamais le bout.
-Arrête, Samuel, tu dis ça, mais tu vas encore avoir quinze ! »
Mon ton était sec. Un peu trop. Tu ne dis rien, continues à avancer. On descend l’escalier en silence, et une fois dans la cour, tu exploses :
« Écoute, t’es lourd à la fin, Alexandre ! Tu ne veux pas travailler, ok ! T’as envie de rester médiocre et mauvais jusqu’à la fin de tes jours, je ne t’en empêche pas ! Mais tu me laisses baliser pour un devoir que je pense avoir foiré ! Toi t’es peut-être habitué à la nullité, mais pas moi, je te signale ! Alors, maintenant, lâche-moi ! »
Renard ?
J’ai…
Je ne voulais pas…
Désolé…
Renard !
Et MERDE !

Ah, une suite ^^
J'avais une question tout d'abord, combien de pages word ou openoffice font ta nouvelle ? Environ hein ^^

Bon, sinon, je dois t 'avouer un truc, j'adore ^^ mais j'ai une impression en lisant le texte. J'en suis désolé mais, malgré le super scénario et le style qui est toujours aussi bien, j'ai l'impression que tu es lassée d'écrire cette nouvelle, et que tu la continues par obligation. Plus précisément, que tu penses avoir atteint ce que tu cherchais : qu'ils redeviennent amis. J'ai l'impression que tu les fait se ré-engueuler mais seulement en te forçant, je trouve ça dommage.... mais ce n'est qu'un avis personnel.

Parce que sinon cette impression, j'aime toujours autant ^^
Et quelques petites faites aussi :p
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Message  Cyrus Mer 15 Avr 2009 - 15:59

Non, Kirlim, je ne suis pas lassée de cette nouvelle. Je me demande juste quand elle finira. Et côté pages, ça doit en faire 16(j'ai compté !)
Trop long pour une nouvelle, non ?

Sinon, désolée pour les fautes, mais certaines répétitions sont voulues...
(ex :
" T’abuses, Al, franchement… t’aurais pu faire un effort et réviser un peu, tu ne penses pas ?
-Pas la peine, tu penses pour deux…"
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Message  Cyrus Mer 15 Avr 2009 - 16:44

« Je ne suis plus, vous vous êtes réconciliés, ou vous vous êtes déclarés la guerre ? » demande Charles en nous voyant arriver, l’un derrière l’autre, la mine sombre et l’air d’avoir une arrête coincée dans la gorge.
Tu ne dis rien, balances ton sac contre un pilier, et hausses les épaules. Nicolas nous observe en silence, les sourcils froncés.
« C’est rien, laisse tomber. »
Les mots ont glissé de mes lèvres mi-closes, et à peine sortis, je les regrette déjà. Ce n’est pas rien. Si c’était le cas, on ne tirerait pas des têtes de six pieds de longs.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » insiste Charles.
Il se tourne vers Nicolas, comme s’il espérait une aide quelconque de sa part, ou tout simplement une réponse à ses questions. Mais l’autre reste coi, et se contente d’astiquer ses lunettes d’un air songeur.
« Demande à Alexandre. »
Il n’y a aucune trace de colère dans ta voix. Tu aurais pu discuter de la météo de la semaine sur le même ton. Tes yeux, en revanche…
Deux amandes glacées.
Fixant les miens. Les miens qui cherchent à fuir.
Je tente une sortie.
« Ne vous en faites, pas, les gars, c’est juste qu’on sort d’un contrôle de maths et que la pression n’est pas totalement retombée. »
Menteur.
Je sais.
Hypocrite.
Merci de ton soutien, la Conscience.
Faux-jeton.
C’est fini, oui ?
« Bon, moi, je monte en cours, à plus. »
Tu reprends ton sac et disparais dans la foule qui grouille sous le préau. Ce n’est pas l’heure, tu le sais bien, c’est juste…
Juste que tu m’as laissé une chance de me rattraper, et que j’ai échoué. Comme d’habitude. Comme le roi de la mauvaise foi que je suis.
« Al ? »
Charles m’a saisi par le poignet pour m’empêcher de fuir à mon tour.
« Qu’est-ce qu’il s’est vraiment passé ?
-Quand ? »
Je fais l’idiot, pour gagner du temps, pour éviter d’avoir à tout lui expliquer.
« Laisse le, s’il n’a pas envie d’en parler, dit alors Nicolas, sortant subitement de son mutisme. Laisse-le, Charles, répète-t-il. N’insiste pas.
-Mais… »
Il s’immobilise, puis me lâche et murmure, sur un ton d’excuse :
« On… on mange quand même ensembles ce midi ? »
J’hausse les épaules, sans pouvoir retenir un sourire. Perd pas le nord, Charles. Et puis, il a le don de détendre l’atmosphère…
La cloche sonne.
Je soupire, me mords la lèvre et rejoins, presque à reculons, les élèves qui se bousculent pour atteindre les portes du bâtiment principal.
Renard…
S’il te plait…
Je suis fatigué, Renard…
J’ai besoin de toi…
Je suis désolé, mais…
S’il te plait, ne m’en veut pas…
Renard….


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Message  kirlim Mer 15 Avr 2009 - 17:00

Tant mieux si tu ne t'en lasses pas Smile C'est une bonne nouvelle.
Et sinon, non, 16 pages, c'est raisonnable pour une nouvelle. Mais vu que tu n'as toujours qu'une seule intrigue (quoique, le cancer de sa mère pourrait en être une) c'est une nouvelle.
Huhu, la suite Very Happy

Cyrus a écrit:« Je ne suis plus, vous vous êtes réconciliés, ou vous vous êtes déclarés la guerre ? » demande Charles en nous voyant arriver, l’un derrière l’autre, la mine sombre et l’air d’avoir une arrête coincée dans la gorge.
Tu ne dis rien, balances ton sac contre un pilier, et hausses les épaules. Nicolas nous observe en silence, les sourcils froncés.
« C’est rien, laisse tomber. »
Les mots ont glissé de mes lèvres mi-close[color:caae=red)s et, à peine sortis, je les regrette déjà. Ce n’est pas rien. Si c’était le cas, on ne tirerait pas des têtes de six pieds de longs.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » insiste Charles.
Il se tourne vers Nicolas, comme s’il espérait une aide quelconque de sa part, ou tout simplement une réponse à ses questions. Mais l’autre reste coi, et se contente d’astiquer ses lunettes d’un air songeur.
« Demande à Alexandre. »
Il n’y a aucune trace de colère dans ta voix. Tu aurais pu discuter de la météo de la semaine sur le même ton. Tes yeux, en revanche…
Deux amandes glacées.
Fixant les miens. Les miens qui cherchent à fuir.
Je tente une sortie (bof...).
« Ne vous en faites, pas, les gars, c’est juste qu’on sort d’un contrôle de maths et que la pression n’est pas totalement retombée. »
Menteur.
Je sais.
Hypocrite.
Merci de ton soutien, la Conscience.
Faux-jeton.
C’est fini, oui ?
« Bon, moi, je monte en cours, à plus. »
Tu reprends ton sac et disparais dans la foule qui grouille sous le préau. Ce n’est pas l’heure, tu le sais bien, c’est juste…
Juste que tu m’as laissé une chance de me rattraper, et que j’ai échoué. Comme d’habitude. Comme le roi de la mauvaise foi que je suis.
« Al ? »
Charles m’a saisi par le poignet pour m’empêcher de fuir à mon tour.
« Qu’est-ce qu’il s’est vraiment passé ?
-Quand ? »
Je fais l’idiot, pour gagner du temps, pour éviter d’avoir à tout lui expliquer.
« Laisse-le, s’il n’a pas envie d’en parler, dit alors Nicolas, sortant subitement de son mutisme. Laisse-le, Charles, répète-t-il. N’insiste pas.
-Mais… »
Il s’immobilise, puis me lâche et murmure, sur un ton d’excuse :
« On… on mange quand même ensembles ce midi ? »
J’hausse les épaules, sans pouvoir retenir un sourire. Perds pas le nord, Charles. Et puis, il a le don de détendre l’atmosphère…
La cloche sonne.
Je soupire, me mords la lèvre et rejoins, presque à reculons, les élèves qui se bousculent pour atteindre les portes du bâtiment principal.
Renard…
S’il te plait…
Je suis fatigué, Renard…
J’ai besoin de toi…
Je suis désolé, mais…
S’il te plait, ne m’en veut pas…
Renard….

