Jonction Nordique

Pourquoi était-il venu à Jonction Nordique ? A cause de Bill. Pourquoi avait-il failli mourir de la fièvre rouge quand il avait neuf ans ? A cause de Bill. Pourquoi les glaces du Sud fondaient-elles ? A cause de Bill.

j'ai déjà la couverture toute faite dans ma tête.

Maeror a écrit:Voici la suite. La fin est coupée, passage trop long :



Wayne se plaqua dos contre la fenêtre, assombrissant légèrement l'éclairage, déjà faible, de la pièce. De la poussière dansait follement dans les rayons du soleil. Bill tremblait légèrement, se rendit compte Wayne, il se passa une main sur le front et sa racla la gorge.
« Ah ! Dit-il d'une voix enrouée. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis les pieds ici. »
Wayne cru voir ses yeux briller dans la pénombre, mais décida qu'il devait avoir rêvé. Un homme comme Bill Fox ne pleure pas aussi facilement.
L'armurier s'avança dans la pièce, soulevant des volutes de poussière à chaque pas. Il caressa doucement, presque avec tendresse, le bureau en souriant légèrement.
Bien ! Jubila intérieurement Wayne. Vas-y, ne pense plus à moi !
« J'en ai passé des soirées ici, vous savez ? Avec mon frangin. »
Il eu un petit rire.
« Mon putain de frangin. »
Bill se racla de nouveau la gorge et tourna le dos à Wayne. Il se dirigea vers un placard que l'ancien prêtre n'avait pas remarqué tellement il était poussiéreux, à côté des cellules.
C'est le moment !
Le cœur de Wayne fit un bond dans sa poitrine, tout son corps se réveillant en un instant. Il s'élança vers la porte d'entrée, ses pieds glissants presque sur le plancher. Bill lâcha un cri suraigu et se jeta en avant. Wayne senti quelque chose taper contre ses tibias et il chuta lourdement sur le sol, soulevant un gros nuage de poussière. Sa jambe droite protesta immédiatement. Il cria de douleur et de surprise.
Bill se redressa en haletant. Il avait attrapé les jambes de l'autre juste à temps. Il le braqua de nouveau avec son colt.
« C'est dingue comme ces foutus étrangers sont acharnés. » Dit-il tout bas.
Wayne ne répondit rien, la douleur était trop forte. La plaie s'était rouverte, il sentait du sang chaud couler le long de sa jambe.
« Bon, continua Bill, on ne bouge plus maintenant. OK ?
- Connard », souffla Wayne entre ses dents.
Le connard en question se mit à rire, et Wayne entendit qu'il s'éloignait de nouveau vers le placard. Toujours couché sur le ventre, Wayne entreprit de ramper vers la porte.
Je ne vais pas me faire avoir comme ça ! Pas si stupidement ! Répétait sans cesse son esprit.
Pas comme ça !
« Mais tu vas te tenir tranquille, à la fin ? » Grogna Bill, visiblement ennuyé. Il l'attrapa par l'épaule et le retourna sur le dos. Wayne vit que Bill tenait son six-coups par le canon.
« Désolé, mais tu ne me laisse pas le choix. Bonne nuit. »
Bill assena un terrible coup de crosse sur le crâne de Wayne, et bientôt tout ne fut plus que ténèbres. (tu peux laisser plus de subjectivité, pas forcément décrire l'action, juste laisser le coup des ténèbres, c'est quasi instinctif)

Quand il rouvrit les yeux, il faisait nuit. Et pourtant, la pièce était mieux éclairée qu'en plein jour : les rayons des papillons leur parvenaient par les fenêtres.
Il était adossé contre le mur de droite, l'endroit où Bill lui avait ordonné de rester, la veille. Il tenta de se redresser, et grogna quand une douleur éclata dans sa tête. Bill n'y était pas allé de main morte. Avant de voir ses mains, il comprit qu'elles étaient entravées par des menottes. Bill était assit sur une chaise, les pieds croisés sur le bureau, la tête en arrière. Il ronflait.
Une bouffée de haine monta en Wayne. Comme il paierait cher pour pouvoir lui tordre le cou ! Jamais il n'avait haï quelqu'un plus fort qu'il n'haïssait l'armurier. Il y avait beaucoup de gens qu'il n'aimait pas, mais cela se limitait généralement au mépris. Etait-ce du au fait qu'il n'était plus prêtre ? Non, pensa-t-il, non. Tout le monde haïrait ce fils de pute, à ma place Même le Haut Prêtre Mento et ses dogmes à la noix !

