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Message  Gwen Dim 3 Jan 2010 - 20:04

Merci pour ceux qui voudront bien me dire ce qu'ils pensent de ces morceaux de mots !! toutes les critiques ou commentaires sont les très bienvenus !
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Message  Pacô Dim 3 Jan 2010 - 21:21

Gwen a écrit:Un de ces cafés célèbres, avait réuni les étranges errants de Paris. Á l’ombre de l’été sale et chaotique, Rimbaud, un jeune « vendeur de rêves », déclamait l’un de ses poèmes, dans un rayon de lumière poussiéreux.

Fraichement arrivé par le train de midi ; l’œil bleu et arrogant, la démarche ennuyée et les souliers troués aux cailloux des chemins ; son visage était diaboliquement beau.

Debout sur la table, il faisait voyager un bateau à travers les limbes, ivre d’aventures.

Tout le cercle avait délaissé la fée verte et le houka, dont la fumée planait en nuages fantastiques.

Un peu à l’écart, un joli rêveur l’écoutait ; les lèvres entr’ouvertes, absorbé entièrement, le cœur palpitant. Ses cheveux noirs étaient coupés d’une drôle de façon [pas de virgule] et ses grands yeux verts [virgule] soulignés au khôl, s’écarquillaient dans son visage fin et ambigu.

Lorsque le poète entama un vers exalté :

« J’ai heurté, savez vous, d’incroyables Florides ! »

Alors le joueur de couleurs se leva, tremblant, et s’exclama :

« La vie en plus beau ! » sur un ton très baudelairien.

Surprise, l’assistance des poètes de bon marché et aux ventres gras, se tourna vers cet éphèbe impudent, des reproches aux lèvres.

Rimbaud, loin d’être fâché de cette interruption, lui jeta un regard amusé, charmé en tout point de ce qui lui apparaissait.
Après un simulacre de salut, il sauta légèrement (je trouve la tournure bizarre. Sauter légèrement, ça veut dire quoi au juste pour toi ? Sauter comme une feuille ? Razz) de son estrade improvisée ; pour conclure par un
« Mort à Dieu, merde à vous ! »

C’en fut trop pour ce public, dont la tolérance au progrès et à la voyance demeurait limitée. Un brouhaha s’éleva, et les esprits choqués commencèrent à s’échauffer. Ceux qui l’acclamaient il y a peu n’avaient décidément rien compris, et n’y entendraient pour sûr jamais rien.

Arthur attrapa alors ce compagnon de bonne fortune par la main, et tous deux se ruèrent vers la porte. Un sourire mauvais aux lèvres, une bouteille d’alcool sous le bras, ils prirent leur congé dans un geste obscène.

Ils arpentèrent dès lors les ruelles mal famées, sous les notes d’un orgue de barbarie qu’actionnait un joueur affamé (fait exprès le mal famé/affamé ? Je sais pas, mais ça me fait un peu redondant du coup, j'aurais ptètre choisi un autre adjectif). Le quartier latin charriait des relents de création et de révolution ; et cette atmosphère anticonformiste les accueillit pour un temps dans leur périple. Leurs deux arts mêlés accouchèrent du très sinesthésique « Voyelles ».

Repartant à la recherche de l’absolu, ils se retrouvèrent un soir bien loin de la ville, assis dans l’herbe au bord de la route. Ils fumaient du haschich divin, en faisant de grands ronds colorés. L’un déclamait ses poèmes, tandis que l’autre dessinait à coups de fusain vifs [pas de virgule] les images de son génie.

Ils finirent par s’endormir sous les étoiles. Au milieu de la nuit, Paul s’éveilla après un rêve troublant. Écoutant un moment, pensif, le ruisseau qui coulait en contrebas, il voulut s’y rafraichir. Se levant comme une ombre, il descendit vers celui-ci, ses pieds délicats toujours nus, étaient tout aise de sentir la fraîcheur de l’herbe.

Il se dévêtit lentement [pas de virgule] et son corps pâle luisait sous la lumière lunaire. Plongeant avec grâce dans l’eau, celle-ci ne fit qu’un petit bruit léger, sans éclaboussures, pour l’accueillir.

Calme, il respirait le silence de la nuit, porté par les flots. Soudain, l’astre versatile qui s’était caché derrière un nuage, reparut, et son disciple fort content, égrena un brusque rire léger (répétition. Là, le brusque et léger me font incompatibles. Comment être brusque et à la fois doux ? J'enlèverai donc le deuxième "léger"), tout en battant l’eau de ses mains. Arthur, que le bruit avait réveillé, l’admirait silencieusement. Il finit par le rejoindre, riant lui aussi, et ils s’amusèrent ainsi dans l’onde verte, jusqu’à ce que, las de fatigue, ils s’en retournent dormir. L’aube rose les trouva enlacés.

Reprenant la route, ils parcoururent une forêt. La feuillée verte sombre cachait le ciel clair, et seuls des éclairs d’or obliques tombaient ça et là, éclairant un rocher mousseux ou des fleurs blêmes. L’atmosphère sourde teintée d’un vert phosphorescent [pas de virgule] n’était dérangée que par les pas légers et le murmure des deux amants :

« - Rentreras-tu chez toi, quand tout cela sera fini ?

- Je ne suis jamais parti, ni jamais arrivé, je file : les nuages et les routes n’ont pas de fin, c’est ça, la liberté !

- C’est parfait alors, nous resterons des vagabonds éternels qui de nulle part, seront partout. »

Ils voyagèrent des endroits les plus magnifiques aux plus sordides, les deux se ressemblant d’ailleurs étrangement. Du haut des falaises, ou dans les profondeurs des catacombes, leurs yeux restaient neufs, leurs visions hallucinées. Un après-midi qu’ils traversaient une lande désertique, ils décidèrent de s’arrêter quelques instants, hantés par la soif et la fatigue. L’un d’eux commença à tirer quelques miaulements sataniques d’un violon qu’il avait emporté. Dansant lentement, l’air devint vibrant. Certaines couleurs devinrent (répétition. "furent si lumineuses qu'elles rendaient aveugles." ?) lumineuses à rendre aveugles. Tout tournait, les formes sortaient de leurs limites, l’essence ! Les sons multicolores emplissaient tout l’espace. Des gouttes d’eau irisées planaient dans l’air. Un soleil d’une blancheur incandescente luisait au milieu des étoiles sous leurs pieds. Arthur et Paul (pourquoi dire qu'il s'appelle Paul que maintenant ?) s’allongèrent, imprégnés de ce qui les entourait, un sourire niais aux lèvres. Lorsqu’une larme insensée tomba au creux de la main de Rimbaud, ils contemplèrent ses lentes ondulations pendant une éternité. Alors, dans leur rêverie, ces âmes damnées s’embrassèrent d’un baiser paresseux. Leurs caresses et leurs soupirs s’évaporaient dans le vent du soir voluptueux.

