Commentaire pour le sceptre de Poséidon

Du bout des doigts, Eva tapotait sur son bureau.
Les brochures des meilleures universités françaises s’étalaient devant elle, mais les couvertures bariolées et les slogans aguicheurs la laissaient de marbre. Elle leur accorda à peine un regard, puis elle poussa un long soupir et recommença à battre la mesure.
La qualité de son bulletin lui ouvrait les portes des meilleures écoles. Et pourtant elle savait que cet avenir n’était pas fait pour elle. Des études, toujours des études.
La plupart de ses camarades avaient déjà fait leur choix, mais Eva hésitait, tergiversait. L’épreuve du bac avait été une bonne excuse pour reporter sa décision, mais maintenant qu’elle l’avait obtenu, sa mère avait insisté pour qu’elle se détermine au plus vite.
De nature optimiste, Eva n’était pas inquiète de prendre une mauvaise décision, car elle avait toujours la possibilité de changer d’orientation en route. Non, ce n’était pas cela.
Elle ne comprenait tout simplement pas pourquoi tout cela ne l’intéressait pas.
Ses amies étaient toutes très excitées de faire de nouvelles connaissances à la rentrée prochaine, de découvrir un nouvel endroit, de nouvelles matières. Pourquoi pas elle ?
L’image de fêtes étudiantes s’imposa dans sa tête.
- Ça pourrait-être sympa ? tenta-t-elle de se convaincre.
Non décidément, ce n’était pas ce qu’elle désirait.
Mais que voulait-elle ?
Lasse de ces réflexions, elle se redressa sur son siège et le fit tourner avec les pieds. La chambre défila. Les posters accrochés aux murs devinrent flous.
Plus vite encore.
Ses chaussures râpaient la moquette. Les affiches devenaient de longs serpents de couleurs et la fenêtre qui s’ouvrait sur la nuit apparaissait comme une nébuleuse noire.
Plus vite, plus vite.
Elle leva les pieds et se recroquevilla sur la chaise. Celle-ci continua sur sa lancée. Eva ferma les yeux, et, grisée par la vitesse, s’abandonna à cette sensation vertigineuse.
Cela lui fit du bien et vida son esprit de ces préoccupations. Oubliés l’université, les choix difficiles, l’avenir incertain, les doutes.
Eva perdit de la vitesse jusqu’à ce qu’elle s’arrête devant la table recouverte de prospectus. Ses obligations réapparurent à son esprit, la réveillant telle une douche froide. Elle soupira de nouveau.
— Tu m’as l’air inspirée…, fit une voix derrière elle.

La jeune fille fit volte-face et fixa son frère. Maxime n’était son ainé que de trois ans et pourtant il était très différent d’elle. Eva était bonne élève et très sérieuse tandis que Maxime aimait trainer avec ses amis et plaisanter en classe.
Elle ne le lui aurait jamais dit mais elle l’enviait, lui qui était si populaire et insouciant.
Après la fin de ses études, il était parti faire un tour du monde qui l’avait amené jusqu’en Polynésie. Il avait décidé de s’y installer en tant que gérant de bar et passait ses journées à discuter et à plaisanter avec ses clients.
Il revenait de temps en temps, pour les vacances d’été surtout. Elle avait plaisir à le revoir, même si elle devait supporter ses plaisanteries constantes.
Assis sur le lit, il feuilletait une bande dessinée d’un air distrait. Elle lui lança un regard suppliant :
— Aide-moi Maxime ! Paris, Nantes, Lille…

EvaDevilleroy a écrit:

L’épreuve du bac avait été une bonne excuse pour reporter sa décision, mais maintenant qu’elle l’avait obtenu, sa mère avait insisté pour qu’elle se détermine (choisisse, se décide, fasse un choix ...) au plus vite.
De nature optimiste, Eva n’était pas inquiète de prendre une mauvaise décision (Bof, je la trouve mal tournée ta phrase. "Elle ne craignait pas de prendre une mauvaise décision" peut-être ??, car elle avait toujours la possibilité de changer d’orientation en route. Non, ce n’était pas cela.

EvaDevilleroy a écrit:
Oh que si, tu verras quand tu auras son âge, genre la trentaine, je suis bien placée pour le dire, ta mère t'embêtera (pour rester polie) toujours autant.
Ne crois pas qu'avec l'âge, elle va te lacher, non non non !
Mais on les aime bien quand même hein !!!
Et pis un jour ce sera notre tour et j'suis sure qu'on fera pareil...

Ses parents, partagés entre la peur d’un accident et la fierté de sa réussite, n‘avait pas osé lui interdire

après l’avoir longuement sermonnée sur le danger que représente ce type d’engin

Souriant de reconnaissance,

après avoir vérifié que la rue était déserte

elle aperçut le dôme de la piscine municipale.

une salle s’ouvrit sous une immense coupole

Les adultes, tous très occupés, ne se rendirent comptent de rien.

Les yeux grands ouverts, elle le fixa avec étonnement.

Quelqu’un les enroula dans de grandes serviettes éponge.

— Tristan, coupa Liliane, Grégoire est arrivé, il nous attend…

warnings allumés

— Mais je suis atlante, répondit-il avec véhémence.

Souriant de reconnaissance

La conduite avait le don de calmer ses nerfs

le revêtement plastique prit l’eau à grande vitesse.

Tristan repoussa l’homme qui fut projeté en arrière.

la salle s’emplit de soupirs de soulagement.

Elle chuta lourdement dans le bassin et atterrit sur la bâche sous le regard surpris de la fillette saine et sauve qui la regardait s’enfoncer.

L’épreuve du bac avait été une bonne excuse pour reporter sa décision, mais maintenant qu’elle l’avait obtenu, sa mère avait insisté pour qu’elle se détermine au plus vite.

De nature optimiste, Eva n’était pas inquiète de prendre une mauvaise décision, car elle avait toujours la possibilité de changer d’orientation en route.

