Undercover Dusk. [Corrections]

Je reposai mon verre vide et en remplis un autre pour l'apporter à Roxanne. Puis Clara et moi reprîmes le chemin du bois qui nous menait chez ma tante. Je ne savais pas si c'était parce que la nuit était tombée, mais les animaux étaient beaucoup moins confiants qu'à l'aller.

- Cette baraque est incroyable ! Tu as beau l’avoir déjà vue, c’est époustouflant à chaque fois ! s'exclama Clara à l'approche de la grande bâtisse.

Eleazare McNight a écrit:

Je farfouillai dans l’armoire afin de dénicher mon petit pull noir à col en V. Évidemment, il était tout en-dessous de la pile de vêtements.

- J’en ai pour deux minutes. Tu peux t’asseoir si tu veux, dis-je à Clara avant de m’enfermer dans la salle de bain.

Je changeai de pull, passai un coup d’eau sur celui qui était taché et l’étendis sur le bord de la baignoire avant de me lâcher les cheveux, maintenant qu’ils étaient secs.

Quand je retournai dans ma chambre, Clara n’était plus là.

- Je suis dans le couloir ! me répondit-elle après que je l’aie appelée.

- Qu’est-ce que tu regardes ?

- Y a quoi derrière cette porte ? me demanda-t-elle, rongée par la curiosité.

- Un grenier de ce que m’a dit Roxanne.

- Dément ! On va faire un petit tour dedans ?

- Je ne sais pas… Et puis ils doivent nous attendre là-bas.

- Tu parles ! Comme s’ils allaient s’en rendre compte.

J’hésitai. J’étais moi aussi assez curieuse pour avoir envie de visiter ce grenier, comme on le faisait souvent avec June. Combien d’après-midi et de soirées avions-nous passées enfermées dans son grenier à nous éclater et à s’imaginer des histoires à chacune de nos découvertes. Cependant, je ne savais pas si Roxanne y avait rangé des objets personnels qu’elle ne voulait pas que n’importe qui voit.

- Allez quoi, sois pas rabat-joie. Tu en as envie aussi, ça se voit, insista-t-elle.

- D’accord… [Pas de virg.]soupirai-je.

Elle sautilla sur place en tapant dans ses mains comme une gamine. La porte grinça quand elle la poussa. La pièce était plongée dans l’obscurité et je tâtonnai un peu avant de trouver l’interrupteur. L’ampoule qui se balançait au plafond éclairait d’une faible lumière jaunâtre.

Un bric-à-brac épouvantable s’entassait dans ce grenier. Autant le reste de la maison était impeccablement rangé et propre, autant ici, la poussière et le désordre régnaient en maîtres. Des tas de cartons et de malles débordants de vieux vêtement et d’objets divers étaient disposés à tort et à travers un peu partout, en plus de tout ce qui trainait. Un mannequin de couturière, un chevalet de peintre, un vieux tourne-disque… Roxanne était vraiment ambivalente, et c’était peu dire !

Une grosse araignée détala sur le plancher, à nos pieds. Clara émit un petit cri en faisant un bond en arrière.

- Beurk ! C’est vraiment dégoûtant ici.

- Euh… C’est un grenier Clara.

- Et alors ? Bon allez viens on y va. J’en ai marre d’être ici, continua-t-elle.
[Sauter une ligne]
Lunatique, elle ? Il devait y avoir erreur sur la personne. Je soupirai, un peu agacée par son comportement. Pour qui se prenait-elle ? Mademoiselle croyait être la reine parce qu’elle était belle et grande et mince et à moitié blonde et… Où va le monde, je vous le demande… Je me retournai une dernière fois. Il faudrait que je demande à Roxanne l’autorisation de fouiller un peu dans les cartons. Clara, elle, était déjà à l’étage en-dessous. Elle me héla car je ne descendais pas assez vite à son goût. J’éteignis l’ampoule à contrecœur et me décidai à la rejoindre en bas.

Sur le chemin du retour, nous prîmes notre temps cette fois-ci. Visiblement, le grenier n’avait su répondre à ses attentes. Toutefois, cela ne semblait pas l’empêcher de jacasser en envoyant ses cheveux en arrière toutes les deux secondes. Au premier abord, elle paraissait vraiment agréable, mais plus on passait de temps avec elle, plus certains détails de sa personnalité pouvaient agacer. Je ne savais pas si c’était moi qui me faisais des illusions ou si cela venait bel et bien d’elle.