Revenus de Bruxelles, ils prirent peu de temps après le bateau pour Londres. Dans la nuit claire, le jeune peintre regardait l’écume que fendait la coque frêle, fredonnant. Son camarade avait escaladé le mât, et admirait la vue de haut, sous les cris du capitaine, sous les ailes des albatros.
Arrivés, ils se perdirent cent fois sur les quais brumeux et pluvieux. Mendiant leurs repas, vivant ‘la belle vie’, sales mais raffinés. Femme ou mères avaient bien tenté de les ramener à « la raison », en vain, le génie et la passion les aveuglaient.

Ils finirent par être recherchés, détestés et adorés, ne pouvant un jour plus s’échapper. Décidés, ils voulaient que leur fin soit « digne d’un drame très antique ». Dessins et poèmes brûlés dans la cheminée d’un hôtel miséreux, Paul sortit alors de l’une de ses poches une fiole ambrée.

« - Ce soir, mon ami, nous dormirons aux Enfers… »

Cela dit, il but la moitié du poison d’un trait, et tendit entre ses doigts glacés le reste à celui qu’il aimait.
Rimbaud éleva la fiole, une pièce au poing :

« - A Charon et aux eaux noires du Styx ! »

Puis il vida la ciguë jusqu’à la dernière goutte, et repensa à ce philosophe bien sage, qu’on avait cru faire taire de la même façon.

Se regardant pour la dernière fois, un voile noir devant les yeux, ils s’embrassèrent et attendirent la fin.

Appréciation linguistique :

La narration est très poétique. Je crois que personne me contredira sur ce point là.
Par contre, le truc qui selon moi ne va pas, c'est la typographie. Du coup, j'ai pas tout corrigé parce que c'est un peu blindé : mais tu utilises virgule et point virgule à tire larigot. Au point que, finalement, on ne sache plus trop à quoi ils/elles servent.
Surtout que tu les colles parfois à des endroits un peu mal placés selon moi, ce qui saccade tes phrases et leur font perdre de la beauté.
(remarque, au début j'ai cru que tu faisais ça comme si c'étaient des vers et qu'à chaque virgule, ça sous-entendait qu'il fallait sauter une ligne).

Quelques petites répétitions qui mériteraient un petit coup de pelle parfois, mais sinon, le vocabulaire est riche et bien choisi.

Appréciation de l'histoire :
Le début j'adore, la fin je crains un peu.
Déjà peut être parce que tu dénatures un peu les faits historiques (mais tu m'avais dit que c'était fait exprès ^^).

Ensuite, même si on se doute que son compagnon c'est Paul Verlaine, pourquoi ne pas mentionner son long pendant la majeur partie du texte et le donner à un moment quelconque vers la fin ? Parce que visiblement, il n'y a aucun intérêt à le garder secret, non ?

Et enfin, selon moi, la fin me fait un peu plus "rapide" que le reste. Tu accélères le rythme et du coup, on passe très vite sur le : "ne pouvant plus s'échapper".
Quelles en sont les causes ? Pourquoi ? Comment ? A cause des mères et femmes ?
Je pense que ce serait à développer de ce côté là.

Mais en conclusion, un très beau texte néanmoins qui transpire de poésie. J'ai plutôt aimé dans l'ensemble Smile.
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Message  azul Dim 3 Jan 2010 - 22:08

C'est un beau texte, en effet, plein de poésie. Les virgules ne m'ont pas du tout gênée ; je les ai trouvé bien placées. Sans doute si je relisais de plus près, j'en trouverais des fautives (pour une fois que je peux lire sans corriger).

On parle de Verlaine à moitié texte à peu près avec "Au milieu de la nuit, Paul s’éveilla après un rêve troublant." J'ai honte, je suis une amoureuse de Verlaine et je ne me souvenais pas qu'il peignait ou dessinait. Je n'ai donc pas supposé qu'il s'agissait de lui.

Sinon, si la fin n'est pas véridique, la rencontre ne l'est pas non plus. Si ? Il me semble que Rimbaud est venu sonner à la porte de Verlaine quand il est arrivé à Paris.

Ah lala, c'est là que je me rends compte à quel point ma mémoire me trahit.

Très joli texte Gwen Very Happy
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Message  Pacô Dim 3 Jan 2010 - 22:11

Oh la la la azul ...
Rimbaud était l'amant de Verlaine, qui a tout plaqué pour lui.
Sauf que au bout d'un moment, le manque d'argent et la femme l'ont ramené à la maison.

Et c'est bien connu le Verlaine qui tire sur Rimbaud avec un flingue Smile. Ce qui entraine la vie de vagabond de Rimbaud...
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Message  azul Dim 3 Jan 2010 - 22:19

Bah mais je le sais tout ça : ils étaient amants, le flingue, la prison (c'est là que Verlaine a écrit "Par dessus les toits" Mon Dieu, Mon Dieu, la vie est là simple et tranquille...

Je disais que je n'ai pas reconnu avant la phrase "Paul s'éveilla après un rêve troublant". Je suppose que c'est une allusion à Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant...

N'ai pas totalement perdu la mémoire quand même. J'ai même reconnu "Le bateau ivre" au début.

Ça me donnerait presque envie de relire la biographie de Verlaine, tiens.
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Message  Gwen Lun 4 Jan 2010 - 9:36

Merci beaucoup pour vos remarques,

c'est vrai que j'ai tendance à un peu abuser des virgules, disons que je les met pour rythmer, ou pour prendre un souffle, ou au contraire pour casser un rythme, enfin un peu trop souvent surement oui. Je vais regarder à nouveau et enlever celles que tu m'as conseillées, voire plus.

Pour le "il sauta légèrement" oui c'était un peu comme une feuille, ainsi que tu l'as joliment dit, disons, pas comme un éléphant quoi ! Peut-être 'avec légèreté' irait mieux ?

Je vais aussi enlever un des deux "léger", je n'avais pas remarqué, mais je tenais un peu 'à ce brusque rire léger' dans le sens où ça reprenait un ver de Rimbaud dans Première soirée : "Elle eut un doux rire brutal". Mais si ça ne va décidément pas, je t'écoute !

Je vais retravailler ma fin, vrai, elle est un peu rapide en quelque sorte, et puis peut être pas supère, mais je n'aime pas les fins Smile !

