Commentaires de "Nature Morte"

Voilà pour poster vos commentaires sur ma nouvelle "Nature morte" ! (elle est ici https://imperialdreamer.1fr1.net/nouvelles-f120/nature-morte-t2809.htm#71264 ) . Je suis ouvert à toute critique constructive alors n'hésitez pas !

Je commence par quelques remarques relevées durant ma lecture, et je suis par un commentaire plus détaillé sur la forme puis le fond.

à quelques jours de son apogée céleste

=> avis tout à fait subjectif (donc pas forcément à prendre en considération) mais parler de la lune en tant qu'objet céleste, c'est vrai mais je trouve que ça convient bien mieux au soleil. C'est à la fois un antagonisme mais pourquoi pas une originalité ?

Plusieurs pétales de jasmin d'hiver jonchent ici

=> hivernal/hiver... c'est un peu redondant ?
=> suggestion : à la place de "hivernal" tu peux mettre le mois de l'année, qui rappelera forcément l'hiver. Comme "la blancheur du poudroiement de janvier". Le risque néanmoins, c'est le "de/de qui peut faire lourd. Quoique...
=> autre suggestion : le seconde "hiver" n'est pas nécessaire... On sait qu'on est en hiver, il ne peut que s'agir d'un jasmin d'hiver.

atténuant sa mirifique clarté.

=> "mirifique" s'emploie peu en épithète...
=> suggestion : "merveilleuse clarté" ?

aussi séante que la lame qui l'a transformé, sublimée.

=> accord : transformée

que les torrents de montagnes: Sophie git meurtrie

.
=> typographie : espace insécable entre montagnes et les ":"
=> après relecture : à la fin, on se rend compte qu'elle vit mais que le tueur la croyait morte. Alors que "meurtrie" sous-entend qu'elle était encore en vie. Donc il savait qu'elle était encore en vie avant qu'il voit soulever sa poitrine ?

semblent vouloir susurrer une dernière formule, emblème de son pouvoir.

=> pourquoi emblème ? J'aurais plus dit "vestiges" puisque ce n'est plus ce que c'était...

Mais pas pour moi, il me faut dépasser la beauté, aller au-delà de ce que la main de Dieu a pu créer.

=> typographie : point-virgule à la place de la première virgule
=> répétition de créer. Suggestion : "concevoir" "élaborer" "inventer" "produire"...
=> j'aurais trouvé intéressant de parler de sublime. Dans la philosophie contemporaine, le sublime est au-dessus du beau.

enserrant un papier chiffonné, sa main donne à cette toile une certaine pudeur provocatrice. À quelques doigts seulement de ce serrement se dévoile

=> enserrant/serrement, redondance et consonnances assez disgracieuses.

Le vent balaye lentement le noir de tes cheveux

=> je choisirais l'autre orthographe à ta place : "balaie". C'est quant même plus esthétique...

Tu n'as jamais été aussi éclatante qu'en cet instant précis

=> tu as tendance à te répéter et à donner un caractère dégénérescent à ton texte : "Elle est mienne, bien plus éclatante sous ce ciel étoilé. "

Telle des vagues affluentes que le froid fait refluer avec lenteur,

=> ortho : Telles (accord avec "des vagues")

Appréciation linguistique :

Tiens, je souligne ce qui m'a dérangé durant le premier paragraphe et ce qui s'est fort heureusement atténué par la suite :

Un mince filet rougeâtre divise la blancheur du poudroiement hivernal, esquissant une œuvre abstraite au regard de la lune. Cette dernière, à quelques jours de son apogée céleste, est reflétée dans l'écoulement bordeaux fumant au milieu de la fraicheur ambiante. Le tableau est parfait, aucun détail n'a été laissé au hasard. Plusieurs pétales de jasmin d'hiver jonchent ici et là le sol, atténuant sa mirifique clarté.

Tu adoptes des structures qui monopolisent un participe présent. Une fois, c'est joli, deux fois, c'est dégradant pour le texte. Le participe présent est certes très bon pour rester dans l'expectative (comme ici) et donner un relief à la description faite par le verbe conjugué. Il rajoute une sauce. Mais si les trois ou quatre premières phrases font la même chose, en plus de faire des sonorités en "an" pas très agréables, ça donne un épanchement surabondant à ce texte. Comme une viande beaucoup trop saucée, au bout d'un moment, ça écœure.
A cela, on rajoute des "poudroiement" et des "écoulement", et l'on arrive à un texte surchargé en expectative et en sonorités en "an".

Mais comme dit juste avant, fort heureusement, ça ne dure que les premières phrases. L'effet s'atténue par la suite.