Aaah >< J'aime >< Vraiment vraiment vraiment
Et j'ai tout simplement rien d'autre à dire
Beuh - -' plus sérieusement, j'aime beaucoup, je suis captivé. J'sais pas, j'ai vraiment envie d'avoir la suite et de tout dévorer d'un coup... Bref.. La suite ? é_è
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Message  Cyrus Jeu 16 Avr 2009 - 16:59

Merci Kirlim ! Quel entousiasme, dis !



« Les conditions de vie, ou plutôt de survie, des soldats dans les tranchées durant la Seconde Guerre Mondiale ont été…
-Samuel ?
-Le surnom « Poilus », vient du fait qu’il n’y avait aucune hygiène de vie et qu’ils ne…
-Samuel… »
Tu ne décolles pas le nez de ta copie, où, loin de prendre le cours, tu dessines des anges aux plumes arrachées. Ils n’ont pas forcément tous de visage, et ça vaut sans doute mieux.
« Sam… »
Tu lèves à peine la main pour me faire taire.
Le professeur d’histoire évoque la trêve de Noël durant laquelle soldats de toutes les nations ont cessé le feu ; nous, nous nous déclarons lentement la guerre.
En désespoir de cause, j’arrache une feuille de mon bloc et y griffonne :
« Je suis désolé, Renard, mais cesse de monter pour un rien sur tes grands chevaux, par pitié. J’ai juste eu un mot, malheureux, ok, seulement… ce n’est pas une raison pour prendre la mouche comme tu le fais.
Descends un peu de ton piédestal, tu veux ?
C. »
Doucement, je glisse la page près de ton coude et m’empresse de récupérer le fil du cours.
Mais rien n’y fait. J’écris sans y penser, l’esprit accaparé ailleurs. Je sens, derrière ma fatigue, une colère sourde qui s’installe peu à peu. J’en ai assez.
Je suis crevé, Renard, tu comprends ? Crevé.
Crevé de n’être qu’un fantôme en noir, une ombre silencieuse dont on ne remarque jamais la présence.
Crevé de devoir quémander de l’attention aux autres pour ne pas risquer de tomber dans l’oubli.
Crevé de subir les caprices de certains, avant d’être a nouveau ignoré, car redevenu inutile.
Crevé de ne pas trouver ma place quand d’autres piétinent pour agrandir la leur.
Je te croyais différent, Renard. Humain, quoi. Avec des sentiments, pas juste une machine à calculer les chances de réussite en guise de cœur.
Je voulais tant te faire confiance.
Mais tu es pire, mon Renard, bien pire qu’eux. Tu sais si bien séduire. Te servir, prendre tout ce dont tu a besoin, puis te détacher.
Et moi, je ne veux pas qu’on…
Bruissement de papier. Une feuille a atterri devant moi. Je t’observe du coin de l’œil ; tu crayonnes en silence, le front au creux de la main gauche.
Je n’ose pas lire. J’ai peur de ce que je vais y trouver. Mais après quelques minutes à fixer ton mot sans y toucher, je me résous à me jeter à l’eau. Sait-on jamais…
« Ecoute, tu es bien gentil Alexandre, mais si je prends facilement la mouche, toi, tu n’es pas mal non plus dans ton genre. Cela doit faire un mois que tu passes ton temps à faire la gueule, à afficher un air d’enterrement… Je veux bien être patient, te trouver des excuses, sauf que, à un moment, je craque. C’est normal. N’importe qui en ferait pareil à ma place.
Et je pense que je ne suis pas le seul à avoir les chevilles qui gonflent. Si tu faisais un peu moins attention à toi, à toi, à ton malheur, à toi qui souffre, et à toi au centre de la haine humaine, tu ne serais pas passé à côté de certaines choses comme tu l’as fait.
Remets-toi donc en cause, Alexandre, si tu en es capable, et alors, peut-être, nous en reparlerons… »
Ce n’est même pas signé.
Je regarde longtemps la feuille, sans vraiment la voir, et je n’y crois pas, je ne crois pas que tu ais pu écrire ces horreurs. Renard ?
Qu’ais-je fais de travers ? Dis-le-moi, par pitié. Renard…
S’il te plait…
Je…
Je voudrais tant tout réparer…
Je ne veux pas te perdre.
Je ne veux plus te perdre.
Je ne le supporterais pas…

Désespéré, j’arrache un autre feuillet à mon bloc et griffonne :
« Excuse moi, Renard, excuse moi, s’il te plait… reviens moi, oublie moi, oublie ce que j’ai dit. Pardonne-moi… »
Je te la fais passer, tu la lis rapidement. Je te regarde, avec l’espoir de voir cette guerre terminée.
Tu tournes alors la tête, et le sourire que tu affiches et terrible. Sarcastique. Amusé. Ironique. Tu hausses les épaules, et doucement, du bout des doits, déchires le petit mot.
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Message  kirlim Jeu 16 Avr 2009 - 17:28

« Les conditions de vie, ou plutôt de survie, des soldats dans les tranchées durant la Seconde Guerre Mondiale ont été…
-Samuel ?
-Le surnom « Poilus », vient du fait qu’il n’y avait aucune hygiène de vie et qu’ils ne…
-Samuel… »
Tu ne décolles pas le nez de ta copie, où, loin de prendre le cours, tu dessines des anges aux plumes arrachées. Ils n’ont pas forcément tous de visage (je n'aime pas trop cette phrase là...), et ça vaut sans doute mieux.
« Sam… »
Tu lèves à peine la main pour me faire taire.
Le professeur d’histoire évoque la trêve de Noël durant laquelle soldats de toutes les nations ont cessé le feu ; nous, nous nous (nounounou ^^ bien que juste, c'est assez bizarre comme phrase) déclarons lentement la guerre.
En désespoir de cause, j’arrache une feuille de mon bloc et y griffonne :
« Je suis désolé Renard, mais cesse de monter pour un rien sur tes grands chevaux, par pitié. Je suis juste, en un mot, malheureux, ok, seulement… ce n’est pas une raison pour prendre la mouche comme tu le fais.
Descends un peu de ton piédestal, tu veux ?
C. » (euh... désolé, mais là, je ne vois pas ce que tu veux dire)
Doucement, je glisse la page près de ton coude et m’empresse de récupérer le fil du cours.
Mais rien n’y fait. J’écris sans y penser (hmm... le 'y' est bizarre, je mettrais : 'je le recopies sans y penser' ce serait plus clair), l’esprit accaparé ailleurs. Je sens, derrière ma fatigue, une colère sourde qui s’installe peu à peu. J’en ai assez.
Je suis crevé, Renard, tu comprends ? Crevé.
Crevé de n’être qu’un fantôme en noir, une ombre silencieuse dont on ne remarque jamais la présence.
Crevé de devoir quémander de l’attention aux autres pour ne pas risquer de tomber dans l’oubli.
Crevé de subir les caprices de certains, avant d’être a nouveau ignoré, car redevenu inutile.
Crevé de ne pas trouver ma place quand d’autres piétinent (piétiner quoi ?) pour agrandir la leur.
Je te croyais différent, Renard. Humain, quoi. Avec des sentiments, pas juste dotéd'une machine à calculer les chances de réussite en guise de cœur.
Je voulais tant te faire confiance.
Mais tu es pire, mon Renard, bien pire qu’eux. Tu sais si bien séduire. Te servir, prendre tout ce dont tu a besoin, puis te détacher.
Et moi, je ne veux pas qu’on…
Bruissement de papier. Une feuille a atterri devant moi. Je t’observe du coin de l’œil ; tu crayonnes en silence, le front au creux de la main gauche.
Je n’ose pas lire. J’ai peur de ce que je vais y trouver. Mais après quelques minutes à fixer ton mot sans y toucher, je me résous à me jeter à l’eau. Sait-on jamais…
« Ecoute, tu es bien gentil Alexandre, mais si je prends facilement la mouche, toi, tu n’es pas mal non plus dans ton genre. Cela doit faire un mois que tu passes ton temps à faire la gueule, à afficher un air d’enterrement… Je veux bien être patient, te trouver des excuses, sauf que, à un moment, je craque. C’est normal. N’importe qui en ferait pareil à ma place.
Et je pense que je ne suis pas le seul à avoir les chevilles qui gonflent. Si tu faisais un peu moins attention à toi, à toi, à ton malheur, à toi qui souffre, et à toi au centre de la haine humaine, tu ne serais pas passé à côté de certaines choses comme tu l’as fait.
Remets-toi donc en cause, Alexandre, si tu en es capable, et alors, peut-être, nous en reparlerons… »
Ce n’est même pas signé.
Je regarde longtemps la feuille, sans vraiment la voir, et je n’y crois pas, je ne crois pas que tu aies pu écrire ces horreurs. Renard ?
Qu’ai-je fais de travers ? Dis-le-moi, par pitié. Renard…
S’il te plait…
Je…
Je voudrais tant tout réparer…
Je ne veux pas te perdre.
Je ne veux plus te perdre.
Je ne le supporterais pas…

