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"Vampire", le début d'un "roman"

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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  Pacô Dim 20 Sep 2009 - 21:32

céléiane a écrit:
Oui, c'est vrai: je remplace par "sentiments paradoxaux".
Nickel, et c'est déjà plus dans le juste. Wink

céléiane a écrit:
"Les questions surgissaient, se bousculaient et formaient un échevau inextricable. Une ébauche d’idée les surplombait pourtant dans l'esprit de Lyelle; une idée obsédante, déraisonnable et terriblement effrayante."
Bah ça va aussi. Disons que c'est le "ébauche d'idée" qui me chagrinait un peu. Mais là, oui, je vais pas faire mon chiant plus longtemps ^^.

céléiane a écrit:
As tu deviné quelle était cette "idée"?
A dire vrai, pas vraiment encore.
Peut être veut-elle savoir quel goût a le sang ?
C'est la seule chose qui m'est venue à l'esprit et j'ai l'impression de me gourer sauvagement x).
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Lun 21 Sep 2009 - 5:55

non effectivement ta supposition n'est pas la bonnne.

Suite: Exclamation attention texte modifié: nouvelle version un peu plus bas!



Elle s’entendit prononcer la phrase sans admettre qu’il s’agissait de sa propre voix :

« Tu serais sauvée si je t’offrais un peu de mon sang. »

La vampire resta médusée: ses sourcils bien dessinés tressautèrent sur son front. Une myriade d’étincelles miroita dans ses yeux. Elle semblait estomaquée. Son trouble était visible.
« Oui, c’est exact mais tu ferais vraiment cela ? »
Lyelle était terrifiée. Non, elle n’était pas certaine de le vouloir : la simple idée de se rapprocher de la vampire faisait perler la sueur sur son front, imaginer ses deux crocs plantés dans sa jugulaire lui provoquait des nausées insoutenables. Elle serrait toujours son arme bien qu’elle en réalisât maintenant pleinement l’inutilité face à une vampire libre de ses mouvements.
Elle ne pouvait plus reculer. Au bord des larmes, elle prononça un oui faible d’une voix cassée.

Mohanne vivait l’un de ses moments où elle reprenait contact avec toute l’intensité de ses émotions humaines: une lame de fond venait de s’abattre sur elle, elle oscillait entre stupeur, gratitude et mélancolie. Lyelle exhalait l’odeur âcre de la peur; la vampire mesurait la valeur de la proposition que lui faisait cette humaine. Cette jeune femme l’avait, sans le savoir, reconnectée à une partie blessée de sa non-vie, une partie qu’elle avait enfouie tant ce souvenir la torturait, rouvrait des plaies à vif. Une image ténue et fugace se forma en son esprit, celle de la seule humaine qui lui avait volontairement offert son sang. Les grands yeux du portrait d’autrefois se superposèrent immédiatement à ceux débordants d’angoisse de Lyelle.

Les iris de la vampire avait pris la chaude couleur de l’ambre, elle plongea un regard caressant dans les prunelles inquiètes de l’humaine puis elle s’agenouilla sur le carrelage et, lentement, pour ne pas l’effrayer, progressa jusqu’à elle. Elle s’accroupit devant Lyelle avant de poser délicatement sa main atrocement blessée sur la sienne :
« Il va te falloir faire un choix. Tu ne peux pas à la fois vouloir me sauver et continuer à me menacer. »
Lyelle opina et posa précautionneusement son arme sur la petite table du salon. Elle se sentait affreusement démunie et vulnérable sans elle mais la jeune femme s’enjoignait au calme et se répétait mentalement la promesse que lui avait faite la vampire.
Une pensée surgit brusquement :
« Tu n’es pas en train de m’envoûter n’est ce pas ? »
« Dans mon état ce serait difficile, j'y laisserais sans doute mes dernières forces. Bien sûr je pourrais tenter l'ultime chance que j'ai de te mettre sous contrôle mais je m’en abstiendrais : tu es libre de ta décision et tu le resteras quoi qu’il advienne. Tu pourras revenir à tout moment sur ton choix, il te suffira de me le signifier, je n’emploierai pas la force et je n’insisterai pas.»
Lyelle hocha la tête. Le contact glacé de la main de la vampire la faisait frissonner, autant de froid que d’appréhension.
Mohanne se leva et retourna se vautrer dans le clic-clac qui protesta dans un concert de grincements.
« Si tu fais le choix de renoncer je ne t’en tiendrai pas rigueur. »
« Non, je vais le faire. »
« Es tu consciente qu’il ne servira à rien de m’offrir du sang si tu me retiens ensuite ici pour me livrer ? »
« Tu sais mieux que moi que je n’ai pas la capacité de te retenir! Je ne suis qu’une débutante, si tu t’échappes je ne serai pas en mesure de m’y opposer. Il me semble assez clair que je n’ai pas la force de me battre contre toi, j’ai déjà eu beaucoup de chance de ne pas y passer quand tu m’as prise pour Ninon ! »
«Ne te sous-estime pas. Tu n’es pas une mauvaise recrue. Tu me filais entre les mains habilement, tu t’es bien défendue, je ne pense pas que ce soit de la chance. Je ne me déshonorerai pas en m’enfuyant après que tu m’aies redonné des forces de ton plein gré : si tu me libères ce sera être ta volonté. »
« Tous les vampires sont ils aussi loyaux ? »
« Pas tous, non, en tout cas pas avec les humains. Ce que je veux te faire comprendre c’est qu’il te faut choisir ton camp, il n’y a pas de demi-mesure. Si j’attends ici avec toi, tu peux à peine imaginer ce que tes chers amis me feront endurer. »
« Je vais le faire. »
Lyelle répéta la phrase de façon presque hypnotique, comme pour s’en convaincre.
« Je t’en remercie. Je n’ignore pas ta peur, je mesure pleinement la valeur de ton aide. Si tu as pris ta décision, ôte le fil d’argent que tu as mis autour de toi et viens près de moi. »
La vampire s’était assise en tailleur sur la couche défaite et tapotait le matelas.


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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  Pacô Sam 26 Sep 2009 - 9:54

céléiane a écrit:
Elle s’entendit prononcer la phrase sans admettre qu’il s’agissait de sa propre voix :

« Tu serais sauvée si je t’offrais un peu de mon sang. » (ah la voilà donc cette idée hideuse ... mais je l'aurais pas dit comme ça alors dans le passage précédent, je m'explique plus en détail dans mon commentaire)

La vampire resta médusée: ses sourcils bien dessinés tressautèrent sur son front. Une myriade d’étincelles miroita dans ses yeux. Elle semblait estomaquée. Son trouble était visible.
« Oui, c’est exact mais tu ferais vraiment cela ? »
Lyelle était terrifiée. Non, elle n’était pas certaine de le vouloir : la simple idée de se rapprocher de la vampire faisait perler la sueur sur son front, imaginer les deux crocs se planter dans sa jugulaire la laissait proche de l’évanouissement (un peu maladroit => "imaginer ses deux crocs plantés dans sa jugulaire lui provoquait des nausées insoutenables" ou qqchose comme ça). Elle serrait toujours son arme bien qu’elle en réalisât maintenant pleinement l’inutilité face à une vampire libre de ses mouvements.
Elle ne pouvait plus reculer. Au bord des larmes, elle prononça un oui faible d’une voix cassée ("enrouée et affaiblie par le doute"..

Mohanne vivait l’un de ses moments où elle reprenait contact avec toute l’intensité de ses émotions humaines: une lame de fond venait de s’abattre sur elle, elle oscillait entre stupeur, gratitude et mélancolie. Lyelle exhalait l’odeur âcre de la peur; la vampire mesurait la valeur de la proposition que lui faisait cette humaine. Cette jeune femme l’avait, sans le savoir, reconnectée à une partie blessée de sa non-vie, une partie qu’elle avait enfouie tant ce souvenir la torturait, rouvrait des plaies à vif (à quel sujet se rattache le verbe "rouvrait" ?). Une image ténue et fugace se forma en son esprit, celle de la seule humaine qui lui avait volontairement offert son sang. Les grands yeux du portrait d’autrefois se superposèrent immédiatement à ceux débordants d’angoisse de Lyelle.

Les iris de la vampire avait pris la chaude couleur de l’ambre, elle plongea un regard caressant dans les prunelles inquiètes de l’humaine puis elle s’agenouilla sur le carrelage et, lentement, pour ne pas l’effrayer, progressa jusqu’à elle. Elle s’accroupit devant Lyelle avant de poser délicatement sa main atrocement blessée sur la sienne :
« Il va te falloir faire un choix. Tu ne peux pas à la fois vouloir me sauver et continuer à me menacer. »
Lyelle opina et posa précautionneusement son arme sur la petite table du salon. Elle se sentait affreusement démunie et vulnérable sans elle mais la jeune femme s’enjoignait au calme et se répétait mentalement la promesse que lui avait faite la vampire.
Une pensée surgit brusquement :
« Tu n’es pas en train de m’envoûter n’est ce pas ? »
« Dans mon état ce serait difficile, j'y laisserais sans doute mes dernières forces. Bien sûr je pourrais tenter l'ultime chance que j'ai de te mettre sous contrôle mais je m’en abstiendrais : tu es libre de ta décision et tu le resteras quoi qu’il advienne. Tu pourras revenir à tout moment sur ton choix, il te suffira de me le signifier, je n’emploierai pas la force et je n’insisterai pas.»
Lyelle hocha la tête. Le contact glacé de la main de la vampire la faisait frissonner,
autant de froid que d’appréhension.
Mohanne se leva et retourna se vautrer (niark, et pourquoi pas "s'élarder" hein ? "Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Icon_lol => "et se coucha, s'étendre, s'allonger, se glisser sous la couette du clic-clac ...) dans le clic-clac qui protesta dans un concert de grincements.
« Si tu fais le choix de renoncer je ne t’en tiendrai pas rigueur. »
« Non, je vais le faire. »
« Es-tu consciente qu’il ne servira à rien de m’offrir du sang si tu me retiens ensuite ici pour me livrer ? »
« Tu sais mieux que moi que je n’ai pas la capacité de te retenir! Je ne suis qu’une débutante, si tu t’échappes je ne serai pas en mesure de m’y opposer. Il me semble assez clair que je n’ai pas la force de me battre contre toi, j’ai déjà eu beaucoup de chance de ne pas y passer quand tu m’as prise pour Ninon ! »
«Ne te sous-estime pas. Tu n’es pas une mauvaise recrue. Tu me filais entre les mains habilement, tu t’es bien défendue, je ne pense pas que ce soit de la chance. Je ne me déshonorerai pas en m’enfuyant après que tu m’aies redonné des forces de ton plein gré : si tu me libères ce sera être par ta volonté. »
« Tous les vampires sont ils aussi loyaux ? »
« Pas tous, non, en tout cas pas avec les humains. Ce que je veux te faire comprendre c’est qu’il te faut choisir ton camp, il n’y a pas de demi-mesure. Si j’attends ici avec toi, tu peux à peine imaginer ce que tes chers amis me feront endurer. (ça aurait été intéressant de lui faire répondre: pas plus que les humains envers les vampires. En s'inspirant un peu des répliques anti-racistes ... "Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Icon_rolleyes )»
« Je vais le faire. »
Lyelle répéta la phrase de façon presque hypnotique, comme pour s’en convaincre.
« Je t’en remercie. Je n’ignore pas ta peur, je mesure pleinement la valeur de ton aide. Si tu as pris ta décision, ôte le fil d’argent que tu as mis autour de toi et viens près de moi. »
La vampire s’était assise en tailleur sur la couche défaite et tapotait le matelas.

Pas mal. Mais pour le dire franchement, les répliques du dialogue m'ont paru plus fades qu'à l'ordinnaire, comme si ce n'était qu'un échange de convenance entre deux êtres gênés (et pas tellement utile non plus). Du genre:
"Oh mais tu sais, je me serais fait tuée ...
- Mais non, je ne suis pas si forte que ça ...
- Mais si, c'est toi qui es forte
- Mais non ...

Tu vois le genre ? "Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Icon_razz

Bon, j'aurais aussi un peu plus creusé l'histoire du choix qu'elle veut faire. Déjà, dans le passage précédent, tu parles d'une ébauche d'idée terrifiante ... j'imaginais une idée avec pus de conséquences catastrophiques, genre un germe de complot contre les deux instances vampires et humaines, je ne sais pas ... mais pas tellement ça. Je crois que la façon dont tu as formulé l'approche de cette idée fait trop solennelle et pas assez personnelle (vois-tu ce que je veux dire ?) c'est à dire que pour moi, j'avais plus l'impression que c'était une idée en rapport avec une intention de Lyelle de faire qqchose qui se répercuterait (qui aurait de graves conséquences) sur ses congénères, sur les autres en général, plutôt qu'une action qui n'aurait que des répercutions sur elle et sa santé.

C'est pourquoi je l'aurais peut être plus annoncé de la manière suivante: au lieu que ça soit son esprit qui s'affole, avec une ébauche d'idée etc ... j'aurais plus fait agir les organes du corps: le coeur qui s'emballe, la respiration qui s'accélère, la sueur qui coule, et puis éventuellement l'esprit terrorisé qui se demande s'il est judicieux de partager son sang avec une vampire.
=> ça c'est pour le passage précédent, avant que tu ne mentionnes l'idée.

Maintenant, concernant ce passage, ce choix je l'aurais davantage creusé, analysé. Pourquoi ne pas parler d'une manière un peu plus scientifique ? C'est à dire informer le lecteur des répercutions physiologiques qu'un tel acte peut produire sur le système humain ? Je suppose que dans ce monde qui se bat contre les vampires, il a dû y avoir des études scientifiques sur le pompage du sang pour savoir comment s'en protéger, qu'est-ce qu'on risquait etc ... (regarde déjà rien qu'avec la grippe A Laughing ). Donc tu vois, ça permettrait en plus de ça d'entrevoir comment s'est développé le monde des humains en sachant la menace des vampires (même si c'est top secret encore), en faisant un parallèle du cas particulier de Lyelle avec le cas général de tous les humains ... tu vois ?

Enfin bon, re-demande moi mieux si tu n'as pas tout à fait cerné ce que je voulais dire "Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Icon_wink.

Donc un passage plutôt bien hein, mais pas le meilleur de toi "Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Icon_razz .
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Jeu 1 Oct 2009 - 18:43

Pas mal. Mais pour le dire franchement, les répliques du dialogue m'ont paru plus fades qu'à l'ordinnaire, comme si ce n'était qu'un échange de convenance entre deux êtres gênés (et pas tellement utile non plus). Du genre:
"Oh mais tu sais, je me serais fait tuée ...
- Mais non, je ne suis pas si forte que ça ...
- Mais si, c'est toi qui es forte
- Mais non ...

Laughing oui, je vois bien. J'ai beaucoup modifié ce texte, j'ai enlevé certaines parties du dialogue pour le rendre plus "direct", que ça fasse moins "échange de courtoisie".

Bon, j'aurais aussi un peu plus creusé l'histoire du choix qu'elle veut faire. Déjà, dans le passage précédent, tu parles d'une ébauche d'idée terrifiante ... j'imaginais une idée avec pus de conséquences catastrophiques, genre un germe de complot contre les deux instances vampires et humaines, je ne sais pas ... mais pas tellement ça. Je crois que la façon dont tu as formulé l'approche de cette idée fait trop solennelle et pas assez personnelle (vois-tu ce que je veux dire ?) c'est à dire que pour moi, j'avais plus l'impression que c'était une idée en rapport avec une intention de Lyelle de faire qqchose qui se répercuterait (qui aurait de graves conséquences) sur ses congénères, sur les autres en général, plutôt qu'une action qui n'aurait que des répercutions sur elle et sa santé.

C'est pourquoi je l'aurais peut être plus annoncé de la manière suivante: au lieu que ça soit son esprit qui s'affole, avec une ébauche d'idée etc ... j'aurais plus fait agir les organes du corps: le coeur qui s'emballe, la respiration qui s'accélère, la sueur qui coule, et puis éventuellement l'esprit terrorisé qui se demande s'il est judicieux de partager son sang avec une vampire.
=> ça c'est pour le passage précédent, avant que tu ne mentionnes l'idée.

Maintenant, concernant ce passage, ce choix je l'aurais davantage creusé, analysé. Pourquoi ne pas parler d'une manière un peu plus scientifique ? C'est à dire informer le lecteur des répercutions physiologiques qu'un tel acte peut produire sur le système humain ? Je suppose que dans ce monde qui se bat contre les vampires, il a dû y avoir des études scientifiques sur le pompage du sang pour savoir comment s'en protéger, qu'est-ce qu'on risquait etc ... (regarde déjà rien qu'avec la grippe A Laughing ). Donc tu vois, ça permettrait en plus de ça d'entrevoir comment s'est développé le monde des humains en sachant la menace des vampires (même si c'est top secret encore), en faisant un parallèle du cas particulier de Lyelle avec le cas général de tous les humains ... tu vois ?

J'ai réécrit des passages entiers sur cette partie du texte et j'ai tenu compte de cette idée de recherche sur les vampires dans le monde humain, ça m'a donné quelques idées en fait.
Les répercutions physiologiques sont assez basiques ma foi: on t'enlève du sang, tu meures si on t'en enlève trop...
La menace n'est plus top secrète à l'instant de la narration: il y a une guerre franche entre les humains et les vampires et une organisation est chargée de les éliminer.




Voici la nouvelle version du texte ( c'est beaucoup plus long du coup!)






Elle s’entendit prononcer la phrase sans admettre qu’il s’agissait de sa propre voix :

« Tu serais sauvée si je t’offrais un peu de mon sang. »

La vampire resta médusée: ses sourcils bien dessinés tressautèrent sur son front. Une myriade d’étincelles miroita dans ses yeux mais elle semblait estomaquée.

« Oui, c’est exact mais tu ferais vraiment cela ? »

Non, Lyelle n’était pas certaine de le vouloir : la simple idée de se rapprocher de la vampire faisait perler la sueur sur son front, imaginer ses deux crocs plantés dans sa jugulaire lui provoquait des nausées insoutenables.
Elle serrait toujours son arme bien qu’elle en réalisât maintenant pleinement l’inutilité face à une vampire libre de ses mouvements.

La jeune femme avait assisté à des dizaines d’heures de sensibilisation au danger vampirique, elle avait écouté avec attention les discours préventifs des plus éminents scientifiques en la matière, elle avait étudié consciencieusement les publications des chercheurs, médecins et biologistes qui faisaient autorité dans ce domaine. L’académie de l’Organisation avait rémunéré ces doctes personnes pour instruire toute la population sur le sujet. En qualité d’apprentie-chasseuse, Lyelle avait été contrainte de se présenter à chaque module des formations intensives réservées aux recrues. Après son affectation, elle avait disposé de tout le temps nécessaire pour lire les rapports de la brigade et elle s’était documentée, passant en revue les détails glauques de chacun des meurtres. Toutes les sources convergeaient : une fois sa proie mordue, le vampire ne la relâche qu’exsangue. Aucun témoignage de victime qui aurait échappée à l’un des prédateurs n’avait pu être enregistré. Les cadavres présentaient tous plusieurs traces de crocs caractéristiques.
Bien que ces agressions d’une rare sauvagerie aient été dans un premier temps tenues secrètes, leur nombre avait décuplé si rapidement que, de la simple suspicion, la réalité des vampires s’était transformée en véritable problème de santé publique. En effet, si les premiers éléments de l’enquête avaient orienté la recherche vers un tueur en série, psychopathe ou aliéné, il avait fallu se rendre à l’évidence : un individu humain ne pouvait commettre de multiples meurtres géographiquement éloignés à des heures estimées similaires. Par ailleurs, les légistes s’étaient montrés catégoriques : les cinq litres de sang des victimes avaient été aspirés jusqu’à la dernière goutte en quelques secondes seulement. Des symposiums avaient alors réuni des érudits de tous bords. Les résultats des analyses effectuées sur les corps avaient mis le monde scientifique en ébullition. Chaque jour apportait son lot de tueries et apportait la preuve formelle de l’existence des vampires. Les hypothèses s’élaboraient et les débats avaient abouti à un consensus sur le mode opératoire des meurtriers vampires : ils plongeaient leur victime en état de transe afin de leur inoculer par morsure un puissant anticoagulant que leur corps serait en mesure de synthétiser. La guerre avait été déclarée, un couvre-feu mis en place et les activités nocturnes strictement réglementées.
L’Organisation avaient alors vu le jour : cette institution s’était auto proclamée garante de « la sauvegarde et de la pérennité de l'espèce humaine » . Les traques s’étaient révélées fastidieuses, de nombreux gardiens y avaient laissé leur vie mais des vampires avaient été débusqués. Les écrits signalaient tous l’inefficacité des armes classiques sur les vampires. Lors d’une lutte au corps à corps, le contact entre la peau d’un vampire et un simple bijou avait permis de découvrir que l’argent avait un effet létal sur ces êtres. La seule protection contre la menace consistait donc à s’enduire toutes les deux heures d’une lotion à base d’argent. Des crèmes et des huiles laissaient sur la peau une fine pellicule de métal qui, bien qu’invisible à l’œil nu, occasionnait en cas d’attaque une sévère brûlure à l’ « aberration organique » et cette dernière n’avait plus d’autre choix que de s’enfuir. Ces préparations avaient été largement distribuées mais beaucoup de citoyens avaient sans doute négligé d'oindre régulièrement leur corps car cette mise à disposition n’avait pas fait décroître le nombre de dépouilles retrouvées vidées de leur sang.
Lyelle avait toujours trouvé étrange que la brigade qui lui fournissait armes et munitions d'argent ne lui eût jamais procuré ces baumes dont les spécialistes vantaient les mérites dans la lutte contre les « entités tératologiques antinaturelles ». Lorsqu’elle avait interrogé les instructeurs à ce sujet, ils lui avaient assuré que, puisqu’elle se trouvait placée sous la garde de Ninon, gardienne-chasseuse expérimentée, elle bénéficierait d'un entraînement d'excellence et qu'elle n’avait nul besoin de ces préparations chimiques. Elle avait alors remarqué, non sans ironie, qu’elle devrait sa survie à une personne qui mourait d’envie de la voir disparaître.
Tel avait été le choix de l’Organisation, ni elle ni sa formatrice n’étaient en droit de s’y opposer.