Celui qui reste néanmoins constamment, c'est le vocabulaire de plus en plus riche. Pas que ce soit un mal de choisir des mots d'un registre supérieur, loin de là, mais parfois j'ai l'impression qu'ils ne sont employés au bon niveau. Comme celui-ci : "mirifique clarté" qui serait éventuellement avantageux dans un poème, pour souligner une figure de style, mais moins dans une prose. Enfin je ne sais pas comment exprimer mon opinion à dire vrai.
Je ne suis pas totalement contre cette expression, mais elle donne un goût de "surcharge" car à cela, l'on doit rajouter plusieurs détails qui poussent à se demander "pourquoi ces détails mirobolants ?".
Comme : "moment cristallin" ou encore "perle d'or".
Au premier abord, je ne dis pas, ça donne un certain aspect au texte. Mais lorsqu'on va plus loin, lorsqu'on puise la source du terme... on se demande l'intérêt, ou plutôt (puisqu'il n'y a pas d'intérêt dans l'art), on se demande ce qu'apporte de plus cette expression au texte, si ce n'est éventuellement l'alourdir d'expressions sentencieuses ?

Donc voilà mon avis sur ce texte. Il est très beau et très bien rédigé ; le vocabulaire complète à merveille cet artiste psychopathe. Toutefois, à quoi sert selon toi cette surcharge de vocabulaire ?
J'ai bien mon interprétation : souligner la démence géniale de ce fou qui cisaille à même la chair humaine l'œuvre de sa vie. Et il est vrai, cela donne un aspect de mégalomane.
Mais ne serait-ce parfois pas un peu trop au point de diminuer le plaisir de la lecture, comme lorsqu'on se lasse très vite des dorures et de l'argenterie qui foisonne ne plus où savoir en mettre dans certaines demeures bourgeoises ? (vive la comparaison)

Appréciation du récit :

Tu pars avec un contraste coloré rouge/blanc.
J'ai beaucoup aimé l'idée et je regrette que tu ne sois peut-être pas aller plus loin dans cette opposition.
On pourrait par exemple découler sur la virginité de l'éclatante blancheur, et la passion sauvage et malicieuse du rouge ? Deux couleurs emblématiques de deux aspects différents.
Blanc, calme et sérénité (couleur des rois...)
Rouge, violence, amour, passion (couleur des révolutions !)
Je donne des idées au hasard, des fois que ça t'inspire...

Autre chose, purement pratique (et qui casse peut-être un peu l'idée du texte) mais la femme est nue, étalée dans la neige ?
Le sang a tendance à coaguler dans le froid et la peau se raffermit, ce qui donne moins de "dentelle" pour le cisaillement de la lame du couteau. Puis plus les minutes passent (et ça n'a pas dû prendre cinq minutes sont travail...) plus la peau bleuit. Ou alors faudrait qu'il l'ait fait avant et qu'il ait déplacé le corps ensuite dans la neige.
M'enfin, je donne juste l'aspect du scientifique de base. Histoire de donner l'avis d'un scientifique pratique de base.
Mais je pense que dans l'absolu, c'est l'aspect poétique qui doit ressurgir, et la névrose du personnage, moins les données biologiques du corps humain ^_^.

Enfin, je vais ouvrir sur le débat et surtout sur la fin. Je n'ai peut-être pas tout saisi, mais que réalise cet artiste fou ?
S'aperçoit-il de la vie, à cause de cette poitrine qui se soulève, cette vie qui n'est plus si "belle" que dans son macabre tableau ?
Voit-il le reflet de sa démence un bref instant et envisage-t-il la barbarie de son acte qui dénature un court instant la splendeur de son oeuvre ?
A toi de me le dire...


Mais dans une conclusion générale, ce ne serait pas tellement une nouvelle, mais un pamphlet, un court texte poétique qui dénonce la folie d'un psychopathe, qui nous y plonge pour mieux la comprendre ou du moins, l'interpréter.
C'est un bon texte, à n'en pas douter .

Je suis ravi de ton commentaire ! À dire vrai, ce texte n'a été que très très peu retouché : les fautes et au mieux quelques reformulations. Je reprends certaines choses.

à quelques jours de son apogée céleste


=> avis tout à fait subjectif (donc pas forcément à prendre en considération) mais parler de la lune en tant qu'objet céleste, c'est vrai mais je trouve que ça convient bien mieux au soleil. C'est à la fois un antagonisme mais pourquoi pas une originalité ?

=>Je ne dirai pas que c'est voulu mais je désire donner cet aspect de céleste à la lune car, au final, pourquoi la voit-on ?

