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Le Secret de l'Ordre

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Le Secret de l'Ordre - Page 2 Empty Re: Le Secret de l'Ordre

Message  Pacô Ven 27 Mar 2009 - 18:35

En effet, se regarder dans les yeux pendant plusieurs minutes serait davantage comique que déstabilisant.
L'effet humoristique? Je te suis pas forcément en fait je crois... (fatigué? xD)
Enfin je vois bien un truc, mais ça me plairait moyen (spoiler?)

Si la présence des auxiliaires n'est pas encore insoutenable, c'est parce que j'veux instaurer un phénomène de graduation. Pour l'instant, Oscar, Chloé (et Edward bientôt... et rien à voir avec Twilight >.<) n'ont rien à se reprocher donc il n'y a pas de raison de frissonner à fond par leur présence (sans oublier que Chloé travaille avec eux). Donc elle frissonne pas tous les jours Laughing.

Merci Surprised.
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Message  Pacô Ven 27 Mar 2009 - 22:00

Alors, comme promis, voici un nouvel extrait. Finalement, je pense que tous les passages que je viens de vous poster seront regroupés en un seul et même chapitre: "Les rappelés". Ou quelque chose de ce genre.
Sur ce je vous laisse avec l'apparition d'un nouveau personnage: Edward Wagenwolk (et non, le nom n'est pas choisi par pur hasard ^^). Bonne lecture. Wink
_____________________________________

Le hangar à aéronefs, situé à l'écart du centre de Denzer, avait déjà ouvert ses portes ce matin-là. Une forte odeur amer émanait des engins en piteux état qui s'alignaient à l'arrière des portes en taule. Ces aéronefs étaient tous d'une catégorie assez modeste. De forme parallélépipédique, l'esthétique avait été toutefois revu depuis la dernière version sortie sur le marché. En effet, l'avant et l'arrière avaient été arrondis tandis que les bords latéraux s'étaient dotés de longs tubes lumineux, ce qui rajoutait une touche de coquetterie au véhicule. De plus, les constructeurs avaient pensé à dissimuler les innombrables fils électriques qui se perdaient parfois - bien trop souvent - en dehors de la carrosserie. Les risques d'accrochage avec des éléments extérieurs s'étaient alors fortement atténués, au plus grand plaisir des consommateurs, et la finesse de l'appareil en ressortait bonifiée. Depuis quelques années, on avait percé une seconde ouverture, ne privilégiant plus exclusivement le côté du chauffeur. Les passagers avaient apprécié cette innovation car il était certaines fois assez dérangeant que de passer dans le sas de conduite, surtout pour les parents avec enfants. Les portes automatiques étaient dorénavant munies de télécommandes à longue distance, évitant les traditionnelles clefs. Mais cette petite nouveauté n'avait pas plu à l'ensemble des acheteurs et elle ne restait que sur option.

Edward Wagenwolk se retira, allongé sur sa planche à roulettes, de dessous l'imposante masse de l'aéronef qu'il était en train de soigneusement réparé. Son visage dégoulinait de sueur, et il s'épongea les plus grosses gouttes du revers de son bras. Il faisait extrêmement chaud sous les moteurs et changer une pièce ne demeurait pas une tâche aisée. L'un des trois tubes d'énergie qui alimentait normalement tout le tableau de bord et les fonctions secondaires, telles que le chauffage de l'habitacle ou la ventilation des pièces primaires, avait rendu l'âme. Le client avait réussi à ramener son engin au garage, prenant le risque de détériorer l'ensemble des organes mécaniques de la machine. Quelques mètres de plus, et c'est un nouveau moteur qu'il aurait fallu installer ainsi que quelques zéros supplémentaires à ajouter à la facture. Edward se redressa et s'appuya contre la carrosserie de l'aéronef. Il leva les yeux et examina la grue qui pivotait au-dessus de sa tête, commandée par son employé, un ouvrier parfois simplet mais néanmoins très courageux, Arthur. Ce dernier était assis devant une série de manettes qu'il actionnait avec une maîtrise exemplaire. Lorsque il arrêta ses manœuvres, la nacelle de la grue se situait précisément au-dessus d'une petite trappe entrouverte sur le dos de l'aéronef dont Edward s'occupait lui-aussi. L'ouvrier sortit du local étroit de commande, attrapa son casque qu'il vissa sur la tête et abaissa la visière de sécurité. Il descendit la petite échelle, sur le côté droit de la grue, qui menait à la nacelle. Dans la poche de son vieux pantalon en toile taché, il saisit une paire de gants qu'il enfila consciencieusement. Le danger était omniprésent sur les aéronefs et l'électronique engendrait bien des complications électriques dont il fallait se méfier lorsqu'on entreprenait de mettre ses doigts à l'intérieur. Quelques accidents encore assez récents trottaient dans l'esprit d'Arthur et un frisson glacé lui parcourait l'échine quand il venait à s'imaginer comment pourrait se transformer son avenir - en espérant qu'il y en aurait un - s'il venait à recevoir une importante décharge électrique. Contrôlant cette inquiétude, l'employé se pencha sur la trappe et glissa avec habileté ses doigts à l'intérieur du corps d'acier. Il ne lui fallut pas énormément de temps pour comprendre la cause du dysfonctionnement des phares et des tubes lumineux, malgré l'énergie fournie par les groupes électrogènes qui remplaçaient momentanément les tubes d'alimentation défectueux. Il se releva et interpella Edward qui s'essuyait à présent les mains dans un chiffon maculé de graisse et d'autres substances visqueuses que les aéronefs pouvaient rejeter.
« Patron ! Les fils du centre de commande sont pour la plupart sectionnés. Je crois qu'un oiseau est passé par là avant de voler dans la tombe.
- Et pourquoi pas un aigle ? se moqua Edward en relevant une bretelle de sa salopette toute aussi rebutante que le chiffon qu'il serrait entre ses mains. Non, mon gars, ça c'est un acte de vandalisme avec de petits merdeux qui se sont amusés à trifouiller des choses qu'ils n'auraient pas dû. Une chance pour eux qu'on ne les ait pas retrouver raides.
- Pour sûr, patron, se bidonna l'ouvrier en songeant aux petits morveux qui se proclamaient apprentis mécanos et qui sabotaient parfois des aéronefs de particuliers, faute de moyens financiers, pour apprendre et tâter les mécanismes complexes des appareils, au péril de leurs vies. Et qu'est-ce que j'en fais, patron? Y'en a pas mal qui sont dénudés ...
- Tu me changes tout, Arthy. Le client a un gros portefeuille et il est prêt à mettre le prix pour retrouver son engin nickel. » lui expliqua Wagenwolk saisissant sa casquette négligemment posée sur la caisse à outils et la fixant profondément sur son crâne.
L'ouvrier acquiesça puis se fourra à nouveau dans l'ouverture de l'aéronef pour dévisser l'ensemble du circuit d'alimentation. Confiant, Edward jeta le chiffon à ses pieds et se baissa pour attraper le tube défectueux à terre. Son dos n'était plus des premières jeunesses et le poids des années commençaient à lui rappeler qu'il serait bon de prendre sous peu la retraite. Ruminant cette pensée sous toutes les coutures, Edward se dirigea ensuite vers son bureau où il lui semblait avoir déposé un tube neuf l'heure précédente. Comme un vieux général respecté vérifiant ses troupes, il passa en revue la rangée d'aéronefs qui patientaient tranquillement ses soins à venir. Leurs teintes laiteuses, voire grisâtres, ne lui sollicitaient pourtant que très peu d'enthousiasme alors que le dernier, non loin de son bureau, attirait toutes ses attentions. A l'inverse de ses comparses d'acier, cet aéronef possédait une carrosserie des plus noires et des plus luisantes qu'il soit. Une chaîne argentée l'entourait et un scellé lumineux bloquait l'ouverture des portes automatiques. Les lettres défilaient, comme un slogan publicitaire pour une marque de friandise ou de jouet, de gauche à droite: "Réservé à l'Ordre". Des auxiliaires le lui avaient confié mais ils n'attendaient aucune réparation, juste un nettoyage complet et une surveillance attentive. Honoré par tant de confiance de la part de la haute autorité, Edward était à présent rongé par l'envie de découvrir la technologie de ces appareils nettement plus évolués. L'engin était déjà plus petit et plus mince que ses congénères. Les pièces devaient alors être condensées ou réduites pour tenir dans un espace aussi rétréci, aussi inimaginable que cela paraissait. Ensuite, ses bords étaient relevés, bombés, pour une meilleure adhérence à l'air et une délicatesse assurée, disait-on. Et Edward voulait bien le croire car lorsqu'il l'avait vu atterrir devant les portes de son hangar, il aurait juré qu'un oiseau gracieux n'aurait pas pu faire mieux. La direction n'était pas ampoulée et la mobilité dans l'espace semblait fluide, contrairement aux contraintes habituelles qui concernaient les traditionnels aéronefs. Cependant, les auxiliaires de l'Ordre avaient été très clairs à ce sujet. Ils ne toléreraient pas une effraction et si Edward abusait de leur confiance, une punition de rigueur s'abattrait sur lui et son garage.
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Message  B. Sam 28 Mar 2009 - 8:11