Désespéré, j’arrache un ( autre ) (c'est le premier qu'il arrache, non ?) feuillet à mon bloc et griffonne :
« Excuse-moi, Renard, excuse-moi, s’il te plait… reviens-moi, oublie-moi, oublie ce que j’ai dit. Pardonne-moi… »
Je te la fais passer, tu la lis rapidement. Je te regarde, avec l’espoir de voir cette guerre terminée.
Tu tournes alors la tête, et le sourire que tu affiches est terrible. Sarcastique. Amusé. Ironique. Tu hausses les épaules, et doucement, du bout des doigts, déchires le petit mot.

Maaais, méchante >__<
J'ai vraiment rien à dire, c'est de mieux en mieux...
J'adore, sincèrement, et pour l'enthousiasme, il est justifié. Smile
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Message  Pacô Jeu 16 Avr 2009 - 18:40

Cyrus a écrit:Le lendemain, donc.
Enfermé dans une immense salle de torture, pardon de devoirs - mais ça revient souvent au même (j'ai mis du temps à comprendre le sens du pardon. Au début j'a compris dans une salle de torture, de pardon" avant de capter que c'était qu'il s'excusait). Je suis assis à ma table, contemplant d’un air éteint ma feuille de maths, (en ton) (erreur de reformulation?) en me demandant si par hasard, au plus profond de la mare de café qui me sert de cervelle, il n’y aurait pas un reste de miettes de souvenir très vague des formules sur les limites des suites. Malheureusement pour moi, non. Niet. Nein. Néant total. Même le désert de Gobi est plus peuplé, c’est dire.
M’enfin…
Je griffonne donc quelques réponses au pif, histoire de faire celui qui a travaillé mais qui n’y arrive pas, je sors une feuille de brouillon de mon sac et commence à crayonner. Au cas où quelqu’un poserait la question, nos contrôles durent deux heures et j’ai quand même réussi à finir une heure et demi en avance. D’un autre côté, je n’ai aucun, mérite, je n’ai même pas fais la moitié des exos…
Je sais, c’est mal, faudrait que je bosse un de ces jours, mais bon, que voulez-vous, j’avais l’esprit occupé.
Bref…
Le reste de la classe est en train de plancher sur l’interrogation, et moi, je bâille aux corneilles en surveillant le professeur du coin de l’œil. Des fois qu’elle passe entre les rangs et qu’elle me surprenne à faire tout autre chose que des maths… je suis suicidaire, mais tout de même, il y a des limites.
« Al, t'as une cartouche d’encre, s’teuplaît (même si tu déforme, autant gardé les bonnes lettres de base ^^) ? »
Je lève le nez ; tu t’es penché en arrière sur ta chaise, le plus discrètement possible pour ne pas te faire remarquer. Tes yeux d’or glissent sur ma feuille presque vierge. Tu soupires :
« T’abuses, Al, franchement… t’aurais pu faire un effort et réviser un peu, tu ne penses pas ?
-Pas la peine, tu penses pour deux…
-Je ne vais pas passer le bac à ta place (fallait supprimer un possessif), gros malin… »
Pour couper court à la conversation, je fouille dans ma trousse, déniche une cartouche et te la tends. Vas donc illuminer la feuille de ton immense savoir, Renard, et laisse-moi médiocriser (tu sais que ça n'existe pas? ^^) en paix.
Je sais, je file un mauvais coton, je ne devrais pas adopter une telle attitude, il en va de mon avenir… etc…
Depuis le temps qu’on me le répète, je le connais par cœur, cet air là (c'est plus un refrain qu'un air). Je suis en train de dynamiter ma vie future, cette vie dont ma mère rêve depuis si longtemps, elle qui n’est pas capable d’accepter mon présent.
« Je n’ai rien contre les homosexuels, mais mon propre fils, non, Alexandre. C’est au-dessus de mes forces. Tu n’as pas envie d’être père ? »
Non. Désolé. Vu la manière dont certains humains massacrent tout ce qu’ils touchent, je ne tiens pas à grossir leurs rangs, de quelque manière que ce soit. Et je ne tiens pas non plus à imposer à un innocent le devoir de reconstruire ce que ses aînés se sont appliqués à réduire à néant (pas compris le sens...?).
Et puis, la petite routine métro-boulot-dodo, très peu pour moi, merci.
« On fait quelque chose ce week-end, mon cœur ?
-Les gosses ont trop de devoirs, désolé. En plus, c’est le brevet cet année, alors… »
Oui, parce qu’après avoir stressé pour mon avenir, faudra que je stresse pour le leur.
Et puis, elle a des fois des questions étranges, ma mère. Est-ce que j’ai envie d’être père ? Mais quel adolescent de mon âge a ce genre d’envie (de souhait, de désir etc...) ?
« Ceux qui ont fini peuvent sortir, après avoir déposé leurs copies sur mon bureau. »
Retour au temps présent.
Je range rapidement mes affaires, me lève et balance mon sac sur mon épaule. Je remonte l’allée, pose mon interrogation à l’endroit indiqué et quitte silencieusement la pièce. Je sens, visés à ma nuque, les regards de tous ceux qui ont le temps de lever le nez de leurs copies, parce que, eux aussi, l’amnésie mathématiques ne les a pas épargnés. Et celui du professeur, un brin réprobateur derrière ses lunettes, mais fatigué de constater que son enseignement encyclopédique et froid ne fait qu’enfoncer les plus faibles.
Une fois dehors, je retire mon sac et m’adosse contre le mur. Je jette un coup d’œil à ma montre. Dix heures moins vingt. Encore battu un record, moi. Champion du monde de la feuille blanche. Et, pourtant, il n’y a pas de quoi se vanter. Ça fait peur, quand même, quand on y songe bien. J’ai beau ramer, je n’atteins pas la rive du 8/20. Bon, d’accord, je reconnais que je suis un gros flemmard et que je ne rame pas non plus beaucoup. « Doit mieux faire », dit mon bulletin. Pas « Peut mieux faire », non. « Doit mieux faire ». « A des capacités mais ne les utilise pas ». « De grosses lacunes, dues à un manque évident de travail ». « Doit se mettre au travail. »
A juste envie qu’on lui foute la paix. Qu’on l’oublie trente secondes, qu’on aille baver devant les autres, ceux qui travaillent pour les notes, pour leur avenir, leur pouvoir, celui qu’ils auront en piétinant les autres, en escaladant les échelons de la gloire économique. La gloire qui se compte en petites coupures.
Et qu’on me foute la paix.
Qu’on me laisse hors de ce système de tarés assoiffés d’argent, prêts à vendre père et mère pour une augmentation. Ceux qui critiquent l’hypocrisie des rapports humains alors qu’ils se vautrent dedans sans aucun scrupule.
Je ne veux pas leur ressembler.
Je veux rester vivant.
Je veux pouvoir espérer autre chose qu’un travail qui paye. Je veux un travail qui aide. Un travail qui libère.
Pas une plaque minéralogique en plaqué or, ni un bureau plein de certificats au titre ronflant.
« Al ? »
T’as déjà fini ? Ce n’est pas possible, ou tu as carburé, ou tu as sauté des questions.
« Allez, viens… »
Tu ramasses mon sac, me le rends et commences à t’en aller. Je te rejoins.
« Putain, il était hyper dur, ce devoir ! J’ai cru que j’en verrais jamais le bout.
-Arrête, Samuel, tu dis ça, mais tu vas encore avoir quinze ! »
Mon ton était sec. Un peu trop. Tu ne dis rien, continues à avancer. On descend l’escalier en silence. Et une fois dans la cour, tu exploses :
« Écoute, t’es lourd à la fin, Alexandre ! Tu ne veux pas travailler, ok ! T’as envie de rester médiocre et mauvais jusqu’à la fin de tes jours, je ne t’en empêche pas ! Mais tu me laisses baliser pour un devoir que je pense avoir foiré ! Toi t’es peut-être habitué à la nullité, mais pas moi, je te signale ! Alors, maintenant, lâche-moi ! »
Renard ?
J’ai…
Je ne voulais pas…
Désolé…
Renard !
Et MERDE !

