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Laumie
noway
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Commentaires sur Jouet Cassé Empty Commentaires sur Jouet Cassé

Message  noway Lun 1 Fév 2010 - 14:01

Bonjour à tous, j'ai longuement hésité à vous soumettre ce roman en cours, dans la mesure où je vosu fais déjà travailler sur l'autre. mais il se trouve que ce projet, provisoirement mis de côté, me reviens à l'âme et j'ai donc repris en parallèle de "Ces personnes qui sont tous le monde" (le fait que ce soit deux univers différents et que la rédaction ne requiert pas le même état d'esprit, je pense arriver à avancer les deux de front) l'avancée de "Jouet Cassé".

Le lien: https://imperialdreamer.1fr1.net/romans-f112/jouet-casse-t2091.htm#58167

Pour situer le ton et le style:

Il s'agit d'une fiction qui tirerait sur le conte. Bien que campé dans une réalité (l'action se situe dans le Sud de La France aux alentours de 1870), les personnages vont vivre des événements à la limite du réalisme et rencontrer des personnages tout droit sortis des contes (par exemple un arbre centenaire et doté de parole est prévu, un dresseur de puce, une geisha déshonorée, ...). Bre, arrêtons de cacher plus avant les tendances qui m'ont inspirées: il y a clairement de l'univers Tim Burton là-dessous (Big Fish en tête) mais aussi du Mathias Malzieu avec son roman magnifique: La mécanique du coeur. Je ne voulais pas rester coller à la simple crédibilité des faits et je pense monter crescendo dans le "fantastique" sans pour autant en faire un "James et la Grosse Pêche".

Voilà qui situe un peu mieux le ton et le genre que je souhaite travailler.

Pour le reste, j'ai planté le décors initial, mes personnages principaux sont présentés et mis en situation. Certains personnages secondaires sont déjà présents, d'autres arriveront au fil de l'histoire (les deux "héros" vont beaucoup voyager: Afrique, Amériques,...).

J'espère que vous serez conquis par le début de mon histoire et par le style, si ce n'est pas le cas, j'attends vos commentaires et vos remarques avec intérêt.

Petit rappel: le noway n'est pas un foudre pour repèrer ses propres fautes, merci pour votre compréhension.

Dernière petite remarque: certains mots sont césurés sans raison apparente, j'explique le pourquoi: je travaille en format poche directement (petite manie personnelle ^^) donc mes pages sont en 11X17 avec césures automatiques.
Si cela pose un trop gros soucis, je referais un document en A4 et le soumettrais à la place de celui-ci.

Merci pour votre soutien et votre aide précieuse.

AU plaisir de vous lire.
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Message  Laumie Lun 1 Fév 2010 - 17:38

noway a écrit:Prologue
Marie-La-Dormante.

Vingt et un sons de cloche (C'est pas très joli. Tu pourrais peut-être mettre "les tintements des cloches" ou quelque chose comme ça) viennent de retentir dans une nuit glacée et indifférente. Il fait déjà très noir en ce lieu reculé et un peu oublié du reste du monde. Les hôtes nocturnes des sous-bois, ailleurs si assidus, marchent sur des œufs. Il semble entendu qu’une fois que la nuit a répandu son manteau de ténèbres sur la région, elle devient la maîtresse absolue. Celle qui peut décider de tout sur tous. Alors [Pas de virg.] tête basse pour le renard, motus pour la hulotte, bouche-cousue pour le grand-duc. Même la chouette s’effraie.

Quant aux hommes, ils ont depuis plusieurs heures déjà fermés leurs huches, clos leurs volets et poussés leurs loquets. Si un passant, par mégarde ou par infortune, s’aventurait sur ces chemins de terre qui lacèrent encore le petit village de Marie-La-Dormante, il ne trouverait que grises pierres et bise mordante. Peut-être qu'au loin (Ça va mieux avec la suite de ta phrase) [Virg.] un corbeau [Pas de virg.] enhardi par une agitation peu commune, s’autoriserait un croassement glacial mais il se garderait d’esquisser un quelconque mouvement de plume qui pourrait le rendre moins noir que la nuit elle-même. Comme ces élèves qui, sous le couvert réconfortant de la masse de têtes blondes, lancent un petit « aux chiottes le prof ». Guère plus. Et notre passant [Pas de virg.] serait alors contraint de continuer son chemin, traversant sans le voir ce si joli petit hameau. Il ne goûterait pas à la brioche moelleuse du boulanger rougeaud et boute-en-train, ne partagerait pas les joies des boulistes disputant la partie sous le platane de la place du village, ni ne savourerait les bons mots de l’instituteur qui s’y connait quand il s’agit de jouer avec la langue française. Il n’est nul doute que tout ce qui fait le charme et la beauté de Marie-La-Dormante resterait comme un trésor enfoui aux yeux de ce quidam. Il faut dire que la nuit, sous cet habit de brume, le hameau n’est guère à son avantage. Les arbres semblent se recroqueviller sur eux-mêmes, comme s’ils redoutaient une foudre divine, les petits escaliers tortueux, si pittoresques le jour, ne ressemblent plus guère qu’à des amas de pierres sans cohérence. Les rues étroites où, dès l’aube, s’ébat la jeunesse, font d’avantage penser à des coupe-gorges comme ceux décris dans les livres que l’on achète avant de prendre le train.

Bref, la nuit est laide à Marie-La-Dormante. Il n’y a cependant pas de raison particulière à cela. Aucun esprit vengeur, pas plus que de vieilles et inquiétantes légendes. Pas même le plus petit drame depuis cinquante ans. Le dernier étant la mort accidentelle du père Courivaud, pêcheur dans tous les sens du terme (Là, je mettrais soit une virgule, soit un "et" pour lier ta proposition à la partie d'avant) que l’on retrouva noyé dans le lac de Ravière. Sa passion du brochet n’y étant pour rien tandis que celles pour le vin rouge et n’importe quel jupon un peu léger y étaient pour beaucoup. La nuit noire et la malchance ayant fait le reste, il semblât évident pour tous qu’il avait du glisser sur une berge fuyante en s’en revenant d’un safari quelconque de filles peu vertueuses. Peu pleurèrent sur le sort de Courivaud et ceux qui le firent n’y mirent, en sommes, pas tant de ferveur. Juste ce qu’il faut pour contenter la décence.
Il n’y a donc rien, mis à part cette vieille noyade sans conséquence qui justifie cette laideur nocturne sur Marie-La-Dormante. Rien de rationnel en tout cas. Pourtant, il est un fait : la nuit, par chez nous, même les chats évitent d’être gris.

J’aurais pu planter mon décor en plein jour. A l’heure où l’astre solaire lèche les murs du village où lézardent quelques sauriens. A l’heure de l’apéro, là où résonnent les rires des hommes, réponse entendue à une vie qui ne peut qu’être heureuse. A l’heure, enfin, où la jeunesse inonde, illumine, irradie. Cette chair de notre chair, ces prunelles de nos yeux, ce futur insouciant garant de nos lendemains. C’est pourtant dans cette obscurité oppressante que j’ai choisi de vous présenter mon village.
J’aurais pu vous mentir et vous dresser un tableau idyllique, une image paradisiaque. Vous décrire un lieu magique où, au crépuscule, les voisins sortent sur le pas de leurs portes pour partager quelques réflexions sur la météo ou sur le temps jadis. Où les enfants ne craignent pas de trainer dans les rues à la tombée de la nuit et où les amoureux grimpent sur la colline de Bréand pour s’enlacer en regardant le soleil se noyer à l’horizon, laissant derrière lui une toile colorée.

Ce n’est pas la réalité de Marie-La-Dormante. Voilà qui est clairement établis.


L’histoire qui me brûle à (Je le trouve inutile ce petit "à") l’âme et que je souhaite crucifier sous ma plume n’est guère plus que la vie, celle qui coule en nous tant que le sang en fait de même dans nos artères. Vous allez rencontrer des personnages de tous les genres, de tous les tons. Vous trouverez de la noblesse chez certains et de la noirceur chez d’autres. Peut-être même que l’un ou l’autre vous sembleront [Pas de virg.] tout simplement [Pas de virg.] beaux. Gardez à l’esprit que tous ces jugements sont relatifs et qu’ils diffèrent d’une personne à l’autre. Comme une toile peut se révéler sous mille aspects selon qu’on la regarde de face ou de profil. Essayer de ne pas les juger. Ouvrez votre esprit au maximum et prêtez leur le bénéfice du doute, la compassion ou quoi que ce soit qui ne les condamnes à être, ni plus ni moins que ce qu’ils sont en sommes : des humains.

Ma dernière intervention dans ce prologue-monologue servira à justifier du choix narratif. En effet, cette histoire n’est pas la mienne. Elle est celle de plusieurs personnes et il m’aurait été [Pas de virg.] moralement [Pas de virg.] impossible de me l’approprier si égoïstement. C’est pourquoi je laisserais chacun s’exprimer librement, sans censure et en leur laissant le soin de relater les événements dans leur vocabulaire propre et ce, dès qu’ils en ressentiront le besoin. Soyez donc attentifs au fait que nous serons plusieurs, au fil des pages, à vous promener dans cette aventure. Je vous souhaite, à tous, un bon voyage.

Mais c'est que ça donne envie tout ça ^^ Bouge pas, je lis la suite Razz
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Message  Laumie Lun 1 Fév 2010 - 18:06

noway a écrit:Chapitre I :
Mimosa : une enfance heureuse

Il s’appelait Mimosa.
C’était le choix de sa mère et il avait toujours adoré son prénom. Il le trouvait chantant, lumineux et en même temps [Pas besoin des ":"] efficace. Quand bien même elle l’eut (Il faut inverser là) affublé d’un nom atroce, il lui semblait impossible de ne pas l’aimer. Parce que c’était elle, parce que c’était lui. Il avait toujours chéri sa maman. Son sourire engageant, ses fossettes à peines esquissées, comme une promesse discrète, la douceur de sa peau.
Il aimait se blottir dans les plis de ses robes lorsqu’elle reprisait le linge sur la vieille table de la cuisine et considérait comme un cadeau céleste de pouvoir s’étourdir au son de sa voix qui coulait plus douce qu’un ruisseau. Gracieuse. Divine. Elle avait l’odeur des Anges. Et à ceux qui se moquaient du « fiston à sa maman », Mimosa n’opposait guère plus que la plus simple et efficace des réponses : l’ignorance. Peut importe les railleries, les quolibets, les bras de maman effaçaient tous les petits chagrins aussi efficacement que le frotteur du maître [Pas de virg.] la craie sur le tableau.

Pauline Monrosier, née Manet [Virg.] était une femme simple, élevée à la ferme familiale entre un père brutal mais travailleur (comme si l’un pouvait excuser l’autre) et une mère simplette et bien trop jeune. Elle avait appris très tôt la dure réalité de la vie : le lieu où l’on nait détermine bien souvent la qualité de notre existence. « Selon que vous serez puissants ou misérables… ». Alors, à force de se geler les mains aux pis des vaches, la jeune fille avait compris qu’il lui faudrait user de son charme et de sa beauté toute naturelle pour pouvoir prétendre à autre chose qu’à la crotte des poules sous les sabots. Si les hommes ont le monopole de l’armement lourd et tonitruant, les femmes disposent, elles [Espace] aussi d’un arsenal tout aussi efficace quoi que non létal. A coup de battements de cils, de chuchotements suaves, de balcon bien décoré et généreusement mis en avant, Pauline avait entrepris de prendre son avenir en main. Rayonnante dans les petits bals, transcendante aux fêtes familiales, inoubliable jusque dans ses brèves apparitions à la boulangerie. La jeune femme était devenue une fleur à la beauté sans pareille que bien des horticulteurs amateurs rêvaient de mettre en vase.
Ce fut un modeste employé communal qui, finalement, gagna les faveurs de la belle. Et il ne put que s’en féliciter. La fleur n’était pas que beauté aveuglante, elle goûtait aussi tous les délices sucrés que papilles puissent rêver. Il serait bien sûr tentant de dire que le destin, subtil allié, s’était arrangé pour unir en une explosion de passion une petite fleur et Hubert ... Monrosier.

Mimosa était un joli petit garçon. La chevelure plus blonde qu’un champ de blé, les yeux d’un bleu si intense qu’on le croyait toujours ailleurs : (Là, je mettrais une parenthèse plutôt que les deux points, histoire de pouvoir continuer l'énumération sans s'arrêter) dans la lune ou dans la mer, selon les reflets [Virg.] le front haut, les oreilles légèrement décollés mais si harmonieusement unies à l’ensemble du visage. Il avait de jolies joues, potelées sans être grasses, rouges juste comme il convient pour qu’on dise que s’il ne s’était agi de cette petite infirmité, il eut pu être presque parfait. Le petit garçon avait en effet la jambe droite légèrement plus courte que la gauche. Oh, pas grand-chose [virg.] quelques malheureux centimètres [Virg.] deux ou trois [Pas de virg.] tout au plus.
Cela ne l’avait que très peu inquiété dans sa prime enfance. Parce que maman le rendait beau. Pour elle, cette légère claudication faisait de lui un être unique et [Pas de virg.] de ce fait [Virg.] exceptionnel.

- Les gens marchent tellement normalement, sans jamais réfléchir à toute la beauté de cette splendide mécanique. Toi, on dirait que tu esquisses un pas de danse discret à chaque foulée. Bien sûr c’est très subtil, à peine perceptible [Virg.] mais tu joues sur la musique de l’existence bien mieux que n’importe qui. Tu es mon petit funambule qui balance, hésitant, sur un fil coloré entre deux chênes rouges sombres. Danse ta vie mon petit Prince.
Mimosa n’avait finalement pris conscience de son boitillement [Pas de virg.] que lorsqu’il lui avait fallu renoncer aux longues et douces après-midi passées à regarder sa maman coudre pour se rendre à l’école et apprendre tout ce qui ne lui servirait pas. Le petit garçon avait toujours vécu dans l’ombre rassurante de sa mère. Il n’avait jamais été préparé à la réalité cruelle de la vie : les gens disent de laides choses qui blessent parfois bien mieux qu’un couteau effilé. Les enfants deviennent rapidement, au contact des adultes le plus souvent, de petites teignes acerbes aux paroles acides. (Ça n'est que trop vrai, malheureusement)
Le boitillement du petit Monrosier fut une manne céleste pour les voyous en culottes courtes. Bien vite Mimosa était devenu le souffre-douleur officiel de la cour de récrée, ce qui avait eu pour résultat bénéfique de relever de sa fonction de martyr officiel « Joseph, le binoclard ».

- Mimo, Mimo, Monrosier a poussé... Pourrais-tu venir le tailler avec ta jambe rabotée ? Mimo, Mimo, il est tard maintenant, rentre pleurer dans les jupes de maman.