Ses amies étaient toutes très excitées de faire de nouvelles connaissances à la rentrée prochaine, de découvrir un nouvel endroit, de nouvelles matières. Pourquoi pas elle ?
L’image de fêtes étudiantes s’imposa dans sa tête.

Lasse de ces réflexions, elle se redressa sur son siège et le fit tourner avec les pieds. La chambre défila. Les posters accrochés aux murs devinrent flous.
Plus vite encore.
Ses chaussures râpaient la moquette. Les affiches devenaient de longs serpents de couleurs et la fenêtre qui s’ouvrait sur la nuit apparaissait comme une nébuleuse noire.
Plus vite, plus vite.
Elle leva les pieds et se recroquevilla sur la chaise. Celle-ci continua sur sa lancée. Eva ferma les yeux, et, grisée par la vitesse, s’abandonna à cette sensation vertigineuse.
Cela lui fit du bien et vida son esprit de ces préoccupations. Oubliés l’université, les choix difficiles, l’avenir incertain, les doutes.
Eva perdit de la vitesse jusqu’à ce qu’elle s’arrête devant la table recouverte de prospectus.

Ses obligations réapparurent à son esprit, la réveillant telle une douche froide.

La jeune fille fit volte-face et fixa son frère. Maxime n’était son ainé que de trois ans et pourtant il était très différent d’elle.

Le jeune homme releva la tête et contempla avec amusement le visage de sa petite sœur figé dans une moue boudeuse.

Habillée comme une véritable hippie, les goûts de sa mère étaient limités à la mode des années soixante-dix, période dont elle chérissait les codes et les valeurs de liberté.

— Maxime, reprit-elle, veux-tu laisser ta sœur tranquille. Elle a une importante décision à prendre.
— Une importante décision ! répéta Eva, agacée. Merci maman, ça me rassure ce que tu dis.
— Ben si c’est comme ça, intervint Maxime, je vais laisser la petite fifille à sa maman.
À son tour, la jeune femme prit l’oreiller et le jeta au visage du jeune homme.
— Ça suffit, coupa leur mère.
— On en fera une grande avocate, c’est juré m’man ! railla Maxime. C’est l’espoir de la famille. Après un canard boiteux comme moi.
— Mais non, souviens-toi ! Tu as un métier : le soleil, les cocktails, les palmiers…, intervint Eva, les yeux levés au ciel. Harassant tout ça !
— Et toi ? Je te vois déjà, dans quelques années, accrochée à ton attaché-case, le tailleur gris impeccable, sortant du métro comme un robot parmi tant d’autres.
Les grimaces de son frère la firent sourire. Leur mère intervint :
— En attendant de devenir une avocate internationale de grande renommée, mademoiselle a son cours de natation.
— Petite fifille a peur de lolo, marmonna Maxime d’une voix moqueuse avant de s’enfuir.
Janis secoua la tête et tenta de la rassurer d’une voix douce :
— Ne l’écoute pas, on a tous nos propres peurs.
— Maman, ça fait des années que je ne l’écoute plus, répondit Eva en fourrant un maillot de bain et un bonnet dans son sac de sport.
Janis sourit, puis referma la porte en silence, laissant la jeune femme seule. Eva s’agenouilla afin de ramasser les affaires qui étaient tombées.
Saisissant un dvd de James Bond, son cœur se mit à battre.
— Voilà ce que j’aimerais, une vie d’aventure !
— Tu as dit quelque chose ? demanda sa mère en rouvrant la porte.
— Non non, maman.
— Allez, dépêche-toi, tu vas arriver en retard !

Les brochures des meilleures universités françaises s’étalaient devant elle, mais les couvertures bariolées et les slogans aguicheurs la laissaient de marbre. Elle leur accorda à peine un regard, (pas de virgule) puis elle poussa un long soupir et (avant de recommencer à ?) recommença à battre la mesure. (de 2 choses l'1, soit tu gardes ta virgules après regard mais tu vires le puis : ... regard, elle poussa un long soupir et recommença à ... OU tu vires la virgule mais tu gardes le puis : regard puis elle poussa un long soupir avant de recommencer à ...)
La qualité de son bulletin lui ouvrait les portes des meilleures écoles. Et pourtant elle savait que cet avenir n’était pas fait pour elle. Des études, toujours des études.
La plupart de ses camarades avaient déjà fait leur choix, mais Eva hésitait, tergiversait (tergiverser veut dire hésiter, donc ça fait un peu redondance, un seul verbe suffit). L’épreuve du bac avait été une bonne excuse pour reporter sa décision, mais maintenant qu’elle l’avait obtenu, sa mère avait insisté pour qu’elle se détermine (non pas du tout bon ce verbe, se décide est plus approprié mais se déterminer carrément rien à voir dans le contexte) au plus vite.
De nature optimiste, Eva n’était pas inquiète de prendre une mauvaise décision, car elle avait (aurait puisque ce sera dans le futur qu’elle verra si elle s’est plantée de route) toujours la possibilité de changer d’orientation en route. Non, ce n’était pas cela.

Ses chaussures râpaient la moquette. Les affiches devenaient de longs serpents (euh ouais… j’avais pas pensé à de longs serpents, c’est po très poétique pour le coup, à la limite serpentins et encore) de couleurs et la fenêtre qui s’ouvrait sur la nuit apparaissait comme une nébuleuse noire

Cela lui fit du bien et vida son esprit de ces préoccupations

Ses obligations réapparurent à son esprit, la réveillant telle une douche froide.

Après la fin de ses études, il était parti faire un tour du monde qui l’avait amené jusqu’en Polynésie. (je supprimerais le point : jusqu'en Polynésie où il avait décidé de s'installer pour monter sa propre affaire : un bar bla bla bla) Il avait décidé de s’y installer en tant que gérant de bar et passait ses journées à discuter et à plaisanter avec ses clients.