Pour ce qui est de l'histoire des prénoms, notamment de Verlaine, et de la réalité des faits, c'est un peu un problème. J'ai pris beaucoup de liberté dans un sens, parce que tu as raison Azul, d'être étonnée que Paul soit un dessinateur ! Je crois bien qu'à part quelques croquis de Rimbaud, il n'a pas fait guère d'autres œuvres "artistiques", mais j'aimais bien l'idée que mon personnage soit un petit peintre.
D'ailleurs, j'ai longtemps hésiter à vraiment l'appeler Paul, ou trouver un autre nom (c'est pourquoi son nom apparait si tard), mais je trouvais que ça aurait un peu perdu en charme sinon.
Je ne sais pas quoi en penser, ça me fais réfléchir, si c'est un peu choquant, il faut que je change ça. J'ai aussi inventé la fin, seuls quelques faits collent, "le bateau ivre" et l'arrivée à Paris, l'embrigadement de Verlaine, le quartier latin, les errances, Bruxelles et Londres... (oui, même l'allusion à "je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant Very Happy ). Mais c'était peut être un peu prétentieux de vouloir inventer le reste, je devrais peut être plus coller à la vérité, à voir, je ne sais pas ce que vous en dites...

Merci pour les compliments en tout cas, c'est très gentil !!
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Message  MrSonge Lun 4 Jan 2010 - 15:18

Je n'ai pas le temps maintenant de faire un commentaire plus construit, mais promis ça viendra très vite. Je peux juste dire que j'aime beaucoup, déjà rien qu'à cause des deux protagonistes, bien que j'ai toujours eu plus de peine avec Verlaine qu'avec Rimbaud, que je vénère.
Par contre, juste un petit détail : pourquoi "autofiction" ? Ça n'a absolument rien d'une autofiction, à moins que je n'ai pas tout compris. Si tu te bases sur des faits historiques comme cela semble être le cas si ma mémoire ne me joue pas de tour, tu ne peux donc pas parler d'autofiction, à moins d'être la réincarnation de Rimbaud. Si c'est le cas, j'exige tes coordonnées, et je prends un billet de train pour te rendre visite sur l'heure. ^^
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Message  noway Lun 4 Jan 2010 - 16:20

Quel agréable moment de lecture. Il y a dans ton style une fluidité sans faille, les yeux patinent sur le texte avec aisance. On se laisse très facilement emporter dans le tourbillon de folie et d'innocence qui promène ses amants passionnés. De Rimbaud ou de Verlaine, je n'ai de préférence. l'un et l'autre lus ou entre-lus à une époque déjà lointaine mais j'aime surtout en eux cette sensation de liberté, de pied-de-nez au conformisme et à la bienséance. En ce sens, ce texte rend un bel hommage à ce qu'ils furent en leur temps. Quand à la réalité historique, je serais bien malvenu de tenter de la remettre en question tant je la connais peu.

La poésie transpire à chaque phrase, les images sont léchées et embarquent davantage encore le lecteur, prisonnier de la toile que tu tisses à coup de mots choisis et réfléchis. Bref un excellent moment littéraire duquel aucune critique ne me semble justifiable.

Merci à toi.

NB: Ah, tiens si! Une petite toutefois, déjà levée: la fin se précipite un peu trop à mon sens. Ok, il est bon, à la finale d'une lecture de nouvelle, de rester sur sa fin mais là, malheureusement mon appétit était encore énorme et j'ai l'impression d'avoir vécu la fin de leur histoire en avance rapide.
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Message  A. N. O'Nyme Lun 4 Jan 2010 - 16:52

Tention, je fais ma chieuse.
Rimbaud, Verlaine. La réalité est déjà bien assez belle. Pourquoi tu as choisi d'en changer ? D'un autre côté, tu fais ça très bien, une histoire qui coule, fluide et envoûtante. J'ai aimé le milieu, les vapeurs de haschich qui embaument le texte, très poétique. Et puis, j'avoue, je suis jalouse du brio avec lequel tu ressuscites Rimbaud.
Nom de Dieu, c'est beau. Tes mots et ceux des poètes entremêlés. Un bémol pour Baudelaire, qui n'a, selon moi, pas grand-chose à faire ici.
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Message  MrSonge Lun 4 Jan 2010 - 21:53

Un de ces cafés célèbres (pas de virgule) avait réuni les étranges errants de Paris. A l’ombre de l’été sale et chaotique, Rimbaud, un jeune « vendeur de rêves », déclamait l’un de ses poèmes, dans un rayon de lumière poussiéreux.

Fraichement arrivé par le train de midi , (virgule plutôt) l’œil bleu et arrogant, la démarche ennuyée et les souliers troués aux cailloux des chemins ; son visage était diaboliquement beau.

Debout sur la table, il faisait voyager un bateau à travers les limbes, ivre d’aventures.

Tout le cercle avait délaissé la fée verte et le houka, dont la fumée planait en nuages fantastiques.

Un peu à l’écart, un joli rêveur l’écoutait ; les lèvres entr’ouvertes, absorbé entièrement, le cœur palpitant. Ses cheveux noirs étaient coupés d’une drôle de (étrange ?) façon, et ses grands yeux verts soulignés au khôl (pas de virgule) s’écarquillaient dans son visage fin et ambigu.

Lorsque le poète entama un vers exalté :

« J’ai heurté, savez vous, d’incroyables Florides ! »

Alors le joueur de couleurs se leva, tremblant, et s’exclama :

« La vie en plus beau ! » sur un ton très baudelairien.

Surprise, l’assistance des poètes de bon marché et aux ventres gras (pas de virgule) se tourna vers cet éphèbe impudent, des reproches aux lèvres. (rythme un peu brisé par cette fin trop courte, on s'encouble sur cette coda en coup de fouet. Effet voulu ?)

Rimbaud, loin d’être fâché de cette interruption, lui jeta un regard amusé, charmé en tout point par (charmé par quelque chose, non ?) ce qui lui apparaissait.
Après un simulacre de salut, il sauta légèrement de son estrade improvisée (pas de point-virgule) pour conclure par un
« Mort à Dieu, merde à vous ! »

C’en fut trop pour ce public, dont la tolérance au progrès et à la voyance demeurait limitée. Un brouhaha s’éleva, et les esprits choqués commencèrent à s’échauffer. Ceux qui l’acclamaient il y a peu n’avaient décidément rien compris, et n’y entendrait pour sûr (un peu trop oral à mon goût, dans ce contexte-ci) jamais rien.

Arthur attrapa alors ce compagnon de bonne fortune par la main, et tous deux se ruèrent vers la porte. Un sourire mauvais aux lèvres, une bouteille d’alcool sous le bras, ils prirent leur congé (formulation un peu étrange. On donne son congé, mais on prend congé) dans un geste obscène.

Ils arpentèrent dès lors les ruelles mal famées, sous les notes d’un orgue de barbarie qu’actionnait un joueur affamé. Le quartier latin charriait des relents de création et de révolution ; et (ce "et" est très Flaubertien, je ne devrais pas le surligner, mais ici je ne trouve de trop) cette atmosphère anticonformiste les accueillit pour un temps dans leur périple. Leurs deux arts mêlés accouchèrent du très sinesthésique « Voyelles ».