Et bah c'est pétillant entre les deux Smile.
Quelques petites maladresses, mais un ensemble bon. Je commence à m'attacher aux deux gars là...
Je continue.
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Message  Pacô Jeu 16 Avr 2009 - 19:02

Cyrus a écrit:« Je ne suis plus, vous vous êtes réconciliés, ou vous vous êtes déclarés la guerre ? » demande Charles en nous voyant arriver, l’un derrière l’autre, la mine sombre et l’air d’avoir une arrête coincée dans la gorge.
Tu ne dis rien, balances ton sac contre un pilier, et hausses les épaules. Nicolas nous observe en silence, les sourcils froncés.
« C’est rien, laisse tomber. »
Les mots ont glissé de mes lèvres mi-closes, et à peine sortis, je les regrette déjà. Ce n’est pas rien. Si c’était le cas, on ne tirerait pas des têtes de six pieds de longs.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » insiste Charles.
Il se tourne vers Nicolas, comme s’il espérait une aide quelconque de sa part, ou tout simplement une réponse à ses questions. Mais l’autre reste coi, et se contente d’astiquer ses lunettes d’un air songeur.
« Demande à Alexandre. »
Il n’y a aucune trace de colère dans ta voix. Tu aurais pu discuter de la météo de la semaine sur le même ton. Tes yeux, en revanche…
Deux amandes glacées.
Fixant les miens. Les miens qui cherchent à fuir.
Je tente une sortie.
« Ne vous en faites, pas, les gars, c’est juste qu’on sort d’un contrôle de maths et que la pression n’est pas totalement retombée. »
Menteur.
Je sais.
Hypocrite.
Merci de ton soutien, la Conscience.
Faux-jeton.
C’est fini, oui ?
« Bon, moi, je monte en cours, à plus. »
Tu reprends ton sac et disparais dans la foule qui grouille sous le préau. Ce n’est pas l’heure, tu le sais bien, c’est juste…
Juste que tu m’as laissé une chance de me rattraper, et que j’ai échoué. Comme d’habitude. Comme le roi de la mauvaise foi que je suis.
« Al ? »
Charles m’a saisi par le poignet pour m’empêcher de fuir à mon tour.
« Qu’est-ce qu’il s’est vraiment passé ?
-Quand ? »
Je fais l’idiot, pour gagner du temps, pour éviter d’avoir à tout lui expliquer.
« Laisse le, s’il n’a pas envie d’en parler, dit alors Nicolas, sortant subitement de son mutisme. Laisse-le, Charles, répète-t-il. N’insiste pas.
-Mais… »
Il s’immobilise, puis me lâche et murmure, sur un ton d’excuse :
« On… on mange quand même ensembles ce midi ? »
Je hausse (devant un h aspiré, pas de liaison !) les épaules, sans pouvoir retenir un sourire. Perds pas le nord, Charles. Et puis, il a le don de détendre l’atmosphère…
La cloche sonne.
Je soupire, me mords la lèvre et rejoins, presque à reculons, les élèves qui se bousculent pour atteindre les portes du bâtiment principal.
Renard…
S’il te plait…
Je suis fatigué, Renard…
J’ai besoin de toi…
Je suis désolé, mais…
S’il te plait, ne m’en veux pas…
Renard….

Le style essoufflé? Je ne trouve pas. Au contraire... Par contre, je ne veux pas passer pour le mec qui est en manque et qui aime être voyeur (Razz) mais je pense qu'il serait bon de... rajouter quelques scènes plus osées, voire plus sensuelles. Ou alors, une autre idée, rajouter une notion de jalousie.
Enfin voilà, des ptites idées en l'air avant de poursuivre !
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Message  Pacô Jeu 16 Avr 2009 - 19:10

Cyrus a écrit:
« Les conditions de vie, ou plutôt de survie, des soldats dans les tranchées durant la Seconde Guerre Mondiale ont été…
-Samuel ?
-Le surnom « Poilus », vient du fait qu’il n’y avait aucune hygiène de vie et qu’ils ne…
-Samuel… »
Tu ne décolles pas le nez de ta copie, où, loin de prendre le cours, tu dessines des anges aux plumes arrachées. Ils n’ont pas forcément tous de visage, et ça vaut sans doute mieux.
« Sam… »
Tu lèves à peine la main pour me faire taire.
Le professeur d’histoire évoque la trêve de Noël durant laquelle soldats de toutes les nations ont cessé le feu ; nous, nous nous déclarons lentement la guerre.
En désespoir de cause, j’arrache une feuille de mon bloc et y griffonne :
« Je suis désolé, Renard, mais cesse de monter pour un rien sur tes grands chevaux, par pitié. J’ai juste eu un mot, malheureux, ok, seulement… ce n’est pas une raison pour prendre la mouche comme tu le fais.
Descends un peu de ton piédestal, tu veux ?
C. »
Doucement, je glisse la page près de ton coude et m’empresse de récupérer le fil du cours.
Mais rien n’y fait. J’écris sans y penser, l’esprit accaparé ailleurs. Je sens, derrière ma fatigue, une colère sourde qui s’installe peu à peu. J’en ai assez.
Je suis crevé, Renard, tu comprends ? Crevé.
Crevé de n’être qu’un fantôme en noir, une ombre silencieuse dont on ne remarque jamais la présence.
Crevé de devoir quémander de l’attention aux autres pour ne pas risquer de tomber dans l’oubli.
Crevé de subir les caprices de certains, avant d’être a nouveau ignoré, car redevenu inutile.
Crevé de ne pas trouver ma place quand d’autres piétinent pour agrandir la leur.
Je te croyais différent, Renard. Humain, quoi. Avec des sentiments, pas juste une machine à calculer les chances de réussite en guise de cœur.
Je voulais tant te faire confiance.
Mais tu es pire, mon Renard, bien pire qu’eux. Tu sais si bien séduire. Te servir, prendre tout ce dont tu a besoin, puis te détacher.
Et moi, je ne veux pas qu’on…
Bruissement de papier. Une feuille a atterri devant moi. Je t’observe du coin de l’œil ; tu crayonnes en silence, le front au creux de la main gauche.
Je n’ose pas lire. J’ai peur de ce que je vais y trouver. Mais après quelques minutes à fixer ton mot sans y toucher, je me résous à me jeter à l’eau. Sait-on jamais…
« Ecoute, tu es bien gentil Alexandre, mais si je prends facilement la mouche, toi, tu n’es pas mal non plus dans ton genre. Cela doit faire un mois que tu passes ton temps à faire la gueule, à afficher un air d’enterrement… Je veux bien être patient, te trouver des excuses, sauf que, à un moment, je craque. C’est normal. N’importe qui en ferait pareil à ma place.
Et je pense que je ne suis pas le seul à avoir les chevilles qui gonflent. Si tu faisais un peu moins attention à toi, à toi, à ton malheur, à toi qui souffre, et à toi au centre de la haine humaine, tu ne serais pas passé à côté de certaines choses comme tu l’as fait.
Remets-toi donc en cause, Alexandre, si tu en es capable, et alors, peut-être, nous en reparlerons… »
Ce n’est même pas signé.
Je regarde longtemps la feuille, sans vraiment la voir, et je n’y crois pas, je ne crois pas que tu ais pu écrire ces horreurs. Renard ?
Qu’ai-je fais de travers ? Dis-le-moi, par pitié. Renard…
S’il te plait…
Je…
Je voudrais tant tout réparer…
Je ne veux pas te perdre.
Je ne veux plus te perdre.
Je ne le supporterais pas…