Le jeune homme releva la tête et contempla avec amusement le visage de sa petite sœur figé dans une moue boudeuse.

Habillée comme une véritable hippie, sa mère basait ses goûts sur la mode des années soixante-dix, période dont elle chérissait les codes et les valeurs de liberté. Eva appréciait tout particulièrement le froufrou de ses longues robes à fleurs et ses interminables cheveux qu’elle maintenait en chignon lâche.

La jeune fille fit volte-face et fixa son frère. La ressemblance était frappante : une allure élancée, de longs cheveux blonds et des yeux couleur de lagon quasi translucides. Mais ils se différenciaient sur la personnalité ; Eva était bonne élève et très sérieuse tandis que Maxime aimait trainer avec ses amis et plaisanter en classe.
Elle ne le lui aurait jamais dit mais elle l’enviait, lui qui était si populaire et insouciant.
Maxime était de trois ans son ainé. Dès la fin de ses études, il était parti faire un tour du monde qui l’avait amené jusqu’en Polynésie où il avait décidé de s’installer en tant que gérant de bar. Il y passait ses journées à discuter et à plaisanter avec ses clients. Il revenait de temps en temps à la maison, pour les vacances d’été surtout. Eva avait plaisir à le revoir, même si elle devait supporter ses plaisanteries constantes.

— Oh merde, t’as vu ça ! s’exclama Liliane tandis que Tristan bondissait déjà de son siège pour s’élancer vers le bassin.
Le maître-nageur, occupé à réprimander des enfants, tournait le dos à la scène. Quand il aperçut Tristan, il l’arrêta d’un geste de la main.
— Halte-là, on ne court pas autour de la piscine !
— Poussez-vous ! Quelqu’un est en train de se noyer.
Inquiété par le ton alarmiste, le surveillant se retourna, mais la bâche avait reprit sa position d’origine et rien ne laissait présager du drame qui se déroulait en dessous.
— Oui oui, c’est ça. Allez, soyez raisonnable maintenant.
— Mais enfin regardez mieux ! cria Tristan.
Les sourcils broussailleux du musculeux gaillard se soulevèrent, exprimant son incrédulité.
— Ça suffit maintenant, la blague a assez duré.
Tristan tenta une percée mais le colosse bloquait le passage de son imposante carrure.
— Retournez à votre place ou je vous fais éjecter.
L’énervement décuplant ses forces, Tristan poussa le géant qui glissa sur le carrelage humide et tomba, lui laissant assez de répit pour passer.

Une fois sous l’eau, il scruta les profondeurs du bassin mais aucune lumière ne parvenait à transpercer l’épaisseur du plastique. Il avança dans la pénombre et aperçut la jeune femme à quelques brasses de là. Ses cheveux ondoyaient autour d’elle comme des voiles dans le vent, mais son corps était inerte.
La scène était magnifique et terrible. Tristan avait l’impression d’y assister au ralenti. Le corps flottait gracieusement, nimbé de bleu. Telle la statue d’une déesse, elle était d’une beauté intemporelle, de celle qui ne flétrisse jamais.
Emu, il la prit délicatement par la taille pour la tirer à lui et la sortir de l’eau.

EvaDevilleroy a écrit:Habillée comme une véritable hippie, sa mère basait ses goûts sur la mode des années soixante-dix, période dont elle chérissait les codes et les valeurs de liberté. Eva appréciait tout particulièrement le froufrou de ses longues robes à fleurs et ses interminables cheveux qu’elle maintenait en chignon lâche.

EvaDevilleroy a écrit:La jeune fille fit volte-face et fixa son frère. La ressemblance était frappante : une allure élancée, de longs cheveux blonds et des yeux couleur de lagon quasi translucides. Mais ils se différenciaient sur la personnalité ; Eva était bonne élève et très sérieuse tandis que Maxime aimait trainer avec ses amis et plaisanter en classe. (Note : on peut être sérieux et bon élève, tout en trainant avec des amis et plaisanter en classe. Là, c'est un élément stéréotype du "studieux" et du "cancre". Toutefois, rien n'empêche d'allier l'un à l'autre... (je pense à moi un peu aussi ^^)
Elle ne le lui aurait jamais dit mais elle l’enviait, lui qui était si populaire et insouciant.
Maxime était de trois ans son ainé. Dès la fin de ses études, il était parti faire un tour du monde qui l’avait amené jusqu’en Polynésie où il avait décidé de s’installer en tant que gérant de bar. Il y passait ses journées à discuter et à plaisanter avec ses clients. Il revenait de temps en temps à la maison, pour les vacances d’été surtout. Eva avait plaisir à le revoir, même si elle devait supporter ses plaisanteries constantes (incessantes plutôt. Et puis dans l'autre sens : "ses incessantes plaisanteries").

EvaDevilleroy a écrit:— Oh merde, t’as vu ça ! s’exclama Liliane tandis que Tristan bondissait déjà de son siège pour s’élancer vers le bassin.
Le maître-nageur, occupé à réprimander des enfants, tournait le dos à la scène. Quand il aperçut Tristan, il l’arrêta d’un geste de la main.
— Halte-là, on ne court pas autour de la piscine !
— Poussez-vous ! Quelqu’un est en train de se noyer.
Inquiété par le ton alarmiste, le surveillant se retourna, mais la bâche avait reprit sa position d’origine et rien ne laissait présager du drame qui se déroulait en dessous. (tout de même... ça doit bouger !)
— Oui oui, c’est ça. (<= stéréotype) Allez, soyez raisonnable maintenant.
— Mais enfin regardez mieux ! cria Tristan.
Les sourcils broussailleux du musculeux gaillard se soulevèrent, exprimant son incrédulité.
— Ça suffit maintenant, la blague a assez duré. (<= stéréotype)
Tristan tenta une percée mais le colosse bloquait le passage de son imposante carrure.
— Retournez à votre place ou je vous fais éjecter.
L’énervement décuplant ses forces, Tristan poussa le géant qui glissa sur le carrelage humide et tomba, lui laissant assez de répit pour passer.