...le drow à la peau d'ébène...

Maeror a écrit:
Wayne se plaqua de nouveau au sol. Des larmes, dues à la fumée et aux odeurs de poudre, ruisselaient sur ses joues. Sa respiration était forte, saccadée. Celle de Judith l'était tout autant, il l'entendait clairement, même d'ici. Quant à Bill, il n'y avait aucun moyen de savoir s'il était en vie.
Wayne transpirait abondamment (j'aime peu cet adjectif). La fièvre de la bataille le quittait peu à peu, bientôt remplacée par une grande angoisse.
Et maintenant ? Ses deux pistolets étaient vides, et il n'y avait aucune munition à portée de main. La chanteuse aussi devait être à sec, elle ne tirait plus. Seul Bill était peut être encore armé. Wayne se demandait vaguement combien de balles une winchester pouvait-elle contenir lorsque Judith lança un cri suraigu. Il y eu un bruit de course précipitée, puis une porte claqua. Wayne risqua un coup d'œil au dessus du piano. Judith venait de fuir par la porte à côté du miroir.
Il changea de position de manière à ce que le piano soit placé entre lui et l'entrée du saloon. Bill était peut être mort, mais peut être pas. En fait, il était presque certain que l'armurier avait encore plus d'un tour dans son sac. Les raclures crèvent lentement, comme on dit dans le coin.
« Hey, le prêtre ! Cria Bill depuis la rue. T'es toujours là ? »
Sa voix était saccadée (c'est pas un mot courant, alors on le remarque vite quand il se répète. C'était la soirée spéciale lui? . "Sa voix était essouflée"?), mais il n'y avait pas la moindre trace de peur. Wayne ne répondit rien.
« Me dis pas que t'es crevé. Sinon y'a un gros risque que je finisse mes jours dans cette belle (venant de lui, je me serais plus attendu à "dans cette foutue ville") ville. »
Wayne se déplaça lentement vers l'escalier, tout en restant accroupi. Les clefs de la chambre où Cora était enfermée reposaient à côté du cadavre de Vog. S'il parvenait à les attraper et à aller chercher la petite fille, peut être pourrait-il tenter le même coup que l'autre jour.
Bill continuait de parler, mais Wayne ne l'écoutait plus. Son regard porta sur sa jambe droite et, à la vue de sa blessure, décida que refaire le truc du bouclier humain ne serait peut être pas une bonne idée.
« Et bien ! T'es pas crevé finalement, le prêtre ! » S'exclama joyeusement Bill.
Wayne fit volte-face, l'armurier se tenait sur le seuil, un grand sourire éclairant son visage crasseux. Sa barbe était plus longue qu'elle ne l'était lorsqu'il l'avait « invité » à passer une nuit dans l'armurerie, en compagnie de Dean, (et) Jonas. Ce souvenir lui parut ancien, et presque joyeux en comparaison de la situation actuelle. Cora emprisonnée, Dean et Jonas morts, Lexie porté disparu, et j'en passe des mûres et des pas vertes.(très bof ! Une trop forte implication du narrateur lorsque ce narrateur est externe à l'histoire)
Bill fit quelques pas vers lui. Il tendit soudainement le bras droit vers le plafond, et lui montra son fusil.
« Belle arme, hein ? Mais sans balle, elle ne vaut pas un clou. Enfin, depuis que les cours ont changés en tout cas, il y a deux mois. »
Il lui adressa un clin d'œil plein de sympathie et jeta sa winchester au sol. Un petit nuage de poussière se souleva du plancher au contact de l'arme.
« Heureusement, mon bon vieux colt ne me quitte jamais. »
Le cœur de Wayne fit une embardée. Bill dégaina l'énorme six-coups qui saillait à sa ceinture. Wayne avait totalement oublié son existence, et pourtant il se souvint l'avoir vu, à son arrivée en ville.
« T'as perdu ta langue, le prêtre ? »
Wayne se retint de lui cracher une insulte au visage. La partie était presque perdue, mais il pouvait toujours l'emporter.
Il se releva d'un bond et s'élança vers l'escalier. Bill le rattrapa presque immédiatement. Il l'attrapa par le col et l'envoya valser contre un mur d'un coup de genou (à moins qu'il balance les deux, mais la scène devient comique là ). Wayne s'affala sur le sol. La douleur physique était grande, mais pas tant que l'échec. La partie était belle et bien terminée.
« Allez, debout. Lança Bill en le braquant de son colt. A moins que tu ne veuilles que ta seconde jambe ne connaisse le même sort que sa frangine ? » Sa voix n'avait plus rien d'amicale.
Wayne se redressa lentement. Trop lentement au goût de l'armurier, qui attrapa de nouveau sa chemise, et le tira rudement vers le haut.
« Espèce de ...
- C'est ça, c'est ça. » Coupa Bill en le poussant vers la sortie.