Il s’en était fallu de peu que ce petit d’homme ne mourut déshydraté ce jour-là, tant il avait pleuré toutes les larmes de son corps. Il était rentré chez lui le cœur bien lourd et les yeux biens rouges. Sa maman lui avait alors expliqué que les méchants garnements de l’école étaient jaloux de son petit pas dansant et que c’est la jalousie qui sortait par leurs bouches. Il lui suffirait de les ignorer pour que tout cesse comme par magie.
Mimosa croyait toujours sa maman et le temps finit par lui donner raison. Les voyous se lassèrent et [Pas de virg.] même si les railleries refaisaient parfois surface quand une vilaine météo enfermait les élèves dans l’ennui, ils le laissèrent relativement tranquille.

Comme beaucoup de jeunes citoyens en herbe, le petit garçon n’aimait que très moyennement l’école. Il s’y ennuyait la majeure partie du temps. Il affectionnait pourtant la maîtresse : Mademoiselle Martinet. Bien que son nom put paraître inquiétant [Virg.] elle incarnait la douceur et la gentillesse. La malheureuse souffrait d’un physique des plus disgracieux. Tout était mal dosé chez elle. Trop ou pas assez. Des sourcils trop épais, un nez trop long, des cheveux trop fins et pas assez lumineux. Un strabisme divergent trop divergent, une pilosité trop obstinée, une taille pas assez large, une poitrine pas assez soutenue et trop discrète. Comme si un artiste fou s’était amusé à créer le laid pour changer du beau.
A quarante ans, Mademoiselle Martinet s’était enfin résignée. Après une enfance passée à se haïr et une jeunesse à envier les autres filles, elle commençait lentement à s’accepter. D’autant que son métier la mettait, la majeure partie du temps, à l’abri des regards faussement désolés des adultes trop polis pour exprimer leur légitime dégoût. É (Alt + 0201)videmment les enfants aussi riaient devant son nez de sorcière et ses lunettes qui lui donnaient l’apparence d’une grosse mouche aux yeux dorés. Ils étaient parfois bien plus cruelles puisque moins hypocrites. Mais Mademoiselle Martinet ne leur en voulait pas. Elle était laide et elle le savait. C’était un fait aussi immuable que le cycle des saisons. De quel droit leur aurait-elle tenu rigueur de le souligner ?

Mimosa n’avait jamais réellement prêté attention au physique de sa maîtresse. Il ne voyait pas le laid chez les gens, comme si un optimisme démesuré lui avait été offert en présent de naissance par une bonne fée bienveillante. Il se contentait de lui vouer une affection sincère et désintéressée. Elle était gentille, patiente, sa voix trop douce arrivait parfois à captiver son attention et il se prenait alors à l’écouter avec ferveur.
Il aimait particulièrement les leçons de géographie. Quand Madame Martinet accrochait la vieille carte sur le clou au dessus du tableau, dissimulant les calculs à la craie, il était aux anges. Elle leur parlait de l’Espagne et des fiers taureaux, de l’Inde et de ses sages, de la Chine aux mille dragons, de l’Afrique et de ses tribus noires.
Mimosa n’avait jamais vu de noirs, ni de jaunes d’ailleurs. Il n’avait jamais rien vu d’autres que les gens du village. Mais il rêvait à ces peuplades lointaines et à ces terres aux mille saveurs.

Après la classe, alors que les élèves s’envolaient comme une nuée de moineaux, le petit garçon empruntait le chemin du retour. Il aurait bien voulu, lui aussi, pouvoir courir, gagner du temps sur le temps et rejoindre sa maman plus vite. Mais sa jambe ne lui laissait d’autres choix que de se résigner à une marche prudente et lente.
Arrivé en haut de la colline où se perchait leur maisonnette, il poussait gaillardement la porte de la cuisine, se jetait dans les jupes maternelles et déposait cinquante-trois baisers sur ces joues si douces.

- Pourquoi exactement cinquante-trois baisers, lui avait-elle un jour demandé.
- Pourquoi pas [Pas de virg.] cinquante-trois ? avait-il répondu avec sa logique enfantine.

La brave et bonne Pauline lui avait [Pas de virg.] immanquablement [Pas de virg.] préparé un somptueux gouter et [Pas de virg.] c’était toujours la bouche pleine de douceurs sucrées qu’il racontait les pays, les couleurs, les odeurs que la maîtresse lui avait contés.

Vous vous êtes sans aucun doute surement étonné de ne pas retrouver trace de notre employé communal, heureux époux et père, sans nul doute, comblé ? Vous êtes décidément bien perspicace. Il me faut malheureusement vous annoncer la triste fin d’Hubert, emporté par une méchante grippe alors que son petit garçon n’avait pas deux ans. Ce qui fit que sa mort fut un drame terrible pour la pauvre Pauline mais laissa Mimosa plutôt indifférent, tout protégé qu’il était par l’insouciance de son jeune âge.

La vie du jeune enfant était donc plutôt belle [Point] Il se savait aimé et offrait son affection à quiconque lui paraissait la mériter, ce qui, à ses yeux, était le cas de pratiquement tous le village. Il affectionnait le contact des gens, toujours souriant et prêt à rendre service, mais ce qu’il aimait par-dessus tout [Virg.] c’était la nature.
La forêt l’attirait comme un aimant [Point] Il y passait de longues heures à regarder Maitre bousier rouler sa peine, à écouter le concert du Pic-Epeiche, à épier le gracieux chevreuil ou encore à cueillir des baies sauvages. Il s’y abandonnait, serein, la main dans le ruisselet, le nez sur la fleur capricieuse, les yeux perdus dans les reflets dorés des arbres centenaires. Bien que sa maman le mette souvent en garde sur les dangers de se promener seul dans cette géante aux millions de feuilles, un petit regard malicieux finissait toujours par lui valoir une autorisation résignée.

Tout était donc parfait ou presque pour Mimosa et il n’aurait jamais pu prévoir que le malheur le frapperait brutalement dans sa neuvième année.

C'est dommage qu'il y ait autant de virgules, ça hache ton récit alors qu'il a le mérite d'être très clair et très expressif. C'est bien écrit et c'est un régal à lire. Je vais manger et je lis la suite Razz
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Message  Laumie Lun 1 Fév 2010 - 19:37

noway a écrit:Chapitre II
Maman est partie.

(Relaté par Mimosa Monrosier à l’âge de neuf ans)

L’aube peine à poindre, peut-être qu’elle a honte. Si seulement elle avait été plus pressée de retirer cette couverture de brume posée sur ma maison. Si ses raies lumineuses s’étaient insérées plus vivement entres les rideaux carmins : lames brillantes pénétrant la nuit glauque. Si… Mais non.
La nuit et la fatalité, complices diaboliques, amantes libertines ont eu tout le loisir d’exercer leur méfait. La pluie martèle aux carreaux de ma chambre. Elle cherche à me faire peur et y réussit fort bien. Ces gouttelettes kamikazes qui viennent s’exploser en de microscopiques gerbes aqueuses me terrifient. Elles sentent le mal.

Pourtant, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé cette alliée, gracieuse et aérienne, se répandant, fraiche et luminescente sur une terre trop aride, s’offrant sans retenue pour la cause verte. Une ode à la générosité. L’été, j’appréciais de me promener sous la tiédeur bienveillante de ces voiles vaporeux qui me caressaient de leurs milliers de petits doigts mouillés. Il est de ces ondées estivales qui nous paraissent des cadeaux. Présent céleste d’un ciel apaisé qui semble pleurer son bonheur.
Mais cette averse brutale qui perturbe ce silence, s’insinuant bien malgré moi dans la relative quiétude de ma chambre, me pétrifie. Statue de glace au cœur figé. Je retiens ma respiration comme si cela pouvait arrêter le temps. Peut-être, si je m’applique [Virg.] pourrais-je le remonter? Revenir à hier, au doux moment où maman m’a bordé. Main d’ange se glissant dans mes cheveux de blé. Il ne sera plus jamais possible de figer le temps, de bloquer les aiguilles de cette grosse horloge magique qui nous dessine tous. Elle seule avait ce pouvoir.

Je ferme les yeux très forts, jusqu’à ce que cela me fasse mal et maman apparait, divine dans sa longue robe blanche. Elle marche le long de la rivière, ses phalanges de cristal balayant les roseaux. Le soleil joue avec son ombre [Virg.] l’étirant puis la faisant danser. Petite ballerine cabriolant dans la verdure printanière. Elle disparait un instant derrière un aulne glutineux. Ce géant centenaire, à l’écorce craquelée, semble vouloir la retenir. J’attends, à peine patient, qu’il me la rende, la laissant continuer son chemin. Mais elle ne reparait pas encore. Maman doit se cacher. Elle joue avec moi, là-bas sur l’autre berge. Elle sait que je l’observe, que je la dévore du regard, que je n’en perds pas une miette. Alors, elle s’amuse. C’est un cache-cache entre un fils et sa mère. Rien qu’un jeu.
Je vais lui crier que je l’ai vue derrière ce colosse vert aux milliers de chatons. Qu’elle est découverte. Mais, alors que je m’apprête à l’appeler, je l’aperçois.

Il marche d’un pas pressé et lourd comme s’il cherchait à faire mal à la terre. Il est petit mais trapu. Une stature de sanglier. Sur ses larges épaules il a jeté sa hache. J’ignore pourquoi mais il me met terriblement mal à l’aise.
Imperceptiblement, sur la pointe des rayons, le soleil se retire. Il emporte avec lui la douce chaleur de cet été indien. Le froid me mord de partout, loup enragé qu’il serait vain de vouloir fuir.
Je suis maintenant debout. Tout en moi est en éveil. La panique me gagne, se répand dans mon petit corps plus vite que mon sang. Le mal est là, dans ce petit homme aux allures de bûcheron. Je le vois s’arrêter devant le tronc gris noirâtre. Maman n’a pas reparu. Elle aussi doit avoir peur. Il a placé son outil à la base de ce fut majestueux, s’est donné de l’élan puis a propulsé sa cognée destructrice sur le bienveillant feuillu. Une gerbe de copeaux jaillissante. Les chatons lancent leur pollen au vent. Et là, sous la lame fichée profondément, cette sève rougeâtre qui s’écoule.

Maman a crié. Sa robe blanche se teinte de pourpre, fleur grandissante, coquetterie ultime. Ses yeux incrédules observent cette hache qui lui ouvre les chairs.
Il n’y a plus d’aulne. Plus de petit bûcheron inquiétant. Il n’y a même plus de ruisseau. Seul reste maman et sa robe de moins en moins immaculée. Alors je me mets à hurler.

Le jour est installé. Il a défait ses valises et réchauffé les talus. Les orvets se sont mis en route. Ma maison est muette. L’air ne sent que l’air. Pas de parfum de chocolat qui fond dans la casserole. Je trouve le courage de me glisser hors de ma couette. Mes pieds se raidissent légèrement sur le carrelage glacé. A la salle [Esp.] de [Esp.] bain je pourrais me rafraichir. Me débarrasser de cette sueur poisseuse [Pas de virg.] ramenée de ce cauchemar affreux.
J’aimerais tellement croire qu’il ne s’agit que d’un laid rêve. Que maman va m’accueillir en bas du vieil escalier, son sourire étincelant en guise de bonjour. Le bruit de l’eau achève de me sortir de ma torpeur. Je réalise pleinement ce qu’il s’est passé cette nuit même si l’innocence de mon jeune âge me préserve encore d’en comprendre les plus outrageants détails.
Maman est morte : un méchant Monsieur est entré dans notre maison et l’a tuée.


Des gens sont venus et ont emportés maman. Elle semblait dormir mais je savais maintenant qu’elle ne se réveillerait plus. Un vieux monsieur tout tassé m’explique qu’on va l’enterrer. Que son âme vit désormais en paix et que nous devons rendre son corps à notre terre nourricière. Maman est partie ailleurs, dans un pays plus beau où plus personne ne pourra lui faire de mal. J’ais envie de lui dire que ce n’était pas la peine qu’elle parte si loin. Que je peux très bien la protéger [Virg.] moi [Virg.] l’homme de sa vie. Seulement je ne dis rien. J’ais perdu ma voix mais je ne sais pas où.
Des types s’affairent autour de nous. Ils semblent tous si faussement attristés par mon chagrin que cela en est presque ridicule. Certains ouvrent nos placards, scrutent notre intimité. D’autres feuillètent les livres de maman. Ces vieux bouquins poussiéreux, aux pages cornées, à l’odeur de mille évasions. Elle aimait à les malmener, à en plier les pages, à y annoter quelques pensées inspirées dans les marges. Parfois elle restait là, à humer le parfum d’exotisme transpirant des feuillets jaunis par le temps, le regard plongé au loin.
Un jour, je m’étais étonné de l’apparent manque de soin qu’elle témoignait à ces objets. Elle m’avait offert alors un rire cristallin qui m’avait réchauffé jusqu’à l’âme. Puis elle m’avait confié qu’un livre devait vivre entre les doigts de son lecteur. Qu’il n’était jamais aussi beau que lorsqu’on le reposait, pages ébouriffées, après l’avoir tripoté en tous sens. Après en avoir trait, jusqu’à la lie (En principe, on dit plutôt "bu jusqu'à la lie"), toute les richesses romanesques. Je ne savais pas encore lire mais j’étais curieux de comprendre comment [Pas de virg.] tous ces drôles de symboles [Pas de virg.] pouvaient apporter tant de plaisir à ma maman. Moi qui la voulait la plus heureuse des femmes, j’étais désormais pressé de m’initier, à mon tour, au décryptage de ces mots se mariant en phrases et accouchant d’histoires fantastiques qui mettaient des étoiles dans les yeux de ma mère.


Le vieil homme pose sa grosse main sur mon épaule et me dit qu’il va falloir que je parte à mon tour. Il sent le tabac froid et sa patte glacée me fait un peu mal. Je voudrais qu’il s’en aille, qu’il emporte avec lui tous ces gens qui gesticulent. J’aimerais pouvoir rester ici, dans cette petite maison où maman et moi avons vécu heureux. Où j’ai été beau dans ses yeux, chaque jour depuis mon tout premier.
Une vieille camionnette fatiguée grimpe péniblement la petite route de terre qui serpente au flanc de la colline. Expulsant douloureusement de son antique pot d’échappement un long gaz grisâtre. Maman et moi en aurions ri. Une voiture qui pète ! Mais ce n’est même plus drôle.
Sur ses flancs sales, on peut lire «Services de l’enfance». Le vieux monsieur me dit que je vais devoir monter dans ce véhicule et qu’on va me conduire dans ma nouvelle demeure. Que j’y rencontrerais pleins d’enfants de mon âge et que je pourrais m’en faire des amis. (C'est écœurant de mentir de même) J’ai une grosse boule dans la gorge et plus j’essaye de l’avaler plus elle remonte. J’aimerais bien rire pour ne pas trop pleurer mais je n’ai jamais su tricher. Alors je laisse aller ces petites perles salées, messagères de ma peine et de toute ma tristesse.
J’ai conscience en cet instant précis qu’il pleuvra encore souvent sur mes joues et dans mon cœur.