EvaDevilleroy a écrit:Une fois sous l’eau, il scruta les profondeurs du bassin mais aucune lumière ne parvenait à transpercer l’épaisseur du plastique. Il avança dans la pénombre et aperçut la jeune femme à quelques brasses de là. Ses cheveux ondoyaient (onduler, c'est un verbe plus joli. Parce qu'il n'y a pas le "y") autour d’elle comme des voiles dans le vent, mais son corps était inerte.
La scène était magnifique et terrible. Tristan avait l’impression d’y assister au ralenti. Le corps flottait gracieusement, nimbé de bleu. Telle la statue d’une déesse, elle était d’une beauté intemporelle, de celle qui ne flétrisse jamais.
Ému, il la prit délicatement par la taille pour la tirer à lui et la sortir de l’eau.

Pacô a écrit: => les années "hippies", ce n'est pas plus les années 70 ?

Pacô a écrit: => "dont elle chérissait les codes"... le mouvement hippie n'est pas justement fait pour n'avoir aucun code ?

Pacô a écrit: => "en chignon lâche"... what is it ?

Pacô a écrit: La description est un peu plus enrichie que la première fois, oui. Mais attention de ne pas basculer dans le stéréotype.

Pacô a écrit: Tu parles de "ses cheveux interminables"... mais quelle couleur ses cheveux ? Ont-ils une odeur particulière ?

Habillée comme une véritable hippie, sa mère basait ses goûts sur la mode des années soixante-dix, période dont elle chérissait les valeurs de liberté. Eva appréciait tout particulièrement le froufrou de ses longues robes à fleurs et ses interminables cheveux qu’elle maintenait en chignon lâche. Les mèches blondes qui auréolaient son visage lui donnaient l'air d'un ange.

Janis sourit, puis referma la porte en silence. Son odeur de patchouli flottait dans l'air.
Eva huma avec délice ce parfum si particulier puis elle s'agenouilla pour ramasser les affaires qui étaient tombées.

Pacô a écrit: (Note : on peut être sérieux et bon élève, tout en trainant avec des amis et plaisanter en classe. Là, c'est un élément stéréotype du "studieux" et du "cancre". Toutefois, rien n'empêche d'allier l'un à l'autre... (je pense à moi un peu aussi ^^)

La jeune fille fit volte-face et fixa son frère. La ressemblance entre eux était frappante : une allure élancée, de longs cheveux blonds et des yeux couleur de lagon quasi translucides, irréels.
Maxime était de trois ans son aîné. Dès la fin de ses études, il était parti faire un tour du monde qui l’avait amené jusqu’en Polynésie où il avait décidé de s’installer en tant que gérant de bar. Il revenait de temps en temps à la maison, pour les vacances d’été surtout. Eva avait plaisir à le revoir, même si elle devait supporter ses incessantes plaisanteries.
Assis sur le lit, il feuilletait une bande dessinée d’un air distrait. Elle lui lança un regard suppliant :
— Aide-moi Maxime ! Paris, Nantes, Lille…
Le jeune homme releva la tête et contempla avec amusement le visage d’Eva figé dans une moue boudeuse.
— Voilà ce que c’est que d’avoir un dossier béton ! Regarde-moi, j’étais un cancre et le choix a été simple.
Eva s’esclaffa et fit un tour avec sa chaise en s’exclamant :
— Ça oui, ça a été simple : tu as préféré partir sous les tropiques !
— Je suis gérant d’un bar, coupa-t-il en fronçant les sourcils. J’ai un métier.
Eva ne le lui aurait jamais dit mais elle l’enviait, lui qui était si populaire et insouciant. Malgré cela, elle ne pût s’empêcher de se moquer.
— Fais-moi rire, tu vis sous les cocotiers !

Les souvenirs affluèrent, aussi intenses qu'inattendus.
L’été. Le soleil qui brûle. Le sable incandescent sous les pieds. L’odeur des pins. Une brise tiède. La fraîcheur des vagues. Une petite fille qui s’amuse à courir dans l’eau. Des rouleaux immenses. La mer déchaînée qui emporte tout. Tout…
L’effet fut si violent qu’Eva dû s’adosser au mur, la respiration haletante. Sonnée par le flash-back, elle mit du temps à reprendre ses esprits.
Elle avait passé ses quinze dernières années à enfouir ces images au plus profond d’elle-même et, quand elles ressurgissaient, elle avait énormément de mal à les contenir et à les refouler. C’était comme un cauchemar qui la suivait partout. Elle s’en voulait de n’être pas intervenu, de n’avoir pas réagit. Toute cette souffrance n’était due qu’à cette peur idiote, irrationnelle.
Il était temps qu’elle lutte contre cette appréhension, alors elle rassembla son courage, inspira et sortit des vestiaires.

EvaDevilleroy a écrit:

Pacô a écrit: => les années "hippies", ce n'est pas plus les années 70 ?

Ben voui c'est ce que j'ai mis "soixante-dix"

EvaDevilleroy a écrit:

Pacô a écrit: => "en chignon lâche"... what is it ?

Pas un chignon sérré, mais un chigon où dépasse quelques mèche, genre bohème quoi...

EvaDevilleroy a écrit:

Pacô a écrit: La description est un peu plus enrichie que la première fois, oui. Mais attention de ne pas basculer dans le stéréotype.

Ouf, ça je crois que c'est mon gros défaut.