Désespéré, j’arrache un autre feuillet à mon bloc et griffonne :
« Excuse moi, Renard, excuse moi, s’il te plait… reviens-moi, oublie-moi, oublie ce que j’ai dit. Pardonne-moi… »
Je te la fais passer, tu la lis rapidement. Je te regarde, avec l’espoir de voir cette guerre terminée.
Tu tournes alors la tête, et le sourire que tu affiches est terrible. Sarcastique. Amusé. Ironique. Tu hausses les épaules, et doucement, du bout des doigts, déchires le petit mot.

Je comprends mal la réaction du Renard là. Je n'ai pas trouvé son mot de réponse assez horrifiant pour que ça fasse autant de mal. Je dirais même, il a plutôt été cool, tu ne trouves pas?
Il aurait pu être blessant et ne laisser voir aucun espoir. Ce qui fait assez contraste avec sa réaction au deuxième message...

L'autre truc qui m'a fait sourire, c'est la longueur du mot. Pour en faire pas mal en cours, je me vois mal écrire tout ça sur un petit bout de papier Shocked. J'aurais ptètre fait en plusieurs séries, tu vois? Parce que d'hab', on s'envoie qu'une question par question ^^'.

Enfin sinon, comme Kirlim, je crois être réellement captivé Shocked.
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Message  kirlim Jeu 16 Avr 2009 - 19:20

Oui, c'est vrai que le mot est long, mais il est blessant quand même pour deux personnes qui se sont aimées je trouve.
Oui sinon, pour les mots, ils se limitent souvent à une question ou une phrase unique. Pas plus, donc l'idée de faire une série me convient.
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Message  Cyrus Ven 17 Avr 2009 - 14:57

Heu, pour la longueur des mots, j'insiste. J'ai testé, et ça marche. Suffit juste que le prof soit assez loin et qu'on ai l'air de faire semblant de prendre des notes...
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Message  kirlim Ven 17 Avr 2009 - 16:53

Roooh pas sérieux toussa. En contrôle au moins j'espère ?
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Message  Cyrus Sam 18 Avr 2009 - 12:18

Non, même pas... Rolling Eyes En cours d'histoire, si tu veux tout savoir... *sifflotte*
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Message  Cyrus Sam 18 Avr 2009 - 16:40

Renard…
Je suis le Roi des Cons, certes, mais je croyais que c’est ce qui faisait mon charme… ou pas.
Renard…
Me plante pas comme ça, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de toi Renard, j’ai besoin de toi pour avancer.
Renard…
S’il te plait…
Je ne suis rien sans toi, rien du tout. Qu’un pauvre corbeau fané, sans saveur…
Renard…
Le monde est si gris, et tes sourires si lumineux, ils faisaient comme des phares, ils m’empêchaient de chavirer…
Renard…
Regarde-moi, parle-moi, reviens-moi, mais ne m’ignores pas, s’il te plait, Renard…
J’ai… je fais quoi, moi maintenant ? T’es comique… Tu me laisses tomber et moi, faut que je me relève tout seul et que je continue à avancer, c’est ça ?
Mais je ne sais pas faire, Renard, je ne peux pas le faire, pas tout seul, pas sans toi…
Et je n’en n’ai plus envie…
Alors, si tu veux, je vais essayer, je faire comme si je pouvais vivre avec le cœur arraché, comme si je pouvais voler sans aile, comme si je n’avais pas besoin de tes yeux pour rêver.
Je vais mentir, me construire un masque souriant, pour que les gens ne me posent pas de question, ne me demandent pas pourquoi les étoiles sont mortes au fond de mes yeux…
Et la vie va continuer toute seule, sans moi, je serais toujours là mais ça reviendra au même. Je serais déjà parti…
Qu’est-ce que je t’ai fais pour que tu m’en veuilles à ce point ?
Dis-le-moi, dis-le-moi, mon Renard, dis moi ce que je dois faire….
Regarde, regarde-moi, j’ai besoin de tes yeux d’or, mon Renard. Comme j’ai besoin de me blottir contre ta poitrine, me nicher au creux de tes bras, et entendre ta voix de contrebasse refaire le monde. J’ai besoin de sentir tes mains dans mes cheveux, j’ai besoin de dessiner ton visage du bout de mes doigts, et…
« Al, t’es avec nous ? Où est Samuel ? »
Retour à la réalité. Je suis assis sur un banc, dans la cour, et Nicolas m’observe sans rien dire. Charles a posé son sac dans un coin et meuble le silence avec des questions auxquelles il n’attend pas forcément de réponses.
« Il a dû partir en éclaireur nous réserver une table, non ? dit Nicolas. Il le fait souvent quand… »
La phrase reste en suspens, mais chacun de nous est capable de la compléter.
Tu le fais souvent quand on s’est engueulé.
« Alors, faudrait qu’on aille le rejoindre, non ? murmure Charles. J’ai faim…
-Le contraire nous aurait étonnés. »
Nicolas sourit, et commence à se diriger vers le réfectoire. Charles s’empare de son sac et s’empresse de le rejoindre.
« Eh, traîne pas, Al ! me lance-t-il en remarquant que je n’ai pas bougé.
-Fous-lui la paix, fait Nicolas. Il viendra quand il en aura envie. »
Je les regarde s’éloigner, se mêler à la foule des lycéens affamés, et disparaître au coin du bâtiment de la cantine.
Je n’ai pas faim.
Je veux juste être tranquille, au calme, loin, ailleurs.
Et je me rappelle que j’habite justement à deux pas et qu’il n’y a personne à la maison aujourd’hui.
Je quitte donc mon banc, prends mon sac et traverse lentement la cour.
Je franchis les grilles, ma faufile parmi les fumeurs qui campent sur le parvis et me dépêche de rejoindre le trottoir.
Tu n’es pas au réfectoire.
Tu es là, assis sur un plot en ciment, ceux qui empêchent les voitures de se garer juste devant l’entrée. Tu es là, et tu m’as vu, et pourtant tu ne bouges pas.
Je remonte la rue.
Soudain, j’entends un pas se caler sur le mien et je ne peux retenir un sourire.


