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Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II

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Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II - Page 2 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II

Message  Pacô Sam 20 Sep 2008 - 12:50

Et la suite Wink.

[...]
M marqua un temps d’arrêt. L’enfant se contorsionna cinq secondes puis il se stoppa net. Les nerfs craquaient et il se laissa tomber totalement entre les bras musclés de l’agent.
« Bien. C’est de ça que je voulais te parler réellement, expliqua celui-ci, en lui frottant une main réconfortante dans le dos. Je les ai rencontrés. Je ne te cacherai pas qu’ils sont moralement très faibles. Ta mère ne peut réprimer ses sanglots constants et ton père est plus pâle que la neige. Mais, physiquement, ils sont en bonne santé. Le comble, c’est que le gouvernement les aide financièrement, depuis ta disparition.
-C’est toujours ça…
-Oui, Terrae redore son blason pour éblouir le monde et empêcher d’apercevoir le revers, marmonna le polégardien.
-Tu as quelque chose pour moi de leur part ?, interrogea l’enfant »
L’agent secoua la tête de gauche à droite. Lors de leur dernière rencontre, les Poxcenite avaient fait parvenir une photo de famille, la plus belle, et l’ordinateur portable où ils avaient rédigé une lettre de plusieurs pages pour leur fils unique. M écarta un pan de sa veste et fourra sa main dans une poche intérieure. Il en retira une enveloppe qu’il tint précieusement au creux de ses doigts. Il passa ses lunettes par-dessus sa chemise noire et il se pencha vers Marc.
« Non, ils ne m’ont rien donné cette fois-ci. Du moins rien d’immédiat. J’ai juste voulu suivre ta demande, Marc…
-Tu m’emmènes ?, hoqueta l’enfant, les yeux brillants d’espoir. Tu m’emmènes les voir sur Terrae ?
-Oui, mais pas tout de suite, répondit le polégardien, embarrassé. Crois-moi, j’ai pris d’énormes risques et je suis persuadé que ce n’est pas une bonne idée. Néanmoins, je sais que tu en as besoin…
-Quand ?, darda Marc, sautillant sur place
-A la fin de l’année. Je sais, c’est dans longtemps, approuva l’agent en voyant la figure déconfite de son protégé. Mais je ne peux pas plus tôt. L’Empereur est assez réticent à ton départ. Il va d’ailleurs tenter de te convaincre de rester ici sous peu. Mais face à mon engagement, il a consenti.
-J’ai de la chance de t’avoir, remercia Marc »
L’agent esquissa un sourire confus. Il lui tapota l’épaule et le poussa à avancer. Il reprit ses lunettes noires. Il s’était délivré de ce lourd tourment. Désormais, l’enfant savait ce qui l’attendait sur son monde.
« N’en profite pas non plus, répliqua t-il, amusé. L’Empereur ne m’acceptera plus grand chose après ça, tu le conçois bien. Je serai ton garde du corps permanent, tu ne sortiras jamais sans mon autorisation et tu prendras une nouvelle identité. Il faudra aussi que tu signes ce contrat sur ton honneur »
Le polégardien agitait l’enveloppe au-dessus de la tête du jeune garçon.
« Tout ce que tu voudras, acquiesça Marc
-Bien.
-Mais n’en profite pas trop !, rétorqua l’enfant, moqueur. »
L’agent rit. Il lui ébouriffa les cheveux. Leurs pas résonnaient dans le couloir. Il était tard. Marc ne voyait plus vraiment l’utilité de se rendre en cours. Mais il serait dur de faire avaler ça à son protecteur. Pourquoi n’irait-il pas au prochain, avec un autre maître ? Au moins, il serait en avance. Eva serait furieuse. Son éducatrice ne plaisantait pas avec son instruction.
Au fond du passage, les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes. Deux agents marchaient vers eux. Leurs pantalons noirs claquaient dans le silence. Lorsqu’ils rencontrèrent M et Marc, ils s’écartèrent et les saluèrent respectueusement. Marc, agacé par leur comportement, le leur rendit brutalement. Les deux polégardiens ne firent pas attention et continuèrent leur progression.
« C’est si dérangeant ?, questionna M
-Plus que tu ne le crois, siffla l’enfant
-Je trouve ça pourtant plaisant, ricana l’agent
-Tant mieux pour toi si tu assouvis tes désirs dominateurs, répliqua l’enfant du tac au tac.
-On ne te fera démordre de rien toi, s’esclaffa M
-Pas tant que j’aurais raison, répondit Marc d’un ton neutre ».
La porte se referma lourdement dans leurs dos. A présent, ils entraient dans le vestibule de la bibliothèque impériale. Des centaines de livres jonchaient pêle-mêle les quelques étagères branlantes. Ils laissaient présager la quantité indénombrable de la salle à côté. Sur leur droite, Marie Borkest les interpella. Elle portait une pile d’ouvrages poussiéreux. Elle adorait les livres et elle s’était trouvée une occupation depuis son exil de Terrae. Elle ne souhaitait pas être nourrie et blanchie sans apporter une aide.
« Coucou les garçons ! Si vous cherchez Sarcadid, il est dans la salle de lecture. Monsieur M, je crois qu’il aimerait bien vous parler.
-D’accord, acquiesça le polégardien en hochant de la tête. Je le rejoindrai tout à l’heure. Là il faut que j’emmène Marc chez le maître.
-Pas de problème, déclara l’ancienne secrétaire présidentielle. »
Elle se détourna, chancelant sous le poids des livres. Elle s’approcha d’une table basse et elle posa son fardeau. D’un petit mouchoir, elle s’essuya le front trempé de sueur. Marc et l’agent se dirigèrent vers la sortie mais elle les interrompit brusquement :
« Oh, Marc ! Tu as bien cours avec le maitre vert ?
-Euh oui, approuva l’enfant suspicieux
-Je crois qu’il est descendu de sa tour. Non, c’est pas des blagues, rajouta t-elle en gloussant. C’est la petite Sarah qui m’a dit ça tout à l’heure. Il veut faire une activité dans les jardins, il me semble. Enfin, je suppose qu’il veut tenter de te faire sortir des rayons du corps.
-Combien de fois faudra t-il que je lui répète que je ne contrôle pas la Lumière ?, soupira Marc en levant les yeux au ciel. Je ne la dirige pas, elle vient à moi.
-Je te crois, assura la jeune femme en époussetant un exemplaire relié de cuir. Mais ce n’est pas à moi qu’il faut dire tout ça, mon grand. Bon allez, je te laisse. Je dois classer tout ça ! »
Elle survola la pile de sa main. Elle avait un sérieux travail. L’enfant la salua et rejoignit l’agent qui patientait.
« C’est quand vous voulez, votre Majesté, railla t-il »
Marc ne répondit pas. Il se contenta de lui lancer un regard épineux. Il ne blaguait pas avec ces choses là. Ils firent demi-tour. Ils retournèrent dans le corridor translucide et obliquèrent ensuite sur leur gauche. Une cage d’escaliers les conduisait directement dans les jardins extérieurs. Les rayons du soleil commençaient à chauffer. La matinée était plus qu’entamée. Marc souleva un petit loquet et ouvrit une porte sculptée. Le bois brûlait sous ses doigts. Le début de l’été s’annonçait. Il dévala les quelques marches, talonné par M, puis il courut sur les gravillons. Ils craquaient sous ses chaussures neuves, offertes par Eva. Enfin, il s’arrêta sur un carré d’herbes. L’agent fit de même. Il n’était même pas essoufflé. Marc ne mit pas de temps à apercevoir le maître, vers un buisson verdoyant, tapant du pied sur le sol. Derrière lui, dix élèves s’alignaient, silencieux. Ils le regardaient, un sourire au coin des lèvres. Marc baissa la tête. Ses joues rougirent. L’agent sourit et le poussa gentiment en avant. Puis il remonta les escaliers, laissant son protégé, penaud, seul contre l’exaspération du maître.
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Message  lauranounette_# Sam 20 Sep 2008 - 14:56

