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+ Le Jeu des Rois+ | Tome 1: L'Appel du Royaume

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Message  Hisha Mar 24 Fév 2009 - 13:52

Très intéressant, je sens que notre Mathias va être impliqué dans un conflit qui le dépasse (c'est souvent ce qu'on attend de ce genre d'histoire^^)
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Message  Pacô Ven 27 Fév 2009 - 10:57

Liven d'Eleissen a écrit:Chapitre II

Mathias s’éveilla à l’infirmerie. Il battit des paupières, tâchant de se rappeler pourquoi il se trouvait là et comment il y était arrivé. L’infirmière du collège, une jeune femme blonde, s’approcha de lui et questionna :
-Ça va mieux, jeune homme ?
-Oui... oui, je crois, répondit Mathias en se redressant.
Il constata avec joie que si son mal de tête ne s’était pas dissipé, il s’était quand même considérablement atténué.
-C’est ton amie Blanche qui m’a avertie. Elle était bouleversée. Tu avais mangé ce matin ?
-Oui, répondit Mathias. Et maman, vous l’avez prévenue ?
-Bien sûr, mais elle n’a pas pu quitter son travail. Te sens-tu assez fort pour retourner en cours maintenant?
Mathias saisit l’occasion. Il n’avait aucune intention de passer le reste de la journée à l’infirmerie et répondit donc, sans mentionner sa migraine :
-Je pense mais je suis affamé.
L’infirmière sourit puis lui apporta des gâteaux et quelques morceaux de sucre qui disparurent en un temps record. Mathias la remercia avant de s’en aller. En sortant, il remarqua que la sonnerie pour les cours de l’après-midi n’avait pas encore retenti, ce qui l’arrangeait car il ne se voyait pas annonçant au professeur qu’il s’était évanoui à cause d’un banal mal de tête ! Et les plaisanteries que ne manqueraient pas de lui lancer Ralph ensuite ne le tentaient pas davantage. Il aperçut ses amis sous le préau et s’empressa de les rejoindre. Ils furent ravis de le revoir aussi vite.
-On te voyait déjà malade pour une semaine au moins, assura Vianney avec un grand sourire.
-Tu devrais savoir qu’il en faut plus que ça pour se débarrasser de moi.
-Dommage, on aurait été tranquille, ajouta Kyo.
Mathias fit mine de se jeter sur lui et il battit en retraite. Blanche sourit et fit simplement :
-Moi j’ai vraiment eu peur quand je t’ai vu tomber Mathy.
-L’infirmière me l’a dit.
Mathy. Elle l’appelait toujours ainsi. Habituellement, il détestait ce surnom que seule sa mère pouvait employer. Mais de la part de la jeune fille, cela ne le dérangeait pas. Vianney et Kyo se contentaient d’un Mat plus classique.
-Au fait, Antoine te cherchait, reprit Kyo. Il voulait savoir ce que tu avais et si c’était à cause de la dispute de ce matin. On lui a dit que tu avais fait une crise d’hypoglycémie.
La phrase dissimulait une question. Mathias n’approfondit pas, se contentant de hausser les épaules. La sonnerie de reprise des cours les empêcha de continuer et ils durent se rendre en cours d’histoire. En s’installant, Mathias se rendit compte que Lil le surveillait du coin de l’œil. Visiblement, elle craignait un nouvel évanouissement, certaine que l’hypoglycémie n’avait rien à voir avec son malaise. Il lui sourit pour la rassurer. Non, il n’avait pas l’intention de tomber dans les pommes une seconde fois, la première lui suffisait amplement !
Le cours était assuré par Mme Berdien, un professeur qui n’avait rien pour attirer la sympathie. Ses cheveux noirs étaient rassemblés en un chignon très serré sur la nuque. Elle avait un physique de corbeau et aimait porter des tenues sombres. Son regard terrifiait les plus jeunes élèves : Mme Berdien possédait une réputation de « sorcière » au sein du collège et les jeunes sixièmes, avertis par des frères et sœurs plus âgés, en avaient une peur bleue.
Lorsqu’elle fit l’appel, le nom de Vianney la fit grimacer. Les quatre amis l’avaient déjà eue l’année précédente et aucun n’en gardait un bon souvenir. Particulièrement Vianney. En effet, il confondait souvent humour et insolence et le professeur n’avait pas tardé à le remarquer. En outre, malgré son visage angélique, il ne pouvait s’empêcher de lancer une pique ou deux par cours qui faisaient rire les élèves et grincer les dents des enseignants. Et Mme Berdien était totalement imperméable à la plaisanterie. L’année ne s’était donc pas déroulée au mieux et l’adolescent qui avait espéré en être débarrassé en fut pour ses frais. Le professeur semblait d’ailleurs avoir nourri et amplifié sa rancune au cours de l’été car elle annonça d’emblée que « quiconque aurait un comportement trop léger serait immédiatement envoyé chez M. Isrian ! », autrement dit le C.P.E., ce qui n’avait rien de particulièrement enthousiasmant. Vianney se le tint pour dit et ne broncha pas de tout le cours.
Mme Berdien se retira en s’autorisant un sourire satisfait.
Elle ne l’avait pas entendu discuter jeux vidéo avec Kyo pendant les trois quarts du cours.