Chapitre III
Le Refuge

(Relaté par Isaac – 28 ans)

On l’appelait Le Refuge, mais ce n’était rien d’autre qu’un dépotoir où les gens bien [Esp.] pensants déversaient ce qui leur déplaisait, ce qui faisait sale dans leurs petites villes bien construites et bien rangées. La lie d’une société qui se voulait moderne.
On y enfermait des gamins [Pas de virg.] jugés inaptes à vivre normalement. La folie côtoyait la délinquance, la violence se taillait la part du lion et tout ce petit monde s’efforçait de cohabiter dans l’indifférence la plus totale. Le Refuge était en réalité une ancienne exploitation porcine. Les autorités l’avaient rachetée pour un quignon de pain, y avaient ajouté quelques barreaux et enduits les murs de chaux. La sinistre propriété se composait de plusieurs corps de bâtiments [Pas de virg.] bordant une courre circulaire. Un mur d’enceinte hérissé de fils de barbelés entourait le tout. Les paysans des petits villages alentours se gardaient soigneusement d’emprunter les chemins qui les mèneraient un peu trop près de cet austère endroit. On disait même que les oiseaux évitaient de survoler le lieu et qu’aucun rongeur, fusse-t-il affamé, n’oserait s’aventurer dans les antiques celliers.

Quand je suis arrivé au Refuge, je venais à peine d’avoir vingt-six ans, c’était mon premier vrai travail et j’étais plein d’idéaux. Je voulais vraiment aider ces jeunes gens, sincèrement je le voulais.
Le premier jour, j’ai été accueilli par Monsieur Lazard, le Directeur. Le Patriarche. Un homme au cœur plus dur que la roche. L’inhumanité suintait par tous les pores de sa peau. Il m’a tout de suite déplu et je pense que ce fut réciproque. Il n’appréciait pas ma jeunesse arrogante, mon sourire à la vie ni mes projets pédagogiques. Il m’a vite fait comprendre que je ne serais rien de plus qu’un garde-fous, un molosse à sa solde, chargé de veiller à ce que toute cette petite racaille ne perturbe pas le calme de l’établissement. Le ton était clair, sec et sans appel.
Qu’auriez-vous fait à ma place ? J’ai baissé la tête, ravalé ma morgue et j’ai enterré mes projets.
De ce jour [Virg.] je suis devenu un pur produit du Refuge : un gardien de voyous et de fous. Je me suis habitué à ne pas les regarder dans les yeux de crainte d’y lire trop de détresse, à ne pas les écouter parler pour ne pas finir par les croire. A les voir, en sommes, comme des animaux, des ratés, des rebuts.

Puis un jour qui semblait pourtant être comme les autres, il est arrivé. Et subitement ce jour-là n’était plus semblable aux autres. J’ai vu arriver la camionnette au loin, elle crachait un gros nuage gris derrière elle, je me souviens en avoir ris intérieurement [Pas de virg.] comme un gamin : une voiture qui pète [Esp.] ! Lorsqu’elle s’est finalement immobilisée, une vieille femme en est sortie. Elle était laide et racrapotée (Je ne connais pas cette expression, ça veut dire quoi ??).
- Une sorcière, me suis-je dit.
Elle est allée à l’arrière, a ouvert la porte grinçante et a aboyé à l’encontre de la personne qui se cachait derrière.

- Allez, sors morveux. C’est ta nouvelle maison ici.
Je me suis approché, poussé par une curiosité sourde.
Tout autour, subrepticement, la foule des pensionnaires s’amassait, gonflait comme un gâteau dans un four. Ils voulaient tous voir ce que ce jour, devenu différent des autres, apportait comme surprise. Le nouveau jouet [Esp.] cassé. J’ai regardé, moi aussi. Et j’ai vu. D’abord deux petits pieds dans des souliers étranges. La semelle de droite était de quelques centimètres plus grosse que celle de gauche. Ensuite [Virg.] deux petites jambes aux genoux cagneux qui jouaient à s’entrechoquer entre eux (Puisque tu as "s'entrechoquer" juste avant, "entre eux" n'est pas utile) comme deux pintes de bière. Puis un corps tout recroquevillé et qui transpirait la trouille. Enfin, une petite tête blonde comme un champ de blés et des yeux bleus intenses (d'un bleu intense), cernés de rouge. Des petits yeux de faon traqué. Des yeux qui marquent un homme, même devenu glacé comme je l’étais. Dès cet instant [Virg.] j’ai su qu’il serait mon salut.


Les repas au Refuge se prenaient dans une grande salle où jadis on tenait la majeure partie des porcs. Monsieur Lazard se plaisait à blaguer :

- Au fond [Virg.] rien n’a vraiment changé [Pas de virg.] quand on les voit manger [Point] Nos pensionnaires sont en quelques sortes, eux [Esp.] aussi, un peu cochons.

Et ces interlocuteurs de s’esclaffer pour ne surtout pas risquer de froisser sa susceptibilité. C’est qu’il en imposait Monsieur le Directeur.
La nourriture, elle non plus, n’avait pas dû beaucoup évoluer depuis que la bâtisse avait changé de fonction. On servait le plus souvent un gruau collant et nauséabond. Dans les bons jours on pouvait espérer un peu de lard, des navets et des pommes [Esp.] de [Esp.] terre dans un pauvre bouillon. L’essentiel de la nourriture, si tant est que l’on puisse nommer cela ainsi, était en fait les surplus d’un hospice voisin et d’une prison située à une cinquantaine de kilomètres de là, dans la vallée.
Nous mangions sur une estrade, en bordure de la pièce, de sorte que nous dominions toute l’assemblée. Seul Monsieur Lazard prenait ses repas dans ses quartiers, ne souhaitant pas se mêler de trop près à la masse grouillante. Devant nous, une centaine de jeunes de tous âges. Le plus jeune, Léo [Virg.] n’avait que cinq ans. Ses pauvres parents avaient été tués dans un accident d’automobile et l’orphelinat devait être trop loin pour l’assistante qui s’en était chargée. Elle avait donc estimé plus confortable de «l’oublier» chez [Esp.] nous [Virg.] derrière les murs du Refuge. Le plus âgé avait vingt-deux ans. On n’avait jamais su quel était son vrai nom, ni même s’il en avait un. Tout le monde le surnommait Renard. Cela était davantage dû à ses cheveux roux qu’à sa ruse. Il était, en effet, terriblement bête mais [Pas de virg.] comme si cela avait été une contrepartie, foncièrement méchant. Si le malheur voulait qu’un chat errant s’aventure dans l’enceinte, le pauvre greffier endurait mille souffrances dans les mains cruelles de Renard et on retrouvait son cadavre dépiauté, pendu aux fils de fer barbelés comme une danseuse tombée de son étoile.

Je n’aimais pas les repas. C’était les seuls moments où tous les pensionnaires se retrouvaient réunis. Même si le danger était aussi impalpable que du sucre, on savait que [Pas de virg.] d’un rien [Pas de virg.] pouvait découler un drame. J’avais personnellement assisté à trois agressions à l’arme blanche au réfectoire. Deux d’entres [Esp.] elles s’étaient soldées par la mort de l’agressé. L’une des deux ayant été dirigée contre un collègue. En fait, les comportements se trouvaient exacerbés du fait de la promiscuité des lieux et de l’obligation pour tous de se subir au même endroit.
Pour rien au monde, Monsieur Lazard n’aurait changé de système alors que scinder les repas en plusieurs services aurait pu arranger bien des tensions. Il se refusait à adopter quelques mesures que ce soit qui risquât de perturber l’ordre établit, d’autant plus si ces mesures devaient apporter plus de confort aux pensionnaires qu’il détestait par [Esp.] dessus tout. D’une manière plus générale, il refusait toutes mesures qui ne soient pas de son chef.

Mimosa, le premier jour [Virg.] s’était fait agressé par Renard. Une sorte de rite de bienvenue. Le grand benêt lui avait retourné son bol de gruau sur la tête. Toute sa cour riait aux éclats jusqu’à ce que le petit blondinet, qui semblait si fragile, ne plante sa fourchette sauvagement dans le bras de Renard. (Bien fait !! xD)
Personne n’a réagis. Subitement [Virg.] le réfectoire [Pas de virg.] d’ordinaire si bruyant, s’était tu. Les mouches [Pas de virg.] elles [Esp.] mêmes [Virg.] volaient sur la pointe des ailes. Le temps semblait suspendu, les gamins figés. J’avais les yeux rivés sur cet insignifiant ustensile, planté dans la chair grasse du plus teigneux des gamins qu’ait connu le Refuge. Une fourchette [Virg.] ça n’évoque rien de particulier [Point] En général, on ne la voit même pas. Sauf quand elle se retrouve fichée dans un bras humain. Alors là, on la regarde autrement : elle fascine, elle obsède. Mimosa tançait son adversaire avec tout le courage qu’il avait pu réunir. Petit bonhomme de chiffon qui veut faire croire qu’il est en bronze.
Quand le temps a repris son cours, Renard a réalisé que la plaie était laide et s’est enfui en couinant, porcelet affolé qui fuit la lame du boucher.


Le petit d’homme avait prouvé qu’il ne se laisserait pas avaler sans combattre. Je l’ai respecté pour cela.

Woua !!!!!!!!!!! Alors là chapeau, j'aurais jamais pensé que Mimosa pourrait planter une fourchette dans un bras xD Comme quoi, fallait pas se fier à sa fragilité ^^

J'ai l'impression que tu aimes beaucoup les phrases longues alors que ce sont les plus compliquées à écrire correctement. Des fois, tes virgules ne sont pas au bon endroit ou bien alors ne devraient même pas être là et ça te saccade la narration qui vaut quand même le coup d'être lue.

Autre chose, tes "eux-mêmes" "elles-mêmes" avec des traits d'union. Ça n'existe pas et tu te compliques l'existence pour rien Wink

Un truc qui m'a un peu perturbée, c'est quand tu dis que le récit est narré par Mimosa qui a neuf ans. Tu emploies toujours le même langage, assez soutenu, alors qu'à neuf ans, on parle comme on entend. C'est dommage que tu ne tiennes pas compte de ça dans ton récit alors que ça peut perturber le lecteur.
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Message  Laumie Lun 1 Fév 2010 - 20:12

noway a écrit:Chapitre IV :
Un souvenir pour survivre

(Relaté par Mimosa Monrosier) :

Maman me manque terriblement. Je la pleure tous les jours. Par pudeur et pour ne pas leur offrir ce plaisir, je laisse couler mes larmes à l’intérieur. A l’extérieur, je demeure impassible. Et, même si la trouille me vrille l’estomac, je refuse d’afficher mes émotions. Il est hors [Esp.] de [Esp.] question que je leur accorde ne fut-ce que ma détresse. Ils n’auront que mon mépris.

Du jour où l’on m’a jeté en pâture dans ce grand vivier grouillant de mauvais garçons, j’ai su qu’il me faudrait être fort pour survivre. Maman n’était plus là pour m’enlacer de ses paroles réconfortantes. J’étais tombé du nid mais je ne savais pas encore voler. Les prédateurs dansaient leur sarabande cruelle autour de moi, j’avais froid en dedans mais aucun moyen de me réchauffer.

Le premier jour, à l’heure du [Esp.] repas, je me suis glissé sur un banc, choisissant une table au plus pur des hasards. J’observais les gens autour de moi et je me demandais combien de temps je pourrais tenir le coup dans cet univers qui ne pourrait jamais être le mien. Clairement, je m’interrogeais sur ma capacité de survie. La salle semblait vibrer sous un brouhaha ininterrompu.
Les surveillants mangeaient le nez dans leurs assiettes comme s’ils y cherchaient des pierres précieuses. On m’a tendu un bol nauséabond que j’ai accepté sans rechigner. Mais, avant même que je ne plonge ma fourchette dans le méat grisâtre, un grand type m’a renversé son gruau sur la tête. J’ai été davantage saisi par la gratuité de l’acte que par la chaleur. J’entendais les enfants rire autour de moi. Je me suis revu, penaud et chancelant, lors de mon premier jour d’école. Quand ces garnements s’étaient moqués de mon pas de danse et que j’avais [Pas de virg.] douloureusement [Pas de virg.] pris conscience que je n’étais pas tout à fait comme les autres.

Un sentiment que je ne connaissais pas jusqu’alors a commencé à grandir en moi. Il poussait mes organes de gauche à droite, pressait sur tous mes os, menaçant d’exploser en une gerbe humaine. Le sang battait dans mes tempes et [Pas de virg.] avant même que je n’en prenne conscience, j’avais crucifié la main coupable sur la table élimée. Je fixais le tableau avec incrédulité. Mon regard papillonnait de la fourchette vengeresse à la bouche béante, hurlant une souffrance muette. Un silence de mort régnait sur la salle.
Je m’attendais à ce que l’on m’attrape, que l’on me roue de coups. Peut-être serais-je tué pour avoir commis cet acte si terrible. La vérité c’est que je ne me reconnaissais pas. Jamais Mimosa Monrosier, fils de Pauline Manet [Virg.] ne se serait permis d’agir avec une telle violence, avec un tel mépris pour autrui, fut-il méchant. Les règles avaient changés. Quelqu’un avait donné un grand coup de pied dans l’échiquier de ma courte existence et je ne retrouvais plus mes pions. La Reine était tombée la première et le Petit Prince devenait Fou.
Finalement une main ferme a agrippé mon col et un surveillant m’a traîné dans un long couloir au bout duquel une porte métallique, mangée par la rouille, semblait m’attendre pour m’avaler. La main a tiré un lourd verrou puis m’a poussé dans une pièce sombre. Agenouillé dans ma souffrance, j’ai entendu le crissement des gonds que l’on refermait sur mon innocence envolée.


Cela fait maintenant cinq jours que je suis arrivé au Refuge et j’en ai passé trois au cachot. Pourtant je ne suis pas méchant. Une mouche pourrait se révéler plus agressive que moi. Mais j’ai planté une fourchette dans la main d’un pensionnaire. Même si cela m’est dur à admettre, il me faut me rendre à l’évidence : je ne suis plus le même. Un être sombre sommeillait en moi et il s’est réveillé. Son ire semble sans limite et je crains ses réactions. J’ai peur de ce dont il est capable. Je ne le connais pas encore que déjà [Pas de virg.] il me terrifie.

La chambre que j’occupe est froide et sombre. Les murs lépreux sont couverts de salpêtre. A intervalles réguliers, de petites fenêtres crasseuses laissent à peine filtrer une lumière terne. Nos lits sont en réalités des paillasses tressées, vaguement recouvertes de draps qui ont dû être blancs il y a fort longtemps. Nous disposons de petites étagères de sapin pour y entreposer nos effets personnels. C’est sur l’une d’elles que trône la photo de maman. La seule que j’ai eu le droit d’emporter quand ces messieurs sont venus me chercher. Un petit bout de papier glacé, terni par le temps [Virg.] mais où rayonne encore le sourire d’ange de Pauline (Faudrait savoir, si c'est Mimosa qui parle, il l'appelle pas par son prénom me semble-t-il). Elle fixe l’objectif avec une telle charge d’amour dans le regard que je ne doute pas que le cliché ait été pris par mon père. Elle m’a souvent parlé de l’amour passionné qu’elle vouait à cet homme dont je n’ai pas de souvenirs. Bien que je ne l’aie, pour ainsi dire pas connu, j’ai beaucoup de tendresse pour celui qui a pu accrocher de si jolis rayons de soleil au visage de maman. Cette précieuse photo en est une des plus belles preuves.