Pacô a écrit:
Episode 3


Les couloirs s’éclairaient à leur passage. Il était encore tôt et le soleil n’était pas assez haut dans le ciel. L’agent M mit les mains dans ses poches. Les clefs de sa berline dansaient entre ses doigts. Il baissait la tête. Marc ignora, laissant son protecteur réfléchir. Les murs autour de lui étaient translucides. Cette aile du palais se distinguait par sa luminosité. En effet, le soleil s’accaparait l’espace. Sur les parois, des artistes avaient posé des vitraux colorés. Ainsi, les rayons, en les transperçant, formaient une image éblouissante. Et comme la lumière ne provenait jamais du même endroit au fil de la journée, la représentation changeait d’aspect. Les polégardiens avaient étudié un système pour qu’à chaque nouvelle heure, elle prenne une configuration différente. Aujourd’hui, le corridor était désert. A la moitié de l’après-midi, il se noircirait de monde. Le palais recelait de couloirs étonnants. Mais celui-ci semblait l’un des plus réputés. De plus, la vue sur la capitale en contrebas était magnifique. On distinguait au loin les murs parsemés de tours. La ville mêlait plusieurs époques, elle était très étrange. Marc n’y allait que très rarement. Les agents n’aimaient pas beaucoup le laisser seul dans les rues.
« Les intempéries au-dehors se sont calmées. La campagne sera accessible en fin de matinée. » La voix provenait du plafond. Elle avait toujours été là. Elle avait fait sursauter Marc lors de sa première visite. Tout le monde l’appelait Lutz, même l’agent M. Elle servait de radio, de journaliste ou de météorologue. Elle donnait l’actualité de la capitale et indiquait la plupart du temps la situation de l’Empereur. Parfois, elle interpellait un agent lorsque l’affaire était urgente, mais elle ne se souciait que très rarement de quelqu’un en particulier. L’agent M se gratta la tête.
« Bien, on pourra sortir cet après-midi si tu veux… »
Marc acquiesça d’un hochement de tête. Il avait hâte. Le palais, malgré son immensité, l’étouffait. La campagne était souvent inabordable. C’était une particularité de l’Empire. Elle l’avait étonnée lorsqu’on lui avait dit, mais il avait consenti, à la longue. Les polégardiens se concentraient en ville et personne ne vivait à l’extérieur des murs. Les cultures étaient travaillées la journée. La nuit, tout le monde devait rentrer. Ceux qui restaient au-dehors étaient condamnés pour outrage envers la sécurité nationale. Et l’Empire suivait strictement ses lois. Aucun traitement particulier n’était accepté, pas même à l’Empereur. Marc trébucha sur un repli de tapis. M le retint à bout de bras.
« Fais attention où tu mets les pieds ! »
Marc se redressa, vexé. Il s’extirpa des mains chaleureuses de l’agent et s’épousseta.
« Pas ma faute… C’est le tapis…, marmonna t-il plus à lui-même qu’au polégardien
-En effet, plaisanta l’agent, hilare. Les tapis de l’Empire sont de plus en plus sadiques ces temps-ci. »
Il lui tapota l’épaule et rit. Marc enfonça à son tour les poings dans ses poches et grogna. Il était réellement en retard cette fois-ci. Le maître lui ferait la morale sur la ponctualité. L’enfant serra des dents et accéléra le pas. M le lui emboita.
« Marc, commença t-il, je dois tout de même te parler…
-Et le maître ?, demanda l’enfant d’un air las
-Le maître attendra. »
Le ton de l’agent était devenu grave. De l’index, il appuya ses lunettes sur son nez. Ce geste montrait son agitation intérieure. Il était troublant. Marc avait peu à peu décrypté le comportement des polégardiens. Sur Terrae, on les imaginait imperturbables, impassibles, dénués de sentiments. Or, en vérité, ils possédaient un cœur bien plus gros que le moindre citoyen de la République. Ils aimaient. On l’oubliait souvent. Et c’est cette passion qu’il était difficile à percevoir chez eux tellement elle était profonde et non superficielle. L’agent M agrippa l’épaule de l’enfant et la tourna vers lui. Il baissa encore légèrement le buste puis il inspira profondément.
« Voilà… Comme tu le sais, je reviens d’une mission sur Terrae il y a quelques jours… »
Marc le toisa, surpris. Il écarquilla les yeux puis fronça les sourcils. Il prit la main de l’agent et la décala un peu.
« Oui, et alors ? »
M se rendait régulièrement sur l’autre monde. L’arrivée de Marc n’avait pas chamboulé ses allées et venues. Marc ne voyait rien d’étonnant à cette nouvelle. Cependant, il jugea que M connaissait l’importance de ses propos. Il ralentit sa marche.
« Ma mission consistait à garantir la sécurité des citoyens qui s’allient avec nous. Le gouvernement de Mirelly ne plaît pas autant qu’à l’origine. Nous pourrions organiser la restauration de Monsieur Mernine au pouvoir…
-Merci de ces infos, le coupa Marc, légèrement sur la défensive. Mais excuse-moi de ne pas trop vouloir m’intéresser à mon monde. Ce qu’il m’a fait, je ne lui pardonnerai jamais.
-Je comprends, approuva l’agent immédiatement
-Je sais, répondit l’enfant. Moi, ce que je comprends moins, c’est pourquoi tu me parles de ça… »
L’agent s’enfonça une nouvelle fois les lunettes sur son nez. Quelque chose de sérieux le tourmentait. Les clefs dans sa poche tintèrent plus rapidement. Marc l’interrompit en lui posant la main sur l’épaule, à son tour.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Crache le morceau, je ne t’en voudrai pas…
-J’ai vu tes parents, Marc. »
Il avait dit ça si précipitamment que l’enfant sursauta. Puis, son cœur se serra. Les souvenirs si souvent refoulés depuis les derniers mois, ressurgirent, jaillissant par tous les pores de son cerveau. Marc chancela. Il se rattrapa à un buffet de verre. Les coupes de fleurs s’entrechoquèrent. Quelques pétales tombèrent.
« … et j’ai aussi vu Roald, termina le polégardien en un souffle »
C’en était trop. Ils lui manquaient horriblement. Chaque soir, lorsqu’il se retrouvait seul dans sa chambre du palais, il tentait d’échapper à sa mémoire. Il concentrait son esprit sur une tâche mineure, comme un devoir de l’un des maîtres, et il s’y accrochait, donnant à ce misérable travail un intérêt essentiel. Les larmes vinrent lui piquer le coin des yeux. Il renifla à plusieurs reprises pour contenter ses sanglots. Finalement, il réussit à ouvrir la bouche et à articuler, d’une faible voix :
« Ils vont bien ? »
L’agent secoua la tête. D’un geste brusque, il retira ses lunettes et fixa son protégé. Ses iris se dilatèrent puis se reformèrent. Le silence était étonnant dans ce couloir par habitude assourdissant.
« Ce serait te mentir que de dire oui, lâcha t-il. Roald se remet mal de sa jambe amputée. Les séances de rééducation ont atténué ses douleurs mais elles ne les lui ont pas effacées. On m’a dit que les soins n’ont pas été apportés à temps. Et son médecin a mystérieusement disparu au cours de son rétablissement.
-Le pauvre, chuchota Marc.
-Tu ne sais pas le pire. »
L’enfant ferma les yeux, comme pour se protéger de ces mauvaises nouvelles. Son ami, son plus tendre ami, celui avec qui il avait partagé son enfance, ses confidences, ses sentiments, luttait contre une fatalité accablante. Marc se sentit coupable, derrière les murs de verre du palais. Il était impuissant sur ce monde. Il ne pouvait l’aider… D’un hochement de tête, il fit signe au polégardien de poursuivre.
« Marc, je ne sais pas s’il est bien raisonnable de te dire ça. Je te vois assez perturbé, je n’aurais pas dû
-Non au contraire, dis-moi tout, qu’on en finisse. Souffrir à petit feu, ce n’est pas vraiment mon truc…
-Bien, approuva l’agent, gêné. Depuis ton départ de Terrae, il y a une rumeur qui court à ton sujet, enfin du moins, qui court au sujet d’un enfant disparu. Elle dit que l’Empire, par folie et pour montrer l’exemple face à l’avènement de Mirelly, aurait enlevé, torturé et sauvagement assassiné cet enfant. On pense que c’est le gouvernement qui la répand, histoire d’aigrir les cœurs contre nous. Marc, sois courageux, ce que je vais t’apprendre risque de te faire mal…
-Vas-y, murmura Marc, pâle comme un linge.
-Bon, acquiesça M. Eh bien, cette rumeur est arrivée aux oreilles de ton ami. Roald te croit mort. Et il ne souhaite que deux choses, te venger et détruire l’Empire. Je n’ai jamais pu l’approcher. Il m’aurait égorgé vif. D’ailleurs, il ne m’a pas vu, il ne sait pas que je me suis renseigné sur lui. C’est une jeune médecin qui m’a divulgué ces informations. Elle est de notre côté, une certaine Nicol.
-C’est affreux, soupira l’enfant aux bords des larmes. Non pas ça… Il faut l’avertir, il faut lui révéler la vérité, il faut que je le voie…
-Chut, calme-toi, l’interrompit l’agent. Tu n’iras nulle part pour l’instant. Comprends-moi bien, l’Empereur veut te garder à ses côtés.
-Et mes parents ?, implora l’enfant, ignorant totalement les dires du polégardien. Ils vont bien ? Eux aussi me croient mort ? C’est impossible ! Pas eux non plus…
-Calme-toi, répéta l’agent en le serrant contre lui. Rassure-toi, tes parents savent. L’Empereur les a mis immédiatement au courant, sitôt ton arrivée ici. Tu le sais très bien. Fais fuir ta panique, elle t’embrouille l’esprit. » [...]

C'est bon pour le début mais je ne peux pas corriger la suite maintenant dslée


Dernière édition par lauranounette_# le Sam 20 Sep 2008 - 16:13, édité 1 fois
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Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II - Page 2 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II

Message  lauranounette_# Sam 20 Sep 2008 - 16:12

Pacô a écrit:Et la suite Wink.