Lyelle, dès l’annonce de son intégration dans le programme de défense des citoyens mené par l’Organisation, avait éprouvé le souci de mener à bien sa mission. En effet, en un ordre réparateur, on lui imposait de se consacrer toute entière à la défense de la communauté. Cette assignation lui donnait une occasion inespérée de purger sa conscience et de payer la dette ineffaçable qu’elle avait contractée à l’égard de la société.
Jusqu’à sa première rencontre avec l’un de ces êtres qu’elle était chargée d'exterminer, elle avait été fière de compter parmi les individus les plus au fait du problème vampire.

Et voilà qu’elle s’apprêtait à agir en contradiction exacte avec ce qui lui avait été inculqué ces derniers mois.

Elle s’était promis, il y avait de cela cinq ans, d’œuvrer à préserver toute vie même si cela supposait de sacrifier la sienne. Trahir les fragments de principes moraux qu’elle s’était acharné à sauvegarder équivaudrait à une négation de son appartenance au genre humain et elle ne se relèverait pas d’un nouveau piétinement de sa dignité et de ses valeurs.
La guérison de Mohanne dépendait du nutritif élixir qui affluait en elle, le lui offrir représentait un pari aventureux autant qu'un don généreux.
Personne ne souffrira ni ne mourra s'il est en mon pouvoir de l'éviter.
Cette décision serait inévitablement lourde de conséquences mais, au bord des larmes, bouleversée, elle prononça un oui faible et marqua ainsi son acceptation d’un acte qui la répugnait.


Mohanne vivait l’un de ses moments où elle reprenait contact avec toute l’intensité de ses émotions humaines, son trouble était visible :
une lame de fond venait de s’abattre sur elle, elle oscillait entre stupeur, gratitude et mélancolie. Lyelle exhalait l’odeur âcre de la peur; la vampire mesurait la valeur de la proposition de cette humaine. Cette jeune femme l’avait, sans le savoir, reconnectée à une partie blessée de sa non-vie, une partie qu’elle avait enfouie tant ce souvenir rouvrait des plaies à vif. Une image ténue et fugace se forma en son esprit, celle de la seule humaine qui lui avait volontairement offert son sang. C’était une autre époque, la guerre n’avait pas encore éclaté, leur existence était inconnue du grand public et il importait alors qu’elle le restât. Sa guilde avait érigé la discrétion en principe fondamental et nul ne pouvait s’affranchir de l’observance de clandestinité. Elle avait transgressé la règle en une unique occasion. Un autre l’avait fait avant elle et cela avait marqué un tournant dans l’histoire de son peuple.
Les grands yeux du portrait d’autrefois se superposèrent à ceux débordants d’angoisse de Lyelle.

Les iris de la vampire avaient pris la chaude couleur de l’ambre. Elle plongea un regard caressant dans les prunelles inquiètes de l’humaine, s’agenouilla sur le carrelage et, lentement, pour ne pas l’effrayer, progressa jusqu’à elle. Elle s’accroupit devant Lyelle avant de poser délicatement sa main blessée sur la sienne :
« Tu ne peux pas à la fois vouloir me sauver et continuer à me menacer. »
Lyelle opina et, avec circonspection, posa son arme sur la petite table du salon. Elle se sentait affreusement démunie et vulnérable sans elle mais la jeune femme s’enjoignait au calme et se répétait mentalement la promesse de la vampire.
Une pensée surgit soudain:
« Tu n’es pas en train de m’envoûter n’est ce pas ? »
« Dans mon état ce serait difficile, j'y laisserais sans doute mes dernières forces. Bien sûr je pourrais tenter l'ultime chance que j'ai de te mettre sous contrôle mais je m’en abstiendrai : tu es libre de ta décision et tu le resteras quoi qu’il advienne.»

Lyelle hocha la tête.
Le contact glacé de la main de la vampire la faisait frissonner, autant de froid que d’appréhension.

Mohanne se leva et retourna s'écrouler dans le clic-clac qui protesta dans un concert de grincements.
« Il ne servira à rien de m’offrir du sang si tu me retiens ensuite ici pour me livrer. »
« Il me semble assez clair que je n’ai pas la force de te retenir. J’ai déjà eu beaucoup de chance de ne pas y passer quand tu m’as prise pour Ninon ! »
«Ne te sous-estime pas ! Je ne me déshonorerai pas en m’enfuyant après que tu m’aies redonné des forces de ton plein gré. Si tu me libères ce sera par ta volonté. »
« Tous les vampires sont ils aussi loyaux ? »
« Avec les humains, pas tous, non. Pas plus que vous ne l'êtes envers nous. D’ailleurs, deux siècles d’observation des vivants me permettent d’affirmer que cette valeur n'est pas davantage cultivée au sein de votre espèce. Il te faut choisir ton camp. Les tiens trouvent fort commode de nous désigner comme archétype de la bestialité mais si j’attends ici avec toi, tu peux à peine imaginer ce qu’ils me feront endurer dans leur grand élan d’humanisme ! »
« Je vais le faire. »
Lyelle répéta la phrase de façon hypnotique, comme pour s’en convaincre.
« Je t’en remercie. Ôte donc le fil d’argent de ton corps et viens près de moi. »
La vampire s’était assise en tailleur sur la couche défaite et tapotait le matelas.


Dernière édition par céléiane le Jeu 29 Oct 2009 - 19:21, édité 4 fois
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  Pacô Ven 2 Oct 2009 - 19:50

céléiane a écrit:
Elle s’entendit prononcer la phrase sans admettre qu’il s’agissait de sa propre voix :

« Tu serais sauvée si je t’offrais un peu de mon sang. »

La vampire resta médusée: ses sourcils bien dessinés tressautèrent sur son front. Une myriade d’étincelles miroita dans ses yeux mais elle semblait estomaquée.

« Oui, c’est exact mais tu ferais vraiment cela ? »

Non, Lyelle n’était pas certaine de le vouloir : la simple idée de se rapprocher de la vampire faisait perler la sueur sur son front, imaginer ses deux crocs plantés dans sa jugulaire lui provoquait des nausées insoutenables.
Elle serrait toujours son arme bien qu’elle en réalisât maintenant pleinement l’inutilité face à une vampire libre de ses mouvements.

La jeune femme avait assisté à des dizaines d’heures de sensibilisation au danger vampirique, elle avait écouté avec attention les discours préventifs des plus éminents scientifiques en la matière, elle avait étudié consciencieusement les publications des chercheurs, médecins et biologistes qui faisaient autorité dans ce domaine. L’académie de l’Organisation avait rémunéré ces forts doctes personnes (un peu lourd peut être non ?) pour instruire toute la population sur le sujet. En qualité d’apprentie-chasseuse, Lyelle avait été contrainte de se présenter à chaque module des formations intensives réservées aux recrues. Après son affectation, elle avait disposé de tout le temps nécessaire pour lire les rapports de la brigade et elle s’était documentée, passant en revue les détails glauques de chacun des meurtres. Toutes les sources convergeaient : une fois sa proie mordue, le vampire ne la relâche qu’exsangue. Aucun témoignage de victime qui aurait échappée à l’un des prédateurs n’avait pu être enregistré. Les cadavres présentaient tous plusieurs traces de crocs caractéristiques.
Bien que ces agressions d’une rare sauvagerie aient été dans un premier temps tenues secrètes, leur nombre avait décuplé si rapidement que, de la simple suspicion, la réalité des vampires s’était transformée en véritable problème de santé publique. En effet, si les premiers éléments de l’enquête avaient orienté la recherche vers un tueur en série, psychopathe ou aliéné, il avait fallu se rendre à l’évidence : un individu humain ne pouvait commettre de multiples meurtres géographiquement éloignés à des heures estimées similaires. Par ailleurs, les légistes s’étaient montrés catégoriques : les cinq litres de sang des victimes avaient été aspirés jusqu’à la dernière goutte en quelques secondes seulement. Des symposiums avaient alors réuni des érudits de tous bords (là c'est plus de "tous les bords" que tout bord général). Les résultats des analyses effectuées sur les corps avaient mis le monde scientifique en ébullition. Chaque jour apportait son lot de tueries et apportait la preuve formelle de l’existence des vampires. Les hypothèses s’élaboraient et les débats avaient abouti à un consensus sur le mode opératoire des meurtriers vampires : ils plongeaient leur victime en état de transe afin de leur inoculer par morsure un puissant anticoagulant que leur corps serait en mesure de synthétiser. La guerre avait été déclarée, un couvre-feu mis en place et les activités nocturnes strictement réglementées.
L’Organisation avaient alors vu le jour : cette institution s’était auto proclamée garante de la « préservation et de la pérennité humaine ("de la lignée humaine" plutôt non ? Parce que garante de la préservation humaine ... ça fait bizarre =/) ». Les traques s’étaient révélées fastidieuses, de nombreux gardiens y avaient laissé leur vie mais des vampires avaient été débusqués. Les écrits signalaient tous l’inefficacité des armes classiques sur les vampires. Lors d’une lutte au corps à corps, le contact entre la peau d’un vampire et un simple bijou avait permis de découvrir que l’argent avait un effet létal sur ces êtres. La seule protection contre la menace consistait donc à s’enduire toutes les deux heures d’une lotion à base d’argent. Des crèmes et des huiles laissaient sur la peau une fine pellicule de métal qui, bien qu’invisible à l’œil nu, occasionnait en cas d’attaque une sévère brûlure à l’ « aberration organique » (une brûlure à une anomalie chromosomique ?) et celle-ci n’avait plus d’autre choix que de s’enfuir (qui ? l'aberration organique ? => à revoir cette phrase). Ces préparations avaient été largement distribuées mais beaucoup de citoyens avaient sans doute négligé d'oindre régulièrement leur corps car cette mise à disposition n’avait pas fait décroître le nombre de dépouilles retrouvées vidées de leur sang.
Lyelle avait toujours trouvé étrange que la brigade qui lui fournissait armes et munitions d'argent ne lui eût jamais procuré ces baumes dont les spécialistes vantaient les mérites dans la lutte contre les « entités tératologiques antinaturelles ». Lorsqu’elle avait interrogé les instructeurs à ce sujet, ils lui avaient assuré que, puisqu’elle se trouvait placée sous la garde de Ninon, gardienne-chasseuse expérimentée, elle bénéficierait d'un entraînement d'excellence et qu'elle n’avait nul besoin de ces préparations chimiques. Elle avait alors remarqué, non sans ironie, qu’elle devrait sa survie à une personne qui mourait d’envie de la voir disparaître.
Tel avait été le choix de l’Organisation, ni elle ni sa formatrice n’étaient en droit de s’y opposer.

Lyelle, dès l’annonce de son intégration dans le programme de défense des citoyens mené par l’Organisation, avait éprouvé le souci de mener à bien sa mission. En effet, en un ordre réparateur, on lui imposait de se consacrer toute entière à la défense de la communauté. Cette assignation lui donnait une occasion inespérée de purger sa conscience et de payer la dette ineffaçable qu’elle avait contractée à l’égard de la société.
Jusqu’à sa première rencontre avec l’un de ces êtres qu’elle était chargée d'exterminer, elle avait été fière de compter parmi les individus les plus au fait du problème vampire.

Et voilà qu’elle s’apprêtait à agir en contradiction exacte avec ce qui lui avait été inculqué ces derniers mois.

Elle s’était promis, il y avait de cela cinq ans, d’œuvrer à préserver toute vie même si cela supposait de sacrifier la sienne. Trahir les fragments de principes moraux qu’elle s’était acharnée à sauvegarder équivaudrait à une négation de son appartenance au genre humain et elle ne se relèverait pas d’un nouveau piétinement de sa dignité et de ses valeurs.

Elle ne pouvait plus reculer. Au bord des larmes, bouleversée par les conséquences désastreuses que cette décision entraînerait sur son avenir, elle prononça un oui faible et marqua ainsi son acceptation d’un acte qui la répugnait. (arf', là, il serait bon de rappeler quel est cet acte, parce que le lecteur vient d'ingurgiter un long passage de flash-back sur la société humaine et du comment elle en est venue à ça aujourd'hui, puis tu reprends l'instant présent avec la problématique qui est passé à un second plan pendant tout ce passage. Bref, même si la plupart se souviendra de quoi tu parlais, il est bon pour la compréhension immédiate de faire un rappel de cette décision si ignoble)

Mohanne vivait l’un de ses moments où elle reprenait contact avec toute l’intensité de ses émotions humaines, son trouble était visible :
une lame de fond venait de s’abattre sur elle, elle oscillait entre stupeur, gratitude et mélancolie. Lyelle exhalait l’odeur âcre de la peur; la vampire mesurait la valeur de la proposition de cette humaine. Cette jeune femme l’avait, sans le savoir, reconnectée à une partie blessée de sa non-vie, une partie qu’elle avait enfouie tant ce souvenir rouvrait des plaies à vif. Une image ténue et fugace se forma en son esprit, celle de la seule humaine qui lui avait volontairement offert son sang. C’était une autre époque, la guerre n’avait pas encore éclaté, leur existence était inconnue du grand public et il importait alors qu’elle le restât. Sa guilde avait érigé la discrétion en principe fondamental et nul ne pouvait s’affranchir de l’observance de clandestinité. Elle avait transgressé la règle en une unique occasion. Un autre l’avait fait avant elle et cela avait marqué un tournant dans l’histoire de son peuple.
Les grands yeux du portrait d’autrefois se superposèrent à ceux débordants d’angoisse de Lyelle.

Les iris de la vampire avaient pris la chaude couleur de l’ambre. Elle plongea un regard caressant dans les prunelles inquiètes de l’humaine, s’agenouilla sur le carrelage et, lentement, pour ne pas l’effrayer, progressa jusqu’à elle. Elle s’accroupit devant Lyelle avant de poser délicatement sa main blessée sur la sienne :
« Tu ne peux pas à la fois vouloir me sauver et continuer à me menacer. »
Lyelle opina et, avec circonspection, posa son arme sur la petite table du salon. Elle se sentait affreusement démunie et vulnérable sans elle mais la jeune femme s’enjoignait au calme et se répétait mentalement la promesse de la vampire.
Une pensée surgit soudain:
« Tu n’es pas en train de m’envoûter n’est ce pas ? »
« Dans mon état ce serait difficile, j'y laisserais sans doute mes dernières forces. Bien sûr je pourrais tenter l'ultime chance que j'ai de te mettre sous contrôle mais je m’en abstiendrai : tu es libre de ta décision et tu le resteras quoi qu’il advienne.»

Lyelle hocha la tête.
Le contact glacé de la main de la vampire la faisait frissonner, autant de froid que d’appréhension.

Mohanne se leva et retourna se vautrer (j'aime toujours pas mieux ce verbe: "s'allonger", "se coucher" etc ... j'avais déjà fait une liste dans la correction précédente Wink) dans le clic-clac qui protesta dans un concert de grincements.
« Il ne servira à rien de m’offrir du sang si tu me retiens ensuite ici pour me livrer. »
« Il me semble assez clair que je n’ai pas la force de te retenir. J’ai déjà eu beaucoup de chance(s) de ne pas y passer quand tu m’as prise pour Ninon ! »
«Ne te sous-estime pas ! Je ne me déshonorerai pas en m’enfuyant après que tu m’aies redonné des forces de ton plein gré : si tu me libères ce sera par ta volonté. »
« Tous les vampires sont ils aussi loyaux ? »
« Avec les humains, pas tous, non. Pas plus que vous ne l'êtes envers nous. D’ailleurs, deux siècles d’observation des vivants me permettent d’affirmer que cette valeur n'est pas davantage cultivée au sein de votre espèce. Il te faut choisir ton camp. Les tiens trouvent fort commode de nous désigner comme archétype de la bestialité mais si j’attends ici avec toi, tu peux à peine imaginer ce qu’ils me feront endurer dans leur grand élan d’humanisme ! »
« Je vais le faire. »
Lyelle répéta la phrase de façon hypnotique, comme pour s’en convaincre.
« Je t’en remercie. Ôte donc le fil d’argent de ton corps et viens près de moi. »
La vampire s’était assise en tailleur sur la couche défaite et tapotait le matelas.

C'est bien mieux. J'avais un peu peur au départ que le gros passage scientifique fasse "pavé" au milieu de la narration et déconnecte trop du contexte.
Mais en relisant une seconde fois le passage, je me suis aperçu que finalement non, ça va pas trop mal et ça enrichit la qualité et l'univers de l'histoire.

Malgré les petites erreurs d'orth + ce verbe vautrer, je suis prêt à lire la suite ! Smile
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Sam 3 Oct 2009 - 1:01

L’académie de l’Organisation avait rémunéré ces forts doctes personnes (un peu lourd peut être non ?) pour instruire toute la population sur le sujet.

J'ai enlevé le " fort", cependant le "s" n'est pas nécessaire dans ce cas ci d'après mes souvenirs: il s'agit de l'adverbe.

L’Organisation avaient alors vu le jour : cette institution s’était auto proclamée garante de la « préservation et de la pérennité humaine ("de la lignée humaine" plutôt non ? Parce que garante de la préservation humaine ... ça fait bizarre =/) ».

Oui moi aussi je trouvais cela étrange, en fait j'ai du mal à trouver un nom pour l'Organisation, là j'ai mis " de la survivance et de la pérennité humaine". Mieux? Tu as d'autres idées?

Des crèmes et des huiles laissaient sur la peau une fine pellicule de métal qui, bien qu’invisible à l’œil nu, occasionnait en cas d’attaque une sévère brûlure à l’ « aberration organique » (une brûlure à une anomalie chromosomique ?) et celle-ci n’avait plus d’autre choix que de s’enfuir (qui ? l'aberration organique ? => à revoir cette phrase).

Je n'ai pas écrit " anomalie chromosomique" mais "aberration organique", ce qui, techniquement, est différent. Organique= qui provient de tissus vivants ( ce qui a été le cas pour la vampire): en clair les humains appellent les vampires des "non-sens provenant de tissus vivants".


