Je ne suis pas mignonne [commentaires]

Il suffit qu’une chose soit ronde comme la joue d’un bébé et/ou ai de grands yeux pour qu’on dise à son sujet « c’est mignon ».

Oui, il est mignon ce petit chaton, quand il dort et ne fait pas ses griffes sur le papier peint, ce joli bébé aussi, sauf quand sa couche est pleine.

Moi, j’aime tout ce que les autres détestent : araignées, serpents, insectes grouillants en tout genres…

Je vomi le « kawaii » et tout ce qui s’y rapporte et fait tout mon possible pour m’en tenir éloignée le plus possible.

À croire que tout ce qui est « kawaii » a le pouvoir de bloquer les neurones des personnes qui les voient.

- Je ne suis pas mignonne, bordel ! Il faut vous le dire en quelle langue !

Spoiler:

Le côté peu approfondi et le peu d'explications sont plus ou moins faits exprès, en effet : il s'agissait de faire un texte très court, un fragment d'histoire.

Je ne suis pas mignonne


« Oh, que c’est mignon ! »
Voilà une phrase qui m’insupporte >>> le Thomas préconise la formule : "m'est insupportable" car celle que tu as utilisé est du langage familier et plaisant. Bon, vu la suite de ton texte, il est évident qu'elle est adaptée. Mais je précisais ça juste pour info. au plus haut point. Il suffit qu’une chose soit ronde comme la joue d’un bébé et/ou >>> fais ton choix entre "et" et "ou", mais n'utilise pas de /, ou alors préfères les tirets : "un bébé et - ou - ait de grands yeux" ait de grands yeux pour qu’on dise à son sujet « c’est mignon ».
Oui, il est mignon ce petit chaton, quand il dort et ne fait pas ses griffes sur le papier peint ; ce joli bébé aussi, sauf quand sa couche est pleine. Je suis sûre que les anti-nucléaires seraient beaucoup moins nombreux si les ogives et centrales étaient peintes de grands yeux de poupons larmoyants. >>> justement, je pense au contraire que de telles peintures sur les centrales soulèveraient le tollé général et serait prises comme une provocation et une atteinte gravissime à la vie, du foutage de gueule quoi.
Moi, j’aime tout ce que les autres détestent : araignées, serpents, insectes grouillants en tous genres… Eux au moins ne cachent pas leur jeu derrière un joli visage faisant >>> participe présent pas génial avec en plus, le verbe faire. fondre toutes les filles. Je vomis le « kawaii » et tout ce qui s’y rapporte (pourquoi espace ici ? Je dois être allergique, qui sait espace ici ?) et fais tout ce que je peux pour m’en tenir éloignée le plus possible. Ce qui est loin d’être facile.
Le prochain qui me dit que je suis mignonne, je le castre avec des ciseaux rouillés. J’envisage également de faire un procès à mes parents pour m’avoir fait une gueule d’ange qui correspond si peu à mon état d’esprit. Ma négligence compense un peu, au moins.
Dès que je pourrais me le permettre, mon premier animal de compagnie sera une énorme mygale que je laisserai régulièrement se promener sur mon plafond pour faire peur à tous les visiteurs ; ensuite j’achèterai un aquarium rempli de piranhas.
À en écouter certaines, le premier critère qui fait de n’importe quel bonhomme que l’on peut voir à la télé un immense artiste est le fait qu’il soit « trop mignon »…ç’en est désolant. À croire que le « kawaii » a le pouvoir de bloquer les neurones des personnes le voyant. >>> "qui l'aperçoivent"
Je ne veux bloquer les neurones de personne, ni voir ma propre activité cérébrale faiblir. Ce n’est pas compliqué, bon sang ! je veux juste être moi ; si ça ne plaît pas j’en ai absolument rien à cirer.
« Hé, mademoiselle ! »
Qu’est-ce qu’il me veut celui-là ?
« On t’as déjà dit que tu étais super mignonne ? »
Mon regard se fait sombre et menaçant comme des nuages d’orage. Où ai-je mis ces ciseaux…

« Pourquoi avez-vous fait ça ? » demande le flic.
Je ne réponds pas. Il ne peut pas comprendre.
« Hé, c’est à toi que je parle, insiste-t-il. Est-ce que ça t’arrive souvent de castrer les gars qui t’abordent ? »
Le soudain changement de ton ne me surprend pas. L’absence de réponse, surtout dans des cas comme celui-ci, n’aide pas à détendre l’atmosphère.
« Je répondrais si j’étais à ta place, ma mignonne. »
Je baisse les yeux vers mes menottes pour ne pas faire >>> laisser ? voir au policier la tempête qui surgit dans ceux-ci. >>> j'aime beaucoup cette phrase. Il a osé associer le mot honni et moi dans la même phrase. Il me cherche, il va me trouver… Tu iras nourrir les piranhas, connard.

Comme j’ai essayé d’étrangler le flic avec la chaîne des menottes (qui s’est avérée trop courte ; ils avaient visiblement prévu le coup), je me retrouve maintenant en cellule individuelle, immobilisée par une camisole de force, bref, le grand jeu. J’espère qu’avec tout ce que j’ai fait plus personne ne se focalisera sur ma satanée gueule d’ange.
J’entends des pas : c’est l’infirmière qui vient me donner une dose de tranquillisant.
« Bonjour, dit-elle en ouvrant la porte. Comment va-t-on aujourd’hui ?
- On fait aller, je réponds. Et vous ?
- Je vais bien, merci. Prête pour la piqûre ?
- Je ne suis pas en position de refuser, de toute façon…
Elle prépare la seringue.
- Tu es déjà bien plus calme et gentille qu’en arrivant ici. Tu vois que tu peux être mignonne, quand tu t’y mets.
Et moi qui croyais que tu étais une femme bien.
J’attends patiemment qu’elle s’approche suffisamment de ma tête… Et la mords un grand coup. La sécurité débarque bientôt pour nous séparer. Avant qu’ils n’aient l’idée de me mettre une muselière, je hurle à pleins poumons :
- Je ne suis pas mignonne, bordel ! Il faut vous le dire en quelle langue ? »

Fin

Il suffit qu’une chose soit ronde comme la joue d’un bébé et/ou ait de grands yeux

« On t’as déjà dit que tu étais super mignonne ? »

J’attends patiemment qu’elle s’approche suffisamment de ma tête…