Tu as un peu raison à propos des longs paragraphes dans un livre, mais ça se remarque quand même si, sur 3 pages, il n'y a pas un seul saut de ligne, histoire que le lecteur reprenne son souffle, fasse une pause, etc...
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Message  Pacô Sam 28 Mar 2009 - 10:58

Bah je connais pas mal de livres qui ont de longs paragraphes sur plus de trois pages. Je dirais que ça devient lassant quand ça commence à atteindre la vingtième page, pas avant.
Mais quand tu ouvres un bouquin et que tu le lis, la forme est certes un petit plus, mais c'est surtout l'histoire qui me prend. Je ne lis pas pour lire, mais bien pour découvrir de nouveaux univers. Alors qu'importe le nombre de paragraphes, si l'histoire plaît et est attrayante !
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Message  B. Sam 28 Mar 2009 - 11:03

Très bien, très bien, je ne critiquerais plus tes longs paragraphes Wink
Et bien sûr que moi aussi, quand je lis, c'est avant tout pour l'histoire elle-même.
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Message  Pacô Sam 28 Mar 2009 - 11:10

Non, mais y'a pas de mal, je ne faisais qu'exprimer mon point de vue ^^'.
D'ailleurs, dans ce nouveau passage, j'ai essayé de former quelques paragraphes...
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Message  Maeror Sam 28 Mar 2009 - 11:58

Je vais peut être avoir l'air de débarquer de la planète Neptune, mais je trouve que les paragraphes dynamisent et animent les textes (en plus de permettre des pauses au lecteur).

L'effet humoristique? Je te suis pas forcément en fait je crois... (fatigué? xD)
Enfin je vois bien un truc, mais ça me plairait moyen (spoiler?)
Il ne doutait pas que les deux auxiliaires connaissaient parfaitement sa fonction, son statut social, son salaire, ses amis, ses liens de parenté et tout ce qui pouvait tourner autour de lui.
Je voulais dire par là que tu aurais pu introduire un petit effet comique en rajoutant quelque chose de légèrement loufoque à la phrase :
Il ne doutait pas que les deux auxiliaires connaissaient parfaitement sa fonction, son statut social, son salaire, ses amis, ses liens de parenté, et peut être même la couleur de ses sous-vêtements.
Bref, c'est trois fois rien, mais ça peut toujours être sympa à lire. Ce n'est qu'un exemple bien sûr, libre à toi de mettre ce que tu veux (ou de ne rien mettre du tout ^^) Wink
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Message  Pacô Sam 28 Mar 2009 - 12:20

Ah oki. C'est pas tout à fait à ça que je pensais, m'enfin ça restait dans l'idée.
Mais "la couleur des sous-vêtements" est un peu passe-partout tu ne crois pas?

Et sinon, ce nouveau passage?
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Message  B. Sam 28 Mar 2009 - 14:18

Pacô a écrit:
Le hangar à aéronefs, situé à l'écart du centre de Denzer, avait déjà ouvert ses portes ce matin-là. Une forte odeur amère émanait des engins en piteux état qui s'alignaient à l'arrière des portes en tôle. Ces aéronefs étaient tous d'une catégorie assez modeste. De forme parallélépipédique, l'esthétique avait été toutefois revue depuis >>> par rapport à la dernière version sortie sur le marché. En effet, l'avant et l'arrière avaient été arrondis tandis que les bords latéraux s'étaient dotés de longs tubes lumineux, ce qui rajoutait une touche de coquetterie au véhicule. De plus, les constructeurs avaient pensé à dissimuler les innombrables fils électriques qui se perdaient >>> ? qui pendaient parfois - bien trop souvent - en dehors de la carrosserie. Les risques d'accrochage avec des éléments extérieurs s'étaient alors fortement atténués, au plus grand plaisir des consommateurs, et la finesse de l'appareil en ressortait bonifiée. Depuis quelques années, on avait percé une seconde ouverture, ne privilégiant plus exclusivement le côté du chauffeur. Les passagers avaient apprécié cette innovation car il était certaines fois assez dérangeant que de passer dans le sas de conduite >>> pas joli ça, surtout pour les parents avec enfants. Les portes automatiques étaient dorénavant munies de télécommandes à longue distance, évitant les traditionnelles clefs. Mais cette petite nouveauté n'avait pas plu à l'ensemble des acheteurs et elle ne restait que sur option.

Edward Wagenwolk se retira, allongé sur sa planche à roulettes, de dessous l'imposante masse de l'aéronef qu'il était en train de réparer soigneusement. Son visage dégoulinait de sueur et >>> pas de virgule ici il s'épongea les plus grosses gouttes du revers de son bras >>> comment il fait pour sélectionner les gouttes à essuyer avec sa manche? . Il faisait extrêmement chaud sous les moteurs et changer une pièce ne demeurait pas une tâche aisée. L'un des trois tubes d'énergie qui alimentait normalement tout le tableau de bord et les fonctions secondaires, telles que le chauffage de l'habitacle ou la ventilation des pièces primaires, avait rendu l'âme. Le client avait réussi à ramener son engin au garage, prenant le risque de détériorer l'ensemble des organes mécaniques de la machine. Quelques mètres de plus et >>> pas de virgule ici c'est un nouveau moteur qu'il aurait fallu installer ainsi que quelques zéros supplémentaires à ajouter à >>> au bas de la facture. Edward se redressa et s'appuya contre la carrosserie de l'aéronef. Il leva les yeux et examina la grue qui pivotait au-dessus de sa tête, commandée par son employé, un ouvrier parfois simplet mais néanmoins très courageux, Arthur. Ce dernier était assis devant une série de manettes qu'il actionnait avec une maîtrise exemplaire. Lorsque il arrêta ses manœuvres, la nacelle de la grue se situait précisément au-dessus d'une petite trappe entrouverte sur le dos de l'aéronef dont Edward s'occupait lui-aussi. L'ouvrier sortit du local >>> le mot "local" n'est pas adapté ici, c'est plus pour une pièce que pour un habitacle minuscule étroit de commande, attrapa son casque qu'il vissa sur la tête et abaissa la visière de sécurité. Il descendit la petite échelle, sur le côté droit de la grue, qui menait à la nacelle. Dans la poche de son vieux pantalon en toile taché, il saisit une paire de gants qu'il enfila consciencieusement. Le danger était omniprésent sur les aéronefs et l'électronique engendrait bien des complications électriques dont il fallait se méfier lorsqu'on entreprenait de mettre ses doigts à l'intérieur. Quelques accidents encore assez récents trottaient dans l'esprit d'Arthur et un frisson glacé lui parcourait l'échine quand il venait à s'imaginer comment pourrait se transformer son avenir - en espérant qu'il en aurait un - s'il venait à recevoir une importante décharge électrique. Contrôlant cette inquiétude >>> son appréhension?, l'employé se pencha sur la trappe et glissa avec habileté ses doigts à l'intérieur du corps d'acier. Il ne lui fallut pas énormément de temps pour comprendre la cause du dysfonctionnement des phares et des tubes lumineux, malgré l'énergie fournie par les groupes électrogènes qui remplaçaient momentanément les tubes d'alimentation défectueux. Il se releva et interpella Edward qui s'essuyait à présent les mains dans un chiffon maculé de graisse et d'autres substances visqueuses que les aéronefs pouvaient rejeter.
« Patron ! Les fils du centre de commande sont pour la plupart sectionnés. Je crois qu'un oiseau est passé par là avant de voler dans la tombe.
- Et pourquoi pas un aigle ? se moqua Edward en relevant une bretelle de sa salopette toute aussi rebutante que le chiffon qu'il serrait entre ses mains. Non, mon gars, ça c'est un acte de vandalisme. Des petits >>> le "avec" alourdit les paroles du mécanicien merdeux se sont amusés à trifouiller des choses qu'ils n'auraient pas dû. Une chance pour eux qu'on ne les ait pas retrouvés raides.
- Pour sûr, patron, se bidonna l'ouvrier en songeant aux petits morveux qui se proclamaient apprentis mécanos et qui sabotaient parfois des aéronefs de particuliers, faute de moyens financiers, pour apprendre et tâter les mécanismes complexes des appareils, au péril de leurs vies. Et qu'est-ce que j'en fais, patron? Y'en a pas mal qui sont dénudés ...
- Tu me changes tout, Arthy. Le client a un gros portefeuille et il est prêt à mettre le prix pour retrouver son engin nickel. » lui expliqua Wagenwolk en saisissant sa casquette négligemment posée sur la caisse à outils et en la fixant profondément >>> je l'imagine bien en train de se la visser sur la tête avec un tournevis! "en l'enfonçant", ou en "la fixant", mais pas profondément sur son crâne.
L'ouvrier acquiesça puis se fourra >>> dès que tu utilises "fourrer", ça me fait penser au fourrage en cuisine Razz >>> "se glissa" à nouveau dans l'ouverture de l'aéronef pour dévisser l'ensemble du circuit d'alimentation. Confiant, Edward jeta le chiffon à ses pieds et se baissa pour attraper le tube défectueux à terre. Son dos n'était plus de première jeunesse et le poids des années commençait >>> c'est le poids qui commence à lui rappeler qu'il serait bon de prendre sous peu sa retraite. Ruminant cette pensée sous toutes les coutures, Edward se dirigea ensuite vers son bureau où il lui semblait avoir déposé un tube neuf l'heure précédente. Comme un vieux général respecté vérifiant >>> inspectant ses troupes, il passa en revue la rangée d'aéronefs qui patientaient tranquillement ses soins à venir >>> il manque des mots ici. Leurs teintes laiteuses, voire grisâtres, ne lui sollicitaient >>> suscitaient pourtant que très peu d'enthousiasme alors que le dernier, non loin de son bureau, attirait toutes ses attentions. A l'inverse de ses comparses d'acier, cet aéronef possédait une carrosserie des plus noires et des plus luisantes qu'il soit. Une chaîne argentée l'entourait et un scellé lumineux bloquait l'ouverture des portes automatiques. Les lettres défilaient, comme un slogan publicitaire pour une marque de friandise ou de jouet, de gauche à droite: "Réservé à l'Ordre". Des auxiliaires le lui avaient confié mais ils n'attendaient aucune réparation, juste un nettoyage complet et une surveillance attentive. Honoré par tant de confiance de la part de la haute autorité, Edward était à présent rongé par l'envie de découvrir la technologie de ces appareils nettement plus évolués. L'engin était déjà plus petit et plus mince que ses congénères. Les pièces devaient alors être condensées ou réduites pour tenir dans un espace aussi rétréci, aussi inimaginable que cela paraissait >>> puisse paraître >>> il faut que tu modifie cette phrase qui est mal construite. Ensuite, ses bords étaient relevés, bombés, pour une meilleure adhérence à l'air et une délicatesse assurée, disait-on. Et Edward voulait bien le croire car lorsqu'il l'avait vu atterrir devant les portes de son hangar, il aurait juré qu'un oiseau gracieux n'aurait pas pu faire mieux. La direction n'était pas ampoulée et la mobilité dans l'espace semblait fluide, contrairement aux contraintes >>> ces deux mots sonnent de la même façon, ça provoque une répétition désagréable habituelles qui concernaient les traditionnels aéronefs. Cependant, les auxiliaires de l'Ordre avaient été très clairs à ce sujet. Ils ne toléreraient pas la moindre effraction et si Edward abusait de leur confiance, une punition de rigueur s'abattrait sur lui et son garage >>> là, ça fait trop petit garçon qui risque de se faire punir par ses parents, à modifier donc pour rendre la menace plus inquiétante.