Dernière édition par Cyrus le Dim 19 Avr 2009 - 17:51, édité 1 fois
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Message  kirlim Sam 18 Avr 2009 - 21:02

Cyrus a écrit:Renard…
Je suis le Roi des Cons, certes, mais je croyais que c’est ce qui faisait mon charme… ou pas.
Renard…
Me plante pas comme ça, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de toi Renard, j’ai besoin de toi pour avancer.
Renard…
S’il te plait…
Je ne suis rien sans toi, rien du tout. Qu’un pauvre corbeau fané, sans saveur…
Renard…
Le monde est si gris, et tes sourires si lumineux, ils étaient comme des phares, ils m’empêchaient de chavirer…
Renard…
Regarde-moi, parle-moi, reviens-moi, ou pas… mais ne m’ignores pas, s’il te plait, Renard…
J’ai… je fais quoi, moi maintenant ? T’es comique… Tu me laisses tomber et moi, faut que je me relève tout seul et que je continue à avancer, c’est ça ?
Mais je ne sais pas faire, Renard, je ne peux pas le faire, pas tout seul, pas sans toi…
Et je n’en n’ai plus envie…
Alors, si tu veux, je vais essayer, je faire comme si je pouvais vivre avec le cœur arraché, comme si je pouvais voler sans ailes, comme si je n’avais pas besoin de tes yeux pour rêver.
Je vais mentir, me construire un masque souriant, pour que les gens ne me posent pas de question, ne me demandent pas pourquoi les étoiles sont mortes au fond de mes yeux…
Et la vie va continuer toute seule, sans moi, je serais toujours là mais ça reviendra au même. Je serais déjà parti…
Qu’est-ce que je t’ai fais pour que tu m’en veuilles à ce point ?
Dis-le-moi, dis-le-moi, mon Renard, dis-moi ce que je dois faire….
Regarde, regarde-moi, j’ai besoin de tes yeux d’or, mon Renard. Comme j’ai besoin de me blottir contre ta poitrine, me nicher au creux de tes bras, et d'entendre ta voix de contrebasse (c'est sympa ça ?) refaire le monde. J’ai besoin de sentir tes mains dans mes cheveux, j’ai besoin de dessiner ton visage du bout de mes doigts, et…
« Al, t’es avec nous ? Où est Samuel ? »
Retour à la réalité. Je suis assis sur un banc, dans la cour, et Nicolas m’observe sans rien dire. Charles a posé son sac dans un coin et meuble le silence avec des questions auxquelles il n’attend pas forcément de réponses.
« Il a dû partir en éclaireur nous réserver une table, non ? dit Nicolas. Il le fait souvent quand… »
La phrase reste en suspens, mais chacun de nous est capable de la compléter.
Tu le fais souvent quand on s’est engueulé.
« Alors, faudrait qu’on aille le rejoindre, non ? murmure Charles. J’ai faim…
-Le contraire nous aurait étonnés. »
Nicolas sourit, et commence à se diriger vers le réfectoire. Charles s’empare de son sac et s’empresse de le rejoindre.
« Eh, traîne pas, Al ! me lance-t-il en remarquant que je n’ai pas bougé.
-Fous-lui la paix, fait Nicolas. Il viendra quand il en aura envie. »
Je les regarde s’éloigner, se mêler à la foule des lycéens affamés, et disparaître au coin du bâtiment de la cantine.
Je n’ai pas faim.
Je veux juste être tranquille, au calme, loin, ailleurs.
Et je me rappelle que j’habite justement à deux pas et qu’il n’y a personne à la maison aujourd’hui.
Je quitte donc mon banc, prends mon sac et traverse lentement la cour.
Je franchis les grilles, ma faufile parmi les fumeurs qui campent sur le parvis et me dépêche de rejoindre le trottoir.
Tu n’es pas au réfectoire.
Tu es là, assis sur un plot en ciment, ceux qui empêchent les voitures de se garer juste devant l’entrée. Tu es là, et tu m’as vu, et pourtant tu ne bouges pas.
Je remonte la rue.
Soudain, j’entends un pas se caler sur le mien et je ne peux retenir un sourire.

Muuuh é__è Je vais pleurer T__T
Rien d'autre à dire >.<
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Message  Pacô Dim 19 Avr 2009 - 10:12

Cyrus a écrit:Renard…
Je suis le Roi des Cons, certes, mais je croyais que c’est ce qui faisait mon charme… ou pas.
Renard…
Me plante pas comme ça, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de toi Renard, j’ai besoin de toi pour avancer.
Renard…
S’il te plait…
Je ne suis rien sans toi, rien du tout. Qu’un pauvre corbeau fané (je suis pas sur que fané pour un corbeau, ça soit très correcte), sans saveur…
Renard…
Le monde est si gris, et tes sourires si lumineux, ils faisaient comme des (ressemblaient) phares, ils m’empêchaient de chavirer… (au contraire, l'amour ne ferait pas chavirer?)
Renard…
Regarde-moi, parle-moi, reviens-moi, ou pas (un peu trop de "ou pas" ptètre... ce qui peut faciliter l'agacement)… mais ne m’ignore pas, s’il te plait, Renard…
J’ai… je fais quoi, moi maintenant ? T’es comique… Tu me laisses tomber et moi, faut que je me relève tout seul et que je continue à avancer, c’est ça ?
Mais je ne sais pas faire, Renard, je ne peux pas le faire, pas tout seul, pas sans toi…
Et je n’en n’ai plus envie…
Alors, si tu veux, je vais essayer (pas de virgule) de faire comme si je pouvais vivre avec le cœur arraché, comme si je pouvais voler sans aile, comme si je n’avais pas besoin de tes yeux pour rêver.
Je vais mentir, me construire un masque souriant, pour que les gens ne me posent pas de question, ne me demandent pas pourquoi les étoiles sont mortes au fond de mes yeux…
Et la vie va continuer toute seule, sans moi, je serais toujours là mais ça reviendra au même. Je serai déjà parti…
Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu m’en veuilles à ce point ?
Dis-le (pas de trait d'union) moi, dis-le (pas de trait d'union) moi, mon Renard, dis-moi ce que je dois faire
Regarde, regarde-moi, j’ai besoin de tes yeux d’or, mon Renard. Comme j’ai besoin de me blottir contre ta poitrine, me nicher au creux de tes bras, et entendre ta voix de contrebasse refaire le monde. J’ai besoin de sentir tes mains dans mes cheveux, j’ai besoin de dessiner ton visage du bout de mes doigts, et…
« Al, t’es avec nous ? Où est Samuel ? »
Retour à la réalité. Je suis assis sur un banc, dans la cour, et Nicolas m’observe sans rien dire. Charles a posé son sac dans un coin et meuble le silence avec des questions auxquelles il n’attend pas forcément de réponse.
« Il a dû partir en éclaireur nous réserver une table, non ? dit Nicolas. Il le fait souvent quand… »
La phrase reste en suspens, mais chacun de nous est capable de la compléter.
Tu le fais souvent quand on s’est engueulé.
« Alors, faudrait qu’on aille le rejoindre, non ? murmure Charles. J’ai faim…
-Le contraire nous aurait étonnés. »
Nicolas sourit, et commence à se diriger vers le réfectoire. Charles s’empare de son sac et s’empresse de le rejoindre.
« Eh, traîne pas, Al ! me lance-t-il en remarquant que je n’ai pas bougé.
-Fous-lui la paix, fait Nicolas. Il viendra quand il en aura envie. »
Je les regarde s’éloigner, se mêler à la foule des lycéens affamés, et disparaître au coin du bâtiment de la cantine.
Je n’ai pas faim.
Je veux juste être tranquille, au calme, loin, ailleurs.
Et je me rappelle que j’habite justement à deux pas et qu’il n’y a personne à la maison aujourd’hui.
Je quitte donc mon banc, prends mon sac et traverse lentement la cour.
Je franchis les grilles, ma faufile parmi les fumeurs qui campent sur le parvis et me dépêche de rejoindre le trottoir.
Tu n’es pas au réfectoire.
Tu es là, assis sur un plot en ciment, ceux qui empêchent les voitures de se garer juste devant l’entrée. Tu es là, et tu m’as vu, et pourtant tu ne bouges pas.
Je remonte la rue.
Soudain, j’entends un pas se caler sur le mien et je ne peux retenir un sourire.

Ah ah...
Je dis rien, mais j'attends quelque chose de ta part. Quelque chose qui mettrait du croustillant...

Toujours dedans, malgré le style qui fait parfois encore un peu brouillon...
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Message  Cyrus Dim 19 Avr 2009 - 17:48

Je dis rien, mais j'attends quelque chose de ta part. Quelque chose qui mettrait du croustillant...
On verra Very Happy
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Message  Pacô Dim 19 Avr 2009 - 17:56

J'attends avec impatience !
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Message  Cyrus Ven 24 Avr 2009 - 12:16

Bon, avec une petite pensée pour notre cher Pacô, depuis le temps qu'il l'attendait ce chapitre...

