Un Goût Amer
+10
noway
nico4g
azul
A. N. O'Nyme
Liven d'Eleissen
kirlim
B.
malaulau
Pacô
MrSonge
14 participants
IMPERIALDREAMER :: Ecrire et lire :: Romans :: Commentaires
Page 7 sur 11
Page 7 sur 11 • 1, 2, 3 ... 6, 7, 8, 9, 10, 11
Re: Un Goût Amer
OK, je sors mon éplucheuse et poursuis avec la suite du premier chapitre (et merci pour le lien.)
Oui, j'ai bien compris que c'est du langage imagé, néanmoins, ça ne me plais pas.
M'est d'avis que le sujet "la camera" est incomplet, tout simplement.
Deux phrases avec un joli point au milieu ne seraient pas plus compréhensibles ?
Exaspéré ?
Allez : deux répétitions, trois participes présents et trois adverbes. Pas d'quoi fouetter un chat si tu en enlève un de chaque.
Bon, on apprends rien de plus dans ce deuxième passage et je pense sincèrement qu'il nécessite un brin de réécriture (comme le problème soulevé par le sujet "la caméra.)
Sinon, rien à ajouter.
Si : je suis curieux de savoir ce qu'en pense Nicéphor car le sujet m'intéresse...
Je passerais donc à la suite dès que j'ai un moment.
Nérouje.
Je trouve ce "céda sa place à la seconde" suivit du "Kiki" très moche et surtout inexact. Ce n'est pas réellement ce que tu a voulu dire. Premièrement, il me semble que la caméra n'a aucune raison de quitter un emplacement pour être remplacée par une autre et deuxièmement elle ne peut se séparer de Fresnay puisqu'elle n'était pas avec lui mais braquée sur lui. Quand à "se promener", pas encore vu de camera qui se promènent...La première caméra céda sa place à la seconde qui quitta Fresnay pour se promener...
Oui, j'ai bien compris que c'est du langage imagé, néanmoins, ça ne me plais pas.
M'est d'avis que le sujet "la camera" est incomplet, tout simplement.
Même problème (en pire - à mon sens) : même si c'est le jargon employé par les types du métier, dans la langue française ça ne veut strictement rien dire. Le réalisateur saisi à nouveau la première caméra passe encore (bien que le "sur" n'a rien à foutre là), mais j'ai peine à imaginer le réalisateur se fixer sur le présentateur... hum.Le réalisateur reprit sur la première et se fixa sur le présentateur
"Le réalisateur [...] et [...] qui [...] qu'[...] que [...] avec [...]et [...] depuis [...] jusqu'à [...] auteur." Pfiou... c'est où qu'on respire ? de plus, j'ai le cerveau qui commence à peiner après le deuxième "et", on croit que depuis que les lecteurs ont découvert Fresnay... ils ne lisent plus, puis la fin de la phrase (après le fameux "jusqu'à") en change radicalement le sens.Le réalisateur reprit sur la première et se fixa sur le présentateur qui expliquait maintenant qu'il était connu que de nombreux lecteurs des romans de Fresnay s'étaient réconciliés avec la lecture grâce à lui et ne lisaient plus, depuis les obligations du lycée, jusqu'à la découverte de cet auteur.
Deux phrases avec un joli point au milieu ne seraient pas plus compréhensibles ?
Je n'aurais pas utilisé ce mot qui possède un côté péjoratif (souvent gore.) Grimace ?Ce dernier répondit, en affichant un rictus de satisfaction,
Il me semble y avoir une légère contradiction entre le fait de sortir 8 best-sellers et être marginal. Être marginal veut dire qu'on est hors système et un système (en société) est toujours la représentation de la majorité. Dans ce cas précis (grâce à ses ventes explosives sur 8 bouquins) les lecteurs de Fresnay représentent la majorité des lecteurs.il pensait en effet être un auteur marginal et donc que la plupart de ses lecteurs l'était aussi
Alors : adjectif ou participe passé ? Est-ce que "ondulée" qualifie la chevelure ou bien le participe passé du verbe onduler dont le sujet serait "du plat de la main" ? Ça t'apprendra à empiler les adjectifs...l'écrivain qui lissait sa chevelure brune ondulée du plat de la main
Es-tu certain d'avoir choisi le bon adjectif ? Je le trouve très imprécis : se dit aussi d'une Personne qui a les nerfs sensibles, irritables. (Cette femme est très nerveuse. Substantivement, Un nerveux, une nerveuse.) Il s'emploie aussi pour désigner un État de nervosité accidentelle, passagère. (Vous êtes bien nerveux aujourd'hui. L'inquiétude le rendait extrêmement nerveux.) Il signifie encore, dans le langage ordinaire, Qui a de bons nerfs, qui a de la force dans les muscles. (Bras, corps nerveux. C'est un petit homme nerveux. Un cheval nerveux.) Fig., Ce style, ce discours est nerveux, Il a de la fermeté, de la vigueur. NERVEUX signifie également Qui est plein de nerfs et de muscles. (Le pied est la partie du corps la plus nerveuse.)Il éteignit la télévision d'un geste nerveux et posa la télécommande sur le guéridon placé près de son fauteuil.
Exaspéré ?
La première caméra céda sa place à la seconde qui quitta Fresnay pour se promener quelques instants sur les visages immobiles des autres invités. Le réalisateur reprit sur la première et se fixa sur le présentateur qui expliquait maintenant qu'il était connu que de nombreux lecteurs des romans de Fresnay s'étaient réconciliés avec la lecture grâce à lui et ne lisaient plus, depuis les obligations du lycée, jusqu'à la découverte de cet auteur.
Ce dernier répondit, en affichant un rictus de satisfaction, qu'il pensait en effet être un auteur marginal et donc que la plupart de ses lecteurs l'était aussi. Il affirma une fois encore qu'il incarnait sans doute une forme de littérature qui offrait autre chose que des ouvrages rébarbatifs dans lesquelles l'action est lente et le lecteur s'ennuie irrémédiablement.
L'écran du poste de télévision affichait maintenant un plan large du plateau. Les techniciens cadrèrent ensuite sur Abel Fresnay et le présentateur par la gauche, laissant ainsi au spectateur tout le loisir d'admirer le dos de trois des invités. Par un jeu de miroir classique, un quart de la paroi du fond de la salle était occupé par le reflet de l'écrivain qui lissait sa chevelure brune ondulée du plat de la main. Lorsqu'il expliqua ensuite que son éditeur l'avait averti de l'impossibilité de plaire à la fois à la critique et aux lecteurs, la caméra adopta un angle de vue panoramique.
« Ce n'est pas parce que j'ai un nombre de lecteur élevé et que je figure dans la liste des meilleures ventes que je suis un auteur commercial, argua Fresnay. Je n'écris pas pour vendre mais simplement dans le but, comme tout artisan, de créer quelque chose de neuf, d'avancer dans une recherche de la perfection que je ne mènerais sans doute jamais à son terme.
- C'est justement là où je voulais en venir. La critique a souvent vitupéré contre vous en arguant parfois qu'un journaliste de Gala a d'avantage de style que... »
Nicéphor Fabergé ne laissa pas le présentateur aller plus avant. Il éteignit la télévision d'un geste nerveux et posa la télécommande sur le guéridon placé près de son fauteuil.
Allez : deux répétitions, trois participes présents et trois adverbes. Pas d'quoi fouetter un chat si tu en enlève un de chaque.
Bon, on apprends rien de plus dans ce deuxième passage et je pense sincèrement qu'il nécessite un brin de réécriture (comme le problème soulevé par le sujet "la caméra.)
Sinon, rien à ajouter.
Si : je suis curieux de savoir ce qu'en pense Nicéphor car le sujet m'intéresse...
Je passerais donc à la suite dès que j'ai un moment.
Nérouje.
Nérouje- Talent Génial
- Nombre de messages : 546
Age : 58
Localisation : alpes du sud
Votre talent : Aucun
Points : 593
Date d'inscription : 28/03/2009
Re: Un Goût Amer
Si les caméras TV se déplacent (changent d'emplacement) et sont plusieurs à filmer sur le plateau. Le technicien se charge de faire des prises sur l'une autre suivant ce qui se passe sur le plateau. Maintenant oui, je crois qu'on peut utiliser le terme "quitter" pour une caméra, comme pour l'oeil : "quitter des yeux". Mais je vais encore vérifier.Je trouve ce "céda sa place à la seconde" suivit du "Kiki" très moche et surtout inexact. Ce n'est pas réellement ce que tu a voulu dire. Premièrement, il me semble que la caméra n'a aucune raison de quitter un emplacement pour être remplacée par une autre et deuxièmement elle ne peut se séparer de Fresnay puisqu'elle n'était pas avec lui mais braquée sur lui. Quand à "se promener", pas encore vu de camera qui se promènent...
"Prendre" est à associer avec "prise de vue". Le réalisateur "prend sur la première caméra" comme le photographe "prend un cliché."Le réalisateur saisi à nouveau la première caméra passe encore (bien que le "sur" n'a rien à foutre là), mais j'ai peine à imaginer le réalisateur se fixer sur le présentateur... hum.
Mais en fait, dans mon premier jet, ces deux phrases donnaient :
La caméra changea de place et quitta Fresnay pour se promener quelques instants sur les visages immobiles des autres invités, puis se fixa sur le présentateur.
Les techniciens cadrèrent ensuite sur Abel Fresnay et le présentateur par la gauche, laissant ainsi au spectateur tout le loisir d'admirer le dos de trois des invités.
Tu as parfaitement raison, quelque chose comme : "La caméra changea de place et quitta Fresnay pour se promener quelques instants sur les visages immobiles des autres invités, puis se fixa sur le présentateur. Celui-ci expliquait qu'il était connu que de nombreux lecteurs des romans de Fresnay s'étaient réconciliés avec la lecture grâce à lui et ne lisaient plus, depuis les obligations du lycée, jusqu'à la découverte de cet auteur." irait-il mieux ? ^^Deux phrases avec un joli point au milieu ne seraient pas plus compréhensibles ?
Non, parce que je veux la connotation de sourire, et le côté péjoratif. ^^Je n'aurais pas utilisé ce mot qui possède un côté péjoratif (souvent gore.) Grimace ?
Marginal pas par rapport à son public. Marginal par rapport aux autres écrivains, par rapport à sa démarche d'auteur. En gros il dit qu'il est le seul a écrire comme il le fait. D'ailleurs le terme n'est pas de moi mais de monsieur Werber qui se qualifie lui-même d'écrivain marginal (allez savoir pourquoi ? peut-être parce qu'il est le seul à pousser l'art du torchon aussi loin... xD), et je t'avouerais que Fresnay est, en grande partie, inspiré de lui.Il me semble y avoir une légère contradiction entre le fait de sortir 8 best-sellers et être marginal. Être marginal veut dire qu'on est hors système et un système (en société) est toujours la représentation de la majorité. Dans ce cas précis (grâce à ses ventes explosives sur 8 bouquins) les lecteurs de Fresnay représentent la majorité des lecteurs.
Adjectif.Alors : adjectif ou participe passé ? Est-ce que "ondulée" qualifie la chevelure ou bien le participe passé du verbe onduler dont le sujet serait "du plat de la main" ? Ça t'apprendra à empiler les adjectifs...
Je ne trouve pas spécialement. Si je regarde les définitions que tu m'as données, en considérant que je parle d'un "geste nerveux", seule une définition me semble coller. Le lecteur n'est pas abruti au point de se demander s'il y a beaucoup de muscles dans un geste. Si j'avais parlé de "Fabergé, nerveux, éteignit la TV", oui en effet cela aurait pu porter à confusion mais dans le cas présent, je ne suis pas tout-à-fait convaincu...Es-tu certain d'avoir choisi le bon adjectif ? Je le trouve très imprécis.
En tous les cas, merci beaucoup pour ta seconde lecture précieuse, je m'en vas à présent reporter sur mon texte toutes ces corrections !
Re: Un Goût Amer
Salut Mr Songe,
J'ai dis "il me semble que la caméra n'a aucune raison de quitter un emplacement pour être remplacée par une autre", à moins que les deux appareils n'aient pas les mêmes caractéristiques, mais ça commence à sortir de ton sujet non ?
Ceci dit, il y a quand même un autre problème :
Tu commences ainsi "Nicéphor Fabergé alluma le poste de télévision. Le générique fit rapidement place à un plateau autour duquel..." (le lecteur se trouve avec Nicéphor.)
2- "La première caméra céda sa place à la seconde qui quitta Fresnay pour ..." (le lecteur va se dégourdir les jambes sur le plateau.)
3- "Le réalisateur reprit sur la première et se fixa" (Bof, pas très intéressant le plateau... le lecteur passe en régie)
4- "L'écran du poste de télévision affichait à présent un plan large du plateau." (le lecteur retourne auprès de Nicéphor pour voir si par hasard, il ne lui payerais pas un binouse.)
5- "Les techniciens cadrèrent ensuite sur Abel Fresnay et le présentateur par la gauche..." (Non, pas de binouse : ce cher Nicéphor ne bois que du thé - et avec un nuage de lait de surcroit- le lecteur retourne donc en régie. C'est qu'avec ces incessants vas-et-viens, il commence à avoir soif, le bougre !)