L’art plastique fut accueilli avec joie par tous les élèves. Monsieur Gatinard avait une conception bien à lui de l’art contemporain et il rivalisait avec Vianney pour les plaisanteries plus ou moins vaseuses. Mathias appréciait l’ambiance excitée du cours. Le prof distribua les premiers sujets, donna quelques indications et les élèves se mirent à discuter en tous sens. Quelques uns prirent des feuilles de dessin et se penchèrent dessus en tirant la langue, d’autres dessinaient déjà à grands traits vigoureux. Le niveau sonore montant peu à peu, M. Gatinard dut en rappeler à l’ordre :
-Kyo, Vianney et Quentin! Calmez-vous sinon c’est une copie double sur l’évolution de l’art au XXème siècle pour mardi prochain !
Les trois élèves baissèrent la tête en échangeant des regards faussement contrits.
Heureusement pour la 3éme E, le cours de sport n’eut pas réellement lieu car les élèves n’avaient pas leurs affaires. Ce qui valait mieux vu la chaleur étouffante de fin d’été qui régnait. Le professeur, M. Chauan, un homme encore jeune, leur parla sèchement dès le départ.
-Bon, commença-t-il d’une voix tonitruante en s’emparant d’une craie. Le programme de l’année, premier cycle volley-ball et gym. Ce ne devrait pas être trop difficile. Ensuite, course d’orientation et ping-pong et pour finir, endurance et basket. C’est clair ?
Il ponctua ses paroles d’un trait net sous les sports qu’il venait d’inscrire au tableau noir et lança la craie sur le bureau, où elle se brisa en deux.
-Il aurait dû être militaire, ce prof, souffla Vianney. Comme ça, ils n’auraient pas besoin de clairons pour passer les annonces.
-Hum ! toussa le prof. Valois, si vous avez des commentaires, il serait intéressant de les faire partager à l’ensemble de la classe.
-Euh, je disais juste que j’attendais vos leçons avec impatience, affirma le garçon avec aplomb.
-On verra ça, grommela M. Chauan, à moitié convaincu, ah ! tant que j’y pense, les élèves dispensés pour un temps ou à l’année feraient bien de se présenter que j’étudie leurs certificats. Mathias, ce n’est pas la peine, je te connais.
Le garçon se rassit, embarrassé sous le regard de ses camarades. Seulement deux élèves avaient besoin d’une dispense, Marco qui s’était cassé la jambe pendant l’été et à qui le médecin avait formellement interdit toute formes d’exercices sous peine de complications et Catherine Morshall qui avait des problèmes de dos. M. Chauan examina les feuilles avec grande attention, poussa un ou deux « Hum ! Hum ! » puis finit par hocher la tête.
Pour occuper le reste de l’heure, il fit travailler les élèves sur les règles du volley qu’ils devaient tous maîtriser.
A la fin de la journée, les quatre amis sortirent ensemble.
Ce fut là que Mathias les remarqua pour la première fois : ils étaient deux. Deux hommes à l’air sinistre qui surveillaient la sortie du collège. Ils étaient vêtus de costumes noirs à l’allure démodée et leurs longs cheveux retombaient sur leurs épaules. Ils avaient quelque chose de vaguement familier. Mathias donna un coup de coude à Kyo et dit, montrant les hommes :
-Regarde ces types, ils ont l’air louche.
-Où ça ? interrogea son ami en tournant la tête.
Cependant, se sentant repérés, les deux hommes avaient disparu.
-Ils sont partis.
Bientôt une voiture noire, de facture ancienne, les dépassa en trombe. Mathias crut reconnaître les deux hommes mais il n’en était pas certain.
Tout en discutant de cette première journée de cours, ils avançaient le long de la rue sans remarquer une (l') ombre derrière eux qui épiait tous leurs mouvements.
Soudain, un garçon apparut devant eux, sans qu’ils l’aient vu arriver. Ils sursautèrent et eurent un mouvement de recul.
Le garçon leur dit d’une voix tranquille :
-Désolé, je vous ai fait peur ?
Les quatre adolescents ne répondirent pas, trop occupés à le détailler. Il était grand, avec des cheveux châtain foncé qui lui caressaient les épaules et un regard bleu clair intense, empreint néanmoins d’une tristesse profonde. Ses traits avaient une allure décidée et il serrait fermement dans sa main un fin bâton de bois coloré. Il était vêtu d’un pull, d’un pantalon et de bottes noires. Sur son torse, reposait un médaillon en or assez épais mais lisse, sans armoiries ni signe d’aucune sorte. L’adolescent devait être à peine plus âgé qu’eux, sans doute une quinzaine d’années. Finalement Vianney questionna :
-Que veux-tu ?Et...qui es-tu ?
-Je cherche Mathias Landrac. Vous savez où je peux le trouver ?
-C’est moi, répondit l’intéressé en avançant d’un pas.
Intérieurement Mathias se doutait que la question n’était que de pure forme et que le garçon savait parfaitement à qui il parlait. Il nota aussi qu’il avait éludé la question sur son identité.
L’autre le dévisagea et Mathias eut la désagréable impression qu’il le jaugeait. Il lui rendit son regard, perplexe. Que lui voulait cet étrange garçon ? L’autre secoua la tête.
-Il faut que je te parle, ce soir, déclara-t-il. Sois à dix heures trente à l’angle de cette rue.