Repartant à la recherche de l’absolu, ils se retrouvèrent un soir bien loin de la ville, assis dans l’herbe au bord de la route. Ils fumaient du haschich divin, en faisant de grands ronds colorés. L’un déclamait ses poèmes, tandis que l’autre dessinait à coups de fusain vifs (pas de virgule, où alors il faut mettre en incise "à coups de fusain vifs") les images de son génie. (bah, la tienne n'est pas très claire... Les images de son génie ?... le génie de quelqu'un a des images ?...)

Ils finirent par s’endormir sous les étoiles. Au milieu de la nuit, Paul s’éveilla après un rêve troublant. Ecoutant un moment, pensif, le ruisseau qui coulait en contrebas, il voulut s’y rafraichir. Se levant comme une ombre, il descendit vers celui-ci. (je recommencerais une phrase ici...) Ses pieds délicats toujours nus (pas de virgule) étaient tout aise de sentir la fraîcheur de l’herbe.

Il se dévêtit lentement, et son corps pâle luisait sous la lumière lunaire. Plongeant avec grâce dans l’eau, celle-ci ne fit qu’un petit bruit léger, sans éclaboussures, pour l’accueillir. (je crois que c'est un anacoluthe, le participe présent se rapporte à Paul, mais le sujet de la phrase devient soudainement "l'eau", à revoir...)

Calme, il respirait le silence de la nuit, porté par les flots. Soudain, l’astre versatile qui s’était caché derrière un nuage, reparut, et son disciple fort content (ou alors, comme avant, mettre "fort content" en incise) égrena un brusque rire léger, tout en battant l’eau de ses mains. Arthur, que le bruit avait réveillé, l’admirait silencieusement. Il finit par le rejoindre, riant lui aussi, et ils s’amusèrent ainsi dans l’onde verte, jusqu’à ce que, las de fatigue (je traduis : fatigué de fatigue, c'est voulu ?), ils s’en retournent dormir. L’aube rose les trouva enlacés.

Reprenant la route, ils parcoururent (parcourir, vraiment ? ça coudrait dire qu'ils s'y promènent en tous sens. Ils ne font pas que la traverser ?) une forêt. La feuillée verte sombre cachait le ciel clair, et seuls des éclairs d’or obliques tombaient ça et là, éclairant (éclaires éclairants... un peu répétitif, mais peut être voulu ?) un rocher mousseux ou des fleurs blêmes. L’atmosphère sourde teintée d’un vert phosphorescent (pas de virgule) n’était dérangée que par les pas légers et le murmure des deux amants :

« - Rentreras-tu chez toi, quand tout cela sera fini ?

- Je ne suis jamais parti, ni jamais arrivé. (je commencerais une autre phrase) Je file les nuages et les routes n’ont pas de fin, c’est ça, la liberté ! (problème, il manque un truc dans cette phrase. soit "je file, les nuages et les routes n'ont pas de fin : c'est ça, la liberté", soit "Je file les nuages -image étrange-, les routes n'ont pas de fin etc...")

- C’est parfait alors, nous resterons des vagabonds éternels qui, (éventuellement virgule) de nulle part, seront partout. »

Ils voyagèrent des endroits les plus magnifiques aux plus sordides, les deux se ressemblant d’ailleurs étrangement. Du haut des falaises, ou dans les profondeurs des catacombes, leurs yeux restaient neufs, leurs visions hallucinées. Un après midi qu’ils traversaient une lande désertique, ils décidèrent de s’arrêter quelques instants, hantés par la soif et la fatigue. L’un d’eux commença à tirer quelques miaulements sataniques d’un violon qu’il avait emporté. Dansant lentement, l’air devint vibrant (qui danse ? l'air ou "l'un d'eux ?"). Certaines couleurs devinrent lumineuses à rendre aveugle (sans"s", je crois). Tout tournait, les formes sortaient de leurs limites, l’essence ! Les sons multicolores emplissaient tout l’espace. Des gouttes d’eau irisées planaient dans l’air. Un soleil d’une blancheur incandescente luisait au milieu des étoiles, (une virgule) sous leurs pieds. Arthur et Paul s’allongèrent, imprégnés de ce qui les entourait, un sourire niais aux lèvres. Lorsqu’une larme insensée tomba au creux de la main de Rimbaud, ils contemplèrent ses lentes ondulations pendant une éternité. Alors, dans leur rêverie, ces âmes damnées s’embrassèrent d’un baiser paresseux. Leurs caresses et leurs soupirs s’évaporaient dans le vent du soir voluptueux.

Revenus de Bruxelles, ils prirent peu de temps après le bateau pour Londres. Dans la nuit claire, le jeune peintre regardait l’écume que fendait la coque frêle, fredonnant. Son camarade avait escaladé le mât, et admirait la vue de haut, sous les cris du capitaine, sous les ailes des albatros.
Arrivés, ils se perdirent cent fois sur les quais brumeux et pluvieux. Mendiant leurs repas, vivant ‘la belle vie’, sales mais raffinés. Femmes (pluriel peut-être ?) ou mères avaient bien tenté de les ramener à « la raison » : (tout à fait suggestif ceux-là...) en vain, le génie et la passion les aveuglaient.

Ils finirent par être recherchés, détestés et adorés, ne pouvant un jour plus s’échapper. Décidés, ils voulaient que leur fin soit « digne d’un drame très antique ». Dessins et poèmes brûlés dans la cheminée d’un hôtel miséreux, Paul sorti alors de l’une de ses poches une fiole ambrée.

« - Ce soir, mon ami, nous dormirons aux Enfers… »

Cela dit, il but la moitié du poison d’un trait, et tendit entre ses doigts glacés le reste à celui qu’il aimait.
Rimbaud éleva la fiole, une pièce au poing :

« - A Charon et aux eaux noires du Styx ! »

Puis il vida la ciguë jusqu’à la dernière goutte, et repensa à ce philosophe bien sage, qu’on avait cru faire taire de la même façon.

Se regardant pour la dernière fois, un voile noir devant les yeux, ils s’embrassèrent et attendirent la fin.

