La voix des morts

- Ecoute, on se rejoint devant le supermarché ce soir à 19 heures et tu m’emmènes, ok ?
- D-d’accord, au revoir !

Trop tard, elle était déjà partie.
Le jeune homme se dirigea vers son cours de physique, heureux, il avait même envie de siffler.
Alors qu’il somnolait tranquillement sur sa table, un détail lui revint en mémoire. Comment avait-elle fait pour savoir que la maison de Francky se trouvait dans le même quartier que le supermarché ?

Lou a écrit:
Évidemment, il avait fallu qu’on serve des spaghettis. Parfois, la malchance s’accroche à vos pas basques (il faut choisir ^^) et ne vous lâche plus. Tristan se sentit brusquement très nul, son plateau vide encore en main. Il aurait dû tomber à genoux, supplier la magnifique créature de lui pardonner et au diable son honneur. Mais si son esprit fonctionnait à cent à l’heure, son corps, lui, refusait de bouger. Le garçon n’arrivait pas à détacher son regard de la tâche rouge qui s’étalait peu à peu sur le tee-shirt. Un habit qui, d'ailleurs, soulignait à merveille les formes féminines de sa voisine. Au moins s'il ne passait pas pour un abruti, on le prendrait pour un macho.

- Jesuisdésoléjenevousavaispasvue.

Miracle, il avait réussi à parler !
Pendant le silence qui suivit, Tristan se rendit compte que les conversations avaient cessé, le lycée entier l’écoutait. On dit que le ridicule ne tue pas, c’est bien dommage.
Il ne faudrait pas plus de quelques secondes pour qu’un beau garçon se lève et l’assomme, pour (ces deux "pour" alourdissent ... "histoire de se faire bien voir" ou "et ainsi se faire bien voir" un truc du genre) se faire bien voir. Une fille aussi jolie, on n’en voit que dans les magazines. Peut-être était-elle mannequin ? Le rouge lui monta aux joues. Enfin, il parvint à relever la tête pour la regarder. Contre toute attente, elle se mit à rire. Tristan faillit en lâcher son plateau (heureusement, maintenant il n’y avait plus rien dessus).

-Eh bien, c’est ce qu’on peut appeler une rencontre percutante, dit-elle, indifférente à l’émoi que sa présence provoquait dans la cantine.

Elle observa la tache avec une moue charmante.

- Au moins, tu as fait le travail pour moi, je voulais le jeter ce tee-shirt.

Tristan ne put s’empêcher de soupirer, il venait d’éviter une catastrophe planétaire. Derrière lui, les conversations avaient repris, même si la communauté masculine jetait de fréquents coups d’œil dans sa direction. Qu’est-ce qui lui avait pris de se retourner aussi vite ? Il ne se souvenait plus… il y avait eu.. un bruit, non.. autre chose. Il était sur le point de se rappeler lorsque…

- Ça va ?
- Oui bien sûr, il tenta de sourire mais échoua lamentablement, c’est plutôt à moi de te demander ça.
- Je vais très bien, mes vêtements par contre...

Nouvelle petite moue, tout aussi adorable que la première.
- J’ai des affaires de rechange si tu veux.

Silence interloqué. Non, il n’avait pas fait ça, tout de même. Lui, le petit crétin, proposer à une fille qui devait être mannequin professionnel d'enfiler ses vêtements démodés... Un rêve, ça ne pouvait être qu’un rêve. Ou un cauchemar plutôt.

-D’accord.

Il fallait qu’il se réveille, vite, sortir de ce cauchemar… mais ! Une minute :

-Tu as dit quoi ?
-J’ai dit oui. Mais si tu restes planté là, on va devoir tout ramasser, et je ne suis pas très motivée.

Et sans attendre la réponse, elle le débarrassa de son plateau, prit sa main et l’entraîna vers la sortie.
Tristan n’avait plus autant envie de se réveiller.

Lou a écrit:
Une ville
Un lycée
Des toilettes
Un jeune homme, visiblement mal à l’aise. Il ouvre la bouche (jusque là, c'était assez tendancieux) pour parler, bégaye un peu, puis arrive enfin à prononcer les mots qui conviennent.

- C’est bon ? Il te va?

Une voix lui répond, légèrement étouffée par la cloison qui les sépare.
- Oui, un peu grand, mais heureusement pour moi, tu n’es pas très musclé.