6- "la caméra adopta un angle de vue panoramique. " (Ici, on ne sais pas trop où il se trouve : mais j'ai l'impression qu'il est retourné auprès de Nicéphor...)
7- "Nicéphor Fabergé ne laissa pas le présentateur aller plus avant. Il éteignit la télévision ..." (Oui, ça se confirme : les techniciens n'étant que de gros radins, le lecteur est retourné auprès de Nicéphor.)
Bon, j'espère que tu n'es pas allergique à mon humour mais le problème viens peut-être tout simplement de là : je ne pense pas que ce soit une bonne idée que de balader ainsi le lecteur. Si dès le départ on est avec Nicéphor, il faut que l'on y reste ; c.a.d. que les points 2, 3, 5 et 6 sont imaginés par celui-ci.
Enfin, c'est toi qui voit. Essaye d'en parler avec un véritable écrivain (les gratouillons en herbe comme nous en connaissent tous.) Personnellement, je trouve cette histoire de balade plutôt bizarre (et pourtant, je suis plutôt sportif... )
Un peu moins explicite mais nettement plus joli. Non ?
Et ne te précipite pas sur des corrections, des fois, il faut laisser murir un peu.
Nérouje
Je sais, (bien qu'étant un bouseux, je ne suis pas complètement ignare )Si, les caméras TV se déplacent (changent d'emplacement) et sont plusieurs à filmer sur le plateau. Le technicien se charge de faire des prises sur l'une ou autre suivant ce qui se passe sur le plateau.
J'ai dis "il me semble que la caméra n'a aucune raison de quitter un emplacement pour être remplacée par une autre", à moins que les deux appareils n'aient pas les mêmes caractéristiques, mais ça commence à sortir de ton sujet non ?
Tu dis comme : "Quitter des yeux = quitter de la caméra" ou plutôt "la caméra quitte = les yeux quittent" ? Je pense qu'il est intéressant que tu te pose la question.Maintenant oui, je crois qu'on peut utiliser le terme "quitter" pour une caméra, comme pour l'oeil : "quitter des yeux". Mais je vais encore vérifier.
Hum... Prendre SUR, est-ce bien français ou uniquement du jargon professionnel ?Le réalisateur "prend sur la première caméra" comme le photographe "prend un cliché."
Ceci dit, il y a quand même un autre problème :
Tu commences ainsi "Nicéphor Fabergé alluma le poste de télévision. Le générique fit rapidement place à un plateau autour duquel..." (le lecteur se trouve avec Nicéphor.)
2- "La première caméra céda sa place à la seconde qui quitta Fresnay pour ..." (le lecteur va se dégourdir les jambes sur le plateau.)
3- "Le réalisateur reprit sur la première et se fixa" (Bof, pas très intéressant le plateau... le lecteur passe en régie)
4- "L'écran du poste de télévision affichait à présent un plan large du plateau." (le lecteur retourne auprès de Nicéphor pour voir si par hasard, il ne lui payerais pas un binouse.)
5- "Les techniciens cadrèrent ensuite sur Abel Fresnay et le présentateur par la gauche..." (Non, pas de binouse : ce cher Nicéphor ne bois que du thé - et avec un nuage de lait de surcroit- le lecteur retourne donc en régie. C'est qu'avec ces incessants vas-et-viens, il commence à avoir soif, le bougre !)
6- "la caméra adopta un angle de vue panoramique. " (Ici, on ne sais pas trop où il se trouve : mais j'ai l'impression qu'il est retourné auprès de Nicéphor...)
7- "Nicéphor Fabergé ne laissa pas le présentateur aller plus avant. Il éteignit la télévision ..." (Oui, ça se confirme : les techniciens n'étant que de gros radins, le lecteur est retourné auprès de Nicéphor.)
Bon, j'espère que tu n'es pas allergique à mon humour mais le problème viens peut-être tout simplement de là : je ne pense pas que ce soit une bonne idée que de balader ainsi le lecteur. Si dès le départ on est avec Nicéphor, il faut que l'on y reste ; c.a.d. que les points 2, 3, 5 et 6 sont imaginés par celui-ci.
Enfin, c'est toi qui voit. Essaye d'en parler avec un véritable écrivain (les gratouillons en herbe comme nous en connaissent tous.) Personnellement, je trouve cette histoire de balade plutôt bizarre (et pourtant, je suis plutôt sportif... )
Et pourquoi pas : "Celui-ci expliquait que de nombreuses personnes, vaccinées contre la lecture depuis les obligations du lycée, dévoraient les bouquins de Fresnay après avoir découvert cet auteur."Celui-ci expliquait qu'il était connu que de nombreux lecteurs des romans de Fresnay s'étaient réconciliés avec la lecture grâce à lui et ne lisaient plus, depuis les obligations du lycée, jusqu'à la découverte de cet auteur.
Un peu moins explicite mais nettement plus joli. Non ?
Et ne te précipite pas sur des corrections, des fois, il faut laisser murir un peu.
Nérouje
Nérouje- Talent Génial
- Nombre de messages : 546
Age : 58
Localisation : alpes du sud
Votre talent : Aucun
Points : 593
Date d'inscription : 28/03/2009
Re: Un Goût Amer
Je voulais dire "céda sa place" dans le sens que ce que vois le spectateur est pris à nouveau par l'autre caméra. En fait, pour le spectateur, ce serait l'image prise par la première qui cède sa place à l'image prise par la seconde.J'ai dis "il me semble que la caméra n'a aucune raison de quitter un emplacement pour être remplacée par une autre", à moins que les deux appareils n'aient pas les mêmes caractéristiques, mais ça commence à sortir de ton sujet non ?
Il me semble que "ses yeux quittèrent la jeune femme blonde pour glisser vers sa voisine aux yeux de chat persan" pourrait être un assez bon pendant à "la caméra quitta ceci pour se diriger vers cela". Enfin je crois. ^^Tu dis comme : "Quitter des yeux = quitter de la caméra" ou plutôt "la caméra quitte = les yeux quittent" ? Je pense qu'il est intéressant que tu te pose la question.
C'est un terme spécifique du fait que seul les gens qui travaillent dans le milieu de la télévision n'ont l'occasion de l'utiliser mais je ne crois pas qu'il existe d'autre terme pour désigner cette action précise du régisseur. Il faudrait que je vérifie dans un de ces dictionnaires spécialisé par thèmes.Hum... Prendre SUR, est-ce bien français ou uniquement du jargon professionnel ?
En effet, cette phrase est assez problématique. Je vais tenter une modification du genre :Celui-ci expliquait qu'il était connu que de nombreux lecteurs des romans de Fresnay s'étaient réconciliés avec la lecture grâce à lui et ne lisaient plus, depuis les obligations du lycée, jusqu'à la découverte de cet auteur.
« Celui-ci expliquait que de nombreuses personnes, dégoutée de la lecture depuis les obligations du lycée, s'étaient réconciliés avec la lecture grâce à la découverte des romans de Fresnay. »
Re: Un Goût Amer
J'avais très bien compris ce que tu voulais dire (et ce, depuis le début) parce qu'il n'y avait pas d'autres solutions, c'est à dire en déduction. Raison pour laquelle j'ai dis dans mon premier message "Ce n'est pas réellement ce que tu a voulu dire."Je voulais dire "céda sa place" dans le sens que ce que vois le spectateur est pris à nouveau par l'autre caméra. En fait, pour le spectateur, ce serait l'image prise par la première qui cède sa place à l'image prise par la seconde.
À y bien réfléchir - et après plusieurs relectures de ton passage - je suis persuadé que tu peux effectivement garder toutes les tournures que tu as employé si tu assigne une place définie au lecteur : la compagnie de Nicéphore. Reste à définir clairement ce qu'il voit réellement et ce qu'il imagine. Pas très compliqué, je pense.
Si tu arrives à supprimer la répétition, ça sera nickel !Celui-ci expliquait que de nombreuses personnes, dégoutée de la lecture depuis les obligations du lycée, s'étaient réconciliés avec la lecture grâce à la découverte des romans de Fresnay.
Allez, j'arrête de t'embêter...
Nérouje.
Nérouje- Talent Génial
- Nombre de messages : 546
Age : 58
Localisation : alpes du sud
Votre talent : Aucun
Points : 593
Date d'inscription : 28/03/2009
Re: Un Goût Amer
Ah oui, merde, je ne l'avais pas vue, celle-là !! Grosse comme une maison, en plus. Nous disions donc :
Voilàvoilà. ^^Celui-ci expliquait que de nombreuses personnes, dégoutée de la lecture depuis les obligations du lycée, s'étaient réconciliés avec cette activité grâce à la découverte des romans de Fresnay.
Entendu, je vais reprendre ce passage sous cet angle et tâcher de le tirer dans le sens d'une focalisation unique. Merci beaucoup d'avoir mis le doigt sur ce problème.À y bien réfléchir - et après plusieurs relectures de ton passage - je suis persuadé que tu peux effectivement garder toutes les tournures que tu as employé si tu assigne une place définie au lecteur : la compagnie de Nicéphore. Reste à définir clairement ce qu'il voit réellement et ce qu'il imagine. Pas très compliqué, je pense.
Mais non, surtout pas ! J'aime les embêtements constructifs qui me mettent le nez là où ça ne va pas.Allez, j'arrête de t'embêter...
Re: Un Goût Amer
Chapitre Huitième
La page restait désespérément blanche. Depuis trois quarts d'heure qu'il était installé à son bureau, Abel Fresnay n'avait pas écrit une seule ligne. Il n'avait fait que souligner trois fois les mots Chapitre XIV, qu'il avait tracés la veille au soir. Pour la première fois, il regrettait son habitude de ne pas faire de plan détaillé son habitude d’écrire à l’instinct, sans plan précis à l'avance. Par le passé, jamais il n'avait ressentit le besoin, une fois la trame claire à son esprit, de découper précisément son récit. Il laissait sa plume filer de chapitres en chapitres et ne savait souvent pas comment se terminerait celui qu’il entamaitil allait clore celui qu'il entamait. Cette méthode l'avait toujours satisfait et, pas une seule fois, il n'avait senti le flot de son inspiration se tarir. Pourtant, lorsqu'il se rendit compte qu'il venait de passer une heure sans poser son stylo sur le papier, force lui fut d'admettre que c'était bien le cas,. Lassé de tourner son intrigue dans tous les sens, irrité par sa propre incompétence à trouver un développement satisfaisant, il se leva, s'étira et se dirigea vers sa bibliothèque. Fresnay arrêta son regard sur l'étage où il rangeait ses propres oeuvres, disposées sur un rayon entier qui remplissaient un rayon entier. Il les compta machinalement une fois, s'étonna d'en avoir tant écrit. Comme pour se convaincre qu'il en était bien l'auteur, il sortit un volume et se mit à le feuilleter distraitement, le referma pour en lire le titre et s'aperçut avec étonnement qu'il ne se souvenait lui-même plus très bien de l'intrigue exacte. Il lut en diagonale la quatrième de couverture, avant de ranger le livre. Son roman lui semblait maintenant étranger à lui-même, comme si plus rien ne le rattachait à cet assemblage de papier imprimé qui pourtant s'était maintenu durant plusieurs mois au sommet de la liste des meilleures ventes. L'écrivain en saisit un autre, qu'il parcourut plus attentivement. Il sauta la fin du premier chapitre, puis peina au milieu du troisième, alla directement au cinquième, s'arrêta à la dernière ligne du suivant et referma l'ouvrage, consterné. Des passages entiers lui apparurent artificiels, certains paragraphes contingents, d'autres beaucoup trop concis. Il rougit de honte à la lecture de certains dialogues, et fronça les sourcils en découvrant des lourdeurs et des répétitions qu'il n'avait pas le souvenir d'avoir inséré sciemment dans son texte. D'autres endroits, qu'il avait voulus plein de tendresse et d'émotion, lui semblaient irrémédiablement froids. Certaines réflexions des personnages, leurs pensées, dans lesquelles il glissait ses propres théories sur l'amour, sur la vie et sur à peu près tout tous les sujets qui se prêtent à l'étalage d'une philosophie de comptoir, toutes ces pages noircies lui paraissaient d'une facture scolaire et d'un contenu rébarbatif. Fresnay replaça l'ouvrage dans la bibliothèque et pencha la tête sur le côté, pour lire les titres de ses premiers textes publiés. Lentement, il se remémorait la rédaction de chacun d'eux, leur publication, leur succès, ses conférences de presse, ses séances de dédicaces interminables, sa fierté lorsqu'il se dirigeait avec une feinte nonchalance nonchalance feinte vers la lettre F du rayon littérature française d'une librairie, pour contempler l'alignement de ses propres écrits. Quinze ans après, la moitié de ses grands succès ne figurait même plus à un seul exemplaire dans les grandes surfaces. Seuls comptaient ses dernières sorties. Il n'entendait plus que très peu parler de son premier roman qui pourtant lui avait apporté une gloire nationale, plus du tout de son second, et avait lui-même pratiquement oublié l'existence du troisième.