Stylistique :


Un très beau texte. On te sent à l'aise avec la langue sous toute ses coutures, et tu as une griffe personnelle. Si je pouvais émettre une restriction, je la ferais sur tes phrases qui, parfois, se noient dans leur propre syntaxe bancale. Ce n'est souvent pas la faute de la longueur de la phrase, mais plutôt de virgules mal placées, de point virgule incongrus, où de virgules oubliées qui nous font nous perdre entre deux propositions qui devraient être distinctes et ne le sont pas. Par contre, à deux exceptions près, ton rythme est excellent, on sent que tu y fais attention, ce qui est plus rare qu'il n'y parait. Si tu n'y fais pas attention, eh bien réjouis-toi, c'est inné, et c'est précieux ! ^^

Le Récit :

J'ai beaucoup aimé, sauf une chose qui m'a fait un peu tiquer tout du long : l'atmosphère. Je la trouve trop floue, trop flottante, elle ne correspond pas aux caractères des protagonistes, caractères de feu, caractères incompatibles puisque trop identiques. C'est d'ailleurs ce qui va se vérifier plus tard, quand leur aventure deviendra véritablement orageuse. S'ils avaient étés éthérés de tempérament comme c'est un peu sous-entendu dans l'atmosphère générale de ton texte, ils auraient fini comme Cocteau et Radiguet, à couler des jours heureux sur la côte d'azur. Mais Rimbaud et Verlaine étaient d'une autre trempe que le fade Cocteau et le frêle Radiguet. En gros, je les trouve un peu trop lunaires, dans la seconde partie surtout. Un peu trop croque-morts langoureux fin de siècle à la Musset.
Si cela te tente, jette un coup d'oeil aux premières pages de "La Quarantaine" de Le Clézio, où est également et de manière admirable, ressuscité Rimbaud.

Le Discours :

Je me permets de revenir sur un terme utilisé par beaucoup de gens : la fluidité. Parfois, on se laisse aller à penser que la fluidité est un critère de bon texte. C'est faux dans un certain sens. Les textes de Marc Lévy sont tout à fait fluide et se laissent lire comme du beurre. Ça n'en reste pas moins de la m*** (diarhée verbale n'est pas une expression dénuée de fondement xD) Si j'ai apprécié ton texte, ce n'est pas parce qu'il était fluide, mais parce qu'on sent tout de suite qu'il devait l'être, et qu'il l'est. Il y a des textes qui ne doivent pas être fluide, parce que le sens ne serait plus en accord avec la forme. Et d'autres, au contraire, qui réclament par leur sujet, cette fluidité. C'est le cas, ici, je trouve. La seule chose à changer, peut-être, du point de vue du discours, c'est cette fin un peu abrupte, comme elle a déjà été signalé. Mais sinon, franchement, d'un point de vue "géographique", si j'ose dire, ton texte est admirablement bien charpenté.
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Message  Gwen Mar 5 Jan 2010 - 20:42

Merci beaucoup d'avoir utilisé de ton temps pour commenter avec autant de détails cette petite nouvelle (qui n'est décidément pas une auto-fiction en effet, bien que j'aurais aimé avoir quelque chose de Rimbaud Smile ), ça m'a fais très plaisir.

J'ai commencé à apporter quelques corrections (notamment sur ces histoires de virgules, et aussi sur les défauts les plus gros).
Je vais essayer de développer ma fin, parce qu'apparemment ça ne va pas du tout, j'avoue elle est rapide, mais il faudra bien qu'elle arrive de toute façon Smile
J'espère trouver facilement ce brin d'extension, parce que le reste était venu presque entièrement uniformément, sauf un petit développement (sur la demande de Pacô), les idées étaient là, presque toutes formulées, enfin ça peut paraitre un peu bizarre. En clair, j'avais les images, et les mots en découlaient.
Je n'ai pas travaillé mon rythme, s'il est bon c'est un peu ennuyeux, parce que je peux le perdre à tout moment du coup, il faudra que j'y fasse réellement attention.

Encore merci.
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Message  MrSonge Mar 5 Jan 2010 - 22:06

Mais je t'en prie, c'était un plaisir de passer un peu de temps sur un tel texte !Wink
Et puis tu sais, le mythe du premier jet, il finit toujours par s'estomper. Parfois on est extrêmement satisfait de ce que l'on a pondu, on a l'impression que les phrases venait toutes seules d'une quelconque Vérité Supérieure... C'est à la deuxième, ou troisième, ou quatrième... relecture que ça commence à clocher, habituellement, et c'est un bien. Il suffit de jeter un œil aux différentes version de Moïra de Julien Green, par exemple, pour voir à quel point un premier jet (qui nous semble, à nous mortels, plus que satisfaisant) peut être repris entièrement par l'auteur, transcendé, pour donner quelque chose de 100 fois mieux que nous n'aurions jamais soupçonné dans le premier texte.
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Message  Gwen Mer 6 Jan 2010 - 20:51

Oui c'est certain que dans mon cas, des révisions et améliorations s'imposent Smile.

Dans le cas des artistes, ça me fait penser au débat de Diderot je crois, sur les acteurs de théâtre, pour les ceux qui jouent avec beaucoup de travail (pour lesquels il prend parti) et ceux qui jouent "au génie", mais qu'il pense trop variables dans leurs prestations. Il a surement raison, mais je ne suis quand même pas entièrement d'accord. Quel que soit le travail fourni, je ne crois pas qu'on puisse égaler quelque chose qui vient naturellement (certes, ça peut amener à la schizophrénie, pour le théâtre surtout, maaaaiis...).

Je vois ce que tu voulais dire, quand tu parlais de "croque-morts langoureux fin de siècle à la Musset." (expression qui m'a beaucoup faite sourire, j'avoue !). J'ai essayé en développant un peu plus ma fin (du coup) de les faire un peu moins "dandy-hippies" en quelque sorte. Je ne sais pas si ça aura bien fonctionné, mais j'en ai aussi profité pour coller un peu plus à la réalité du coup.

Je lirais dès demain l'extrait dont tu m'as parlé du Clézio, il doit certainement être chouette !
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Message  MrSonge Mer 6 Jan 2010 - 21:51

Oui c'est certain que dans mon cas, des révisions et améliorations s'imposent.

Oh, ce n'est absolument pas ce que je voulais dire ! Désolé si tu as pu le prendre comme un sous-entendu. Je voulais juste dire que ce n'est pas du tout atypique si parfois on se rend compte après plusieurs relectures, ou après avoir fait lire son texte, que notre premier jet rêvé n'est pas parfaitement idéal. Mais je ne voulais pas du tout sous-entendre que le tiens est particulièrement mauvais. Bien au contraire.