Ce n’était pas vraiment un compliment. Tristan tourna lentement les yeux vers le miroir des toilettes. Il ne vit qu’un garçon ordinaire, yeux bruns, cheveux bruns bouclés : le profil type du grec exilé de sa patrie. Sauf qu’il n’était pas grec, et que son teint était beaucoup trop pâle pour qu’il fasse vraiment illusion. Bref, rien d’intéressant. Catherine lui disait souvent que lorsqu’il souriait, il faisait penser à un Peter Pan des temps modernes. Du baratin de nana pour masquer le fait qu’il soit petit et moche.
Mais là, miracle, juste derrière la porte se tenait une fille roulée comme une déesse, en train d’enfiler ses vêtements (on comprend ce que tu veux dire ... mais le sens de la phrase signifie que la fille enfile ses propres vêtements ... ce qui est assez extraordinaire en soi n'est-ce pas ? xD)! Difficile à croire et pourtant…
Tristan adressa une prière de remerciement silencieuse à sa mère et à sa prévoyance exaspérante. Pour une fois qu'emporter des vêtements de rechange lui servait à quelque chose.
Le bruit d’une serrure que l’on déverrouille l’interrompit alors qu’il s’apprêtait à promettre de ranger sa chambre pendant toute une année. La fille lui faisait face et même le tee-shirt ridicule (un lapin qui jouait de la guitare en criant « I love rock’n roll) ne pouvait atténuer son irréelle beauté. Elle fit un pas vers lui en tendant sa main.

- Je crois que c’est le moment de se dire bonjour… je m’appelle Alessandra, ou Sandra si tu préfères.
- T-tristan, balbutia-t-il sans oser la regarder.

Le garçon lui serra doucement la main et en retour Alessandra se fendit d’un sourire éblouissant.

- Bon puisque tu es là… je ne suis pas de ce collège et je cherche quelqu’un.

Tristan faillit lui dire qu’elle était mal tombée avec lui.

- Il s’appelle… euh Pierre-Jean non, André Marie (quel nom très courant !). Enfin un truc dans le genre, tu connais ?
- Non, désolé, tu sais je ne suis pas très ...
- Il ressemble à un petit rat, le coupa-t-elle en imitant parfaitement la démarche trottinante de..
- -Franck-Albert ?
- Oui c’est ça !

Pendant quelques secondes, Tristan caressa l’espoir qu’elle lui saute dans les bras, mais Alessandra se contenta de sourire. L’effet fut immédiat et il vira rouge aubergine.

- il m’a invité à une de ses soirées et j’ai oublié de lui demander où il habitait. Parfois, je manque un peu de jugeote.

A ce stade de la conversation, Tristan aurait du se méfier, ou du moins trouver la coïncidence troublante. Hélas, les hormones bouillonnantes d’un jeune homme ont de drôles d’effets sur sa raison.

- Je sais où il habite. J’y vais assez...euh… souvent.

Le jeune homme se mordit la lèvre : il avait faillit dire peu.

- Oh, je vois. Et tu viens ce soir ?
- Bien sûr ! Francky compte sur moi, parce que tu comprends, je suis un médium.

Mon Dieu, il était en train de raconter n’importe quoi. Quel idiot ! Il ne se l’était jamais autant répété.

- Un médium, je suis impressionnée, il paraît que j’ai moi aussi quelque(s) don(s), mais sûrement pas à la hauteur des tiens.

Tristan crut déceler un soupçon d’ironie dans ses propos. Il allait lui répondre lorsqu’un effroyable vacarme le fit sursauter : la sonnerie du lycée, les toilettes étaient situées juste en dessous du haut-parleur.

- Mince, j’suis en retard, s’exclama Alessandra.

Elle prit ses affaires et commença à ouvrir la porte. Au dernier moment, elle se retourna vers le garçon en exagérant délibérément le mouvement de sa chevelure.

- Écoute, on se rejoint devant le super marché ce soir à 19 heures et tu m’emmènes ok ?
- D.d’accord, au revoir !

Trop tard, elle était déjà partie.
Le jeune homme se dirigea vers son cours de physique, heureux, il avait même envie de siffler.
Alors qu’il somnolait tranquillement sur sa table, un détail lui revint en mémoire. Comment avait-elle fait pour savoir que la maison de Francky se trouvait dans le même quartier que le supermarché ? (très maladroit comme formulation pour une narration) Il ne lui avait pas dit l’adresse. Simple coïncidence ? Maintenant qu’il n’était plus sous l’influence de la mystérieuse beauté, Tristan parvenait à réfléchir. Si seulement Catherine pouvait l’aider !
Cathe…
Il essaya d’imaginer son visage, mais ses cheveux prenaient vite une teinte rousse et ses yeux devenaient verts. Il abandonna toute tentative.