Plusieurs pétales de jasmin d'hiver jonchent ici


=> hivernal/hiver... c'est un peu redondant ?
=> suggestion : à la place de "hivernal" tu peux mettre le mois de l'année, qui rappelera forcément l'hiver. Comme "la blancheur du poudroiement de janvier". Le risque néanmoins, c'est le "de/de qui peut faire lourd. Quoique...
=> autre suggestion : le seconde "hiver" n'est pas nécessaire... On sait qu'on est en hiver, il ne peut que s'agir d'un jasmin d'hiver.

=> Entièrement d'accord, j'avais pensé préciser en me disant que tout le monde ne connaissait pas le Jasmin d'hiver... "d'hiver" à supprimer donc.

atténuant sa mirifique clarté.


=> "mirifique" s'emploie peu en épithète...
=> suggestion : "merveilleuse clarté" ?

=> C'est la première fois que j'utilise ce terme, d'où le fait qu'il soit mal placé sûrement...

que les torrents de montagnes: Sophie git meurtrie

.
=> typographie : espace insécable entre montagnes et les ":"
=> après relecture : à la fin, on se rend compte qu'elle vit mais que le tueur la croyait morte. Alors que "meurtrie" sous-entend qu'elle était encore en vie. Donc il savait qu'elle était encore en vie avant qu'il voit soulever sa poitrine ?

=> là par contre c'est volontaire ! C'est pour donner l'impression, au début, que la scène n'est pas racontée par le meurtrier. En fait il y a comme un dédoublement du narrateur au cours du texte, comme l'on pourrait parler d'un dédoublement du meurtrier qui tue et de celui qui prend conscience.

Mais pas pour moi, il me faut dépasser la beauté, aller au-delà de ce que la main de Dieu a pu créer.


=> typographie : point-virgule à la place de la première virgule
=> répétition de créer. Suggestion : "concevoir" "élaborer" "inventer" "produire"...
=> j'aurais trouvé intéressant de parler de sublime. Dans la philosophie contemporaine, le sublime est au-dessus du beau.

=> tu as fait une précédente citation ou je parlais d'un lame qui a sublimé la femme. Dieu crée le beau, le meurtrier croit sublimer

Pour le premier paragraphe et le sonorités en "an", je ne m'en été pas rendu compte, a corriger donc !
Oui, le vocabulaire est sûrement trop riche je le conçois... C'est un texte que j'ai écris en me laissant aller... Et comme je l'ai déjà dis, que je n'ai pas repris. Quelques lourdeurs donc, qui disparaitront en un claquement de souris !
Cependant, je laisserais une petite surabondance : mon but était à la base de voir un meurtre au travers du meurtrier, du fou (qui lui ne se crois pas fou) : cela a pour but de rendre le meurtre beau, que, petit à petit, avant la chute, on en oublierait presque que c'est un meurtre.

Pour les interprétations, je n'en ai personnellement pas... Si ce n'est qu'à la fin, l'artiste ne se rend pas compte de son meurtre, il se rend compte de l'échec de son art : elle n'est pas morte et c'est ce qui gâche son œuvre, il demeure dans sa folie.

Je voulais que ce texte soit perturbant, peu commun. Pas forcément par le thème, mais la façon dont il était abordé. Alors oui, cela fait un peu "poétique", c'est voulu.

Adriadem a écrit:
=>Je ne dirai pas que c'est voulu mais je désire donner cet aspect de céleste à la lune car, au final, pourquoi la voit-on ?

Je ne dis pas le contraire.
C'est juste que "céleste" renvoie généralement au soleil, car c'est lui qui illumine le ciel et il incarne bien souvent "Dieu tout puissant".
La Lune, c'est une autre histoire. C'est la pâle sœur du soleil et on lui octroie bien souvent moins de pouvoir que son frère.
Et je disais juste ça comme ça .

Adriadem a écrit:
=> tu as fait une précédente citation ou je parlais d'un lame qui a sublimé la femme. Dieu crée le beau, le meurtrier croit sublimer

Oui j'ai bien vu... enfin, j'ai bien aperçu.
Mais justement, ce n'est selon moi pas assez mis en valeur, tu ne crois pas ?

Adriadem a écrit:
Je voulais que ce texte soit perturbant, peu commun. Pas forcément par le thème, mais la façon dont il était abordé. Alors oui, cela fait un peu "poétique", c'est voulu.

Il l'est, perturbant.
Mais je ne dirais pas que mon ressenti me fasse oublier le meurtre. Au contraire, le frisson est omniprésent durant la lecture car, au contraire, on est obnubilé par ce meurtre et par la froide folie de cet assassin.

Il y a du beau mais il fait froid dans le dos ^_^.