Elle ne pouvait plus reculer. Au bord des larmes, bouleversée par les conséquences désastreuses que cette décision entraînerait sur son avenir, elle prononça un oui faible et marqua ainsi son acceptation d’un acte qui la répugnait. (arf', là, il serait bon de rappeler quel est cet acte, parce que le lecteur vient d'ingurgiter un long passage de flash-back sur la société humaine et du comment elle en est venue à ça aujourd'hui, puis tu reprends l'instant présent avec la problématique qui est passé à un second plan pendant tout ce passage. Bref, même si la plupart se souviendra de quoi tu parlais, il est bon pour la compréhension immédiate de faire un rappel de cette décision si ignoble)

Oui, c'est vrai qu'en faisant un tel ajout de paragraphes, ça nécessite de faire un petit rappel. Voilà comment j'ai transformé cette petite partie:

"Elle s’était promis, il y avait de cela cinq ans, d’œuvrer à préserver toute vie même si cela supposait de sacrifier la sienne. Trahir les fragments de principes moraux qu’elle s’était acharnée à sauvegarder équivaudrait à une négation de son appartenance au genre humain et elle ne se relèverait pas d’un nouveau piétinement de sa dignité et de ses valeurs.
La guérison de Mohanne dépendait du sustentif élixir qui affluait en elle, le lui offrir représentait un pari aventureux autant qu'un don généreux.
Personne ne mourra si il est en mon pouvoir de l'éviter.
Cette décision serait inévitablement lourde de conséquences mais, au bord des larmes, bouleversée, elle prononça un oui faible et marqua ainsi son acceptation d’un acte qui la répugnait. "



Mohanne se leva et retourna se vautrer (j'aime toujours pas mieux ce verbe: "s'allonger", "se coucher" etc ... j'avais déjà fait une liste dans la correction précédente Wink) dans le clic-clac qui protesta dans un concert de grincements.

J'ai bien compris que tu n'aimais pas le "se vautrer", mais en imaginant la scène, je la voyais vraiment se jeter dans le clic-clac lourdement( d'où le fait que ce dernier grince!) et non se "glisser" sous les couettes ou s'étendre. J'ai mis " retourna s'écrouler dans le clic-clac".


C'est bien mieux. J'avais un peu peur au départ que le gros passage scientifique fasse "pavé" au milieu de la narration et déconnecte trop du contexte.
Mais en relisant une seconde fois le passage, je me suis aperçu que finalement non, ça va pas trop mal et ça enrichit la qualité et l'univers de l'histoire.

Oui, sur le coup quand je l'ai écrit je me suis dit "oups, ce serait bien si j'arrêtais de m'étendre en détails" parce que j'étais lancée dans mes explications théoriques.

Par contre je me demande une chose: est ce qu'on devine un peu le passé de Lyelle ou pas? En fait, je veux livrer quelques pistes mais pas trop donc le dosage est un peu délicat...



Voici la suite:


Lyelle obéit : elle déroula sa mince protection d’argent et l’abandonna près de son arme.
Elle tremblait encore, sa démarche était étrangement raide alors qu'elle avançait vers le lit à pas lents. Bien qu’elle eût rationnellement admis que Mohanne l’eût déjà tuée si elle l’avait désiré, elle ne parvenait à accorder une véritable confiance à la vampire.
Elle se figea devant elle, incapable de s’asseoir à ses cotés, trop imprégnée par les craintes que les brigadiers de l’organisation et le matraquage médiatique de ces derniers mois avaient ancrées en elle.

Mohanne saisit sa main avec délicatesse puis l’attira à elle. Lyelle ne résista pas. Elle bascula presque sur la vampire et celle-ci, rassurante, caressa les boucles rousses tombaient en cascade sur l’oreiller.

La non-morte adopta une pose faussement nonchalante et s'autorisa quelques privautés; appuyée sur son coude, la tête posée dans une main, elle joua avec les mèches emmêlées de l'humaine, feignant ainsi une mutine complicité. Le corps chaud et transi de peur si proche exhalait les capiteuses fragrances du sang. L’envie de se plaquer contre la jeune femme la saisit. La sève rouge affluait sous la peau fine et exerçait sur elle une attraction voluptueuse presque irrépressible. Elle contint l'éruption du volcan sauvage qui grondait en elle. Sa sagacité lui intimait de ne point se précipiter: face à elle, les grands yeux de biche s’affolaient. L'humaine, tendue à l’extrême, résistait à l'envie de fuir à toutes jambes.

« Du calme… »

Mohanne avait murmuré ces mots tant pour elle-même que pour celle dont elle frôlait maintenant le visage du bout des doigts. Elle discernait très nettement les pulsations du sang, bien trop rapides pour être naturelles. Elle percevait chacune des ramifications du fleuve cinabre qui sillonnait dans ce corps inquiet pour distribuer en ses méandres la quintessence de vie. Le flot alléchant s’emballait. L’image de sa course effrénée s’imposait à la vampire tel un somptueux spectacle. Elle s’extasiait des contractions harmonieuses des artères qui propulsaient avec force ce torrent amarante exalté et suave. Elle pouvait déjà l’imaginer irriguer ses propres chairs et anticipait avec ravissement les propriétés lénifiantes qu'il aurait sur son corps blessé.

Des larmes s’échappèrent au coin des yeux de Lyelle.

La non-morte éprouva une attirance magnétique pour la jeune femme, une vague d’affection et de reconnaissance s’y immisça. Elle cueillit du bout des doigts les larmes qui glissaient sur le visage fin.

La main glacée se posa sur les joues de Lyelle et apporta une fraîcheur bienfaitrice à son corps fébrile. Ce contact frais lui rendait la touffeur de la pièce plus supportable .

Mohanne chuchota au creux de son oreille.
« Tout doux… tu n’es pas en danger. »
Lyelle étendit son cou :
« Fais vite, s’il te plaît. »
La vampire se pencha au dessus du visage inquiet de sa sauveuse; ses lèvres posèrent un baiser ambigu sur la fossette qui se creusait au coin de sa bouche.
Elle prit un ton détaché pour lui répondre :
« Non, je ne vais pas te mordre au cou, à cet endroit je ne peux être certaine de refermer la plaie. »
Lyelle sentit le contact algide de la main de Mohanne sur la sienne. L’index de la vampire remonta le long de son bras dans un tracé ondulant, jusqu’au pli du coude. Le léger chatouillis la fit frissonner et un sourire se dessina sur ses lèvres.
Mohanne l’avait compris, la perspective qu’elle ne s’intéressât pas à sa jugulaire rassérénait l’humaine. Elle tâta le pli du coude avec gourmandise.
« A cet endroit, ce sera bien plus sûr. »
« Comme pour une piqûre. »
« Sans doute encore moins douloureux, si c’est ce que tu crains. Des glandes nous permettent de sécréter plusieurs substances à loisir, l’une d’elle endort l’endroit à mordre, une autre permet de cicatriser presque instantanément votre peau. Toujours décidée ? »
Un hochement de tête, plus déterminé cette fois, manifesta un nouvel assentiment.
« Je serai connectée à toi lorsque je boirai ton sang et je ressentirai le moindre malaise. A vrai dire, je préférerais que tu te détendes: le taux d'adrénaline dans ton sang risque de rendre la rupture de la prise plus douloureuse pour moi car, même si personnellement je ne recherche pas le goût de cette hormone, elle a pour effet d'augmenter l'addiction. »
" Voilà qui n'est guère rassurant!"
"Si tu retires ton bras ou si tu prononces le moindre mot pour me le demander, je cesserai immédiatement. "

Dans une manœuvre féline, la vampire établissait précautionneusement, presque imperceptiblement, une proximité physique. Leurs épaules se touchèrent. Lyelle se pressa finalement contre celle à qui elle avait choisi de venir en aide. Par ce geste, elle provoqua sans le savoir une pulsion ardente, un désir impérieux.


Dernière édition par céléiane le Sam 3 Oct 2009 - 20:51, édité 1 fois
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  Pacô Sam 3 Oct 2009 - 19:54

céléiane a écrit:
Oui moi aussi je trouvais cela étrange, en fait j'ai du mal à trouver un nom pour l'Organisation, là j'ai mis " de la survivance et de la pérennité humaine". Mieux? Tu as d'autres idées?

Non, le survivance ne convient pas du tout ...
Le programme de la survie et de la pérennité de la lignée humaine, (oui au moins survie que survivance XD).
Sinon, la "sauvegarde et la pérennité de l'espèce humaine "?


céléiane a écrit:
Je n'ai pas écrit " anomalie chromosomique" mais "aberration organique", ce qui, techniquement, est différent. Organique= qui provient de tissus vivants ( ce qui a été le cas pour la vampire): en clair les humains appellent les vampires des "non-sens provenant de tissus vivants".
Non, moi je te traduisais simplement ce que voulait dire "aberration" => une aberration signifie deux choses: quelque chose de totalement absurde poussé au paroxysme (pour le sens littéral) et une anomalie chromosomique dans le sens scientifique.
C'est pour ça que je trouvais ça étrange.


céléiane a écrit:
"Elle s’était promis, il y avait de cela cinq ans, d’œuvrer à préserver toute vie même si cela supposait de sacrifier la sienne. Trahir les fragments de principes moraux qu’elle s’était acharné (ça fonctionne comme le pronominal au-dessus "elle s'était promis" qui ne prend pas de "e", puisque si tu remplaces par l'auxiliaire avoir => "elle avait promis à elle", le pronominal est indirect et donc là ça donne "elle avait acharné à elle" même si c'est moche) à sauvegarder équivaudrait à une négation de son appartenance au genre humain et elle ne se relèverait pas d’un nouveau piétinement de sa dignité et de ses valeurs.
La guérison de Mohanne dépendait du sustentif (quézaco ? \o/ Néologisme perso formé à partir du verbe sustenter ? ^^) élixir qui affluait en elle, le lui offrir représentait un pari aventureux autant qu'un don généreux.
Personne ne mourra s'il est en mon pouvoir de l'éviter.
Cette décision serait inévitablement lourde de conséquences mais, au bord des larmes, bouleversée, elle prononça un oui faible et marqua ainsi son acceptation (j'ai pas fait gaffe, mais si tu ne l'as pas employé avant, "accord" serait plus joli) d’un acte qui la répugnait. "
Voilà des petits défauts corrigés ^^.

céléiane a écrit:
J'ai bien compris que tu n'aimais pas le "se vautrer", mais en imaginant la scène, je la voyais vraiment se jeter dans le clic-clac lourdement( d'où le fait que ce dernier grince!) et non se "glisser" sous les couettes ou s'étendre. J'ai mis " retourna s'écrouler dans le clic-clac".
J'ai bien compris l'image que tu voulais donner. Mais c'est un peu comme si tu disais que Ninon était une sacrée connasse dans son genre: c'est peut être réel, mais il y a d'autres façons de le dire.
S'écrouler est déjà mieux oui.

céléiane a écrit:
Par contre je me demande une chose: est ce qu'on devine un peu le passé de Lyelle ou pas? En fait, je veux livrer quelques pistes mais pas trop donc le dosage est un peu délicat...
Oui je les ai senties ces pistes quand tu parles qu'elle a une dette envers sa société. Mais à ce niveau là, on ne peut pas trop dire quoi non plus. Soit elle a tué, soit elle a été une sangsue financièrement, dépendante d'autres citoyens ... pleins de conjectures possibles en fait ^^".

céléiane a écrit:
Lyelle obéit : elle déroula sa mince protection d’argent et l’abandonna près de son arme.
Elle tremblait encore, sa démarche était étrangement raide alors qu'elle avançait vers le lit à pas lents. Bien qu’elle eût rationnellement admis que Mohanne l’eût déjà tuée si elle l’avait désiré, elle ne parvenait à accorder une véritable confiance à la vampire.
Elle se figea devant elle, incapable de s’asseoir à ses cotés, trop imprégnée par les craintes que les brigadiers de l’organisation et le matraquage médiatique de ces derniers mois avaient ancrées en elle.

Mohanne saisit sa main avec délicatesse puis l’attira à elle. Lyelle ne résista pas. Elle bascula presque sur la vampire et celle-ci, rassurante, caressa les boucles rousses qui cascadèrent sur l’oreiller (bof ... "les boucles d'or qui retombaient en cascades sur l'oreiller" plutôt).

La non-morte adopta une pose faussement nonchalante et s'autorisa quelques privautés; appuyée sur son coude, la tête posée dans une main, elle joua avec les mèches emmêlées de l'humaine, feignant ainsi une mutine complicité. Le corps chaud et transi de peur si proche exhalait les capiteuses fragrances du sang. L’envie de se plaquer contre la jeune femme la saisit. La sève rouge affluait sous la peau fine et exerçait sur elle une attraction voluptueuse presque irrépressible. Elle contint l'éruption du volcan sauvage qui grondait en elle. Sa sagacité lui intimait de ne point se précipiter: face à elle, les grands yeux de biche s’affolaient. L'humaine, tendue à l’extrême, résistait à l'envie de fuir à toutes jambes.

« Du calme… »

Mohanne avait murmuré ces mots tant pour elle-même que pour celle dont elle frôlait maintenant le visage du bout des doigts. Elle discernait très nettement les pulsations du sang, bien trop rapides pour être naturelles. Elle percevait chacune des ramifications du fleuve cinabre qui sillonnait dans ce corps inquiet pour distribuer en ses méandres la quintessence de vie. Le flot alléchant s’emballait. L’image de sa course effrénée s’imposait à la vampire tel un somptueux spectacle. Elle s’extasiait des contractions harmonieuses des artères qui propulsaient avec force ce torrent amarante exalté et suave. Elle pouvait déjà l’imaginer irriguer ses propres chairs et anticipait avec ravissement les propriétés lénifiantes qu'il aurait sur son corps blessé.

Des larmes s’échappèrent au coin des yeux de Lyelle.

La non-morte éprouva une attirance magnétique pour la jeune femme, une vague d’affection et de reconnaissance s’y immisça. Elle cueillit du bout des doigts les larmes qui glissaient sur le visage fin.

La main glacée se posa sur les joues de Lyelle et apporta une fraîcheur bienfaitrice à son corps fébrile. Ce contact frais lui rendait la touffeur de la pièce plus supportable .

Mohanne chuchota au creux de son oreille.
« Tout doux… tu n’es pas en danger. »
Lyelle étendit son cou :
« Fais vite, s’il te plaît. »
La vampire se pencha au dessus du visage inquiet de sa sauveuse; ses lèvres posèrent un baiser ambigu sur la fossette qui se creusait au coin de sa bouche.
Elle prit un ton détaché pour lui répondre :
« Non, je ne vais pas te mordre au cou, à cet endroit je ne peux être certaine de refermer la plaie. »
Lyelle sentit le contact algide de la main de Mohanne sur la sienne. L’index de la vampire remonta le long de son bras dans un tracé ondulant, jusqu’au pli du coude. Le léger chatouillis la fit frissonner et un sourire se dessina sur ses lèvres.
Mohanne l’avait compris, la perspective qu’elle ne s’intéressât pas à sa jugulaire rassérénait l’humaine. Elle tâta le pli du coude avec gourmandise.
« A cet endroit, ce sera bien plus sûr. »
« Comme pour une piqûre. »
« Sans doute encore moins douloureux, si c’est ce que tu crains. Des glandes nous permettent de sécréter plusieurs substances à loisir, l’une d’elle endort l’endroit à mordre, une autre permet de cicatriser presque instantanément votre peau. Toujours décidée ? »
Un hochement de tête, plus déterminé cette fois, manifesta un nouvel assentiment.
« Je serai connectée à toi lorsque je boirai ton sang et je ressentirai le moindre malaise. A vrai dire, je préférerais que tu te détendes: le taux d'adrénaline dans ton sang risque de rendre la rupture de la prise plus douloureuse pour moi car, même si personnellement je ne recherche pas le goût de cette hormone, elle a pour effet d'augmenter l'addiction. »
" Voilà qui n'est guère rassurant!"
"Si tu retires ton bras ou si tu prononces le moindre mot pour me le demander, je cesserai immédiatement. "

Dans une manœuvre féline, la vampire établissait précautionneusement, presque imperceptiblement, une proximité physique. Leurs épaules se touchèrent. Lyelle se pressa finalement contre celle à qui elle avait choisi de venir en aide. Par ce geste, elle provoqua sans le savoir une pulsion ardente, un désir impérieux.

Dommage x').
Bah tu sais quoi ? Le passage de l'attirance du sang donnerait presque envie d'y goûter. Tu dois donc en déduire que c'est plutôt un bon rendu.

L'ensemble d'ailleurs est assez prenant. Je suis certes aussi un peu las ce soir, donc ma vigilance a pu avoir quelques failles (et j'ai aussi du avoir un peu la flemme de revoir chaque phrase et j'ai préféré lire tranquillement). Donc oui, le tout est bien rendu, l'histoire poursuit l'attrait de curiosité ... après, il y a quelques maladresses par ci par là, parfois, mais rien de très horrible qui nécessitait que je souligne (et encore une fois, je suis un peu flemmard ce soir u__u").

Et puis, pas mal la démystification de la morsure au cou qui s'avère être finalement au coude => l'originalité ressort et c'est pas plus mal.

Bref, suite ? ^^
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Sam 3 Oct 2009 - 21:27


Non, le survivance ne convient pas du tout ...
Le programme de la survie et de la pérennité de la lignée humaine, (oui au moins survie que survivance XD).
Sinon, la "sauvegarde et la pérennité de l'espèce humaine "?

Ca me semble mieux oui! En fait je voulais un mot qui permette de donner une idée plus précise par rapport à ce que je vais introduire après... d'où le terme survivance.
Bon pour le moment j'adopte "sauvegarde et pérennité de l'espèce humaine" mais il me manque quelque chose pour définir l'organisation sans non plus trahir ce qui est quand même l'intrigue.


Non, moi je te traduisais simplement ce que voulait dire "aberration" => une aberration signifie deux choses: quelque chose de totalement absurde poussé au paroxysme (pour le sens littéral) et une anomalie chromosomique dans le sens scientifique.
C'est pour ça que je trouvais ça étrange.

aberration: "Déviation, écart par rapport à la norme attendue. PATHOL. Anomalie, déviation hors de l'état normal, égarement des sens, troubles du cerveau"


La guérison de Mohanne dépendait du sustentif (quézaco ? \o/ Néologisme perso formé à partir du verbe sustenter ? ^^) élixir qui affluait en elle, le lui offrir représentait un pari aventureux autant qu'un don généreux.

Laughing exactement... en fait au départ j'avais tourné la phrase autrement puis je me suis dit qu'il devait bien exister un adjectif ressemblant à sustenter et voilà ce que j'ai trouvé: "Sustensif, -ive, adj. Qui sustente.", en fait je ne l'ai pas inventé mais je l'ai recherché pour voir si ça existait et il paraîtrait que oui. Comme il m'était utile, j'en ai profité!

J'ai bien compris l'image que tu voulais donner. Mais c'est un peu comme si tu disais que Ninon était une sacrée connasse dans son genre: c'est peut être réel, mais il y a d'autres façons de le dire.
S'écrouler est déjà mieux oui.

Laughing j'ai explosé de rire en lisant ça! Oui, c'est vrai qu'il y a une connotation péjorative à " se vautrer".

Oui je les ai senties ces pistes quand tu parles qu'elle a une dette envers sa société. Mais à ce niveau là, on ne peut pas trop dire quoi non plus. Soit elle a tué, soit elle a été une sangsue financièrement, dépendante d'autres citoyens ... pleins de conjectures possibles en fait ^^".

euh... bingo!


Mohanne saisit sa main avec délicatesse puis l’attira à elle. Lyelle ne résista pas. Elle bascula presque sur la vampire et celle-ci, rassurante, caressa les boucles rousses qui cascadèrent sur l’oreiller (bof ... "les boucles d'or qui retombaient en cascades sur l'oreiller" plutôt).

"les boucles rousses qui tombaient en cascades sur l'oreiller" oui, mais boucle d'or et les trois ours c'est une autre histoire chizz


Dans une manœuvre féline, la vampire établissait précautionneusement, presque imperceptiblement, une proximité physique. Leurs épaules se touchèrent. Lyelle se pressa finalement contre celle à qui elle avait choisi de venir en aide. Par ce geste, elle provoqua sans le savoir une pulsion ardente, un désir impérieux.[/color]
Je ne sais pas comment faire le "œ" comme ça sur l'ordi: je suis obligée de copier coller.


Dommage x').

qu'est ce qui est dommage?


Bah tu sais quoi ? Le passage de l'attirance du sang donnerait presque envie d'y goûter. Tu dois donc en déduire que c'est plutôt un bon rendu.

L'ensemble d'ailleurs est assez prenant. Je suis certes aussi un peu las ce soir, donc ma vigilance a pu avoir quelques failles (et j'ai aussi du avoir un peu la flemme de revoir chaque phrase et j'ai préféré lire tranquillement). Donc oui, le tout est bien rendu, l'histoire poursuit l'attrait de curiosité ... après, il y a quelques maladresses par ci par là, parfois, mais rien de très horrible qui nécessitait que je souligne (et encore une fois, je suis un peu flemmard ce soir u__u").

Et puis, pas mal la démystification de la morsure au cou qui s'avère être finalement au coude => l'originalité ressort et c'est pas plus mal.