Assis devant des tonnes d’équations incompréhensibles, Tristan eut un sombre pressentiment, comme s'il venait de tomber dans un piège.

S'il savait…

Mais,là j'ai trouvé un peu moins de choses comiques ou ironiques et un désintérêt effroyable pour le suspens ...

A cette heure-ci, le parking du supermarché était en pleine effervescence. Tristan observait du coin de l’œil quelques ménagères pressées parce qu’elles avaient oublié le lait, le sel ou un autre ingrédient tout aussi indispensable. Il y avait aussi des célibataires, hésitants devant le magasin, se demandant s'il ne serait pas plus agréable de dîner au restaurant, ou encore des mordus de foot venu renforcer leur stock de bière. Tout se petit monde allait et venait, sans se préoccuper de l’adolescent gelé qui poireautait juste sous un réverbère.
Il était bientôt 19h10, comme toutes les filles, Alessandra le faisait attendre. Et lui, naïf, s’était pointé avec un quart d’heure d’avance pour être bien à temps au rendez-vous. Résultat : il attendait depuis plus de vingt minutes. Tristan ruminait de noires pensées : elle avait beau être sublime, elle allait l’entendre !

- Salut, désolée d’être en retard, mais le bus a eu un accident.

Alessandra venait d’arriver, le rouge aux joues et le souffle court. Elle avait couru pour venir jusqu’ici, cela ne la rendait que plus magnifique. Le jeune homme sentit son cœur battre plus fort, il oublia en un instant tout ce qu’il voulait lui dire.

- Je ne t’ai pas trop fait attendre ?
- Si, enfin, non, euh, un peu…
- Je suis désolée !

Et pour se faire pardonner, elle l’embrassa sur les deux joues. Des baisers très froids, mais qui réchauffèrent Tristan.

- On y va ?
- Oui, oui.

Ils se dirigèrent donc vers la maison de Francky. Le trajet durait à peu près dix minutes. Ils ne parlèrent pas beaucoup, Tristan fit de timides tentatives pour lancer la conversation, mais Alessandra paraissait curieusement absente. Très vite, il cessa de l’importuner, ce qui lui laissa tout le loisir d'admirer le quartier. Pas très rassurant d’ailleurs : un de ces trucs bourgeois construit trop vite et sans aucune âme.
Ce n’est que lorsqu’ils furent arrivés devant la porte de Francky que Tristan s’aperçut d’une chose affreuse : il était plus petit qu’Alessandra ! Oh, pas de beaucoup certes, mais juste assez pour se sentir blessé dans sa fierté masculine. Le plus discrètement possible, il essaya de se mettre sur la point des pieds, plutôt instable comme position, il du donc s’accouder à la porte. Malheureusement, celle-ci s’ouvrit au même moment, et le garçon se retrouva par terre, le nez sur des baskets à l’odeur « intense ». Rouge de honte, Tristan se releva, aidé par celui à qui appartenait les chaussures : le ra… Francky.

- Je croyais que tu ne voulais pas venir, murmura Francky d’une voix narquoise.

Evidemment, il n’était pas dupe, Tristan l’attrapa par le col.

- Et moi, je suis sûr que tu vas garder ça pour toi…

Francky battit en retraite en levant les mains pour montrer ça bonne volonté. Il s’approcha d’Alessandra qui faisait mine de n’avoir rien vu de la scène.

- Content que tu sois venue.

Elle lui répondit par un sourire et Franck-Albert parut s’en contenter.

- Bon, venez, je vais vous présenter aux autres.