Légèrement décontenancé par ses réflexions, il se rassit à son bureau, face à la fenêtre. Renonçant à rédiger quoique ce soit, il reprit le début de son manuscrit. A mesure qu'il se relisait, il sentait monter en lui une colère sourde, comme une vibration dont l'intensité augmentait à chaque page tournée. Quand il arriva à la fin du troisième chapitre, il étouffa un juron et jeta violemment la liasse de papier au sol. Rien. Pas une page qui ne soit digne d'un écrivain. Du verbiage, du remplissage. Il n'est pas étonnant que déjà ses premiers romans ne sombrent dans l'oubli le plus total, ils ne sont pas fait faits pour être relus. Lorsque l'on n'a plus la curiosité de savoir comment cela fini, on n'a plus aucune raison d'en ouvrir un.
Ce fut donc nageant au milieu des feuillets de son manuscrit, éparpillés sur le sol, que sa femme le trouva quelques instants plus tard. Abel Fresnay ne l'entendit pas entrer et sursauta légèrement quand elle lui posa la main sur l'épaule. Agathe se pencha vers son mari et lui murmura qu'il fallait bientôt y aller. Il leva vers elle un regard interrogateur, comme s'il ne comprenait pas le moins du monde de quoi elle voulait parler.
« Le Salon du Livre. Tu dois y être dans une heure, Abel.»
Il laissa échapper un soupir de résignation et ferma les paupières. L'écrivain n'avait aucune envie de se rendre à cette manifestation bruyante et industrielle. Comme chaque année, il serait assaillit par une pléthore de lecteurs fanatiques à la recherche d’un autographe, pièce d’usine qu’il tamponne d’un mouvement presque continuqui lui extorqueront des centaines d'autographes qu'il trace à la chaîne sans aucune originalité, d'un mouvement presque continu. Auront-ils seulement lu les livres dont ils se rempliraient les mains ? Il commençait sérieusement à en douter et se surprit à penser qu'il pourrait bien écrire n'importe quoi, ses textes se vendraient toujours aussi bien uniquement parce que son nom figurait sur la couverture. Quelques jours plus tôt, il en aurait conçu une fierté dans laquelle son orgueil se serait complût avec joie, mais son esprit ne semblait plus disposer à se satisfaire de ce genre de succès illusoires.
Au bout de quelques minutes, Agathe Fresnay passa la main sur la joue de son mari, qui ouvrit subitement les yeux et tourna la tête vers elle.
« Nous ferions bien d'y aller, murmura-t-elle en se penchant pour ramasser quelques pages du manuscrit. »
Abel se passa la main dans les cheveux avant de se mettre debout. Il quitta la pièce sans un seul regard pour les centaines de pages qui jonchaient le sol.
Les romanciers sont souvent les romanciers d’un roman. Pour Werber, il restera à jamais l’auteur des fourmis. Après, vu que l’on aime étiqueter les gens, un artiste se trouvera très souvent enfermé dans un registre, celui qui a fait son succès. C’est un aspect qui n’apparait dans ton passage. Les vrais artistes ont cette faculté de prendre des risques, d’oser déplaire pour évoluer et proposer autre chose. Je pense que Fresnay va vouloir poursuivre dans cette voie, le public ne va pas suivre mais la critique va reconnaitre l’effort.
La page restait désespérément blanche. Depuis trois quarts d'heure qu'il était installé à son bureau, Abel Fresnay n'avait pas écrit une seule ligne. Il n'avait fait que souligner trois fois les mots Chapitre XIV, qu'il avait tracés la veille au soir. Pour la première fois, il regrettait son habitude de ne pas faire de plan détaillé son habitude d’écrire à l’instinct, sans plan précis à l'avance. Par le passé, jamais il n'avait ressentit le besoin, une fois la trame claire à son esprit, de découper précisément son récit. Il laissait sa plume filer de chapitres en chapitres et ne savait souvent pas comment se terminerait celui qu’il entamaitil allait clore celui qu'il entamait. Cette méthode l'avait toujours satisfait et, pas une seule fois, il n'avait senti le flot de son inspiration se tarir. Pourtant, lorsqu'il se rendit compte qu'il venait de passer une heure sans poser son stylo sur le papier, force lui fut d'admettre que c'était bien le cas,. Lassé de tourner son intrigue dans tous les sens, irrité par sa propre incompétence à trouver un développement satisfaisant, il se leva, s'étira et se dirigea vers sa bibliothèque. Fresnay arrêta son regard sur l'étage où il rangeait ses propres oeuvres, disposées sur un rayon entier qui remplissaient un rayon entier. Il les compta machinalement une fois, s'étonna d'en avoir tant écrit. Comme pour se convaincre qu'il en était bien l'auteur, il sortit un volume et se mit à le feuilleter distraitement, le referma pour en lire le titre et s'aperçut avec étonnement qu'il ne se souvenait lui-même plus très bien de l'intrigue exacte. Il lut en diagonale la quatrième de couverture, avant de ranger le livre. Son roman lui semblait maintenant étranger à lui-même, comme si plus rien ne le rattachait à cet assemblage de papier imprimé qui pourtant s'était maintenu durant plusieurs mois au sommet de la liste des meilleures ventes. L'écrivain en saisit un autre, qu'il parcourut plus attentivement. Il sauta la fin du premier chapitre, puis peina au milieu du troisième, alla directement au cinquième, s'arrêta à la dernière ligne du suivant et referma l'ouvrage, consterné. Des passages entiers lui apparurent artificiels, certains paragraphes contingents, d'autres beaucoup trop concis. Il rougit de honte à la lecture de certains dialogues, et fronça les sourcils en découvrant des lourdeurs et des répétitions qu'il n'avait pas le souvenir d'avoir inséré sciemment dans son texte. D'autres endroits, qu'il avait voulus plein de tendresse et d'émotion, lui semblaient irrémédiablement froids. Certaines réflexions des personnages, leurs pensées, dans lesquelles il glissait ses propres théories sur l'amour, sur la vie et sur à peu près tout tous les sujets qui se prêtent à l'étalage d'une philosophie de comptoir, toutes ces pages noircies lui paraissaient d'une facture scolaire et d'un contenu rébarbatif. Fresnay replaça l'ouvrage dans la bibliothèque et pencha la tête sur le côté, pour lire les titres de ses premiers textes publiés. Lentement, il se remémorait la rédaction de chacun d'eux, leur publication, leur succès, ses conférences de presse, ses séances de dédicaces interminables, sa fierté lorsqu'il se dirigeait avec une feinte nonchalance nonchalance feinte vers la lettre F du rayon littérature française d'une librairie, pour contempler l'alignement de ses propres écrits. Quinze ans après, la moitié de ses grands succès ne figurait même plus à un seul exemplaire dans les grandes surfaces. Seuls comptaient ses dernières sorties. Il n'entendait plus que très peu parler de son premier roman qui pourtant lui avait apporté une gloire nationale, plus du tout de son second, et avait lui-même pratiquement oublié l'existence du troisième.
Légèrement décontenancé par ses réflexions, il se rassit à son bureau, face à la fenêtre. Renonçant à rédiger quoique ce soit, il reprit le début de son manuscrit. A mesure qu'il se relisait, il sentait monter en lui une colère sourde, comme une vibration dont l'intensité augmentait à chaque page tournée. Quand il arriva à la fin du troisième chapitre, il étouffa un juron et jeta violemment la liasse de papier au sol. Rien. Pas une page qui ne soit digne d'un écrivain. Du verbiage, du remplissage. Il n'est pas étonnant que déjà ses premiers romans ne sombrent dans l'oubli le plus total, ils ne sont pas fait faits pour être relus. Lorsque l'on n'a plus la curiosité de savoir comment cela fini, on n'a plus aucune raison d'en ouvrir un.
Ce fut donc nageant au milieu des feuillets de son manuscrit, éparpillés sur le sol, que sa femme le trouva quelques instants plus tard. Abel Fresnay ne l'entendit pas entrer et sursauta légèrement quand elle lui posa la main sur l'épaule. Agathe se pencha vers son mari et lui murmura qu'il fallait bientôt y aller. Il leva vers elle un regard interrogateur, comme s'il ne comprenait pas le moins du monde de quoi elle voulait parler.
« Le Salon du Livre. Tu dois y être dans une heure, Abel.»
Il laissa échapper un soupir de résignation et ferma les paupières. L'écrivain n'avait aucune envie de se rendre à cette manifestation bruyante et industrielle. Comme chaque année, il serait assaillit par une pléthore de lecteurs fanatiques à la recherche d’un autographe, pièce d’usine qu’il tamponne d’un mouvement presque continuqui lui extorqueront des centaines d'autographes qu'il trace à la chaîne sans aucune originalité, d'un mouvement presque continu. Auront-ils seulement lu les livres dont ils se rempliraient les mains ? Il commençait sérieusement à en douter et se surprit à penser qu'il pourrait bien écrire n'importe quoi, ses textes se vendraient toujours aussi bien uniquement parce que son nom figurait sur la couverture. Quelques jours plus tôt, il en aurait conçu une fierté dans laquelle son orgueil se serait complût avec joie, mais son esprit ne semblait plus disposer à se satisfaire de ce genre de succès illusoires.
Au bout de quelques minutes, Agathe Fresnay passa la main sur la joue de son mari, qui ouvrit subitement les yeux et tourna la tête vers elle.
« Nous ferions bien d'y aller, murmura-t-elle en se penchant pour ramasser quelques pages du manuscrit. »
Abel se passa la main dans les cheveux avant de se mettre debout. Il quitta la pièce sans un seul regard pour les centaines de pages qui jonchaient le sol.
Les romanciers sont souvent les romanciers d’un roman. Pour Werber, il restera à jamais l’auteur des fourmis. Après, vu que l’on aime étiqueter les gens, un artiste se trouvera très souvent enfermé dans un registre, celui qui a fait son succès. C’est un aspect qui n’apparait dans ton passage. Les vrais artistes ont cette faculté de prendre des risques, d’oser déplaire pour évoluer et proposer autre chose. Je pense que Fresnay va vouloir poursuivre dans cette voie, le public ne va pas suivre mais la critique va reconnaitre l’effort.
Re: Un Goût Amer
Si cet aspect évolutif qu'on trouve chez les vrais auteurs n'apparaît pas ici, c'est justement pour montrer que, en dépit de ce petit creux moral que je décris ici, Fresnay (la suite le montrera) est incapable de ce distancier du public et de faire autre chose que ce qui va plaire. Comme Werber, il ne remettra jamais en question ses procédés, et son seul but sera de combler le public qui attend chaque rentrée littéraire un nouveau pavé noir à l'aspect de manuel de scientologie américaine. ^^Les romanciers sont souvent les romanciers d’un roman. Pour Werber, il restera à jamais l’auteur des fourmis. Après, vu que l’on aime étiqueter les gens, un artiste se trouvera très souvent enfermé dans un registre, celui qui a fait son succès. C’est un aspect qui n’apparait dans ton passage. Les vrais artistes ont cette faculté de prendre des risques, d’oser déplaire pour évoluer et proposer autre chose. Je pense que Fresnay va vouloir poursuivre dans cette voie, le public ne va pas suivre mais la critique va reconnaitre l’effort.
Bon, je vais corriger ce passage, relier le suivant et envisager de le poster !
Re: Un Goût Amer
Yop... alleye une foua pour le fin du chapitre premier,
La rafale de trois solécismes, qu'avait lancé Tavel, ne fit tressaillir qu'un seul téléspectateur parmi les centaines qui regardaient son émission.
Ou bien en plus simple : Cette rafale de solécismes ne fit tressaillir qu'un seul téléspectateur parmi les centaines qui regardaient l'émission.
Beaucoup d'adverbes, mêlés à des noms se terminant en "ement" ce qui n'arrange pas le texte. Là je crois qu'il faut que tu fasses quelque chose...
Intéressant, quoiqu'un peu guindé. Est-ce voulu ?
Ta manière de raconter me parait parfois bien compliquée par des redites inutiles.
Nérouje
Je n'aime pas trop le "qu'avait lancés en rafale Tavel aux", peut-être que dans un autre ordre ?Les trois solécismes qu'avait lancés en rafale Tavel aux centaines de téléspectateurs qui regardaient son émission n'en firent tressaillir qu'un seul.
La rafale de trois solécismes, qu'avait lancé Tavel, ne fit tressaillir qu'un seul téléspectateur parmi les centaines qui regardaient son émission.
Ou bien en plus simple : Cette rafale de solécismes ne fit tressaillir qu'un seul téléspectateur parmi les centaines qui regardaient l'émission.
Je me suis demandé s'il n'avait pas fait que couper le son, "...à présent obscure" (ou qq chose du même acabit.)Sans quitter des yeux le poste à présent silencieux
Bizarre : si le geste peut effectivement être lent, l'action d'allumer est, elle, instantanée.il alluma d'un geste lent sa chaîne stéréo
Un instant, je me suis demandé quel était le sujet de "laissait". Je remplacerais la virgule par un "et" bien sentit.Les premières notes du seizième quatuor de Beethoven s'échappèrent des haut-parleurs pour envelopper progressivement Fabergé qui se détendait, laissait son âme toute entière se diluer dans le flot bienfaiteur des sons produits par les quatre archets.