J'ai bien aimé le descriptif des aéronefs. Je sens que tu nous présentes les personnages les uns après les autres, leur environnement. On découvre le cadre, c'est bien de se mettre dans le bain. Un peu d'action ne serait pas de refus maintenant Very Happy .


Dernière édition par Barbara le Sam 28 Mar 2009 - 14:19, édité 1 fois
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Message  Maeror Sam 28 Mar 2009 - 14:19

Je n'ai pas encore lu, je vais faire ça cet aprèm Embarassed
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Message  Pacô Sam 28 Mar 2009 - 16:00

Tiens, j'avais complètement zapé que esthétique était un mot féminin ^^'.
Par contre, tu ne connais pas l'expression "fixer profondément"? Et ça m'a fait rire ton image de tournevis, parce que King va même plus loin en employant: Il vissa sa casquette sur le crâne"...
Pareil pour les gouttes. Quand on éponge les grosses gouttes, c'est qu'on passe vite fait son bras sur le front, mais rien de plus. C'est à dire, ça essuie le plus gros, mais t'es pas plus propre.

Pour le reste, je prends note. Avec Word Pad, j'ai tendance à ne plus me relire (ou mal me relire) parce que j'aime pas du tout l'interface pour écrire (mais faute d'autres moyens...).
Ah si, je conserve les fils qui se perdent. Je pense que tu n'as pas compris ce que je voulais dire par des fils qui se perdent. C'est une image, pas mal utilisée aussi (oui je reprends les images des gens) qui dit bien ce qu'elle veut dire. Que c'est le fouillis. Et les fils qui se perdent, c'est que ça sort de partout (pas forcément en était pendus hein Smile).

Bref, je corrige tout ça et j'écris la suite... Par contre je vais être absent ce soir et une bonne partie de demain. Je programme donc la suite... dimanche soir Wink.
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Message  Maeror Sam 28 Mar 2009 - 16:34

Je viens de lire le dernier extrait.
Rien à redire (si ce n'est quelques fautes), ça m'a bien plut, tout s'enchaine tranquillement. Il ne manque qu'une description physique des personnages (et par là, j'entend surtout le visage !), et ça roulera comme sur des roulettes =)
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Message  B. Sam 28 Mar 2009 - 16:44

Pacô a écrit:Tiens, j'avais complètement zapé que esthétique était un mot féminin ^^'.
Par contre, tu ne connais pas l'expression "fixer profondément"? Et ça m'a fait rire ton image de tournevis, parce que King va même plus loin en employant: Il vissa sa casquette sur le crâne"...
Pareil pour les gouttes. Quand on éponge les grosses gouttes, c'est qu'on passe vite fait son bras sur le front, mais rien de plus. C'est à dire, ça essuie le plus gros, mais t'es pas plus propre.
Je connaissais le "visser sur sa tête", mais le "fixer profondément" me paraissait bizarre.


Ah si, je conserve les fils qui se perdent. Je pense que tu n'as pas compris ce que je voulais dire par des fils qui se perdent. C'est une image, pas mal utilisée aussi (oui je reprends les images des gens) qui dit bien ce qu'elle veut dire. Que c'est le fouillis. Et les fils qui se perdent, c'est que ça sort de partout (pas forcément en était pendus hein Smile).
Non mais, c'est qu'il se prendrait pour un prof de français, le p'tit jeune là! Je sais que l'expression est utilisée couramment, je pensais juste que tu voulais dire que les fils pendaient. Dans ces conditions, chizz pas de souci.

Bref, je corrige tout ça et j'écris la suite... Par contre je vais être absent ce soir et une bonne partie de demain. Je programme donc la suite... dimanche soir Wink.
Prends ton temps, avec le boulot que tu me donnes pour mes propres corrections, je suis pas mal occupée de mon côté!
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Message  Hybrid Sam 28 Mar 2009 - 17:48