- Tu as un petit ami chez toi ? me demanda-t-elle, avide d’avoir quelques potins à se mettre sous la dent.

La question qui tue. C’était marrant de voir comme elle revenait tout le temps cette question. Dès notre plus jeune âge d’ailleurs. En fait, c’était l’une des questions favorites de tout le monde. Quand on jouait à « Action-Vérité » en primaire, la première question qui sortait était toujours « Qui aimes-tu ? » ou « As-tu un amoureux ? Si oui, qui ? ». Quand on arrivait au collège, c’était LE sujet par excellence aussi. Et au lycée… n’en parlons pas. C’était tout juste s’il ne fallait pas sortir avec le premier venu pour faire comme tout le monde et ne pas être à la masse en sortant en célibataire.

Désolant. Pitoyable. Pathétique. Tout ça pour dire que cette question m’avait toujours dérangée. Un amoureux, mais pour quoi faire ? Quand on est petit c’est comme un jeu. On se donne la main on est content de dire qu’on a un amoureux. Et finalement quand on tombe dans l’engrenage de l’amour, on s’aperçoit que c’est un jeu dangereux et qu’il est risqué de s’y frotter. Mais généralement on s’en rend compte trop tard.

Et depuis quelques temps, cette question ne m’amusait plus du tout. C’est donc avec un ton un peu froid que je répondis à Clara :

- Non. C’est une perte de temps. J’en ai déjà tellement peu pour faire la part des choses entre les cours et les amis, je n’ai pas assez de place pour un petit ami.

- Moi j’en ai un, se vanta-t-elle sans que je lui aie posé la question – ce que je ne m’apprêtais pas vraiment à faire en vérité. Ça fait déjà… - elle compta sur ses doigts – quatorze mois qu’on est ensemble. Il s’appelle Taylor. Il est absolument génialissime, s’extasia-t-elle en détachant chaque syllabe du dernier mot. Il est tellement doux, tellement attentionné, tellement romantique, tellement…

- Niais, marmonnai-je dans ma barbe.

- Hein ?

- Vrai. J’ai dit que ça paraissait être du vrai entre vous. Enfin, ça a l’air d’être super sincère et tout, me rattrapai-je.

Elle gloussa comme une dinde – pourquoi m’agaçait-elle autant tout à coup ? – et renchérit en envoyant valser ses cheveux en arrière :

- Oh c’est encore mieux que ça. On s’entend vraiment bien. C’est absolument génialissime entre nous.
C’est fou comme l’amour rend stupide parfois. C’était la deuxième fois en l’espace de deux minutes qu’elle employait l’expression « absolument génialissime ». A croire que ça l’amusait de dégoûter tout le monde. Encore une comme ça et elle allait connaître son pire cauchemar.

Eleazare McNight a écrit:Bon on va dire que Pacô est d'accord. Au pire, il est en minorité xD Donc la suite =) (pff, notre prof de philo nous fait le blâme de la majorité et l'éloge de l'unanimité ! )
--Début Récit --

Je farfouillai dans l’armoire afin de dénicher mon petit pull noir à col en V. Évidemment, il était tout en-dessous de la pile de vêtements.

- J’en ai pour deux minutes. Tu peux t’asseoir si tu veux, dis-je à Clara avant de m’enfermer dans la salle de bain.

Je changeai de pull, passai un coup d’eau sur celui qui était taché et l’étendit sur le bord de la baignoire avant de me lâcher les cheveux (jdirais plus "détacher" les cheveux ^^. Certes il y a "taché" alors pourquoi pas "libérer les cheveux" ? Dénouer les cheveux ? Un truc plus esthétique que le vulgaire "lâcher" ^^.), maintenant qu’ils étaient secs.

Quand je retournai dans ma chambre, Clara n’était plus là.

- Je suis dans le couloir ! me répondit-elle après que je l’ai (attention, une grosse erreur courante. L'expression "après que" fait partie de celles qui imposent l'indicatif et non le subjonctif !) appelée.