À mon sens, ce rappel est inutile.Lorsque s'éteignirent les derniers sentiments de colère et d'indignationqu'avait fait naître en lui la vision du début de cette émission télévisée, il se leva sans hâte
Renseignes-toi auprès d'un club astro de paris mais je doute que l'on distingue la voie lactée dans le ciel de la capitale (à cause de la pollution lumineuse.) Il me semble avoir entendu l'an dernier, le commentateur du planetorium du palais de la découverte abonder en ce sens.le ciel était déjà noir et les lumières de Paris semblaient tenter vainement de rivaliser avec l'éclat des myriades d'étoiles qui formaient comme un collier nocturne dont les perles se serraient dénouées du cou d'une quelconque divinité lunaire.
Hu ? Ce verbe ne correspond pas. Plaquait ?Un craquement du parquet antédiluvien qui tapissait le sol de son salon
Inutile. As-tu déjà vu une chevelure courte tomber sur les épaules ?une jeune femme dont lalonguechevelure brune lui tombait sur les épaules
Tiens, tu dois bien t'entendre avec Pacô, toi ! Tu n'a pas trouvé plus simple ?Elle tâtonna quelques instants près de la porte puis trouva l'interrupteur du plafonnier qu'elle actionna, obligeant son mari, ébloui par la lumière trop blanche, à ciller plusieurs fois.
Inutile.une table ronde enbois decerisier
Stylographe, automobile ... à quand le vélocipède ?Il se détourna lentement de la fenêtre et s'approcha de la table, s'y assit etsesaisitd'un stylographe rouge qu'il avait laissé débouché plus tôt dans la soirée.
Comme pour les cheveux : aurais-tu vu un petit garçon au long corps étique ?ungrandgarçon au long corps étique
Les trois solécismes qu'avait lancés en rafale Tavel aux centaines de téléspectateurs qui regardaient son émission n'en firent tressaillir qu'un seul. Que cet inculte étrillât scrupuleusement les liaisons n'avait pas manqué d'exaspérer Fabergé, mais qu'il s'attelât de surcroît à martyriser consciencieusement la syntaxe lui fut insupportable.
Sans quitter des yeux le poste à présent silencieux, il alluma d'un geste lent sa chaîne stéréo, qu'il avait à portée de main. Les premières notes du seizième quatuor de Beethoven s'échappèrent des haut-parleurs pour envelopper progressivement Fabergé qui se détendait, laissait son âme toute entière se diluer dans le flot bienfaiteur des sons produits par les quatre archets. Ulcéré par les propos que tenait Abel Fresnay dans cette émission prétendument culturelle, il se laissa pénétrer tout entier par cette musique divine qui l'éloignait un peu plus à chaque nouvelle mesure d'un des représentants les plus significatifs d'une catégorie d'écrivains qu'il abominait particulièrement. Lorsque s'éteignirent les derniers sentiments de colère et d'indignation qu'avait fait naître en lui la vision du début de cette émission télévisée, il se leva sans hâte et se dirigea vers une fenêtre qui donnait sur la rue. A (À = alt0192) l'extérieur, le ciel était déjà noir et les lumières de Paris semblaient tenter vainement de rivaliser avec l'éclat des myriades d'étoiles qui formaient comme un collier nocturne dont les perles se serraient dénouées du cou d'une quelconque divinité lunaire. Au loin, il pouvait distinguer la silhouette lumineuse de la Tour Eiffel qui couronnait à la manière d'un diadème effilé l'enchevêtrement compact des toits parisiens si souvent immortalisé par les peintres. Le bruit des automobiles lui parvenait affaibli, comme si ce n'était pas sous sa fenêtre qu'elles faisaient vrombir leur moteurs mais à plusieurs centaines de mètres de son appartement, dans un autre quartier, peut-être même sur l'autre rive.
Un craquement du parquet antédiluvien qui tapissait le sol de son salon le fit se retourner lentement. Son épouse, Aurore, une jeune femme dont la longue chevelure brune lui tombait sur les épaules, disparaissant à moitié dans un pull-over trop grand pour elle, venait d'entrer dans la pièce. Elle tâtonna quelques instants près de la porte puis trouva l'interrupteur du plafonnier qu'elle actionna, obligeant son mari, ébloui par la lumière trop blanche, à ciller plusieurs fois. Elle avança dans la pièce et s'arrêta à la hauteur d'une table ronde en bois de cerisier, recouverte de feuilles de papier noircies de vingt écritures manuscrites différentes, éparses et dont certaines étaient agrafées à quelques autres. Aurore passa lentement le doigt sur quelques-unes de ces copies, penchant légèrement la tête pour déchiffrer les remarques rédigées dans les marges, à l'encre rouge.
« Les rédactions de ma terminale, expliqua Nicéphor sans s'éloigner de la fenêtre. Sur le sujet :
L'homme n'a pas d'âme, l'art seul en possède une.
- C'est de Wilde ? »
Le jeune homme opina de la tête, en silence, avant d'ajouter qu'il n'avait pas terminé toutes les corrections. Sa voix semblait uniquement destinée à susurrer les choses mais sa diction était si claire et précise que son interlocuteur, aussi éloigné qu'il fut placé, comprenait chaque mot. Il ne haussait le ton que lorsqu'il était sous l'emprise d'une émotion violente, que ce fut une joie intense ou une colère noire. Le reste du temps, ses discours semblaient faits d'une longue suite d'apartés et de confidences, qu'il faisait peut-être plus à lui-même qu'aux autres.
« Tu as gardé celle de Clairambault pour la fin, comme d'habitude ? demanda Aurore sur un ton presque affirmatif.
- Oui, répondit son mari. Cela me redonne espoir.
Il se détourna lentement de la fenêtre et s'approcha de la table, s'y assit et se saisit d'un stylographe rouge qu'il avait laissé débouché plus tôt dans la soirée.
- Je vais d'ailleurs m'y remettre, il faut que je les rende demain.
- Elles sont comment, cette fois-ci ?
Fabergé ne répondit pas. Il se contenta de lui tendre trois groupes de feuilles agrafées, en haut desquelles était tracé un grand 8/20 à l'encre rouge. En les reposant sur la pile qu'il venait de faire, décidé à mettre un peu d'ordre dans les copies de ses élèves, il ajouta qu'elles étaient à peu près toutes pareilles, la meilleure méritant pour l'instant la médiocre note de douze sur vingt.
« J'ai relevé un record de sept solécismes, deux barbarismes et une vingtaine de fautes d'orthographe grammaticale sur une seule page.
- Cela c'est la forme, mais qu'est-ce que vaut le contenu ? demanda Aurore en s'asseyant à côté de son mari.
- Il vaut les notes que je leur ai mises. Autant dire pas grand-chose, j'ai l'impression qu'ils atteignent tout juste le niveau qu'ils auraient dû avoir en troisième. Mais le plus affligeant, c'est que j'en ai vu au moins dix aller chercher dans le dictionnaire qui était Wilde. »
Nicéphor Fabergé se tut et demeura quelques instants immobile, le regard perdu dans le vague. Il se lança ensuite dans la correction de l'ultime rédaction, celle de son élève le plus doué, un grand garçon au long corps étique, qui avait doublé sa seconde à cause de sa moyenne catastrophique en mathématiques et qui répondait au nom de Philémon Clairambault.
Un peu moins d'une heure plus tard, lorsque Fabergé glissa soigneusement la liasse de copies de son porte-documents noir, celle du jeune homme était couronnée d'un 18/20 souligné de trois fins traits incarnats.
Beaucoup d'adverbes, mêlés à des noms se terminant en "ement" ce qui n'arrange pas le texte. Là je crois qu'il faut que tu fasses quelque chose...
Intéressant, quoiqu'un peu guindé. Est-ce voulu ?
Ta manière de raconter me parait parfois bien compliquée par des redites inutiles.
Nérouje
Nérouje- Talent Génial
- Nombre de messages : 546
Age : 58
Localisation : alpes du sud
Votre talent : Aucun
Points : 593
Date d'inscription : 28/03/2009
Re: Un Goût Amer
Diable, il est bien possible que tu ais raison. Mais je vérifierai cela de visu à Pâques. ^^Renseignes-toi auprès d'un club astro de paris mais je doute que l'on distingue la voie lactée dans le ciel de la capitale (à cause de la pollution lumineuse.) Il me semble avoir entendu l'an dernier, le commentateur du planetorium du palais de la découverte abonder en ce sens.
J'avoue.Beaucoup d'adverbes, mêlés à des noms se terminant en "ement" ce qui n'arrange pas le texte. Là je crois qu'il faut que tu fasses quelque chose..
J'en ai retiré la majeure partie.
Ma foi... tout dépend de ce que tu entends exactement par "guindé".Intéressant, quoiqu'un peu guindé. Est-ce voulu ?
Re: Un Goût Amer
Salut Mr Songe,
Bon, je viens de réécrire tout le début du deuxième chapitre de la Conjonction K-D (la première version était vraiment trop succincte !). Si à l'occase, tu peux aller y jeter un oeil , merci.
Nérouje.
Hey, toi aussi ? Je monte à Paname du 3 au 10 avril !Diable, il est bien possible que tu ais raison. Mais je vérifierai cela de visu à Pâques. ^^
Bon, je viens de réécrire tout le début du deuxième chapitre de la Conjonction K-D (la première version était vraiment trop succincte !). Si à l'occase, tu peux aller y jeter un oeil , merci.
Nérouje.
Nérouje- Talent Génial
- Nombre de messages : 546
Age : 58
Localisation : alpes du sud
Votre talent : Aucun
Points : 593
Date d'inscription : 28/03/2009
Re: Un Goût Amer
Diable, j'y serai moi-même le 5 en tous cas (jour de mon anniversaire ^^) mais j'y débarquerai sans doute aussi le 3 pour repartir 3 ou 4 jours plus tard. ^^
Je vais aller jeter un coup d'œil, en effet, ce soir ou demain, mais ce sera fait !
Je vais aller jeter un coup d'œil, en effet, ce soir ou demain, mais ce sera fait !
Re: Un Goût Amer
Ilaïe ! c’est qui ce il ? ne desserra pas les dents de tout le trajet et roula moins vite qu'à son habitude. Sur le point de franchir l’entrée principale du Salon, il s'immobilisa et entraîna sa femme vers une porte de service, ouverte sur l'arrière du bâtiment. Après avoir rempli quelques formulaires, rencontrés d'autres invités et serré la main de son éditrice, il entra enfin dans l'immense hall où étaient entassés les emplacements des différentes maisons d'éditions présentes. Jeanne Savranche le guida jusqu'à celui de la maison Label. De nombreux lecteurs tourbillonnaient déjà autours des petits rayonnages chargés des dernières parutions.
En s'asseyant à la table prévue à son intention, Abel Fresnay eût soudain la déplaisante impression d'avoir pénétré dans une gare ou un aéroport dont on aurait débranchés les haut-parleurs ; ne restait que le brouhaha continu des milliers de conversations. Tout était noyé dans le flot d'un bruit de fond agaçant qui, lorsque l'on quittait les lieux, persistait encore quelques instants au creux des oreilles, la suite est un peu lourde : comme si un moustique invisible était devenu votre pire ennemi.comme s'il tenait à user les gens jusqu'au bout et aurait voulu s'imprimer dans les tympans, s'y fixer pour ne plus en ressortir. Alors, on se frottait l'oreille et l'on était tout étonné de découvrir que même Paris pouvait sembler silencieux.
Pour faire abstraction de cette atmosphère désagréable, l'écrivain tentait de développer la plus grande originalité possible dans chacune de ses dédicaces ; il se forçait ainsi à se concentrer sur autre chose que le bourdonnement des milliers de visiteurs. Après plus de deux heures de signature, il était sur le point d'envoyer poliment promener tout le monde lorsque son éditrice s'approcha de lui par derrière et lui effleura l'épaule.
« N'oubliez pas que vous donnez une petite conférence sur la saga dans trois quarts d'heure, murmura-t-elle. Vous devriez faire une petite pause. »
Sans attendre sa réponse, elle se redressa et annonça que monsieur Fresnay allait interrompre ses dédicaces et que celles-ci reprendraient après la conférence prévue à dix-sept heures. Quelques timides protestations s'élevèrent dans la file d'attente, tandis que les gens commençaient à se disperser. Abel Fresnay se leva avec soulagement et suivit Jeanne Savranche. Elle l'entraîna dans la partie de leur stand interdite au public. Mais l'atmosphère étouffante et la chaleur pesante indisposaient l'écrivain qui se dirigea rapidement vers une sortie de service. Une fois à l’extérieur, il inspira à pleins poumons quelques goulées d'air fortement pollué. Il lui sembla néanmoins cent fois plus pur que celui qui, conditionné et vicié, circulait à l'intérieur du Salon. Il sortit un paquet de cigarettes et en alluma une avant de se mettre à faire quelques pas sur le trottoir étroit. Une main dans la poche de son veston, il observait la progression apathique des nuages gris dans le ciel, tout en soufflant des bouffés de fumée bleutée par les narines. Il laissa une demi-heure s'écouler ainsi, avant d'écraser le mégot de sa troisième cigarette d'un coup de talon. Après quoi il retourna à l'intérieur du Salon et se fraya un chemin au milieu de la foule, jusqu'au stand des éditions Label. Là, il fut immédiatement alpagué par son éditrice en proie à la paniquepaniquée. Elle ne parvenait plus à le retrouver et lui demanda où il avaitoù diable avait-il bien pu passer passé, sur le ton d'une maîtresse d'école qui sermonne un petit fugueur. L'écrivain répondit qu'il avait été prendre l'air et se dégourdir les jambes, sans prêter attention aux reproches sous-entendues qui suintaient dans la voix de Jeanne Savranche. Elle lui expliqua ensuite que la conférence allait débuter d'ici dix minutes. Il fallait donc absolument qu'il rencontre le responsable pour être mis au courant du déroulement exact de l'événement. Fresnay se laissa guider à travers la moitié du Salon jusqu'à une grande estrade placée face à plusieurs rangées de sièges vides.