Le soleil était haut dans le ciel désormais. La fusillade avait du durer plus longtemps que quelques minutes.
« Par là », indiqua Bill en montrant la Tour (de) sa main libre.
Wayne ne montra(n'opposa) aucune résistance. Il en avait marre de fuir, de courir et surtout d'avoir peur. La fin approchait, mais s'il se débrouillait bien, il était certain de pouvoir s'en tirer. Il suffisait de ne pas se montrer (raison de plus pour adopter le "opposa", sinon, répétition !) trop impatient. Bill ferait bien une erreur à un moment ou un autre, et alors Wayne s'en débarrasserait et retournerait chercher Cora. Puis ils se rendraient à la Tour. Après ... après il ne voyait rien. Comment faire de la petite fille le nouveau Réceptacle ? C'est Lexie qui devait s'en charger, et il brillait par son absence.
Bill renifla fortement, puis cracha. Du moins est-ce ce que Wayne devina, l'armurier marchait derrière lui.
« Dis-moi, tu te serais pas pissé dessus, ces derniers temps ? » Demanda Bill.
Wayne serra les dents.
« Je dis pas que l'odeur est désagréable, continua l'armurier, mais ... mais si en fait, je le dis. » Et il éclata de rire. Un rire joyeux et franc. Wayne se contenta de garder le silence.
Ils traversèrent la deuxième et dernière rue qui coupait l'artère principale de Jonction Nordique. Wayne ne prit pas la peine d'observer ce nouveau décor. A quoi bon ? Le sol caillouteux et ses pieds nus étaient bien assez intéressants comme ça.
« Au fait, c'est quoi ta recette miracle, pour être sur pied aussi vite ? » Dit Bill, visiblement réellement intéressé (et cette belle répétition. "réellement intrigué"). Mais l'intéressé (c'est un sketch? "Mais l'interpellé")resta muet. Après tout, il n'en savait pas plus que lui.
« Quoi ? Tu fais la tête ? Demanda Bill en soupirant. Mais faut pas, peut être qu'il ne t’arrivera rien. Tu sais, j'ai jamais entendu d'Offrande se plaindre de leur sort. »
Il y eut un silence de quelques secondes pendant lequel on n'entendit plus que le crissement des cailloux sous les bottes de Bill, puis celui-ci reprit.
« Remarque, je peux pas dire que j'en ai connues (ce sont bien les Offrandes?) beaucoup ! » Il éclata de rire.
Wayne murmura quelque chose. Bill plissa les yeux.
« Quoi ? Qu'as-tu dit ?
- J'ai dit : l'Invisible t’acceptera à sa table, ne serait-ce que pour ton humour. »
Bill rougit fortement, vexé sans qu'il ne sache vraiment pourquoi.
Le reste du trajet se fit en silence.
Un rapace cria dans le ciel. Lugubre présage.