Tout dépend de l'acteur. Il faut du travail, comme tout, je ne crois pas à la perfection spontanée. Il suffit de regarder certains spectacles de théâtre amateur (disons des amateurs moyens), et de comparer avec d'autres. Même si les premiers laissent parler leur naturel, je suis persuadé qu'ils n'égaleront jamais une prestation minutieusement préparée. Le naturel, ça se travail, puisque le théâtre, justement n'est jamais naturel, il faut bien se le dire. C'est un abus de langage que de parler d'un jeu naturel. Podalydès qui joue l'Avare de Molière, il le fait de façon géniale, mais pas naturelle pour lui, naturelle pour l'Avare. Un acteur au jeu "naturel", ce n'est pas un acteur qui joue avec sa propre nature, mais un acteur qui a réussi à calquer sa nature sur celle de son personnage. C'est donc le personnage et non l'acteur, qui est naturel. D'où, à mon avis, le travail obligatoire pour réussir. Encore une fois, je cite le mot de Flaubert : "10% de génie, 90% de travail". C'est valable, je pense, pour tous les arts. ^^

Le livre entier de Le Clézio est génial, mais le début, avec l'évocation de Rimbaud que son grand-père (de Le Clézio) à vaguement croisé une fois, est saisissante et ton texte m'y a fait penser. Preuve qu'il était bon : les bons textes appellent les bons. ^^
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Message  Gwen Sam 9 Jan 2010 - 16:07

Ne t'inquiètes pas, je ne voulais pas dire que tu ai fais un quelconque sous-entendu, et quand bien même il aurait été tout à fait justifié, parce que c'est vrai qu'il faut souvent revoir les choses un bon moment avant qu'elles nous conviennent ! C'est surement le plus formateur dans un sens.
Dans l'idéal, ce serait chouette d'avoir l'inspiration du premier coup, qu'importe les mots, et une fois qu'on a ce fond, travailler la forme autant de fois qu'il le faut...
Je ne suis quand même toujours pas d'accord, tu peux travailler avec autant de minutie possible un rôle, ce sera certes très bon, mais ça restera extérieur à ce que tu es, enfin ça ne sera pas toi, ou plutôt toi + un personnage. Alors que jouer au génie, je vois ça plutôt comme être entièrement celui que tu joues, s'absorber de ce qu'il est. C'est dans l'idéal, et puis ça peut amener au meilleur comme au pire. Donc c'est sur que dans le réel il vaut mieux un acteur qui joue bien ce qu'il n'est pas, qu'un génie qui joues mal ce qu'il est, j'imagine.
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Message  MrSonge Sam 9 Jan 2010 - 16:29

Alors que jouer au génie, je vois ça plutôt comme être entièrement celui que tu joues, s'absorber de ce qu'il est.
Justement, pour "être entièrement celui que tu joues", il faut travailler. Ça ne vient pas d'un coup de baguette magique, comme ça. Même chez les plus grands. Je suis sûr que tu peux interroger n'importe quel acteur de théâtre doué, passé ou présent, il te dira la même chose. Jouvet en tête. Après, évidement, il y a toujours l'instant de la représentation, là, c'est autre chose. Mais n'oublie pas que le théâtre est par essence anti-naturel. Le naturel c'est d'être ce que l'on est. Or, l'Avare, personne ne l'est. Il y a des personnalités à qui cela colle mieux que d'autres, mais personne n'est l'Avare de Molière par essence, puisque c'est un personnage. Le théâtre a toujours été un mensonge, même avec les acteurs qui parvienne à s'absorber avec le plus de génie dans leur personnage.
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Message  Pacô Sam 9 Jan 2010 - 17:57

Surtout que l'avare est un personnage mono-caractériel.
Enfin je sais plus comme on dit... Mais Molière aimait les personnages avec un seul défaut, avec un seul caractère... le truc trop pas probable dans la réalité.

Harpagon n'était que avare par exemple Razz.
Anselme, que un petit pervers Smile.
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Message  B. Dim 10 Jan 2010 - 22:56

Même remarque qu'à Lu-k : insère dans le topic de ton texte le lien qui mène ici. Merci beaucoup. Very Happy

Un de ces cafés célèbres avait réuni les étranges errants de Paris. A >>> faut mettre l'accent sur le A maj. Moi j'y arrive pas, j'ai un clavier spécial. On m'a montré comment faire, mais ça ne rentre pas Razz l’ombre de l’été sale et chaotique, Rimbaud, un jeune « vendeur de rêves », déclamait l’un de ses poèmes, dans un rayon de lumière poussiéreux.

Fraîchement arrivé par le train de midi, l’œil bleu et arrogant, la démarche ennuyée et les souliers troués aux cailloux des chemins, virgule son visage était diaboliquement beau. Il avait délaissé sa mortelle contrée pour une vie orageuse, une vie pleine de voyages, sa bohème. Fini l'oppressante autorité, les vers latins, les poésies en grec ancien, enfin la liberté ! L'enfant qui devait coudre ses poèmes au revers de sa chemise, tout juste sur le cœur, pour les garder secrets, en avait fini de se taire.

Debout sur la table, il faisait voyager un bateau à travers les limbes, ivre d’aventures. Ses strophes furent une revanche éclatante. Une débauche de couleurs, de luxe et de sons.

Tout le cercle avait délaissé la fée verte et le houka, dont la fumée planait en nuages fantastiques. L'enfant sauvage voulait la reconnaissance, bien qu'il méprisât tout autant ceux qui l'encensaient que ceux qui le haïssaient. Ces fous asservis étaient sourds devant l'énergie première du monde. Et pourtant, un public, un vrai ! Imaginez ! Il n'était plus question de faire rire ses camarades, de dénaturer les debellare en degueulare.

Un peu à l’écart, un joli rêveur l’écoutait ; les lèvres entrouvertes, absorbé entièrement, le cœur palpitant. Ses cheveux noirs étaient coupés d’une étrange façon, et ses grands yeux verts soulignés au khôl s’écarquillaient dans son visage fin et ambigu. Verlaine ne regrettait pas la curiosité qui l'avait poussé(>>> elle a poussé qui ? Verlaine) à venir ici.

Lorsque le poète entama un vers exalté :

« J’ai heurté, savez vous, d’incroyables Florides ! »

Alors le joueur de couleurs se leva, tremblant, et s’exclama :

« La vie en plus beau ! » sur un ton très baudelairien.

Surprise, l’assistance des poètes de bon marché >>> qu'as-tu voulu dire ici ? Parce que suivant ton idée, le "de" est peut-être de trop et aux ventres gras se tourna vers cet éphèbe impudent, des reproches plein les lèvres.

Rimbaud, loin d’être fâché par cette interruption, lui jeta un regard amusé, charmé en tout point par le visage qui lui apparaissait.
Après un simulacre de salut, il sauta avec légèreté de son estrade improvisée pour conclure par un retentissant : deux points ici
« Mort à Dieu, merde à vous ! » avant de porter sa pipe à la bouche avec "un raffinement dans le mauvais genre" des plus complets.

C’en fut trop pour ce public pas de virgule dont la tolérance au progrès et à la voyance >>> inapproprié : "clairvoyance" ou "anticipation" demeurait limitée. Un brouhaha s’éleva, et les esprits choqués commencèrent à s’échauffer. Ceux qui l’acclamaient il y a peu >>> évite le "il y a" : l'instant d'avant / peu auparavant / seulement l'instant d'avant, ou un truc du genre n’avaient décidément rien compris, et n’y entendraient certainement jamais rien.

Arthur attrapa alors ce compagnon de bonne fortune par la main, et tous deux se ruèrent vers la porte. >>> sortie Un sourire mauvais >>> non, pas "mauvais", ils ne sont pas "mauvais", mais ils bravent les autres, donc il te faut un autre mot aux lèvres, une bouteille d’alcool sous le bras, ils prirent congé dans un geste obscène.

