Comment rédiger un manuscrit pour une maison d'édition?

Ce cours sera, je pense très utile pour les jeunes auteurs qui souhaiteraient faire publier leurs œuvres. Voici donc quelques conseils tirés tout droit d'une maison d'édition (que je mettrais en source) pour bien rédiger un manuscrit (ou synopsis). Si commentaires vous avez, n'hésitez pas .

Un manuscrit (ou synopsis) est le texte qu'on envoie à la maison d'édition en vue d'être publié. C'est sur quoi l'éditeur va se baser pour sélectionner ou non votre écrit. Mieux vaut donc qu'il soit attrayant et dans les règles. Ce cours se divisera donc en cinq parties:

L'ensemble du manuscrit
Le texte du manuscrit
La première page
La lettre d'accompagnement
Les quelques conseils

I) L'ensemble du manuscrit

Que doit-on mettre dans un manuscrit? La question peut sembler dénuée d'intérêt, mais il me semble qu'elle doit se poser en premier lieu. Il faut donc inclure les trente premières pages du récit. Pourquoi? L'éditeur ne veut pas tout le texte, enfin du moins, il ne veut pas prendre le temps de tout lire s'il n'est pas sûr de choisir le manuscrit (surtout qu'il en reçoit des centaines par jour...). Mais ces trente pages sont utiles pour mesurer le style de l'auteur. Ainsi, il le jauge à peu près et ça lui dit directement si ce sera bon ou pas. Ensuite, il faut rédiger un résumé de une à deux pages de toute l'histoire et qui déterminent bien les closes de la fin !! On ne doit rien lui cacher, pas essayer de donner un sentiment de suspens! Niet.
Vous devez alors joindre une lettre d'accompagnement. Elle définira plusieurs choses, mais reportez-vous au troisième chapitre de ce cours .
Il est totalement INUTILE, et même déplacé, d'envoyer l'œuvre complète, une photo de soi ou une biographie. Si votre écrit est choisi, l'éditeur se chargera de vous demander tout ça. Contentez-vous de lui faire passer l'entretien. Ne mettez donc pas la charrue avant les bœufs, cela pourrait vous nuire. En second, pour vous assurer de la propriété intellectuelle de votre écrit, même si la maison d'édition a l'air sérieuse, vous avez plusieurs possibilités: vous le déposez chez un homme de loi, à la bibliothèque de France, sur le site de la société des auteurs... mais il existe un moyen bien pus simple et bien plus économique . Vous vous envoyez votre texte par la poste, à vous même. Le cachet de la poste fera office de preuve que vous disposiez du texte bien AVANT.
En enfin, dernier élément qui paraît dérisoire, qui peut même surprendre, mais que j'ai moi-même appris, il faut insérer une lettre à votre adresse et un timbre. Si la maison d'édition devait payer chaque timbre de chaque renvoie qu'elle effectue aux auteurs, elle passerait le plus gros de son budget. Si vous voulez une réponse, séparez-vous d'une petite pastille à 0.55€.
Et enfin, dernière consigne, n'envoyez pas l'original, j'espère que cela ne vous était pas venu à l'esprit, parce qu'une lettre est rapidement perdue et personne n'est responsable...

II) Le texte du manuscrit

En gros: les trente premières pages
Ah, ça ne paraît rien, mais c'est tout de même important. Surtout, qu'il ya beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à respecter et à ne pas faire! Comment présenter son texte? Le format standard d'un texte, le plus réclamé par les éditeurs, est une qualité de 25 lignes, en double interligne, par page et chaque ligne doit environ comporter 60 caractères (ce qui donne approximativement une police "Times New Roman" à une taille 12). Pas de recto verso, les éditeurs ont horreur de ça, même si cela paraît vous faire des économies de feuilles... Et si possible, il faudrait même élargir la marge à gauche pour que l'éditeur exécute d'éventuelles corrections...
Les trucs à proscrire: Ne prenez jamais l'idée de choisir une écriture fantaisiste, ou pire, une écriture qui donne l'impression que le texte est écrit à la main. C'est la meilleure solution pour gagner le fond de la poubelle . Faites sobre! Il est aussi inutile, voire nuisible, de sauter des lignes entre les paragraphes. Un saut de ligne est considéré comme un saut dans le temps. L'éditeur pourrait être perturbé. Contentez-vous de l'alinéa. Pareil, il est inutile de passer les dialogues en gras ou en italique. Laissez-les tels quels. Enfin, surtout n'oubliez pas de numéroter vos pages, ou même mieux de les relier (l'éditeur appréciera), de créez pour chacune de celles-ci une en-tête ou un pied de page avec : Nom/Prénom/Adresse (n'oubliez pas que le but est que l'on vous repère le plus facilement possible sur la pile ...).