Pacô a écrit:
La petite cloche de la porte du café tinta lorsque cette dernière (je ne suis pas fan de ce genre de tournure) se referma sur la nuit. John ne releva même pas la tête, trop occupé à contempler d'un air attentif son verre de whisky. Une femme qu'il connaissait pourtant bien se tenait dans l'entrée. (Là, j'irais à la ligne histoire d'éviter le pavé d'entrée de jeu)Malgré les années qui s'étaient accumulées depuis leur dernière rencontre, son visage paraissait toujours aussi jeune et brillant. Elle déboutonna les pressions de sa veste grise, qui se rabattait en un col retourné sur la poitrine, et la confia à un garçon venu l'accueillir. Elle passa les quelques mèches de cheveux, ébouriffés par le vent hivernal de cette fin janvier, à l'arrière de ses oreilles puis balaya de son/d'un regard farouche l'ensemble de la pièce confinée. Une forte odeur de caféine et de bière mousseuse atteignit ses narines. Les bavardages, plutôt bruyants, constituaient le fond sonore de la salle. L'heure demeurait néanmoins tardive et il était (assez) étonnant que les clients n'aient pas encore daigné pas encore rejoindre leurs foyers. Elle s'accorda elle s'accorda des pas ? O_o quelques pas vers le comptoir, évitant le plus possible l'écho de ses talons (désolée mais quand je lis ça, j'ai l'impression qu'elle fuit le bruit... elle est quand même sacrément douée ta Chloé Wink j'aurais plutôt dit qu'elle évitait de faire claquer ses talons) qui claquaient sur le parquet moyennement moyennement ?? comment un parquet peut être moyennement ciré ? ciré. De là, elle pouvait/put toiser toutes les tables et repérer celui qu'elle cherchait. John MacLafey. Elle s'arrêta sur plusieurs têtes, toutes aussi inaccessibles à son esprit, (je ne comprends pas cette phrase...) puis aperçut (brusquement est-ce bien nécessaire...?) un chapeau noir. Un douloureux souvenir surgit de son passé mais elle tenta de le réprimer du mieux qu'elle put. Ce chapeau représentait pour elle tout ce qu'elle était désormais. Relevant les manches de son chemisier blanc qu'elle s'était offert dans l'un des plus luxueux magasins de Denzer, elle se dirigea vers l'homme solitaire au fond de la pièce. (Là encore, changement de sujet, changement de paragraphe, pour moi) Cet énergumène avait pas mal fait parler de lui dans les journaux, une décennie auparavant, mais aujourd'hui, il tombait /était tombé ? dans l'oubli. Barbe hirsute, bedaine naissante et haillons trouvés elle ne savait où remplaçaient son regretté physique de gentleman. Il avait d'ailleurs plus l'air d'un alcoolique acariâtre que de l'homme qu'elle avait jadis tant admiré. (là encore, changement brutal de sujet, sans transition, le mieux est de mettre un connecteur ou d'aller à la ligne) Les têtes se tournaient à son passage et les yeux des habitués lorgnaient de manière indécente les formes généreuses de cette femme d'un âge pourtant mûr. La clientèle féminine semblait (espèce) rare en ces lieux et cette jolie perle, inconnue au bataillon, redonnait une certaine effervescence à la testostérone de ces/des mâles réjouis. Cependant, à mesure de sa progression et de son objectif, les voix baissèrent et les chuchotements se multiplièrent. Jonh MacLafey, surnommé "le vieil ours", recevait une femme - et pas des plus laides - à sa table. Rien de mieux pour alimenter les quolibets du quartier. Les ignorant superbement, la femme saisit une chaise apparemment inusitée et la plaça gracieusement en face de son hôte. Laissant couler son sac à main le long de son bras, elle le posa sur la nappe bleue-nuit bleu nuit recouvrant un bois qui se voulait ancien. MacLafey n'esquissa aucun geste, perdu dans l'examen minutieux du liquide orangé qu'il tenait entre ses doigts (mince, mais où est passé le verre ??? Laughing ). Levant les yeux au ciel, elle s'assit résolument en face de ce vieil ours, qui portait décidément bien ce/son surnom. Appuyant ses coudes aux deux extrémités de la table, elle joignit ses doigts devant son nez et le fixa, déterminée à lui soutirer une parole par la simple force de son regard. MacLafey ne tint pas longtemps, au grand plaisir de son invitée, et il reposa son verre sans en avoir bu une goutte. Il retira le chapeau de son crâne, découvrant une chevelure brune dégarnie, et le plaça sur ses genoux. Comme il le faisait avant, ne put s'empêcher de penser la femme en grimaçant.
« Je suis heureux que vous ayez répondu à mon invitation, mademoiselle Wahrheit.
-Espérons que mon déplacement en vaille la peine », rétorqua t-elle sèchement en le scrutant d'une manière toujours dérangeante.
Les discussions dans le café avaient repris et l'horloge indiquait à présent les vingt-trois heures trente passées. L'effet provoqué par la femme semblait s'estomper, reçu avec soulagement par l'intéressée Quoi donc ? l'effet ? Je pense que cette phrase est à revoir.. Quelques clients commençaient même d'ailleurs (je suis pas sûre que les deux vont bien ensemble, mieux vaut faire un choix) à se redresser et à sortir, prenant réellement conscience du temps qu'il/qui s'était écoulé depuis leur arrivée.
« Vous n'avez pas changé, reprit MacLafey après une courte pause
-Je crains ne pas pouvoir en dire autant de vous, soupira t-elle en le considérant avec amertume de haut en bas. Toutefois, j'ose escompter que notre entrevue si soudaine n'a pas pour pour seul objectif de rappeler le bon vieux temps.»
John sourit à cette remarque. Mlle Wahrheit repéra même un brin de nostalgie s'évader de ses iris brunes (un iris, donc => bruns) et elle perçut à son tour la faille que ses paroles ouvraient. Mais ce temps était à présent bien loin, et elle chassa de son esprit ces/des souvenirs embarrassants qui la tourmentaient depuis qu'elle avait reçu ce coup de téléphone.
« Non, en effet, avoua t-il en hochant la tête. Malgré votre élégance et votre charme (attrayant je sais pas si un charme "repoussant" existe vraiment...), je ne vous ai pas fait venir par simple courtoisie.
-Épargnez-moi vos sarcasmes, se lamenta t-elle en serrant machinalement l'étoffe synthétique de la nappe. Venez-en plutôt au but avant que je ne regrette ma décision.
-Je veux vous faire une proposition, dit-il d'un air las en saisissant à nouveau son verre.
-Une proposition ? répéta Mlle Wahrheit, dubitative. Et quel genre de proposition peut encore me faire un membre déchu de l'Ordre?
-Une proposition contre cet Ordre, peut être? » affirma t-il calmement avant de vider son whisky d'une traite.
Le teint de la femme s'assombrit et ses pommettes rougirent de colère. Sans un mot, elle attrapa son sac et se redressa, prête à fuir ce fou. Cependant, nonobstant l'air mou et vieillissant de MacLafey, ce dernier lui agrippa le bras d'une force insoupçonnée et la tira vers lui. Ses yeux lançaient des éclairs et Wahrheit reconnut immédiatement le John de son passé.
« Je n'adhérerai plus jamais à vos histoires, John. Rappelez-vous, elles ont failli tous nous perdre la dernière fois », s'offusqua t-elle avec hargne.
Les quelques clients restant, surpris par cet évènement, ne savaient que dire (la tournure donne l'impression qu'on s'attend à ce qu'ils parlent...). Au fond d'eux-mêmes, ils craignaient ce Jonh MacLafey et les commérages qui tournaient autour de lui leur avaient appris (qu'il fallait)/à s'en méfier comme la peste. Ils prirent le plis(s'il n'y en a qu'un, je crois que c'est sans "s") d'ignorer le mieux possible cet/l'incident et de terminer au plus vite leurs consommations.
« La dernière fois, nous avons été trahis, Chloé, siffla t-il entre ses dents. Nous aurions pu découvrir la vérité !
-La vérité ne m'intéresse plus ! » répliqua t-elle en se libérant de l'étreinte douloureuse de son interlocuteur.
MacLafey, hébété, reçut cette affirmation comme un coup de poignard. Il la dévisagea longuement tandis qu'elle déplissait son chemisier froissé (ou qu'elle défroissait simplement son chemisier...). Elle évitait son regard scrutateur et ses joues s'empourprèrent à nouveau, mais de honte cette fois-ci. Reprenant son calme, elle se tourna vers son hôte et poursuivit :
« Toutes ces histoires sont derrière moi, John. Elles auraient pu tous nous détruire, nous et nos familles.
-Vous avez choisi de vous soumettre pour de bon, alors? murmura MacLafey en baissant les yeux.
-Ce n'est pas la question, soupira t-elle en évitant toujours ses yeux. Mais regardez-vous bon sang ! Vous passez vos journées à vous soûler dans ce café miteux. Vous méritiez un meilleur sort. Il ne fallait pas...
-Il ne fallait pas quoi? » la coupa t-il rageusement.
La pièce semblait silencieuse (c'est pas sûr ?). Bon nombre de clients étaient partis. Les seuls accoudés au comptoir, vers l'entrée, marmottaient des paroles inaudibles et étaient dans un état comateux avancé. Le patron quant à lui, paraissait extrêmement concentré au ("concentré sur le nettoyage" ou "concentré à nettoyer") nettoyage de sa vaisselle. Personne ne leur prêtait beaucoup d'attention.
« Il ne fallait pas s'opposer à l'Ordre », chuchota t-elle
Puis, timidement, elle remit la chaise à sa place et se détourna de MacLafey, penaude.
« Eh bien alors soit, gronda t-il. Vivez librement dans l'ignorance, mademoiselle Wahrheit. Et oubliez-moi.»
Elle aurait voulu ajouter quelque chose, mais la clochette de la porte s'émoustilla (quelle coquine celle-là alors !!!) à nouveau. Deux hommes entrèrent, emmitouflés dans un long manteau noir. Ils se dirigèrent directement vers le patron et se penchèrent à son oreille. Ce dernier, effrayé, fit un signe de la tête en direction de MacLafey et de son invitée. Les deux hommes se tournèrent vers eux et s'approchèrent. Elle ne les connaissait pas mais savait très bien leurs fonctions. Des auxiliaires de l'Ordre, tout comme elle.
« Mademoiselle Wahrheit, que faites-vous ici? interrogea l'un d'eux lorsqu'il fut assez prêt tu voulais pas dire "près" ? Wink . Votre juridiction ne s'étend pourtant pas jusqu'ici.
-Non, bien entendu, répondit la femme d'une voix aussi dégagée que possible. Je rendais juste visite à une ancienne connaissance.
-Monsieur MacLafey? poursuivit le second auxiliaire en pointant du doigt l'homme qui avait remis son chapeau.
-Oui, lui-même, acquiesça t-elle sur ses gardes.
-Et quel était l'objet de cette rencontre? questionna t-il encore» (m'est avis que ces guillemets ne devraient pas se trouver ici)
Le patron du café paraissait nerveux. Il aimait peu que les auxiliaires de l'Ordre fourrent leurs nez dans ses affaires. Si cela venait à se répéter, il penserait à chasser ce John MacLafey de chez lui, malgré les sommes conséquentes qu'il lui réservait/ Gneuhh ? O_o il lui "réserve" des sommes conséquentes ? Y'a que moi que cette phrase interpelle...?) et malgré toutes les méfiances qui émanaient autour de lui(mais ça veut dire quoi ????). L'Ordre l'effrayait encore plus/bien davantage. Mlle Wahrheit hésita un court instant puis sourit aux deux hommes:
« Simple courtoisie. » répondit-elle finalement
Si cette réponse ne leur plut pas, les auxiliaires n'en montrèrent néanmoins aucun signe. Ils approuvèrent (compréhensible mais, je trouve, en contradiction avec la phrase précédente, "acquiescèrent" ou qqch dans le genre serait peut-être plus approprié) et l'invitèrent à sortir car le couvre-feu ne tarderaient pas à être établi. Soulagée par la tournure de l'interrogatoire, elle ne se le fit pas prier deux fois. Le patron lui tendit sa chaude veste grise qu'elle s'empressa de reboutonner avant de se lancer à l'assaut du froid mordant de l'hiver. MacLafey se redressa à son tour, se dissimula sous l'épais col de son manteau sombre et sortit, payant/après avoir payé ses consommations. A travers la vitrine, Chloé Wahrheit lui jeta un dernier regard, empli de compassion, et se glissa dans son aéronef particulier. Les quartiers de Denzer se situaient à une trentaine de miles d'ici et elle comptait bien dormir un peu avant l'aube, si elle réussissait à combattre les souvenirs qui l'assaillaient à présent.