À plusieurs milliers de kilomètres de là, un coquillage résonnait sur un bureau.
— MAÎTRE CHARIS !
La voix se perdit dans le silence de l’office.
— MAÎTRE CHARIS ! VOULEZ-VOUS DÉCROCHER !
La spirale de calcaire rosissait et vibrait de plus en plus fort.
— VIVIANNE !
Une main de femme, gracieuse et ridée, se saisit enfin du cône et le retourna. L’image très nette d’un homme chétif apparut à l’intérieur du coquillage. Petit et mince, il tendait une oreille en forme d’aile de chauve-souris, tapissée de poils drus. Son œil globuleux vint scruter l’extérieur en roulant dans tous les sens à la recherche de son interlocutrice.
— Ah, vous voilà ! C’est une catastrophe, une terrible bévue !
D’un geste nerveux, il épongeait son large front d’un mouchoir trempé.
Charis avança ses mains en geste d’apaisement. Quand elle lui sourit, la doyenne sembla rajeunir de plusieurs années et ses yeux bleus pétillèrent.
— Calmez-vous monsieur Petitpas. Respirez un bon coup et expliquez-moi.
Le ton de sa voix était emprunt(empreint) de douceur.
Gonflant son torse grêle, le premier secrétaire s’exécuta.
— Je sors d’un (du conseil) conseil extraordinaire de la Loge…, dit-il.
— Oui, j’en ai entendu parler jusque dans ma résidence du lac.
— … une Nageuse vient d’être découverte !
— Une Nageuse, (je dirais : une nageuse ? mais c’est extra…) mais c’est extraordinaire ! s’exclama Charis. C’est le colonel qui va être ravi. Cela fait bien longtemps qu’il n’en est (pas ?) apparu sur les continents.
— C’est une chance vu (compte tenu de ce qui s’est passé…) ce qu’il s’est passé avec le dernier (le dernier quoi ? tu parles de nageuse donc il serait mieux de dire la derniere nageuse si cest de cela dont il s’agit).
Charis baissa la tête, soudain accablée. Silence.
— Ce fut un drame terrible, ajouta Petitpas un peu honteux. Mais il y a autre chose.
— Quoi donc ?
Petitpas se tordait les mains, visiblement très gêné.
— Et bien, elle est âgée de dix-huit ans…
— Mais comment cela est-il possible, elle est sortie de nulle part ? (cest une façon maladroite de parler pour un adulte : d’où sort-elle ? de Nulle part ?)
— Attendez de savoir le plus étrange ! ajouta Petitpas d’un air de confidence (je virerais d’un air de confidence). Et bien, c’est Tristan qui l’a découverte.
— Tristan, le prince ?
Comme Petitpas hochait la tête, Charis se leva et fit les cent pas :
— Quel hasard incroyable ! Ce n’est pas possible une telle coïncidence. Non, ça n’arrive jamais… À moins que…
Charis se retourna vivement, saisit le coquillage et le souleva au niveau de ses yeux.
— Sa sœur était-elle présente elle aussi ?
— Quoi ? Euh oui… Vous pensez qu’elle a été attirée vers cet endroit ?
— Inconsciemment oui, c’est la seule explication possible. Quand elle était encore sur l’île, c’était ma meilleure des Repéreuses. Il ne peut pas y avoir de doute ; c’est son pouvoir de commandeuse (euh commandeuse, ça existe ce mot ?) d’esprit qui l’a guidé.
Charis se rassit, puis elle (je virerais le elle : charis se rassit puis posa …) posa les coudes sur le bureau et marmonna :
— Je vais immédiatement envoyer un message à cette nouvelle Nageuse pour lui annoncer ma venue. Je dois la rencontrer en personne et juger de son niveau. Maintenant laissez-moi, j’ai à faire.
Une inclinaison de la tête et Petitpas disparut de l’écran calcaire.

****

— Ce dimanche promet d’être une journée radieuse, pensa la mère d’Eva sur le perron de la maison.
Elle offrit son visage au soleil et soupira de bien-être (de plaisir ?).
— Et Eva qui n’est pas encore réveillée, c’est une vraie marmotte.
Sa montre indiquait neuf heures. (oui mais ma foi, il eut été bien d’indiquer que la mère consulte sa montre)
— Pourtant je l’ai entendue revenir tôt de la piscine.
Janis rentra et porta son bol (sa tasse c’est bien mieux) de café à ses lèvres, quand, tout à coup, elle entendit un frottement (elle entendit le bruit d’un frottement derrière elle ?) dans son dos. Avec rapidité (Rapidement ?), elle se tourna et baissa les yeux (sur le sol ?). Une enveloppe avait été déposée sur le paillasson. Dans la rue, plus personne. (oui mais là encore, c’est le perso qui est censée regarder et constater qu’il n’y a personne, or tu ne le décris pas donc on n’arrive mal à se mettre dans la peau du personnage puisque c’est le narrateur qui fait son boulot en disant ce qui se passe)
Intriguée, elle se baissa et prit le courrier fermé (scellé) par un cachet de cire. Ses doigts se crispèrent quand elle reconnut le sceau d’Atlantide ; elle n’avait pas revu ce sigle depuis une éternité.
— CHARLES !
Le mari de Janis apparut sur le seuil de la cuisine. Il astiquait la vaisselle de son torchon et sa volumineuse chevelure parsemée de fils d’argent bougeait en rythme (mouais bof, c’est assez étrange de parler de son activité : astiquer et le fait de parler de sa chevelure qui bouge en rythme, ça donne l’impression qu’on passe du coq à l’âne même si je vois, après réflexion, ce que tu veux dire… enfin je crois lol).
Il affichait une beauté nonchalante (c’est quoi une beauté nonchalante ? nonchalant ne va pas avec la beauté, enfin je veux dire qu’on ne peut pas qualité une beauté de nonchalante) typique des aristocrates (ça fait cliché là. Tous les aristo sont beaux donc ?) et son front dégarni lui donnait une éternelle expression d’étourdi qui ravissait Eva.
— Chérie ?
— Regarde, dit-elle en lui montrant la lettre.
Il approcha, le sourcil relevé. Son expression vira à la surprise quand il aperçût le trident gravé sur la cire bleue.
— Que se passe-t-il ? s’inquiéta Eva qui se penchait à son tour sur la rambarde.
Charles et Janis se regardèrent (se concertèrent du regard) et, dans un accord silencieux, montèrent lui apporter le courrier.