[...]
M marqua un temps d’arrêt. L’enfant se contorsionna cinq secondes puis il se stoppa net. Les nerfs craquaient et il se laissa tomber totalement entre les bras musclés de l’agent.
« Bien. C’est de ça que je voulais te parler réellement, expliqua celui-ci, en lui frottant une main réconfortante dans le dos. Je les ai rencontrés. Je ne te cacherai pas qu’ils sont moralement très faibles. Ta mère ne peut réprimer ses sanglots constants et ton père est plus pâle que la neige. Mais, physiquement, ils sont en bonne santé. Le comble, c’est que le gouvernement les aide financièrement, depuis ta disparition.
-C’est toujours ça…
-Oui, Terrae redore son blason pour éblouir le monde et empêcher d’apercevoir le revers, marmonna le polégardien.
-Tu as quelque chose pour moi de leur part ?, interrogea l’enfant »
L’agent secoua la tête de gauche à droite. Lors de leur dernière rencontre, les Poxcenite avaient fait parvenir une photo de famille, la plus belle, et l’ordinateur portable où ils avaient rédigé une lettre de plusieurs pages pour leur fils unique. M écarta un pan de sa veste et fourra sa main dans une poche intérieure. Il en retira une enveloppe qu’il tint précieusement au creux de ses doigts. Il passa ses lunettes par-dessus sa chemise noire et il se pencha vers Marc.
« Non, ils ne m’ont rien donné cette fois-ci. Du moins rien d’immédiat. J’ai juste voulu suivre ta demande, Marc…
-Tu m’emmènes ?, hoqueta l’enfant, les yeux brillants d’espoir. Tu m’emmènes les voir sur Terrae ?
-Oui, mais pas tout de suite, répondit le polégardien, embarrassé. Crois-moi, j’ai pris d’énormes risques et je suis persuadé que ce n’est pas une bonne idée. Néanmoins, je sais que tu en as besoin…
-Quand ?, darda Marc, sautillant sur place.
-A la fin de l’année. Je sais, c’est dans longtemps, approuva l’agent en voyant la figure déconfite de son protégé. Mais je ne peux pas plus tôt. L’Empereur est assez réticent à ton départ. Il va d’ailleurs tenter de te convaincre de rester ici sous peu. Mais face à mon engagement, il a consenti.
-J’ai de la chance de t’avoir, remercia Marc. »
L’agent esquissa un sourire confus. Il lui tapota l’épaule et le poussa à avancer. Il reprit ses lunettes noires. Il s’était délivré de ce lourd tourment. Désormais, l’enfant savait ce qui l’attendait sur son monde.
« N’en profite pas non plus, répliqua t-il, amusé. L’Empereur ne m’acceptera plus grand chose après ça, tu le conçois bien. Je serai ton garde du corps permanent, tu ne sortiras jamais sans mon autorisation et tu prendras une nouvelle identité. Il faudra aussi que tu signes ce contrat sur ton honneur. »
Le polégardien agitait l’enveloppe au-dessus de la tête du jeune garçon.
« Tout ce que tu voudras, acquiesça Marc.
-Bien.
-Mais n’en profite pas trop !, rétorqua l’enfant, moqueur. »
L’agent rit. Il lui ébouriffa les cheveux. Leurs pas résonnaient dans le couloir. Il était tard. Marc ne voyait plus vraiment l’utilité de se rendre en cours. Mais il serait dur de faire avaler ça à son protecteur. Pourquoi n’irait-il pas au prochain, avec un autre maître ? Au moins, il serait en avance. Eva serait furieuse. Son éducatrice ne plaisantait pas avec son instruction.
Au fond du passage, les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes. Deux agents marchaient vers eux. Leurs pantalons noirs claquaient dans le silence. Lorsqu’ils rencontrèrent M et Marc, ils s’écartèrent et les saluèrent respectueusement. Marc, agacé par leur comportement, le leur rendit brutalement. Les deux polégardiens ne firent pas attention et continuèrent leur progression.
« C’est si dérangeant ?, questionna M.
-Plus que tu ne le crois, siffla l’enfant.
-Je trouve ça pourtant plaisant, ricana l’agent.
-Tant mieux pour toi si tu assouvis tes désirs dominateurs, répliqua l’enfant du tac au tac.
-On ne te fera démordre de rien toi, s’esclaffa M.
-Pas tant que j’aurais raison, répondit Marc d’un ton neutre ».
La porte se referma lourdement dans leurs dos. A présent, ils entraient dans le vestibule de la bibliothèque impériale. Des centaines de livres jonchaient pêle-mêle les quelques étagères branlantes. Ils laissaient présager la quantité indénombrable de la salle à côté. Sur leur droite, Marie Borkest les interpella. Elle portait une pile d’ouvrages poussiéreux. Elle adorait les livres et elle s’était trouvée une occupation depuis son exil de Terrae. Elle ne souhaitait pas être nourrie et blanchie sans apporter une aide.
« Coucou les garçons ! Si vous cherchez Sarcadid, il est dans la salle de lecture. Monsieur M, je crois qu’il aimerait bien vous parler.
-D’accord, acquiesça le polégardien en hochant de la tête. Je le rejoindrai tout à l’heure. Là il faut que j’emmène Marc chez le maître.
-Pas de problème, déclara l’ancienne secrétaire présidentielle. »
Elle se détourna, chancelant sous le poids des livres. Elle s’approcha d’une table basse et elle posa son fardeau. D’un petit mouchoir, elle s’essuya le front trempé de sueur. Marc et l’agent se dirigèrent vers la sortie mais elle les interrompit brusquement :
« Oh, Marc ! Tu as bien cours avec le maitre vert ?
-Euh oui, approuva l’enfant suspicieux.
-Je crois qu’il est descendu de sa tour. Non, c’est pas des blagues, rajouta t-elle en gloussant. C’est la petite Sarah qui m’a dit ça tout à l’heure. Il veut faire une activité dans les jardins, il me semble. Enfin, je suppose qu’il veut tenter de te faire sortir des rayons du corps.
-Combien de fois faudra t-il que je lui répète que je ne contrôle pas la Lumière ?, soupira Marc en levant les yeux au ciel. Je ne la dirige pas, elle vient à moi.
-Je te crois, assura la jeune femme en époussetant un exemplaire relié de cuir. Mais ce n’est pas à moi qu’il faut dire tout ça, mon grand. Bon allez, je te laisse. Je dois classer tout ça ! »
Elle survola la pile de sa main. Elle avait un sérieux travail. L’enfant la salua et rejoignit l’agent qui patientait.
« C’est quand vous voulez, votre Majesté, railla t-il ».
Marc ne répondit pas. Il se contenta de lui lancer un regard épineux. Il ne blaguait pas avec ces choses là. Ils firent demi-tour. Ils retournèrent dans le corridor translucide et obliquèrent ensuite sur leur gauche. Une cage d’escaliers les conduisait directement dans les jardins extérieurs. Les rayons du soleil commençaient à chauffer. La matinée était plus qu’entamée. Marc souleva un petit loquet et ouvrit une porte sculptée. Le bois brûlait sous ses doigts. Le début de l’été s’annonçait. Il dévala les quelques marches, talonné par M, puis il courut sur les gravillons. Ils craquaient sous ses chaussures neuves, offertes par Eva. Enfin, il s’arrêta sur un carré d’herbes. L’agent fit de même. Il n’était même pas essoufflé. Marc ne mit pas de temps à apercevoir le maître, vers un buisson verdoyant, tapant du pied sur le sol. Derrière lui, dix élèves s’alignaient, silencieux. Ils le regardaient, un sourire au coin des lèvres. Marc baissa la tête. Ses joues rougirent. L’agent sourit et le poussa gentiment en avant. Puis il remonta les escaliers, laissant son protégé, penaud, seul contre l’exaspération du maître.

Voilà j'ai corrigé l'autre partie, rien à dire (enfin jcrois... xD) =D
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Message  Pacô Sam 20 Sep 2008 - 16:49

Arf, je conteste une seule erreur (mais t'inquiète pas, merci bien pour les autres, notamment "court" où je suis rouge de honte =S).

« Ce serait te mentir que de dire oui, lâcha t-il. Roald se remet mal
de sa jambe amputée. Les séances de rééducation ont atténué ses
douleurs mais elles ne les lui ont pas effacées.
On m’a dit que les soins n’ont pas été apportés à temps. Et son médecin
a mystérieusement disparu au cours de son rétablissement.

Ici, "effacées" prends bien "-es" en terminaison! Puisque qu'est ce qui a été effacé? Les douleurs! Ah, mais vous me direz: oui avec l'auxiliaire "avoir", on n'accorde pas.. Je sais, je sais, c'est très bien de le savoir, mais il faut aussi connaître la règle du "si le COD est placé avant, et bien j'accorde tout de même" Wink Or, le "les" est placé avant, donc on accorde.

Enfin, maintenant, je voudrais surtout savoir du point de vue de la trame... ça va?
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Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II - Page 2 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II

Message  lauranounette_# Sam 20 Sep 2008 - 20:42

Excuse-mwa pour la faute jsuis nulle je sais xD

Mais ouais rien à redire tkt
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Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II - Page 2 Empty Re: Le Véritable Visage de la Lumière - Tome II

Message  Pacô Sam 20 Sep 2008 - 21:06

Rien à redire... l'histoire est fluide? Prenante? Pas du tout?
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Message  lauranounette_# Sam 20 Sep 2008 - 21:08

Mwa là jvais te dire jsuis dedans donc c'est vraiment bien.
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Message  Pacô Sam 20 Sep 2008 - 21:08

J'peux donc mettre la suite? XD
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Message  lauranounette_# Sam 20 Sep 2008 - 21:09

Bah oui =D
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Message  Pacô Sam 20 Sep 2008 - 21:13

Alors voilà, pour les fans xD...