III) La première page

La première page sera le "fil conducteur" de l'éditeur. Celle où il aura toujours le nez dessus. Autant qu'elle soit prometteuse. Il faut qu'elle contienne votre nom, votre prénom, votre adresse et si possible, celle d'e-mail . Même si vous l'avez mis dans la lettre d'accompagnement (chapitre suivant ), vous n'avez rien à perde de vous répéter pour vous faire repérer. En plus, une feuille volante, ça se perd facilement. Pas votre texte . C'est ici (en plus de votre lettre d'accompagnement ^^) que vous pourrez indiquer votre souhait d'avoir un pseudonyme (si vous en voulez un bien sûr). Vous pouvez aussi insérer le nombre de pages que fait votre texte, et si possible, le nombre approximatif de caractères. Et enfin, il serait préférable de mettre un genre de "plan" ou de "mini résumé" du texte, histoire que l'éditeur ne se perde pas.

IV) La lettre d'accompagnement

Cette lettre doit servir à vous présenter, à exposer brièvement votre texte et à montrer votre engagement et votre investissement sincère. Elle doit donc comporter, encore une fois , votre nom, votre prénom et votre adresse. C'est là aussi que vous indiquerez votre titre. Marquez leur si la maison d'édition est la première du milieu littéraire à en prendre connaissance, pour une histoire de confidentialité. Dans le cas contraire, il y a une chose que l'on serait pourtant tenté de dissimuler mais où il n'y a pas lieu d'avoir, c'est de préciser les autres noms des maisons d'édition à qui on a aussi envoyé le manuscrit. Cette information peut "stimuler" l'éditeur et même "l'accrocher" pour poursuivre sa lecture. Et si la maison est sympa, elle peut même vous aiguiller, en cas de refus, sur une autre maison où vous rentreriez plus dans ses objectifs . Informez leur aussi si le texte est un inédit ou non, même si vos premiers exemplaires sortent d'une maison méconnues qui a vendu très peu d'exemplaires.
Un truc qui fait plaisir aux éditeurs, c'est de leur signalez qu'ils peuvent garder le manuscrit et qu'ils sont pas obligés de renvoyer le manuscrit. Si vous désirez tout de même le retrouver, formulez votre demande sur cette lettre.
Par contre, il y a certaines choses à proscrire dans cette lettre! Ne pensez surtout pas que de signaler "ma maman en a parlé à toutes mes amies elles en sont folles" ou "Monsieur le député de ma région l'a lu" ou pire "Mon prof de français a adoré" vous donnera du crédit. Bien au contraire, l'éditeur trouvera ça agaçant et il serait tenté de vous recaler rien que pour ça. Ne surtout pas inclure une présentation de vous avec trois pages sur vos capacités extraordinaires à écrire à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. C'est peut être vrai, mais l'éditeur s'en fout. C'est le livre qu'il veut publier, pas vous ^^. Enfin, ne jouez pas au modeste. N'ajoutez pas un commentaire du style "j'ai bien conscience que mon texte n'est peut être pas à la hauteur des grands auteurs" et patati et patata ou que votre texte peut comporter quelques défauts... L'éditeur, exaspéré, risquerait d'être d'accord avec vous et de vous éjecter à la corbeille, soupirant d'avoir perdu son temps. Donc, il faut éviter tout commentaire négatif.
En bref, je pense que le mieux serait votre nom, prénom et différentes adresses, suivis d'une dizaine de lignes courtoises, sans gros roman. L'éditeur vous en sera reconnaissant.

V) Les quelques conseils

Vos trente pages doivent bien commencer à la page 1 et non à la page 50 parce qu'elle est plus jolie. De toute façon, l'éditeur se doutera que c'est pour cacher un défaut au début, ce qui n'est pas très favorable pour vous.
Pensez à débuter par un scène qui intrigue immédiatement l'éditeur. Pas forcément une scène de combats avec de fortes actions, mais plutôt avec la présentation d'un personnage important, d'une situations critique, d'un problème existentielle ... qui donnera à l'éditeur une raison de poursuivre sa lecture.
Évitez tous les termes "bizarres" dans les trente premières pages, ou insérez les au fur et à mesure et à petites doses, notamment pour le fantastique, du genre: "Dragsburg sauta sur son Elindur en dégainant Alaïdir et galopa jusqu'à Elunter". Ce peut être assez agaçant aussi .
Ne débutez pas non plus sous forme d'un "roman-encyclopédie" où vous étudiez toute la flore, la faune, le système économique et politique de votre nouvel univers... L'éditeur risque d'être lassé.
Et enfin, je vous conseillerais surtout de relire scrupuleusement, et de vous faire aider pour cela, votre manuscrit. Moins de fautes il y aura, le plus de chance vous gagner d'être choisi. Les éditeurs jettent le manuscrit à partir de la dix ou quinzième erreur...


Donc voilà, j'espère que ce cours vous a plu et va en aider plus d'un pour la rédaction et l'envoie de leur manuscrit. ImperialDreamer est à votre service pour tout autre question.