Merci!

Suite:


Les sens de Mohanne s’émoustillaient. L’odeur enchanteresse de la liqueur de vie si proche la rendait euphorique. Elle domina les instincts qui lui commandaient de croquer la peau tendre sans plus attendre. Elle serra la main de l’humaine puis la porta à ses lèvres sans empressement, dompta son avidité et fit un clin d’œil rassurant à la jeune femme avant de laisser glisser sa langue le long du bras hâlé. La vampire lécha longuement le pli du bras puis enfonça ses deux crocs dans la chair molle.

Lorsque les canines transpercèrent le mince rempart qui séparait Mohanne de son salvateur festin d’hémoglobine, Lyelle constata qu’elle n’éprouvait aucune douleur.

Dans un bruit de succion la non-morte aspirait la substance tant convoitée qui la stimulerait : son visage exprimait une extase sauvage. Enivrée par le fluide vital, elle avait refermé sa poigne plus vigoureusement sur le bras de Lyelle. Elle comprimait son poignet et s’y agrippait.
La délectation de Mohanne effrayait la jeune femme mais, fascinée, elle l’observait téter chaque gorgée goulûment.
Un engourdissement la saisit.
L’instant lui sembla durer des heures avant que Mohanne, dans un effort évident, ne s’écartât de la veine qui la nourrissait. Elle soupira, son visage se contracta.
Sur le bras couleur de miel un mince filet rougeoyant se fraya un chemin jusqu’à la paume. La vampire lécha la plaie avec application et nettoya avec soin chaque parcelle de peau souillée de sang. Lorsqu'elle abandonna le membre auquel elle venait de s’abreuver, Lyelle, stupéfaite, constata que sa peau ne gardait aucun témoignage du passage de la vampire.
Elles échangèrent un regard.
Lyelle se blottit contre Mohanne qui l’enlaça.

Les minutes s’égrenèrent sans qu’un mot ne soit échangé.

La non-morte, inlassablement, peignait de ses doigts pâles la chevelure soyeuse de l’humaine. Une vigueur nouvelle s’emparait de son corps. Comme chaque fois qu’elle buvait, un bouillonnement chaud vibrait en elle. Elle observa ses poignets : déjà ils cicatrisaient, le sillon sanguinolent se faisait moins profond dans la chair. Bientôt, elle le savait, il ne resterait de sa blessure qu’une irrégulière trace bleutée, stigmate qu’elle porterait jusqu’à sa mort si toutefois elle recroisait le chemin de celle-ci.
« Merci »

Lyelle ne répondit pas : elle se lovait contre Mohanne et ne parvenait à se détacher d’elle. Le partage avait été intense: par une forme de fusion étrange, elle se sentait étroitement reliée à celle dont elle avait sauvé la vie. Un fluide indéfinissable formait entre sa peau et celle de la vampire une connexion infrangible. La communion lui paraissait intemporelle.

La vampire se dégagea fermement de son étreinte et lui fournit une explication qui lui fit l’effet d’une douche froide :

« J’ai absorbé ton sang, tu es en état symbiotique. Cela se produit lorsqu’un humain est mordu sans violence et sans subir de transe hypnotique destinée à lui faire oublier notre prélèvement. Ce phénomène doit susciter l’envie d’offrir une nouvelle prise au vampire, l’humain est ainsi sous contrôle sans même que nous ne le souhaitions. Pardonne-moi, j’aurais dû t’en avertir. Cela se dissipera. Il me faut partir avant que le soleil ne devienne trop ardent, il est encore tôt: si je reste jusqu’à ce que les effets de la symbiose s’estompent, je ne pourrai plus m’enfuir. La luminosité ne tardera pas à être trop intense pour que je puisse la supporter sans dommage… et je ne tiens pas à voir débarquer les membres de la brigade. »
« Je suppose que nous ne nous reverrons pas ? »
« Ce n’est guère à souhaiter en effet. »

Mohanne ne dissimulait pas ses regrets aussi bien qu’elle l’eût souhaité. Elle s’ébroua nerveusement pour chasser la morosité qui la gagnait. D’un bond elle se leva, massa ses poignets maintenant guéris et annonça :

« Il est temps pour moi de te faire mes adieux. »

La vampire s’inclina avec élégance.
Lyelle se leva à son tour dans un mouvement pesant qui trahissait l’abattement.


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Message  Pacô Dim 4 Oct 2009 - 8:58

céléiane a écrit:
"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Icon_lol exactement... en fait au départ j'avais tourné la phrase autrement puis je me suis dit qu'il devait bien exister un adjectif ressemblant à sustenter et voilà ce que j'ai trouvé: "Sustensif, -ive, adj. Qui sustente.", en fait je ne l'ai pas inventé mais je l'ai recherché pour voir si ça existait et il paraîtrait que oui. Comme il m'était utile, j'en ai profité!
Il existe, tu es sûre ?
Larousse ne le connaît pas lui ... "Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Icon_neutral

céléiane a écrit:
"les boucles rousses qui tombaient en cascades sur l'oreiller" oui, mais boucle d'or et les trois ours c'est une autre histoire "Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 657290
Glup's, l'enfance remonte parfois *-* !

céléiane a écrit:
qu'est ce qui est dommage?
C'était pour la fin du passage où Lyelle provoque sans le vouloir un désir impérieux chez Mohanne de sang !

céléiane a écrit:
Les sens de Mohanne s’émoustillaient. L’odeur enchanteresse de la liqueur de vie si proche la rendait euphorique. Elle domina les instincts qui lui commandaient de croquer la peau tendre sans plus attendre. Elle serra la main de l’humaine puis la porta à ses lèvres sans empressement, dompta son avidité et fit un clin d’œil rassurant à la jeune femme avant de laisser glisser sa langue le long du bras hâlé. La vampire lécha longuement le pli du bras puis enfonça ses deux crocs dans la chair molle.

Lorsque les canines transpercèrent le mince rempart qui séparait Mohanne de son salvateur festin d’hémoglobine, Lyelle constata qu’elle n’éprouvait aucune douleur.

Dans un bruit de succion la non-morte aspirait la substance tant convoitée qui la stimulerait : son visage exprimait une extase sauvage. Enivrée par le fluide vital, elle avait refermé sa poigne plus vigoureusement sur le bras de Lyelle. Elle comprimait son poignet et s’y agrippait.
La délectation de Mohanne effrayait la jeune femme mais, fascinée, elle l’observait téter chaque gorgée goulûment.
Un engourdissement la saisit.
L’instant lui sembla durer des heures avant que Mohanne, dans un effort évident, ne s’écartât de la veine qui la nourrissait. Elle soupira, son visage se contracta.
Sur le bras d’ocre et de miel (c'est redondant, ocre et miel sont un peu les mêmes couleurs. Je te conseille de garder "miel" pour rappeler le côté nourrissant de l'action du bras.) un mince filet rougeoyant se fraya un chemin jusqu’à la paume. La vampire lécha la plaie avec application et nettoya avec soin chaque parcelle de peau souillée de sang. Lorsqu'elle abandonna le membre auquel elle venait de s’abreuver, Lyelle, stupéfaite, constata que sa peau ne gardait aucun témoignage du passage de la vampire.
Elles échangèrent un regard.
Lyelle se blottit contre Mohanne qui l’enlaça.

Les minutes s’égrenèrent sans qu’un mot ne soit échangé.

La non-morte, inlassablement, peignait de ses doigts pâles la chevelure soyeuse de l’humaine. Une vigueur nouvelle s’emparait de son corps. Comme chaque fois qu’elle buvait, un bouillonnement chaud vibrait en elle. Elle observa ses poignets : déjà ils cicatrisaient, le sillon sanguinolent se faisait moins profond dans la chair. Bientôt, elle le savait, il ne resterait de sa blessure qu’une irrégulière trace bleutée, stigmate qu’elle porterait jusqu’à sa mort si toutefois elle recroisait le chemin de celle-ci.
« Merci »

Lyelle ne répondit pas : elle se lovait contre Mohanne et ne parvenait à se détacher d’elle. Le partage avait été intense: par une forme de fusion étrange, elle se sentait étroitement reliée à celle dont elle avait sauvé la vie. Un fluide indéfinissable formait entre sa peau et celle de la vampire une connexion infrangible. La communion lui paraissait intemporelle.

La vampire se dégagea fermement de son étreinte et lui fournit une explication qui lui fit l’effet d’une douche froide :

« J’ai absorbé ton sang, tu es en état symbiotique. Cela se produit lorsqu’un humain est mordu sans violence et sans subir de transe hypnotique destinée à lui faire oublier notre prélèvement. Ce phénomène doit susciter l’envie d’offrir une nouvelle prise au vampire, l’humain est ainsi sous contrôle sans même que nous ne le souhaitions. Pardonne-moi, j’aurais dû t’en avertir. Cela se dissipera. Il me faut partir avant que le soleil ne devienne trop ardent, il est encore tôt: si je reste jusqu’à ce que les effets de la symbiose s’estompent, je ne pourrai plus m’enfuir. La luminosité ne tardera pas à être trop intense pour que je puisse la supporter sans dommage… [espace] et je ne tiens pas à voir débarquer les membres de la brigade. »
« Je suppose que nous ne nous reverrons pas ? »
« Ce n’est guère à souhaiter en effet. »

Mohanne ne dissimulait pas ses regrets aussi bien qu’elle l’eût souhaité. Elle s’ébroua nerveusement pour chasser la morosité qui pointait (on a envie de dire: "qui pointait où?". En même temps, le "qui pointait" est pas des plus fameux => "... pour chasser la morosité qui gagnait peu à peu son humeur". Y'a mieux évidemment). D’un bond elle se leva, massa ses poignets maintenant guéris et annonça :

« Il est temps pour moi de te faire mes adieux. »

La vampire s’inclina avec élégance.
Lyelle se leva à son tour dans un mouvement pesant qui trahissait l’abattement.

Ah ... comme elle est sous son état de symbiotique, j'aurais vu une séparation plus dramatique vu par l'humaine. Un déchirement du cœur exagéré à cause de son état en quelque sorte.
Parce que là, ça me semble un petit peu "rapide" et pas très émouvant.

=> A part les deux ou trois autres maladresses ... rien de fulgurant à pointer du doigt. J'ai envie de dire, un peu comme d'hab', c'est très sympa à lire. Je suppose que ça va clore le premier chapitre là-non ?
Maintenant, il faut par contre absolument redonner un élan à l'histoire pour pas que le passage fasse l'effet creux d'une mini-fin. Je pense que tu as prévu tout ça ^^.

A la suite !
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Dim 4 Oct 2009 - 22:42

Il existe, tu es sûre ?
Larousse ne le connaît pas lui ...

http://www.cnrtl.fr/definition/sustenter

c'est là que je l'ai trouvé, en bas de la page. Je n'arrive pas non plus à le retrouver dans d'autres dico pourtant quand je tape le mot dans google, je trouve des auteurs qui l'ont utilisé...


C'était pour la fin du passage où Lyelle provoque sans le vouloir un désir impérieux chez Mohanne de sang !

Oui, c'est pour qu'on se demande un peu si elle va résister ou pas...


Sur le bras d’ocre et de miel (c'est redondant, ocre et miel sont un peu les mêmes couleurs. Je te conseille de garder "miel" pour rappeler le côté nourrissant de l'action du bras.)

Oui, le pire c'est que je l'avais remarqué en l'écrivant mais comme j'hésitais j'ai laissé les deux, bon je ne garde que "miel".


Mohanne ne dissimulait pas ses regrets aussi bien qu’elle l’eût souhaité. Elle s’ébroua nerveusement pour chasser la morosité qui pointait (on a envie de dire: "qui pointait où?". En même temps, le "qui pointait" est pas des plus fameux => "... pour chasser la morosité qui gagnait peu à peu son humeur". Y'a mieux évidemment).

ou plus simplement: "pour chasser la morosité qui la gagnait"



Ah ... comme elle est sous son état de symbiotique, j'aurais vu une séparation plus dramatique vu par l'humaine. Un déchirement du cœur exagéré à cause de son état en quelque sorte.
Parce que là, ça me semble un petit peu "rapide" et pas très émouvant.

c'est peut être aussi parce que ce n'est pas encore la séparation et que j'ai coupé le texte comme une sauvage en plein milieu du passage où elles vont se séparer. Par contre c'est vrai que je n'ai pas fait d'adieux déchirants car je me suis dit qu'il fallait que ca reste crédible: c'est quand même une intruse, une vampire qui la terrifie et brusquement elle se sentirait déchirée parce qu'elle se trouve séparée d'elle... oui certes, elle est en symbiose donc dans un état qui n'est pas naturel, mais je ne sais pas, ça me semblait bizarre de la décrire désespérée parce que Mohanne part... et un peu trop " guimauve" aussi... mais j'ai tenu compte de l'idée et j'ai décris cela sous un autre angle.


Je suppose que ça va clore le premier chapitre là-non ?

Je n'avais pas encore prévu le découpage en chapitre parce que j'écris "comme ça vient", mais effectivement, on pourrait logiquement penser que le chapitre 1 se termine une fois Mohanne sortie du duplex, c'est à dire à la fin de l'extrait qui vient.


Maintenant, il faut par contre absolument redonner un élan à l'histoire pour pas que le passage fasse l'effet creux d'une mini-fin. Je pense que tu as prévu tout ça ^^.

Je pense que j'ai essayé oui... tu vas me dire ce que tu en penses.

Je mets la suite, une tout petit paragraphe cette fois puisque j'ai découpé n'importe comment ( j'aurais dû le mettre à la suite hier!):


Alors qu’elle allait franchir le seuil de la porte du duplex, Mohanne hésita. Elle plongea soudain la main dans l’une des poches de son chemisier, en retira un crayon de bois et un bout de papier chiffonné sur lequel elle griffonna quelques lignes à la hâte avant de le tendre à l’humaine :

« Tu m’as fait confiance, à mon tour maintenant de me fier à toi. Si un jour tu as des ennuis ou si tu es en danger, rends-toi à cette adresse, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te venir en aide. Une vampire peut être une alliée précieuse. Utilise cela à bon escient ! »

« Je te le promets. »

Mohanne hocha la tête pensivement puis tourna les talons. Lyelle la vit franchir le seuil de la porte. Elle disparut presqu'aussitôt.

La jeune femme comprit alors qu’une section s’opérait physiquement en elle. Toutes les cellules de son corps semblaient se disjoindre. Elle craignit l’éclatement de ses vaisseaux tant elle ressentait une scission insupportable. Son organisme vivait une déchirure. Elle se figea, apathique, terrassée par le sentiment d’amputation qui s’était abattu sur elle. Une terrible vacuité serpentait au creux de son ventre.
Mohanne avait-elle vraiment pu omettre de l’informer sur ce processus avant la prise ou lui avait-elle masqué les conséquences de façon intentionnelle? Elle soupçonna un instant la vampire d’avoir sciemment dissimulé la durée de cet état.
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  Pacô Mer 7 Oct 2009 - 17:06

céléiane a écrit:
Alors qu’elle allait franchir le seuil de la porte du duplex, Mohanne hésita. Elle plongea soudain la main dans l’une des poches de son chemisier, en retira un crayon de bois et un bout de papier chiffonné sur lequel elle griffonna quelques lignes à la hâte avant de le tendre à l’humaine :

« Tu m’as fait confiance, à mon tour maintenant de me fier à toi. Si un jour tu as des ennuis ou si tu es en danger, rends-toi à cette adresse, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te venir en aide. Une vampire peut être une alliée précieuse. Utilise cela à bon escient ! »

« Je te le promets. »

Mohanne hocha la tête pensivement puis tourna les talons. Lyelle la vit franchir le seuil de la porte. Elle disparut presqu'aussitôt (je sais pas si on peut tellement faire l'élision là ...).

La jeune femme comprit alors qu’une section s’opérait physiquement en elle. Toutes les cellules de son corps semblaient se disjoindre. Elle craignit l’éclatement de ses vaisseaux tant elle ressentait une scission insupportable. Son organisme vivait une déchirure. Elle se figea, apathique, terrassée par le sentiment d’amputation qui s’était abattu sur elle. Une terrible vacuité serpentait au creux de son ventre.
Mohanne avait-elle vraiment pu omettre de l’informer sur ce processus avant la prise ou lui avait-elle masqué les conséquences de façon intentionnelle? Elle soupçonna un instant la vampire d’avoir sciemment dissimulé la durée de cet état.
Oui, exactement comme ça je voulais la déchirure. Justement, c'était une exagération de ce sentiment (et en fait, non, pas tellement que le lecteur s'émeuve) histoire de montrer l'emprise de la symbiose de la vampire sur Lyelle.
Bon Smile.

Pour sustantif, je reste sceptique tout de même. Beaucoup d'auteurs bien connus se permettent des néologismes bien à eux ... mais on leur pardonne parce que ce sont EUX justement.
Donc après, c'est à voir. J'ai quand même tendance à me fier aux dictionnaires papiers et aux registres de l'académie, qu'à une banque de donnée suisse mise sur internet ...
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Sam 10 Oct 2009 - 15:19

Pour sustantif, je reste sceptique tout de même. Beaucoup d'auteurs bien connus se permettent des néologismes bien à eux ... mais on leur pardonne parce que ce sont EUX justement.
Donc après, c'est à voir. J'ai quand même tendance à me fier aux dictionnaires papiers et aux registres de l'académie, qu'à une banque de donnée suisse mise sur internet

Pas faux... sinon je peux le remplacer par " nourrissant" ou "nutritif" qui sont certes plus simples mais qui ont le mérite d'être bien connus.

Suite: ( chapitre 2) ATTENTION TEXTE MODIFIE. VOIR NOUVELLE VERSION PLUS BAS



La voix ulcérée de Ninon tonnait dans la pièce et se répercutait sur les murs nus. Chaque phrase vrillait les tympans de Lyelle et la mettait à la torture. Le visage de sa formatrice s’empourprait, ses yeux avaient pris la teinte d’un ciel d’orage : la tempête grondait. La jeune femme avait appris à craindre ses colères ; maintes fois dans le passé elle avait vu une expression haineuse embraser le visage de Ninon. Aujourd’hui les flammèches rageuses qui étincelaient dans ses yeux lui rappelaient que, si le volcan s'était assoupi ces derniers mois, il n'avait pas disparu. La fureur inextinguible que l'instructrice avait déversée sur elle lors des années qui avaient suivi leur rencontre refaisait surface. Le regard vénéneux de Ninon glaçait le sang de Lyelle.

« Pour la énième fois que s’est-il passé ? Réponds!»
« Je te l’ai dit, elle s’est débattue et s’est libérée. »
Une gifle s’abattit sur la joue déjà en feu de Lyelle.
« Arrête de me prendre pour une conne ! »
« Ok! C’est moi qui l’ai libérée! »
Une autre volée de coups retentit.
La vue de Lyelle se brouillait, ses oreilles sifflaient. Elle cligna des yeux pour chasser le voile de larmes et renifla.
Ninon la harcelait de questions :
« Mais qu’est ce qui t’es passé par la tête ? C’était quoi, une tentative de suicide ? »

De nouveau, Lyelle essuya en silence une rafale de claques.

Le terrible écho des gifles résonna sur les murs carrelés de la cuisine et se perdit dans l’appartement. Les murs se faisaient les témoins muets de ce brusque accès de violence. Les claquements rythmés se superposaient au discret clapotis du robinet qui pleurait goutte à goutte. Les larmes de Lyelle roulaient sur ses joues et s’accordaient en une lente cadence chagrine aux fines gouttelettes qui glissaient sur l’évier.

« Pourquoi l’avoir libérée?»
« Elle m’a hypnotisée ! »
« Je ne t’avais pas prévenu peut-être ? Imbécile incompétente ! Tu n’es vraiment bonne à rien ! »

Lyelle mentait effrontément: elle savait que, du point de vue de sa formatrice, son acte serait impardonnable. Telle une bête blessée, elle était acculée.

Le souvenir d'une minuscule cellule envahissait son esprit : chaque faux pas la rapprochait de sa sinistre geôle et des grands couloirs aux murs gris qui suintaient la tristesse. Elle pouvait presque sentir à nouveau le métal froid et lisse des menottes lui comprimant les poignets jusqu’à entrer dans ses chairs, entendre le cliquetis des clefs et le son des lourdes portes de fer que l’on refermait. Ses bruits et ses sensations avaient formé son morne univers quotidien pendant plus de cinq ans.