Ils arpentèrent dès lors les ruelles malfamées, >>> ce mot existe aussi de la manière dont tu l'as écrite, mais moi je trouve que c'est plus joli en un seul mot (je sais, je pinaille) la tête découverte pour mieux saisir par leurs visages insolents, >>> pour saisir qui ? je ne trouve pas ce verbe très heureux, de plus, cette incise est mal placée et se trouverait sans doute mieux en tête de phrase sous les notes d’un orgue de barbarie qu’actionnait un joueur affamé. Le quartier latin charriait des relents de création et de révolution ; cette atmosphère anticonformiste les accueillit pour un temps dans leur périple. Leurs deux arts mêlés accouchèrent du très cinesthésique « Voyelles ». >>> je ne sais pas ce qu'est "Voyelles", mais es-tu sûre d'avoir choisi le bon mot avec "cinesthésique" (= ou kinesthésique = relatif à la kinesthésie = sensibilité nerveuse consciente concernant les muscles [...]).

L'effervescence, les barricades, c'était le moment de vivre ou de mourir. espace à mettre ici De montrer à ces bourgeois leur important ridicule. Finalement, le cercle zutique commença à ennuyer Rimbaud, et les vilains bonshommes finirent par ne plus supporter ce démon.

Il faut toujours fuir pour mieux prendre position, ne pas s'arrêter dans ce monde dangereux et illusoire. Tous deux marchaient sur le fil, entre visions et réalité, matière et dispersion. Repartant à la recherche de l’absolu, ils se retrouvèrent un soir bien loin de la ville, assis dans l’herbe au bord de la route. Ils fumaient du haschich divin pas de virgule en faisant de grands ronds colorés. L’un déclamait ses poèmes, tandis que l’autre dessinait, à coups de fusain vifs, les images dictées par son génie.

"pas de tiret après les guillemets Nous devons tout abandonner pour créer. Tu comprends, il faut que nous transcendions notre destinée, que nous voyions pour ce monde aveugle. Pour comprendre une intégralité, il est obligatoire d'être devin, intemporel même... C'est cela... Nous sommes les Voyants.

- C'est que l'Homme ne peut toucher à cet Infini. Il le recherche alors qu'il y renonce inconsciemment. La contrainte des sacrifices que cette vision lui coûterait est trop grande. Alors cette conception ne fait que l'effleurer, inutile. Mais nous pouvons certainement mieux faire.

- Vrai, abandonnons là ces hypocrites navrants. Échappons nous, nous serons lavés de la débauche, des erreurs et des affronts passés. Le doute n'est pas permis, nous trouverons le Beau dans le Mal."

Ils finirent par s’endormir sous les étoiles. Au milieu de la nuit, Paul s’éveilla après un rêve troublant. Écoutant un moment, pensif, le ruisseau qui coulait en contrebas, il voulut s’y rafraîchir. Se levant comme une ombre, il descendit vers celui-ci. Ses pieds délicats toujours nus étaient tout aise de sentir la fraîcheur >>> "rafraîchir", "fraîcheur", et puis il y en a un aussi au début, un peu redondant tout ça de l’herbe.

Il se dévêtit lentement, et son corps pâle luisit >>> garde le passé-simple ici sous la lumière lunaire. Plongeant avec grâce dans l’eau, celle-ci n'émit qu’un petit bruit cristallin, sans éclaboussures, pour l’accueillir.

Calme, il respirait le silence de la nuit, porté par les flots. Soudain, l’astre versatile qui s’était caché derrière un nuage, reparut, et son disciple, fort content, égrena un brusque rire léger, tout en battant l’eau de ses mains. Arthur, que le bruit avait réveillé, l’admirait silencieusement. Il finit par le rejoindre, riant lui aussi, et ils s’amusèrent ainsi dans l’onde verte, >>> la rivière est verte sous la lueur de la lune ? jusqu’à ce que, emplis de fatigue, ils s’en retournent dormir. L’aube rose les trouva enlacés.

Reprenant la route, ils traversèrent une forêt. La feuillée vert >>> vert ne s'accorde pas avec "la feuillée" car tu ajoutes "sombre" = les adjectifs de couleur composés sont toujours invariables sombre cachait le ciel clair, et seuls des éclairs d’or obliques tombaient ça et là, sur un rocher mousseux ou sur des fleurs blêmes. L’atmosphère sourde teintée d’un vert phosphorescent n’était dérangée que par les pas légers et le murmure des deux amants :

«pas de tiret Rentreras-tu chez toi, quand tout cela sera fini, quand nous aurons trouvé ?

- Fini ? Je ne pense pas que cela puisse se "finir". Je ne suis jamais parti pas de virgule ni jamais arrivé. Je file les nuages, les routes n’ont pas de fin, c’est ça, la liberté !

- C’est parfait alors, nous resterons des vagabonds éternels qui, de nulle part, seront partout. »

Ils voyagèrent des endroits les plus magnifiques aux plus sordides, les deux se ressemblant d’ailleurs étrangement. Du haut des falaises, ou dans les profondeurs des catacombes, leurs yeux restaient neufs, leurs visions hallucinées. Ils couraient vers le soleil, voulaient échapper à leurs ombres oppressantes.

Arthur voulu voir si son ami lui ressemblait comme il le pensait, et lui posa cette simple question :

"pas de tiret Qu'est ce que la beauté pour toi ?"

Après un instant de réflexion, Paul répondit :

"pas de tiret La beauté vue comme une régularité des traits, une symétrie qui respecte les lois du Beau angélique, >>> mettre en italique attire et contente l'œil un instant. Seulement, virgule je crois qu'elle devient vite ennuyeuse à mourir, les regards glissent, ne peuvent s'accrocher à aucune particularité digne d'intérêt. C'est la surprise d'un instant. La vraie beauté est laide à sa manière, effrayante en quelque sorte, diabolique. Elle est indéfinissable, une grandeur décadente, une vue lunaire."

Rimbaud sourit à cette réponse, elle était ce à quoi il s'attendait : juste, mais encore emplie d'une mélancolie un peu trop douce.