Episode 4

« Quelle excuse me donneras-tu cette fois ?, demanda le maître, agacé.
Marc s’était assis dans l’herbe fraîche du palais Impérial. Autour de lui, les dix autres élèves jouaient silencieusement avec des brins de joncs. Le vent soufflait agréablement, obligeant parfois à redresser une mèche qui s’était plaquée contre les yeux. Les arbres ondulaient, suivant le rythme d’une danse connue d’eux seuls. Ils étaient immenses dans les jardins. Ils semblaient chargés d’histoires et de mystères. Du haut de leurs branches, ils écoutaient les conversations furtives, les messes basses des coquins ou les cachoteries de deux amants. Gardiens du temps, ils se souvenaient des siècles révolus, capables de les conter s’ils avaient une bouche. Mais leur secret venait justement de leur caractère réservé et muet. Personne ne prêtait attention à leur présence. Ils en tiraient leur force. Contrairement, les fleurs, plus éphémères, s’épanouissaient sous le soleil matinal dans de récents massifs, admirées par tous. Leurs couleurs variaient au fil des goûts et leurs pétales se balançaient au gré de la brise. La toge du maître se mêlait dans le gazon. Elle était très fine et délicatement transparente, sans friser l’indécence. Au contraire, elle donnait au maître une sensation de légèreté. Le vent s’engouffrait par tous les pans de tissu. Le maître paraissait voler. Marc admirait sa grandeur et sa sagesse. L’esprit du vieil homme dépassait toutes les frontières conçues par l’être humain. Il n’hésitait jamais à déployer ses ailes et agir selon toute une réflexion propre à lui-même. L’enfant arracha une touffe d’herbes, penaud.
« J’étais avec l’agent M, marmonna t-il entre ses dents
-J’ai cru comprendre, approuva le maître vert. Cependant, cela n’explique pas ton retard. M n’a pas le pouvoir de te dispenser de cours…
-Il m’a parlé de choses importantes, maître, informa l’enfant. Sur le monde Terrae… »
Les dix autres enfants se regardèrent. Leurs visages s’éclairèrent et ils tendirent l’oreille. Le maître fronça les sourcils. Il caressa sa barbe puis il croisa les bras, bombant son torse.
« Bien. Nous en reparlerons à la fin du cours…
-Merci, maître, répondit Marc, reconnaissant. »
Le vieil homme acquiesça. Il y avait certaines choses qu’il ne fallait pas ébruiter. Puis il recula pour parler à l’ensemble de ses élèves, attentifs. Il appuya son regard mystérieux sur chacun d’entre eux, et déclara :
« Aujourd’hui nous passerons à la pratique. Terminées les leçons dans les livres, il est temps que vous captiez l’essence même du pouvoir de l’Air. Levez-vous s’il vous plaît. »
Les onze enfants obéirent promptement et en moins de dix secondes, tout le monde était debout. Le vent sifflait entre les arcades du palais. Les oiseaux dans le ciel planaient au-dessous des nuages brumeux. Ils piquaient vers le sol à une vitesse effrayante, puis redressaient leur vol à la dernière minute, reprenant de l’altitude. Et ils recommençaient inlassablement leur bravade, affrontant la force du vent.
« Je veux que vous brandissiez bien haut vos mains. Bien, comme cela, complimenta le maître en s’approchant du petit Joè. Visez le ciel. Bon. Maintenant, écartez vos doigts, le plus possible. Fermez les yeux et laissez-vous guider…, expliqua t-il d’une voix douce »
Marc leva les bras. Les bourrasques le firent chanceler.
« Tenez-vous en équilibre, Marc. Ne contrez pas le vent, apprenez à vivre avec…Voilà, parfait, poursuivit le vieux sage.
-Maître, interpella le jeune Elexandre Faxandol. J’entends des choses qui…
-Chut, ne dites rien, l’interrompit le maître. Concentrez-vous et écoutez. Marc, redressez-vous. Vous êtes tout courbé. Laisse-vous vous envoler s’il le faut… »
Marc changea de position. Il avait mal aux aisselles. Ses bras l’élançaient. Il les baissa lorsque le maître tourna le dos, reprenant son souffle. Elexandre fermait les yeux. Un sourire merveilleux s’étalait sur son visage. Il ondulait, un peu comme les arbres, humbles, bordant les remparts délimitant l’accès aux jardins. Marc l’enviait. Il avait l’air heureux, savourant les délices des cieux. Une rafale ébouriffa ses cheveux. Aussitôt, son sourire s’effaça et des larmes perlèrent le coin de ses cils. Elles séchaient instantanément, rougissant ses yeux. Les autres élèves le regardaient, suspicieux. Le maître leva la main, faisant signe de se taire. Les lèvres d’Elexandre tremblèrent et un long gémissement s’en écoula. Soudain, contre toute attente, il parut s’élever de quelques centimètres. Marc, surpris, se frotta les yeux et examina une seconde fois la scène. Le vent fit claquer les étendards des tourelles du palais. L’un d’eux s’arracha de la pierre et s’envola. Les élèves s’assirent, résistant au vent du mieux qu’ils pouvaient. Seul le maître restait droit et stable. L’adoration se dessinait sur sa figure. Puis, peu à peu, la vision de Marc parut se verdir. Ebloui, il se dissimula derrière son bras gauche. Une lueur verte se dégagea fébrilement, entourant Elexandre d’une poudre d’étincelles. Tout à coup, il ouvrit les yeux. Il chuta brutalement, retombant lourdement sur l’herbe. Il pleurait. Il se replia, amenant ses genoux vers son menton. Le vent faiblit. Marc rabaissa sa main. Il vit, derrière les vitres du palais, quelques agents qui les observaient. Certains, lorsqu’ils rencontrèrent son regard, hochèrent de la tête pour le saluer. Le maître se pencha vers Elexandre. Il le souleva par une épaule et chuchota :
« Magnifique, mon garçon. Magnifique. »
Elexandre sanglotait toujours. Il renifla bruyamment et se cacha dans la toge du vieux sage.
« Maître, c’était si beau, bégaya t-il. Tellement beau. Pourquoi a-t-il fallu que…
-Chut…, le calma le mage. Ne dites rien. L’Air passe et repasse. Il amène la beauté et l’horreur. Il ne transforme rien. Et il a décidé de vous le confier, rien qu’à vous.
-C’était affreux, continua Elexandre entre deux hoquets. Toute cette fumée, toutes ces feuilles mortes et l’enfant, maître, comme il était beau.
-Chut…, répéta le vieil homme, en caressant longuement son élève dans le dos. L’Air vous est passé au travers. Il vous a insufflé tout ce qu’il a vu, en passant hâtivement. C’est un grand honneur, mon garçon. Conservez bien toutes ces images qu’il vous a octroyées. Et n’oubliez pas les premières, surtout.
-Oui, ce paysage si beau…, sourit Elexandre en fermant les yeux.
-Oui, ce paysage si beau, acquiesça le maître en murmurant. Ne les oubliez pas. L’Air est impalpable et il voyage beaucoup. Il est transparent. Il ne peut pas mentir, croyez-moi. Allez, remettez-vous debout à présent. »
Le jeune garçon s’écarta de la toge verte du mage. Il posa ses pieds sur le sol. Il inspira profondément et se releva. Il tituba mais Marc accourut pour le soutenir. Elexandre s’appuya sur son épaule puis il avança, seul, chancelant au début. Il reprit enfin confiance en lui et il stoppa ses tremblements. Les dix autres applaudirent bruyamment. L’écho se répercutait entre les remparts. Après le moment de trouble, la joie enivrait les cœurs. Le vent avait cessé. Et pourtant, les arbres continuaient de se balancer, comme s’ils saluaient eux-aussi la prouesse de l’élève. Le maître frappa dans ses mains. Ses yeux brillaient de passion. Sa barbe voletait, soulevée par une brise, elle-aussi imperceptible. [...]

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Message  Pacô Sam 20 Sep 2008 - 21:13

Et suite Wink.