Désolé du retard =/.
Et il y sera à ce rendez-vous? Parce que, personnellement, je l'aurais envoyé ch*er xD. Peut être faudrait-il que l'étrange garçon rajoute un ou deux éléments argumentatifs qui pousseraient Mathias à s'y rendre non?

En tout cas, cette étrange migraine n'est surement pas là par pur hasard... Mystère au rendez-vous Wink.
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Message  Liven d'Eleissen Mar 28 Avr 2009 - 17:37

Pardon de ne pas avoir posté depuis si longtemps... Je vous mets la suite Very Happy

-Il faut que je te parle, ce soir, déclara-t-il. Sois à dix heures trente à l’angle de cette rue.
-Eh attends ! appela Mathias.
Trop tard. Le garçon avait disparu dans une allée transversale laissant les quatre amis ahuris. Le temps qu’ils reprennent leurs esprits et se lancent à sa poursuite, il s’était volatilisé.
-A ton avis que cherchait-il? Tu le connais ? demanda Kyo.
Mathias hocha la tête en signe de dénégation.
-Bon, ben, il ne te reste plus qu’à te rendre à ce mystérieux rendez-vous, conclut Vianney avec un sourire.
-Tu n’y penses pas, intervint Blanche, outrée. Ca peut être dangereux. Et puis, on ne sait même pas qui il est. Moi, je le trouve vraiment étrange !
-J’irai, trancha Mathias.
Il surprit le regard inquiet de Lil mais ne changea pas d’avis. Il y avait quelque chose d’incompréhensible dans toute cette histoire et il entendait bien savoir ce qu’il en était réellement.
-Je viens avec toi, proclamèrent ensemble les trois autres.
-Ce n’est pas la peine, je peux me débrouiller seul, sourit Mathias.
Il était content que ses amis souhaitent l’accompagner mais ne voulait pas leur attirer d’ennuis.
-Il faut que je rentre maintenant, ajouta-t-il, maman va s’inquiéter si je tarde trop.
-Tu la salueras pour nous, fit Kyo.
Orphelin, vivant dans un foyer, le jeune garçon d’origine chinoise éprouvait une grande affection pour la mère de son ami, toujours accueillante et ouverte. Ils se séparèrent néanmoins un peu froidement, Lil et les deux garçons vexés du refus de leur camarade. Mathias s’engagea dans les rues tortueuses du quartier ancien où il demeurait. Il aimait cette ville, située dans la proche banlieue de Paris, calme et paisible. Sa mère, Anna, l’attendait devant la porte. Elle était rentrée beaucoup plus tôt que d’habitude. Ce qui l’arrangeait car il se rendit compte, en fouillant machinalement ses poches, qu’il avait oublié ses clés dans la précipitation du matin. Dès qu’elle le vit, elle se précipita vers lui et s’exclama :
-Tu m’as fait si peur ! Quand l’infirmière m’a appelée ce matin, j’étais très inquiète mais maintenant, c’est parfait, tout va bien.
Mathias regarda sa maman. Que signifiaient ces paroles pour le moins étranges ? Brusquement il aperçut, dans la poche de la veste de sa mère, un bâton semblable à celui du garçon qu’il avait rencontré quelques instants plus tôt mais de couleur différente, plus terne. Il l’avait déjà vu, elle lui en avait parlé comme d’un talisman. L’énigmatique adolescent s’en servait-il également comme porte-bonheur ? Ou ce bout de bois avait-il un sens caché, mystérieux ?
Sentant le regard de son fils, Anna tourna la tête et, d’un geste vif, cacha le morceau de bois dans un repli de sa veste. Mathias n’eut pas le temps de poser des questions à sa mère que celle-ci l’entraînait déjà dans la maison. Après un rapide et copieux goûter, il monta faire ses devoirs en protestant contre les professeurs qui osaient, un jour de rentrée, leur donner du travail en plus des fournitures supplémentaires qu’ils allaient devoir acquérir. Mais ils avaient été très clairs sur un point : c’était l’année du brevet et, même si l’examen était plutôt facile, ils devraient travailler dur car le programme était lourd. La troisième n’était pas une année de tout repos et il fallait que les élèves le comprennent le plus tôt possible.
-En effet, avait expliqué M. Kergunnat, les trimestres s’achèvent tôt à cause de l’examen et vous n’aurez pas beaucoup de temps pour vous rattraper si vous ne vous mettez pas tout de suite au travail.
Mathias ne s’inquiétait pas trop. Avoir de bonnes notes ne lui avait jamais posé de problèmes. Il abandonna vite ses devoirs et revit mentalement cette première journée de cours. Elle n’avait pas été banale, sourit le garçon tout en se balançant sur la chaise de son bureau.
La soirée se passa agréablement. Mathias dut répéter plusieurs fois à sa mère qu’il se sentait très bien et qu’il n’avait besoin de rien. Ils dînèrent de tomates farcies que Mathias loua haut et fort. Anna cuisinait très bien et lui préparait toujours ses plats préférés.
Il prétexta la fatigue de la journée pour monter se coucher tôt et préparer son expédition nocturne. En lui-même, il s’interrogeait. Qui était ce garçon ? Que lui voulait-il ? Habitait-il le quartier ? Probablement non, songea Mathias, sinon je l’aurais déjà croisé.
Dans le salon, sa mère réfléchissait. Anna avait vu la réaction de son fils devant ce qu’elle avait dans sa poche. Elle avait compris qu’il avait rencontré un autre comme elle. Comme lui. Comme eux.
Anna se demanda de qui il s’agissait et surtout...pourquoi ? Après tant d’années, l’avaient-ils retrouvée ? Ne pouvaient-ils les laisser en paix, Mathias et elle ? Si tel était le cas, si vraiment ils étaient sur sa trace, alors elle ne devrait pas hésiter. Ils partiraient de nouveau, quoi que puisse en penser son fils. Elle repensa à son mari disparu :
-Oh, Aramer, comme tu me manques ! »
Finalement, elle ne parlerait pas à Mathias, pas ce soir. Le temps qu’elle éclaircisse cette affaire. Et en espérant que les symptômes ne s’aggravent pas.