Ah, ça m’a rappelé mon roman sur Werber. Peut-être mettrais-je quelques extraits en nouvelles. Sinon, je continue à suivre avec plaisir ton roman qui fait la part belle aux personnages et propose une réflexion intéressante sur l’art.
En s'asseyant à la table prévue à son intention, Abel Fresnay eût soudain la déplaisante impression d'avoir pénétré dans une gare ou un aéroport dont on aurait débranchés les haut-parleurs ; ne restait que le brouhaha continu des milliers de conversations. Tout était noyé dans le flot d'un bruit de fond agaçant qui, lorsque l'on quittait les lieux, persistait encore quelques instants au creux des oreilles, la suite est un peu lourde : comme si un moustique invisible était devenu votre pire ennemi.comme s'il tenait à user les gens jusqu'au bout et aurait voulu s'imprimer dans les tympans, s'y fixer pour ne plus en ressortir. Alors, on se frottait l'oreille et l'on était tout étonné de découvrir que même Paris pouvait sembler silencieux.
Pour faire abstraction de cette atmosphère désagréable, l'écrivain tentait de développer la plus grande originalité possible dans chacune de ses dédicaces ; il se forçait ainsi à se concentrer sur autre chose que le bourdonnement des milliers de visiteurs. Après plus de deux heures de signature, il était sur le point d'envoyer poliment promener tout le monde lorsque son éditrice s'approcha de lui par derrière et lui effleura l'épaule.
« N'oubliez pas que vous donnez une petite conférence sur la saga dans trois quarts d'heure, murmura-t-elle. Vous devriez faire une petite pause. »
Sans attendre sa réponse, elle se redressa et annonça que monsieur Fresnay allait interrompre ses dédicaces et que celles-ci reprendraient après la conférence prévue à dix-sept heures. Quelques timides protestations s'élevèrent dans la file d'attente, tandis que les gens commençaient à se disperser. Abel Fresnay se leva avec soulagement et suivit Jeanne Savranche. Elle l'entraîna dans la partie de leur stand interdite au public. Mais l'atmosphère étouffante et la chaleur pesante indisposaient l'écrivain qui se dirigea rapidement vers une sortie de service. Une fois à l’extérieur, il inspira à pleins poumons quelques goulées d'air fortement pollué. Il lui sembla néanmoins cent fois plus pur que celui qui, conditionné et vicié, circulait à l'intérieur du Salon. Il sortit un paquet de cigarettes et en alluma une avant de se mettre à faire quelques pas sur le trottoir étroit. Une main dans la poche de son veston, il observait la progression apathique des nuages gris dans le ciel, tout en soufflant des bouffés de fumée bleutée par les narines. Il laissa une demi-heure s'écouler ainsi, avant d'écraser le mégot de sa troisième cigarette d'un coup de talon. Après quoi il retourna à l'intérieur du Salon et se fraya un chemin au milieu de la foule, jusqu'au stand des éditions Label. Là, il fut immédiatement alpagué par son éditrice en proie à la paniquepaniquée. Elle ne parvenait plus à le retrouver et lui demanda où il avaitoù diable avait-il bien pu passer passé, sur le ton d'une maîtresse d'école qui sermonne un petit fugueur. L'écrivain répondit qu'il avait été prendre l'air et se dégourdir les jambes, sans prêter attention aux reproches sous-entendues qui suintaient dans la voix de Jeanne Savranche. Elle lui expliqua ensuite que la conférence allait débuter d'ici dix minutes. Il fallait donc absolument qu'il rencontre le responsable pour être mis au courant du déroulement exact de l'événement. Fresnay se laissa guider à travers la moitié du Salon jusqu'à une grande estrade placée face à plusieurs rangées de sièges vides.
Ah, ça m’a rappelé mon roman sur Werber. Peut-être mettrais-je quelques extraits en nouvelles. Sinon, je continue à suivre avec plaisir ton roman qui fait la part belle aux personnages et propose une réflexion intéressante sur l’art.
Re: Un Goût Amer
Fresnay. J'ai pensé que malgré l'alinéa, le fait que le "il" reprenne le sujet de la phrase précédente était plus ou moins clair. Mais visiblement pas, je vais voir par quoi le remplacer. ^^aïe ! c’est qui ce il ?
Mais il me faut une indirecte, alors : "où diable il avait bien pu passer".où diable avait-il bien pu passer
Ah, tu as écrit un roman sur Werber ? Si tu ne lui cires pas les pompes, ce serait avec plaisir que j'y jetterais un œil.
En tous cas, merci beaucoup de tes lectures et de tes commentaires, je suis très content que ce texte te plaise !
D'ailleurs, je suis heureux de voir que tu as relevé l'importance des personnages parce que j'avais justement décidé, en commençant ce roman, de réduire au maximum les événements extérieurs. Je voulais que l'action principale du roman soit en fait ce qui se passe à l'intérieur des personnages et non pas à l'extérieur. Du coup, c'est pour cela qu'il ne se passe pratiquement rien. Parce que soyons franc, du point de vue de l'action, ce texte est proche de zéro ; pas dans le sens de certains Nouveaux Romans, par exemple, mais plus dans le sens que les étapes importantes du récit se situent, je crois, sur un autre plan. M'enfin, pour l'instant, on est encore dans la première partie, c'est-à-dire la mise en place du décors (donc des personnages, puisque ce sont eux, ici, les décors de l'action), et dans quelques chapitres, on en arrivera aux premiers rapports qui se tissent entre eux puisqu'ils vont quand même se rencontrer les uns les autres (enfin excepté Malesherbe et Fabergé qui se sont déjà rencontrés ^^).
Re: Un Goût Amer
Salut Mr Songe,MrSonge a écrit:
tu as relevé l'importance des personnages parce que j'avais justement décidé, en commençant ce roman, de réduire au maximum les événements extérieurs. Je voulais que l'action principale du roman soit en fait ce qui se passe à l'intérieur des personnages et non pas à l'extérieur. Du coup, c'est pour cela qu'il ne se passe pratiquement rien. Parce que soyons franc, du point de vue de l'action, ce texte est proche de zéro.
Ah ! Bon, alors il y a quelque chose qui m'a gêné à la fin de ton troisième extrait :
Que ces élèves médiocres n'ont même pas évoqué de si évident dans leurs copie ?
Pas besoin d'un long développement, mais une ou deux phrases ne m'auraient pas laissé sur ma faim. Elles auraient permis aussi de comprendre bien plus tôt où se situe ton récit.
Par exemple : Aucun n'avait remarqué que les deux notions d'art et d'âme possédaient un trait commun : l'éducation, voire le conditionnement de l'homme.- Cela c'est la forme, mais qu'est-ce que vaut le contenu ? demanda Aurore en s'asseyant à côté de son mari.
- Il vaut les notes que je leur ai mises. Autant dire pas grand-chose, j'ai l'impression qu'ils atteignent tout juste le niveau qu'ils auraient dû avoir en troisième.
Pas sympa pour nous... Qu'y avait-il de si exceptionnel dans la copie de cet élève surdoué ? C'est que je suis un garçon plutôt curieux, moi !celle du jeune homme était couronnée d'un 18/20 souligné de trois fins traits incarnats
N. (qui aime bien les trucs qui font cogiter )
Nérouje- Talent Génial
- Nombre de messages : 546
Age : 58
Localisation : alpes du sud
Votre talent : Aucun
Points : 593
Date d'inscription : 28/03/2009
Re: Un Goût Amer
Le principal défaut des élèves de Fabergé, outre le fait qu'ils soient passé à côté de beaucoup de choses (par exemple que si l'on considère l'art comme une "mise en œuvre de la vérité" (Heidegger), on devrait donc considérer - d'après Wilde - que cette "apparition de l'Être" possède une âme.), c'est surtout le manque de références littéraires qui afflige Fabergé. Si l'on passe sur les quelques élèves qui ne connaissaient pas Wilde, on aurait pu imaginer que certains auraient émis des exemples ou contre-exemples (suivant leur point de vue) en parlant de la musique (Hugo "La musique, c'est du bruit qui pense", => pensée, peut-on rapprocher cela de l'âme ?), ou simplement de poésie.Ah ! Bon, alors il y a quelque chose qui m'a gêné à la fin de ton troisième extrait :
Que ces élèves médiocres n'ont même pas évoqué de si évident dans leurs copie ?
Mais ce n'est pas le cas.
À l'inverse, Clairambault, lui, même si je n'ai pas eu accès à sa copie, je sais qu'il a apporté beaucoup plus de soin à tirer ce genre de parallèles culturels (je le tiens de Fabergé). Petit plus principal, il a tenté de comprendre la phrase de Wilde par rapport à sa célèbre doctrine de "L'art pour l'art", tout en citant de nombreux passages du "Portrait de Dorian Gray", entre autres.
Ceci dit, je vais tâcher de trouver la meilleure manière de synthétiser tout cela en quelques phrase à insérer dans mon récit.
Re: Un Goût Amer
Hey ! Est-ce à dessein que tu emprisonne Nicéphor dans un carcan réactionnaire ?MrSonge a écrit:
Le principal défaut des élèves de Fabergé, outre le fait qu'ils soient passé à côté de beaucoup de choses (par exemple que si l'on considère l'art comme une "mise en œuvre de la vérité" (Heidegger), on devrait donc considérer - d'après Wilde - que cette "apparition de l'Être" possède une âme.), c'est surtout le manque de références littéraires qui afflige Fabergé. Si l'on passe sur les quelques élèves qui ne connaissaient pas Wilde, on aurait pu imaginer que certains auraient émis des exemples ou contre-exemples (suivant leur point de vue) en parlant de la musique (Hugo "La musique, c'est du bruit qui pense", => pensée, peut-on rapprocher cela de l'âme ?), ou simplement de poésie.
Mais ce n'est pas le cas.
À l'inverse, Clairambault, lui, il a tenté de comprendre la phrase de Wilde par rapport à sa célèbre doctrine de "L'art pour l'art", tout en citant de nombreux passages du "Portrait de Dorian Gray", entre autres.
N'est-il capable de juger la pensée de ses élèves qu'à l'aune de celle des auteurs classiques ?
N'exige-t-il de ses élèves que des références académiques vides de toute personnalité ?
Hou… Si c'est le cas, je sens qu'il va m'être autant détestable que Fresnay.
N.
Nérouje- Talent Génial
- Nombre de messages : 546
Age : 58
Localisation : alpes du sud
Votre talent : Aucun
Points : 593
Date d'inscription : 28/03/2009
Re: Un Goût Amer
Je te rappelle que Fresnay est prof de français et qu'il fait faire à ses élèves des dissertations de français. Il ne faut pas être candide, un étudiant moyen ne sera jamais capable d'arriver tout seul à la cheville des réflexions sur l'art de Valéry, par exemple. Par conséquent, un travail dans lequel l'élève ne fait que déblatérer des platitudes d'adolescent, très personnelles au demeurant, sera considéré comme médiocre voir mauvais. C'est dans le mélange des deux que se trouve la solution gagnante, c'est à cela que sert l'école, d'ailleurs, fournir aux jeunes les références susceptibles de leur permettre de se construire. La personnalité d'un lycéen, c'est le bloc de marbre ; le burin, le marteau et le ciseau, c'est les connaissances que l'on va tenter de, non pas lui faire avaler, mais bien assimiler.
Je trouve donc tout-à-fait normal que, à moins qu'il ait dans sa classe un Bergson-Bis, Fabergé pénalise un étudiant qui n'aura placé son travail dans aucune perspective culturelle. Contrairement à ce que l'on croit, penser par soi-même n'est pas inné et là encore, c'est le rôle des études de forcer le jeune sujet à digérer des références, des connaissances vers lesquels il ne se tournerait sans doute pas de son propre gré.
D'ailleurs Nietzsche le mentionne dans "Ainsi parlait Zarathoustra", dans un passage d'anthologie :
Je trouve donc tout-à-fait normal que, à moins qu'il ait dans sa classe un Bergson-Bis, Fabergé pénalise un étudiant qui n'aura placé son travail dans aucune perspective culturelle. Contrairement à ce que l'on croit, penser par soi-même n'est pas inné et là encore, c'est le rôle des études de forcer le jeune sujet à digérer des références, des connaissances vers lesquels il ne se tournerait sans doute pas de son propre gré.
D'ailleurs Nietzsche le mentionne dans "Ainsi parlait Zarathoustra", dans un passage d'anthologie :
- Spoiler:
Je vais vous dire trois métamorphoses de l'esprit : comment l'esprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant.