J'arrive un peu à la bourre, mais mieux vaut tard que jamais !! Je commenterai les suivants comme celui-là après lecture... sauf si on me chasse à grands coups de pieds au.... aheum.
Bin l'histoire me plaît. Les grands complots, organisations secrètes toussa toussa j'aime bien (même si les trois quarts du temps j'y comprends que dalle xD). Et dès le départ on rentre dans l'histoire, ou en tous cas, moi, j'étais dedans. C'est donc un très bon point. Je lirai certainement la suite (sauf si j'ai pas le temps, je n'en ai pas beaucoup en ce moment).
Par contre j'ai été déçuuue par le style ! Je ne voulais pas faire une relecture complète de ta première partie mais j'avais tellement de remarques à faire que... bin je l'ai fait quand même. Tu ne m'en veux pas j'espère ??? J'ai trouvé le style lourd (histoire de ne pas répéter ce que d'autres ont dit avant moi). Ce qui m'a gênée n'est pas tant les "qui que que dont" qui rallongent les phrases, mais plutôt la succession de possessifs (son sa ses), de verbes pronominaux (s'approchent, s'avancent, se tournent, se se se seee), et de démonstratifs. J'ai mis quelques alternatives à certains, mais pas partout parce que... bin c'est aussi ton style et on me reproche trop souvent d'imposer le mien >_>. Bref, fais-en ce que tu veux, mais je trouve que le style est définitivement à revoir pour ce passage ! Ce qui est dommage parce qu'on sent bien que tu as voulu y mettre les formes et décrire tes persos, la situation, l'ambiance...
Ah oué, et aussi, le découpage des paragraphes... je suis une adepte de la règle du : une idée, un paragraphe. Là encore, c'est un point de vue personnel, libre à toi d'y adhérer ou non et de prendre ou non mes remarques...
Pour le reste, je crois que mes commentaires à même le texte sont assez éloquents (notamment sur certaines phrases que je n'ai carrément pas comprises).
Bref, je vais quand même lire la suite parce que l'histoire me plaît malgré tout !
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Message  Hybrid Sam 28 Mar 2009 - 18:40

Bouh, chui tellement bavarde que je peux même pas éditer mon précédent message (je dépasse le nombre de caractères maximum autorisés xD). Bon, je reprends, alors :

J'ai lu la deuxième partie, ça continue sur la lancée du mystère greuh je vais te frapper pour faire des références à des évènements qu'on ne connaît pas encore >_<.
Ma seule remarque ce sera celle-là : "défiant les aéronefs de l'ennemi par son tintamarre intrépide qui prévint l'ensemble de la population à résister et à se dissimuler des bombardements, ce qui lui conféra ce surnom amical."
Arrow qui enjoignit ? incita ? mais pas préviendre, on ne prévient pas une population à résister, ce qui n'est pas correct, on ne prévient pas à mais on prévient de... y'a comme un couac dans cette tournure.
;arrow: "se dissimuler des bombardements" => j'y peux rien, mais je vois les habitants faire une partie de cache-cache avec les bombardements xD bon ok j'arrête xD
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Message  kirlim Sam 28 Mar 2009 - 23:40

Au niveau des corrections, j'ai voulu éditer le message de Barbara en voyant que j'étais d'accord avec beaucoup de choses mas finalement, vu que je n'ai rien trouvé d'autre... sa correction est très bien ^^

Puis bah j'aime bien, l'histoire se poursuit doucement (un petit rebondissement serait sympa là) et je pense qu'il est bien de tout mettre dans un seul chapitre.
Ah oui, juste une incertitude, tu parles d'une 'série de leviers' pour la grue, mais il me semble que le tableau de bord d'une grue esst constitué d'un levier et de plusieurs boutons, rien d'autre.... M'enfin, je confond peut-être (sûrement) :p

Et au fait, pour les paragraphes, va voir les pages 204 et 205 de VVL,, (il y a plus long mais là ça m'a amusé, une page avec que deux paragraphe, un long et un irréductible et puis une page avec quasiment que du dialogue à suivre ^^ m'enfin bon, ça m'y a fait penser :p)
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Message  Pacô Dim 29 Mar 2009 - 19:50

Précis dans VVL toi =).
Bon alors je vais corriger tout ça ce soir (ou la semaine proch' Embarassed). Merci pour les corrections. Vouloir changer de style entraîne quelques faux pas à ce que je vois. J'vais essayer de casser tous ces que, ces qui et ces dont ! Razz En attendant, je vous mets le dernier morceau du premier chapitre (ça y'est, cette fois je le termine pour de vrai Razz). De l'action? Il y en aura, mais pas encore tout de suite. Mais ne vous inquiétez pas Wink.
________________________________