- Une photo c’est une porte ouverte sur le bonheur passé, m’avait-elle dit un jour alors que nous regardions l’album de mon enfance. En regardant un cliché, tu peux voyager dans le temps, revenir au moment chéri et le revivre encore et toujours avec la même intensité. Et si tu n’as pas la possibilité de photographier matériellement l’événement qui te colle à l’âme, tu peux toujours prendre une image mentale. Avale la scène de tout ton regard et range la dans un coin de ton cœur. Il te suffira de l’en sortir à l’occasion, quand tu souhaiteras te replonger dans ce moment précieux. Ton cœur est une bibliothèque parfaite où il t’est loisible de stocker tout ce qui donne sens à ta vie, tout ce qui te permettra de grandir ou d’avancer encore plus loin. C’est aussi un formidable endroit pour y cacher tes souvenirs.
- A quoi cela sert, maman ?
- Un souvenir c’est comme un lac d’eau cristalline dans lequel tu peux plonger quand la vie te donne un peu trop froid. C’est un bonbon sucré, un rayon de miel, un oiseau dans le ciel. Parfois, un souvenir peut te paraître douloureux mais tu dois savoir qu’il est, avant toute chose, un bienfait réconfortant. On peut regretter tant de choses mais on ne peut regretter un souvenir. C’est une tranche de bon bain dans la disette, un phare dans le brouillard.

Maman, j’ai ton souvenir au fond du cœur [Point] Il me fait tant de bien et tant de mal à la fois. Il ne me reste que cela mais personne ne pourra jamais me le prendre. Dès que je me retrouve seul, je ferme mon rideau de paupières sur cet univers glauque dans lequel je suis tombé et c’est ton sourire qui vient illuminer mes ténèbres. C’est ta douce voix qui console mes tourments. C’est ton parfum qui chatouille mes narines. Tu avais raison, maman, c’est magique un souvenir.


Chapitre V :
Apprivoises-moi

(Relaté par Isaac) :

Le jour s’est levé par habitude. Il ne nous a offert qu’une grise mine. Des nuages sans fraicheur, une coupole céleste morne pour un lieu oublié de tous. Une pluie venteuse s’abattait avec rage sur les tuiles mangées par la mousse, comme si elle cherchait à percer le toit pour mieux nous atteindre. Je me suis rendu au déjeuner comme tous les jours. Les pieds raclaient les carrelages, les visages affichaient le summum de la morosité. J’ai avalé mon pain trop dur et mon fromage trop vieux, les noyant dans un café trop fort. Toute mon attention était monopolisée par ce petit oisillon tombé du nid et qui ne semblait pas vouloir vivre au sol. J’avais réussi à pénétrer en douce dans le secrétariat et à compulser les maigres pages de son dossier. Je savais donc qu’il n’avait que neuf ans, que son père était mort de maladie dans sa prime enfance et que sa mère avait été assassinée après avoir été odieusement violée par un rôdeur. Il n’avait pas d’autre famille, personne pour l’accueillir. J’avais, en outre, appris qu’une de ses jambes était plus courtes de quelques centimètres ce qui justifiait sa claudication. En fin de compte, je n’en connaissais guère plus sur Mimosa.

Il m’aurait été impossible d’expliquer en quoi ce gamin me fascinait tant mais je ne parvenais pas à me l’ôter de la tête. Depuis son arrivée, je guettais le garçon, observais ses attitudes, épiais ses moindres faits et gestes. Comme le chat s’amuse de la souris avant de la croquer, je tournais autour de Mimosa sans parvenir à l’aborder. La tâche m’était d’autant plus complexe, qu’en dehors des repas pris en commun, des groupes de vie [Pas de virg.] vaguement basés sur les âges ou sur les délits éventuels [Pas de virg.] dispersaient les enfants au Refuge. Le petit blondinet n’était donc pas dans mon pavillon. Il vivotait ailleurs. Au bout d’un autre couloir, derrière une autre porte, dans une autre misère.

Après le déjeuner, j’ai accompagné les pensionnaires dans la cour. La pluie s’était calmée et ne faisait plus qu’irriter les cils papillonnant sous les gouttelettes insidieuses. Milliers de petites mouches du coche. Des enfants couraient après un vieux ballon comme s’ils pistaient leur avenir sans jamais le rattraper. D’autres erraient sans logique apparente, trainant leurs godillots dans les lits de feuilles mortes. Au bout de la cour, je distinguais un groupe cherchant à se cacher derrière des arbres faméliques. Renard était l’un d'eux. J’imaginais qu’il devait s’extasier devant un vieux magasine érotique ou bien téter une cigarette dérobée à un pion. Pour rien au monde je n’aurais voulu me mêler de cela et je me gardais bien de m’approcher de l’endroit. J’avais appris, au cours de ma maigre carrière au Refuge, qu’il valait parfois mieux fermer les yeux au risque de s’attirer de lourdes représailles.

Mon attention fut soudainement happée par l’arrivée de Mimosa sur la cour. Il venait de franchir la porte du préau. Même de loin, je reconnaissais sa démarche si particulière. Cette légère claudication mêlée à toute la détresse qui pesait désormais sur ses épaules. Il déambulait le nez en l’air, fixant le ciel pourtant si triste. Le petit homme semblait chercher quelque chose ou quelqu’un dans toute cette grisaille. J’ai alors songé à sa mère. A sa triste fin et à tout le vide que cela avait dû laisser dans ce cœur de gamin. Pour la première fois depuis fort longtemps, j’ai senti le mien battre. Comme une vieille machine rouée, grippée par le temps qui dépose sa rouille épaisse sur chaque piston, sur chaque bielle. L’engin toussote, grince et finalement crache sa fumée. Les battements se font écho dans tout mon corps, parcourant mon être et m’électrisant de compassion offerte. Ma vue se trouble, ce ne sont plus les gouttes d’eau qui plissent mes yeux. Je détourne la tête pour ne pas lui offrir mon visage ravagé par sa propre peine. Quelle inconvenance ! Pleurer pour les chagrins d’un autre. Je voudrais fuir, courir à l’opposé, me cacher de ce bonhomme si frêle et paradoxalement si fort. Je repense à ma mère moi aussi, à tout ce qu’elle m’a donné et que j’ai oublié de lui rendre. A sa vie de misère, ses sacrifices, ses genoux usés à frotter les sols des autres. A la détresse dans son regard quand je suis parti sans un remerciement. A cette lettre qui m’est parvenue un jour de pluie comme celui-ci. Un cousin éloigné qui m’apprenait la mort de cette femme qui s’était oubliée sa vie durant pour ne penser qu’à moi. Cette fois je pleure à chaudes larmes. Les gouttes salées pénètrent dans ma bouche. Mon visage doit se tordre en une drôle de grimace car j’aperçois des enfants qui me dévisagent, hésitant entre le dégoût et l’hilarité légitime. Un pion pleurant ! Quelle jouissance !

Je me suis caché derrière un arbre et j’ai séché ma peine. D’un revers de main, je me suis mouché. J’ai repris mon souffle et m’en je (Simplifie ^^) suis retourné dans l’arène. Je cherchais Mimosa du regard mais ne le trouvais pas. J’ai pensé que le gamin était rentré promener sa souffrance dans les couloirs austère du Refuge. C’est quand j’ai jeté un coup d’œil au hasard sur le fond de la cour et que je n’y ai plus vu le groupe de Renard que j’ai compris. J’ai couru comme un fou dans cette direction, sauté dans le talus et foncé dans les ronces qui bordaient le petit bois. Je ne prêtais aucune attention à toutes les entailles que mes mains et mes jambes enduraient. Une peur [u]primale[u] (Primitive ?) avait gagné tout mon être. Mes tempes cognaient telles des négriers frappant les tambours aux galères. Mimosa ! Où l’avaient-ils emmené ? Qu’allaient-ils lui faire subir ? J’aurais dû prévoir cette situation. Il était évident que Renard ne raterait pas l’occasion de se venger. Il était méchant, viscéralement mauvais. Une pomme blette dont il ne serait jamais possible de tirer autre chose que de la pourriture. Des rires ont attiré mon attention, je me suis précipité dans leur direction.

Moins de fautes et moins de virgules mal placées Razz C'est beaucoup plus facilement lisible et on accroche à l'histoire avec moins de problèmes, malgré ces expressions que tu compliques en mettant des traits d'union (J'en ai encore relevé une ^^) Wink

Toujours ce langage soutenu qui me paraît surprenant de la part d'un enfant de neuf ans, mais c'est peut-être fait exprès, je sais pas ^^

J'ai vraiment hâte de lire la suite et de savoir ce que deviennent Mimosa et Isaac ^^
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Message  noway Lun 1 Fév 2010 - 23:26

Tout d'abord merci pour l'intérêt que tu marques à cet écrit. C'est extrêmement motivant de lire de pareils encouragements.

Pour le mot "racrapoté" --> je prends conscience suite à ta remarque qu'il s'agit d'un belgicisme Razz Cela signifie recroquevillé, tassé. Il faudra, je pense, que je change le mot pour une meilleure compréhension.

Pour les "eux-même", "elle-même", il doit s'agir de "tocs", j'ai beau le savoir je reproduit souvent les mêmes fautes Embarassed

Tu mets en avant un fait dont j'ai également pris conscience: le petit garçon de neuf ans n'utilise pas vraiment un langage adapté à son âge. Or, je précise dans l'introduction que chaque intervenant prendra la parole pour raconter son bout d'histoire. C'était ma volonté à la base mais j'ai rapidement pris conscience que c'était un exercice très compliqué et je m'en suis largement écarté. Je vais devoir revoir la partie de l'introduction qui explique cela et induire le fait que le narrateur se place dans la peau de ces personnages mais que c'est bien lui qui raconte (je pense que je perds une partie de l'originalité mais j'avoue ma difficulté à m'adapter à cet exercice).

Pour la ponctuation, c'est un bonheur d'avoir quelqu'un pour l'alléger. Cette foutue manie de sur-ponctuer est un vrai handicap chez moi.

Je pense que les phrases sont moins longues que dans "ces personnes qui sont tous le monde" (le style s'y prête moins aussi) et il se passe plus de choses aussi. La ligne du temps est beaucoup plus large puisqu'on démarre bien avant la naissance de Mimosa et qu'on va voyager à ses côtés pendant plusieurs années.

Isaac et Mimosa vont bientôt pouvoir prendre la route (quelques comptes à régler avec le Refuge, Monsieur Lazard et Renard et puis c'est le road movie ^^)


Petites questions en vrac:
° n'est-ce-pas, à ton sens, trop sombre? Ma sœur avait lu le début et me disait que cela était trop déprimant Shocked
° le principe est de les faire voyager et rencontrer des personnages haut en couleurs. J'ai déjà pensé à un arbre centenaire et philosophe, un dresseur de puce et une nippon en exil. Aurais-tu (ou quelqu'un d'autre) des idées de rebondissements ou des personnages, situations etc... un peu fantastiques à leur faire vivre (j'avoue mon mode de rédaction...c'est toujours un peu l'aventure au débit de mes écrits et cela se construit au fur et à mesure de l'inspiration...fiches, plans...connait pas Embarassed )?
° le prénom de Mimosa te convient-il? Un ami m'a dit ne pas trop aimer mais je trouvais ce prénom sympathique.

Voilà, je poursuivrais la rédaction du récit demain ( le chapitre suivant est déjà amorcé. Je suis un peu vicieux de laisser la situation en l'état...Suspense Razz ).

Encore merci pour ces commentaires et encouragements.
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Message  Laumie Mar 2 Fév 2010 - 1:10

noway a écrit:Pour le mot "racrapoté" --> je prends conscience suite à ta remarque qu'il s'agit d'un belgicisme Razz Cela signifie recroquevillé, tassé. Il faudra, je pense, que je change le mot pour une meilleure compréhension.

Je pensais bien avoir compris le sens, mais comme je ne connaissais pas, j'ai préféré m'abstenir ^^

noway a écrit:Tu mets en avant un fait dont j'ai également pris conscience: le petit garçon de neuf ans n'utilise pas vraiment un langage adapté à son âge. Or, je précise dans l'introduction que chaque intervenant prendra la parole pour raconter son bout d'histoire. C'était ma volonté à la base mais j'ai rapidement pris conscience que c'était un exercice très compliqué et je m'en suis largement écarté. Je vais devoir revoir la partie de l'introduction qui explique cela et induire le fait que le narrateur se place dans la peau de ces personnages mais que c'est bien lui qui raconte (je pense que je perds une partie de l'originalité mais j'avoue ma difficulté à m'adapter à cet exercice).

C'est dommage que tu ne le fasses pas parler comme un petit garçon de neuf ans, mais c'est vrai que c'est très difficile de l'introduire dans un texte. Donc si tu réécris l'introduction en précisant tout ça, ça sera déjà plus clair.

noway a écrit:Petites questions en vrac:
° n'est-ce-pas, à ton sens, trop sombre? Ma sœur avait lu le début et me disait que cela était trop déprimant Shocked

Non, c'est vrai que c'est sombre mais en même temps, faut être réaliste, ça existe dans la vie de tous les jours. Et c'est pas de rendre ça plus rose qui va intéresser les gens, au contraire.

noway a écrit:° le principe est de les faire voyager et rencontrer des personnages haut en couleurs. J'ai déjà pensé à un arbre centenaire et philosophe, un dresseur de puce et une nippon en exil. Aurais-tu (ou quelqu'un d'autre) des idées de rebondissements ou des personnages, situations etc... un peu fantastiques à leur faire vivre (j'avoue mon mode de rédaction...c'est toujours un peu l'aventure au débit de mes écrits et cela se construit au fur et à mesure de l'inspiration...fiches, plans...connait pas Embarassed )?

Là, à froid et à l'heure qu'il est, non mdr Mais je te promets d'y réfléchir Wink Peut-être qu'Azul et Barbara (voire petit Pacô Razz) auront des idées à te proposer, eux aussi ^^

noway a écrit:° le prénom de Mimosa te convient-il? Un ami m'a dit ne pas trop aimer mais je trouvais ce prénom sympathique.

Bah tu vois, je savais pas qu'on pouvait donner ce nom de fleur en tant que prénom donc je trouve ça très original ^^ Et puis, ça lui va bien à ton perso ce joli prénom Razz

noway a écrit:Encore merci pour ces commentaires et encouragements.