- Qu’est-ce que tu regardes ?
- Y a quoi derrière cette porte ? me demanda-t-elle, rongée par la curiosité.
- Un grenier, (il faut au moins une virgule, sinon plus ^^) de ce que m’a dit Roxanne.
- Dément ! On va faire un petit tour dedans ?
- Je ne sais pas… Et puis ils doivent nous attendre là-bas.
- Tu parles ! Comme s’ils allaient s’en rendre compte.

J’hésitai. J’étais moi aussi assez curieuse pour avoir envie de visiter ce grenier, comme on le faisait souvent avec June. Combien d’après-midi et de soirées avions-nous passés enfermées dans son grenier à nous éclater et à s’imaginer des histoires à chacune de nos découvertes ? (c'est une question, même rhétorique) Cependant, je ne savais pas si Roxanne y avait rangé des objets personnels qu’elle ne voulait pas que n’importe qui voit.

- Allez quoi, sois pas rabat-joie. Tu en as aussi envie aussi, ça se voit, insista-t-elle.
- D’accord…, soupirai-je.

Elle sautilla sur place en tapant dans ses mains comme une gamine. La porte grinça quand elle la poussa. (oulah, ça me fait la même impression que si tu avais accéléré le film tout à coup. Comme si les deux phrases l'une à côté de l'autre sont incompatibles pour l'action, à moins d'être spider-Clara XD) La pièce était plongée dans l’obscurité et je tâtonnai un peu avant de trouver l’interrupteur. L’ampoule qui se balançait au plafond éclairait d’une faible lumière jaunâtre.

Un bric-à-brac épouvantable s’entassait dans ce grenier. Autant le reste de la maison était impeccablement rangé et propre, autant ici, la poussière et le désordre régnaient en maîtres. Des tas de cartons et de malles débordants de vieux vêtement et d’objets divers étaient disposés à torts et à travers un peu partout, en plus de tout ce qui trainait. Un mannequin de couturière, un chevalet de peintre, un vieux tourne-disque… Roxanne était vraiment ambivalente, et c’était peu dire !

Une grosse araignée détala sur le plancher, à nos pieds (là on dirait que c'est le plancher qui est à ses pieds, ce qui est en soi légèrement logique ^^. Donc vois avec: "Une grosse araignée détala à nos pieds" ou "... détala sur le plancher" voire, à la rigueur, "A nos pieds, une grosse araignée détala sur le plancher" mais ça donne encore cet effet redondant de "pieds/plancher".). Clara émit un petit cri en faisant un bond en arrière. (ah là, la phrase ne va pas du tout ! Dans le sens de ta phrase, c'est le bond en arrière qui produit le petit cri, alors que c'est qu'elle a poussé un petit tout en faisant un petit bond en arrière !)
- Beurk ! C’est vraiment dégoûtant ici.
- Euh… C’est un grenier Clara.
- Et alors ? Bon allez viens on y va. J’en ai marre d’être ici, continua-t-elle.
Lunatique, elle ? Il devait y avoir erreur sur la personne. Je soupirai, un peu agacée par son comportement. Pour qui se prenait-elle ? Mademoiselle croyait être la reine parce qu’elle était belle et grande et mince et à moitié blonde et… Où va le monde, je vous le demande… Je me retournai une dernière fois. Il faudrait que je demande à Roxanne l’autorisation de fouiller un peu dans les cartons. Clara, elle, était déjà à l’étage en-dessous. Elle me héla car je ne descendais pas assez vite à son goût. J’éteignis l’ampoule à contrecœur et me décidai à la rejoindre en bas.