Il est maint fardeau pesant pour l'esprit, pour l'esprit patient et vigoureux en qui domine le respect : sa vigueur réclame le fardeau pesant, le plus pesant.
Qu'y a-t-il de plus pesant ! ainsi interroge l'esprit robuste. Dites-le, ô héros, afin que je le charge sur moi et que ma force se réjouisse.
N'est-ce pas cela : s'humilier pour faire souffrir son orgueil ? Faire luire sa folie pour tourner en dérision sa sagesse ?
Ou bien est-ce cela : déserter une cause, au moment où elle célèbre sa victoire ? Monter sur de hautes montagnes pour tenter le tentateur ?
Ou bien est-ce cela : se nourrir des glands et de l'herbe de la connaissance, et souffrir la faim dans son âme, pour l'amour de la vérité ?
Ou bien est-ce cela : être malade et renvoyer les consolateurs, se lier d'amitié avec des sourds qui n'entendent jamais ce que tu veux ?
Ou bien est-ce cela : descendre dans l'eau sale si c'est l'eau de la vérité et ne point repousser les grenouilles visqueuses et les purulents crapauds ?
Ou bien est-ce cela : aimer qui nous méprise et tendre la main au fantôme lorsqu'il veut nous effrayer ?
L'esprit robuste charge sur lui tous ces fardeaux pesants : tel le chameau qui sitôt chargé se hâte vers le désert, ainsi lui se hâte vers son désert.
Mais au fond du désert le plus solitaire s'accomplit la seconde métamorphose : ici l'esprit devient lion, il veut conquérir la liberté et être maître de son propre désert.
Il cherche ici son dernier maître : il veut être l'ennemi de ce maître, comme il est l'ennemi de son dernier dieu ; il veut lutter pour la victoire avec le grand dragon.
Quel est le grand dragon que l'esprit ne veut plus appeler ni dieu ni maître ? "Tu dois", s'appelle le grand dragon. Mais l'esprit du lion dit :
"Je veux."
"Tu dois" le guette au bord du chemin, étincelant d'or sous sa carapace aux mille écailles, et sur chaque écaille brille en lettres dorées : "Tu dois !"
Des valeurs de mille années brillent sur ces écailles et ainsi parle le plus puissant de tous les dragons : "Tout ce qui est valeur - brille sur moi."
Tout ce qui est valeur a déjà été créé, et c'est moi qui représente toutes les valeurs créées. En vérité il ne doit plus y avoir de "Je veux" ! Ainsi parle le dragon.
Mes frères, pourquoi est-il besoin du lion de l'esprit ? La bête robuste qui s'abstient et qui est respectueuse ne suffit-elle pas ?
Créer des valeurs nouvelles — le lion même ne le peut pas encore : mais se rendre libre pour la création nouvelle — c'est ce que peut la puissance du lion.
Se faire libre, opposer une divine négation, même au devoir : telle, mes frères, est la tâche où il est besoin du lion.
Conquérir le droit de créer des valeurs nouvelles — c'est la plus terrible conquête pour un esprit patient et respectueux. En vérité, c'est là un acte féroce, pour lui, et le fait d'une bête de proie.
Il aimait jadis le "Tu dois" comme son bien le plus sacré : maintenant il lui faut trouver l'illusion et l'arbitraire, même dans ce bien le plus sacré, pour qu'il fasse, aux dépens de son amour, la conquête de la liberté : il faut un lion pour un pareil rapt.
Mais, dites-moi, mes frères, que peut faire l'enfant que le lion ne pouvait faire ? Pourquoi faut-il que le lion ravisseur devienne enfant ?
L'enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation.
Oui, pour le jeu divin de la création, ô mes frères, il faut une sainte affirmation : l'esprit veut maintenant sa propre volonté, celui qui a perdu le monde veut gagner son propre monde.
Re: Un Goût Amer
Je me permets de te mettre une interview de Werber parue dans le Figaro. Elle est très intéressante par rapport au personnage de Fresnay car elle ajoute une réflexion intéressante :
marie-laure germon
23/11/2007 | Mise à jour : 23:13
Par Bernard Werber, écrivain.
Le journaliste, critique littéraire réputé, et figure du monde parisien, me regarde avec chaleur : «Il faut que je vous remercie : mon fils s’est mis à lire grâce à vous.» Poussé par des amis de classe, son fils avait découvert Les Thanatonautes puis, y prenant goût, lu tous mes ouvrages. «Grâce à vous , mon fils s’intéresse maintenant à la science, la philosophie, l’histoire et il lit beaucoup... Je devrais vous jalouser car il vous lit, VOUS, mais il ne me lit pas moi.» Je lui pose alors la question qui me taraude : «...Et cela ne vous a pas donné envie de me lire ?»
Le critique me répond tout de go : «Vous savez, je dois lire dix livres par semaine et...» Une pause et puis : «C’est quand même incroyable que les journalistes littéraires ne vous lisent pas. Surtout que vous êtes l’un des auteurs les plus lus par le grand public, n’est-ce pas ? Cela vous dirait, un “coup de gueule” dans mon magazine ?»
Il me dépêche la semaine suivante une jeune journaliste qui me pose la question : «Comment expliquez-vous que les journalistes ne vous connaissent pas ?» Je m’enquiers : «Et vous-même, vous m’avez lu ?» Elle : «Heu... non !».
Mon ennemi dans ce microcosme, c’est le manque de curiosité. «Il est plus facile de désagréger un noyau d’atome qu’un préjugé humain», disait Einstein. En France, le préjugé est le suivant : «Si c’est de la littérature avec une histoire imaginée, c’est que ce n’est pas de la “vraie” littérature. La vraie littérature est forcément autobiographique ou réaliste.» J’ai entendu un jour un auteur d’un essai intitulé carrément Contre l’imaginaire décréter qu’on devrait interdire purement et simplement aux éditeurs de publier des histoires qui ne sont pas vraies. Rabelais doit s’en retourner dans sa tombe car son principal héros, Pantagruel, est un géant dont la taille dépasse le réalisme. De même, je ne pense pas que les animaux parlent réellement comme dans Les Fables de La Fontaine. Il faudra aussi mettre dans la poubelle du «bien-pensant littéraire» les œuvres de science-fiction telles que le Micromégas de Voltaire, ou l’Histoire comique des États et Empire de la Lune d’un certain Cyrano de Bergerac. Et puis Jules Verne...
Je ne me compare évidemment pas à ces maîtres, mais recevant, il y a quelques années le prix du même nom, j’avais eu la chance de rencontrer le dernier descendant de Jules Verne. Il m’avait confié qu’en son temps son aïeul était ignoré, méprisé, considéré comme un auteur populaire pour les enfants. «Il aura fallu attendre l’après-guerre, plus de cinquante ans après sa mort, pour que la presse s’aperçoive que Jules Vernes écrivait de la vraie littérature.» Dès lors, tout bascule, voilà notre auteur pour enfant devenu une référence internationale classique.
Autre cas de figure : Pierre Boulle. Livrez-vous à ce simple test : demandez à votre entourage s’il connaît Pierre Boulle. Cet auteur de science-fiction français a écrit vingt-quatre romans dont un a inspiré un film du nom de La Planète des singes (il est aussi à l’origine du film Le Pont de la rivière Kwai). Pierre Boulle est mort le 31 janvier 1994, et je n’ai repéré nulle part sa nécrologie. Ainsi, tout comme les acteurs à l’époque de Molière, les auteurs de littérature dite de «genre» sont jetés à la fosse commune.
Pourtant, la littérature d’imaginaire a une réelle utilité. C’est grâce au sous-marin et à la fusée de Jules Verne que ces projets ont pu un jour exister. C’est grâce au 1984 d’Orwell (œuvre ô combien de science-fiction) qu’on a pu réellement arrêter les lois de fichage informatique. C’est grâce au Meilleur des mondes d’Aldous Huxley que les comités d’éthique ont freiné les manipulations génétiques sur l’humain. Il faut d’abord imaginer les merveilles du futur pour qu’elles puissent un jour être construites par des ingénieurs. Il faut d’abord anticiper les horreurs du futur pour pouvoir s’en prévenir.
Les auteurs d’imaginaire, et tout spécialement les auteurs de science-fiction, ne sont pas que de simples personnes qui délirent sans être limitées par le présent et le réel, ils ont aussi la possibilité de sentir le futur et d’avertir. Ils sont les visionnaires d’un monde en devenir. Vouloir systématiquement les ignorer ou les déprécier ne procède finalement que d’une forme de vision borgne. Comme si les «littérateurs officiels» ne voulaient voir que l’excitant présent et le valeureux passé sans tourner leur tête vers les mondes futurs. Ce qui est nouveau fait peur à ceux qui se sont autoproclamés les «uniques représentants du système littéraire». Ce qui est différent énerve. Ce qui ouvre les horizons donne une impression de liberté difficile à supporter pour ceux qui vivent dans les entraves. Mais pourtant on ne pourra pas tout le temps vivre dans le nouveau roman et la littérature psychologique introspective sentimentale parisienne. Combien de temps les écrivains à la mode arriveront-ils à amuser la galerie avec leurs histoires de coucheries et leurs états d’âme existentiels ?
La littérature d’imaginaire a, à mon avis, une place méritée dans la littérature générale. Ne serait-ce que par respect envers les... lecteurs. Cela fait maintenant longtemps que ces derniers expriment, en allant nombreux dans les librairies et les bibliothèques, que, eux, sont curieux de tout. Ils aiment bien qu’on leur propose «autre chose». Ils attendent aussi des livres le voyage, le rêve, l’évasion hors des mondes connus.
marie-laure germon
23/11/2007 | Mise à jour : 23:13
Par Bernard Werber, écrivain.
Le journaliste, critique littéraire réputé, et figure du monde parisien, me regarde avec chaleur : «Il faut que je vous remercie : mon fils s’est mis à lire grâce à vous.» Poussé par des amis de classe, son fils avait découvert Les Thanatonautes puis, y prenant goût, lu tous mes ouvrages. «Grâce à vous , mon fils s’intéresse maintenant à la science, la philosophie, l’histoire et il lit beaucoup... Je devrais vous jalouser car il vous lit, VOUS, mais il ne me lit pas moi.» Je lui pose alors la question qui me taraude : «...Et cela ne vous a pas donné envie de me lire ?»
Le critique me répond tout de go : «Vous savez, je dois lire dix livres par semaine et...» Une pause et puis : «C’est quand même incroyable que les journalistes littéraires ne vous lisent pas. Surtout que vous êtes l’un des auteurs les plus lus par le grand public, n’est-ce pas ? Cela vous dirait, un “coup de gueule” dans mon magazine ?»
Il me dépêche la semaine suivante une jeune journaliste qui me pose la question : «Comment expliquez-vous que les journalistes ne vous connaissent pas ?» Je m’enquiers : «Et vous-même, vous m’avez lu ?» Elle : «Heu... non !».
Mon ennemi dans ce microcosme, c’est le manque de curiosité. «Il est plus facile de désagréger un noyau d’atome qu’un préjugé humain», disait Einstein. En France, le préjugé est le suivant : «Si c’est de la littérature avec une histoire imaginée, c’est que ce n’est pas de la “vraie” littérature. La vraie littérature est forcément autobiographique ou réaliste.» J’ai entendu un jour un auteur d’un essai intitulé carrément Contre l’imaginaire décréter qu’on devrait interdire purement et simplement aux éditeurs de publier des histoires qui ne sont pas vraies. Rabelais doit s’en retourner dans sa tombe car son principal héros, Pantagruel, est un géant dont la taille dépasse le réalisme. De même, je ne pense pas que les animaux parlent réellement comme dans Les Fables de La Fontaine. Il faudra aussi mettre dans la poubelle du «bien-pensant littéraire» les œuvres de science-fiction telles que le Micromégas de Voltaire, ou l’Histoire comique des États et Empire de la Lune d’un certain Cyrano de Bergerac. Et puis Jules Verne...
Je ne me compare évidemment pas à ces maîtres, mais recevant, il y a quelques années le prix du même nom, j’avais eu la chance de rencontrer le dernier descendant de Jules Verne. Il m’avait confié qu’en son temps son aïeul était ignoré, méprisé, considéré comme un auteur populaire pour les enfants. «Il aura fallu attendre l’après-guerre, plus de cinquante ans après sa mort, pour que la presse s’aperçoive que Jules Vernes écrivait de la vraie littérature.» Dès lors, tout bascule, voilà notre auteur pour enfant devenu une référence internationale classique.
Autre cas de figure : Pierre Boulle. Livrez-vous à ce simple test : demandez à votre entourage s’il connaît Pierre Boulle. Cet auteur de science-fiction français a écrit vingt-quatre romans dont un a inspiré un film du nom de La Planète des singes (il est aussi à l’origine du film Le Pont de la rivière Kwai). Pierre Boulle est mort le 31 janvier 1994, et je n’ai repéré nulle part sa nécrologie. Ainsi, tout comme les acteurs à l’époque de Molière, les auteurs de littérature dite de «genre» sont jetés à la fosse commune.