— Une Nageuse, (je dirais : une nageuse ? mais c’est extra…)

(euh commandeuse, ça existe ce mot ?)

Une enveloppe avait été déposée sur le paillasson. Dans la rue, plus personne. (oui mais là encore, c’est le perso qui est censée regarder et constater qu’il n’y a personne, or tu ne le décris pas donc on n’arrive mal à se mettre dans la peau du personnage puisque c’est le narrateur qui fait son boulot en disant ce qui se passe)

Il affichait une beauté nonchalante (c’est quoi une beauté nonchalante ? nonchalant ne va pas avec la beauté, enfin je veux dire qu’on ne peut pas qualité une beauté de nonchalante) typique des aristocrates (ça fait cliché là. Tous les aristo sont beaux donc ?) et son front dégarni lui donnait une éternelle expression d’étourdi qui ravissait Eva.

— Une Nageuse, (je dirais : une nageuse ? mais c’est extra…)
Ben en fait c'est pas une nageuse comme toi, moi on fait plouf on est content .
C'est plus que ça, c'est comme un don ou un métier (comme lilianne qui est Repéreuse)

Une enveloppe avait été déposée sur le paillasson. Dans la rue, plus personne. (oui mais là encore, c’est le perso qui est censée regarder et constater qu’il n’y a personne, or tu ne le décris pas donc on n’arrive mal à se mettre dans la peau du personnage puisque c’est le narrateur qui fait son boulot en disant ce qui se passe)
J'avoue que c'est un style. Il faut que j'arrête de lire Grangé parce qu'il fait ça tout le temps.
Moi j'aime bien, on lit plus vite, cvomme un coup de stress soudain : quelqu'un a déposé une enveloppe juste derrière elle et le temps qu'elle se retourne il avait déjà filé... Tu vois ? Je voulais qu'on se sente un peu stress comme elle quoi, c'est pourquoi j'ai mis "Dans la rue, plus personne" plutot, que "elle observe la rue, mais il n'y a plus personne".

Bon alors là j'avoue que je viens juste de rajouter cette description, pcq de l'appréciation de tous, je ne décris pas assez les personnages.
Les mots sont peut être mal choisi une beauté nonchalente, c'est un peu sirius Black , il est beau mais un peu bohème, un air naif un peu paumé, c'est difficile à décrire, un peu genre romantique. les cheveux longs.
J'essaie de dire : qu'il est aristo, qu'il a un petit air à l'ouest avec front haut/dégarni et lunette; et qu'il a les cheveux poivre et sel.
Mais la tambouille est, je le reconnais avec du recul, un peu digeste !

Pacô a écrit:Mais le coup du maître nageur qui fait son malin, qui énerve le lecteur (mais de manière un peu stupide...) j'ai peur qu'on te le reproche beaucoup.

Quelques minutes auparavant, dans les gradins, un jeune homme étouffait un bâillement.
Cela faisait un moment que Tristan écoutait sa sœur Liliane lui raconter tous ses tracas. Elle l’avait invité pour le cours de natation de sa fille, mais si Tristan avait su qu’il allait devoir supporter ce bavardage incessant, il se serait abstenu.
Sa voisine était absolument captivée par son monologue. Elle multipliait les « Non mais tu te rends compte ! » d’un air outré sans se rendre compte de l’indifférence du jeune homme. Placide, il regardait le bassin et les enfants piailler. Le cours n’avait pas commencé, mais il avait l’impression d’être là depuis deux heures. Si la piscine n’avait pas été en réfection toute la journée, il aurait au moins pu regarder sa nièce s’amuser dans l’eau. Mais une bâche bleue recouvrait le bassin et il résout à devoir encore patienter.
Soudain son regard fut happé par une jolie jeune femme qui marchait vers le bassin.
— Et bien mon prince, l’interrompit Liliane. Tu me parais ailleurs tout à coup.
— Je t’ai déjà dit mille fois d’arrêter de m’appeler comme ça. Je ne suis personne ici, marmonna-t-il, les yeux rivés sur Eva.
— Bon, elle a de jolis cheveux, je te l’accorde.
Eva avançait, son bonnet à la main. Ses longs cheveux blonds, souples comme de la soie, tombaient en cascade dans son dos.
Tout à coup, elle se précipita en tendant les bras vers un enfant. Tristan la vit chuter et se faire engloutir par la bâche.
— Oh merde, t’as vu ça ! s’exclama Liliane tandis que Tristan bondissait déjà de son siège pour s’élancer vers le bassin.
Le maître-nageur, occupé à réprimander des enfants, tournait le dos à la scène. Quand il aperçut Tristan, il l’arrêta d’un geste de la main.
— Halte-là, on ne court pas autour de la piscine !
— Poussez-vous, quelqu’un est en train de se noyer !
Inquiété par le ton alarmiste, le surveillant se retourna, mais la bâche avait reprit sa position d’origine et rien ne laissait présager du drame qui se déroulait en dessous. Alors qu’il allait se retourner, le revêtement plastique se souleva de quelques centimètres, attestant de la lutte sous-marine d’Eva.
— Bon sang ! bafouilla-t-il.
Tristan fut le plus rapide, il dépassa le colosse et se précipita vers le bassin. Quelques enfants s’étaient rassemblés au bord de la piscine et tentaient de tirer la bâche. Tristan en souleva péniblement un coin et plongea par l’ouverture.