Un après midi qu’ils traversaient une lande désertique, ils décidèrent de s’arrêter quelques instants, hantés par la soif et la fatigue. L’un d’eux commença à tirer quelques miaulements sataniques d’un violon qu’il avait emporté. Alors qu'ils dansaient lentement, l’air devint vibrant. Certaines couleurs s'illuminèrent à rendre aveugle. Tout tournait, les formes sortaient de leurs limites, l’essence ! Les sons multicolores emplissaient tout l’espace. Des gouttes d’eau irisées planaient dans l’air. Un soleil d’une blancheur incandescente luisait au milieu des étoiles, sous leurs pieds. Arthur et Paul s’allongèrent, imprégnés de ce qui les entourait, un sourire niais aux lèvres. Lorsqu’une larme insensée tomba au creux de la main de Rimbaud, ils contemplèrent ses lentes ondulations pendant une éternité. Alors, dans leur rêverie, ces âmes damnées s’embrassèrent d’un baiser paresseux. Leurs caresses et leurs soupirs s’évaporaient dans le vent du soir voluptueux.
Très intéressant ce texte, j'ai beaucoup aimé. L'écriture est fluide. Je suis cliente de toutes les histoires qui ramènent dans le passé.
Je poursuivrai ma lecture et mes corrections demain, là j'ai trop mal aux yeux.
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Message  B. Lun 11 Jan 2010 - 12:02

Leurs caractères étaient semblables, leurs disputes fréquentes. Elles avaient la violence des colères passionnées des jeunes enfants. Brutales et passagères, sans rancunes.
Rimbaud vociférait contre cet atroce compagnon de voyage, ce « pitoyable frère », bien trop esclave du matériel parfois, timoré dans ses choix. Mais ils devaient devenir les Fils du Soleil, quel qu’en soit le prix. Les pieds écorchés mais la tête dans les étoiles. Le cœur et l’amour propre blessé, mais les pensées libres.

"C'est fini, je pars... Ton innocence malchanceuse est bien trop étrange. Ton génie trop chanceux t'étouffe déjà d'orgueil !"

Rimbaud s'esclaffa devant ce "satanique docteur", les yeux étincelants de colère et de mépris :

"Tu n'es qu'un lâche ! Mais tu ne me ramèneras pas avec toi comme esclave, je ne retournerai pas en exil !".

"Tu es tout aussi misérable que moi, tu as tout quitté, mais rien gagné encore. Tu as bu un sacré poison. Cours à la recherche de ton verbe épuré, puisque tu crois pouvoir le trouver !" hurla Paul frémissant.

"Je suis l'alchimiste des mots, je métamorphose le réel. Crois-tu que j'ai peur de la chute ? Je ne suis pas comme toi !" s'exclama Arthur avec mauvaise foi.

Ce n'était qu'une bravade, une parade, la peur de l'échec le hantait plus que jamais. Mais, attrapant son sac, il préféra s'en retourner avec toute la fierté qu'il pu, laissant son ami prostré.
Des larmes de colère et de tristesse coulaient sur ses joues, tandis qu'il courait au hasard des routes. Il n'avait pas réussi à convertir son disciple, le seul qui aurait pu le comprendre, le sortir de la solitude et de l'incompréhension.

Bien du temps s'écoula sans qu'ils ne se donnent de nouvelles. Un soir, alors que Rimbaud arrivait aux portes d'une ville lointaine, espace à mettre il ne tint plus contre l'éloignement de son compagnon. Il envoya dès lors un billet à celui-ci, lui donnant beaucoup de torts, gardant pour lui de bien bonnes raisons, mais l'exhortant tout de même à le rejoindre au plus vite.
Quelques jours après, ils étaient de nouveau réunis, la mine et les idées plus effrayantes que jamais. Les colères reprirent aussi. Un soir, où ils avaient certainement bu plus que de raison, Verlaine s'emporta. Il sorti une arme, la main tremblante, et la pointa avec défi et peur vers le poète. Celui-ci le regarda, impassible, espérant presque qu'il ose le faire, qu'il attrape enfin ce courage. >>> "espérant que son compagnon aille au bout de son courage."
Il tomba lourdement sur les pavés, il avait deux trous rouges au côté droit.

L'un fut emprisonné sans pitié, tandis que l'autre guérissait lentement et réfléchissait au moyen de sortir le condamné de sa cellule. Cela ne fut pas compliqué. Les barreaux sciés et le prisonnier dehors, ils se fondirent comme des fantômes dans la rue brumeuse ; non sans avoir auparavant griffonné quelque injures sur les murs.

Revenus de Bruxelles, guéris tout deux, ils prirent peu de temps après le bateau pour Londres. Dans la nuit claire, le jeune peintre regardait l’écume que fendait la coque frêle, fredonnant. Son camarade avait escaladé le mât pas de virgule et admirait la vue de haut, sous les cris du capitaine, sous les ailes des albatros.
Arrivés, ils se perdirent cent fois sur les quais brumeux et pluvieux. Mendiant leurs repas, vivant "la belle vie", sales mais raffinés. Femme ou mères avaient bien tenté de les ramener à « la raison », en vain, le génie et la passion les aveuglaient. >>> pourquoi "la belle vie" et "la raison" sont entre guillemets ?

Ils finirent par être recherchés, détestés tout autant qu'adorés, ne pouvant un jour plus s’échapper. Décidés, ils voulaient que leur fin soit « digne d’un drame très antique ». Dessins et poèmes brûlés dans la cheminée d’un hôtel miséreux, Paul sorti alors de l’une de ses poches une fiole ambrée.

« pas de tiret Ce soir, mon ami, nous dormirons aux Enfers… »

Cela dit, il but la moitié du poison d’un trait, et tendit entre ses doigts glacés le reste à celui qu’il aimait.
Rimbaud éleva la fiole, une pièce au poing :

« pas de tiret A Charon et aux eaux noires du Styx ! »

Puis il vida la ciguë jusqu’à la dernière goutte, et repensa à ce philosophe bien sage, qu’on avait cru faire taire de la même façon.

Se regardant pour la dernière fois, un voile noir devant les yeux, ils s’embrassèrent et attendirent la fin.

Autant j'ai trouvé le premier extrait poétique et vraiment agréable à lire, autant j'ai trouvé celui-ci bâclé. Le moment de leur rencontre est bien plus développé que la suite et fin de leur vie. Je reste sur ma faim. J'aurais aimé en savoir plus sur leurs aventures, il aurait fallu que l'épisode du passage en prison et l'évasion soient davantage expliqués, sans parler de la fin qui aurait pu terminer cette histoire en apothéose dramatique.
Je pense qu'il faudrait que tu revoies cet extrait...
Bon courage. Very Happy
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Message  Gwen Ven 15 Jan 2010 - 20:06

Je te remercie vraiment pour ta correction très complète ! ça a dû te prendre un sacré bout de temps...

Je vais essayer de corriger toutes les fautes dont tu as parlé. Mais tu as raison, la fin manque de développement et j'en suis bien consciente, je vais essayer de la travailler plus, dès que j'aurais assez de temps pour m'y mettre sérieusement !

pour ce qui est du 'synesthésie' (je l'avais mal orthographié Embarassed ) c'est le mélange ou l'union des sens, voir les sons et entendre les couleurs si je me rappelle bien...

Je vais ajouter beaucoup de péripéties, notamment au passage de la prison, promis !! Smile
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