Pourtant, la littérature d’imaginaire a une réelle utilité. C’est grâce au sous-marin et à la fusée de Jules Verne que ces projets ont pu un jour exister. C’est grâce au 1984 d’Orwell (œuvre ô combien de science-fiction) qu’on a pu réellement arrêter les lois de fichage informatique. C’est grâce au Meilleur des mondes d’Aldous Huxley que les comités d’éthique ont freiné les manipulations génétiques sur l’humain. Il faut d’abord imaginer les merveilles du futur pour qu’elles puissent un jour être construites par des ingénieurs. Il faut d’abord anticiper les horreurs du futur pour pouvoir s’en prévenir.
Les auteurs d’imaginaire, et tout spécialement les auteurs de science-fiction, ne sont pas que de simples personnes qui délirent sans être limitées par le présent et le réel, ils ont aussi la possibilité de sentir le futur et d’avertir. Ils sont les visionnaires d’un monde en devenir. Vouloir systématiquement les ignorer ou les déprécier ne procède finalement que d’une forme de vision borgne. Comme si les «littérateurs officiels» ne voulaient voir que l’excitant présent et le valeureux passé sans tourner leur tête vers les mondes futurs. Ce qui est nouveau fait peur à ceux qui se sont autoproclamés les «uniques représentants du système littéraire». Ce qui est différent énerve. Ce qui ouvre les horizons donne une impression de liberté difficile à supporter pour ceux qui vivent dans les entraves. Mais pourtant on ne pourra pas tout le temps vivre dans le nouveau roman et la littérature psychologique introspective sentimentale parisienne. Combien de temps les écrivains à la mode arriveront-ils à amuser la galerie avec leurs histoires de coucheries et leurs états d’âme existentiels ?
La littérature d’imaginaire a, à mon avis, une place méritée dans la littérature générale. Ne serait-ce que par respect envers les... lecteurs. Cela fait maintenant longtemps que ces derniers expriment, en allant nombreux dans les librairies et les bibliothèques, que, eux, sont curieux de tout. Ils aiment bien qu’on leur propose «autre chose». Ils attendent aussi des livres le voyage, le rêve, l’évasion hors des mondes connus.
Re: Un Goût Amer
Oui, et évidemment, comme d'habitude, l'habile démago passe à côté du véritable problème.
On se fiche pas bien mal de savoir que des imbéciles écrivent des textes aussi aberrant que "Contre l'imaginaire", ce n'est évidemment pas cela qu'on reproche à Werber ; mais ce monolithe de mauvaise foi ne l'admettra jamais et il ne se tournera sans doute jamais vers le vrai problème : le texte lui-même. On a l'impression que le virus se répand : parler de littérature et négliger le texte. Avant, il n'y avait qu'un critique pour faire ce genre de chose, maintenant les auteurs eux-même s'y mettent. J'ai lu deux fois l'interview, et je ne crois pas avoir relevé une seule ligne dans laquelle Werber parle de ce qui est quand même son métier : le texte. C'est par le texte que l'on juge un auteur, pas par son genre. Qu'il fasse de la SF, du réalisme ou de la soupe comme Werber, l'auteur doit être jugé sur son texte, alors pourquoi diable ne parle-t-il pas des siens ? Parce qu'ils sont indéfendables... ?
Toujours très intéressant de l'entendre ou le lire patauger dans ses raisonnements spécieux.
On se fiche pas bien mal de savoir que des imbéciles écrivent des textes aussi aberrant que "Contre l'imaginaire", ce n'est évidemment pas cela qu'on reproche à Werber ; mais ce monolithe de mauvaise foi ne l'admettra jamais et il ne se tournera sans doute jamais vers le vrai problème : le texte lui-même. On a l'impression que le virus se répand : parler de littérature et négliger le texte. Avant, il n'y avait qu'un critique pour faire ce genre de chose, maintenant les auteurs eux-même s'y mettent. J'ai lu deux fois l'interview, et je ne crois pas avoir relevé une seule ligne dans laquelle Werber parle de ce qui est quand même son métier : le texte. C'est par le texte que l'on juge un auteur, pas par son genre. Qu'il fasse de la SF, du réalisme ou de la soupe comme Werber, l'auteur doit être jugé sur son texte, alors pourquoi diable ne parle-t-il pas des siens ? Parce qu'ils sont indéfendables... ?
Toujours très intéressant de l'entendre ou le lire patauger dans ses raisonnements spécieux.
Re: Un Goût Amer
Tiens, vous frappez sur Werber en cachette ?
S'pas bien ça.
Bon moi je poursuis ma correction en reprenant un passage où j'avais l'impression de ne plus m'y retrouver. On pourra dire que c'était là que je m'étais arrêté avant .
Chapitre 5 - dernier extrait :
=> à reformuler de toute urgence, parce que c'est vraiment pas agréable à lire ^^.
Chapitre 6 - 1er extrait
=> traversait/traversa, poussait/poussa... de jolies répétitions XD.Tu peux voir avec un "ouvrir", "s'engager dans le couloir" etc.
=> à noter qu'un secrétaire d'Etat gagne environ 13 000 euros par mois .
=> trop de "de", trop de prépositions inutiles en général.
=> dans la dernière phrase, le double "dans" est vraiment ingérable ^^.
Appréciation linguistique :
Très moyenne. Vocabulaire riche qui met la culture à l'honneur, à ne pas en dire.
Par contre, une syntaxe très maltraitée et surtout une fluidité quasi nulle (qu'est-ce qu'elles t'ont fait ? T_T). A cela, le foisonnement des participes présents et des adverbes en -ement. (conformément par exemple ^_^).
Des structures lourdes, des phrases agencées d'une certaine façon que lorsqu'on arrive à la fin, on se demande de quoi parlait le début. Une profusion de propositions qui s'ajoutent les unes derrière les autres avec plus ou moins de logique mais qui alourdissent et dérangent fortement la compréhension.
Bref, pour moi, il faut aérer mais pas seulement en faisant des paragraphes (parce que question de ça, c'est nickel).
Ouvrir tes phrases, en casser quelques unes, s'y prendre en deux temps ; même si ce n'est pas exactement ça le problème parfois. Moins partir dans une envolée quand il faut expliquer quelque chose d'intéressant.
Exemple :
Appréciation du récit :
Pas grand chose à dire puisqu'il ne se passe pas grand chose, si ce n'est que Abel Fresnay commence à entrevoir que son boulot se résume à n'être qu'un effet de mode et que peut-être il pourrait valoir mieux que ça s'il se mettait à écrire quelque chose de réellement plus littéraire (et qui resterait donc inscrit dans les annales).
Il a dû se les geler tout de même à rester au grand vent toute une après-midi (trois ? Quatre heures ?) sur la balustrade du quai.
Dans le second extrait, nous entrons dans la vie de famille des Philémon. Mis à part la somme excessive avancée pour le salaire de Félix, le reste me semble cohérent et on rentre vraiment dans la petite famille bourgeoise française au centre de Paris.
On frôle le caractère du père ; on ressent qu'avec la fille ça risque de péter des bulles pour ses idées politiques radicalement opposées.
Bref, ça peut plaire à certains (comme moi) mais ennuyer fortement d'autres .
S'pas bien ça.
Bon moi je poursuis ma correction en reprenant un passage où j'avais l'impression de ne plus m'y retrouver. On pourra dire que c'était là que je m'étais arrêté avant .
Chapitre 5 - dernier extrait :
=> hallucinant le nombre de "de" ici !Abel Fresnay sortit du bureau de son éditrice avec l'étrange et ambivalente impression d'avoir scellé une excellente affaire d'une part et d'autre part d'avoir marchandé un futur livre
=> ÀA sa droite se trouvait le Pont du Carrousel,
=> un peu lourd. Peut-être supprimerais-je le participe présent pour le remplacer par : "et fit freiner un automobiliste visiblement mécontent (agacé ça fait un peu faiblard) qui lui signifia d'un geste éloquent sa colère."Il traversa la chaussée, faisant freiner un automobiliste visiblement agacé qui lui signifia d'un geste éloquent son mécontentement.
=> une fois tu mets une majuscule à Quai, une fois tu n'en mets pas ! Il faut uniformiser .qui surplombait un petit port prisonnier entre les deux ponts enjambant la Seine aux deux extrémités du Quai Voltaire.
=> plus de la main que de la tête pour moi. Ou alors c'est plus vraiment repousser puisque la tête n'est pas quelque chose qui peut repousser à proprement dit.jusqu'à ce qu'il les repousse d'un mouvement sec de la tête
=> ouïlle ouïlle ! Du participe présent à foison =/. De l'adverbe et même un adjectif en "ant" pour couronner le tout .Il traversa le Pont Royal en s'arrêtant plusieurs fois pour regarder couler la rivière, tentant vainement d'en saisir le doux murmure, couvert par le bruit incessant des automobiles circulant derrière lui.
=> à reformuler de toute urgence, parce que c'est vraiment pas agréable à lire ^^.
=> la pyramide du louvre, elle n'a pas été construite par les rois de France, si ? oO"On nous dit que nos rois dépensaient sans compter, qu'ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils, mais lorsqu'ils construisaient de semblables merveilles ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté?"
Chapitre 6 - 1er extrait
=> n'as-tu pas l'impression de lire la même chose deux fois de suite ici ?Au moment où Abel Fresnay traversait les Tuileries, Philémon Clairambault poussait la porte d'entrée du grand hall de son immeuble. Il hésita quelques instants face à la cage d'escalier en marbre, puis s'engouffra dans l'ascenseur. Arrivé au troisième, il traversa le couloir et poussa la porte de son appartement.
=> traversait/traversa, poussait/poussa... de jolies répétitions XD.Tu peux voir avec un "ouvrir", "s'engager dans le couloir" etc.
=> une exagération un petit peu trop poussée à mon goût. Secrétaire d'Etat, c'est pas un Zidane. Et quand tu vois que le président ne gagne "que" 20 000 euros par mois...étant donné le nombre astronomique de zéros qui venaient s'aligner chaque mois derrière un chiffre de plus en plus élevé,
=> à noter qu'un secrétaire d'Etat gagne environ 13 000 euros par mois .
=> aïe aïe... c'est corsé et loin d'être fluide !Il n'avait jamais fait cas de ces maximes moralistes adjurant d'acclamer l'effort plutôt que le résultat ; au contraire il estimait risible de croire que seul le premier est important. Si le résultat était médiocre, il ne se permettait pas de louer un effort qui n'aura été qu'improductif et uniquement bon à pousser celui qui l'a fourni à faire l'étalage complaisant de son propre échec. Il haïssait la morale démagogique dont les hommes politiques se parent de plus en plus dans l'espoir de passer pour l'exception salvatrice dans un milieu de corrompus.
=> trop de "de", trop de prépositions inutiles en général.
=> dans la dernière phrase, le double "dans" est vraiment ingérable ^^.
=> je me disais bien que j'avais l'impression de retrouver la généalogie de la morale là-dessous... (surtout le bien et le mal en fait ^^)conformément aux théories nietzschéennes,
=> ÀA peine Philémon s'était-il installé dans un fauteuil,
Appréciation linguistique :
Très moyenne. Vocabulaire riche qui met la culture à l'honneur, à ne pas en dire.
Par contre, une syntaxe très maltraitée et surtout une fluidité quasi nulle (qu'est-ce qu'elles t'ont fait ? T_T). A cela, le foisonnement des participes présents et des adverbes en -ement. (conformément par exemple ^_^).
Des structures lourdes, des phrases agencées d'une certaine façon que lorsqu'on arrive à la fin, on se demande de quoi parlait le début. Une profusion de propositions qui s'ajoutent les unes derrière les autres avec plus ou moins de logique mais qui alourdissent et dérangent fortement la compréhension.
Bref, pour moi, il faut aérer mais pas seulement en faisant des paragraphes (parce que question de ça, c'est nickel).
Ouvrir tes phrases, en casser quelques unes, s'y prendre en deux temps ; même si ce n'est pas exactement ça le problème parfois. Moins partir dans une envolée quand il faut expliquer quelque chose d'intéressant.
Exemple :
Là j'ai dû m'y prendre à plusieurs fois avant de saisir ^_^.Il n'avait jamais fait cas de ces maximes moralistes adjurant d'acclamer l'effort plutôt que le résultat ; au contraire il estimait risible de croire que seul le premier est important. Si le résultat était médiocre, il ne se permettait pas de louer un effort qui n'aura été qu'improductif et uniquement bon à pousser celui qui l'a fourni à faire l'étalage complaisant de son propre échec. Il haïssait la morale démagogique dont les hommes politiques se parent de plus en plus dans l'espoir de passer pour l'exception salvatrice dans un milieu de corrompus.
Appréciation du récit :
Pas grand chose à dire puisqu'il ne se passe pas grand chose, si ce n'est que Abel Fresnay commence à entrevoir que son boulot se résume à n'être qu'un effet de mode et que peut-être il pourrait valoir mieux que ça s'il se mettait à écrire quelque chose de réellement plus littéraire (et qui resterait donc inscrit dans les annales).
Il a dû se les geler tout de même à rester au grand vent toute une après-midi (trois ? Quatre heures ?) sur la balustrade du quai.
Dans le second extrait, nous entrons dans la vie de famille des Philémon. Mis à part la somme excessive avancée pour le salaire de Félix, le reste me semble cohérent et on rentre vraiment dans la petite famille bourgeoise française au centre de Paris.