Dernière édition par céléiane le Lun 26 Oct 2009 - 22:25, édité 3 fois
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  Pacô Dim 11 Oct 2009 - 20:19

céléiane a écrit:
Pas faux... sinon je peux le remplacer par " nourrissant" ou "nutritif" qui sont certes plus simples mais qui ont le mérite d'être bien connus.
Oui, tant qu'à faire Laughing ...


céléiane a écrit:
La voix ulcérée de Ninon tonnait dans la pièce et se répercutait sur les murs nus. Chaque phrase vrillait les tympans de Lyelle et la mettait à la torture. Le visage de sa formatrice s’empourprait, ses yeux avaient pris la teinte d’un ciel d’orage : la tempête grondait. La jeune femme avait appris à craindre ses colères ; maintes fois dans le passé elle avait vu une expression haineuse embraser le visage de Ninon. Aujourd’hui les flammèches rageuses qui étincelaient dans ses yeux lui rappelaient que, si le volcan s'était assoupi ces derniers mois, il n'avait pas disparu. La fureur inextinguible que l'instructrice avait déversée sur elle lors des années qui avaient suivi leur rencontre refaisait surface. Le regard vénéneux de Ninon glaçait le sang de Lyelle.

« Pour la énième fois que s’est-il passé ? Réponds!»
« Je te l’ai dit, elle s’est débattue (pronom réfléchi => elle a débattu qui ? ELLE ... oui même si ça fait con de le dire, ça permet de se souvenir de l'accord ou non ^^) et s’est libérée. »
Une gifle s’abattit sur la joue déjà en feu de Lyelle.
« Arrête (as de s à l'impératif !) de me prendre pour une conne ! »
« Ok! C’est moi qui l’ai libérée! »
Une autre volée de coups retentit (ils pleuvent/s'abattent plus qu'ils ne retentissent ^^).
La vue de Lyelle se brouillait, ses oreilles sifflaient. Elle cligna des yeux pour chasser le voile de larmes et renifla.
Ninon la harcelait de questions :
« Mais qu’est ce qui t’es passé par la tête ? C’était quoi, une tentative de suicide ? »

De nouveau, Lyelle essuya en silence une rafale de claques.

Le terrible écho des coups (répétition => "gifles") résonna sur les murs carrelés de la cuisine et se perdit dans l’appartement. Les murs se faisaient les témoins muets de ce brusque accès de violence. Les claquements rythmés se superposaient au discret clapotis du robinet qui pleurait goutte à goutte. Les larmes de Lyelle roulaient sur ses joues et s’accordaient en une lente cadence chagrine aux fines gouttelettes qui glissaient sur l’évier.

« Pourquoi l’avoir libérée?»
« Elle m’a hypnotisée ! »
« Je ne t’avais pas prévenu peut-être ? Imbécile incompétente ! Tu n’es vraiment bonne à rien ! »

Lyelle mentait effrontément: elle savait que, du point de vue de sa formatrice, son acte serait impardonnable. Telle une bête blessée, elle était acculée.

Le souvenir d'une minuscule cellule envahissait son esprit : chaque faux pas la rapprochait de sa sinistre geôle et des grands couloirs aux murs gris qui suintaient la tristesse. Elle pouvait presque sentir à nouveau le métal froid et lisse des menottes lui comprimant les poignets jusqu’à entrer dans ses chairs, entendre le cliquetis des clefs et le son des lourdes portes de fer que l’on refermait. Ses bruits et ses sensations avaient formé son morne univers quotidien pendant plus de cinq ans.
Ah ça y'est !
Elle a commis un crime et s'est retrouvée en prison: son seul échappatoire était de se battre contre les vampires?
Que je suis perspicace comme mec \o/.

Bon.
Pourquoi ne pas faire l'interrogatoire plus ... violent encore ? Je m'imaginais vraiment Ninon comme une chienne de garde, froide, sèche et sans pitié.
Et plus sadique dans sa manière de procéder à l'interrogatoire, tout en gardant une grande classe Very Happy.
Enfin je sais pas, je dis ça ... après tout, c'est on personnage XD.

Pas grand chose à dire de plus ... peut être que Lyëlle crache le morceau un peu trop vite. Peut être ... mais en même temps c'est pour mentir après (j'aime écrire ce que je réfléchis u_u").

Bon ... enfin, j'suis toujours aussi curieux de savoir la suite.
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Lun 19 Oct 2009 - 22:34

Ah ça y'est !
Elle a commis un crime et s'est retrouvée en prison: son seul échappatoire était de se battre contre les vampires?
Que je suis perspicace comme mec \o/.

Bingo Very Happy c'est exactement cela.

Bon.
Pourquoi ne pas faire l'interrogatoire plus ... violent encore ? Je m'imaginais vraiment Ninon comme une chienne de garde, froide, sèche et sans pitié.
Et plus sadique dans sa manière de procéder à l'interrogatoire, tout en gardant une grande classe Very Happy.
Enfin je sais pas, je dis ça ... après tout, c'est on personnage XD.

Pas grand chose à dire de plus ... peut être que Lyëlle crache le morceau un peu trop vite. Peut être ... mais en même temps c'est pour mentir après (j'aime écrire ce que je réfléchis u_u").

J'ai tenu compte de cela: j'ai réécrit une partie du texte. C'est vrai que c'est comme cela que je veux faire paraître Ninon, en même temps il ne faut pas non plus qu'elle passe pour une psychopathe car j'ai besoin de ce perso pour ce que j'ai prévu pour la suite... elle a une certaine ambivalence, comme tout mes persos... je n'en dirai pas plus.


Je te mets, non pas la suite mais le texte réécrit ( et longuement modifié):

La voix courroucée de Ninon tonnait dans la pièce et se répercutait sur les murs nus. Chaque phrase vrillait les tympans de Lyelle et la mettait à la torture. Le visage de sa formatrice s’empourprait, ses yeux avaient pris la teinte d’un ciel d’orage. La jeune femme avait appris à craindre ses colères ; maintes fois dans le passé elle avait vu une expression haineuse embraser le visage de Ninon. Aujourd’hui des flammèches rageuses étincelaient dans ses yeux et lui rappelaient que, si le volcan s'était assoupi ces derniers mois, il n'était pas éteint. La fureur inextinguible que l'instructrice avait déversée sur elle lors des années qui avaient suivi leur rencontre refaisait surface.
Son ton vénéneux glaça le sang de Lyelle :

« Pour la énième fois que s’est-il passé ? Réponds!»
« Je te l’ai dit, elle s’est débattue et s’est libérée. »
Une gifle s’abattit sur la joue déjà en feu de Lyelle.
« Arrête de me prendre pour une conne ! »
L’instructrice plongea un regard froid et méprisant dans les yeux bleus délavés de larmes de son élève. Elle avait pris l’ascendant sur elle. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne la fît craquer. Rompue aux techniques d’interrogatoire les plus déstabilisantes, Ninon dessina lentement une volte autour de Lyelle ; ses vêtements de cuir effleurèrent la peau affolée, puis elle se figea, hiératique, dans un silence étudié, tel un fauve qui, dans un jeu cruel laisse à sa proie l’illusion d’une échappatoire. Soudain, un éclair brillant apparut entre les doigts lestes de la tourmenteuse. Une opinel à la lame affûtée et luisante tournoyait entre les phalanges de Ninon à quelques centimètres du visage de Lyelle : l’impulsion qu’elle donnait à l’arme créait un souffle glacé qui léchait la peau de sa victime.
Un frisson ondula le long de la colonne vertébrale de la jeune femme. Un rideau rouge voila soudain sa vue. Elle clôt les paupières, tétanisée. D’atroces images étendaient leur toile sur son esprit hagard. De la brume opaque qui enveloppait son tortueux passé surgissaient avec netteté les sensations bannies d’un sanglant jour d’automne. Les souvenirs affluaient. Effrayants de précision, il la transportaient presque six années auparavant: il lui parut sentir le contact râpeux du manche de bois qui éraflait sa paume et la résistance des tissus tranchés par la lame. Elle crut entendre l’arme heurter les côtes puis se ficher dans la chair molle. La vision d’une marée cinabre, où dans un râle d’agonie s’affaissait un corps au regard éteint, s’imposa à elle. Quelques convulsions avaient tordu les membres du cadavre avant que la raideur ne figeât une expression de peur absolue sur ses traits déjà cireux. Elle revit la blessure d’où sourdait un abondant flot rouge; ce sang chaud et poisseux avait imprégné ses habits et maculé ses doigts.

Le spectre de ses turpitudes enserrait la poitrine de Lyelle de ses mains algides .
Des nausées la saisirent, ses membres s’engourdirent.

Ninon appliqua la lame pernicieuse sur le visage livide. L’acier flirta avec la peau de son apprentie. Une vive brulure avertit celle-ci qu’une estafilade ornait son visage. Le sang se mêla aux larmes.
La chasseuse jouait, implacable, avec l’effroi qu’elle provoquait. Sans une once de pitié, elle usait de la phobie des armes blanches de son élève pour mener un interrogatoire inquisiteur.

Lyelle savait Ninon ombrageuse et tyrannique mais elle ignorait jusqu’où pourrait l’amener sa folie haineuse. L’ire de son instructrice semblait ne connaître aucune limite.

« Ok! C’est moi qui l’ai libérée! Range ce couteau, je t’en prie!»

Une autre volée de coups s’éleva.
Un sourire sardonique fendit les lèvres de celle qui, une fois encore, s’était transformée en tortionnaire. Elle adopta un maintien altier et domina Lyelle de son arrogance vindicative.

Ninon se délecta de l’aveu obtenu et d’un geste théâtral replia la lame du canif avant de le glisser dans le fourreau de sa ceinture.

La vue de Lyelle se brouillait, ses oreilles sifflaient. Elle cligna des yeux pour chasser le voile de larmes et renifla.
La gardienne la harcelait:

« Qu’est ce qui t’es passé par la tête ? Pourquoi as-tu défait ses liens? C’était quoi, une tentative de suicide ?»

Avant même de pouvoir prononcer une ébauche de réponse, Lyelle essuya une nouvelle rafale de claques.
Le terrible écho des gifles résonna sur les murs carrelés de la cuisine, témoins muets de ce brusque accès de violence, puis se perdit dans l’appartement. En un discret clapotis étouffé par les claquements rythmés, le robinet pleurait goutte à goutte. La lente cadence chagrine des larmes de Lyelle s'accordait à celle des fines gouttelettes sur l’évier.

« Pourquoi l’avoir libérée?»
« Elle m’a hypnotisée ! »
« Je ne t’avais pas prévenu peut-être ? Imbécile incompétente ! Tu n’es vraiment bonne à rien ! »

Lyelle mentait effrontément: du point de vue de sa formatrice, son acte serait impardonnable. Telle une bête blessée, elle était acculée.

Le souvenir d'une minuscule cellule envahissait son esprit : chaque faux pas la rapprochait de sa sinistre geôle et des grands couloirs aux murs gris qui suintaient la tristesse. Elle pouvait presque sentir à nouveau le métal froid et lisse des menottes lui comprimant les poignets jusqu’à entrer dans ses chairs, entendre le cliquetis des clefs et le son des lourdes portes de fer que l’on refermait. Ses bruits et ses sensations avaient formé son morne univers quotidien pendant plus de cinq ans.


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Message  Pacô Mer 21 Oct 2009 - 19:07

céléiane a écrit:
La voix ulcérée (qu'est-ce qu'une voix ulcérée ? Une voix qui provoque un ulcère parce qu'elle ressort d'une profonde colère ou bien ... ? Parce que sinon, rien à voir avec l'ulcère commun et médical ...) de Ninon tonnait dans la pièce et se répercutait sur les murs nus. Chaque phrase vrillait les tympans de Lyelle et la mettait à la torture. Le visage de sa formatrice s’empourprait, ses yeux avaient pris la teinte d’un ciel d’orage. La jeune femme avait appris à craindre ses colères ; maintes fois dans le passé elle avait vu une expression haineuse embraser le visage de Ninon. Aujourd’hui les flammèches rageuses (euse et euse, ça peut éventuellement faire lourd. Je fais que souligner ^^) qui étincelaient dans ses yeux lui rappelaient que, si le volcan s'était assoupi ces derniers mois, il n'avait pas disparu (bof, j'aime pas trop la conclusion de cette comparaison). La fureur inextinguible que l'instructrice avait déversée sur elle lors des années qui avaient suivi leur rencontre refaisait surface.
Le ton vénéneux de Ninon (j'aurais plus mis: "Son ton vénéneux" tout simplement parce que sinon, regarde, ça donne un air un peu trop "scolaire" dans le sens où chaque phrase est bien construite mais sans aucune harmonie. Enfin quand on lit, ça se ressent: en faisant des rappels comme avec des adjectifs possessifs, ça atténue cet effet.) glaça le sang de Lyelle :

« Pour la énième fois que s’est-il passé ? Réponds!»
« Je te l’ai dit, elle s’est débattue et s’est libérée. »
Une gifle s’abattit sur la joue déjà en feu de Lyelle.
« Arrête de me prendre pour une conne ! »
L’instructrice plongea un regard froid et méprisant dans les yeux bleus délavés de larmes de son élève. Elle avait pris l’ascendant sur elle. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne la fît craquer. Rompue (en rapport avec les tons de couleur des beaux art ou l'adjectif boursier sur les notions de propriétés ? \o/ Tu voulais pas plus dire dans le sens, aguerrie aux techniques d'interrogatoire les plus déstabilisante ? Formée ? Forgée ? ... etc) aux techniques d’interrogatoire les plus déstabilisantes, Ninon dessina lentement une volte autour de Lyelle ; ses vêtements de cuir effleurèrent la peau affolée, puis elle se figea, hiératique, dans un silence étudié, tel un fauve qui, dans un jeu cruel laisse à sa proie l’illusion d’une échappatoire. Soudain, un éclair brillant apparut entre les doigts lestes de la tourmenteuse. Une opinel à la lame affûtée et luisante tournoyait entre les phalanges de Ninon à quelques centimètres du visage de Lyelle : l’impulsion qu’elle donnait à l’arme créait un souffle glacé qui léchait la peau de sa victime.
Un frisson ondula le long de la colonne vertébrale de la jeune femme. Un rideau rouge voila soudain sa vue. Elle clôt les paupières, tétanisée, tandis que d’atroces images étendaient leur toile sur son esprit hagard. De la brume opaque qui enveloppait son tortueux passé surgissaient avec netteté les sensations bannies d’un sanglant jour d’automne. Les souvenirs affluaient. Effrayants de précision, il la transportaient presque six années en arrière (auparavant) : il lui parut sentir le contact râpeux du manche de bois qui éraflait sa paume et la résistance des tissus tranchés par la lame. Elle crut entendre l’arme heurter les côtes puis se ficher dans la chair molle. La vision d’une marée cinabre, [pas de virgule] dans un râle d’agonie
[pas de virgule] s’affaissait un corps au regard éteint, (sinon, ta phrase ne veut un peu plus rien dire ^^) s’imposa à elle. Quelques convulsions avaient tordu les membres avant que la raideur ne figeât sur les traits déjà cireux (sur les traits de quoi ?) une expression de peur absolue. Elle revit la blessure d’où sourdait un flot rouge, chaud et poisseux qui imprégnait ses habits et maculait ses doigts.

Le spectre de ses turpitudes enserrait de ses mains algides (j'aime beaucoup l'image que tu veux donner ... mais algide est plus un nom qui fait référence à une action, celle du refroidissement par le froid (oui, larousse dit bien ça ^^) et non quelque chose de déjà froid. Donc des mains algides sont des mains entrain de se refroidir ...) la poitrine de Lyelle.
Des nausées la saisirent, ses membres s’engourdirent.

Ninon appliqua la lame pernicieuse sur le visage livide. L’acier flirta avec la peau de son apprentie. Une vive brulure avertit celle-ci qu’une estafilade ornait son visage. Le sang se mêla aux larmes. (j'aurais plus fait genre "des larmes rouges perlaient à présent ses yeux" ou qqchose comme ça)
La chasseuse jouait, implacable, avec l’effroi qu’elle provoquait. Sans une once de pitié, elle usait de la phobie des armes blanches de son élève pour mener un interrogatoire inquisiteur.

Lyelle savait Ninon ombrageuse et tyrannique mais elle ignorait jusqu’où pourrait l’amener la folie haineuse qui l’habitait. L’ire de son instructrice semblait ne connaître aucune limite.

« Ok! C’est moi qui l’ai libérée! Range ce couteau, je t’en prie!»

Une autre volée de coups s’éleva.
Un sourire sardonique fendit les lèvres de celle qui, une fois encore, s’était transformée en tortionnaire. Elle adopta un maintien altier et domina Lyelle de son arrogance vindicative.

Ninon se délecta de l’aveu obtenu et d’un geste théâtral replia la lame du canif avant de le glisser dans le fourreau de sa ceinture.

La vue de Lyelle se brouillait, ses oreilles sifflaient. Elle cligna des yeux pour chasser le voile de larmes et renifla.
La gardienne la harcelait:
« Qu’est ce qui t’es passé par la tête ? Pourquoi as-tu défait ses liens? C’était quoi, une tentative de suicide ?»

Avant même de pouvoir prononcer une ébauche de réponse, Lyelle essuya une nouvelle rafale de claques.

Le terrible écho des gifles résonna sur les murs carrelés de la cuisine, témoins muets de ce brusque accès de violence, puis se perdit dans l’appartement. Les claquements rythmés se superposaient au discret clapotis du robinet qui pleurait goutte à goutte. Les larmes de Lyelle roulaient sur ses joues et s’accordaient en une lente cadence chagrine aux fines gouttelettes qui glissaient sur l’évier. (c'est pas mal, mais je trouve la façon de le dire un peu trop maladroite ...)

« Pourquoi l’avoir libérée?»
« Elle m’a hypnotisée ! »
« Je ne t’avais pas prévenu peut-être ? Imbécile incompétente ! Tu n’es vraiment bonne à rien ! »

Lyelle mentait effrontément: elle savait que, du point de vue de sa formatrice, son acte serait impardonnable. Telle une bête blessée, elle était acculée.

Le souvenir d'une minuscule cellule envahissait son esprit : chaque faux pas la rapprochait de sa sinistre geôle et des grands couloirs aux murs gris qui suintaient la tristesse. Elle pouvait presque sentir à nouveau le métal froid et lisse des menottes lui comprimant les poignets jusqu’à entrer dans ses chairs, entendre le cliquetis des clefs et le son des lourdes portes de fer que l’on refermait. Ses bruits et ses sensations avaient formé son morne univers quotidien pendant plus de cinq ans.

Effectivement, l'effet rendu de Ninon est bien mieux. Là on sent une maître d'arme sévère (très sévère ^^), froide, implacable et déterminée à suivre sa vision des choses en éliminant tout ce qui la contraindrait.
Donc oui, de ce point de vue là, c'est pas mal.

Bon sinon, y'a quelques maladresses et trois mots (comme tu as pu le voir) qui me semblent tout à fait ne pas correspondre à la définition que tu voudrais en donner. Donc je pense qu'ils sont à changer (ou du moins à vérifier sur un dico papier).

Et là, tu as aussi plus donner un aperçu de l'ancien crime qu'elle a commis avec sa phobie des armes blanches et ce bref flash-back de son meurtre.

Continue Very Happy.
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Mer 21 Oct 2009 - 20:30


La voix ulcérée (qu'est-ce qu'une voix ulcérée ? Une voix qui provoque un ulcère parce qu'elle ressort d'une profonde colère ou bien ... ? Parce que sinon, rien à voir avec l'ulcère commun et médical ...)



selon mon dico papier: au figuré: " causer un profond et durable ressentiment".

Selon mon dico internet: "B. − Au fig. En proie à une vive souffrance morale; en partic., animé d'un ressentiment violent et durable. Cœur ulcéré; conscience ulcérée. L'âme ulcérée par mes fautes, desséchée (...) par le dégoût de vulgaires enivrements (Lamart., Raphaël, 1849, p. 140). "

Bon, peu importe, j'ai remplacé par courroucé qui convient aussi bien.


maintes fois dans le passé elle avait vu une expression haineuse embraser le visage de Ninon. Aujourd’hui les flammèches rageuses (euse et euse, ça peut éventuellement faire lourd. Je fais que souligner ^^)

Le problème c'est que tous les synonymes de ces mots finissent par "euse"; hargneuse, orageuse, acrimonieuse, fielleuse... tout ceux qui pourraient me convenir sont de cette sonorité donc je ne vois pas vraiment comment les remplacer.


qui étincelaient dans ses yeux lui rappelaient que, si le volcan s'était assoupi ces derniers mois, il n'avait pas disparu (bof, j'aime pas trop la conclusion de cette comparaison).