Eleazare McNight a écrit:
Sur le chemin du retour, nous prîmes notre temps cette fois-ci. Visiblement, le grenier l’avait quelque peu refroidie. Elle n’arrêtait pas de jacasser (bah elle est pas tellement refroidie alors ?) en envoyant ses cheveux en arrière toutes les deux secondes. Au premier abord, elle paraissait vraiment gentille, mais plus on passait de temps avec elle, plus elle devenait exaspérante. Du moins pour moi. Pour les garçons, ça devait se bousculer au portillon.
- Tu as un petit ami chez toi ? me demanda-t-elle, avide d’avoir quelques potins à se mettre sous la dent.
La question qui tue. C’est marrant comme elle revient tout le temps cette question. Dès notre plus jeune âge d’ailleurs. En fait, c’est une des questions favorites de tout le monde. Quand on jouait à « Action-Vérité » en primaire, la première question qui ressortait était toujours « Qui aimes-tu ? » ou « As-tu un amoureux ? Si oui, qui ? ». Quand tu arrives au collège, c’est LE sujet par excellence aussi. Et au lycée… n’en parlons pas. C’est presque s’il ne fallait pas sortir avec le premier venu pour faire comme tout le monde et ne pas être à la masse en sortant en célibataire.
Désolant. Pitoyable. Pathétique. Tout ça pour dire que cette question m’avait toujours dérangée. Un amoureux, mais pour quoi faire ? Quand on est petit c’est comme un jeu. On se donne la main on est content de dire qu’on a un amoureux. Et finalement quand on tombe dans l’engrenage de l’amour, on s’aperçoit que c’est un jeu dangereux et qu’il est risqué de s’y frotter. Mais généralement on s’en rend compte trop tard.
Et depuis quelques temps, cette question ne m’amusait plus du tout. C’est donc avec un ton un peu froid que je répondis à Clara :
- Non. C’est une perte de temps. J’en ai déjà tellement peu pour faire la part des choses entre les cours et les amis, je n’ai pas assez de place pour un petit ami.
- Moi j’en ai un, se vanta-t-elle sans que je lui aie posé la question – ce que je ne m’apprêtais pas vraiment à faire en vérité. Ça fait déjà… - elle compta sur ses doigts – quatorze mois qu’on est ensemble. Il s’appelle Taylor. Il est absolument génialissime, s’extasia-t-elle en détachant chaque syllabe du dernier mot. Il est tellement doux, tellement attentionné, tellement romantique, tellement…
- Niais, marmonnai-je dans ma barbe.
- Hein ?
- Vrai. J’ai dit que ça paraissait être du vrai entre vous. Enfin, ça a l’air d’être super sincère et tout, me rattrapai-je.
Elle gloussa comme une dinde – pourquoi me paraissait-elle si débectante (jsuis pas sur que le féminin soit vraiment cool ? Et puis, elle paraît vomissante ? >_<) ? – et renchérit en envoyant valser ses cheveux en arrière :
- Oh c’est encore mieux que ça. On s’entend vraiment bien. C’est absolument génialissime entre nous.
C’est fou comme l’amour rend niais (répétition => arf, faut pas répéter ce qui a été dit dans le dialogue, surtout quand le narrateur est l'un des personnages => "rend stupide" "rend sot" "rend idiot" "rend crétin" etc...) parfois. C’était la deuxième fois en l’espace de deux minutes qu’elle employait l’expression « absolument génialissime ». A croire que ça l’amusait de dégoûter tout le monde. Encore une comme ça et elle allait connaître son pire cauchemar.

Eleazare McNight a écrit:

Sur le chemin du retour, nous prîmes notre temps cette fois-ci. Visiblement, le grenier l’avait quelque peu refroidie. Elle n’arrêtait pas de jacasser en envoyant ses cheveux en arrière toutes les deux secondes. Au premier abord, elle paraissait vraiment gentille, mais plus on passait de temps avec elle, plus elle devenait exaspérante. Du moins pour moi. Pour les garçons, ça devait se bousculer au portillon.
- Tu as un petit ami chez toi ? me demanda-t-elle, avide d’avoir quelques potins à se mettre sous la dent.
La question qui tue. C’est marrant comme elle revient tout le temps cette question. Dès notre plus jeune âge d’ailleurs. En fait, c’est une des questions favorites de tout le monde. Quand on jouait à « Action-Vérité » en primaire, la première question qui ressortait était toujours « Qui aimes-tu ? » ou « As-tu un amoureux ? Si oui, qui ? ». Quand tu arrives au collège, c’est LE sujet par excellence aussi. Et au lycée… n’en parlons pas. C’est presque s’il (Mets plutôt "C'est tout juste s'il" ou quelque chose du genre) ne fallait pas sortir avec le premier venu pour faire comme tout le monde et ne pas être à la masse en sortant en célibataire.
Désolant. Pitoyable. Pathétique. Tout ça pour dire que cette question m’avait toujours dérangée. Un amoureux, mais pour quoi faire ? Quand on est petit c’est comme un jeu. On se donne la main on est content de dire qu’on a un amoureux. Et finalement quand on tombe dans l’engrenage de l’amour, on s’aperçoit que c’est un jeu dangereux et qu’il est risqué de s’y frotter. Mais généralement on s’en rend compte trop tard.
Et depuis quelques temps, cette question ne m’amusait plus du tout. C’est donc avec un ton un peu froid que je répondis à Clara :
- Non. C’est une perte de temps. J’en ai déjà tellement peu pour faire la part des choses entre les cours et les amis, je n’ai pas assez de place pour un petit ami.
- Moi j’en ai un, se vanta-t-elle sans que je lui aie posé la question – ce que je ne m’apprêtais pas vraiment à faire en vérité. Ça fait déjà… - elle compta sur ses doigts – quatorze mois qu’on est ensemble. Il s’appelle Taylor. Il est absolument génialissime, s’extasia-t-elle en détachant chaque syllabe du dernier mot. Il est tellement doux, tellement attentionné, tellement romantique, tellement…
- Niais, marmonnai-je dans ma barbe.
- Hein ?
- Vrai. J’ai dit que ça paraissait être du vrai entre vous. Enfin, ça a l’air d’être super sincère et tout, me rattrapai-je.
Elle gloussa comme une dinde – pourquoi me paraissait-elle si débectante (Là je soutiens Pacô, c'pas top comme expression) ? – et renchérit en envoyant valser ses cheveux en arrière :
- Oh c’est encore mieux que ça. On s’entend vraiment bien. C’est absolument génialissime entre nous.
C’est fou comme l’amour rend niais parfois. C’était la deuxième fois en l’espace de deux minutes qu’elle employait l’expression « absolument génialissime ». A croire que ça l’amusait de dégoûter tout le monde. Encore une comme ça et elle allait connaître son pire cauchemar.

Sur le chemin du retour, nous prîmes notre temps cette fois-ci. Visiblement, le grenier l’avait quelque peu refroidie. Elle n’arrêtait pas de jacasser en envoyant (envoyer ça fait un peu le grand coup de nuque en arrière pour balancer sa chevelure au loin, in the wind, mais je pense plutôt que là, elle arrange incessamment quelques mèches qui lui retombe sur le front, non ?) ses cheveux en arrière toutes les deux secondes. Au premier abord, elle paraissait vraiment gentille, mais plus on passait de temps avec elle, plus elle devenait exaspérante (en fait, gentille et exaspérante ne sont pas incompatibles, il faudrait changer, peut-être, "gentille"). Du moins pour moi. Pour les garçons, ça devait se bousculer au portillon. (J'émets une protestation !!! xD C'est de la discrimination féministe !!!!.... hum... bref passons. ^^)
- Tu as un petit ami chez toi ? me demanda-t-elle, avide d’avoir quelques potins à se mettre sous la dent.
La question qui tue. C’est marrant comme elle revient tout le temps, cette question. Dès notre plus jeune âge d’ailleurs. En fait, c’est une des questions favorites de tout le monde. Quand on jouait à « Action-Vérité » en primaire, la première question qui (res)sortait était toujours « Qui aimes-tu ? » ou « As-tu un amoureux ? Si oui, qui ? ». Quand tu arrives au collège, c’est LE sujet par excellence aussi. Et au lycée… n’en parlons pas. C’est presque s’il ne fallait pas sortir avec le premier venu pour faire comme tout le monde et ne pas être à la masse en sortant en célibataire.
(léger problème de structure narrative, il me semble. Tu passe de "elle revient" à "on jouait" à "quand tu arrives", "s'il ne fallait pas". Faudrait mettre de l'ordre dans les temps et les personnes, sauf si c'est voulu...)
Désolant. Pitoyable. Pathétique. Tout ça pour dire que cette question m’avait toujours dérangée. Un amoureux, mais pour quoi faire ? Quand on est petit c’est comme un jeu. On se donne la main on est content de dire qu’on a un amoureux. Et finalement quand on tombe dans l’engrenage de l’amour, on s’aperçoit que c’est un jeu dangereux et qu’il est risqué de s’y frotter. (on ne se frotte pas un à jeu - mot répété d'ailleurs ^^. Si tu veux garder la métaphore du jeu : "s'y essayer", par exemple.) Mais généralement on s’en rend compte trop tard.
Et depuis quelques temps, cette question ne m’amusait plus du tout. C’est donc d'un ton un peu froid que je répondis à Clara :
- Non. C’est une perte de temps. J’en ai déjà tellement peu pour faire la part des choses entre les cours et les amis, je n’ai pas assez de place pour un petit ami.
- Moi j’en ai un, se vanta-t-elle sans que je lui aie posé la question – ce que je ne m’apprêtais pas vraiment à faire en vérité. Ça fait déjà… - elle compta sur ses doigts – quatorze mois qu’on est ensemble. Il s’appelle Taylor. Il est absolument génialissime, s’extasia-t-elle en détachant chaque syllabe du dernier mot. Il est tellement doux, tellement attentionné, tellement romantique, tellement…
- Niais ? marmonnai-je dans ma barbe.
- Hein ?
- Vrai. J’ai dit que ça paraissait être du vrai entre vous. Enfin, ça a l’air d’être super sincère et tout, me rattrapai-je.
Elle gloussa comme une dinde – pourquoi me paraissait-elle si débectante (je plussoie l'avis de Pacô, à la limite "écoeurante", je comprendrais très bien ^^) – et renchérit en envoyant valser ses cheveux en arrière (même chose que plus haut, ça fait un peu le cheval qui s'ébroue, mais peut-être est-ce l'effet voulu, justement ?):
- Oh c’est encore mieux que ça. On s’entend vraiment bien. C’est absolument génialissime entre nous.
C’est fou comme l’amour rend niais (mièvre ?) parfois. C’était la deuxième fois en l’espace de deux minutes qu’elle employait l’expression « absolument génialissime ». A croire que ça l’amusait de dégoûter tout le monde. Encore une comme ça et elle allait connaître son pire cauchemar.