Lorsqu’Anna vint lui dire bonne nuit, Mathias fit semblant de dormir. Cela le gênait de devoir mentir ainsi mais jamais elle ne l’aurait laissé sortir seul aussi tard. Il sentit sa mère se pencher vers lui, remonter ses boucles noires un peu trop longues et l’embrasser sur le front. Il crut l’entendre étouffer un sanglot et souffler:« Tu vois, Aramer, il est comme toi. »
Anna quitta la chambre en fermant doucement la porte. Les yeux grands ouverts dans le noir, Mathias fronça les sourcils. Pourquoi sa mère évoquait-elle ainsi son père ? Aramer avait disparu une dizaine d’années auparavant quand Mathias avait près de quatre ans. Un accident de voiture, lui avait dit sa mère puis elle avait ajouté : Ne pose plus de question.
Le sujet lui était douloureux et Mathias n’avait pas insisté. C’était néanmoins pour cette raison que le garçon préférait rester avec elle durant les vacances d’été. Malgré l’écoulement du temps, la blessure était toujours là.
Le garçon pensait qu’il lui en serait resté des réminiscences mais il ne se souvenait de rien avant ses quatre ans, lorsqu’ils avaient emménagé aux Etats-Unis. Blanche lui avait expliqué que la mémoire se déclenche vers l’âge de trois ans. C’est l’époque des premiers souvenirs. Cependant, l’adolescent ne se rappelait rien, pas même une parole ou un sentiment, juste une sensation de vide.
Mathias conservait précieusement une photo de son père. D’après sa mère, le garçon lui ressemblait beaucoup. Grand, très mince -à la limite de la maigreur- Mathias était le portrait craché d’Aramer avec sa tignasse noire et ondulée qui retombait en longues mèches sur ses yeux, et son visage fin. Il avait le nez droit et bien dessiné de son père et sa bouche mince était semblable à la sienne. En revanche, ses yeux qu’il tenait de sa mère étaient d’un vert magnifique, à faire pâlir d’envie plus d’une émeraude. Cette couleur surprenante donnait une certaine profondeur à son regard, ce qui mettait parfois mal à l’aise les gens qu’il ne connaissait pas.
Son plus gros défaut était sans doute son caractère ombrageux. Il s’emportait à la moindre réflexion et n’obéissait que lorsqu’il y voyait une raison valable. Le garçon avait souvent essayé de se corriger mais il ne savait comment s’y prendre. Il lui manquait ce guide, ce soutien qu’est pour tout adolescent un père. Mathias aimait énormément ce papa trop tôt disparu et lui vouait des exploits exceptionnels. Il aurait tant aimé avoir, ce soir, son père qui aurait su le conseiller ! Mais il n’avait pas osé parler à sa mère, de peur de l’inquiéter.
En outre sa solitude l’avait habitué à se débrouiller seul. En effet, depuis sa plus tendre enfance, il n’avait cessé de déménager, voyageant d’une ville à l’autre, changeant de pays, voire de continent. Atouts non négligeables de cette existence vagabonde, il parlait plusieurs langues étrangères et avait visité la moitié des pays de cette planète. Cependant il n’était pas vraiment heureux. Il n’avait pas d’attaches, peu d’amis.
Sa mère ne lui avait jamais donné les raisons de ces brusques déménagements mais il avait fini par comprendre. Un jour -il devait avoir cinq ans- son institutrice avait découvert son don pour l’équitation lors d’une initiation. En un mois, l’enfant qui n’avait jamais monté auparavant atteignait presque le niveau des moniteurs. L’institutrice en avait parlé à sa mère et, une semaine plus tard, ils déménageaient. Mathias avait rapidement réalisé qu’il ne lui fallait qu’un mois pour maîtriser parfaitement un sport et qu’au bout de deux, il atteignait le niveau professionnel. Il le savait, il en avait essayé une quinzaine avant son accident. Il était certain qu’un entraînement à peine davantage poussé l’aurait porté au niveau olympique, mais il n’était jamais resté assez longtemps en un même lieu pour vérifier cette assertion. A chaque déménagement, sa mère l’empêchait systématiquement de recommencer la même activité –sauf pour l’escrime et l’équitation-, ce qu’il n’avait jamais vraiment compris. C’était la même chose concernant son niveau scolaire. Il assimilait sans difficultés les notions des programmes et prenait parfois sans s’en rendre compte de l’avance sur ses camarades qui l’enviaient et le jalousaient. Toutefois, Mathias se moquait un peu de ses extraordinaires capacités car elles l’avaient privé de véritables amis.