Moi non plus je n'aimais pas cela: la fin ne colle pas avec la comparaison puisqu' à ma connaissance on ne recense pas beaucoup de volcans disparus!

J'ai trouvé avec quoi finir cette comparaison: " si le volcan s'était assoupi ces derniers mois, il n'était pas éteint". Ca me semble mieux.


Le ton vénéneux de Ninon (j'aurais plus mis: "Son ton vénéneux" tout simplement parce que sinon, regarde, ça donne un air un peu trop "scolaire" dans le sens où chaque phrase est bien construite mais sans aucune harmonie. Enfin quand on lit, ça se ressent: en faisant des rappels comme avec des adjectifs possessifs, ça atténue cet effet.) glaça le sang de Lyelle :

Son ton vénéneux: adopté.


Rompue (en rapport avec les tons de couleur des beaux art ou l'adjectif boursier sur les notions de propriétés ? \o/ Tu voulais pas plus dire dans le sens, aguerrie aux techniques d'interrogatoire les plus déstabilisante ? Formée ? Forgée ? ... etc) aux techniques d’interrogatoire les plus déstabilisantes,


Euh, non là je ne suis pas d'accord: c'est une locution: "être rompu à quelque chose" = être habitué à, être expérimenté dans un domaine:

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais-anglais/rompu%20%C3%A0/665838

http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/etre-rompu-a-quelque-chose/


Effrayants de précision, il la transportaient presque six années en arrière (auparavant) : il lui parut sentir le contact râpeux du manche de bois qui éraflait sa paume et la résistance des tissus tranchés par la lame.


En l'écrivant je me demandais si "auparavant" ne faisait pas étrange, je n'arrivais pas à trouver le bon mot.

Elle crut entendre l’arme heurter les côtes puis se ficher dans la chair molle. La vision d’une marée cinabre, [pas de virgule] dans un râle d’agonie [pas de virgule] s’affaissait un corps au regard éteint[color=Red], (sinon, ta phrase ne veut un peu plus rien dire ^^) s’imposa à elle.

Etrange, pourtant je la sentais vraiment plus claire avec les virgules...

Quelques convulsions avaient tordu les membres avant que la raideur ne figeât sur les traits déjà cireux (sur les traits de quoi ?) une expression de peur absolue. Elle revit la blessure d’où sourdait un flot rouge, chaud et poisseux qui imprégnait ses habits et maculait ses doigts.

Voilà comment j'ai tourné cela: "Quelques convulsions avaient tordu les membres du cadavre avant que la raideur ne figeât une expression de peur absolue sur ses traits déjà cireux."

Le spectre de ses turpitudes enserrait de ses mains algides (j'aime beaucoup l'image que tu veux donner ... mais algide est plus un nom qui fait référence à une action, celle du refroidissement par le froid (oui, larousse dit bien ça ^^) et non quelque chose de déjà froid. Donc des mains algides sont des mains entrain de se refroidir ...) la poitrine de Lyelle.

Ben là non plus ce n'est pas ce que dit mon dico même en papier: " adj ( du grec algos, douleur). Caractérisé par des sensations de froid".

Dictionnaire internet; ".− Littér. Froid, glacial :
1. ... qu'importent la fraîche haleine des eaux algides, la brise parfumée qui sort de ces bois de pins, ou le vent de l'orage, s'ils n'ont pas reçu la passion du souffle d'une femme aimée?
F.-R. de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 725."


Les eaux dont il parle ne sont pas en train de se refroidir, d'après ce que je comprends l'origine du mot serait un froid glacial qui cause une douleur.



wiktionnaire me dit " qui fait éprouver une sensation de froid"

En fait je crois que ce que tu dis est valable pour l'algidité médicale: "L'algidité est un état se caractérisant par une diminution du métabolisme (fonctionnement général du corps) correspondant à un état morbide (refroidissement du corps) et une chute de la pression à l'intérieur des vaisseaux sanguins (collapsus). " mais le sens littéraire, lui, semble bien vouloir dire " froid glacial".


Les claquements rythmés se superposaient au discret clapotis du robinet qui pleurait goutte à goutte. Les larmes de Lyelle roulaient sur ses joues et s’accordaient en une lente cadence chagrine aux fines gouttelettes qui glissaient sur l’évier. (c'est pas mal, mais je trouve la façon de le dire un peu trop maladroite ...)

Oui, moi non plus je n'étais pas totalement satisfaite de la façon dont j'avais tourné ce passage.
Voilà comment je l'ai modifié:

"En un discret clapotis étouffé par les claquements rythmés, le robinet pleurait goutte à goutte. La lente cadence chagrine des larmes de Lyelle s'accordait à celle des fines gouttelettes sur l’évier."

Il reste la répétition "goutte à goutte"/gouttelettes" mais j'ai allégé la formulation.



Effectivement, l'effet rendu de Ninon est bien mieux. Là on sent une maître d'arme sévère (très sévère ^^), froide, implacable et déterminée à suivre sa vision des choses en éliminant tout ce qui la contraindrait.
Donc oui, de ce point de vue là, c'est pas mal.

Oui... j'espère juste que ça restera cohérent avec ce que j'ai prévu.


Et là, tu as aussi plus donner un aperçu de l'ancien crime qu'elle a commis avec sa phobie des armes blanches et ce bref flash-back de son meurtre.

Oui, on en apprend un peu plus sur le passé de Lyelle einh... l'idée est de faire comprendre qu'elle n'est pas seulement la gentille apprentie martyrisée... ou en tout cas qu'elle ne l'a pas toujours été... enfin bon, je me tais Laughing




Suite:





Nonobstant la contrition de Lyelle, Ninon poursuivait l’interrogatoire forcené:

« Si je comprends bien tu prétends qu’une vampire à l’agonie a su t’hypnotiser, te contraindre à la libérer et qu’elle a ensuite disparu sans même chercher à t’attaquer? Tu te fous de moi ! »

Elle ne pouvait espérer berner Ninon avec un mensonge aussi grotesque.

« Non, j’ai tiré sur elle. Je me suis défendue, c’est pour cela qu’elle s’est enfuie ! »
« Tu l’as touchée ? »
« Non, je ne pense pas.»
« Ton pistolet ! »
« Pardon ? »
« Donne moi ta ceinture ! »

Son mensonge n’allait pas tarder à être découvert. La mort dans l’âme, Lyelle défit la boucle qui retenait la petite sacoche à sa taille et la tendit à Ninon.
L’œil expert de l’instructrice inspecta le barillet de l’arme : les huit cartouches d’argent y luisaient funestement. Elle ouvrit la petite poche et groupa au creux de sa paume huit autres balles brillantes. Elle s’apprêtait à fustiger Lyelle quand son regard fut attiré par un minuscule bout de papier jauni, elle s’en saisit et déchiffra l’écriture irrégulière. La jeune femme blêmit.

« Qu’est ce que c’est que ça ? »

Le ton suspicieux ne présageait rien de bon.

« Une adresse… l’adresse d’une amie ! Je l’avais oubliée là! »
« Une amie hein ? Et cette amie s’est donc installée dans une maison murée et isolée à l’écart de la ville ? Cette maison est à l’abandon depuis plus d'un an, elle fait partie des zones où nous patrouillons! »

Lyelle s’enlisait. Elle resta muette, aux prises d’une panique grandissante.

« Tu n’as pas tiré! Tu m’as menti et je suis certaine qu’elle t’a mordue! Pourquoi donc cette vermine t'as t-elle laissée en vie? Que s'est il passé ici durant mon absence ? »
« Elle s’est enfuie, je n’ai rien pu faire! »

Le ton doucereux que prit Ninon n’était guère préférable à ses explosions de rage, son expression sournoise annonçait le coup de grâce :

«Vois-tu, je pense que tu me caches quelque chose. Après tout tu t'es peut-être découvert quelques affinités avec cette tueuse, vous avez bien des points communs, tu as pu te sentir solidaire! Lui as-tu fait le récit du plaisir que tu as pris en… »

Ninon ne put achever sa phrase. Lyelle, le visage déformé par la souffrance qu’avaient réveillée ces mots, l’avait empoignée et projetée quelques mètres en arrière contre le mur en crépi du salon. Elle l’y retenait accolée. Leurs deux visages étaient à quelques centimètres l’un de l’autre. La stupeur se peignait sur celui de Ninon tandis que l’expression de Lyelle trahissait sa révolte. Un véritable soulèvement de rage, d’impuissance et de désespoir s’emparait d’elle. Une sourde animosité flottait entre elles alors qu’elles se jaugeaient.

Au cours des séances de préparation au combat, elles s’étaient affrontées à maintes reprises, Lyelle avait toujours pensé que ces entraînements au corps à corps leur avaient permis de décharger la tension qui affleurait sans cesse entre elles, rendant ainsi leur cohabitation plus supportable au fil des semaines. Ils avaient fourni un excellent prétexte à Ninon pour asséner à son élève des coups souvent plus appuyés que son apprentissage de défense ne le nécessitait. L’instructrice avait ainsi pu se délester de l’agressivité qu’elle ressentait à l’égard de cette colocataire imposée et de ce qu’elle représentait à ses yeux. Elles en ressortaient toutes deux épuisées mais sereines et, durant les heures qui suivaient les entraînements, Ninon se montrait presque affable à l’égard de Lyelle. Ces moments étaient des intermèdes réconfortants au cours desquels les prémices d’une communication voyaient le jour, des liens ténus s’y étaient établis.
Si, depuis les heures sombres de leur rencontre en prison, Ninon avait abaissé son seuil d'hostilité à l'égard de sa subalterne, la sourde amertume qu'elle nourrissait envers elle demeurait palpable. L’emménagement de Lyelle chez sa supérieure avait entraîné la disparition des sévices au profit d’une cruauté plus insidieuse. Depuis l’installation de la jeune femme au duplex, sa gardienne ne la molestait plus mais les vexations et le mépris étaient devenus son lot quotidien. La violence était toujours larvée. Chacune guettait le faux pas que commettrait inéluctablement l’autre. Lyelle en avait toujours été intimement convaincue, ce n’était qu’une question de temps avant que la bombe de la brutalité n’explosât à nouveau. Pourtant jamais jusqu’ici elle ne s’était autorisée de véritable riposte contre Ninon. En prison, elle avait enduré ses mauvais traitements, les considérant comme une conséquence de la répulsion légitime qu’inspiraient ses turpitudes à une citoyenne respectable. Elle avait ensuite supporté sarcasmes, invectives et quolibets sans mot dire. L’exécration qu’elle lisait chaque jour dans ses yeux était le reflet de ce qu’elle-même éprouvait au souvenir de l’ignominie dont elle s’était couverte.
Chaque admonestation la renvoyait à ses flétrissures morales. La gardienne se plaisait à alourdir le fardeau de sa culpabilité et à instiller en elle le poison de la stigmatisation. Tel un marquage au fer rouge, les mots avilissants la réduisait à son acte criminel et la frappaient du sceau de l'infamie.

Ces derniers temps pourtant, leur relation s’était apaisée. Lyelle pouvait dater avec précision l’amorce de ce tournant. Elle n’avait jamais pu percer à jour les nébuleuses raisons du choix de sa formatrice ce jour là. Deux mois auparavant, Ninon était rentrée de mission, plus taciturne et irascible encore qu’à l’ordinaire. Elle avait morigénée Lyelle et avait jeté au sol la collation que celle-ci lui avait soigneusement préparée. Le murmure de protestation de l’apprentie lui avait valu un coup de poing dans l’abdomen. Le premier depuis la prison. Le souffle haché par la douleur, elle avait déversé, d’un ton froid et détaché qui conférait à ses paroles une sentencieuse dignité, les ressentiments réprimés durant les six dernières années. Elle avait soutenu le regard de Ninon et, dans un long monologue, avait déclamé son rejet d’un tel abus de pouvoir.
Alors qu’elle manifestait aujourd’hui une seconde rébellion, ses propres mots, prononcés ce jour là dans une colère maîtrisée, lui revenaient en mémoire "Me harceler vous offre t-il l’illusion de la puissance ? Admettez-le, vous tirez votre propre valorisation de mon déshonneur ! Ne parez pas vos actes d’une justification morale honorable! De quel droit vous autorisez-vous à jouer le rôle du bourreau ? Vos gestes ne sont pas plus humains que ceux que vous prétendez haïr ! Je vous exhorte à vous remémorer la faute la plus lourde que vous ayez pu commettre, le vice le plus honteux auquel vous vous êtes livrée, la plus infâme bassesse dont vous estimez être entachée; votre conscience est seul juge mais il vous vient sans doute à l’esprit un secret inavouable, un travers si terrible que sa simple évocation vous mortifie et vous accable de remords. Demandez-vous quel serait votre ressenti si votre valeur personnelle était mesurée à l’aune de cette seule action aussi blâmable soit-elle. Vous entreverrez peut-être enfin ce que vous m'imposez depuis près de six ans!! "
Elle avait achevé sa percutante diatribe par l’annonce de son départ puis s’était dirigée vers la porte de sortie, sans précipitation, d’un pas ferme et décidé.
Au terme d'une longue errance à travers la ville, Lyelle avait échoué dans un fast-food où, grâce aux quelques billets que Ninon avait daigné lui concéder la veille, elle avait mastiqué un sandwich fade. Déboussolée, persuadée que son instructrice n’allait pas manquer de signaler sa fuite, elle avait étudié les perspectives d’avenir bien peu réjouissantes qui s’offraient à elle: sans un sou, elle devrait se préparer à vivre constamment traquée par l’organisation. Les termes du contrat signé lors de son intégration au programme étaient sans équivoque: en cas d’évasion, les gardiens la pourchasseraient et l’abattraient sans sommation. Elle s’était morfondue dans ces sombres pensées jusqu'à ce qu'une voix forte la tirât des abîmes de la détresse.

« Nous devons avoir une conversation.»

Elle avait sursauté : Ninon se dressait face à elle. Lyelle avait, à la hâte, balayé la pièce du regard, à la recherche de membres de l’organisation qu’elle supposait aux aguets. Elle avait envisagé un bref instant de s’enfuir à toutes jambes pour se fondre dans la foule. Sa formatrice l’eût sans nul doute interceptée. Celle-ci avait paru deviné les pensées de son élève.

« Je suis venue seule mais je ne dissimulerai pas ta cavale éternellement ! »
« L’Organisation n’est pas prévenue ? »
« Pas encore. J’ai estimé que nous pouvions régler ça entre nous. Je t’ai laissé une chance alors ne la gâche pas. »
« Comment m’avez-vous trouvée ? »

Ninon avait haussé les épaules et levé les yeux au ciel :

« Peu importe! Je peux m’asseoir ?»

Lyelle avait hoché la tête. Ninon n’avait jamais eu à lui demander la moindre autorisation.

« Je vais être directe : tu as raison, j’ai été une garce avec toi. Les criminelles de ton espèce me dégoûtent mais mes agissements envers toi n’étaient pas toujours motivés par un esprit de justice, ils avaient des fondements plus personnels et je reconnais que tu es devenue un exutoire à ma colère. »

Ces mots, dans la bouche de Ninon avaient eu valeur d’excuses. Ils avaient dérouté Lyelle par leur caractère subit et inespéré: la scène lui avait paru invraisemblable.
Après un échange tendu, elles étaient parvenues à une conciliation. Ninon s’était engagée à tempérer ses réactions vis-à-vis de son élève. L'instauration d'un tutoiement réciproque avait symbolisé une trève toute relative.
Leur relation s’était quelque peu pacifiée.

Le choc n’était que plus rude quand, à nouveau, déferlait la vague de violence.


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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Ven 23 Oct 2009 - 15:45



tu es passée un peu vite sur les anecdotes que raconte Mohanne à Lyelle. J'aurai bien aimé en découvrir quelques unes. Non seulement cela intéresse le lecteur, mais en plus cela enrichit ton personnage en nous faisant découvrir son passé et une époque révolue (qui plaît à beaucoup de monde d'ailleurs). Tu devrais développer le récit de Mohanne.

Pour Barbara qui m'avait demandé une petite anecdote de Mohanne en plus, je reviens en arrière et remets le texte modifié ( et plus long, cela faisait un moment que je devais retoucher cette partie, la voilà maintenant refaite!):

Durant quelques secondes, Mohanne sembla hésiter quant au choix du préambule idoine.

La vampire adopta un ton mystérieux qui, au fil de ses confidences, mua en un doux susurrement dont les inflexions bercèrent Lyelle.
Elle dévoila l’année de sa naissance puis délivra avec fluidité un discours foisonnant de détails : elle narra la vie de bourgeoise qu'elle avait menée entre les salons cossus, les boudoirs, l’opéra, le théâtre, les bals, les repas pléthoriques, le faste des soirées costumées et des réceptions mondaines. Elle décrivit finement les toilettes exquises ornées de passementeries, le luxe ostentatoire et l’élégance raffinée des convives qui rivalisaient d’opulences et d’apparats. Elle expliqua patiemment les us et coutumes de la belle époque, les protocoles stricts qui entouraient chaque réjouissance. Elle rapporta avec délice les frivolités auxquelles elle et ses amies se livraient à l’heure du thé et les invitations qu’elles ouvraient avec empressement. Avec maintes anecdotes distrayantes, elle conta les urbanités qui cachaient l’hypocrisie sous le vernis de la distinction et l’obséquiosité doucereuse qui masquait les rivalités.
Lyelle pouvait presque percevoir à son tour le bruissement des étoffes. Elle se représentait sans peine les parures flamboyantes et les coiffures étudiées des dames tout comme l’allure guindée des messieurs. Des convenances curieuses régissaient les relations, un étonnement amusé la saisit quand elle les découvrit. La jeune femme se projetait dans le décor somptueux auquel la vampire redonnait vie.
Celle-ci relata aussi les jeux organisés dans les jardins proprets, les facéties auxquelles elle s’était livrée, les billets doux échangés au cours des danses qui se déployaient avec grâce dans les salles richement décorées.
L’engouement de Mohanne pour les fêtes teintait son récit. Elle prenait un air enjoué et un ton léger lorsqu’elle dépeignait sa vie d’antan, si bien qu’elle communiquait à Lyelle son humeur badine : le récit des tours que, naguère, la vampire s'était plu à jouer à ses pairs dessina un sourire sur les lèvres de la jeune femme.
Elle s’était souvent gaussée de la fatuité de ses convives comme ce jour où, à l’annonce d’un bal en sa demeure, elle avait révélé à chacune de ses connaissances, sous couvert de secret, qu’elle attendait un hôte illustre, homme politique influent dont le nom prestigieux ne pouvait leur être inconnu: le Duc d’Aliégar. Nul n’osa révéler sa méconnaissance des haut faits d’un si honorable personnage et chacun feignit avec une affèterie cocasse d’avoir déjà conversé avec cet invité de marque dans quelques réunions d’affaire ou dans les fumoirs. Hâbleurs, certains affirmèrent même compter parmi ses amis les plus intimes. La rumeur se répandit si bien que, le jour de l’ouverture des festivités, des descriptions fantaisistes du Duc d’Aliegar se murmuraient dans les alcôves. Ces divagations s’émaillaient de détails au fil des heures, les discours se diapraient de certitudes hardies. Chacun prétendait l’avoir reconnu. Les convives s’observaient, scrutaient chaque nouveau venu, affirmaient l’avoir croisé dans l’antichambre et espéraient obtenir de leurs associés une présentation auprès de ce notable mystérieux dans le respect de la bienséance. Les jeunes femmes à marier intriguaient dans l’espoir d’approcher un bon parti. Il eût été fort irrévérencieux d’aborder un gentilhomme sans être introduit et chacun tenait à afficher une grande maîtrise de l’étiquette. Avouer n’avoir jamais ouï ce nom eût été commettre un affront impardonnable envers ceux qui, en l’honorant d’une invitation, l’avaient obligé. Celui qui se serait rendu coupable d'un tel impair eût dans le même temps révélé son éviction du cercle restreint et fermé des privilégiés avisés: il convenait de soigner son image et d’assurer l’éminente assemblée de fréquentations entretenues dans les hautes sphères de la société. Ainsi, cette duperie avait beaucoup distrait Mohanne car, durant plusieurs semaines, les sujets de conversation avaient gravité autour des manœuvres d’influence et des stratégies relationnelles à adopter pour l’approche d’un homme qui n’avait jamais existé.