On frôle le caractère du père ; on ressent qu'avec la fille ça risque de péter des bulles pour ses idées politiques radicalement opposées.
Bref, ça peut plaire à certains (comme moi) mais ennuyer fortement d'autres .
Re: Un Goût Amer
Effectivement, j'ai arrangé la chose comme ceci :=> hallucinant le nombre de "de" ici !
"Abel Fresnay sortit du bureau de son éditrice avec l'étrange et ambivalente impression d'avoir scellé une excellente affaire tout en ayant marchandé un futur livre comme un produit banal destiné à faire fureur à sa sortie et à se démoder sans tarder."
Non, en effet, ce n'est pas vraiment repousser mais je ne parviens pas à trouver le bon verbe pour exprimer le fait qu'il remette cette mèche en ordre d'un mouvement de la tête. ^^=> plus de la main que de la tête pour moi. Ou alors c'est plus vraiment repousser puisque la tête n'est pas quelque chose qui peut repousser à proprement dit.
J'ai reformulé de cette manière :=> ouïlle ouïlle ! Du participe présent à foison =/. De l'adverbe et même un adjectif en "ant" pour couronner le tout
"Il traversa le Pont Royal en s'arrêtant plusieurs fois pour regarder couler la rivière dont il tentait vainement de saisir le doux murmure couvert par le bruit incessant des automobiles qui circulaient derrière lui."
Non, mais le principe est le même, un dirigeant qui puise du fric là où il peut pour faire construire un bâtiment somptueux qui fera passer son nom à la postérité.=> la pyramide du louvre, elle n'a pas été construite par les rois de France, si ?
Ahhhhoui, en effet. xD=> n'as-tu pas l'impression de lire la même chose deux fois de suite ici ?
Alors nous disons donc :
"Au moment où Abel Fresnay traversait les Tuileries, Philémon Clairambault s’engageait dans le grand hall de son immeuble. Il hésita quelques instants face à la cage d'escalier de marbre, puis s'engouffra dans l'ascenseur. Arrivé au troisième, il poussa la porte de son appartement, signala sa présence en criant qu'il était là et alla poser son sac dans sa chambre, avant de retourner au salon. "
Dans ce cas-ci, je crois qu'un participe présent est le seul espoir de survie.^^=> dans la dernière phrase, le double "dans" est vraiment ingérable
"Il haïssait la morale démagogique dont les hommes politiques se parent de plus en plus, espérant ainsi passer pour l'exception salvatrice dans un milieu de corrompus. "
Damnation, je voulais un Félix pété de fric ! xDDans le second extrait, nous entrons dans la vie de famille des Philémon. Mis à part la somme excessive avancée pour le salaire de Félix, le reste me semble cohérent et on rentre vraiment dans la petite famille bourgeoise française au centre de Paris.
Tu n'aurais pas sous la botte un poste gouvernemental ou dans les finances qui remplisse copieusement le portefeuille, à tous hasard ?
Re: Un Goût Amer
"freiner la tombée des cheveux d'un mouvement de tête"MrSonge a écrit:
Non, en effet, ce n'est pas vraiment repousser mais je ne parviens pas à trouver le bon verbe pour exprimer le fait qu'il remette cette mèche en ordre d'un mouvement de la tête. ^^
Oui mais c'est laid .
En fait, je pense que avec le mouvement de tête, tu ne trouveras que des choses laides.
"empêcher les cheveux d'obstruer ses yeux d'un mouvement de tête"
\o/
Humpf'... il fallait pas le faire entrer dans la fonction publique alors u_u".MrSonge a écrit:
Damnation, je voulais un Félix pété de fric ! xD
Tu n'aurais pas sous la botte un poste gouvernemental ou dans les finances qui remplisse copieusement le portefeuille, à tous hasard ?
C'est bien connu, un Zinedine Zidane gagne bien plus en courant derrière un ballon qu'un guss qui dirige un pays (et pas qu'un peu plus ).
En fait, secrétaire d'état, c'est presque aussi bien payé que ministre.
Après, tu peux le faire 1er ministre ou président, les deux salaires encore au-dessus, mais ça risque de pas être crédible (à noter que le premier ministre gagne plus que le président).
Mais tu peux dire que ton Félix est issue d'une famille qui avait déjà un bon compte bancaire, non ?
Re: Un Goût Amer
Ahhhhoui, effectivement, je crois que je vais opter pour un truc du genre.Mais tu peux dire que ton Félix est issue d'une famille qui avait déjà un bon compte bancaire, non ?
Ou alors je lui trouve des activités parallèles...
Re: Un Goût Amer
Salut Mr Songe !
- Je trouve le langage de ce branleur plutôt soutenu !
Fin : Signifie le moment auquel s'arrête un processus, par opposition au mot début.
But : Un objectif, un résultat que l'on veut atteindre.
Bon, je te donnerais mon avis quand j'aurais lu les explication du chou-chou binocleux. Mais, là, à froid je ne vois pas.
Que voici un récit haut en couleur, mon cher !
Nérouje
Ait retenti, non ?Fabergé quitta la salle des professeurs quelques secondes après que la sonnerie a retenti jusque dans les moindres recoins du lycée.
Vive le P.P ! Peut-être que deux phrases ? Suggestion : Il descendit d'un étage, s'engouffra dans un long couloir et passa devant des portes fermées derrière lesquelles il pouvait vaguement entendre ses collègues débuter leur cour. Certains réclamaient le silence ou commentaient mécaniquement des formules dont ils noircissaient le tableau, d'autres débitaient d'une voix morne leur savoir rabâché depuis leur nomination.Il descendit d'un étage et s'engouffra dans un long couloir, passant devant des portes fermées derrière lesquelles il pouvait vaguement entendre ses collègues débuter leur cour, réclamant le silence, commentant mécaniquement des formules dont ils noircissaient le tableau ou débitant d'une voix morne leur savoir rabâché depuis leur nomination.
Il y a ici un problème se situation, n'oublie pas que le lecteur est avec Nicéphor. De plus, la première partie de la phrase ne me plait pas (la porte entrouverte de la salle où il allait faire cours.) Suggestion : Arrivé devant la salle où il allait faire cours, il s'immobilisa au milieu du couloir, essayant de distinguer une phrase compréhensible au milieu du brouhaha qui s'échappait de la porte entrouverte.Arrivé devant la porte entrouverte de la salle où il allait faire cours, il s'immobilisa au milieu du couloir, essayant de distinguer une phrase compréhensible au milieu du brouhaha qui régnait dans la classe.
Ce mot au pluriel a une connotation nettement manuelle. Suggestion : Copies.Se remémorant les piètres dissertations qu'il avait terminées de corriger la veille, il se surprit à vouloir rebrousser chemin, détruire les travaux de ses élèves.
Inutile.il chassa rapidement ces penséesde son esprit
Ceci veut dire qu'il y est néanmoins arrivé. À toi de voir mais ce passage me parait en contradiction avec :souhaitant le bonjour d'une voix qui couvrit difficilement le bruit des conversations
- Spoiler:
- Sa voix semblait uniquement destinée à susurrer les choses mais sa diction était si claire et précise que son interlocuteur, aussi éloigné qu'il fut placé, comprenait chaque mot. Il ne haussait le ton que lorsqu'il était sous l'emprise d'une émotion violente, que ce fut une joie intense ou une colère noire. Le reste du temps, ses discours semblaient faits d'une longue suite d'apartés et de confidences, qu'il faisait peut-être plus à lui-même qu'aux autres.
Suggestion : tapait.Au dernier rang, une élève, vautrée sur sa chaise mal réglée, écrivait discrètement un message sur son téléphone portable
Dédé, c'est ton copain ?Trois jeunes hommes semblaient absorbés dans la contemplation active de la haute ramure d'un platane planté dans la cour de l'établissement
Inutile.L'annonce de la distribution des dissertations provoqua cependant une faible vague d'intérêt désabuséparmi les lycéens.
Ce "qui disaient" me paraît bien mal à propos.A (À) mesure que le professeur se délestait des copies en passant dans les rangs, le brouhaha reprit progressivement ses droits, chacun tâchant de connaître le résultat de tout le monde et communiquant le sien à tout vent en y ajoutant quelques commentaires personnels qui disaient toute sa satisfaction, sa déception ou son indifférence.
Dédé, le retour. Ça parait idiot comme remarque mais l'utilisation d'une succession de "de" et "dans" ne facilite pas ma compréhension.un élève se plaignit d'une voix traînante de la prise en compte des erreurs orthographiques et syntaxiques dans l'attribution de la note.
Inutile.Lassé de cette doléance qu'il entendait chaque foisqu'il rendait une interrogation écrite,
- Étudiant => université. Suggestion : lycéen.Mais après tout, demanda un étudiant assis près de la fenêtre, à quoi sert la grammaire ?
- Je trouve le langage de ce branleur plutôt soutenu !
Je me demande bien ce que tu as voulu qu'on comprenne. Ce cher Nicéphor était-il affalé sur son bureau ? Parce qu'une fois redressé il a encore le coude appuyé sur son bureau et le menton dans la paume.Fabergé se redressa à cette question, le coude appuyé sur son bureau et le menton dans la paume.
Je crois, hasarda timidement Clairambault, que la grammaire est plus une fin qu'un but.
Fin : Signifie le moment auquel s'arrête un processus, par opposition au mot début.
But : Un objectif, un résultat que l'on veut atteindre.
Bon, je te donnerais mon avis quand j'aurais lu les explication du chou-chou binocleux. Mais, là, à froid je ne vois pas.
Fabergé quitta la salle des professeurs quelques secondes après que la sonnerie a retenti jusque dans les moindres recoins du lycée. Il descendit d'un étage et s'engouffra dans un long couloir, passant devant des portes fermées derrière lesquelles il pouvait vaguement entendre ses collègues débuter leur cour, réclamant le silence, commentant mécaniquement des formules dont ils noircissaient le tableau ou débitant d'une voix morne leur savoir rabâché depuis leur nomination.
Arrivé devant (rep) la porte entrouverte de la salle où il allait faire cours, il s'immobilisa au milieu du couloir, essayant de distinguer une phrase compréhensible au milieu du brouhaha qui régnait dans la classe. Se remémorant les piètres dissertations qu'il avait terminées de corriger la veille, il se surprit à vouloir rebrousser chemin, détruire les travaux de ses élèves. Pourtant, il chassa rapidement ces pensées de son esprit et pénétra d'un pas rapide dans la salle de classe, souhaitant le bonjour d'une voix qui couvrit difficilement le bruit des conversations. Une fois que Fabergé se fût assis à son bureau, le charivari diminua progressivement pour finalement se muer en quelques chuchotements persistants. Au dernier rang, une élève, vautrée sur sa chaise mal réglée, écrivait discrètement un message sur son téléphone portable. Trois jeunes hommes semblaient absorbés dans la contemplation active de la haute ramure d'un platane planté dans la cour de l'établissement tandis que deux filles assises au même pupitre étouffaient des gloussements à la lecture d'un magasine mal dissimulé sous leurs cahiers.
L'annonce de la distribution des dissertations provoqua cependant une faible vague d'intérêt désabusé parmi les lycéens. A mesure que le professeur se délestait des copies en passant dans les rangs, le brouhaha reprit progressivement ses droits, chacun tâchant de connaître le résultat de tout le monde et communiquant le sien à tout vent en y ajoutant quelques commentaires personnels qui disaient toute sa satisfaction, sa déception ou son indifférence.
Lorsque Nicéphor Fabergé eût regagné son bureau, un élève se plaignit d'une voix traînante de la prise en compte des erreurs orthographiques et syntaxiques dans l'attribution de la note. Lassé de cette doléance qu'il entendait chaque fois qu'il rendait une interrogation écrite, l'enseignant rétorqua simplement que si on ne leur comptait pas ces erreurs en cours de français, il se demandait bien où on le ferait.
« Mais après tout, demanda un étudiant assis près de la fenêtre, à quoi sert la grammaire ?
Fabergé se redressa à cette question, le coude appuyé sur son bureau et le menton dans la paume.
- Quelqu'un peut-il répondre à la très pertinente question de monsieur Labrèche ? demanda-t-il en parcourant la classe du regard.
- Ça sert à s'exprimer correctement, à l'oral comme à l'écrit, lâcha dédaigneusement une jeune fille aux longs cheveux bruns, qui avait plié sans élégance son long corps mou sur sa chaise.
- Voilà une bien amusante mais cruellement réductrice vision de la grammaire, répondit le professeur et se laissant à nouveau aller contre le dossier de sa chaise qui protesta timidement en grinçant. Personne n'a de conception plus satisfaisante et surtout moins inepte à proposer ?
- Je crois, hasarda timidement Clairambault, que la grammaire est plus une fin qu'un but. »
Que voici un récit haut en couleur, mon cher !
Nérouje
Nérouje- Talent Génial
- Nombre de messages : 546
Age : 58
Localisation : alpes du sud
Votre talent : Aucun
Points : 593
Date d'inscription : 28/03/2009
Page 7 sur 11 • 1, 2, 3 ... 6, 7, 8, 9, 10, 11
IMPERIALDREAMER :: Ecrire et lire :: Romans :: Commentaires
Page 7 sur 11
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|