Il repensa de nouveau aux événements de l’après-midi. Soudain, l’image de la voiture démarrant en trombe lui en rappela une autre... Quatre ans auparavant, alors qu’il faisait une promenade à vélo, une voiture noire semblable l’avait heurté... Le docteur de l’hôpital lui avait expliqué que, s’il n’avait pas porté son casque, il ne s’en serait sans doute pas sorti... La police, ne disposant d’aucun élément d’enquête, n’avait pu retrouver la voiture et l’affaire en était restée là. Mais pas pour Mathias. Depuis ce jour, il portait un appareil à la jambe gauche, une sorte d’attelle, qui lui permettait de marcher en boitant mais lui interdisait tout sport ou activité mouvementée. Sur le moment, le petit garçon en avait voulu au chauffard qui l’avait renversé puis, pour effacer toute trace de tristesse des yeux de sa maman, avait accepté son destin avec un entrain feint.
Maintenant, il s’y était habitué. Quoique...Il regrettait souvent son incapacité à pratiquer un sport car, à certains moments, il avait l’impression de déborder d’énergie sans avoir aucun moyen pour se défouler. Cela l’exaspérait et n’améliorait en rien son humeur qui se détériorait alors rapidement. D’un autre côté, ce handicap le soulageait car il ne pouvait plus briller en sport et on ne le remarquait plus guère. C’était sûrement à cause de cela qu’ils déménageaient moins souvent à présent.
Mathias ferma les yeux, fouilla sa mémoire pour y trouver l’image de cette maudite voiture qu’il n’avait aperçue que le temps d’un éclair et...le garçon étouffa une exclamation. La voiture noire était du même modèle que celle qu’il avait croisée ce jour-là !
Peut-être n’était-ce qu’une coïncidence. Néanmoins Mathias se rappelait aussi vaguement que le conducteur qui l’avait fauché était vêtu de manière identique aux hommes qu’il avait rencontrés le jour même. Et maintenant qu’il y pensait...ce n’était pas la première fois qu’il croisait des gens semblables. Le surveillaient-ils ? Pour quelle raison ? Un sentiment de gêne indéfinissable envahit Mathias.
Il s’efforça de ne plus penser à la voiture. Et puis, se raisonna-t-il, il existe des milliers de voitures noires et les conducteurs ont parfaitement le droit de s’habiller ainsi. J’ai trop d’imagination, moi !
La sensation de gêne persista pourtant. Croiser des personnes aussi ressemblantes dans la plupart des villes où il avait résidé avait de quoi troubler ! Etaient-ils la cause de ces déménagements incessants ? De cette...fuite -il n’y avait pas d’autres mots? Ces questions revenaient souvent dans l’esprit du garçon mais il n’avait aucun élément de réponse et cela l’agaçait profondément.
La sonnerie d’alarme de sa montre le tira de ses réflexions. Il l’avait programmée sur dix heures. Au moment de se lever, il eut une légère hésitation. Etait-ce bien prudent de se rendre ainsi, seul, à l’invitation d’un inconnu ? Il avait son portable, certes, mais en cas d’agression, il ne pourrait ni se défendre, ni s’échapper. Cependant, il ne croyait pas que le garçon soit un voyou. Si c’était le cas, il n’aurait pas commis l’imprudence de lui parler avant et le carrefour où il lui avait donné rendez-vous était loin d’être isolé. De plus, l’adolescent connaissait son nom et son visage car il l’avait abordé en toute connaissance de cause –Mathias en était certain- et la ressemblance de son talisman avec celui de sa mère jouait en sa faveur. Il devait sûrement y avoir un lien, c’étaient les deux seules personnes qu’il connaissait à le posséder. Il n’était plus temps de tergiverser. Sa décision était prise, il irait. Il choisissait de faire confiance.
Mathias reposa la photo de son père, qu’il avait gardée à la main, sur sa table de chevet.
Il essuya ses yeux étrangement humides puis il se leva doucement, enfila ses chaussures, prit son sac et alla silencieusement ouvrir la porte de sa chambre. Sa mère était sûrement dans le salon, à cette heure, et il avait une chance de passer inaperçu. Il jeta un dernier regard en arrière, parcourant ses étagères, son bureau, ses jeux mêmes pour vérifier qu’il ne laissait rien qui pourrait lui être utile. Le garçon descendit lentement l’escalier, s’efforçant d’atténuer le bruit de ses pas. Parvenu au bas des marches, il se colla contre la rampe et longea le mur qui menait à la porte de service. Tout doucement, l’oreille aux aguets et retenant son souffle, il tourna la clef et débloqua le verrou. Il saisit la poignée et, le cœur battant à une allure folle, la fit tourner millimètre par millimètre, de peur qu’elle ne grince car ils n’utilisaient pas souvent cette sortie. La porte ne produisit qu’un léger crissement en pivotant sur ses gonds et libéra le passage.
Mathias réalisa alors qu’il était au bord de l’asphyxie en voyant des points multicolores danser devant ses yeux. Il inspira un bon coup et se glissa dehors.