Comme je m’y attendais, la maison est déserte. Je refermer le portail, fais celui qui ne se doute de rien et gravis rapidement les marches du perron. Je mets quelques secondes à trouver mes clefs, ce qui, à la vue du rangement chaotique des poches de mon blouson n’a rien de bien surprenant. Le miracle surviendra plutôt le jour où je les trouverai du premier coup.
Une fois, j’ai même réussi à m’enfermer dehors ; malin comme je suis, je les avais oubliées et il n’y avait personne à la maison. Ce fut un moment de pur bonheur, durant lequel j’ai dû aller chercher une échelle dans le garage, passer par le balcon de mon frère et remercier le ciel d’avoir laissé la porte-fenêtre ouverte.
Aujourd’hui, rien de si spectaculaire. Je rentre comme il se doit par la porte d’entrée. J’ai à peine le temps de balancer mon sac dans un coin que la sonnette retentit. Tu n’as pas perdu de temps, Renard…
Je fais la sourde oreille, file à la cuisine chercher un verre d’eau et retourne dans le salon. Je me love sur un des canapés en cuir.
Second coup de sonnette.
Je souris, pose le verre sur la table basse et compte jusqu’à dix. J’aurais tout aussi bien pu aller ouvrir tout de suite, surtout qu’il commence à pleuvoir.
Un…
Deux…
Troisième coup de sonnette.
Trois…
Quatre…
Cinq…
Je me demande pourquoi tu t’acharnes à sonner alors qu’il suffit d’ouvrir le portail.
Six…
Encore un coup de sonnette.
Sept…
Huit…
Qu’est-ce que tu fabriques, Al ? Tu ne comptes pas le laisser dehors par ce temps ?
Neuf…
Dix.
C’est bon. Je peux y aller.
Je me lève, et te fais signe par la baie-vitrée. Tu es derrière le portail, l’air impassible, trempé de la tête aux pieds, et tes longs cheveux auburn dégoulinants sur tes épaules. Je devrais avoir honte. Mais, aussi bizarre que ça puisse paraître, j’ai envie de rire. Cette situation est si comique, si… ridicule. On n’a pas pu se disputer, on ne peut pas se disputer. Je dois rêver. C’est une blague. Et toi, drapé de ton orgueil, avec tes vêtements pleins d’eau qui te collent à la peau, tu es… la cerise sur le gâteau. J’ai faim.
Bon, j’arrête de te torturer. Je sors, traverse le jardin en courant, manque de glisser sur l’herbe mouillée et ouvre. Enfin.
« Vas-y, rentre mon vieux, tu vas être trempé. »
Dit sur le ton du type surpris de voir son copain débarquer chez lui, content de le retrouver, pas du tout au courant qu’il vient de s’engueuler avec lui le matin-même. Ça s’appelle la mauvaise foi. Ou alors être un tantinet fêlé. Fort possible qu’en ce qui me concerne, les deux cas sont envisageables.
Tu me suis en traînant des pieds, l’air outré d’avoir été abandonné sous la pluie. Mais tu sais, j’ai l’impression que les intempéries ont lavé ton visage de toute trace de colère. Pour être franc, tu es juste... craquant.
« Tu veux un truc à boire ? Limonade, jus de fruit, eau, Ice-Tea… »
Silence de mort et regard assassin. Tu poses ton sac sur le tapis et reste planté près du canapé sans daigner t’asseoir.
« Café ? »
Là, j’utilise l’arme secrète. Si ça ne marche pas, je suis parti pour supporter ta mauvaise humeur pendant un bon paquet de temps.
« Café. Un sucre. »
Ouais, t’as parlé, j’ai gagné, j’ai gagné, j’ai gagnéeuh !
Corbeau ?
Ouais ?
T’es vraiment atteint.
Je sais, ce sont des choses qui arrivent.
Non, ce qu’il y a, c’est que je ne suis pas du tout rancunier. Et que je passe toujours d’un extrême à l’autre. Soit je suis hyper malheureux et je donne l’air de porter tout le désespoir du monde sur mes frêles épaules, soit je suis super content, auquel cas j’affiche un sourire banane en toutes circonstances. Mais, soyons honnête, depuis un certain temps, je broie surtout du noir. Alors profitons de mes rares instants d’euphorie.
Je te sers un café, donc. Avec un seul sucre, comme demandé.
« Tu peux t’asseoir, tu sais, tu ne payeras pas plus cher. Et, inutile de fixer ton café de cet œil méfiant, je ne l’ai pas empoisonné. Après, je ne te garantis pas de n’y avoir mis que du sucre, mais en tous cas, rien de toxique. »
Tu retiens un sourire du bout des lèvres, mais t’obstines à reste debout. Une vraie tête de mule.
Bon…
J’ai compris… Pour que la hache de guerre soit enterrée, faut encore que je fasse le premier pas. Que je reconnaisse mes fautes. Même celles que je n’ai pas eu l’impression d’avoir commises. D’un autre côté, comme mon avis n’est pas particulièrement objectif, je ne risque rien à faire un prix de groupe.
« Désolé, Renard, désolé pour tout à l’heure. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je le regrette. Je ne voulais pas te froisser. »
Regard noir de ta part et mutisme dédaigneux. Bon, si les excuses ne suffisent pas, je peux me prosterner, aussi. Je plaisante. Quoique…
« Ton problème, Alexandre, c’est que tu es tout le temps désolé. Tu fais des conneries, majoritairement plus grosses que toi et après, tu tentes de rattraper en t’excusant. Seulement, ça serait bien qu’un jour tu reconnaisses que t’as merdé et que tu assumes. Ça changerait.
-Et si je dis que je reconnais que je suis le roi des Idiots et que j’assume la responsabilité d’avoir gâché ta journée, tu réponds quoi ?
-Rien, c’est ce que je voulais entendre. »
Tu poses le café sur la table basse et t’assieds sur le canapé.
« Renard ?
-Hum… ?
-Tu m’en veux vraiment ? »
Silence.
« Dis…
-Si je t’en voulais vraiment, Corbeau, je ne serais pas ici. »
C’est vrai. Je me penche en avant, m’appuie doucement sur tes épaules et murmure :
« Je peux ? »
Pas de réponse, bonne réponse.
Euh… ce n’est pas tout à fait ça. Ce n’est pas « réponse », mais « nouvelle »…
On s’en fout.
Je te souffle doucement dans la nuque.
« Al…
-Ouais ?
-A quoi tu joues ?
-Ben, comme tu as l’air de continuer à me faire la gueule, je tente de me faire pardonner. »
Je continue, et frôle ton cou du bout de mes lèvres.
« Corbeau…
-Ben quoi, ça ne te plait pas ? »
Je dois vraiment avoir un grain, moi, ce n’est pas possible autrement. Il ya vingt minutes, j’étais au bord du suicide, et maintenant, je fais l’andouille.
« Corbeau ? »
Voix grave et douce, un poil ronronnant.
« On fait la paix ?
-J’te propose mieux, mon Renard.
-Mieux, du style, « faites l’amour, pas la guerre ? » »
Je ne réponds rien et viens m’asseoir près de toi. Je ne ferais pas la remarque comme quoi tes vêtements trempés sculptent ton corps d’athlète, ça fait trop ringard, mais ce n’est pas l’envie qui me manque.
Tes mains ont entrepris de déboutonner ma chemise.
Je vais faire un tour…
Tes doigts sont gelés, et c’est ma faute, je n’avais qu’à éviter de te faire poireauter dehors. Tant pis pour moi.
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Message  Pacô Ven 24 Avr 2009 - 12:35

Cyrus a écrit:Bon, avec une petite pensée pour notre cher Pacô, depuis le temps qu'il l'attendait ce chapitre...
Je vais passer pour le pervers de base maintenant (ah mince, je suis ça en effet >.<). Bon je m'y lance !