Il n’y avait pas beaucoup de monde : un type à lunettes, fringué comme pour un entretien et visiblement très nerveux, une fille aux cheveux courts et frisés qui aurait été très mignonne sans la trentaine de piercings sur son visage, un garçon habillé comme un mort vivant avec un air très hautain (celui-là, Tristan le détesta immédiatement), et enfin, la propre sœur de Frankie. Si lui ressemblait à un rat, elle, tenait plus du hamster. Il n’y avait personne de la séance précédente, Cathe et lui les avaient trop terrifiés pour qu’ils reviennent. Bien entendu, toute l’attention était focalisée sur Alessandra. Tristan en profita pour observer la pièce attentivement. On se serait cru dans un mauvais film d’horreur : pentacle, croix, livres de magies blanches, noire, rouges, violettes... Mais aussi un attrape rêve, une sorte de grimmlins empaillé, et un énorme miroir couvert de poussière. La dernière fois qu'il était venu, Franck-Albert lui avait dit avec fierté que le miroir servait à voir les fantômes. Evidemment, Catherine ne s’y était jamais reflétée, ce qui l’avait beaucoup déçue. Comme quoi, même morte les filles restent coquettes. Il y avait encore bien d’autres objets que le jeune homme ne parvenait pas à identifier. Les parents de son « ami » devaient être friqués et souvent absents pour le laisser dépenser ainsi son argent. Le regard de Tristan se porta au milieu du salon.

Au centre de la pièce trônait une imposante table ronde, un pentacle à cinq branches (oh le beau pléonasme : penta = 5) gravé à l'encre rouge sur le plateau. Le meuble semblait fait d'un bois brut, mais Tristan savait par expérience qu'il cachait certaines parties en cartons, plus faciles pour les trucages. Oui, Francky trichait, pour mettre de l'ambiance et "ouvrir les esprit" pour les préparer à une vraie intervention fantomatique. C'était bien joli tout cela, mais au final, impossible de différencier le vrai du faux.
Tristan se sentit tiré vers l'avant : tous les regards se posèrent sur lui.

- Et voila Tristan, déclara Frank Albert d'une voix caverneuse, c'est un médium.

Le jeune homme salua l'assemblée d'un petit signe de main, légèrement gêné par les sept paires d'yeux qui le fixaient.
Le petit rat frappa dans ses mains comme un maître d'école, les yeux brillants d'excitation.


- Allez, la séance va commencer, asseyons nous !

Il s'y croit vraiment, pensa Tristan tendit qu'il prenait place autour de la place. Heureusement qu'il y avait Alessandra pour égayer cette soirée. D'ailleurs, il avait réussi à s'assoir à côté d'elle. Le rat présidait la table évidemment... Enfin difficile de présider une table ronde : sa chaise était juste plus rembourrée que les autres. Quand tout le monde se fut assis, malgré quelques difficultés puisque l'Arrogant et l'Intello voulait tout les deux se placer près de Sandra, Tristan s'aperçut qu'il manquait quelqu'un. La place était libre à côté de Francky Celui-ci surprit le regard étonné de Tristan et lui répondit avant même qu'il ne pose une question.

" C'est Jasper, il m'a prévenu qu'il serait un peu en retard. Il devrait pas tarder"


Le hamster, Tristan se souvint qu'elle s'appelait Marlène, avait réussi à récupérer la place tant convoitée près d'Alessandra. Elle se tortilla quelques instants sur sa chaise puis se pencha vers la jolie rousse et déclara en gloussant.

" Tu vas voir, il est trop beau"

Pour toute réponse, Sandra prit un petit air rêveur. Ses yeux rencontrèrent ceux de Tristan et elle lui adressa un sourire rassurant. Le garçon lui répondit avec moins de conviction. En la regardant, il s'était soudain sentit très triste, sans raison. L'ambiance elle aussi semblait avoir changée, elle était plus ... morose. Dans une pièce, une jeune fille sanglotait. Les invités avaient cessé de parler, même les filles ne gloussaient plus. Francky contemplait ses mains, des larmes aux yeux.

- Hello everybody !!

Rien à redire à la correction de MrSonge soit dit en passant ^^

Lou a écrit:
Chapitre 3 : ou pourquoi ne pas sortir la nuit avec de jolies rousses.

A cette heure-ci, le parking du supermarché était en pleine effervescence. Tristan observait du coin de l’œil quelques ménagères pressées parce qu’elles avaient oublié le lait, le sel ou un autre ingrédient tout aussi indispensable. Il y avait aussi des célibataires, hésitants devant le magasin, se demandant s'il ne serait pas plus agréable de dîner au restaurant, ou encore des mordus de foot venu renforcer leurs stocks (je crois que on peut mettre au pluriel pour eux ^^) de bières. Tout ce petit monde allait et venait, sans se préoccuper de l’adolescent gelé qui poireautait (comme un poireau voyons ^^) juste sous le réverbère.
Il était bientôt 19h10, comme toutes les filles, Alessandra le faisait attendre. Et lui, naïf, s’était pointé avec un quart d’heure d’avance pour être bien à temps au rendez-vous. Résultat : il attendait depuis plus de vingt minutes. Tristan ruminait de noires pensées : elle avait beau être sublime, elle allait l’entendre !