EvaDevilleroy a écrit:Qu'est ce que je lis ? Bé plutot romans fantastiques jeunesse, je l'avoue genre : HP, Twilight, Magyk, Percy Jackson...
Me serai bien mis au SDA mais moi il faut que l'intrigue elle vienne vite sinon je me lasse, j'ai lu Bilbo mais déjà j'y ai trouvé des longueurs (alors qu'il doit être bien plus abordable que les autres !) alors j'ai trop la flemme de lire SDA.
J'aime bien aussi des bouquins genre mélange romance, histoire : Régine Desforge/Isabelle Lacamp...
Et aussi quelques policiers genre DaVinciCode, là je suis en train de lire Miserere de Grange.
Je crois que je vais me faire lyncher, je lis que des trucs hyper commerciaux
Au moins j'ai jamais lu Werber !

après j'avais l'impression d'écrire comme elle, enfin pas aussi bien, juste les tournures (enfin vaguement, je ne me compare pas bien sûr !).

kat a écrit: Moi aussi j'ai lu twilight mais question suspens euh... tout parait si évident et puis tome 1 : attendre 350 pages environ pour avoir un début d'action, j'avoue que j'ai moyennement apprécié et failli abandonner de nombreuses fois la lecture.

Pâco a écrit: Et en fantasy pure et adulte, je ne peux que te conseiller l'immense fresque des Chroniques de Krondor de Raymond E.Feist.
C'est de la fantasy pure, c'est certes moins bien écrit que Tolkien, mais je pense que c'est aussi beaucoup plus accessible.

Pâco a écrit: Et sinon, en super lecture de fantastique classique (c'est à dire de la fantastique sans fantasy, sans merveilleux, mais juste de l'irréel et du surnaturel) on peut te conseiller le recueil "Sur le Fil" d'Imperialdream avec 4 des 5 auteurs qui sont ici présents (en vente chez les éditions Milles Plumes). Ahah, on se fait de la pub' sur ton dos en plus, on est vilains ! T_T

Pâco a écrit: D'ailleurs, peut-être devrais-tu commencer par Narnia qui est, à mon sens, très accessible aussi ? (je l'ai lu d'une traite, le GROS volume, en une semaine... j'avais la grippe aussi et je pouvais pas regarder la télé sans avoir une migraine abominable T_T)

— MAÎTRE CHARIS !
La voix se perdit dans le silence de l’office.
— MAÎTRE CHARIS ! VOULEZ-VOUS DÉCROCHER !
La spirale de calcaire rosissait et vibrait de plus en plus fort.
— VIVIANNE !

Une main de femme, gracieuse et ridée, se saisit enfin du cône et le retourna.

C’est une catastrophe, une terrible bévue !

Cela fait bien longtemps qu’il n’en est apparu sur les continents.

Charis baissa la tête, soudain accablée. Silence.

c’est son pouvoir de commandeuse d’esprit qui l’a guidé.

j’ai à faire

et soupira de bien-être.

Il approcha, le sourcil relevé.

Charles et Janis se regardèrent et, dans un accord silencieux, montèrent lui apporter le courrier.

Pâco a écrit: Je réitère mes dernières recommandations : il te faut enrichir ce texte. L'échange entre la doyenne (quel pouvoir a la doyenne dans ce monde ? A quoi sert-elle ? Pourquoi les politiques demandent son conseil ? etc.) est beaucoup trop bâclé. Il a pourtant l'air... important non ? Un moment important ne doit pas tenir en quelques lignes, mais plutôt en quelques pages. Il nous faut des renseignements complémentaires pour cerner la situation : qui est petitpas ? Je veux dire par là, que représente-t-il au sein de cette société ? Comment vit cette société ? Quels sont leurs moeurs ? Quels sont leurs angoisses ? Comment sont les Atlantes somme toute ? Ce sont des informations cruciales qui nous échappent, et tu bases ta narration comme si tout ça devait être naturellement compris, comme si l'on devait se calquer sur notre propre société. Mais ne lit-on pas justement de la Fantasy pour sortir de notre propre contexte et nous évader sur de nouvelles terres totalement inconnues ?

Pâco a écrit: Ta narration doit donc s'adapter à ce genre. La fantasy requiert ÉNORMÉMENT de descriptions car TOUT est nouveau. Ceci explique pourquoi les plus gros livres sont la plupart du temps les romans de fantasy.
Je dirais presque qu'il faut intégralement refaire ce passage. Je peux essayer de te montrer en réécrivant moi-même ce passage.
Du moins, si je trouve le temps et si tu en éprouves le besoin.

Pâco a écrit: Concernant la seconde scène... elle me donne une vague impression de Harry Potter à l'école des Sorciers. Les parents qui savent mais pas la fille, la lettre glissée sous la porte pour annoncer un nouveau monde à Eva, le cachet etc. C'en serait presque trop gros...

EvaDevilleroy a écrit:
Je n'aime pas trop les pavés de descriptions. Je préfère quand ça vient au fur et à mesure de la lecture. Ne penses-tu pas qu'il vaut mieux décrire les habitants et la vie sur l'île une fois qu'elle y est plutot que de faire un gros pavé de description à ce moment du récit ?
De même, on va apprendre à connaitre la Loge et le doyenne par la suite. Je voulais amener tous ces sujets sans être gavante.
Prenons exemple sur HP, je ne suis pas sure que Harry sache tout sur les sorciers avant d'arriver à Poudlard, c'est d'ailleurs pour ça que le lecteur est aussi exité que Harry de découvrir ce monde, non ?
J'ai essayé de distiller quelques infos sans trop en mettre car j'ai peur que ce soit trop lourd, que ça vienne comme un cheveux sur la soupe.
C'est aussi pour cela, je pense, que j'ai du mal avec les description des personnages, j'ai l'impression que ça arrive comme un gros paté indigeste dans le texte, j'ai du mal à insérer ça de façon subtile je crois.