Cyrus a écrit:
Comme je m’y attendais, la maison est déserte. Je referme le portail, fais celui qui ne se doute de rien et gravis rapidement les marches du perron. Je mets quelques secondes à trouver mes clefs, ce qui, à la vue du rangement chaotique des poches de mon blouson n’a rien de bien surprenant. Le miracle surviendra plutôt le jour où je les trouverais du premier coup.
Une fois, j’ai même réussi à m’enfermer dehors ; malin comme je suis, je les avais oubliées et il n’y avait personne à la maison. Ce fut un moment de pur bonheur, durant lequel j’ai dû aller chercher une échelle dans le garage, passer par le balcon de mon frère et remercier le ciel d’avoir laissé la porte-fenêtre ouverte.
Aujourd’hui, rien de si spectaculaire. Je rentre comme il se doit par la porte d’entrée. J’ai à peine le temps de balancer mon sac dans un coin que la sonnette retentit. Tu n’as pas perdu de temps, Renard…
Je fais la sourde oreille, file à la cuisine chercher un verre d’eau et retourne dans le salon. Je me love sur un des canapés en cuir.
Second coup de sonnette.
Je souris, pose le verre sur la table basse et compte jusqu’à dix. J’aurais tout aussi bien pu aller ouvrir tout de suite, surtout qu’il commence à pleuvoir.
Un…
Deux…
Troisième coup de sonnette.
Trois…
Quatre…
Cinq…
Je me demande pourquoi tu t’acharnes à sonner alors qu’il suffit d’ouvrir le portail.
Six…
Encore un coup de sonnette.
Sept…
Huit…
Qu’est-ce que tu fabriques, Al ? Tu ne comptes pas le laisser dehors par ce temps ?
Neuf…
Dix.
C’est bon. Je peux y aller.
Je me lève, et te fais signe par la baie-vitrée. Tu es derrière le portail, l’air impassible, trempé de la tête aux pieds, et tes longs cheveux auburn dégoulinant (arrh un participe présent Twisted Evil) sur tes épaules. Je devrais avoir honte. Mais, aussi bizarre que ça puisse paraître, j’ai envie de rire. Cette situation est si comique, si… ridicule. On n’a pas pu se disputer, on ne peut pas se disputer. Je dois rêver. C’est une blague. Et toi, drapé de ton orgueil, avec tes vêtements pleins d’eau qui te collent à la peau, tu es… la cerise sur le gâteau. J’ai faim.
Bon, j’arrête de te torturer. Je sors, traverse le jardin en courant, manque de glisser sur l’herbe mouillée et ouvre. Enfin.
« Vas-y, rentre mon vieux, tu vas être trempé. »
Dit sur le ton du type surpris de voir son copain débarquer chez lui, content de le retrouver, pas du tout au courant qu’il vient de s’engueuler avec lui le matin-même. Ça s’appelle la mauvaise foi. Ou alors être un tantinet fêlé. Fort possible qu’en ce qui me concerne, les deux cas sont envisageables.
Tu me suis en traînant des pieds, l’air outré d’avoir été abandonné sous la pluie. Mais tu sais, j’ai l’impression que les intempéries ont lavé ton visage de toute trace de colère. Pour être franc, tu es juste... craquant.
« Tu veux un truc à boire ? Limonade, jus de fruit, eau, Ice-Tea… »
Silence de mort et regard assassin. Tu poses ton sac sur le tapis et reste planté près du canapé sans daigner t’asseoir.
« Café ? »
Là, j’utilise l’arme secrète. Si ça ne marche pas, je suis parti pour supporter ta mauvaise humeur pendant un bon paquet de temps.
« Café. Un sucre. »
Ouais, t’as parlé, j’ai gagné, j’ai gagné, j’ai gagnéeuh !
Corbeau ?
Ouais ?
T’es vraiment atteint.
Je sais, ce sont des choses qui arrivent.
Non, ce qu’il y a, c’est que je ne suis pas du tout rancunier. Et que je passe toujours d’un extrême à l’autre. Soit je suis hyper malheureux et je donne l’air de porter tout le désespoir du monde sur mes frêles épaules, soit je suis super content, auquel cas j’affiche un sourire banane en toutes circonstances. Mais, soyons honnête, depuis un certain temps, je broie surtout du noir. Alors profitons de mes rares instants d’euphorie.
Je te sers un café, donc. Avec un seul sucre, comme demandé.
« Tu peux t’asseoir, tu sais, tu ne payeras pas plus cher. Et, inutile de fixer ton café de cet œil méfiant, je ne l’ai pas empoisonné. Après, je ne te garantis pas de n’y avoir mis que du sucre, mais en tous cas, rien de toxique. »
Tu retiens un sourire du bout des lèvres, mais t’obstines à reste debout. Une vraie tête de mule.
Bon…
J’ai compris… Pour que la hache de guerre soit enterrée, faut encore que je fasse le premier pas. Que je reconnaisse mes fautes. Même celles que je n’ai pas eu l’impression d’avoir commises. D’un autre côté, comme mon avis n’est pas particulièrement objectif, je ne risque rien à faire un prix de groupe.
« Désolé, Renard, désolé pour tout à l’heure. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je le regrette. Je ne voulais pas te froisser. »
Regard noir de ta part et mutisme dédaigneux. Bon, si les excuses ne suffisent pas, je peux me prosterner, aussi. Je plaisante. Quoique…
« Ton problème, Alexandre, c’est que tu es tout le temps désolé. Tu fais des conneries, majoritairement plus grosses que toi et après, tu tentes de rattraper en t’excusant. Seulement, ça serait bien qu’un jour tu reconnaisses que t’as merdé et que tu assumes. Ça changerait.
-Et si je dis que je reconnais que je suis le roi des Idiots et que j’assume la responsabilité d’avoir gâché ta journée, tu réponds quoi ?
-Rien, c’est ce que je voulais entendre. »
Tu poses le café sur la table basse et t’assieds sur le canapé.
« Renard ?
-Hum… ?
-Tu m’en veux vraiment ? »
Silence.
« Dis…
-Si je t’en voulais vraiment, Corbeau, je ne serais pas ici. »
C’est vrai. Je me penche en avant, m’appuie doucement sur tes épaules et murmure :
« Je peux ? »
Pas de réponse, bonne réponse.
Euh… ce n’est pas tout à fait ça. Ce n’est pas « réponse », mais « nouvelle »…
On s’en fout.
Je te souffle doucement dans la nuque.
« Al…
-Ouais ?
-A quoi tu joues ?
-Ben, comme tu as l’air de continuer à me faire la gueule, je tente de me faire pardonner. »
Je continue, et frôle ton cou du bout de mes lèvres.
« Corbeau…
-Ben quoi, ça ne te plait pas ? »
Je dois vraiment avoir un grain, moi, ce n’est pas possible autrement. Il y a vingt minutes, j’étais au bord du suicide, et maintenant, je fais l’andouille.
« Corbeau ? »
Voix grave et douce, un poil ronronnant.
« On fait la paix ?
-J’te propose mieux, mon Renard.
-Mieux, du style, « faites l’amour, pas la guerre ? » »
Je ne réponds rien et viens m’asseoir près de toi. Je ne ferais pas la remarque comme quoi tes vêtements trempés sculptent ton corps d’athlète, ça fait trop ringard, mais ce n’est pas l’envie qui me manque.
Tes mains ont entrepris de déboutonner ma chemise.
Je vais faire un tour…
Tes doigts sont gelés, et c’est ma faute, je n’avais qu’à éviter de te faire poireauter dehors. Tant pis pour moi.

Merde alors, il manque du détail Twisted Evil.

Non je plaisante hein. C'est mignon... peut être un peu trop facile comme réconciliation. Et pis bon, le coup du "on va faire l'amour sur le canapé", ça se sent depuis le début (surtout avec ta petite intro qui me cite xD).
Enfin ça se sent même depuis qu'il se fait suivre jusqu'à chez lui...

Mais j'avoue, j'aime toujours aussi bien. Manquerait plus que les parents arrivent en plein ébat, et là je t'adore !
Pacô
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