[...]
« Vous avez vécu votre première manifestation de l’Air, mes enfants.
-Non, maître, l’interrompit Marc. Je l’avais déjà vu, à plusieurs reprises… »
Le mage sourit. Il s’approcha du petit blond. Il paraissait voler au-dessus du gazon.
« En effet, Marc. Mais vous n’avez jamais perçu l’Air dans sa force seule, rectifia t-il. Vous n’avez jamais connu sa fluidité avant aujourd’hui. Vous ne l’avez pas senti libre.
-Il le paraissait pourtant…
-C’est ambigüe la liberté, Marc. Vous le comprendrez quand vous subirez le pouvoir de l’Air et surtout de la vie. Non, lorsque vous avez vu l’Air, il n’était pas libre. Je ne dis pas qu’il n’était pas heureux. Mais il était au service de la Lumière…
-Parlez-nous de la Lumière, maître, glissa subtilement une jeune fille. »
Elle se recoiffait. Le vent avait ébouriffé sa chevelure brune. Sa robe bleue, légèrement froissée, recouvrait jusqu’au mollet ses fines jambes blanches. Son regard était irrésistible. Personne ne lui refusait un service. Même Sarcadid Mernine lui avait un jour cédé sa place à la table de l’Empereur lors d’un repas en l’honneur des rescapés de Terrae. Mais elle n’abusait pas de ce don. Elle l’employait avec modération et jamais pour une mauvaise cause. Le maître soupira.
« La Lumière est vaste, Sarah. Que voulez-vous savoir en particulier ?
-Je ne sais pas, avoua la jeune fille, confuse et impressionnée par tous les regards qui s’étaient tournés vers elle.
-C’est bien dommage, répondit le maître, d’un air las. Il y a temps de choses à dire pourtant…
-Qui est son maître ?, se rattrapa alors vivement Sarah
-Son maître ?, répéta le vieil homme en fronçant les sourcils. Elle n’a pas de maître, sinon ce ne serait pas la Lumière. Au contraire, c’est elle la maîtresse de nous tous…
-Et vous ?, s’incrusta le jeune Joè. Vous êtes bien le maître de l’Air, non ?
-Je suis surtout son gardien, rectifia le mage
-Eh bien, qui est le gardien de la Lumière ?, demanda Sarah, revigorée par l’excitation de ses camarades
-Personne et nous tous, affirma vaguement le maître. C’est déconcertant, n’est-ce pas ? »
Les enfants hochèrent la tête. Le sens de cette dernière phrase leur était inabordable.
« C’est pourtant simple, rit le vieux sage. Tout le monde contribue à son épanouissement, mais personne ne la contrôle…
-Et l’Empereur ?, héla Elexandre, remis de ses émotions
-Et Marc ?, intervint Sarah »
Tous se turent à cette remarque. Les joues de Marc s’empourprèrent. La chaleur gagna le bout de ses oreilles. Le maître, lui-même parut gêné. Il caressa sa barbe blanche et réajusta son petit béret vert. Il examina ses élèves. Tous le fixaient, hormis Marc qui contemplait ses pieds, avides d’apprendre de nouvelles informations sur la Lumière si étrange.
« L’Empereur est une exception, déclara le mage, sur la défensive. Pour Marc, il n’y a aucune explication plausible.
-C’est peut-être une exception lui-aussi, supposa Rauxana, jusqu’alors restée en retrait
-Peut-être. Mais dans ce cas là, l’exception perd sa valeur d’exclusivité, dit le maître
-Le successeur de l’Empereur ?, darda précipitamment Joè, ouvrant les yeux comme s’il venait de trouver la vérité absolue. »
Le maître éclata de rire. Ses yeux étincelèrent. Ils leur restaient beaucoup à apprendre. L’Empire gardait trop ses secrets.
« Non, mon enfant. Sûrement pas le successeur de l’Empereur. Que savez-vous à propos de lui ?, questionna t-il lentement, testant les connaissances des jeunes citoyens de Terrae
-Il est le chef ici, commença l’autre Marc »
Il avait été le dernier appelé par le président Mernine, le jour des résultats de l’examen de l’Empire. Ses yeux sombres, timides, n’osaient pas se poser sur quelqu’un en particulier. Ses joues noires rougirent lorsque le silence s’immisça dans le groupe. Le maître paraissait songeur. Marc Pocxenite prit la peine de répondre à sa place.
« Je ne crois pas qu’il est le chef. Je l’imagine plutôt en… guide…
-Exactement, confirma le mage. L’agent M vous a beaucoup appris, Marc. Je m’en réjouis. L’Empereur n’est aucunement le souverain absolu ici. Loin de vous cette horrible pensée. Nous avons nos droits et nos devoirs.
-Tout le monde est à son service ici, pourtant, murmura Joè à l’oreille de Tiery Journet
-Monsieur Person, voulez-vous répéter votre ânerie afin que l’ensemble de la classe écoute ?, l’interrompit le maître, amusé ».
Tiery pouffa. Il donna un coup de coude à son camarade, qui se retirait derrière les cheveux de Rauxana et Sarah, à l’abri du polégardien. Il se baissait presque, désirant se faire oublier. Mais le maître relança :
« Allons, Joè ! Vous êtes dans les jardins du palais Impérial. Croyez-moi, chaque agent veille scrupuleusement à ce que le nom de l’Empereur ne soit pas souillé. »
Un sourire énigmatique se dessina sur sa figure. Les autres rirent, silencieusement. La mine dépitée de Joè était tellement désopilante que personne ne voulait briser cet instant de fourberie. Une inquiétude furtive passa sur le visage de l’élève et il balaya d’un regard craintif le groupe.
« Vous me faîtes marcher, n’est-ce pas ?
-A votre avis ?, répliqua le maître, toujours aussi sérieux »
Joè se mordit la lèvre inférieure. Il observa à nouveau chacun de ses camarades. Aucun ne lui démentit mais aucun ne l’aida pour autant dans sa réflexion. Il se gratta alors la tête et sa vision se tourna vers les fenêtres du palais. Il remarqua quelques agents qui marchaient dans les couloirs ouverts sur la baie vitrée. Ils vaquaient à leurs occupations et ne s’intéressaient nullement à lui. Soulagé, il retourna la tête et il aperçut les mines hilares de tous les autres élèves. Même le maître se tenait le ventre.
« Allons, Monsieur Person, si nous étions si susceptibles, vous ne seriez déjà plus en vie, expliqua t-il. Cependant, ne nous égarons pas, les enfants, reprit-il, toussotant pour arrêter les derniers gloussements. Vous ne visitez pas suffisamment les rues de la capitale, cher Joè. On vous confine beaucoup ici je trouve. Une fois en-dehors de l’enceinte du palais, qui représente le pouvoir ?
-Les hommes en uniformes blancs, répondit Marc d’une voix assurée. »
L’agent M lui avait montré ses quartiers préférés. Par conséquent, il l’avait emmené de nombreuses fois dans les rues de la capitale, sous sa surveillance maladive. La plupart du temps, Marc était resté dans la berline noire, protégé du danger. Il avait ainsi admiré les somptueuses bâtisses de l’Empire, de l’extérieur. Et c’est là qu’il avait aperçu les premières patrouilles d’hommes en uniformes blancs. Il avait d’abord cru que les agents s’habillaient différemment au sein de la capitale. Mais M lui avait appris que ces hommes blancs n’avaient rien à voir avec les noirs.
« Les soldats du Grand Conseil, acquiesça le maître, d’un ton grave.
-Le Grand Conseil ?, répéta Sarah, surprise
-Personne ne parle du Grand Conseil au palais, surtout en ce moment, affirma le vieux polégardien. Il est en conflit verbal avec l’Empereur, depuis six ans déjà.
-Mais qu’est-ce que c’est ?, demanda Tiery, intéressé par ce nouvel élément de l’Empire
-Le chef, répondit le maître en réutilisant les mots de Marc Orpheli. Il est la puissance motrice de l’Empire.
-Mais l’Empereur…, commença Sarah, étourdie par cette révélation
-Assez de mais, la coupa le vieil homme en levant la main. Pour ce cours-ci en tout cas. J’aurais bien aimé poursuivre cette conversation, mais l’heure galope. Et nous n’avons pas terminé la pratique. Allez, relevez tous les bras. Rauxana, ne tirez pas cette tête. Vous êtes bien plus jolie lorsque vous souriez. Un, deux, trois… laissez vous guider par l’Air, ordonna le polégardien enjoué. Marc, non pas vous Monsieur Orpheli, rajouta t-il lorsque celui-ci se tourna précipitamment. Marc, vous viendrez me voir après cet exercice. Nous aurons besoin d’une petite discussion, à propos de Terrae. »
Marc approuva d’un signe de tête. Le maître le contempla encore quelques secondes quand l’élève brandit ses bras et ferma les yeux. Les iris du vieil homme étincelèrent de passion. Cet enfant était la clé, il ne le saurait que plus tard. Le destin était parfois disgracieux. L’Air le lui disait souvent…

Votre avis? Histoire et tout? Philosophie aussi un peu, enfin du moins j'espère...
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Message  lauranounette_# Sam 20 Sep 2008 - 21:28