(Désolée pour le découpage du texte mais j'ai du mal quand les forums limitent le nombre de pages).
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Message  Elwyn de Lannien Mar 28 Avr 2009 - 17:41

Pourquoi ya que les passages que je connais :'(

( Parce que t'as pas la suite ? Razz )

MON WANDRI'LE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Very Happy
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Message  Pacô Jeu 30 Avr 2009 - 21:46

Liven d'Eleissen a écrit:
« Il faut que je te parle, ce soir, déclara-t-il. Sois à dix heures trente à l’angle de cette rue.
-Eh attends ! » appela Mathias.
Trop tard. Le garçon avait disparu dans une allée transversale laissant les quatre amis ahuris. Le temps qu’ils reprennent leurs esprits et se lancent à sa poursuite, il s’était volatilisé.
« A ton avis que cherchait-il? Tu le connais ? demanda Kyo.
Mathias hocha la tête en signe de dénégation.
-Bon, ben, il ne te reste plus qu’à te rendre à ce mystérieux rendez-vous, conclut Vianney avec un sourire.
-Tu n’y penses pas, intervint Blanche, outrée. Ça peut être dangereux. Et puis, on ne sait même pas qui il est. Moi, je le trouve vraiment étrange !
-J’irai. » trancha Mathias.
Il surprit le regard inquiet de Lil mais ne changea pas d’avis. Il y avait quelque chose d’incompréhensible dans toute cette histoire et il entendait bien savoir ce qu’il (peut être un chouïa trop de "il") en était réellement.
« Je viens avec toi, proclamèrent ensemble les trois autres.
-Ce n’est pas la peine, je peux me débrouiller seul » sourit Mathias.
Il était content que ses amis souhaitent l’accompagner mais ne voulait pas leur attirer d’ennuis.
« Il faut que je rentre maintenant, ajouta-t-il, maman va s’inquiéter si je tarde trop.
-Tu la salueras pour nous. » fit Kyo.
Orphelin, vivant dans un foyer, le jeune garçon d’origine chinoise éprouvait une grande affection pour la mère de son ami, toujours accueillante et ouverte. Ils se séparèrent néanmoins un peu froidement, Lil et les deux garçons vexés du refus de leur camarade. Mathias s’engagea dans les rues tortueuses du quartier ancien où il demeurait. Il aimait cette ville, située dans la proche banlieue de Paris, calme et paisible. Sa mère, Anna, l’attendait devant la porte. Elle était rentrée beaucoup plus tôt que d’habitude. Ce qui l’arrangeait car il se rendit compte, en fouillant machinalement ses poches, qu’il avait oublié ses clés dans la précipitation du matin. Dès qu’elle le vit, elle se précipita vers lui et s’exclama :
« Tu m’as fait si peur ! Quand l’infirmière m’a appelée ce matin, j’étais très inquiète mais maintenant, c’est parfait, tout va bien.» (j'la trouve bizarre cette réplique ... Suspect )
Mathias regarda sa maman. Que signifiaient ces paroles pour le moins étranges ? Brusquement il aperçut, dans la poche de la veste de sa mère, un bâton semblable à celui du garçon qu’il avait rencontré quelques instants plus tôt mais de couleur différente, plus terne. Il l’avait déjà vu, elle lui en avait parlé comme d’un talisman. L’énigmatique adolescent s’en servait-il également comme porte-bonheur ? Ou ce bout de bois avait-il un sens caché, mystérieux ?
Sentant le regard de son fils, Anna tourna la tête et, d’un geste vif, cacha le morceau de bois dans un repli de sa veste. Mathias n’eut pas le temps de poser des questions à sa mère que celle-ci l’entraînait déjà dans la maison. Après un rapide et copieux goûter, il monta faire ses devoirs en protestant contre les professeurs qui osaient, un jour de rentrée, leur donner du travail en plus des fournitures supplémentaires qu’ils allaient devoir acquérir. Mais ils (attention, le "ils" reprend le "ils" de "ils acquéraient" alors que non !) avaient été très clairs sur un point : c’était l’année du brevet et, même si l’examen était plutôt facile, ils devraient travailler dur car le programme était lourd. La troisième n’était pas une année de tout repos et il fallait que les élèves le comprennent le plus tôt possible.
« En effet, avait expliqué M. Kergunnat, les trimestres s’achèvent tôt à cause de l’examen et vous n’aurez pas beaucoup de temps pour vous rattraper si vous ne vous mettez pas tout de suite au travail. »
Mathias ne s’inquiétait pas trop. Avoir de bonnes notes ne lui avait jamais posé de problèmes. Il abandonna vite ses devoirs et revit mentalement cette première journée de cours. Elle n’avait pas été banale, sourit le garçon tout en se balançant sur la chaise de son bureau.
La soirée se passa agréablement. Mathias dut répéter plusieurs fois à sa mère qu’il se sentait très bien et qu’il n’avait besoin de rien. Ils dînèrent de tomates farcies que Mathias loua haut et fort. Anna cuisinait très bien et lui préparait toujours ses plats préférés.
Il prétexta la fatigue de la journée pour monter se coucher tôt et préparer son expédition nocturne. En lui-même, il s’interrogeait. Qui était ce garçon ? Que lui voulait-il ? Habitait-il le quartier ? Probablement non, songea Mathias, sinon je l’aurais déjà croisé.
Dans le salon, sa mère réfléchissait. Anna avait vu la réaction de son fils devant ce qu’elle avait dans sa poche. Elle avait compris qu’il avait rencontré un autre comme elle. Comme lui. Comme eux.
Anna se demanda de qui il s’agissait et surtout... Pourquoi après tant d’années, l’avaient-ils retrouvée ? (bah elle sait qui sait alors ...) Ne pouvaient-ils les laisser en paix, Mathias et elle ? Si tel était le cas, si vraiment ils étaient sur sa trace, alors elle ne devrait pas hésiter. Ils partiraient de nouveau, quoi que puisse en penser son fils. Elle repensa à son mari disparu :
« Oh, Aramer, comme tu me manques ! »
Finalement, elle ne parlerait pas à Mathias, pas ce soir. Le temps qu’elle éclaircisse cette affaire. Et en espérant que les symptômes ne s’aggravent pas.