On n'avait encore jamais vu dans Privet Drive quelque chose qui ressemblât à cet homme. Il était grand, mince et très vieux, à en juger par la couleur argentée de ses cheveux et de sa barbe qui lui descendaient jusqu'à la taille. Il était vêtu d'une longue robe, d'une cape violette qui balayait le sol et chaussé de bottes à hauts talons munies de boucles. Ses yeux bleus et brillant étincelaient derrière des lunettes en demi-lune et son long nez crochu donnait l'impression d'avoir été cassé au moins deux fois. Cet homme s'appelait Albus Dumbledore.

À plusieurs milliers de kilomètres de là, un coquillage résonnait depuis de longues secondes. Le bruit aurait agressé n’importe quelle oreille, mais la seule personne présente dans l’office était particulièrement absorbée par la lecture d’un vieux livre à la couverture racornie. Penchée sur la table, elle tournait les pages jaunies par le temps avec une extrême vigilance, comme s’il s’agissait d’un trésor qu’elle venait de découvrir.
Ses longs cheveux qui cascadaient sur son bras brillaient tel de l’or en fusion. Leur halo surnaturel éclairait la pièce sur quelques mètres, miroitant un instant sur des flasques de verre et caressant de leur chaude lumière des dizaines de bibelots étranges comme des crânes ou des mues de serpent.
Une voix retentit soudain. Elle semblait provenir de la spirale de calcaire qui rosissait et vibrait de plus en plus fort.
— Maître Charris !
L’intéressée, concentrée sur sa lecture, ne daigna même pas relever la tête. Elle se saisit d’une feuille d’érable et passa ses doigts longs et fins sur le tissu végétal. Un texte apparut, évanescent, tandis que la voix haussait le ton :
— Maître Charris ! Voulez-vous décrocher ?
Sur le billet improvisé, de belles lettres cursives brillèrent quelques secondes puis disparurent.
— VIVIANNE !
Surprise, la femme se redressa brusquement sur son siège. Son beau visage, parsemé de rides profondes, marquait l’étonnement. Elle se saisit enfin du cône et le retourna. L’image très nette d’un homme chétif apparut à l’intérieur du coquillage. Petit et mince, il tendait une oreille en forme d’aile de chauve-souris, tapissée de poils drus. Son œil globuleux vint scruter l’extérieur en roulant dans tous les sens à la recherche de son interlocutrice.
— Ah, vous voilà ! J’ai une nouvelle incroyable ! Personne ne pouvait prévoir cela ! C’est… C’est…
D’un geste nerveux, il épongeait son large front. Charis avança ses mains en geste d’apaisement. Quand elle lui sourit, la doyenne sembla rajeunir de plusieurs années et ses yeux bleus pétillèrent.
— Calmez-vous monsieur Petitpas. Respirez un bon coup et expliquez-moi.
Le ton de sa voix était empreint de douceur si bien que le premier secrétaire s’exécuta. Son torse grêle se souleva, et après deux trois inspirations saccadées, il s’expliqua.
— Je sors du conseil extraordinaire de la Loge…, dit-il.
— Oui, j’en ai entendu parler jusque dans ma résidence du lac.
— … une Nageuse vient d’être découverte sur les continents !
— Une Nageuse ! Mais c’est extraordinaire ! s’exclama Charis. C’est le colonel qui va être ravi. Cela fait bien longtemps qu’il n’en est pas apparu.
— C’est une chance, compte tenu de ce qu’il s’est passé avec la dernière.
Charis baissa la tête, soudain morose. Sa mission devenait de plus en plus ardue. Les commandeurs devenaient difficiles à trouver ; ils étaient toujours moins nombreux et la dangerosité de leur travail devenait un problème pour Charis. Son rôle n’était-il pas, finalement, d’extirper de leurs vies douillettes des jeunes gens pour leur proposer une vie de dangers ? Qui était-elle pour leur imposer cela ? Elle savait que la sécurité de leur île passait par eux, et tentait d’énoncer clairement les périls qu’ils devraient encourir. Malgré sa transparence, ils avaient bien souvent une vision romanesque de la vie qu’elle leur proposait. Aujourd’hui, son cœur balançait entre son devoir envers Atlantide et sa volonté de protéger des innocents.
Son silence et son air accablé augmentèrent le malaise de Petitpas. Il pouvait lire dans ses yeux le combat qu’elle menait.
— Ce fut un drame terrible, dit-il.
Il se gratta la gorge ; il ne savait pas comment aborder le détail le plus gênant.
— Mais il y a autre chose.
Charris le fixa. Il se tordait les mains, très gêné.
— Quoi donc ?
— Et bien, elle est âgée de dix-huit ans…
Les fins sourcils de Charris se relevèrent.
— Mais comment cela est-il possible ? s’exclama-t-elle. D’où sort-elle ? De nulle part ?
— Attendez de savoir le plus étrange… C’est Tristan qui l’a découverte.
— Tristan, le prince ?
Comme Petitpas hochait la tête, Charis se leva et fit les cent pas :
— Quel hasard incroyable ! Ce n’est pas possible une telle coïncidence. Non, ça n’arrive jamais… À moins que…
Charis se retourna vivement, saisit le coquillage et le souleva au niveau de ses yeux.
— Sa sœur était-elle présente elle aussi ?
— Quoi ? Euh oui… Vous pensez qu’elle a… euh… forcé les choses ?
Le visage de la doyenne illuminait.
— Rien n’est impossible ! Après tout, quand Liliane était encore sur l’île, c’était la meilleure des Repéreuses !
Charis se rassit, posa les coudes sur le bureau :
— Comment s’appelle-t-elle ?
— Eva, Eva Devilleroy.
— Je vais immédiatement lui envoyer un message pour lui annoncer ma venue. Je dois la rencontrer en personne et juger de son niveau. Maintenant laissez-moi, j’ai à faire.
Une inclinaison de la tête et Petitpas disparut de l’écran calcaire.