Elle sautilla sur place en tapant dans ses mains comme une gamine. Je la rejoignis devant la porte, qui grinça quand elle la poussa. La pièce était plongée dans l’obscurité et je tâtonnai un peu avant de trouver l’interrupteur. L’ampoule qui se balançait au plafond éclairait d’une faible lumière jaunâtre.
Un bric-à-brac épouvantable s’entassait dans ce grenier. Autant le reste de la maison était impeccablement rangé et propre, autant ici, la poussière et le désordre régnaient en maîtres. Des tas de cartons et de malles débordants de vieux vêtement et d’objets divers étaient disposés à torts et à travers un peu partout, en plus de tout ce qui trainait. Un mannequin de couturière, un chevalet de peintre, un vieux tourne-disque… Roxanne était vraiment ambivalente, et c’était peu dire !
Cependant, une chose me surprit. Autant le grenier regorgeait d’effets divers et variés, déposés çà et là au gré des passages de Roxanne, autant le centre de la pièce me paraissait démuni… De plus, il y avait quelque chose dans cette atmosphère qui me troublait. Je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus, et cela m’intriguait vraiment. Était-ce simplement ce vide qui me donnait cette drôle d’impression ?
Malheureusement, je fus coupée dans mes tergiversions… Une grosse araignée détala à nos pieds et Clara émit un petit cri avant de faire un bond en arrière.
- Beurk ! C’est vraiment dégoûtant ici.
- Euh… C’est un grenier Clara.
- Et alors ? Bon, on peut y aller s’il te plait ? Ce n’est pas que j’en ai marre… Mais j’aimerais bien retrouver les autres, continua-t-elle.
Lunatique, elle ? Il devait y avoir erreur sur la personne. Je soupirai, un peu agacée par son comportement. J’étais déçue de ne pas pouvoir continuer l’exploration de cette pièce qui devait contenir tant de réponses à mes questions. Je soupirai avant de lui répondre qu’on pouvait y aller. A contrecœur, je m’apprêtai à quitter le grenier. Clara était déjà dans les escaliers alors que je jetais un dernier regard derrière moi. Une chose retint mon attention vers le fond. Un coffre visiblement, assez gros. C’était comme s’il me faisait des signes, que moi seule pouvait percevoir. J’étais irrésistiblement attirée. Mais je dus m’y arracher car Clara me héla depuis le rez-de-chaussée. J’éteignis l’ampoule avec une note de regret dans le cœur et me décidai à la rejoindre en bas.