Lorsqu’Anna vint lui dire bonne nuit, Mathias fit semblant de dormir. Cela le gênait de devoir mentir ainsi mais jamais elle ne l’aurait laissé sortir seul aussi tard. Il sentit sa mère se pencher vers lui, remonter ses boucles noires un peu trop longues et l’embrasser sur le front. Il crut l’entendre étouffer un sanglot et souffler:« Tu vois, Aramer, il est comme toi. »
Anna quitta la chambre en fermant doucement la porte. Les yeux grands ouverts dans le noir, Mathias fronça les sourcils. Pourquoi sa mère évoquait-elle ainsi son père ? Aramer avait disparu une dizaine d’années auparavant quand Mathias avait près de quatre ans. Un accident de voiture, lui avait dit sa mère puis elle avait ajouté : Ne pose plus de question. (on sent tout de suite le coup fourré classique quand même xD).
Le sujet lui était douloureux et Mathias n’avait pas insisté. C’était néanmoins pour cette raison que le garçon préférait rester avec elle durant les vacances d’été. Malgré l’écoulement du temps, la blessure était toujours là.
Le garçon pensait qu’il lui en serait resté des réminiscences mais il ne se souvenait de rien avant ses quatre ans, lorsqu’ils avaient emménagé aux Etats-Unis. Blanche lui avait expliqué que la mémoire se déclenche vers l’âge de trois ans. C’est l’époque des premiers souvenirs. Cependant, l’adolescent ne se rappelait rien, pas même une parole ou un sentiment, juste une sensation de vide.
Mathias conservait précieusement une photo de son père. D’après sa mère, le garçon lui ressemblait beaucoup. Grand, très mince - à la limite de la maigreur - Mathias était le portrait craché d’Aramer avec sa tignasse noire et ondulée qui retombait en longues mèches sur ses yeux, et son visage fin. Il avait le nez droit et bien dessiné de son père et sa bouche mince était semblable à la sienne. En revanche, ses yeux qu’il tenait de sa mère étaient d’un vert magnifique (c'est quoi ta définition du vert amgnifique? Parce que la beauté c'est subjectif ...), à faire pâlir d’envie plus d’une émeraude. Cette couleur surprenante donnait une certaine profondeur à son regard, ce qui mettait parfois mal à l’aise les gens qu’il ne connaissait pas.
Son plus gros défaut était sans doute son caractère ombrageux. Il s’emportait à la moindre réflexion et n’obéissait que lorsqu’il y voyait une raison valable (hum, après vérification dans le Robert, es-tu bien sûre que c'est ça la définition d'un caractère ombrageux? Ombrageux, ça vietn du cheval qu'avait peurde son ombre, donc c'est un mec qui s'alarme pour le moindre problème tu vois, au moindre truc suspect il a le coeur qui saute xD. Là, ça fait plus caractère rebelle). Le garçon avait souvent essayé de se corriger mais il ne savait pas comment s’y prendre. Il lui manquait ce guide, ce soutien qu’est pour tout adolescent un père. Mathias aimait énormément ce papa trop tôt disparu et lui vouait des exploits exceptionnels. Il aurait tant aimé avoir, ce soir, son père qui aurait su le conseiller. (je suis pas fan des "!" dans la narration, sauf cas exceptionnel) Mais il n’avait pas osé parler à sa mère, de peur de l’inquiéter.
En outre sa solitude l’avait habitué à se débrouiller seul. En effet, depuis sa plus tendre enfance, il n’avait cessé de déménager, voyageant d’une ville à l’autre, changeant de pays, voire de continent. Atouts non négligeables de cette existence vagabonde, il parlait plusieurs langues étrangères et avait visité la moitié des pays de cette planète. Cependant il n’était pas vraiment heureux. Il n’avait pas d’attache, peu d’amis.
Sa mère ne lui avait jamais donné les raisons de ces brusques déménagements mais il avait fini par comprendre. Un jour - il devait avoir cinq ans - son institutrice avait découvert son don pour l’équitation lors d’une initiation. En un mois, l’enfant qui n’avait jamais monté auparavant atteignait presque le niveau des moniteurs. L’institutrice en avait parlé à sa mère et, une semaine plus tard, ils déménageaient. Mathias avait rapidement réalisé qu’il ne lui fallait qu’un mois pour maîtriser parfaitement un sport et qu’au bout de deux, il atteignait le niveau professionnel. Il le savait, il en avait essayé une quinzaine avant son accident. Il était certain qu’un entraînement à peine davantage poussé l’aurait porté au niveau olympique, mais il n’était jamais resté assez longtemps en un même lieu pour vérifier cette assertion. A chaque déménagement, sa mère l’empêchait systématiquement de recommencer la même activité - sauf pour l’escrime et l’équitation - ce qu’il n’avait jamais vraiment compris. C’était la même chose concernant son niveau scolaire. Il assimilait sans difficulté les notions des programmes (il n'est qu'en troisième en même temps) et prenait parfois sans s’en rendre compte de l’avance sur ses camarades qui l’enviaient et le jalousaient. Toutefois, Mathias se moquait un peu de ses extraordinaires capacités car elles l’avaient privé de véritables amis.
Il repensa de nouveau aux événements de l’après-midi. Soudain, l’image de la voiture démarrant en trombe lui en rappela une autre... Quatre ans auparavant, alors qu’il faisait une promenade à vélo, une voiture noire semblable l’avait heurté... Le docteur de l’hôpital lui avait expliqué que, s’il n’avait pas porté son casque, il ne s’en serait sans doute pas sorti... La police, ne disposant d’aucun élément d’enquête, n’avait pu retrouver la voiture et l’affaire en était restée là. Mais pas pour Mathias. Depuis ce jour, il portait un appareil à la jambe gauche, une sorte d’attelle, qui lui permettait de marcher en boitant mais lui interdisait tout sport ou activité mouvementée. Sur le moment, le petit garçon en avait voulu au chauffard qui l’avait renversé puis, pour effacer toute trace de tristesse des yeux de sa maman, avait accepté son destin avec un entrain feint.
Maintenant, il s’y était habitué. Quoique... Il regrettait souvent son incapacité à pratiquer un sport car, à certains moments, il avait l’impression de déborder d’énergie sans avoir aucun moyen pour se défouler. Cela l’exaspérait et n’améliorait en rien son humeur qui se détériorait alors rapidement. D’un autre côté, ce handicap le soulageait car il ne pouvait plus briller en sport et on ne le remarquait plus guère. C’était sûrement à cause de cela qu’ils déménageaient moins souvent à présent.
Mathias ferma les yeux, fouilla sa mémoire pour y trouver l’image de cette maudite voiture qu’il n’avait aperçue que le temps d’un éclair et...le garçon étouffa une exclamation. La voiture noire était du même modèle que celle qu’il avait croisée ce jour-là ! (normalement, ce genre de flash se fait sur l'action, pas cinq heures après.)
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Message  Pacô Jeu 30 Avr 2009 - 21:47