Mais de rien ^^
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Message  Pacô Mer 3 Fév 2010 - 21:42

Pfiou, j'ai eu peur d'être découragé. Mais non Smile.
(veille à ne pas en mettre trop sur le premier post, c'est une question de psychologie je sais, mais quand on en voit trop dès le premier post, ça a tendance à me décourager même si l'histoire est intéressante... ce qui
est le cas ici).
Prologue + chapitre I (le premier post en gros)

Vingt et un sons de cloche vien-nent
=> pourquoi ce trait d'union ? Pour le son des cloches ? oO

Il semble entendu qu’une fois que la nuit à répandu son manteau de té-nèbres sur la région, elle devient la maî-tresse absolue.
=> qu'/que... ce qui n'est pas très agréable pour le "kk".
=> je crois que les traits d'union proviennent en fait de ton retour à la ligne qui coupe les mots en deux dans ton traitement de texte u_u".
=> la nuit qui étend son manteau de ténèbres sur la région... j'aime moyennement "la région" parce qu'on a envie de te dire : y'a plus qu'une région Wink.

Alors, tête basse pour le renard, motus pour la hulotte, bouche-cousue pour le grand-duc. Même la chouette s’effraie.
=> ahah
=> bizarre pour une nuit noire qu'il n'y ait pas la participation des chouettes justement. J'ai plutôt l'impression que ce sont elles qui effraient avec leur hululement. Sans elles, ça fait nuit "stérile", une nuit dans un coin insonirisé... jsute étrange mais pas tellement effrayant.
=> sauf si tu veux souligner l'effet du néant.

et poussés leurs loquets
=> généralement, on pousse le loquet pour ouvrir et on le tire pour fermer Smile.

Peut-être au loin un corbeau, enhardi par une agitation peu commune, s’autoriserait un croassement glacial mais il se garderait d’esquisser un quelconque mouvement de plume qui pourrait le rendre moins noir que la nuit elle-même.
=> j'aime beaucoup là ! Tu soulignes bien cet effet de nuit stérile oO.

Comme ces élèves qui, sous le couvert réconfortant de la masse de têtes blondes, lancent un petit « aux chiottes le prof ».
=> par contre, simple avis personnel, mais je trouve que ça casse toute l'ambiance ce genre de remarque ^^. Pour le coup, essaie de trouver un exemple qui reste plus dans le "jus" et qui pousse pas forcément à sourire, alors que ce ne devrait pas être tellement le cas, vu les efforts déployés pour nous présenter un paysage qui fait plutôt froid dans le dos.

Il faut dire que la nuit, sous cet habit de brume, le hameau n’est guère à son avantage
=> il faut aussi dire que y'a un groupe de mots en trop. Soit "la nuit" soit "le hameau" mais les deux ne peuvent pas coexister.


Bref, la nuit est laide à Marie-La-Dormante.
=> vu comment tu la décris, je dirais pas laide puisque, fondamentalement, quelque chose de laid doit ressembler à qqchose tout de même (pour qu'on puisse dire qu'il est laid). Or là, tu fais l'apologie du "on voit rien". Je dirais plus "la nuit est morte" ou " Marie-la-Dormante est absente la nuit", un truc du style.

Peu pleurèrent sur le sort de Courivaud et ceux qui le firent n’y mirent, en sommes, pas tant de ferveur.
=> en somme

Il n’y a donc rien, mis à part cette vieille noyade sans conséquence qui jus-tifie cette laideur nocturne sur Marie-La-Dormante.
=> même chose. Pas de laideur pour moi, juste "la nullité de la nuit, le néant, l'absence de tout etc.".

A l’heure où l’astre solaire lèche les murs du village où lézardent quelques sauriens.
=> je vois le jeu de mots, mais lézarder ça veut surtout dire "fissurer". Donc fondamentalement, ta phrase ne signifie rien du tout ^^.

sur le pas de leurs portes pour parta-ger quelques réflexions sur la météo ou sur le temps jadis.
=> j'aurais plus dit "sur le temps de jadis".

laissant derrière lui une toile colorée.
=> humpf', tu peux faire mieux et l'image n'est pas top. Déjà, il est nécessaire (voire obligatoire ! XD) de préciser que c'est un dégradé de couleur (tu le sous-entends comme tu veux, mais il faut y faire allusion !). Ensuite, tu parles de "noyer" au-dessus, prolongue cette image de mer, d'océan, de liquide en somme, pour décrire le ciel une fois que le soleil a plongé dedans pour s'y noyer. Tu verras qu'il y a plein de jolies tournures (ou jeu de mots) comme tu les aimes Wink.

Peut-être même l’un ou l’autre vous sembleront, tout simplement, beaux.
=> vous semblerait (puisque c'est l'un OU l'autre, donc singulier)
=> beau (même raison)
=> je n'ai pas compris le rapport avec beau soit dit en passant (puisque tu parles avant de leur âme et non de leur physique. Sauf si tu parles de la beauté d'âme.)

ou quoi que ce soit qui ne les con-damnes à être
=> ouh l'horreur XD : qui ne les condamne (et pas de vilain S parce que y'a un "les" devant)

qu’ils sont en sommes
=> somme (il n'y a qu'une somme pour l'instant... ^^)

Soyez donc attentif au fait que nous serons plusieurs, au fil des pages, à vous promener dans cette aventure. Je vous souhaite, à tous, un bon voyage.
=> Merci madame l'hotesse de l'air ^^ (c'est un peu l'effet que ça me fait ^^).

C’était le choix de sa mère et il avait toujours adoré son prénom. Il le trouvait chantant, lumineux et en même temps : efficace. Quand bien même elle l’eut affublé d’un nom atroce, il lui semblait impossible de ne pas l’aimer. Parce que c’était elle, parce que c’était lui. Il avait toujours chéri sa maman. Son sourire engageant, ses fossettes à peines esquis-sées, comme une promesse discrète, la douceur de sa peau.
Il aimait se blottir dans les plis de ses robes lorsqu’elle reprisait le linge sur la vieille table de la cuisine et considérait comme un cadeau céleste de pouvoir s’étourdir au son de sa voix qui coulait plus douce qu’un ruisseau. Gracieuse. Divine. Elle avait l’odeur des Anges. Et à ceux qui se moquaient du « fiston à sa maman », Mimosa n’opposait guère plus que la plus simple et efficace des réponses : l’ignorance. Peut importe les railleries, les quolibets, les bras de maman effaçaient tous les petits chagrins aussi efficacement que le frotteur du maître, la craie sur le tableau.
=> il y au moins trois "efficace" dans ce texte. Est-ce voulu ? (et même un autre après)

A coup de battements de cils, de chuchotements suaves, de balcon bien décoré et généreusement mis en avant, Pauline avait entrepris de prendre son avenir en main.
=> arf', blagounettte voulue ou pas ?

Et il ne pu que s’en féliciter
=> il ne put

La fleur n’était pas que beauté aveuglante, elle goûtait aussi tous les délices sucrés que papilles pu rêver.
=> oulah... euh, tu me la refais ? Manque des mots je pense...

dans la lune ou dans la mer, selon les reflets
=> dans les nuages ou dans la mer, parce que la lune n'a rien de bleu à mes yeux ^^.

Le front haut, les oreilles légèrement décollés mais si harmonieusement unies à l’ensemble du visage.
=> décollées

Il avait de jolie joues, potelées sans être grasses, rouges juste comme il convient pour qu’on dise S’il ne s’était agi de cette petite infirmité, il eut pu être presque parfait. Le petit garçon avait en effet la jambe droite légèrement plus courte que la gauche.
=> hum... alors là je pense qu'il faut mettre soit en italique le "S’il ne s’était agi de cette petite infirmité, il eut pu être presque parfait" ou entre guillemets.

Bien sur c’est très subtil, à peine perceptible mais tu joue sur la musique de l’existence bien mieux que n’importe qui.
=> sûr

les gens disent de laides choses qui blessent parfois bien mieux qu’un couteau effilé.
=> j'aurais tendance à dire : bien pire, mais chacun sa vision des choses ^^.

le souffre-douleur officiel de la cour de récrée,
=> récré. C'est déjà un diminutif, il va pas jouir des petits accords de ce type Wink.

Il s’en était fallu de peu que ce petit d’homme ne mourut déshydraté ce jour-là, tant il avait pleuré toutes les larmes de son corps
=> petit homme (et non petit d'homme)

Il lui suffirait de les ignorer pour que tous cesse comme par magie.
=> tout cesse ou tous cessent. Au choix, mais pas un peu des deux Wink. (soit tu veux la généralité, soit tu veux tous les garnements)

Comme si un artiste fou s’était amusé à créer le laid pour changer du beau.
=> moui encore que... c'est plus qu'il a voulu créer un personnage antithétique...

Ils étaient parfois bien plus cruelles puisque moins hypocrites.
=> cruels

Mais il rêvait à ces peuplades lointaines et à ces terres aux mille sa-veurs.
=> on rêve de et non à. Contrairement, on pense à et on ne pense pas "de".

les pays, les couleurs, les odeurs que la maîtresse lui avait contés.
=> et les odeurs ? (peut-être)

était le cas de pratiquement tous le village.
=> tous au village ou tout le village. Mais pas les deux ^^.

Parce que maman le rendait beau. Pour elle, cette légère claudication faisait de lui un être unique et, de ce fait exceptionnel.
=> la dernière virgule est mal placée je pense. "et de ce fait, exceptionnel."

Appréciation linguistique :

Très bonne appréciation. En adéquation avec le thème abordé : simple et à la fois... mignon ?
A part les petites répétitions et les nombreuses étourderies qui parsèment le texte, l'ensemble est plutôt vraiment correct et vraiment bien rendu.

Attention toutefois à certaines phrases étrangement construites qui font relire deux à trois fois avant d'en saisir le sens.

Appréciation de l'histoire :

J'aime bien ce début. Je sais, je ne dénote pas beaucoup par rapport à l'appréciation linguistique, mais c'est vrai ^^.

Ce que j'apprécie aussi, c'est ton sens de l'image, de la métaphore oserai-je dire. Tu as parfois de belle tournures (et pas que parfois remarque) et je me suis senti quelque fois obligé de te le souligner Smile. Par contre, ce que j'apprécie moins, c'est quand tu dénatures complètement la belle image que tu venais de mettre en place. Notamment cette histoire de gamin qui insulte le prof dans la classe, caché derrière ses camarades. Cette intervention, je la trouvais pas à sa place et complètement décalée de l'idée générale. Un peu dommage ^^.

Mon seul conseil sera de ne pas sombrer dans le stéréotype préconçu du gosse qui est martyrisé par ses camarades, mais qui se vengera d'eux plus tard. Mais l'histoire n'a pas l'air tourné dans ce sens et ça a le bon point de m'intriguer.

Un bon début qui pose donc bien tous les fondements et qui incite à lire la suite. Chose que je ferais certainement ce week end Wink.
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Message  noway Jeu 4 Fév 2010 - 19:31

Merci pour les commentaires, je verrais demain pour en tenir compte.

Je vais juste revenir sur le "où lézardent quelques sauriens" Smile On ne chatouille pas impunément un éleveur passionné de reptiles (eh eh, un morceau de moi que vous ne connaissiez pas encore). Lézarder vient de l'activité des sauriens qui, aillant le sang froid, profitent des premiers rayons du soleil pour se thermoréguler en se plaçant sur une pierre chaude. Bien sûr dans un second temps cela peut désigner une fissure.


Mais d'abord les reptiles Razz

Pour la suite des corrections, j'essaye de faire cela demain.
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Message  noway Ven 5 Fév 2010 - 10:50

Mises à jour effectuée sur base de vos remarques éclairées Smile

J'ai essayé de tenir compte de vos remarques, en conservant certaines idées ou tournures qui me semblaient précieuses.

Merci à Laumie pour avoir allégé la ponctuation, je demeure un fervent acharné de la virgule excessive Razz

Je m'en retourne donc continuer ce petit récit fantastique qui semble (d'après vos dires) prometteur!

PS: j'ai viré la version avec les césures intempestives.
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Message  Pacô Ven 5 Fév 2010 - 17:30

Oups, au temps pour moi Smile.

J'en apprends une.
(pourtant je revois encore ma maîtresse me dire : "et non, lézarder ça ne vient pas du lézard lui-même mais c'est juste une image". Faudra que je règle des comptes pour cette ânerie qui est restée longtemps chez moi ^.^)
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Message  azul Ven 5 Fév 2010 - 17:31

Il est très bien ce prologue. Tu es déjà dans le ton du conte ; j’ai presque entendu la voix qui racontait. Pour un peu j’ai même perçu le silence des animaux et des oiseaux. Il ne manquait plus que les odeurs.
Il te faudra revoir tes participes présents ; il y en a trop. Sinon ça roule.

Suggestions
Ponctuation, typo
Orthographe grammaire
J'enlèverais
Prologue
Marie-La-Dormante. (même si tu l’as inventée, il faut respecter la typographie des noms de lieux « Marie-la-Dormante »)

Vingt et un sons de cloche viennent de retentir dans une nuit glacée et indifférente. Il fait déjà très noir en ce lieu reculé et un peu oublié du reste du monde. Les hôtes nocturnes des sous-bois, ailleurs si assidus, marchent sur des œufs. Il semble entendu qu’une fois la nuit ayant répandu son manteau de ténèbres sur la région, elle devienne la maîtresse absolue. Celle qui peut décider de tout sur tous. Alors tête basse pour le renard, motus pour la hulotte, (bouche cousue) pour le grand-duc. Même la chouette s’effraie (bien le jeu de mot). Quant aux hommes, ils ont depuis plusieurs heures déjà (fermé – le COD est placé après) leurs huches, clos leurs volets et (tiré) leurs loquets. Si un passant, par mégarde ou par infortune, s’aventurait sur ces chemins de terre qui lacèrent encore le petit village de (Marie-la-Dormante), il ne trouverait que grises pierres et bise mordante. Peut-être qu’au loin, un corbeau enhardi par une agitation peu commune, (il n’y a pas de virgule ici, tu coupes le verbe de son sujet) s’autoriserait un croassement glacial (par contre, tu peux en mettre une ici, ta phrase est longue) mais il se garderait d’esquisser un quelconque mouvement de plume (le singulier est fait exprès je pense ; il s’agit de ne pas bouger une seule plume ?) qui pourrait le rendre moins noir que la nuit elle-même. Et notre passant serait alors contraint de continuer son chemin, traversant sans le voir ce si joli petit hameau. Il ne goûterait pas à la brioche moelleuse du boulanger rougeaud et boute-en-train, ne partagerait pas les joies des boulistes disputant la partie sous le platane de la place du village, ni ne savourerait les bons mots de l’instituteur qui s’y connait quand il s’agit de jouer avec la langue française. Il n’est nul doute que tout ce qui fait le charme et la beauté de ( Marie-la-Dormante) resterait comme un trésor enfoui aux yeux de ce quidam.

Il faut dire que, sous cet habit de brume, le hameau n’est guère à son avantage. Les arbres semblent se recroqueviller sur eux-mêmes, comme s’ils redoutaient une foudre divine, (point ou point virgule) les petits escaliers tortueux, si pittoresques le jour, ne ressemblent plus guère qu’à des amas de pierres sans cohérence. Les rues étroites où, dès l’aube, s’ébat la jeunesse, font (davantage) penser à des coupe-gorges comme ceux (décrits) dans les livres que l’on achète avant de prendre le train.

Bref, la nuit est morte à (Marie-la-Dormante). (je ne dirais pas que la nuit est morte, puisqu’elle vient de tomber. C’est plutôt Marie-la-Dormante qui est morte.)