Trop super trop cool ce cours ^^
si l'idée de publier mes textes me vient à l'esprit, je viendrais là ^^

"Ne surtout pas inclure une présentation de vous avec trois pages sur vos capacités extraordinaires à écrire à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. C'est peut être vrai, mais l'éditeur s'en fout. C'est le livre qu'il veut publier, pas vous."

j'aime ^^

ah intéressant. Je connaissais déjà mais es-tu sur que cela est valable pour toutes les maisons ?

Ceci est un cours général. C'est en quelque sorte la "norme" à respecter. Je montre surtout les trucs à éviter.
Ensuite, il faut bien sûr ne pas prendre ce cours à la lettre et n'appliquer que ce qu'ImperialDreamer dit .
J'invite donc après à se rendre sur le site de la maison, ou mieux de la contacter par mails pour plus d'infos.
Mais bien souvent, les maisons ne marquent pas les closes à respecter... Et oui, ce genre de "squelette" est valable pour à peu près tous les manuscrits de compte d'éditeur !

Ben merci pour ce post Paco !
C'est le genre de chose dont on a besoin (quand on veut publier) mais auxquelles on pense pas tout de suite >_<
Je savais même pas que y'avait des "règles"

Merci Pacô !
Il y a là bien des questions que je me posait qui voient les réponses, ainsi que des informations dont j'avais toujours ignoré l'existence (le fait que l'on envoie que les trente premières pages par exemple).

Animaya a écrit:
Je savais même pas que y'avait des "règles"

Oh que si, c'est même très pointilleux. La moindre erreur peut vous faire aller tout droit à la poubelle, si ça ne convient pas à l'éditeur.

Montmartre, oui, dans la plupart des cas, trente pages suffisent, si tu fais ensuite un résumé avec la fin! (sans mystère, sans style... la fin brute mise à nue).
Parce qu'avec tous les manuscrits qu'ils reçoivent, s'ils devaient lire les 300 et quelques pages à chaque fois... en trente pages, ils peuvent déjà juger si l'auteur leur convient ou non.
Mais attention quand même, vérifier sur le site de la maison d'édition si, par manque de bol, elle ne demande pas exceptionnellement d'envoyer TOUT le texte. Mais c'est vraiment rare .

Je me renseignerai quand j'aurai fini mon prochain roman (c'est-à-dire d'ici trois ou quatre siècles -__-').

En tout cas, c'est vraiment génial de savoir comment ça se passe.

Ne serais-ce pas tiré du site officiel de Bragelonne ?

Je crois que c'est pour ça que je l'ai cité en source ^^'.
Mais ce n'est pas TOUT de là non plus. J'ai repris les grandes lignes, et j'ai complété avec mes propres connaissances.

Oups^^
Je n'avais pas lu jusqu'au bout (déjà lu sur le site de Bragelonne ).
Oui j'ai bien vu que tu avais modifié des trucs, c'est d'ailleurs pour ça qu'au départ je me suis demandé si je ne me trouvais pas devant une coïncidence extraordinaire. ^^

Ouais, gros coup de bol quand même.
Surtout que le plan de mes chapitres, c'est un peu le même que celui de la maison d'édition mdr.

Bragelonne a de bons conseils, mais pour moi le principal à retenir est de s'adapter à chaque Maison d'Edition à laquelle on envoie son manuscrit, tout en prenant bien soin au préalable d'avoir lu quelques titres et de connaîtres leurs lignes éditoriales (afin de ne pas envoyer un traité philosophique à un Editeur qui publie des Romans d'Amour xD).
La majorité de celles auxquelles je me suis déjà intéressée proposent sur leur site la mise en page requise pour l'envoi d'un texte. Dans le pire des cas, le meilleur conseil est le dernier donné par Pacô, à savoir contacter la Maison d'Edition pour avoir de plus amples renseignements.

En ce qui me concerne, j'écris de la Fantasy, donc pour Bragelonne, c'est clair et détaillé, mais par exemple, une petite Maison d'Edition comme Mille Saisons requiert un envoi de tapuscrit (manuscrit tapé sur un logiciel informatique) par mail, et entier. D'autres préciseront qu'ils n'accepteront que les manuscrits ENTIERS, certains acceptant des versions informatiques, d'autres les refusant catégoriquement (ces derniers bien plus nombreux, allez savoir pourquoi ? xD).

Dans le meilleur des cas, avant tout envoi, il est préférable de consulter la ligne éditoriale de la Maison d'Edition, par son site internet ou par téléphone, voire directement sur place si l'on est assez proche.

Je sais que certaine maison d'édtion demande en plus de la lettre d'accompagnement un résumé de deux pages sur l'histoire.

Je voudrais savoir tu pourrais nous montrez quelques exemple de lettre Paco?