Liven d'Eleissen a écrit:Peut-être n’était-ce qu’une coïncidence. Néanmoins Mathias se rappelait aussi vaguement que le conducteur qui l’avait fauché était vêtu de manière identique aux hommes qu’il avait rencontrés le jour même. Et maintenant qu’il y pensait...ce n’était pas la première fois qu’il croisait des gens semblables. Le surveillaient-ils ? Pour quelle raison ? Un sentiment de gêne indéfinissable envahit Mathias.
Il s’efforça de ne plus penser à la voiture. Et puis, se raisonna-t-il, "il existe des milliers de voitures noires et les conducteurs ont parfaitement le droit de s’habiller ainsi. J’ai trop d’imagination, moi ! " (tu passes dans une focalisation interne là ... mets des guillemets, sinon ça complique trop l'histoire)
La sensation de gêne persista pourtant. Croiser des personnes aussi ressemblantes dans la plupart des villes où il avait résidé avait de quoi troubler ! Étaient-ils la cause de ces déménagements incessants ? De cette... fuite - il n’y avait pas d’autres mots - ? Ces questions revenaient souvent dans l’esprit du garçon mais il n’avait aucun élément de réponse et cela l’agaçait profondément.
La sonnerie d’alarme de sa montre le tira de ses réflexions. Il l’avait programmée sur dix heures. Au moment de se lever, il eut une légère hésitation. Était-ce bien prudent de se rendre ainsi, seul, à l’invitation d’un inconnu ? Il avait son portable, certes, mais en cas d’agression, il ne pourrait ni se défendre, ni s’échapper. Cependant, il ne croyait pas que le garçon soit un voyou. Si c’était le cas, il n’aurait pas commis l’imprudence de lui parler avant et le carrefour où il lui avait donné rendez-vous était loin d’être isolé. De plus, l’adolescent connaissait son nom et son visage car il l’avait abordé en toute connaissance de cause Mathias en était certain - et la ressemblance de son talisman avec celui de sa mère jouait en sa faveur. Il devait sûrement y avoir un lien, c’étaient les deux seules personnes qu’il connaissait à le posséder. Il n’était plus temps de tergiverser. Sa décision était prise, il irait. Il choisissait de faire confiance.
Mathias reposa la photo de son père, qu’il avait gardée à la main, sur sa table de chevet.
Il essuya ses yeux étrangement humides puis il se leva doucement, enfila ses chaussures, prit son sac et alla silencieusement ouvrir la porte de sa chambre. Sa mère était sûrement dans le salon, à cette heure, et il avait une chance de passer inaperçu. Il jeta un dernier regard en arrière, parcourant ses étagères, son bureau, ses jeux mêmes pour vérifier qu’il ne laissait rien qui pourrait lui être utile. Le garçon descendit lentement l’escalier, s’efforçant d’atténuer le bruit de ses pas. Parvenu au bas des marches, il se colla contre la rampe et longea le mur qui menait à la porte de service. Tout doucement, l’oreille aux aguets et retenant son souffle, il tourna la clef et débloqua le verrou. Il saisit la poignée et, le cœur battant à une allure folle, la fit tourner millimètre par millimètre, de peur qu’elle ne grince car ils n’utilisaient pas souvent cette sortie. La porte ne produisit qu’un léger crissement en pivotant sur ses gonds et libéra le passage.
Mathias réalisa alors qu’il était au bord de l’asphyxie en voyant des points multicolores danser devant ses yeux. Il inspira un bon coup et se glissa dehors.

Pfiou, ça c'est du morceau pour corriger (des fois, un peu moins long, ça fait pas de mal ^^).

Alors pas mal. Le reproche majoritaire serait que ... pouah, tu balances toutes ces infos d'un coup et là, on sent plus vraiment le suspens (on subit !). Non, tous ces renseignements, il faudrait les distiller au fur et à mesure dans l'histoire. Genre je sais pas ... dans la cour de l'école lui dit: "hé fils de ton père" et que là tu expliques.
Après, que tu expliques l'accident dans un moment où sa jambe lui fait mal ou quelqu'un se moque parce qu'il boîte etc... m'enfin, ilf aut éparpiller et pas tout balancer ça en un seul bloc (c'est dur à avaler et en plus ... ça gâche un peu l'intrigue).

Sinon, question grammaire/orthographe, pas grand chose à dire, hormis ce "ombrageux" où j'ai du ressortir mon bon vieux Robert parce que je n'étais plus très sûr de moi Razz.
(héhé, comme quoi, j'en apprends moi-même dans ces corrections).
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Message  Liven d'Eleissen Sam 2 Mai 2009 - 12:27

Oui, cette description m'embarasse toujours...je vais tenter de la délayer un peu Razz
Pour "ombrageux", je l'avais toujours vu comme un synonyme de rebelle...Un abus de langage sans doute! Quant au "!", j'ignorais même qu'il était là Suspect Je suis comme toi, les "!" dans la narration, je n'apprécie guère. Il va vite dégager^^

Merci beaucoup pour la correction; en effet, il y a des choses à revoir!
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Message  Kain Mar 3 Nov 2009 - 13:50

T'as abandonné ce projet? C'est dommage, ca commence pas mal. J'avais écrit un truc comme ça, il y a longtemps, sur un garçon du monde ordinaire projeté dans un univers magique. Je suppose que c'est un peu un classique du genre comme situation. Mais ça permet des variations interessantes.

Bref pour ce qui est posté, moi j'ai bien aimé jusque là Smile
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Message  Liven d'Eleissen Mar 3 Nov 2009 - 14:11

Merci d'être venu ^^

Non, je n'ai pas abandonné, je ne poste plus ici, en fait, comme il y a pas mal de remaniements en cours sur le début. Et, aussi, je n'ai pas pu écrire depuis deux mois, à cause de la prépa ^^" C'est très intéressant, passionnant et tout mais on n'a plus vraiment de temps à côté et c'est parfois dommage.
Le seul truc que j'ai pu écrire depuis le 7 septembre, c'est la biographie rapide du héros d'une histoire inventée avec ma meilleure amie, qui n'a donc rien à voir avec JDR, et c'est bien tout Sad

Et oui, c'est sûr que le jeune garçon projeté dans le monde magique est un peu un poncif du genre mais commencer directement dans l'autre monde aussi, d'une certaine manière...
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Message  Hybrid Lun 24 Mai 2010 - 21:36

Oh... je me sens un peu déroutée... je voulais commenter et je constate que le texte que j'ai lu n'a absolument rien à voir avec la citation de Pacô xD. Y'aurait-il eu du changement dans l'air ?
Dans tous les cas, dis-moi si ça t'intéresse toujours un tit commentaire sur la nouvelle version. (si la version n'a pas ou peu changé, c'est que j'ai pas dû cliquer sur le bon lien xD)

En gros là jme demande si je suis au bon endroit xD
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