Il n’y a cependant pas de raison particulière à cela. Aucun esprit vengeur, pas plus que de vieilles et inquiétantes légendes. Pas même le plus petit drame depuis cinquante ans. Le dernier étant la mort accidentelle du père Courivaud, pêcheur dans tous les sens du terme et que l’on retrouva noyé dans le lac de Ravière. Sa passion du brochet n’y étant (depuis le début, il y a quelques participes présents que je n’ai pas relevé, mais là, il y a deux « étant ») pour rien (virgule) tandis que celles pour le vin rouge et n’importe quel jupon un peu léger y étaient pour beaucoup. La nuit noire et la malchance ayant (bah, un ayant de trop aussi) fait le reste, il semblât (cet imparfait du subjonctif n’est pas de bon aloi, je dirais plutôt un passé simple « sembla ») évident pour tous qu’il avait (dû) glisser sur une berge fuyante en s’en revenant d’un safari quelconque de filles peu vertueuses. Peu pleurèrent sur le sort de Courivaud et ceux qui le firent n’y mirent, en somme, pas tant de ferveur. Juste ce qu’il faut pour contenter la décence.

Il n’y a donc rien, mis à part cette vieille noyade sans conséquence (virgule pour former l’incise) qui justifie cette sensation de néant nocturne sur (Marie-la-Dormante). Rien de rationnel en tout cas. Pourtant, il est un fait : la nuit, par chez nous, même les chats évitent d’être gris (lol bien). J’aurais pu planter mon décor en plein jour. A (À=alt 0192) l’heure où l’astre solaire lèche les murs du village où lézardent quelques sauriens. A (À) l’heure de l’apéro, là où résonnent les rires des hommes, réponse entendue à une vie qui ne peut qu’être heureuse. A (À) l’heure, enfin, où la jeunesse inonde, illumine, irradie. Cette chair de notre chair, ces prunelles de nos yeux, ce futur insouciant garant de nos lendemains. C’est pourtant dans cette obscurité oppressante que j’ai choisi de vous présenter mon village. J’aurais pu vous mentir et vous dresser un tableau idyllique, une image paradisiaque. Vous décrire un lieu magique où, au crépuscule, les voisins sortent sur le pas de leurs portes pour partager quelques réflexions sur la météo ou sur le temps jadis. Où les enfants ne craignent pas de (traîner) dans les rues à la tombée de la nuit (virgule) et où les amoureux grimpent sur la colline de Bréand pour s’enlacer en regardant le soleil se noyer à l’horizon, laissant derrière lui une toile multicolore.

Ce n’est pas la réalité de (Marie-la-Dormante). Voilà qui est clairement (établi).

L’histoire qui me brûle l’âme et que je souhaite crucifier sous ma plume n’est guère plus que la vie, celle qui coule en nous tant que le sang en fait de même dans nos artères. Vous allez rencontrer des personnages de tous les genres, de tous les tons. Vous trouverez de la noblesse chez certains et de la noirceur chez d’autres. Peut-être même que l’un ou l’autre vous semblerait (semblera ?) tout simplement beau. Gardez à l’esprit que tous ces jugements sont relatifs et qu’ils diffèrent d’une personne à l’autre. Comme une toile peut se révéler sous mille aspects selon qu’on la regarde de face ou de profil. Essayer de ne pas les juger. Ouvrez votre esprit au maximum et (prêtez-leur) le bénéfice du doute, la compassion (virgule) ou quoi que ce soit qui ne les condamne à être, ni plus ni moins (virgule pour former l’incise) que ce qu’ils sont(espace): des humains.

Ma dernière intervention dans ce prologue-monologue servira à justifier du choix narratif. Il m’est apparu plus intéressant de me glisser furtivement dans la peau des personnages de cette histoire afin de (la) raconter (l’histoire) de leur point de vue. Cela m’a semblé plus intéressant et plus immersif. Je ne pense pas un seul instant qu’ils m’en tiendront rigueur.
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Message  azul Ven 5 Fév 2010 - 19:01

C’est vraiment magnifique, très joliment raconté, avec de très belles images et beaucoup de douceur. J’adore.
J'aurais pensé à un garçon plus jeune vu le rapport qu'il avait avec sa mère. Il doit être un simple alors, non ?

Chapitre I :

Une enfance heureuse

Il s’appelait Mimosa. (tiens, j’aurais plus pensé à une fille)
C’était le choix de sa mère et il avait toujours adoré son prénom. Il le trouvait chantant, lumineux. Quand bien même l’eut-elle affublé d’un nom atroce, il lui semblait impossible de ne pas l’aimer. Parce que c’était elle, parce que c’était lui. Il avait toujours chéri sa maman. Son sourire engageant, ses fossettes à (peine) esquissées, comme une promesse discrète, la douceur de sa peau. (il est en plein œdipe celui-ci^^) Il aimait se blottir dans les plis de ses robes lorsqu’elle reprisait le linge sur la vieille table de la cuisine et considérait comme un cadeau céleste de pouvoir s’étourdir au son de sa voix qui coulait plus douce qu’un ruisseau. Gracieuse. Divine. Elle avait l’odeur des Anges. Et à ceux qui se moquaient du «fiston à sa maman», Mimosa n’opposait guère plus que la plus simple et efficace des réponses : l’ignorance. (Peu) importe (importait) les railleries, les quolibets, les bras de maman effaçaient tous les petits chagrins aussi facilement que le frotteur (la brosse ?) du maître la craie sur le tableau.

Pauline Monrosier, née Manet, était une femme simple, élevée à la ferme familiale entre un père brutal mais travailleur (comme si l’un pouvait excuser l’autre) et une mère simplette et bien trop jeune. Elle avait appris très tôt la dure réalité de la vie : le lieu où l’on nait détermine bien souvent la qualité de notre existence. « Selon que vous serez puissants ou misérables… ». (pas de point) Alors, à force de se geler les mains aux pis des vaches, la jeune fille avait compris qu’il lui faudrait user de son charme et de sa beauté toute naturelle pour pouvoir prétendre à autre chose qu’à la crotte des poules sous les sabots. Si les hommes ont le monopole de l’armement lourd et tonitruant, les femmes disposent, elles aussi d’un arsenal tout aussi efficace quoi que non létal. A (À) coup de battements de cils, de chuchotements suaves, de balcon bien décoré et généreusement mis en avant, Pauline avait entrepris de prendre son avenir en main. Rayonnante dans les petits bals, transcendante aux fêtes familiales, inoubliable jusque dans ses brèves apparitions à la boulangerie. La jeune femme était devenue une fleur à la beauté sans pareille que bien des horticulteurs amateurs rêvaient de mettre en vase. (que c’est joliment dit tout ça !)

Ce fut un modeste employé communal qui, finalement, gagna les faveurs de la belle. Et il ne put que s’en féliciter. La fleur n’était pas que beauté aveuglante, elle goûtait aussi tous les délices sucrés que papilles puissent rêver. (Euh… tu veux dire quoi là ?) Il serait bien sûr tentant de dire que le destin, subtil allié, s’était arrangé pour unir en une explosion de passion une petite fleur et Hubert…(espace)Monrosier.

Mimosa était un joli petit garçon. La chevelure plus blonde qu’un champ de blé, les yeux d’un bleu si intense qu’on le croyait toujours ailleurs(espace): dans les nuages ou dans la mer, selon les reflets. Le front haut, les oreilles légèrement décollées mais si harmonieusement unies à l’ensemble du visage. Il avait de jolies joues, potelées sans être grasses, rouges juste comme il convient pour qu’on dise de lui «que cet enfant respire la santé». Bref, s’il ne s’était agi de cette petite infirmité, il eut pu être presque parfait. Le petit garçon avait en effet la jambe droite légèrement plus courte que la gauche. Oh, pas grand-chose, quelques malheureux centimètres. Deux ou trois, tout au plus. (c’est beaucoup deux ou trois centimètres) Cela ne l’avait que très peu inquiété dans sa prime enfance. Parce que maman le rendait beau. Pour elle, cette légère claudication faisait de lui un être unique et de ce fait exceptionnel.

- (— = alt 0151)Les gens marchent tellement normalement, sans jamais réfléchir à toute la beauté de cette splendide mécanique. Toi, on dirait que tu esquisses un pas de danse discret à chaque foulée. Bien sûr (virgule) c’est très subtil, à peine perceptible, mais tu joues sur la musique de l’existence bien mieux que n’importe qui. Tu es mon petit funambule qui balance, hésitant, sur un fil coloré entre deux chênes rouges sombres (rouge sombre – il faut entendre « deux chênes d’un rouge sombre »). Danse ta vie mon petit Prince.

Mimosa n’avait finalement pris conscience de son boitillement que lorsqu’il lui avait fallu renoncer aux longues et douces après-midi passées à regarder sa maman coudre pour se rendre à l’école et apprendre tout ce qui ne lui servirait pas. Le petit garçon avait toujours vécu dans l’ombre rassurante de sa mère. Il n’avait jamais été préparé à la réalité cruelle de la vie : les gens disent de laides choses qui blessent parfois bien plus qu’un couteau effilé. Les enfants deviennent rapidement, au contact des adultes le plus souvent, de petites teignes acerbes aux paroles acides. Le boitillement du petit Monrosier fut une manne céleste pour les voyous en culottes courtes. Bien vite (virgule) Mimosa était devenu le souffre-douleur (officiel) de la cour de récré, ce qui avait eu pour résultat bénéfique de relever de sa fonction de martyr officiel «Joseph, le binoclard».

- (—) Mimo, Mimo, Monrosier a poussé…(espace)Pourrais-tu venir le tailler avec ta jambe rabotée ? Mimo, Mimo, il est tard maintenant, rentre pleurer dans les jupes de maman.

Il s’en était fallu de peu que ce petit homme ne mourut déshydraté ce jour-là, tant il avait pleuré toutes les larmes de son corps. Il était rentré chez lui le cœur bien lourd et les yeux bien rouges. Sa maman lui avait alors expliqué que les méchants garnements de l’école étaient jaloux de son petit pas dansant et que c’est (elle) (la jalousie) qui sortait par leurs bouches. Il lui suffirait de les ignorer pour que tout cesse comme par magie. Mimosa croyait toujours sa maman et le temps finit par lui donner raison. Les voyous se lassèrent et même si les railleries refaisaient parfois surface quand une vilaine météo enfermait les élèves dans l’ennui, ils le laissèrent relativement tranquille.

Comme beaucoup de jeunes citoyens en herbe, le petit garçon n’aimait que très moyennement l’école. Il s’y ennuyait la majeure partie du
temps. Il affectionnait pourtant la maîtresse : (mademoiselle) Martinet. Bien que son nom (pût – imparfait du subjonctif avec « bien que ») paraître inquiétant, elle incarnait la douceur et la gentillesse. La malheureuse souffrait d’un physique des plus disgracieux. Tout était mal dosé chez elle. Trop ou pas assez. Des sourcils trop épais, un nez trop long, des cheveux trop fins et pas assez lumineux. Un strabisme divergent trop divergent, une pilosité trop obstinée, une taille pas assez large, une poitrine pas assez soutenue et trop discrète. Comme si un artiste fou s’était amusé à créer le laid pour changer du beau.

A (À) quarante ans, (mademoiselle) Martinet s’était enfin résignée. Après une enfance passée à se haïr et une jeunesse à envier les autres filles, elle commençait lentement à s’accepter. D’autant que son métier la mettait, la majeure partie du temps, à l’abri des regards faussement désolés des adultes trop polis pour exprimer leur légitime dégoût. (Évidemment ) les enfants aussi riaient devant son nez de sorcière et ses lunettes qui lui donnaient l’apparence d’une grosse mouche aux yeux dorés. Ils étaient parfois bien plus cruels puisque moins hypocrites. Mais (mademoiselle) Martinet ne leur en voulait pas. Elle était laide et elle le savait. C’était un fait aussi immuable que le cycle des saisons. De quel droit leur aurait-elle tenu rigueur de le souligner ?

Mimosa n’avait jamais réellement prêté attention au physique de sa maîtresse. Il ne voyait pas le laid chez les gens, comme si un optimisme
démesuré lui avait été offert en présent de naissance par une bonne fée bienveillante. Il se contentait de lui vouer une affection sincère et désintéressée. Elle était gentille, patiente, sa voix trop douce arrivait parfois à captiver son attention et il se prenait alors à l’écouter avec ferveur.

Il aimait particulièrement les leçons de géographie. Quand Madame Martinet accrochait la vieille carte sur le clou (au-dessus) du tableau, dissimulant les calculs à la craie, il était aux anges. Elle leur parlait de l’Espagne et des fiers taureaux, de l’Inde et de ses sages, de la Chine aux mille dragons, de l’Afrique et de ses tribus noires. Mimosa n’avait jamais vu de noirs, ni de jaunes d’ailleurs. Il (n’avait) jamais rien vu (d’autre) que les gens du village. Mais il rêvait de ces peuplades lointaines et à ces terres aux mille saveurs.

Après la classe, alors que les élèves s’envolaient comme une nuée de moineaux, le petit garçon empruntait le chemin du retour. Il aurait bien voulu, lui aussi, pouvoir courir, gagner du temps sur le temps et rejoindre sa maman plus vite. Mais sa jambe ne lui laissait d’autres choix que de se résigner à une marche prudente et lente. Arrivé en haut de la colline où se perchait leur maisonnette, il poussait gaillardement la porte de la cuisine, se jetait dans les jupes maternelles et déposait cinquante-trois baisers sur ces joues si douces.

- (—) Pourquoi exactement cinquante-trois baisers, lui avait-elle un jour demandé.

- (—) Pourquoi pas cinquante-trois ? avait-il répondu avec sa logique enfantine.

La brave et bonne Pauline lui avait immanquablement préparé un somptueux (goûter) et c’était toujours la bouche pleine de douceurs sucrées qu’il racontait les pays, les couleurs, les odeurs que la maîtresse lui avait contés.

Vous vous êtes sans aucun doute (surement – pléonasme) étonné de ne pas retrouver trace de notre employé communal, heureux époux et père, sans nul doute, comblé ? Vous êtes décidément bien perspicace. Il me faut malheureusement vous annoncer la triste fin d’Hubert, emporté par une méchante grippe alors que son petit garçon n’avait pas deux ans. Ce qui fit que sa mort fut un drame terrible pour la pauvre Pauline (virgule) mais laissa Mimosa plutôt indifférent, tout protégé qu’il était par l’insouciance de son jeune âge. La vie du jeune enfant était donc plutôt belle. Il se savait aimé et offrait son affection à quiconque lui paraissait la mériter, ce qui, à ses yeux, était le cas de pratiquement tout le village. Il affectionnait le contact des gens, toujours souriant et prêt à rendre service, mais ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était la nature. La forêt l’attirait comme un aimant. Il y passait de longues heures à regarder (Maître) bousier rouler sa peine, à écouter le concert du Pic-(Épeiche), à épier le gracieux chevreuil ou encore à cueillir des baies sauvages. Il s’y abandonnait, serein, la main dans le ruisselet, le nez sur la fleur capricieuse, les yeux perdus dans les reflets dorés des arbres centenaires. Bien que sa maman le mette souvent en garde sur les dangers de se promener seul dans cette géante aux millions de feuilles, un petit regard malicieux finissait toujours par lui valoir une autorisation résignée.