Pacô a écrit:
Episode 4

« Quelle excuse me donneras-tu cette fois ?, demanda le maître, agacé.
Marc s’était assis dans l’herbe fraîche du palais Impérial. Autour de lui, les dix autres élèves jouaient silencieusement avec des brins de joncs. Le vent soufflait agréablement, obligeant parfois à redresser une mèche qui s’était plaquée contre les yeux. Les arbres ondulaient, suivant le rythme d’une danse connue d’eux seuls. Ils étaient immenses dans les jardins. Ils semblaient chargés d’histoires et de mystères. Du haut de leurs branches, ils écoutaient les conversations furtives, les messes basses des coquins ou les cachoteries de deux amants. Gardiens du temps, ils se souvenaient des siècles révolus, capables de les conter s’ils avaient une bouche. Mais leur secret venait justement de leur caractère réservé et muet. Personne ne prêtait attention à leur présence. Ils en tiraient leur force. Contrairement (... à ceux-ci...?? =D), les fleurs, plus éphémères, s’épanouissaient sous le soleil matinal dans de récents massifs, admirées par tous. Leurs couleurs variaient au fil des goûts et leurs pétales se balançaient au gré de la brise. La toge du maître se mêlait dans le gazon. Elle était très fine et délicatement transparente, sans friser l’indécence. Au contraire, elle donnait au maître une sensation de légèreté. Le vent s’engouffrait par tous les pans de tissu. Le maître paraissait voler. Marc admirait sa grandeur et sa sagesse. L’esprit du vieil homme dépassait toutes les frontières conçues par l’être humain. Il n’hésitait jamais à déployer ses ailes et agir selon toute une réflexion propre à lui-même. L’enfant arracha une touffe d’herbes, penaud.
« J’étais avec l’agent M, marmonna-t-il entre ses dents.
-J’ai cru comprendre, approuva le maître vert. Cependant, cela n’explique pas ton retard. M n’a pas le pouvoir de te dispenser de cours…
-Il m’a parlé de choses importantes, maître, informa l’enfant. Sur le monde Terrae… »
Les dix autres enfants se regardèrent. Leurs visages s’éclairèrent et ils tendirent l’oreille. Le maître fronça les sourcils. Il caressa sa barbe puis il croisa les bras, bombant son torse.
« Bien. Nous en reparlerons à la fin du cours…
-Merci, maître, répondit Marc, reconnaissant. »
Le vieil homme acquiesça. Il y avait certaines choses qu’il ne fallait pas ébruiter. Puis il recula pour parler à l’ensemble de ses élèves, attentifs. Il appuya son regard mystérieux sur chacun d’entre eux, et déclara :
« Aujourd’hui nous passerons à la pratique. Terminées les leçons dans les livres, il est temps que vous captiez l’essence même du pouvoir de l’Air. Levez-vous s’il vous plaît. »
Les onze enfants obéirent promptement et en moins de dix secondes, tout le monde était debout. Le vent sifflait entre les arcades du palais. Les oiseaux dans le ciel planaient au-dessous des nuages brumeux. Ils piquaient vers le sol à une vitesse effrayante, puis redressaient leur vol à la dernière minute, reprenant de l’altitude. Et ils recommençaient inlassablement leur bravade, affrontant la force du vent.
« Je veux que vous brandissiez bien haut vos mains. Bien, comme cela, complimenta le maître en s’approchant du petit Joè. Visez le ciel. Bon. Maintenant, écartez vos doigts, le plus possible. Fermez les yeux et laissez-vous guider…, expliqua t-il d’une voix douce .»
Marc leva les bras. Les bourrasques le firent chanceler.
« Tenez-vous en équilibre, Marc. Ne contrez pas le vent, apprenez à vivre avec…Voilà, parfait, poursuivit le vieux sage.
-Maître, interpella le jeune Elexandre Faxandol. J’entends des choses qui…
-Chut, ne dites rien, l’interrompit le maître. Concentrez-vous et écoutez. Marc, redressez-vous. Vous êtes tout courbé. Laisse-vous vous envoler s’il le faut… »
Marc changea de position. Il avait mal aux aisselles. Ses bras l’élançaient. Il les baissa lorsque le maître tourna le dos, reprenant son souffle. Elexandre fermait les yeux. Un sourire merveilleux s’étalait sur son visage. Il ondulait, un peu comme les arbres, humbles, bordant les remparts délimitant l’accès aux jardins. Marc l’enviait. Il avait l’air heureux, savourant les délices des cieux. Une rafale ébouriffa ses cheveux. Aussitôt, son sourire s’effaça et des larmes perlèrent le coin de ses cils. Elles séchaient instantanément, rougissant ses yeux. Les autres élèves le regardaient, suspicieux. Le maître leva la main, faisant signe de se taire. Les lèvres d’Elexandre tremblèrent et un long gémissement s’en écoula. Soudain, contre toute attente, il parut s’élever de quelques centimètres. Marc, surpris, se frotta les yeux et examina une seconde fois la scène. Le vent fit claquer les étendards des tourelles du palais. L’un d’eux s’arracha de la pierre et s’envola. Les élèves s’assirent, résistant au vent du mieux qu’ils pouvaient. Seul le maître restait droit et stable. L’adoration se dessinait sur sa figure. Puis, peu à peu, la vision de Marc parut se verdir. Ebloui, il se dissimula derrière son bras gauche. Une lueur verte se dégagea fébrilement, entourant Elexandre d’une poudre d’étincelles. Tout à coup, il ouvrit les yeux. Il chuta brutalement, retombant lourdement sur l’herbe. Il pleurait. Il se replia, amenant ses genoux vers son menton. Le vent faiblit. Marc rabaissa sa main. Il vit, derrière les vitres du palais, quelques agents qui les observaient. Certains, lorsqu’ils rencontrèrent son regard, hochèrent de la tête pour le saluer. Le maître se pencha vers Elexandre. Il le souleva par une épaule et chuchota :
« Magnifique, mon garçon. Magnifique. »
Elexandre sanglotait toujours. Il renifla bruyamment et se cacha dans la toge du vieux sage.
« Maître, c’était si beau, bégaya t-il. Tellement beau. Pourquoi a-t-il fallu que…
-Chut…, le calma le mage. Ne dites rien. L’Air passe et repasse. Il amène la beauté et l’horreur. Il ne transforme rien. Et il a décidé de vous le confier, rien qu’à vous.
-C’était affreux, continua Elexandre entre deux hoquets. Toute cette fumée, toutes ces feuilles mortes et l’enfant, maître, comme il était beau.
-Chut…, répéta le vieil homme, en caressant longuement son élève dans le dos. L’Air vous est passé au travers. Il vous a insufflé tout ce qu’il a vu, en passant hâtivement. C’est un grand honneur, mon garçon. Conservez bien toutes ces images qu’il vous a octroyées. Et n’oubliez pas les premières, surtout.
-Oui, ce paysage si beau…, sourit Elexandre en fermant les yeux.
-Oui, ce paysage si beau, acquiesça le maître en murmurant. Ne les oubliez pas. L’Air est impalpable et il voyage beaucoup. Il est transparent. Il ne peut pas mentir, croyez-moi. Allez, remettez-vous debout à présent. »
Le jeune garçon s’écarta de la toge verte du mage. Il posa ses pieds sur le sol. Il inspira profondément et se releva. Il tituba mais Marc accourut pour le soutenir. Elexandre s’appuya sur son épaule puis il avança, seul, chancelant au début. Il reprit enfin confiance en lui et il stoppa ses tremblements. Les dix autres applaudirent bruyamment. L’écho se répercutait entre les remparts. Après le moment de trouble, la joie enivrait les cœurs. Le vent avait cessé. Et pourtant, les arbres continuaient de se balancer, comme s’ils saluaient eux-aussi la prouesse de l’élève. Le maître frappa dans ses mains. Ses yeux brillaient de passion. Sa barbe voletait, soulevée par une brise, elle-aussi imperceptible. [...]

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Message  lauranounette_# Sam 20 Sep 2008 - 21:40