La vampire singeait à la perfection le maintien compassé, les voix gourmées et le ton emphatique des nantis de son temps.
Bientôt leurs éclats de rire cristallins emplirent la pièce.

Lyelle devinait que la non-morte éludait de ce beau tableau les moments sombres de son histoire, sans doute même enjolivait-elle ses souvenirs, mais la jeune femme s’était laissée entraîner dans ce monde si lointain et elle ne doutait plus à présent que Mohanne eût réellement vécu les instants qu’elle décrivait.
Son interlocutrice lui paraissait désormais moins effrayante. Elle devait lui reconnaître un véritable don de conteuse : elle avait ouvert pour elle les portes d’une époque révolue et captivante.


Dernière édition par céléiane le Dim 25 Oct 2009 - 16:22, édité 1 fois
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  Pacô Dim 25 Oct 2009 - 9:31

céléiane a écrit:
selon mon dico papier: au figuré: " causer un profond et durable ressentiment".
[...]
Bon, peu importe, j'ai remplacé par courroucé qui convient aussi bien.
(je préfère rester sur le dico papier ^^)
Exact, je ne dis pas le contraire. Mais pour une voix, je ne suis pas sûr qu'ulcéré était le mieux adapté ...
Courroucé est effectivement mieux. Tu avais aussi "acrimonieuse" pour rester dans le ton d'une voix vraiment énervée ^^.

céléiane a écrit:
Le problème c'est que tous les synonymes de ces mots finissent par "euse"; hargneuse, orageuse, acrimonieuse, fielleuse... tout ceux qui pourraient me convenir sont de cette sonorité donc je ne vois pas vraiment comment les remplacer.
Eh bien ne les remplace pas. Je soulignais juste histoire de le souligner, mais ce n'était pas non plus affreux. Wink

céléiane a écrit:
Euh, non là je ne suis pas d'accord: c'est une locution: "être rompu à quelque chose" = être habitué à, être expérimenté dans un domaine:
Au temps pour moi Wink.

céléiane a écrit:
Etrange, pourtant je la sentais vraiment plus claire avec les virgules...
Je n'ai pas enlevé les virgules, je les ai déplacées ! Smile

Et je suis ok pour le reste, même si pour algide je reste encore sceptique pour l'appliquer aux mains. Les eaux de Chateaubriand sont des eaux qui sont tellement froides qu'elles donnent l'impression de refroidir toujours plus, comme la mort qui refroidit ect ... Hugo emploie la même image aussi plusieurs fois il me semble.

Suite:
céléiane a écrit:
Elle feignait la contrition mais Ninon ne décolérait pas (décolérer, c'est pas le verbe le plus top: "Malgré la contrition de Lyelle, Ninon ne démordait pas et poursuivait l'interrogatoire forcené:"), elle poursuivait l’interrogatoire forcené :
« Si je comprends bien tu prétends qu’une vampire à l’agonie a su t’hypnotiser, te contraindre à la libérer et qu’elle a ensuite disparu sans même chercher à t’attaquer? Tu te fous de moi ! »

Lyelle comprit qu’elle ne pourrait berner Ninon avec un mensonge aussi grotesque.

« Non, j’ai tiré sur elle. Je me suis défendue, c’est pour cela qu’elle s’est enfuie ! »
« Tu l’as touchée ? »
« Non, je ne pense pas.»
« Ton pistolet ! »
« Pardon ? »
« Donne moi ta ceinture ! »

Lyelle comprit que son mensonge n’allait pas tarder à être découvert mais, la mort dans l’âme, elle défit la boucle qui retenait la petite sacoche à sa taille et la tendit à Ninon.
L’œil expert de l’instructrice inspecta le barillet de l’arme : les huit cartouches d’argent y luisaient funestement. Elle ouvrit la petite poche et groupa au creux de sa paume huit autres balles brillantes. Elle s’apprêtait à fustiger Lyelle quand son regard fut attiré par un minuscule bout de papier jauni, elle s’en saisit et déchiffra l’écriture irrégulière. Lyelle blêmit.

« Qu’est ce que c’est que ça ? »

Le ton suspicieux ne présageait rien de bon.

« Une adresse… l’adresse d’une amie ! Je l’avais oubliée là! »
« Une amie hein ? Et cette amie s’est donc installée dans une maison murée et isolée à l’écart de la ville ? Cela fait un an que cette maison est à l’abandon, elle fait partie des zones où nous patrouillons! »

Lyelle s’enlisait. Elle resta muette, aux prises d’une panique grandissante.

« Tu n’as pas tiré! Tu m’as menti et je suis certaine qu’elle t’a mordue alors pourquoi donc cette vermine t'as t-elle laissée en vie? Qu’est ce qui s’est ("Que s'est-il passé" c'est plus léger) passé ici durant mon absence ? »
« Elle s’est enfuie, je n’ai rien pu faire! »

Le ton doucereux que prit Ninon n’était guère préférable à ses explosions de rage, son expression sournoise annonçait le coup de grâce :

«Vois-tu, je pense que tu me caches quelque chose, après tout tu t’es peut-être sentie quelques affinités avec cette tueuse, vous avez bien des points communs finalement (les deux sont redondants. Il faut en supprimer un), il n’est pas étonnant que tu te sentes solidaire! Lui as-tu fait le récit du plaisir que t’as pris en… »

Ninon ne put achever sa phrase. Lyelle, le visage déformé par la souffrance qu’avaient réveillée ces mots, l’avait empoignée et projetée quelques mètres en arrière contre le mur en crépi (du crépi à l'intérieur de la maison ? ô_O) du salon. Elle l’y retenait accolée. Leurs deux visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. La stupeur était peinte sur celui de Ninon tandis que l’expression de Lyelle trahissait sa révolte. Un véritable soulèvement de rage, d’impuissance et de désespoir s’emparait d’elle. Une sourde animosité flottait entre elles alors qu’elles se jaugeaient.

Au cours des séances de préparation au combat, elles s’étaient affrontées à maintes reprises, Lyelle avait toujours pensé que ces entraînements au corps à corps leur avaient permis de décharger la tension qui affleurait sans cesse entre elles, rendant ainsi leur cohabitation plus supportable au fil des semaines. Ils avaient fourni un excellent prétexte à Ninon pour asséner à son élève des coups souvent plus appuyés que son apprentissage de défense ne le nécessitait. L’instructrice avait ainsi pu se délester de l’agressivité qu’elle ressentait à l’égard de cette colocataire imposée et de ce qu’elle représentait à ses yeux. Elles en ressortaient toutes deux épuisées mais sereines et, durant les heures qui suivaient les entraînements, Ninon se montrait presque affable (j'aurais préféré "courtoise" mais bon ^^. Parce que pour moi être affable, c'est plus dans le sens ... de la première fois, de la première entrevue ... enfin je sais pas en fait.) à l’égard de Lyelle. Ces moments étaient des intermèdes réconfortants au cours desquels les prémices (avec deux "s", c'est le prémisse dans le sens hypothèse et syllogisme) d’une communication voyaient le jour, des liens ténus s’y étaient établis.
Si le seuil d’hostilité avait considérablement décru depuis leur rencontre aux heures sombres de l’emprisonnement de Lyelle, l’agressivité de (y'a un peu de "de" qui empâtent la narration) Ninon n’avait jamais tout à fait disparu. L’emménagement de Lyelle chez sa supérieure avait entraîné la disparition des sévices au profit d’une cruauté plus insidieuse. Depuis l’installation de la jeune femme au duplex, sa gardienne ne la molestait plus mais les vexations et le mépris étaient le lot quotidien de l’apprentie. La violence était toujours larvée. Chacune guettait le faux pas que commettrait inéluctablement l’autre. Lyelle en avait toujours été intimement convaincue, ce n’était qu’une question de temps avant que la bombe de la brutalité n’explosât à nouveau. Pourtant jamais jusqu’ici elle ne s’était autorisée de véritable riposte contre Ninon. En prison, elle avait enduré ses mauvais traitements, les considérant comme une conséquence de la répulsion légitime qu’inspiraient ses turpitudes à une citoyenne respectable. Elle avait ensuite supporté admonestations (par rapport au trois autres "sarcasmes, invectives et quolibets", admonestation n'est pas tellement dans la même "catégorie" de langage. Puisque les trois autres sont tout de même du côté "pas bien", dans le côté moquerie et cruauté tandis que lui, c'est le blâme officiel, la réprimande morale etc... donc dans un sentiment de qqchose de "bien" ... non ?), sarcasmes, invectives et quolibets sans mot dire car l’exécration qu’elle lisait chaque jour dans les yeux de Ninon était le reflet de ce qu’elle-même éprouvait au souvenir de l’ignominie dont elle s’était couverte.

Ces derniers temps pourtant, leur relation s’était apaisée. Lyelle pouvait dater avec précision l’amorce de ce tournant. Elle n’avait jamais pu percer à jour les nébuleuses raisons du choix de sa formatrice ce jour là. Il y avait deux mois de cela (Deux mois auparavant ? \o/), Ninon était rentrée de mission, plus taciturne et irascible encore qu’à l’ordinaire. Elle avait morigénée Lyelle et avait jeté au sol la collation que celle-ci lui avait soigneusement préparée. Le murmure de protestation de l’apprentie lui avait valu un coup de poing dans l’abdomen. Le premier depuis la prison. Le souffle haché par la douleur, elle avait déversé, d’un ton froid et détaché qui conférait à ses paroles une sentencieuse dignité, les ressentiments qu’elle avait dû réprimer durant les six dernières années. Elle avait soutenu le regard de Ninon tandis qu’elle déclamait dans un long monologue son rejet d’un tel abus de pouvoir. Alors qu’elle manifestait aujourd’hui une seconde rébellion, les mots qu’elle avait prononcés ce jour là dans une colère maîtrisée lui revenaient en mémoire «Me harceler vous offre t-il l’illusion de la puissance ? Ne parez pas vos actes d’une justification morale honorable! De quel droit vous autorisez-vous à jouer le rôle du bourreau ? Vos actes sont ils plus humains que ceux que vous prétendez haïr? ». Elle avait achevé sa percutante diatribe par l’annonce de son départ puis s’était dirigée vers la porte de sortie, sans précipitation, d’un pas ferme et décidé.
Elle avait longuement erré à travers la ville avant d’échouer dans un fast-food où, grâce aux quelques billets que Ninon avait daigné lui concéder la veille, elle avait mastiqué un sandwich fade. Déboussolée, persuadée que son instructrice n’allait pas manquer de signaler sa fuite, elle avait étudié les perspectives d’avenir bien peu réjouissantes qui s’offraient à elle: elle devrait se préparer à vivre sans un sou et constamment traquée par l’organisation. Lyelle connaissait les termes du contrat qu’elle avait signé lors de son intégration au programme : en cas d’évasion, les gardiens la pourchasseraient et l’abattraient sans sommation. Elle s’était morfondue dans ces sombres pensées jusqu'à ce qu'une voix forte la tirât des abîmes de la détresse.

« Nous devons avoir une conversation.»

Elle avait sursauté : Ninon se dressait devant elle. Lyelle avait, à la hâte, balayé la pièce du regard, à la recherche de membres de l’organisation qu’elle supposait aux aguets. Elle s’était interrogée un bref instant sur la possibilité de s’enfuir à toutes jambes pour se fondre dans la foule. Sa formatrice l’eût sans nul doute interceptée. Celle-ci avait paru deviné les pensées de son élève.

« Je suis venue seule mais je ne dissimulerai pas ta cavale éternellement ! »
« L’Organisation n’est pas prévenue ? »
« Pas encore. J’ai estimé que nous pouvions régler ça entre nous. Je t’ai laissé une chance alors ne la gâche pas. »
« Comment m’avez-vous trouvée ? »

Ninon avait haussé les épaules et levé les yeux au ciel :

« Peu importe! Je peux m’asseoir ?»

Lyelle avait hoché la tête. Ninon n’avait jamais eu à lui demander la moindre autorisation.

« Je vais être directe : tu as raison, j’ai été une garce avec toi. Les criminelles de ton espèce me dégoûtent mais mes agissements envers toi n’étaient pas toujours motivés par un esprit de justice, ils avaient des fondements plus personnels et je reconnais que tu es devenue un exutoire ("à ma haine". Il faut que ce soit un exutoire à qqchose.). »

Ces mots, dans la bouche de Ninon avaient eu valeur d’excuses et ils avaient paru surréalistes à Lyelle.
Après un échange tendu, elles étaient parvenues à une conciliation. Ninon s’était engagée à tempérer ses réactions vis-à-vis de son élève. Pour affirmer symboliquement la suspension des hostilités, elle avait instauré un tutoiement réciproque. Leur relation s’était quelque peu pacifiée.

Le choc n’était que plus rude quand, à nouveau, déferlait la vague de violence.

Très très sympa à lire malgré la taille du texte qui sur le coup démotive un peu xD.
Bon alors question syntaxe, grammaire et tout le tralala, réfère-toi à ce que je t'ai mis au fil de ta prose, je vais pas en rajouter plus. Et y'a pas grand chose d'autres à dire Wink.

Donc avant, seulement Ninon la tutoyait ? Ok.

Peut être aurais-je donné encore plus d'ampleur et plus d'affirmations dans le "mini réquisitoire" de Lyelle en flash-back (la première rébellion dans l'appartement). Pour que sa défense soit vraiment puissante, il ne s'agit pas seulement que de poser des questions rhétoriques. D'ailleurs, ces questions doivent être accompagnées d'une affirmation implacable. Et c'est ce qui manque un peu, parce que là, ça fait morceau de raisonnement sans début et sans fin ... donc une défense un peu pauvre pour moi.

Bon sinon, Ninon nous apparaît déjà avec un visage plus ... humain. Je suppose qu'elle a eu une victime dans son entourage d'un tueur non ? Vu sa réaction ...

La suite ? Smile
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  Pacô Dim 25 Oct 2009 - 9:39

céléiane a écrit:
Durant quelques secondes, Mohanne sembla hésiter quant au choix du préambule idoine.

La vampire adopta un ton mystérieux qui, au fil de ses confidences, mua en un doux susurrement dont les inflexions bercèrent Lyelle.
Elle dévoila l’année de sa naissance puis délivra avec fluidité un discours foisonnant de détails : elle narra la vie de bourgeoise qu'elle avait menée entre les salons cossus, les boudoirs, l’opéra, le théâtre, les bals, les repas pléthoriques, le faste des soirées costumées et des réceptions mondaines. Elle décrivit finement les toilettes exquises ornées de passementeries, le luxe ostentatoire et l’élégance raffinée des convives qui rivalisaient d’opulences et d’apparats. Elle expliqua patiemment les us et coutumes de la belle époque, les protocoles stricts qui entouraient chaque réjouissance. Elle rapporta avec délice les frivolités auxquelles elle et ses amies se livraient à l’heure du thé et les invitations qu’elles ouvraient avec empressement. Avec maintes anecdotes comiques (comique gâche un peu l'effet de l'univers mondain: "anecdotes plaisantes"), elle conta les urbanités qui cachaient l’hypocrisie sous le vernis de la distinction et l’obséquiosité doucereuse qui masquait les rivalités.
Lyelle pouvait presque percevoir à son tour le bruissement des étoffes. Elle se représentait sans peine les parures flamboyantes et les coiffures étudiées des dames tout comme l’allure guindée des messieurs. Des convenances curieuses régissaient les relations, un étonnement amusé la saisit quand elle les découvrit. La jeune femme se projetait dans le décor somptueux auquel la vampire redonnait vie.
Celle-ci relata aussi les jeux organisés dans les jardins proprets, les facéties auxquelles elle s’était livrée, les billets doux échangés au cours des danses qui se déployaient avec grâce dans les salles richement décorées.
L’engouement de Mohanne pour les fêtes teintait son récit. Elle prenait un air enjoué et un ton léger lorsqu’elle dépeignait sa vie d’antan, si bien qu’elle communiquait à Lyelle son humeur badine : le récit des tours que, naguère, la vampire s'était plu à jouer à ses pairs dessina un sourire sur les lèvres de la jeune femme.
Elle s’était souvent gaussée de la fatuité de ses convives comme ce jour où, à l’annonce d’un bal en sa demeure, elle avait révélé à chacune de ses connaissances, sous couvert de secret, qu’elle attendait un hôte illustre, homme politique influent dont le nom prestigieux ne pouvait leur être inconnu: le Duc d’Aliégar. Nul n’osa révéler sa méconnaissance des hauts faits d’un si honorable personnage et chacun feignit avec une affèterie cocasse d’avoir déjà conversé avec cet invité de marque dans quelques réunions d’affaire ou dans les fumoirs. Hâbleurs, certains affirmèrent même compter parmi ses amis les plus intimes. La rumeur se répandit si bien que, le jour de l’ouverture des festivités, des descriptions fantaisistes du Duc d’Aliegar se murmuraient dans les alcôves. Ces divagations s’émaillaient de détails au fil des heures, les discours se diapraient de certitudes hardies. Chacun prétendait l’avoir reconnu. Les convives s’observaient, scrutaient chaque nouveau venu, affirmaient l’avoir croisé dans l’antichambre et espéraient obtenir de leurs associés une présentation auprès de ce notable mystérieux dans le respect de la bienséance. Les jeunes femmes à marier intriguaient dans l’espoir d’approcher l’homme de renom (bizarre la tournure ...). Il eût été fort irrévérencieux d’aborder un gentilhomme sans être introduit et chacun tenait à afficher une grande maîtrise de l’étiquette. Avouer n’avoir jamais ouï ce nom eût été commettre un affront impardonnable envers ceux qui, en l’honorant d’une invitation, l’avaient obligé. Celui qui se serait rendu coupable d'un tel impair eût dans le même temps révélé son éviction du cercle restreint et fermé des privilégiés avisés: il convenait de soigner son image et d’assurer l’éminente assemblée de fréquentations entretenues dans les hautes sphères de la société. Ainsi, cette duperie avait beaucoup distrait Mohanne car, durant plusieurs semaines, les sujets de conversation avaient gravité autour des manœuvres d’influence et des stratégies relationnelles à adopter pour l’approche d’un homme qui n’avait jamais existé.

La vampire singeait à la perfection le maintien compassé, les voix gourmées et le ton emphatique des nantis de son temps.
Bientôt leurs éclats de rire cristallins emplirent la pièce.

Lyelle devinait que la non-morte éludait de ce beau tableau les moments sombres de son histoire, sans doute même enjolivait-elle ses souvenirs, mais la jeune femme s’était laissée entraîner dans ce monde si lointain et elle ne doutait plus à présent que Mohanne eût réellement vécu les instants qu’elle décrivait.
Son interlocutrice lui paraissait désormais moins effrayante. Elle devait lui reconnaître un véritable don de conteuse : elle avait ouvert pour elle les portes d’une époque révolue et captivante.
Pas mal.
En fait, ce que j'aime surtout, c'est que la forme du texte est parfaitement adapté à ce qu'il narre: la surabondance de vocabulaire image à merveille le faste de l'univers mondain du XIX et XXème siècle. Tout ça me fait penser à "Le Rouge et le Noir" Wink .

Une petite note moins douce tout de même: on risque parfois de s'y perdre, surtout pour les lecteurs les moins habitués à tout ce luxe de vocabulaire.
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Message  MrSonge Dim 25 Oct 2009 - 9:47

Tout ça me fait penser à "Le Rouge et le Noir".
Erreur ! La prose de Stendhal est la plus neutre et dépouillée du XIXème, justement.Razz Pour ma part, ça me ferait plutôt penser à du Gautier.
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"Vampire", le début d'un "roman" - Page 4 Empty Re: "Vampire", le début d'un "roman"

Message  céléiane Dim 25 Oct 2009 - 15:36


Je n'ai pas enlevé les virgules, je les ai déplacées ! Smile

ah oui, c'est vrai, en effet! Je dois dire que ça me semble déjà plus logique comme ça.

Et je suis ok pour le reste, même si pour algide je reste encore sceptique pour l'appliquer aux mains. Les eaux de Chateaubriand sont des eaux qui sont tellement froides qu'elles donnent l'impression de refroidir toujours plus, comme la mort qui refroidit ect ... Hugo emploie la même image aussi plusieurs fois il me semble.