Traînant des pieds, Wagenwolk poussa la porte de son local administratif. La secrétaire, Eva, redressa promptement la tête et lui sourit. Elle raccrocha le gros combiné beige qu’elle tenait à son oreille quelques secondes plus tôt et s’approcha de son patron.
« Ed’, un certain monsieur Bolchevick vous demande. »
Le sourire d’Edward s’effaça et ses yeux s’ouvrirent d’effroi.
« Comment l’as-tu appelé ?
-Bolchevick, un nom bizarre je conçois, répéta la secrétaire en vérifiant dans ses notes. Il m’a juste dit que c’était très urgent, mais il n’a rien rajouté de plus…
-Où est-il ? la coupa t-il subitement, le visage livide.
-Dans la réception, je lui ai demandé de patienter, lui répondit-elle en traînant sur les mots et en dévisageant son patron qui ne semblait pas vraiment naturel. Il y a un problème ? tenta t-elle, curieuse.
-Non, aucun. Juste une vielle connaissance qui me surprend.»
Eva n’en crut pas un mot mais elle s’abstint de tendre une seconde perche. Elle regagna son bureau, s’assit et fit comme si de rien n’était, lorgnant tout de même du coin de l’œil Wagenwolk. Edward s’empressa de sortir du local, à l’opposé de par où il était entré, et parcourut rapidement le mince couloir qui le séparait des vestiaires. Les murs étaient translucides et, fort heureusement pour lui, seuls ceux du couloir pouvaient voir à l’extérieur. Un homme patientait dans la salle d’attente. Son air malade et sa tignasse brune sautèrent aux yeux d’Edward. La secrétaire n’avait pas menti, comme lui avait pourtant susurré son cerveau, désireux de ne pas assumer le retour de vieux souvenirs. Il portait un simple veston kaki par-dessus un haut moulant, qui faisait ressortir sa maigreur flagrante. Ne pouvant tenir davantage, Edward se précipita dans la salle des vestiaires et se jeta sur son cadenas. Il essuya ses mains moites sur le revers de son pantalon et appuya frénétiquement sur l’emplacement digital jusqu’à ce qu’il se sépare en deux. Les gestes s’effectuaient d’eux-mêmes, et Wagenwolk reconnut qu’il n’aurait jamais eu le cran de poursuivre si une poussée d’adrénaline ne motivait pas ses doigts. De nombreuses salopettes étaient entassées sur le premier rayonnage et peu de temps suffirent pour qu’elles se retrouvent à terre, en total désordre. Bientôt, trois paires de chaussettes, deux de gants, un peigne et un miroir les rejoignirent. Soudain, Edward poussa un grognement de satisfaction. Reculant de quelques pas, il tendit ses bras à la faible lumière de la pièce pour admirer sa trouvaille. Ce simple « dix coups laser » lui apportait une énorme fierté. Le toisant de droite à gauche, il aperçut les petits lauriers argentés, à moitié effacées, qui recouvraient autrefois le canon. Toutefois, il ne perdit pas une seconde de plus et fourra l’arme dans la poche arrière de sa salopette. Son cœur battait la chamade et une prière à l’Audacieuse lui vint à l’esprit. Claire et simple, elle allait droit au but : Protégez-moi. Bien qu’il fût peut être celui qui railla le plus ses camarades lorsqu’ils se mettaient à demander de l’aide à la haute tour de pierres et d’acier du centre, cette alternative ne lui parut plus aussi absurde en cet instant. Après tout, si elle pouvait lui octroyer une quelconque aide, il serait enchanté de l’accepter. La fuite à grandes enjambées traversa soudainement son esprit mais il la rejeta, persuadé que ce ne serait qu’une vaine tentative de repousser l’inévitable. Résolu, il poussa alors la porte des vestiaires et se dirigea d’un pas lent vers la salle d’accueil de la clientèle. Bolchevick n’avait pas bougé, les mains dans les poches, lisant tranquillement une affiche publicitaire lumineuse. Aucun autre client n’était présent. L’heure matinale les clouait encore sûrement au lit. Cette révélation soulagea légèrement Edward mais, en même temps, elle le tétanisa. Son esprit semblait sur le point d’admettre ce qu’il voulait commettre. En une durée plus longue d’ordinaire, comme si le couloir s’était allongé depuis son dernier passage, il atteignit les portes métalliques le séparant du hall d’accueil. Ses doigts serrèrent la poignée, glacée, et une sueur coula le long de son échine. Il était encore temps de réfléchir, de se poser une ultime fois la question : es-tu bien sûr ? Mais sa détermination était irrévocable : plus jamais ! Inspirant une grande goulée d’oxygène, il tourna la poignée et tira la porte à lui. Bolchevick sursauta et se détourna de la lecture de l’annonce promotionnelle sur les derniers aéronefs. Un frêle sourire se dessina sur ses lèvres minces, contrastant avec son regard dur et froid. Il écarta une mèche de cheveux, raides et relativement gras, qui tombait sur ses yeux.
« Te voilà enfin Ed’, dit-il en guise de bonjour.
-Qu’est-ce que tu veux, Tom ? siffla Wagenwolk, sur ses gardes.»
Les sourcils de l’étranger se froncèrent et une lueur étrange étincela dans ses pupilles, comme si elles vérifiaient que son interlocuteur n’était pas dément.
« Tu n’as pas reçu le message ? reprit-il dévisageant toujours Edward.
-Bien sûr que si, s’écria Wagenwolk d’une voix un peu trop aiguë. Mais ça ne me dit pas ce que tu fous dans mon garage !
-Tu le sais très bien, Ed’, soupira Bolchevick en remuant ses doigts autour de l’ourlet de sa veste. Tu sais très bien que tout recommence et que …
-Non, je ne veux pas, s’emporta le réparateur d’aéronef en dégainant son « dix coups laser ».
-Qu’est-ce que tu me fais là, Ed’ ? demanda tranquillement l’étranger en fixant d’un regard imperturbable l’arme pointée sur lui.
-Je fais ce que j’aurais dû faire dix ans plus tôt, Tom. »
A travers la vitrine, Edward aperçut l’Audacieuse, gracieuse, immaculée, confiante et il réitéra sa prière avant de poursuivre :
« A quoi bon se soucier de l’Ordre hein ? Pourquoi faire ressurgir le passé ? Tu peux me le dire toi ?
-Calme-toi Ed’, murmura Bolchevick, ne bougeant pas d’un millimètre. Nous ne faisons pas ressurgir le passé, il vient à nous. Il faut nous préparer, Ed’.
-Préparer à quoi ? répéta le garagiste au bord des larmes. Préparer à crever, c’est ça ? Préparer à revoir l’horreur ? Non, je ne suis plus du coup Tom, je ne peux et je ne veux pas !
-Tu y es pourtant contraint, répondit doucement l’étranger. Nous y sommes tous contraint, aussi bien toi que moi. Pose cette arme maintenant et allons boire un verre pour oublier cet échauffement. Tu verr…
-NON ! hurla Wagenwolk devenu fou. »
Le « dix coups laser » tremblait entre ses doigts. Néanmoins, Edward était à présent convaincu de la nécessité de son futur geste. Cette histoire était du passé et elle devait rester dans le passé. Il n’était plus possible de revenir en arrière et encore moins de refaire ce qui avait été fait. L’épouvante se lisait dans ses yeux, chose que Tom relaterait plus tard au comité.
« Tu m’entends Tom ? Je ne veux pas ! ».
Il braqua soudain le canon sous son menton. Bolchevick eut un geste de recul. Il ne contrôlait plus rien.
« Dis-leur aux autres, dis-le à John, continua Edward, dément. Ed’ ne sera pas des vôtres, pas cette fois-là. Je ne défierai pas l’Ordre une seconde fois, j’en ai trop bavé. Tu m’entends Tom ? Plus jamais ! Plus jamais ! Plus jamais ! Plus… »
Et le coup partit, laissant la phrase en équilibre dans la salle de réception. Il n'avait suffit que d'un coup sur les dix. Bolchevick se protégea de ses bras, évitant le sang et par la même occasion la vision terrifiante d’une telle scène. Il n’osa pas plus jeter un regard après que le silence eut étouffée la détonation. Un silence mortuaire. Edward avait été jadis un ami. Prenant les jambes à son cou, il fuit le cadavre du garagiste, tentant désespérément de se convaincre que les paroles d’Ed’ étaient vraies. « Plus jamais… ». Malheureusement, la vérité était toute autre et Tom se demanda s’il ne rejoindrait pas bientôt lui aussi son ancien camarade dans le monde des limbes…

Fin du chapitre 1.
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Message  kirlim Dim 29 Mar 2009 - 20:37

Pacô a écrit:Traînant des pieds, Wagenwolk poussa la porte de son local administratif. La secrétaire, Eva, redressa promptement la tête et lui sourit. Elle raccrocha le gros combiné beige qu’elle tenait à son oreille quelques secondes plus tôt et s’approcha de son patron.
« Ed’, un certain monsieur Bolchevick vous demande. »
Le sourire d’Edward (Twiliiiiiiiight !!!!!!) s’effaça et ses yeux s’ouvrirent d’effroi.
« Comment l’as-tu appelé ?
-Bolchevick, un nom bizarre je le conçois, répéta la secrétaire en vérifiant dans ses notes. Il m’a juste dit que c’était très urgent, mais il n’a rien rajouté de plus…
-Où est-il ? la coupa t-il subitement, le visage livide.
-A la réception, je lui ai demandé de patienter, lui répondit-elle en traînant sur les mots et en dévisageant son patron qui ne semblait pas vraiment naturel. Il y a un problème ? tenta t-elle, curieuse.
-Non, aucun. Juste une vielle connaissance qui me surprend (mouais...)
Eva n’en crut pas un mot mais elle s’abstint de tendre une seconde perche. Elle regagna son bureau, s’assit et fit comme si de rien n’était, lorgnant tout de même Wagenwolk du coin de l’œil. Edward s’empressa de sortir du local, à l’opposé de par où il était entré (bof....), et parcourut rapidement le mince couloir qui le séparait des vestiaires. Les murs étaient translucides et, fort heureusement pour lui, seuls ceux du couloir pouvaient voir à l’extérieur. Un homme patientait dans la salle d’attente. Son air malade et sa tignasse brune sautèrent aux yeux d’Edward. La secrétaire n’avait pas menti, comme lui avait pourtant susurré son cerveau, désireux de ne pas assumer le retour de vieux souvenirs. Il portait un simple veston kaki par-dessus un haut moulant, qui faisait ressortir sa maigreur flagrante. Ne pouvant tenir davantage, Edward se précipita dans les vestiaires et se jeta sur son cadenas. Il essuya ses mains moites sur le revers de son pantalon (le 'revers' d'après moi, c'est plutôt pour une manche... mai je ne crois pas que ça se dise pour le pantalon...) et appuya frénétiquement sur l’emplacement digital jusqu’à ce qu’il se sépare en deux. Les gestes s’effectuaient d’eux-mêmes, et Wagenwolk reconnut qu’il n’aurait jamais eu le cran de poursuivre si une poussée d’adrénaline ne motivait pas ses doigts. De nombreuses salopettes étaient entassées sur le premier rayonnage et peu de temps suffirent pour qu’elles se retrouvent à terre, en total désordre. Bientôt, trois paires de chaussettes, deux de gants, un peigne et un miroir les rejoignirent. Soudain, Edward poussa un grognement de satisfaction. Reculant de quelques pas, il tendit ses bras à la faible lumière de la pièce pour admirer sa trouvaille. Ce simple « dix coups laser » lui apportait une énorme fierté. Le toisant de droite à gauche, il aperçut les petits lauriers argentés, à moitié effacés, qui recouvraient autrefois le canon. Toutefois, il ne perdit pas une seconde de plus et fourra l’arme dans la poche arrière de sa salopette. Son cœur battait la chamade et une prière à l’Audacieuse lui vint à l’esprit. Claire et simple, elle allait droit au but : Protégez-moi. Bien qu’il fût peut être celui qui railla le plus ses camarades lorsqu’ils se mettaient à demander de l’aide à la haute tour de pierres et d’acier du centre, cette alternative ne lui parut plus aussi absurde en cet instant. Après tout, si elle pouvait lui octroyer une quelconque aide, il serait enchanté de l’accepter. La fuite à grandes enjambées traversa soudainement son esprit mais il la rejeta, persuadé que ce ne serait qu’une vaine tentative de repousser l’inévitable. Résolu, il poussa alors la porte des vestiaires et se dirigea d’un pas lent vers la salle d’accueil de la clientèle. Bolchevick n’avait pas bougé, les mains dans les poches, lisant tranquillement une affiche publicitaire lumineuse. Aucun autre client n’était présent. L’heure matinale les clouait encore sûrement au lit. Cette révélation soulagea légèrement Edward mais, en même temps, elle le tétanisa. Son esprit semblait sur le point d’admettre ce qu’il voulait commettre. En une durée plus longue d’ordinaire, comme si le couloir s’était allongé depuis son dernier passage, il atteignit les portes métalliques le séparant du hall d’accueil. Ses doigts serrèrent la poignée, glacée, et une sueur coula le long de son échine. Il était encore temps de réfléchir, de se poser une ultime fois la question : es-tu bien sûr ? Mais sa détermination était irrévocable : plus jamais ! Inspirant une grande goulée d’oxygène, il tourna la poignée et tira la porte à lui. Bolchevick sursauta et se détourna de la lecture de l’annonce promotionnelle sur les derniers aéronefs. Un frêle sourire se dessina sur ses lèvres minces, contrastant avec son regard dur et froid. Il écarta une mèche de cheveux, raides et relativement gras, qui tombait sur ses yeux.
« Te voilà enfin Ed’, dit-il en guise de bonjour.
-Qu’est-ce que tu veux, Tom ? siffla Wagenwolk, sur ses gardes.»
Les sourcils de l’étranger se froncèrent et une lueur étrange étincela dans ses pupilles, comme si elles vérifiaient que son interlocuteur n’était pas dément.
« Tu n’as pas reçu le message ? reprit-il dévisageant toujours Edward.
-Bien sûr que si, s’écria Wagenwolk d’une voix un peu trop aiguë. Mais ça ne me dit pas ce que tu fous dans mon garage !
-Tu le sais très bien, Ed’, soupira Bolchevick en remuant ses doigts autour de l’ourlet de sa veste. Tu sais très bien que tout recommence et que …
-Non, je ne veux pas, s’emporta le réparateur d’aéronef en dégainant son « dix coups laser ».
-Qu’est-ce que tu me fais là, Ed’ ? demanda tranquillement l’étranger en fixant d’un regard imperturbable l’arme pointée sur lui.
-Je fais ce que j’aurais dû faire dix ans plus tôt, Tom. »
A travers la vitrine, Edward aperçut l’Audacieuse, gracieuse, immaculée, confiante et il réitéra sa prière avant de poursuivre :
« A quoi bon se soucier de l’Ordre hein ? Pourquoi faire ressurgir le passé ? Tu peux me le dire toi ?
-Calme-toi Ed’, murmura Bolchevick, ne bougeant pas d’un millimètre. Nous ne faisons pas ressurgir le passé, il vient à nous. Il faut nous préparer, Ed’.
-Préparer à quoi ? répéta le garagiste au bord des larmes. Préparer à crever, c’est ça ? Préparer à revoir l’horreur ? Non, je ne suis plus du coup Tom, je ne peux et je ne veux pas !
-Tu y es pourtant contraint, répondit doucement l’étranger. Nous y sommes tous contraint, aussi bien toi que moi. Pose cette arme maintenant et allons boire un verre pour oublier cet échauffement. Tu verr…
-NON ! hurla Wagenwolk devenu fou. »
Le « dix coups laser » tremblait entre ses doigts. Néanmoins, Edward était à présent convaincu de la nécessité de son futur geste. Cette histoire était du passé et elle devait rester dans le passé. Il n’était plus possible de revenir en arrière et encore moins de refaire ce qui avait été fait. L’épouvante se lisait dans ses yeux, chose que Tom relaterait plus tard au comité.
« Tu m’entends Tom ? Je ne veux pas ! ».
Il braqua soudain le canon sous son menton. Bolchevick eut un geste de recul. Il ne contrôlait plus rien.
« Dis-leur aux autres, dis-le à John, continua Edward, dément. Ed’ ne sera pas des vôtres, pas cette fois-là. Je ne défierai pas l’Ordre une seconde fois, j’en ai trop bavé. Tu m’entends Tom ? Plus jamais ! Plus jamais ! Plus jamais ! Plus… »
Et le coup partit, laissant la phrase en équilibre dans la salle de réception. Il n'avait suffit que d'un coup sur les dix. Bolchevick se protégea de ses bras, évitant le sang et par la même occasion la vision terrifiante d’une telle scène. Il n’osa pas plus jeter un regard après que le silence eut étouffée la détonation. Un silence mortuaire. Edward avait été jadis un ami. Prenant les jambes à son cou, il fuit le cadavre du garagiste, tentant désespérément de se convaincre que les paroles d’Ed’ étaient vraies. « Plus jamais… ». Malheureusement, la vérité était toute autre et Tom se demanda s’il ne rejoindrait pas bientôt lui aussi son ancien camarade dans le monde des limbes…