Pacô a écrit:
[...]
« Vous avez vécu votre première manifestation de l’Air, mes enfants.
-Non, maître, l’interrompit Marc. Je l’avais déjà vu, à plusieurs reprises… »
Le mage sourit. Il s’approcha du petit blond. Il paraissait voler au-dessus du gazon.
« En effet, Marc. Mais vous n’avez jamais perçu l’Air dans sa force seule, rectifia t-il. Vous n’avez jamais connu sa fluidité avant aujourd’hui. Vous ne l’avez pas senti libre.
-Il le paraissait pourtant…
-C’est ambigüe la liberté, Marc. Vous le comprendrez quand vous subirez le pouvoir de l’Air et surtout de la vie. Non, lorsque vous avez vu l’Air, il n’était pas libre. Je ne dis pas qu’il n’était pas heureux. Mais il était au service de la Lumière…
-Parlez-nous de la Lumière, maître, glissa subtilement une jeune fille. »
Elle se recoiffait. Le vent avait ébouriffé sa chevelure brune. Sa robe bleue, légèrement froissée, recouvrait jusqu’au mollet ses fines jambes blanches. Son regard était irrésistible. Personne ne lui refusait un service. Même Sarcadid Mernine lui avait un jour cédé sa place à la table de l’Empereur lors d’un repas en l’honneur des rescapés de Terrae. Mais elle n’abusait pas de ce don. Elle l’employait avec modération et jamais pour une mauvaise cause. Le maître soupira.
« La Lumière est vaste, Sarah. Que voulez-vous savoir en particulier ?
-Je ne sais pas, avoua la jeune fille, confuse et impressionnée par tous les regards qui s’étaient tournés vers elle.
-C’est bien dommage, répondit le maître, d’un air las. Il y a temps de choses à dire pourtant…
-Qui est son maître ?, se rattrapa alors vivement Sarah.
-Son maître ?, répéta le vieil homme en fronçant les sourcils. Elle n’a pas de maître, sinon ce ne serait pas la Lumière. Au contraire, c’est elle la maîtresse de nous tous…
-Et vous ?, s’incrusta le jeune Joè. Vous êtes bien le maître de l’Air, non ?
-Je suis surtout son gardien, rectifia le mage.
-Eh bien, qui est le gardien de la Lumière ?, demanda Sarah, revigorée par l’excitation de ses camarades.
-Personne et nous tous, affirma vaguement le maître. C’est déconcertant, n’est-ce pas ? »
Les enfants hochèrent la tête. Le sens de cette dernière phrase leur était inabordable.
« C’est pourtant simple, rit le vieux sage. Tout le monde contribue à son épanouissement, mais personne ne la contrôle…
-Et l’Empereur ?, héla Elexandre, remis de ses émotions.
-Et Marc ?, intervint Sarah. »
Tous se turent à cette remarque. Les joues de Marc s’empourprèrent. La chaleur gagna le bout de ses oreilles. Le maître, lui-même parut gêné. Il caressa sa barbe blanche et réajusta son petit béret vert. Il examina ses élèves. Tous le fixaient, hormis Marc qui contemplait ses pieds, avides d’apprendre de nouvelles informations sur la Lumière si étrange.
« L’Empereur est une exception, déclara le mage, sur la défensive. Pour Marc, il n’y a aucune explication plausible.
-C’est peut-être une exception lui-aussi, supposa Rauxana, jusqu’alors restée en retrait.
-Peut-être. Mais dans ce cas là, l’exception perd sa valeur d’exclusivité, dit le maître.
-Le successeur de l’Empereur ?, darda précipitamment Joè, ouvrant les yeux comme s’il venait de trouver la vérité absolue. »
Le maître éclata de rire. Ses yeux étincelèrent. Ils leur restaient beaucoup à apprendre. L’Empire gardait trop ses secrets.
« Non, mon enfant. Sûrement pas le successeur de l’Empereur. Que savez-vous à propos de lui ?, questionna t-il lentement, testant les connaissances des jeunes citoyens de Terrae
-Il est le chef ici, commença l’autre Marc. »
Il avait été le dernier appelé par le président Mernine, le jour des résultats de l’examen de l’Empire. Ses yeux sombres, timides, n’osaient pas se poser sur quelqu’un en particulier. Ses joues noires rougirent lorsque le silence s’immisça dans le groupe. Le maître paraissait songeur. Marc Pocxenite prit la peine de répondre à sa place.
« Je ne crois pas qu’il est le chef. Je l’imagine plutôt en… guide…
-Exactement, confirma le mage. L’agent M vous a beaucoup appris, Marc. Je m’en réjouis. L’Empereur n’est aucunement le souverain absolu ici. Loin de vous cette horrible pensée. Nous avons nos droits et nos devoirs.
-Tout le monde est à son service ici, pourtant, murmura Joè à l’oreille de Tiery Journet
-Monsieur Person, voulez-vous répéter votre ânerie afin que l’ensemble de la classe écoute ?, l’interrompit le maître, amusé ».
Tiery pouffa. Il donna un coup de coude à son camarade, qui se retirait derrière les cheveux de Rauxana et Sarah, à l’abri du polégardien. Il se baissait presque, désirant se faire oublier. Mais le maître relança :
« Allons, Joè ! Vous êtes dans les jardins du palais Impérial. Croyez-moi, chaque agent veille scrupuleusement à ce que le nom de l’Empereur ne soit pas souillé. »
Un sourire énigmatique se dessina sur sa figure. Les autres rirent, silencieusement. La mine dépitée de Joè était tellement désopilante que personne ne voulait briser cet instant de fourberie. Une inquiétude furtive passa sur le visage de l’élève et il balaya d’un regard craintif le groupe.
« Vous me faîtes marcher, n’est-ce pas ?
-A votre avis ?, répliqua le maître, toujours aussi sérieux. »
Joè se mordit la lèvre inférieure. Il observa à nouveau chacun de ses camarades. Aucun ne lui démentit mais aucun ne l’aida pour autant dans sa réflexion. Il se gratta alors la tête et sa vision se tourna vers les fenêtres du palais. Il remarqua quelques agents qui marchaient dans les couloirs ouverts sur la baie vitrée. Ils vaquaient à leurs occupations et ne s’intéressaient nullement à lui. Soulagé, il retourna la tête et il aperçut les mines hilares de tous les autres élèves. Même le maître se tenait le ventre.
« Allons, Monsieur Person, si nous étions si susceptibles, vous ne seriez déjà plus en vie, expliqua t-il. Cependant, ne nous égarons pas, les enfants, reprit-il, toussotant pour arrêter les derniers gloussements. Vous ne visitez pas suffisamment les rues de la capitale, cher Joè. On vous confine beaucoup ici je trouve. Une fois en-dehors de l’enceinte du palais, qui représente le pouvoir ?
-Les hommes en uniformes blancs, répondit Marc d’une voix assurée. »
L’agent M lui avait montré ses quartiers préférés. Par conséquent, il l’avait emmené de nombreuses fois dans les rues de la capitale, sous sa surveillance maladive. La plupart du temps, Marc était resté dans la berline noire, protégé du danger. Il avait ainsi admiré les somptueuses bâtisses de l’Empire, de l’extérieur. Et c’est là qu’il avait aperçu les premières patrouilles d’hommes en uniformes blancs. Il avait d’abord cru que les agents s’habillaient différemment au sein de la capitale. Mais M lui avait appris que ces hommes blancs n’avaient rien à voir avec les noirs.
« Les soldats du Grand Conseil, acquiesça le maître, d’un ton grave.
-Le Grand Conseil ?, répéta Sarah, surprise.
-Personne ne parle du Grand Conseil au palais, surtout en ce moment, affirma le vieux polégardien. Il est en conflit verbal avec l’Empereur, depuis six ans déjà.
-Mais qu’est-ce que c’est ?, demanda Tiery, intéressé par ce nouvel élément de l’Empire.
-Le chef, répondit le maître en réutilisant les mots de Marc Orpheli. Il est la puissance motrice de l’Empire.
-Mais l’Empereur…, commença Sarah, étourdie par cette révélation.
-Assez de mais, la coupa le vieil homme en levant la main. Pour ce cours-ci en tout cas. J’aurais bien aimé poursuivre cette conversation, mais l’heure galope. Et nous n’avons pas terminé la pratique. Allez, relevez tous les bras. Rauxana, ne tirez pas cette tête. Vous êtes bien plus jolie lorsque vous souriez. Un, deux, trois… laissez vous guider par l’Air, ordonna le polégardien enjoué. Marc, non pas vous Monsieur Orpheli, rajouta t-il lorsque celui-ci se tourna précipitamment. Marc, vous viendrez me voir après cet exercice. Nous aurons besoin d’une petite discussion, à propos de Terrae. »
Marc approuva d’un signe de tête. Le maître le contempla encore quelques secondes quand l’élève brandit ses bras et ferma les yeux. Les iris du vieil homme étincelèrent de passion. Cet enfant était la clé, il ne le saurait que plus tard. Le destin était parfois disgracieux. L’Air le lui disait souvent…

Mon avis?? Tu l'as déjà je crois. Wink
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Message  Pacô Sam 20 Sep 2008 - 22:00

Développe?
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Message  lauranounette_# Mar 23 Sep 2008 - 4:44

Bah jsuis dedans là donc pour moi c'est vraiment bien =D. Mais ya juste un tout ptit truc ^^', quand tu vas à la ligne & que ta phrase est finie, ce serait bien que tu mettes des points Wink


Dernière édition par lauranounette_# le Mer 24 Sep 2008 - 4:52, édité 1 fois
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Message  Mai. Mar 23 Sep 2008 - 20:07

Dois-je préciser que je n'ai toujours pas dépassé les 3 premiers psots sur Ink' ? xD
J'ai pas tout lu, juste le début du premier post ici... "Tubes à essaies", il n'y a pas de "e" à "essais" Wink
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Message  lauranounette_# Mer 24 Sep 2008 - 4:52

Ha merci =D
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Message  Pacô Ven 26 Sep 2008 - 17:15

Yah, tu as raison =S.
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Message  lauranounette_# Ven 26 Sep 2008 - 17:20

Mais sinon c'est bien (jte donnerai l'avis du premier tome quand j'aurai fini dle lire pck jlai djà commencé =DD ) Wink
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Message  Pacô Ven 26 Sep 2008 - 18:00

Et moi je vais réouvrir le topic du premier tome, lâchement supprimé par le serveur Wink.
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Message  lauranounette_# Ven 26 Sep 2008 - 19:26

^^'
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Message  Mai. Sam 27 Sep 2008 - 14:24

Pacô a écrit:Yah, tu as raison =S.

Mai. a toujours raison... ^^' Razz
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Message  Pacô Dim 28 Sep 2008 - 8:05

J'ai cru comprendre...
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Message  lauranounette_# Dim 28 Sep 2008 - 12:19

MdR le pouvoir n'a plus l'air d'appartenir a l'admin... Smile
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Message  Pacô Dim 28 Sep 2008 - 16:49

Arf, je lui donne juste l'illusion qu'elle l'a xD. Hem', je me tais...

Brefons, voici le cinquième épisode et dernier épisode écrit en entier, du tome II. Oui, parce que je bloque depuis un certain temps sur le sixième, allez savoir pourquoi... Faites moi revenir l'inspiration bon sang. Je sèche =$. Allez, celui-là redonne un peu de lest à l'histoire. Dites moi ce que vous en pensez... Bon défonçage de n'oeil Wink.