- Salut, désolée d’être en retard, mais le bus a eu un accident.

Alessandra venait d’arriver, les joues rouges et le souffle court. Elle avait couru pour venir jusqu’ici, cela ne la rendait que plus magnifique. Le jeune homme sentit son cœur battre plus fort, il oublia en un instant tout ce qu’il voulait lui dire.

- Je ne t’ai pas trop fait attendre ?
- Si, enfin, non, euh, un peu…
- Je suis désolée !

Et pour se faire pardonner, elle l’embrassa sur les deux joues (histoire d'éviter la répétition => "sur le nez" ça change l'action, mais elle n'était pas des masses essentielles non plus ^^). Des baisers très froids, mais qui réchauffèrent Tristan.

- On y va ?
- Oui, oui.

Ils se dirigèrent donc vers la maison de Francky. Le trajet durait à peu près dix minutes. Ils ne parlèrent pas beaucoup, Tristan fit de timides tentatives pour lancer la conversation, mais Alessandra paraissait curieusement absente. Très vite, il cessa de l’importuner, ce qui lui laissa tout le loisir d'admirer le quartier (mais bien sur, c'est le quartier qu'il admire ...). Pas très rassurant d’ailleurs : un de ces trucs bourgeois construit trop vite et sans aucune âme.
Ce n’est que lorsqu’ils furent arrivés devant la porte de Francky que Tristan s’aperçut d’une chose affreuse : il était plus petit qu’Alessandra ! Oh, pas de beaucoup certes, mais juste assez pour se sentir blessé dans sa fierté masculine. Le plus discrètement possible, il essaya de se mettre sur la point des pieds, plutôt instable comme position, il dut donc s’accouder à la porte. Malheureusement, celle-ci s’ouvrit au même moment, et le garçon se retrouva par terre, le nez sur des baskets à l’odeur « intense ». Rouge de honte, Tristan se releva, aidé par celui à qui appartenait les chaussures (j'aime pas vraiment la formulation ^^) : le ra… Francky.

- Je croyais que tu ne voulais pas venir, murmura Francky d’une voix narquoise.

Évidemment, il n’était pas dupe, Tristan l’attrapa par le col.

- Et moi, je suis sûr que tu vas garder ça pour toi…

Francky battit en retraite en levant les mains pour montrer sa bonne volonté. Il s’approcha d’Alessandra qui faisait mine de n’avoir rien vu de la scène.

- Content que tu sois venu.

Elle lui répondit par un sourire et Franck-Albert parut s’en contenter.

- Bon, venez, je vais vous présenter aux autres.


Il n’y avait pas beaucoup de monde : un type à lunettes, fringué comme pour un entretien (d'embauche ?) et visiblement très nerveux, une fille aux cheveux courts et frisés qui aurait été très mignonne sans la trentaine de piercings sur son visage, un garçon habillé comme un mort vivant avec un air très hautain (celui-là, Tristan le détesta immédiatement), et enfin, la propre sœur de Frankie. Si lui ressemblait à un rat, elle, tenait plus du hamster. Il n’y avait personne de la séance précédente, Cathe et lui les avaient trop terrifiés pour qu’ils reviennent. Bien entendu, toute l’attention était focalisée sur Alessandra. Tristan en profita pour regarder la pièce attentivement. On se serait cru dans un mauvais film d’horreur : pentacle, croix, livres de magies blanches, noires, rouges, violettes... Mais aussi un attrape rêve, une sorte de grimmlins empaillé, et un énorme miroir couvert de poussière. La dernière fois qu'il était venu, Franck-Albert lui avait dit avec fierté que le miroir servait à voir les fantômes. Évidemment, Catherine ne s’y était jamais reflétée, ce qui l’avait beaucoup déçue. Comme quoi, même morte les filles restent coquettes. Il y avait encore bien d’autres objets que le jeune homme ne parvenait pas à identifier. Les parents de son « ami » devaient être friqués et souvent absents pour le laisser dépenser ainsi son argent. Le regard de Tristan se porta au milieu du salon.