Tout était donc parfait ou presque pour Mimosa et il n’aurait jamais pu prévoir que le malheur le frapperait brutalement dans sa neuvième année.
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Message  noway Ven 5 Fév 2010 - 19:36

Merci pour vos encouragements. C'est très motivant pour la suite.

J'ai rectifié en tenant compte des remarques, juste un petit soucis: lorsque j'essaye les codes alt+code rien ne se passe pour les espaces après tiret et pour les accents sur les majuscules non plus: il m'affiche plusieurs propositions un peu partout en haut mais je ne sais rien choisir (je tourne sous Word 2007).

Encore merci pour tout et ravi que cela vous plaise.


Dernière édition par noway le Ven 5 Fév 2010 - 20:08, édité 1 fois
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Message  Laumie Ven 5 Fév 2010 - 19:41

Alors le Alt + 0151 c'est pour changer ton tiret ^^ Pas pour l'espace Razz

Mais en ce qui concerne les codes des majuscules, c'est quand même bizarre que ça marche pas ...
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Message  kat Jeu 18 Fév 2010 - 10:35

Chapitre VI :

Une sagesse centenaire.

La rationalité est une faculté que possède l’homme pour démystifier ce qu’il ne peut comprendre. Un garde-fou rassurant qui le préserve du mystère. Mais qu’il peut être ardu de demeurer rationnel quand un vieux chêne vous prête branche forte ! Mimosa s’est précipité pour récupérer sa précieuse image. Il la serre contre son cœur comme s’il redoutait qu’une rafale soudaine ne l’emporte loin de lui. Tremblant, (pas de suite alors que virgule ? est-ce qu’il ne faudrait pas remonter les phrases suivantes ?)

Isaac observe leur improbable allié. L’incrédulité à fleur de peau, il entend le petit garçon s’adresser au feuillu secourable.

- Merci monsieur l’arbre. C’est très gentil d’avoir aplati cet odieux (cet odieux quoi ?) . Il voulait détruire mon souvenir le plus précieux.
Et contre toute attente, une voix sourde et caverneuse semble émaner du tronc ridé.
- Je t’en prie petit d’homme. Il était naturel que j’intervienne. Ce vaurien n’a eu que ce qu’il méritait. Il y réfléchira à deux fois avant d’allumer à nouveau un briquet dans une forêt.
- Vous l’avez tué ?

C’est Isaac qui se rapproche du corps allongé (Isaac se rapproche du corps allongé) , s’agenouillant pour tenter de percevoir un signe de vie.
- Bien sûr que non. Je ne suis pas un assassin. Je ne suis qu’un vieux chêne qui aspire à la sérénité. En temps normal je n’aurais osé intervenir, croyez le (croyez-le) ou non mais cela choque toujours les gens lorsque je prends la parole. Et pourtant, en cent ans, cela ne m’est arrivé que quatre fois. Seulement ce garnement avait apporté avec lui ce qui me terrifie le plus : le feu. Il fallait que je fasse quelque chose, que je protège les miens. Je suis le plus âgé de cette forêt, c’est à moi qu’incombe le devoir de veiller sur les jeunes pousses.
- Mais c’est impossible, vous ne pouvez pas parler. Vous ne devriez même pas bouger.
- Et pourtant je l’entends moi, rétorque candidement Mimosa.
- C’est bien une réaction d’humain ! Alors vous pourriez parler, plaisanter, deviser sans qu’aucun arbre ne s’en trouve choqué. Mais que l’un d’entres-eux (ce n'est pas plutôt l'un d'entre eux ?) ose s’exprimer et cela confine au surnaturel. Sachez, cher monsieur que l’homme ne possède pas le monopole de la parole. Certains animaux et végétaux en sont aussi pourvus. Quand (quant) aux minéraux, je ne peux rien affirmer mais je les soupçonne d’être tous muets.
- Voyons, c’est complètement (je dirais c’est totalement impossible) impossible. Cela se saurait, tente de rationnaliser Isaac.
- Il est exceptionnel qu’un arbre prenne la parole en présence d’un humain. Tout comme il est pratiquement impensable qu’il agisse comme je l’ai fait. Mais je vous le répète, j’ai pris peur en voyant ce briquet. Le feu est ma plus grande frayeur. Depuis mes premières feuilles, j’ai toujours redouté ce terrible élément. De loi le plus effrayant. Car en sommes, l’air me rafraichit en été, caressant délicatement ma parure végétale. L’eau me désaltère et m’apporte sels minéraux et fraîcheur souveraine. La terre me nourrit et protège mes racines. Mais le feu détruit les miens, mis à mort par vos pairs, débités par vos haches, sacrifiés pour votre confort. Quand il ne frappe par (quand il ne frappe pas) aveuglément une forêt insouciante. Alors là, il n’a même plus cette excuses (excuse) coquette de concourir à satisfaire vos besoins. Il ne cuit pas l’animal pour vous nourrir, il ne se consume pas à l’âtre de vos maisons. Il est juste destructeur, une mort dansante. Veuillez excuser ma réaction guidée par une crainte viscérale. Je vous conseillerais toute de même (tout de même) de ramener ce garçon au Refuge. Bien qu’il ne soit que sonné, je pense qu’il nécessite quelques soins médicaux.
- Et Mimosa ?
- N’ayez crainte, il vous rejoindra bien vite. J’aimerais m’entretenir avec lui quelques instants si cela ne vous dérange pas trop. Je vous promets qu’il ne tardera pas.
Encore tout abruti par la situation, l’homme charge le corps inanimé sur son épaule et amorce un demi-tour. Se ravisant (virgule) il lance au centenaire:
- Comment faites-vous pour parler ? Vous n’avez pas de cordes vocales, vous n’avez même pas de bouches (il n'en a qu'une de bouche à moins que tu parles de tous les arbres de la forêt) ?

en rouge : orthographe
en bleu : répétition
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Message  kat Jeu 18 Fév 2010 - 10:42

- Et alors ? Vous les humains possédez l’un et l’autre. Cela ne vous empêche pourtant pas de proférer plus de bêtises à la seconde qu’un arbre en une vie. Le serpent n’a pas de pattes et pourtant il se meut. Les grands oiseaux migrateurs n’ont pas de cartes et cependant ils savent où aller. Les végétaux n’ont pas cœur et pourtant ils saignent sous la cognée. Arrêtez de croire en vos propres croyances, arrachez ces œillères qui obstruent votre vision. Votre horizon est bouché par votre suffisance. Vous acceptez communément l’existence d’un être supérieur, créateur de tout et de tous ici-bas mais ne pouvez imaginer qu’il ait pourvu de vie d’autres que vous ? Ce n’est pas parce qu’une chose ne se voit pas qu’elle n’est pas. L’univers demeurera infini alors que vous ne pourrez jamais accepter cette notion. L’homme pense tout savoir, être en ce point si supérieur qu’il ne peut pas même envisager qu’on puisse lui être égal. Vous avez domestiqué les animaux, taillé les minéraux et vous ne pouvez contempler le monde végétal sans y voir profit. En meubles, en planches, en maisons, en feuilles où couler vos poèmes paradoxaux qui font l’apogée de la verte nature. Nous ne sommes que victimes de votre supériorité usurpée depuis le commencement. Emporter ce garçon, il le faut maintenant.

Isaac obtempère. Le vieux chêne a raison.
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Message  Pacô Jeu 18 Fév 2010 - 11:04

Chapitre II
Attention, tu ne respectes pas le règlement. Cet extrait est beaucoup trop long !
Pourquoi ne pas avoir fait un message pour le chapitre II et un autre pour le chapitre III ?
Je devrais normalement te le séparer mais tu peux le faire toi-même ?

L’aube peine à poindre, peut-être qu’elle a honte.
=> j'aurais mis un point virgule à la place de la virgule et puis un "peut-être a-t-elle honte ?"

Ces gouttelettes kamikazes qui viennent s’exploser en de microscopiques gerbes aqueuses me terrifient.
=> j'aime bien l'image, mais c'est mal dit ^^.
=> Ces gouttelettes, kamikazes des nuages gris, qui s'explosent contre mes fenêtres me terrifient.

Présent céleste d’un ciel apaisé
=> céleste d'un ciel... Laughing
=> "Présent d'un ciel apaisé" tout simplement

ses phalanges de cristal balayant les roseaux
=> pourquoi phalanges ?

Imperceptiblement, sur la pointe des rayons, le soleil se retire
=> humpf'... un peu vaseux le jeu de mots...

Il a placé son outil à la base de ce fut majestueux
=> est-ce qu'un tronc d'arbre est vraiment majestueux ? Ou n'est-ce pas un peu trop ? =/

J’aimerais tellement croire qu’il ne s’agit que d’un laid rêve.
=> pourquoi rechigner "mauvais rêve" ? Parce que "laid rêve" c'est pas esthétique du tout.

Elle m’avait offert alors un rire cristallin
=> beuh... c'est... lourd =/.

Qu’il n’était jamais aussi beau que lorsqu’on le reposait, pages ébouriffées, après l’avoir tripoté en tous sens.
=> c'est endancieux tout ça Laughing

Après en avoir trait, jusqu’à la lie, toute les richesses romanesques.
=> attention, deux phrases sans verbe à la suite. C'est un procédé utilisé pour accélérer le rythme de la narration. Ici ce n'est pas le cas, c'est donc une erreur de syntaxe Wink.

Moi qui la voulait la plus heureuse des femmes,
=> moi qui la voulais

au décryptage de ces mots se mariant en phrases et accouchant d’histoires fantastiques qui mettaient des étoiles dans les yeux de ma mère.
=> la phrase est maladroitement lourde
=> attention à ne pas basculer dans le mièvre tout de même ^.^

Une camionnette grimpe péniblement la colline. Expulsant douloureusement de son antique pot d’échappement un long gaz grisâtre.
=> péniblement, expulsant, douloureusement, échappement... trouve l'erreur Laughing

qu’on va me conduire dans ma nouvelle demeure.
=> demeure... c'est un terme un peu trop fort. Pour ce gosse, "dans mon nouveau chez moi" conviendrait mieux.

Que j’y rencontrerai plein d’enfants de mon âge et que je pourrais m’en faire des amis.
=> pourquoi en faire une phras à part alors que ce n'est pas une phrase ?
=> faut être logique : rencontrerai est au futur et pourrais est au conditionnel. C'est soit tout au futur, soit tout au conditionnel. Je choisirais le conditionnel à ta place.

Appréciation linguistique :
Hum... ton style me déplaît un peu ici. Parce que, bien que les images soient souvent bien choisies (et sur ça je te félicite), les tournures sont la plupart du temps très très très lourdes et très très très ingérables. Alors du coup, ça fait perdre un peu la saveur de la métaphore.

En fait pour moi, j'ai l'impression que c'est le bronx dans ta tête quand tu écris ^^'. Tu as plein de mots à disposition et tu veux tous les utiliser en même temps. Du coup ça donne un truc du style :
en de microscopiques gerbes aqueuses
C'est trop ! Commentaires sur Jouet Cassé Icon_eek
Surtout quand juste avant tu as le mot "kamikazes" qui est pas un terme des plus simples à la lecture. (par compliqué, je veux dire, "qui a plusieurs syllabes". Pas que je sois analphabète hein Razz)

Donc pour moi, il faudrait essayer d'alléger ces tournures parce que c'est trop condensé. Les bonnes idées, les bonnes figures sont là, par contre, la forme pour les présenter est vraiment à revoir.
Il faut que tu te lances dans la chasse aux participes présent. Je n'ai pas préféré les relever parce que j'aurais pu relever tout le texte. Les participes présent, faut en faire un toutes les 4 phrases. Pas plus (et encore, pour moi c'est déjà beaucoup Razz). Ce sont eux la cause principal d'un texte lourd et ingérable.
Question adverbe, il faut éviter ceux en -ement. Quand en plus ils s'allient avec les participes présent, tu n'as plus envie de poursuivre ta lecture =/.

Dernière petite chose : tu as parfois des termes excessifs pour signifier des choses toute bête ou plus modeste. Pour reprendre mon relevé, le mot "demeure" est beaucoup trop important pour un petit garçon qui va aller dans un foyer. On aurait plus tendance à dire "ta nouvelle maison" ou "ton nouveau chez toi". C'est une histoire de cohérence et le flic qui lui annonce ça, il est vraiment pompeux s'il lui dit "demeure".

Pour conclure sur le point de vu linguistique, j'apprécie vraiment toutes tes images et tournures de pensée pour le petit garçon. Par contre, veille à alléger le texte et à donner au texte une allure habile et fluide. Parce que là, c'est compliqué et il faut s'accrocher un peu.

Appréciation du récit :

Alors si j'ai bien tout suivi : le garçon a rêvé qu'il gambadait avec sa mère au bord de la rivière et qu'un bucheron la tue avec sa hache.
En fait, c'était un rêve prémonitoire et il y a bien quelqu'un qui est venue la tuer pendant la nuit ?

Ou alors, elle s'est bien faite tuée au bord de la rivière la veille... mais j'avoue que après, je comprends pas pourquoi le gosse est chez lui etc.

Si c'est ma première hypothèse, qui a averti la police de l'assassinat ? Si c'est la seconde, ça peut s'expliquer ^.^

Par contre, la peine du petit garçon est bien rendu, tout comme l'indifférence des flics et leur compassion feintée. C'est un bon point Smile.
Maintenant, l'histoire va se poursuivre hors du village et on se demande quel chemin tu vas suivre.
Bref, niveau histoire, mis à part le point nébuleux sur la mort de Maman, le reste, ça m'accroche et je veux savoir.
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Message  Pacô Jeu 18 Fév 2010 - 12:30

Chapitre III
(1er extrait)

La lie d’une société qui se voulait moderne.
=> j'ai remarqué, tu l'utilises souvent ce terme "lie"

Un mur d’enceinte hérissé de fils de barbelés entourait le tout.
=> oulah... dans quel pays vit-on ? Laughing

- Une sorcière, me suis-je dit.
=> pourquoi utiliser la typographie d'un dialogue alors que c'est une pensée ? Il faut au moins les guillemets, mais pas de tiret !

et a aboyé à l’encontre de la personne qui se cachait derrière.
=> très mal dit : "et a aboyé sur le môme qui s'était recroquevillé à l'arrière." Il se doute bien que c'est un môme qu'on emmène, puisque c'est un foyer.

- Allez, sors morveux. C’est ta nouvelle maison ici.
=> pour moi, là, je mettrais des guillemets. Mais c'est comme tu le sens Razz.