Episode 5


Sarcadid reposa un volume relié en cuir sur la table basse. Les lettres dorées dansaient devant ses yeux : Mémoires de l’Empire. Cet ouvrage était le plus complet de tous. Des écrits d’auteurs différents le constituaient. Mais le président fatiguait. Des chiffres se cachaient derrière des noms de chanceliers. Les liasses de documents officiels couvraient les affaires douteuses qui se couchaient dans les recoins de la capitale. Les dates s’empilaient les unes sur les autres. Mernine secoua la tête, stoppant net son délire éveillé. Il se massa les tempes. Sa tête était lourde. Les premiers signes de fatigue lui apparurent au chapitre précédent. Il avait tenu bon durant plusieurs pages, s’accrochant aux lignes incontournables d’écrivains polégardiens ancestraux. Néanmoins, sa vue faiblissait et s’embuait. Les mots se confondaient dans les phrases. Les virgules s’évaporaient et les points s’allongeaient. Finalement, lorsque le texte se transforma en traits horizontaux, il avait refermé le livre. Sa paire de lunettes gisaient négligemment sur un cousin écarlate. Le sofa boisé était tellement confortable que Mernine crut s’endormir. Il balaya la bibliothèque des yeux et il remarqua qu’il était seul. Marie était partie dans le vestibule. Les hautes armoires s’alignaient au fond. Des tables se dressaient devant. Les petites lampes vertes étaient toutes éteintes. Le monde affluerait bientôt. L’ancien président avait passé la nuit ici. L’Empereur lui avait confié les clefs de la réserve, inaccessible au commun des sujets impériaux. Il lui faisait preuve d’une immense confiance. Mais Mernine n’était pas dupe. Cet élan continuel de bienveillance ne pouvait que dissimuler des intentions moins généreuses. Et cette idée le troublait, lui procurant un malaise identique lorsqu’il se trouvait confronté à la folie de Mirelly, l’an passé. L’Empire suivait un plan, il en était convaincu.
Mernine se déchaussa. Après tout, personne ne le verrait avant au moins encore une heure. Il allongea lentement ses vieilles jambes et souffla, fermant les yeux. Sa tête se cala sur l’accoudoir, recouvert d’une étoffe moelleuse. Il se plaça un autre coussin sous le dos. Puis il s’étira. Ses articulations craquèrent et un doux plaisir, celui qu’on éprouve juste avant de s’endormir et de plonger dans ses rêves, se dessina en un sourire sur son visage éreinté. Néanmoins, depuis son exil, il s’était reposé longuement, multipliant les siestes. Le palais lui avait offert une luxueuse chambre, avec vue sur les quartiers ouest de la capitale. Il s’installait souvent les soirs, à la nuit tombée, sur le vaste balcon. Songeur, il contemplait les façades illuminées des monuments majestueux de la ville. L’air était généralement agréable, en toute époque de l’année, nécessitant juste sa plus fine veste. Ensuite, il se dirigeait vers son lit à baldaquin. Les draps étaient propres chaque jour et sentaient la vanille, son arôme préféré. Durant le premier mois, il avait dormi plus qu’il ne restait lucide. Les affaires de Terrae l’avaient harassé. Sa frustration l’avait dérangé les premiers temps pour trouver le sommeil. Ses cauchemars se peuplaient de têtes miniatures de Mirelly et des drapeaux de la République défunte brûlaient. Désormais, son corps s’était détendu. Un masseur avait été mis à sa disposition pour lui assouplir ses muscles. L’Empire avait été véritablement sympathique, prompt à son rétablissement immédiat, par des moyens efficaces.
Ses lunettes glissèrent et tombèrent sur le tapis brodé d’argent. Sarcadid dormait déjà. Il n’entendit pas non plus la porte qui s’ouvrit lentement. Une ombre furtive longea les rangées de livres. Silencieuse, elle marcha sur la pointe des pieds. La respiration régulière du président cachait ses mouvements. Elle dépassa la table basse, contournant l’énorme livre en cuir. Brusquement, Mernine remua, ronflant bruyamment et exposant son cou en-dehors de son col en fibres végétales. Ses cheveux gris étincelaient par le mince rayon de soleil qui perçait les volets repliés de la bibliothèque. La silhouette se stabilisa et patienta quelques secondes. Elle reprit ensuite sa lente progression. Son cœur battait à tout rompre. Un terrible effort la poussa à approcher ses mains de la gorge endormie. Ses doigts effleurèrent la peau rasée du président lorsque la porte s’ouvrit brutalement. L’écho se répercuta le long des murs. Les lampes du plafond s’éclairèrent. En un saut, l’intrus se plaqua contre une armoire, à l’abri des regards.
« Allez, encore quelques dizaines et je m’accorde une petite pause, s’encouragea Marie en tirant vers elle cinq ou six volumes d’une étagère.
Un nuage de poussière l’entoura. Elle tituba sous leur poids jusqu’à sa charrette vide. La silhouette profita de cet instant agité pour dégainer un couteau, produisant le son furtif d’une lame aiguisée. Marie trébucha dans le tapis et échappa ses livres qui s’étalèrent tout autour d’elle. Jurant, elle s’accroupit et les ramassa un à un. La silhouette sortit de sa cachette. Elle traversa le centre de la bibliothèque, slalomant entre les poteries noires. Elle s’obligea à suivre la respiration de la jeune femme, pour ne pas l’inquiéter. Marie attrapa le dernier volume. Soudain, elle entendit un bruissement de tissu.
« Sarcadid, vous êtes réveillé ?, chantonna t-elle, enjouée en remontant la tête promptement »
Sa phrase se perdit au milieu des armoires. Un bourdonnement régulier provint des étages inférieurs et par les fenêtres fermées. Les gens arriveraient bientôt. Elle les entendait déjà grimper les escaliers dans le hall. Cependant, la salle rendit un lourd silence. Marie, surprise, se releva. Elle aurait juré écouter en cet instant des pas étouffés.
« Sarcadid ?, retenta t-elle, sur ses gardes »
Elle serra contre elle son livre. Une sueur froide lui parcourut le dos lorsque le bruit se reproduisit. Elle fit volte face. La bibliothèque était vide. Sa queue de cheval s’était plaquée sur son nez. Marie la redressa d’un geste rapide. Son regard scruta les recoins ombrés de la pièce. Elle posa ses livres dans la charrette. Elle s’avança. Ses talons claquèrent le parquet, résonnant bruyamment. Elle se pencha et les retira. Pieds nus, elle se dirigea vers les tables de lecture. Là, elle avait une excellente vue de l’ensemble de la bibliothèque. La pièce était toujours vide. Mernine poussa un grognement. Elle accourut. Le président dormait. Il venait de se retourner, savourant son sommeil bienheureux. Marie, angoissée, ramassa la paire de lunettes et la déposa sur la table basse. Jetant un dernier regard vers les armoires, elle recula jusqu’à la sortie, à tâtons. Les ombres paraissaient avancer vers elle, comme si le soleil derrière les volets s’approchait du palais. La panique lui sauta dessus, comme une bête sauvage. Elle se sentit submergée par la peur, comme lorsque une vague glaciale déferlait sur un corps chauffé par le soleil. Ses jambes flageolèrent. Elle ressentait une présence, une présence qui la fixait d’un regard pénétrant. Mais elle ne voyait rien. Rien du tout. La bibliothèque lui parut soudainement hostile. Où se situait cette… chose ? Peut être derrière cette étagère, ou celle là, vers la plante grasse. Le monstre des coins sombres ressurgit de ses souvenirs d’enfance, quand elle avait peur la nuit, seule dans son lit. La porte du placard paraissait s’ouvrir lentement et une main poilue et griffue se saisissait de la poignée. Marie aperçut tout à coup une silhouette. La forme d’un bras plus précisément, comme la main poilue de ses cauchemars. Son cœur sauta dans sa poitrine. Il tambourinait tellement que Marie le croyait à présent dans sa gorge. Ne tenant plus, elle pivota et hurla lorsqu’elle tomba nez à nez avec l’agent M.
« Mlle Borkest ?, demanda t-il abasourdi. Tout va bien ?
-Oui… enfin non, bafouilla Marie sous le choc. Il y a une chose ici, ou quelqu’un, qui…
-Oui, il y a moi, marmonna Sarcadid, réveillé par le cri perçant. J’aurais espérer ne pas paraître invisible.
-Non, quelque chose d’autre, chuchota la jeune femme, pâle comme un linge. Je l’ai entendue…
-Cette bibliothèque grince de partout, Marie, réconforta le président en prenant une position assise sur le canapé. Cette nuit, j’ai bien cru que tous les fantômes du palais me rendaient une petite visite, plaisanta t-il en se rechaussant.
-Je vous jure, j’ai vu une silhouette, Sarcadid. Là-bas, indiqua t-elle de son index. »
L’agent, peu convaincu, se dirigea tout de même vers l’armoire. Avec précaution, il se pencha et examina l’arrière. Evidemment, rien ne prenait une apparence humaine et M se décontracta.
« Vous avez du rêver, Mademoiselle. Ce n’est pas étonnant vu le nombre d’heures que vous passez ici. Je vous suggère d’aller vous coucher, conseilla t-il d’un air conciliant. Vous n’êtes pas obligée de ranger tout ce fourbi, vous savez…
-Vous ne me croyez pas ?, se fâcha la jeune femme »
Son expression paniquée fut remplacée instantanément par une colère sourde. Ses joues livides se colorèrent de rouge. Son front se plissa et ses yeux étincelèrent d’indignation. Elle lâcha ses talons et resserra sa queue de cheval.
« Voyons, Marie, répondit Mernine embarrassé, ce que Monsieur M veut dire, c’est qu’il se peut que tu ais été sujette à une hallucination. La fatigue créé ce genre de trouble, moi-même j’en ai subi plusieurs sur Terrae.
-Mais…, hoqueta Marie, mais ça n’a rien à voir avec une hallucination. Je ne suis pas folle ! Je vous dis que je l’ai vue !
-Qui viendrait vous nuire ?, répliqua l’agent d’un ton ferme. Je vous assure que personne de malveillant ne franchit les murs du palais, et même de la capitale. La sécurité de l’Empereur passe avant tout. Un rôdeur ne peut donc s’aventurer dans la bibliothèque.
-Vous ne connaissez jamais l’erreur, vous ?, rétorqua la femme
-Jamais quand il s’agit de Sa Majesté, affirma M. Et ce, depuis plusieurs années. Bien avant vous, Mlle Borkest. Je vous suggère donc d’aller dormir, vous en avez besoin, répéta t-il d’une voix plus calme.
-Suis ses conseils, recommanda Sarcadid »
Une légère inquiétude avait filtré ses traits. Mais sa mine était restée neutre. Depuis qu’il était en Polégardie, il s’était fixé une règle : ne jamais prendre de position, aussi bien pour l’Empire que pour la République. Comme ce qu’il avait annoncé lors de son dernier discours de président, il se contentait d’analyser et de percer la vérité. Marie soupira. Ses épaules s’affaissèrent et elle lorgna les deux hommes.
« Bon, si vous le dites. Nous verrons bien. A plus tard !, ajouta t-elle en sortant de la bibliothèque. »
[...]
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