Fin du chapitre 1.


Bon ben, quasiment rien dans la correction, mais on aime ou on aime pas hein ^^
Et là en l'occurrence... j'aime Smile
Donc rien à dire... Le style est bon, tous les passages s'accordent ensemble, c'est très chouette.. Et puis bah, la suite ^^
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Message  Pacô Dim 29 Mar 2009 - 20:47

Euh merci...
Et l'histoire en elle-même? (je sais, je suis chiant avec ça, mais c'est pour voir si je tiens à la route).
Dégouté ou pas que Edward parte si vite? Laughing
Bon point ou mauvais point?
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Message  Hybrid Lun 30 Mar 2009 - 9:28

Intriguant !!

Perso, j'ai tout lu en deux jours (bon, j'ai eu le temps aussi faut dire...) donc c'est que cette histoire me plaît définitivement ! Par contre, méfie-toi du mystère qui entoure l'histoire et les personnages ; trop de mystère tue le mystère. Va falloir nous en donner suffisamment (à petites doses mais régulièrement) histoire qu'on reste accrochés sinon ça devient vite lassant.
Pour l'instant, la dose de mystère qui entoure l'histoire ne me rebute (mais je suis une résistante^^). Gare aussi à ce que la révélation ne tombe pas à plat à la fin, ça ferait un mauvais effet après nous avoir tenu en haleine :-/.

Pour Edward (Wagenwolk... Wolkswagen ??? xD haaaaaaan des aeronefs allemands !! comment je t'ai percé à jour là !) j'ai été un peu surprise. Je suppose que l'effet voulu était qu'on croie qu'il allait tuer Bolchevik (mdr) mais finalement il se tue... je m'attendais pas à ça, notamment parce qu'il s'agissait d'un nouveau personnage et que je m'attendais davantage à le voir poursuivre l'aventure avec les autres. (mince, ça sonne un peu télé-réalité ce que je viens de dire xD Vous êtes le maillon faible, au revoir.)

Le style aussi s'est nettement amélioré dans les derniers morceaux que tu as mis, c'est moins lourd, par contre il reste des petites fautes et des tournures maladroites.

En ce qui concerne les paragraphes, je trouve que c'est malgré tout important. C'est sûr, ça se voit moins dans un livre que sur un forum, et c'est moins gênant, mais ça reste important. Ca aère l'histoire, ça la coupe, ça évite le côté un peu bourrin : "mange toi tout ça et digère si tu peux". On n'a pas toujours le temps de comprendre ce qui se passe, tu enchaînes les évènements sans coupure, ce qui précipite toute l'histoire, rend le temps moins fluide et donne l'impression que tout s'enchaîne sans temps mort.
D'un autre côté, ça m'a surtout gênée au début, mais après on s'y fait. Mon plus gros reproche est la lecture sur pc ce qui est relatif. J'ai qu'à imprimer ton texte pour ne plus le lire sur mon écran ^^.

Voilà, que du bon ou presque.
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Message  kirlim Lun 30 Mar 2009 - 16:35

Personnellement, la mort d'Edward ne me surprend pas ^^ D'autant plus que je suppose que sa mort va entraîner une intrigue à elle-seule.
D'après moi, c'est un bon point en tout cas Smile
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Message  Maeror Lun 30 Mar 2009 - 16:53

Il y a comme une petite odeur de "ça" dans ce dernier passage chizz
Je ne pense pas que tu pensais à ce roman en écrivant ce passage, mais c'est tout de même flagrant (remplace Edward par Stan Uris, après le coup de téléphone de Mike, qui appelait justement pour le faire revenir à Derry après une vingtaine d'année ...).

Sinon, c'est toujours agréable à lire Wink
Bientôt, trois paires de chaussettes, deux de gants, un peigne et un miroir les rejoignirent.
C'est une phrase qui n'apporte pas grand chose, je pense qu'elle pourrait passer à la trappe.

Pressé de voir ce que va donner la suite, puisque je suppose que les choses sérieuses vont maintenant commencer Smile
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Message  Pacô Ven 3 Avr 2009 - 16:10

Bah je me suis étonné moi-même. J'ai pensé à la même chose en relisant et je me demande si inconsciemment la lecture de "ça" n'y est pas pour quelque chose... Ta remarque ne me surprend pas ^^'.
Toutefois, la suite sera différente des tournures à la Stephen King (enfin j'espère ôO).

Pour le coup de paragraphe, j'essaie de m'améliorer.
"mange toi tout ça et digère si tu peux"
Je trouve ça très imagé Very Happy.

(Wagenwolk... Wolkswagen ??? xD haaaaaaan des aeronefs allemands !! comment je t'ai percé à jour là !)
Bien vu, c'était le jeu de mots du soir... --".

Bref, j'essaie de vous mettre la suite. Quant aux informations, je compte bien les distiller au fur et à mesure de l'histoire ^^. La majeure différence avec VVL, c'est que là, je suis parti en sachant déjà la fin (ou presque) et j'ose escompter que j'arriverai à poser ma "chute" telle que je la veux.