Monsieur Lazard se plaisait à blaguer :
=> se plaisait à répéter :

le pauvre greffier endurait mille souffrances
=> pourquoi greffier ? oO

C’était les seuls moments où tous les pensionnaires se retrouvaient réunis.
=> C'étaient

qui ne soient pas de son chef
=> pour une meilleure compréhension : qui ne soient pas de son propre chef

Appréciation linguistique :
Texte un peu plus léger que l'extrait précédemment corrigé. Du coup, une forme linguistique beaucoup plus satisfaisante, c'est plus agréable à lire.

Peut être une chose à éviter (mais plus noté encore dans l'extrait précédent) ce sont les tournures de la forme :
"Ces yeux... Ce garçon.... Ce directeur... Cette camionnette..."
Parce que ça donne un ton très sentencieux à ton texte et parce que, aussi, ça fait très barbant ^^".

Le truc qui dérange beaucoup aussi, c'est le changement de narrateur "je". Tu avais prévenu au départ il me semble... mais là, c'est vraiment... dérangeant parce que tu restes encore un moment dans la tête du garçon et tu arrives pas à te dire que c'est un nouveau personnage.
En résumé, tu te sens dans la peau du gosse et tu risques très fortement de faire que tous tes personnages seront perçus avec un unique caractère. Et pour la richesse d'un roman, ce n'est pas tellement génial de ne pas avoir de diversité identitaire. Mais là, c'est le danger. Parce que moi, bien que sachant avoir changé de personnage, j'étais toujours avec la pensée du marmot... et d'ailleurs, j'ai l'impression que toi aussi parfois.

En résumé, c'est mieux, voire bien mieux que l'autre extrait, mais y'a encore deux ou trois trucs à revoir.

Appréciation du récit :
Le truc qui m'a soufflé c'est la description que tu fais de cet orphelinat... Crédibilité 0, ça ne peut pas marcher. Après, si tu t'amuses à déformer la réalité, pourquoi pas, même si là tu nous plonges dans un scénario mélo-dramatique avec un terrible directeur sadique...

Aussi, le changement radical de comportement du gosse m'asoufflé : n'était-il pas la petite victime de tous les gosses auparavant dans la cour d'école, qui allait se réfugier dans les jupons de maman ? Ce rame ne lui aurait-il pas plutôt accentuer cette peur du monde qui l'entoure, son renfermement sur lui-même, plutôt que de passer à l'acte de la fourchette plantée ? oO

Et enfin, tu parles d'un silence total mais... quand on plante une fourchette dans le bras de quelqu'un, n'est-il pas supposé hurler de douleur plutôt que de se taire puis de s'en aller en "couinant" ?

Voilà les trois points qui m'ont étonné dans ce passage. Trois points à modifier ou à plus développer, sans aucun doute Smile.

Et veille encore une fois à ne pas faire des extraits aussi conséquent pour un message. Si tu n'as pas de commentaires à foison, ça pourra s'expliquer facilement =/.
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Message  noway Sam 20 Fév 2010 - 12:16

Pacô a écrit:Chapitre II
Attention, tu ne respectes pas le règlement. Cet extrait est beaucoup trop long !
Pourquoi ne pas avoir fait un message pour le chapitre II et un autre pour le chapitre III ?
Je devrais normalement te le séparer mais tu peux le faire toi-même ?

Je vais rectifier cela, il s'agit plus de paresse de ma part qu'autre chose ^^

ses phalanges de cristal balayant les roseaux
=> pourquoi phalanges ?

Petite image toute personnelle. Disons que j'adore ce terme et qu'il me fait songer au "Tunnel d'Or" (Aaron). C'est aussi que je trouve ce mot très gracieux...Enfin bref, j'ai beaucoup d'affection pour ce mot et je le garde.

Il a placé son outil à la base de ce fut majestueux
=> est-ce qu'un tronc d'arbre est vraiment majestueux ? Ou n'est-ce pas un peu trop ? =/

Le rapport qu'entretient le petit garçon avec la nature est tout particulier et empreint d'énormément de respect. Ensuite, le choix de l'essence d'arbre ici n'est pas le fruit du hasard, l'aulne glutineux est une espèce de feuillus assez remarquable et, qui est plus est, possédant une sève rouge sombre qui ressemble réellement à du sang. De plus, et je dévoile peut-être quelque chose que tu n'as pas encore découvert, les arbres ne sont pas que des arbres dans cette histoire (voir Chapite VI)...


Qu’il n’était jamais aussi beau que lorsqu’on le reposait, pages ébouriffées, après l’avoir tripoté en tous sens.
=> c'est tendancieux tout ça Laughing

Oui, c'est plus ou moins voulus. Il y a, en effet pour ma part, de la beauté à un livre abîmé. J'aime corner les pages (espèce de maniaque). De plus, je pense qu'il peut exister quelque chose de vaguement érotique dans la relation que l'on peut avoir avec un livre...Mais ne me jugez pas ^^

Appréciation du récit :

Alors si j'ai bien tout suivi : le garçon a rêvé qu'il gambadait avec sa mère au bord de la rivière et qu'un bucheron la tue avec sa hache.
En fait, c'était un rêve prémonitoire et il y a bien quelqu'un qui est venue la tuer pendant la nuit ?

C'est cela oui. Je voulais éviter de relater le meurtre froidement. Comme on est dans la perception du petit garçon, j'ai trouvé plus poétique et enfantin de recourir à un rêve pour relater la réalité.


Si c'est ma première hypothèse, qui a averti la police de l'assassinat ?

N'importe qui, un voisin, le facteur, le petit garçon lui-même (ce dont je doute)...Ce n'est pas quelque chose qui me semble important dans ce contexte. C'est juste une conséquence logique et inévitable.

Par contre, la peine du petit garçon est bien rendu, tout comme l'indifférence des flics et leur compassion feintée. C'est un bon point Smile.
Maintenant, l'histoire va se poursuivre hors du village et on se demande quel chemin tu vas suivre.
Bref, niveau histoire, mis à part le point nébuleux sur la mort de Maman, le reste, ça m'accroche et je veux savoir.

J'en suis fort aise ^^
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Message  Pacô Sam 20 Fév 2010 - 12:24

noway a écrit:
Petite image toute personnelle. Disons que j'adore ce terme et qu'il me fait songer au "Tunnel d'Or" (Aaron). C'est aussi que je trouve ce mot très gracieux...Enfin bref, j'ai beaucoup d'affection pour ce mot et je le garde.
A noter que j'y avais pensé à cette chanson, juste à cause du mot phalange.
Mais là les yeux ne s'y accrochent pas et je trouvais l'image... moins poétiques et moins... compréhensible que dans la chanson (chanson dont je ne savais pas que tu t'étais inspiré)
(mais ravi de découvrir un fan de chanteur qui te met en dép' Very Happy)

noway a écrit:
N'importe qui, un voisin, le facteur, le petit garçon lui-même (ce dont je doute)...Ce n'est pas quelque chose qui me semble important dans ce contexte. C'est juste une conséquence logique et inévitable.
Moi ça me paraît important de le noter.
Parce que qui a bien pu prévenir de la mort si elle a été tuée dans la nuit ?
Là, l'enfant se réveille et découvre tout plein d'hommes, des policiers, qui s'affairent autour du cadavre de sa maman.

Mais comment se fait-il qu'il était dans son lit alors ? Qui a pu prévenir, parce que personne ne rentre chez les gens. Pas même le facteur. Pour moi, il y a un souci de logique dans la narration Wink.
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Message  noway Sam 20 Fév 2010 - 12:49

Pacô a écrit:Chapitre III
(1er extrait)

Un mur d’enceinte hérissé de fils de barbelés entourait le tout.
=> oulah... dans quel pays vit-on ? Laughing

En France mon ami...Mais l'action se situe dans le passé. Je ne suis malheureusement pas encore décidé mais on oscille entre 1870 et 1900 (j'hésite encore car je pense leur faire rencontrer un personnage célèbre mais ne sait pas encore lequel...Peut-être Sarah Bernhardt)

le pauvre greffier endurait mille souffrances
=> pourquoi greffier ? oO

Il s'agit bel et bien d'un mot né de l'argot. Difficile cependant d'en retrouver l'origine exacte. Toujours est-il que ce mot trouve pleinement son sens dans le contexte historique (nettement moins de nos jours même si c'est toujours utilisé, j'en suis la preuve.

greffier (n.m.)
1.(familier)petit mammifère carnassier, familier de l'homme.


Appréciation linguistique :

Le truc qui dérange beaucoup aussi, c'est le changement de narrateur "je". Tu avais prévenu au départ il me semble... mais là, c'est vraiment... dérangeant parce que tu restes encore un moment dans la tête du garçon et tu arrives pas à te dire que c'est un nouveau personnage.
En résumé, tu te sens dans la peau du gosse et tu risques très fortement de faire que tous tes personnages seront perçus avec un unique caractère. Et pour la richesse d'un roman, ce n'est pas tellement génial de ne pas avoir de diversité identitaire. Mais là, c'est le danger. Parce que moi, bien que sachant avoir changé de personnage, j'étais toujours avec la pensée du marmot... et d'ailleurs, j'ai l'impression que toi aussi parfois.

Effectivement, c'est un exercice peut courant (quoi qu'existant) de prêter la parole à plusieurs interlocuteurs différents au cours d'un même récit. C'est une première pour moi ce qui explique peut-être les maladresses. Quoiqu'il en soit, je ne l'ai pas noté ici au début de chaque chapitre mais il sera renseigné le nom de la personne (exemple: relaté par...). Toute la complexité réside dans le fait que je n'ai pas vraiment réussi à adapter mon vocabulaire en fonction de l'âge de Mimosa comme je pensais le faire au départ. Je me suis donc retranché sur le fait que le narrateur "se glisse" dans la peau des personnages pour raconter certains moments forts de l'histoire. Quand à savoir qui est le narrateur moi je le sais déjà mais je ne dirais rien même sous la torture.


Appréciation du récit :
Le truc qui m'a soufflé c'est la description que tu fais de cet orphelinat... Crédibilité 0, ça ne peut pas marcher. Après, si tu t'amuses à déformer la réalité, pourquoi pas, même si là tu nous plonges dans un scénario mélo-dramatique avec un terrible directeur sadique...

Il fallait que le lieu soit glauque à souhait pour l'histoire. Mais je pense sincèrement ne pas être trop loin de la réalité de l'époque où les centres de jeunes n'étaient ni plus ni moins que des prisons pour enfants. Le directeur n'est pas forcément sadique mais il est clair qu'il n'aime pas les enfants. Je le voulais relativement sec et méchant car il se peut bien qu'il revienne plus loin dans le récit (même si ce n'est pas encore clairement déterminé). Quand à la réalité profonde, elle importe peu vu que l'on se situe dans un roman fantastique...La suite me donnera raison ^^

Aussi, le changement radical de comportement du gosse m'a soufflé : n'était-il pas la petite victime de tous les gosses auparavant dans la cour d'école, qui allait se réfugier dans les jupons de maman ? Ce drame ne lui aurait-il pas plutôt accentuer cette peur du monde qui l'entoure, son renfermement sur lui-même, plutôt que de passer à l'acte de la fourchette plantée ? oO

Le plus gentil des êtres humains, plongés dans une situation nouvelle et effrayante peut se révéler violent. Nul ne peut présumer de ses réactions, plongés dans une situation extrême. Ce premier acte violent symbolise la fin de l'innocence du petit garçon. Il se découvre capable de choses dont il n'aurait jamais pu supposer qu'elles fassent partie de lui.

Et enfin, tu parles d'un silence total mais... quand on plante une fourchette dans le bras de quelqu'un, n'est-il pas supposé hurler de douleur plutôt que de se taire puis de s'en aller en "couinant" ?

Pas le bras: la main ^^. Certaines situations sont à ce point surprenantes qu'elles laissent littéralement sans voix. La réaction de Renard ne me semble pas anormale sous cet angle. Ensuite, le silence général est généré par l'incongruité de la situation: personne n'aurait jamais pu imaginer quelqu'un capable de commettre un acte violent envers cette terreur. Enfin, le silence planant ralenti le temps, suspend l'action pour rendre la situation encore plus dense et oppressante. Je pense pourtant avoir réussi à recréer cette tension.

Et veille encore une fois à ne pas faire des extraits aussi conséquent pour un message. Si tu n'as pas de commentaires à foison, ça pourra s'expliquer facilement =/.

Ok, je vais rectifier et alléger tout cela
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Message  noway Sam 20 Fév 2010 - 12:52

Pacô a écrit:
noway a écrit:
Petite image toute personnelle. Disons que j'adore ce terme et qu'il me fait songer au "Tunnel d'Or" (Aaron). C'est aussi que je trouve ce mot très gracieux...Enfin bref, j'ai beaucoup d'affection pour ce mot et je le garde.
A noter que j'y avais pensé à cette chanson, juste à cause du mot phalange.
Mais là les yeux ne s'y accrochent pas et je trouvais l'image... moins poétiques et moins... compréhensible que dans la chanson (chanson dont je ne savais pas que tu t'étais inspiré)
(mais ravi de découvrir un fan de chanteur qui te met en dép' Very Happy)

J'avoue... J'aime Aaron pour de mauvaises raisons ^^

noway a écrit:
N'importe qui, un voisin, le facteur, le petit garçon lui-même (ce dont je doute)...Ce n'est pas quelque chose qui me semble important dans ce contexte. C'est juste une conséquence logique et inévitable.
Moi ça me paraît important de le noter.
Parce que qui a bien pu prévenir de la mort si elle a été tuée dans la nuit ?
Là, l'enfant se réveille et découvre tout plein d'hommes, des policiers, qui s'affairent autour du cadavre de sa maman.

Mais comment se fait-il qu'il était dans son lit alors ? Qui a pu prévenir, parce que personne ne rentre chez les gens. Pas même le facteur. Pour moi, il y a un souci de logique dans la narration Wink.

Je comprend mieux ton soucis de compréhension. Il s'agit d'un soucis dû à la mise en page d'un forum et nom d'un livre...Il y a un certains passage de temps entre les deux. entre le moment ou il réalise qu'on a tué sa mère et celui où les gens sont venus la chercher. Dans la logique, j'aurais du mettre un astérisque pour bien marqué cet écoulement de temps.
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Message  MrSonge Sam 20 Fév 2010 - 12:54

Je ne suis malheureusement pas encore décidé mais on oscille entre 1870 et 1900
Juste un petit détail, le fil barbelé, bien que breveté aux USA en 1874, n'a trouvé sa pleine utilité en France que pendant la Seconde Guerre mondiale, et je doute qu'avant cette période, on l'utilisait déjà pour ce genre de choses avant le conflit.
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Message  noway Sam 20 Fév 2010 - 12:57

MrSonge a écrit:
Je ne suis malheureusement pas encore décidé mais on oscille entre 1870 et 1900
Juste un petit détail, le fil barbelé, bien que breveté aux USA en 1874, n'a trouvé sa pleine utilité en France que pendant la Seconde Guerre mondiale, et je doute qu'avant cette période, on l'utilisait déjà pour ce genre de choses avant le conflit.

Judicieuse remarque. Je vais rectifier (remplacer le fil barbelé par des tessons de bouteilles...je sais, je reste sadique). Tiens, dans la foulée...Le briquet était-il couramment utilisé?
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