J'ai un doute aussi du coup. Pourtant même avec l'idée de " de plus en plus froid" la phrase ne me choque pas " Le spectre de ses turpitudes enserrait de ses mains algides la poitrine de Lyelle.": je parle dans le passage juste avant du meurtre dont elle se souvient, d'un agonisant qu'elle a eu entre ses mains et qui était saisi par la mort ( la raideur cadavérique qui s'installait progressivement). On a la métaphore d'un fantome pour parler de ces souvenirs qui reviennent la hanter or elle est elle même de plus en plus paralysée, jusqu'à en avoir des nausées, comme si elle mourait elle même ( "mortifiée" au souvenir de ses turpitudes), le sens ne me semble donc pas complétement hors cadre.


Elle feignait la contrition mais Ninon ne décolérait pas[color=Red] (décolérer, c'est pas le verbe le plus top: "Malgré la contrition de Lyelle, Ninon ne démordait pas et poursuivait l'interrogatoire forcené:"), elle poursuivait l’interrogatoire forcené :

Ou encore plus simplement: "Nonobstant la contrition de Lyelle, Ninon poursuivait l’interrogatoire forcené".



«Vois-tu, je pense que tu me caches quelque chose, après tout tu t’es peut-être sentie quelques affinités avec cette tueuse, vous avez bien des points communs finalement (les deux sont redondants. Il faut en supprimer un), il n’est pas étonnant que tu te sentes solidaire! Lui as-tu fait le récit du plaisir que t’as pris en… »

Exact, j'enlève le "finalement".

Ninon ne put achever sa phrase. Lyelle, le visage déformé par la souffrance qu’avaient réveillée ces mots, l’avait empoignée et projetée quelques mètres en arrière contre le mur en crépi (du crépi à l'intérieur de la maison ? ô_O)[/

Ce n'est pas une maison mais un duplex que j'imagine comme une sorte de petit loft. Il existe effectivement des crépis d'intérieur... enfin bon, c'est un détail, je peux juste laisser mur si ça choque trop, c'était juste que c'était l'image précise qui m'était venue.

Ninon se montrait presque affable[color=Red] (j'aurais préféré "courtoise" mais bon ^^. Parce que pour moi être affable, c'est plus dans le sens ... de la première fois, de la première entrevue ... enfin je sais pas en fait.) à l’égard de Lyelle.

Affable signifie "se montrer accessible", ça se dit notamment quand il s'agit d'un supérieur à l'égard d'un inférieur, c'est pourquoi je trouvais que ça convenait bien.

"AFFABLE, adj.AFFABLE, adj.
A.− [En parlant d'une pers. ayant généralement quelque supériorité par rapport aux pers. qui l'abordent] Qui se montre d'un accueil bienveillant et engageant envers les pers. qui viendraient à l'approcher".
Mon dico papier, lui, me dit " d'un abord facile": ici c'était dans l'idée que Ninon baisse sa garde et se montre plus accessible, plus ouverte au dialogue.


Ces moments étaient des intermèdes réconfortants au cours desquels les prémices (avec deux "s", c'est le prémisse dans le sens hypothèse et syllogisme) d’une communication voyaient le jour, des liens ténus s’y étaient établis.

Oh, oui, en effet, j'avais oublié la différence d'orthographe selon le sens.

Si le seuil d’hostilité avait considérablement décru depuis leur rencontre aux heures sombres de l’emprisonnement de Lyelle, l’agressivité de (y'a un peu de "de" qui empâtent la narration) Ninon n’avait jamais tout à fait disparu.

C'est vrai, un peu trop riche en "de" tout ça...

Voilà comment j'ai modifié: "Si, depuis les heures sombres de leur rencontre en prison, Ninon avait abaissé son seuil d'hostilité à l'égard de sa subalterne, la sourde amertume qu'elle nourrissait envers elle demeurait palpable."

(j'ai tenté une chasse au "de", pas évident mais j'ai l'impression que c'est plus fluide ainsi, non?)

Petit changement aussi pour la phrase suivante:

L’emménagement de Lyelle chez son instructrice avait entraîné la disparition des sévices au profit d’une cruauté plus insidieuse. Depuis l’installation de la jeune femme au duplex, sa gardienne ne la molestait plus mais les vexations et le mépris étaient devenus son lot quotidien.

Elle avait ensuite supporté admonestations (par rapport au trois autres "sarcasmes, invectives et quolibets", admonestation n'est pas tellement dans la même "catégorie" de langage. Puisque les trois autres sont tout de même du côté "pas bien", dans le côté moquerie et cruauté tandis que lui, c'est le blâme officiel, la réprimande morale etc... donc dans un sentiment de qqchose de "bien" ... non ?), sarcasmes, invectives et quolibets sans mot dire car l’exécration qu’elle lisait chaque jour dans les yeux de Ninon était le reflet de ce qu’elle-même éprouvait au souvenir de l’ignominie dont elle s’était couverte.

Justement, c'est interessant ce que tu remarques là car c'était volontaire de ma part: "admonestation" suppose bel et bien un jugement moral:
".− En gén. [En parlant gén. d'une pers. exerçant une autorité soc., mor. sur un subordonné, un inférieur, notamment d'un adulte envers un enfant] Donner un avertissement accompagné souvent d'un jugement sévère, voire d'un blâme : "

Or je faisais ici allusion aux condamnations qu'elle fait du crime de Lyelle: elle le lui reproche, la harcèle, la stigmatise et renforce une culpabilité déjà envahissante chez Lyelle : Ninon se sent dans son bon droit de juger ainsi une détenue, il y a une connotation morale. Sans compter qu'en tant que formatrice, on peut imaginer qu'elle a dû lui adresser plus d'une fois des reproches sévères pour des erreurs de débutante.

Voilà une modification du texte afin que la signification que je voulais donner ressorte davantage car il est vrai que me contenter de balancer le mot admonestation ne suffisait surement pas pour faire comprendre l'idée:

"En prison, elle avait enduré ses mauvais traitements, les considérant comme une conséquence de la répulsion légitime qu’inspiraient ses turpitudes à une citoyenne respectable. Elle avait ensuite supporté sarcasmes, invectives et quolibets sans mot dire. L’exécration qu’elle lisait chaque jour dans ses yeux était le reflet de ce qu’elle-même éprouvait au souvenir de l’ignominie dont elle s’était couverte.
Chaque admonestation la renvoyait à ses flétrissures morales. La gardienne se plaisait à alourdir le fardeau de sa culpabilité et à instiller en elle le poison de la stigmatisation. Tel un marquage au fer rouge, les mots avilissants la réduisait à son acte criminel et la frappaient du sceau de l'infamie. "



. Il y avait deux mois de cela (Deux mois auparavant ? \o/),

Oui, en effet, décidément j'ai une dent contre " auparavant" qui est pourtant bien pratique!


Très très sympa à lire malgré la taille du texte qui sur le coup démotive un peu xD.
Merci Smile .
Je me rendais bien compte que l'extrait était gros mais avec la grande partie de flash back au milieu, je ne voyais pas trop comment le couper sans que ça ne fasse artificiel.


Bon alors question syntaxe, grammaire et tout le tralala, réfère-toi à ce que je t'ai mis au fil de ta prose, je vais pas en rajouter plus. Et y'a pas grand chose d'autres à dire Wink.

J'ai corrigé tout ça du mieux que j'ai pu, la phrase avec les " de" à répétition m'a donné bien du mal.


Donc avant, seulement Ninon la tutoyait ? Ok.

Oui, avant ce fameux jour où elle a fait son réquisitoire et a fuit, le tutoiement était unilatéral: la gardienne de prison tutoyait sa prisonnière en signe de mépris. Au vue de l'agressivité de Ninon, Lyelle n'avait plutôt pas interêt à la tutoyer en retour, elle lui devait les égards dûs à sa qualité de gardienne puis à sa qualité d'instructrice. Lyelle est sa subordonnée.


Peut être aurais-je donné encore plus d'ampleur et plus d'affirmations dans le "mini réquisitoire" de Lyelle en flash-back (la première rébellion dans l'appartement). Pour que sa défense soit vraiment puissante, il ne s'agit pas seulement que de poser des questions rhétoriques. D'ailleurs, ces questions doivent être accompagnées d'une affirmation implacable. Et c'est ce qui manque un peu, parce que là, ça fait morceau de raisonnement sans début et sans fin ... donc une défense un peu pauvre pour moi.

Oui, je vais y réfléchir et essayer de rajouter quelque chose, j'ai peut être été un peu légère sur le flash-back, je ne voulais pas en faire une tartine, mais finalement il manque surement quelques phrases à cet endroit.


Bon sinon, Ninon nous apparaît déjà avec un visage plus ... humain. Je suppose qu'elle a eu une victime dans son entourage d'un tueur non ? Vu sa réaction ...

Héhé, c'est bien possible... bon j'espère que ça ne fait pas trop "cliché" non plus comme ficelle...
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Message  B. Dim 25 Oct 2009 - 16:29

Il m'a fallu un petit moment pour retrouver l'extrait à partir duquel j'avais cessé mes corrections. Au passage, j'ai aperçu quelques fautes dans l'extrait précédent, mais je n'y reviendrai pas.
céléiane a écrit:
Mohanne dormait depuis plusieurs heures maintenant. Elle s’agitait et geignait dans son sommeil, son visage était à nouveau crispé.

Lyelle l’appela dans un murmure. Ce chuchotement suffit à la réveiller en sursaut et sa réaction affola la jeune femme. La vampire s’était redressée vivement, avait découvert ses canines et jeté des œillades suspicieuses autour d’elle avant de se souvenir de sa situation. Elle avait ensuite observé ses poignets en silence avec une moue contrariée.

Le coin de sa bouche se tordit en un tic nerveux quand elle aperçut ses blessures: des tuméfactions bleuâtres ourlaient les crevasses de ses poignets. Des lézardes violacées barraient ses bras boursouflés. Ses doigts congestionnés se marbraient de pourpre et de carmin. Elle serrait les mâchoires. Des rides profondes se creusaient sur son visage. Lyelle n’avait guère de connaissances relatives à la santé des vampires mais elle pouvait aisément deviner que ces signes auguraient mal >>> on ne dit pas "ne pas augurer de qqch" mais bien "augurer mal de qqch" (ou augurer bien) d'une guérison.

Mohanne rassembla ses forces pour s’extirper du clic-clac. Chaque mouvement semblait être une épreuve et lui arrachait un gémissement. Elle parvint à se lever à grand-peine.

La voir à nouveau sur pieds réactiva chez Lyelle une peur instinctive :
« Qu’est ce que tu fais ? Où vas-tu ? »
La vampire lui jeta un regard torve et haussa les épaules, lui signifiant ainsi qu’elle ne comptait pas épuiser ses dernières réserves d’énergie à se justifier. Parler lui eût demandé trop d’efforts.
« Arrête toi tout de suite ! N’avance plus ou je tire ! » >>> dans ce passage, il est inutile de mettre trop d'espaces entre les phrases. Séparer chaque phrase par un alinéa n'est pas correct typographiquement.

Mohanne chancela. Des étincelles éclataient devant elle et le sol, comme secoué par la houle, lui semblait tanguer dangereusement, mets une virgule ici mais elle s’obstinait à progresser en direction de la cuisine. Sa gorge sèche la brûlait, des crampes atroces lui nouaient le ventre, une douleur aiguë explosait dans sa cage thoracique. Chaque parcelle de son être semblait ravagée par un incendie dévastateur : elle avait bien d’autres soucis que de rassurer une humaine terrifiée. De plus, peu lui importait maintenant que celle-ci tirât : elle eût tout accepté pour que cessât l’intense souffrance qui la rongeait.
Quel regard porter sur la mort lorsque ses arcanes vous ont figé dans un corps immarcescible espace devant le point d'interrogation ? Comment craindre son parfum alors qu'il accompagne chacun de vos gestes depuis si longtemps?
Elle n’éprouvait qu'une immense surprise en examinant la certitude de n’avoir plus que quelques heures à passer en ce monde. Au fil des années, elle s’était convaincue qu’il n’y aurait jamais nulle fin à son existence, aussi était-elle sidérée par cette nouvelle donnée.

Elle fût heureuse de s’être dépouillée, en devenant vampire, d’une grande part de son émotivité espace ici avant les deux points: lors de sa première mort, la peur l'avait paralysée. Elle sonda son être mais elle n’y décela rien qui s’apparentât à cette terreur d’autrefois.

Ses émotions lui avaient toutefois déjà prouvé ne pas être tout à fait éteintes >>> formulation maladroite, maintes fois elles avaient ressurgi, presque intactes, de façon fort peu opportune. Chaque fois que le cas s’était présenté, elle en avait pourtant été soulagée : au cours de sa non-vie, elle s’était efforcée de >>> bof sauvegarder les reliquats de cette humanité perdue.

Etrange ironie, maintenant qu’elle s’apprêtait à sombrer dans les brumes d’une nuit éternelle, elle se félicitait de ne pas être envahie par l’angoisse ou l’appréhension qui était le lot de son ancienne vie. Peut-être la douleur anesthésiait-elle totalement le moindre affect, peut-être aussi son esprit refusait-il d’admettre la réalité dans un déni stupide mais protecteur.
Elle pensa qu’en de telles circonstances, elle eut sans doute dû éprouver une impulsion primale qu’on appelait usuellement l’instinct de survie mais, à bien y réfléchir, elle doutait que cela s’appliquât aux vampires : peut-on conserver cette inclination à protéger sa vie lorsqu’on est déjà mort depuis près de deux siècles ?
Elle n’avait nulle envie de combattre pour arracher à son destin quelques centaines d’années de plus, elle voulait seulement mettre un terme à cette torture espace avant les deux points: c’était pour cette unique raison qu’elle s’efforçait de ne pas trébucher et d’avancer. Atteindre le grand monolithe blanc qui officiait dans la cuisine en qualité de distributeur de nourriture à humain >>> on se doute que la nourriture n'est pas pour les vampires était le seul espoir de faire décroître quelque peu la brûlure qui la dévorait.

Le vocabulaire est bien placé, quoique parfois je me demande si tu n'as pas un forcé la recherche du vocabulaire peu courant.
Il y a tout de même beaucoup trop de pronoms relatifs. Je ne les ai pas surlignés en couleur car il y en a partout. Tourner certaines phrases autrement permettrait d'en retirer certains et d'alléger ce passage, je pense.

Bonne narration, on découvre les pensées de Mohanne, c'est intéressant.
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Message  céléiane Dim 25 Oct 2009 - 16:37

Avec maintes anecdotes comiques (comique gâche un peu l'effet de l'univers mondain: "anecdotes plaisantes"),


amusantes? ditrayantes?



Les jeunes femmes intriguaient (bizarre la tournure ...).


C'est le verbe "intriguer" utilisé dans ce contexte qui t'interpelle? J'ai usé d'un sens assez ancien et littéraire: "intriguer" = se livrer à des intrigues = manoeuvrer". J'ai modifié la phrase car "l'homme de renom" me paraissait un peu bizarre : "Les jeunes femmes à marier intriguaient dans l’espoir d’approcher un bon parti. "

Pas mal.
En fait, ce que j'aime surtout, c'est que la forme du texte est parfaitement adapté à ce qu'il narre: la surabondance de vocabulaire image à merveille le faste de l'univers mondain du XIX et XXème siècle. Tout ça me fait penser à "Le Rouge et le Noir" Wink .

Oui, j'ai essayé de laisser vraiment transpirer le discours de Mohanne à travers mes mots, de soigner particulièrement les formulations pour que ça donne cet effet de transposition dans une époque passée. En revanche je n'ai que des informations sommaires sur ce qu'étaient vraiment les normes de cette époque: je voulais surtout faire en sorte qu'il n'y ait pas de maladresse énorme sur les façons dont se vivaient les relations.

Une petite note moins douce tout de même: on risque parfois de s'y perdre, surtout pour les lecteurs les moins habitués à tout ce luxe de vocabulaire

Rire... cet été j'étais chargée d'écrire des commentaires d'articles pour un magasin, il s'agissait de bijoux gothiques: évidemment, je me suis "lâchée" sur le vocabulaire... réponse de la responsable du site " tu nous fais de l'élitisme publicitaire!" Laughing ! J'adore jouer avec les mots et il est vrai que je cherche souvent à sortir du vocabulaire de base quand j'écris. En réalité cela dépend de mon humeur: parfois je suis dans la volonté de donner des actions aux personnages et je prends un style plus simple, avec des phrases plus rapidement écrites car j'ai moins envie de me prendre la tête à rechercher LE mot qui me convient pendant trois heures, mais à d'autres moments je suis capable de rester plusieurs heures pour un petit paragraphe parce que j'ai envie de bien le soigner et sur ce passage là, c'est vrai que j'étais bien motivée!
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Message  MrSonge Dim 25 Oct 2009 - 16:41

J'adore jouer avec les mots et il est vrai que je cherche souvent à sortir du vocabulaire de base quand j'écris.
Il y a un mot très simple pour cela : la littérature. Laughing
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Message  céléiane Dim 25 Oct 2009 - 17:28

Il m'a fallu un petit moment pour retrouver l'extrait à partir duquel j'avais cessé mes corrections.

Oui, je me doutais bien, c'est pour cela aussi que j'avais remis l' extrait sur lequel tu t'étais arrêtée ici en fin de page ( celui où tu m'avais demandé de petits rajouts d'anecdotes) pour que tu puisses plus facilement retrouver.

Lyelle n’avait guère de connaissances relatives à la santé des vampires mais elle pouvait aisément deviner que ces signes auguraient mal >>> on ne dit pas "ne pas augurer de qqch" mais bien "augurer mal de qqch" (ou augurer bien) d'une guérison.

Ah cela je ne le savais pas, merci Wink

« Arrête toi tout de suite ! N’avance plus ou je tire ! » >>> dans ce passage, il est inutile de mettre trop d'espaces entre les phrases. Séparer chaque phrase par un alinéa n'est pas correct typographiquement.

Oui, en effet, j'ai vu les espaces qu'il y avait en éditant et je ne comprends pas pourquoi j'en avais mis autant. A une époque je n'aérais jamais mes textes et la lecture était fastidieuse ( surtout avec mes phrases à rallonge), du coup à force de me le dire j'ai dû prendre l'excès inverse!

Ses émotions lui avaient toutefois déjà prouvé ne pas être tout à fait éteintes >>> formulation maladroite, maintes fois elles avaient ressurgi, presque intactes, de façon fort peu opportune. Chaque fois que le cas s’était présenté, elle en avait pourtant été soulagée


J'ai corrigé ainsi de façon assez simple. Puisqu'en fait je donnais la même idée dans deux phrases, je n'en ai gardé qu'une:
"Maintes fois pourtant, ses émotions avaient ressurgi, presque intactes, de façon fort peu opportune. Lorsque le cas s’était présenté, elle en avait été soulagée "


Elle pensa qu’en de telles circonstances, elle eut sans doute dû éprouver une impulsion primale appelée usuellement instinct de survie mais, à bien y réfléchir, elle doutait que cela s’appliquât aux vampires : peut-on conserver cette inclination à protéger sa vie lorsqu’on est déjà mort depuis près de deux siècles ?

Il y a bien, après vérification, un accent circonflexe sur ce "eût": ce n'est pas du passé simple, il s'agit de conditionnel passé deuxième forme: ça remplace " elle aurait dû éprouver".

Atteindre le grand monolithe blanc qui officiait dans la cuisine en qualité de distributeur de nourriture à humain >>> on se doute que la nourriture n'est pas pour les vampires était le seul espoir de faire décroître quelque peu la brûlure qui la dévorait.

En fait, là je passe sur du discours indirect: je me place dans la peau de Mohanne pour décrire ses pensées d'où le " distributeur de nourriture à humain" comme si cela lui paraissait incompréhensible de stocker de la nourriture dans un frigo: lorsqu'elle était vivante ce "monolithe blanc" n'était pas encore en usage... l'expression avait pour but d'adopter complétement le "point de vue vampirique". Je pensais aussi à une opposition avec la nourriture pour animaux familiers, habitude qui pourrait paraître assez saugrenue coté vampire.

Le vocabulaire est bien placé, quoique parfois je me demande si tu n'as pas un forcé la recherche du vocabulaire peu courant.
Oui, ça c'est toujours ma spécialité, comme je le disais juste au dessus.

Il y a tout de même beaucoup trop de pronoms relatifs. Je ne les ai pas surlignés en couleur car il y en a partout. Tourner certaines phrases autrement permettrait d'en retirer certains et d'alléger ce passage, je pense.

Voilà qui est fait: j'ai en effet pu en retirer certains.

Bonne narration, on découvre les pensées de Mohanne, c'est intéressant

Merci.

As tu lu le passage que j'ai refait avec l'anecdote de la vie de Mohanne?
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