Pour Edward j'ai été un peu
surprise. Je suppose que l'effet voulu était qu'on croie qu'il allait
tuer Bolchevik (mdr) mais finalement il se tue... je m'attendais pas à
ça, notamment parce qu'il s'agissait d'un nouveau personnage et que je
m'attendais davantage à le voir poursuivre l'aventure avec les autres.
(mince, ça sonne un peu télé-réalité ce que je viens de dire xD Vous
êtes le maillon faible, au revoir.)

Kirlim pourra te confirmer après sa lecture de VVL, mais mon style est imprégné de passage à double versant...

Bref, merci pour vos commentaires, ça fait toujours plaisir en rentrant de l'internat!
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Message  Pacô Sam 4 Avr 2009 - 11:43

Bon, je commence le second chapitre. Je suis pas encore super satisfait de cette première approche, mais c'est celle que j'ai retenue. Je demande votre avis. Un passage descriptif (oui, encore !) mais qui va servir plus tard pour la suite des évènements. Ce que je veux c'est que vous me donniez une image (si possible) de comment vous vous représentez l'université avec les descriptions. Voir si ça colle à peu près à ce que je veux aussi ^^'.
________________________________

Chapitre 2 - [SANS TITRE]

La circulation aérienne était fluide en cette journée brumeuse. En effet, les nuages s’accumulaient dans la voûte céleste et rendaient la visibilité de plus en plus difficile. Une brise violente fouettait la carlingue de l’aéronef, le faisant parfois tanguer légèrement. Un silence total régnait dans le sas de commandes. Concentré, Georges maniait la barre circulaire avec dextérité tandis que son collègue, Oscar, se cramponnait nerveusement à son siège tout en tentant de se rendre maître de la situation. En vérité, il avait horreur des voyages dans les airs et, si son ami ne le conviait pas à emprunter son aéronef particulier et si le professeur de Sciences Humaines n’avait pas une fierté inébranlable, il sollicitait volontiers les services de transport en commun terrestres qui étaient encore largement usités par le plus grand nombre de gens. Une bourrasque ébranla à nouveau l’engin. La mallette en cuir posée sur ses genoux se renversa, manquant de s’ouvrir. Ravalant sa salive, Oscar jeta un coup d’œil rapide à l’extérieur par un hublot et étouffa un gémissement d’angoisse. L’Audacieuse se dissimulaient derrière un épais brouillard et son dôme ne brillait plus autant qu’en début de matinée.
« Redescends un peu Georgie.» demanda timidement Deep, mal à l’aise, d’une manière qui ressemblait plus à une prière.
Les quartiers en contrebas paraissaient minuscules. Oscar aurait juré qu’ils avaient pris plusieurs mètres d’altitude en quelques secondes. Les deux larges avenues qui séparaient fièrement Denzer en un « plus » ressemblaient, à présent, à de minces traits appliqués au stylo fin, tandis que les immeubles assimilables à des cubes pour enfants se confondaient entre eux, empêchant de distinguer les rues. Suant à grosses gouttes, le professeur de Sciences Humaines se rassit promptement sur son siège. Ses dents grinçaient tant il les serrait. Son cœur sursauta encore une fois lorsqu’une autre rafale de vent percuta l’aéronef. Le brouillard épaississait à vue d’œil. Bien que la circulation fût libre, il n’était pas recommandé de voler aussi haut lorsque la visibilité était réduite. Georges, n’ignorant pas les soucis de son collègue vis-à-vis des aéronefs malgré tous ses procédés pour n’en montrer aucun signe, attrapa le levier de niveau du véhicule et le tira doucement à lui. Le nez de l’appareil pencha en avant et il entama une descente mesurée. Les nuages, transpercés, laissaient de fines gouttelettes sur les hublots. Oscar n’en fut pas moins soulagé et, au contraire, la tension dans son organisme atteignit son paroxysme. Il se mordit la lèvre inférieure, court-circuitant les décharges électriques qui traversaient son échine. Bientôt, il aperçut au loin les jardins demi-circulaires de l’université, entourée de colonnes d’acier, déjà peuplée par de nombreux étudiants. Ils courraient en tous sens, cherchant leurs salles de cours, accourant aux appels de leurs camarades ou admirant simplement l’apothéose de finesse et de richesse que renfermaient ces lieux. De si haut, Oscar voyait plus un tas de fourmis dont l’escadron aurait subi la déroute. Cette idée le fit sourire et il oublia momentanément sa peur panique. Une rangée de chênes ancestraux menait à une imposante arche encadrée par deux tours pointues. Depuis la dernière restauration financée par le conseil administratif et Sir Douglas, le principal administrateur de l’université, elles avaient retrouvé leur éclat d’antan, débarrassées des souillures des gaz des aéronefs. De hauts remparts, ornés de gargouilles, délimitaient la fin du demi-cercle. Ces dernières lançaient des regards menaçants aux étrangers, comme si elles mordraient ceux qui tenteraient de s’en approcher de trop près ou ceux qui souhaiteraient souiller l’enceinte universitaire. L’appareil ralentit sa descente à cet instant. Les parkings se situaient à l’extérieur des espaces verts, à l’arrière d’une imposante tour, destinée à l’accueil et à l’administration, et d’un patio gravillonné, protégé du temps extérieur par un immense toit en verre. Georges pivota la barre d’un quart de cercle sur sa droite afin d’éviter la prestigieuse coupole en ardoise laiteuse qui recouvrait la zone officielle de l’université. De fines colonnades et de splendides statues de savants illustres la striaient de part et d’autre tandis qu’une antenne protectrice, dressée sur la pointe du dôme, était chargée de vérifier le ciel et de réorienter d’éventuels chauffeurs maladroits. Au centre de cette coupole, un immense pendule basculait de gauche à droite, mesurant indéfiniment le temps qui s’écoulait sur Denzer. Deux philosophes, parés de toges de marbre, portaient une horloge. Luttant contre les haut-le-cœur qui empoignaient son estomac, Oscar y prêta une rapide attention. Huit heures vingt-cinq. Sa conférence débuterait dans quelques minutes et les élèves devaient déjà se presser dans l’amphithéâtre à la recherche d’une bonne place. Il ferma à nouveau les yeux et agrippa les bordures de son siège, se jurant qu’il s’achèterait bientôt un appartement à proximité de l’université. Perpendiculairement à la trajectoire de l’aéronef, s’étendaient deux longues ailes sur plusieurs étages qui prenaient naissance à droite et à gauche de la tour centrale. L’université de Denzer formait en réalité une croix bien que les spécialistes en architecture eussent préféré que l’on parle de flèche, si l’on considérait que les jardins demi-circulaires appartenaient à l’enceinte universitaire.
Les verreries du patio brillaient malgré l’absence de soleil. L’aéronef avait atteint l’altitude maximale de descente et Georges stabilisa l’appareil avant de reprendre la trajectoire. De nombreux professeurs entrecroisaient une quantité époustouflante d’élèves dans la cour abritée. Ils ne semblaient pas voir l’appareil qui les survolait, trop occupés par la cloche de la haute tour administrative, sonnante. Deep retira les manches de sa veste et lut l’heure sur sa montre. Le pendule de l’université ne se trompait pourtant jamais. Il le savait bien. Le vent s’était atténué au-dehors et Oscar ne pensait plus qu’à son retard dorénavant certain. Sir Douglas bisquait lorsque ses enseignants se permettaient d’ignorer les horaires. Par chance, les salles de Deep se concentraient toutes non loin des parkings, contrairement à Holloway qui traversait chaque matin l’enceinte pour se rendre dans l’aile gauche, réservée à la littérature contemporaine. Finalement, l’aéronef dépassa les remparts qui terminaient le château et se posa ensuite entre deux autres engins du même gabarit, sur un immense parking dallé. Essoufflé, Oscar détacha hâtivement les lanières de sécurité du siège et enclencha l’ouverture des sas extérieurs sur la tablette tactile en face de lui. Le manteau sur l’avant-bras droit, le cartable de cuir dans la main gauche, Oscar sortit de l’appareil. Les nuages étaient toujours désespérément bas. Un courant d’air glacé le fit frissonner et le professeur s’emmitoufla dans sa pèlerine, frictionnant vivement ses épaules. Un bref signe de tête servit de salut à son collègue et il pressa le pas jusqu’à une porte boisée. Le brouhaha des discussions bruyantes se déversa sur lui, telle une vague vigoureuse des mers du sud, lorsqu’il l’ouvrit, et Oscar Deep s’engouffra à l’intérieur de la brillante université de Denzer.


Dernière édition par Pacô le Dim 5 Avr 2009 - 19:01, édité 1 fois
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Message  Maeror Sam 4 Avr 2009 - 18:30

Les nuages embrumaient la voûte céleste. (une virgule serait plus appropriée qu'un point, je pense) Tout comme ils troublaient à présent l’esprit d’Oscar.
Alors, oui c'est vraiment un passage de description. Je ne sais pas si c'est dû à la fatigue, mais je n'arrive pas à m'imaginer le bâtiment (mis à part sa forme en croix), avec ses remparts, etc ...
Je relirai tout ça à tête reposée, pour voir si cette fois j'arrive à suivre Wink
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